Coup de force des lobbies (sur les gaz de schistes)

Il se passe en ce moment-ci, dans notre vieux pays perclus de sombres histoires, une affaire en tout point extraordinaire. Je rappelle qu’après une mobilisation sans guère de précédent récent, surtout dans le sud de la France, des élus de droite et de gauche ont pris peur. La joyeuse perspective de l’extraction de gaz et de pétrole de schistes ici même – pollution massive de nos eaux, destruction de nos paysages, émissions massives de gaz à effet de serre en violation de la loi française – semblait bien devenir, sous nos yeux incrédules, la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Révolte populaire, notre mouvement contre les gaz et les pétroles de schistes –  « notre », car j’en suis, ô combien – paraissait jusqu’à ces derniers jours provisoirement victorieux. La gauche, puis la droite tombaient d’accord pour déposer en urgence un projet de loi – il sera discuté le 10 mai – abrogeant les permis d’exploration si généreusement accordés par l’ancien ministre Borloo à l’industrie pétrolière. Sarkozy, qui souhaite tant une campagne présidentielle à sa main, avait accepté, malgré sa proximité obscène avec des acteurs de premier plan du dossier, Paul Desmarais et Albert Frère, de laisser voter cette loi. Et de même Fillon, qui garantissait encore avant-hier, l’abrogation des permis. Au nom de la France, non ?

On se doutait certes que de puissants lobbies – Desmarais, les ingénieurs des Mines, Total et Suez – feraient leur travail, dans l’ombre si conforme à leurs intérêts. Mais on ne pensait pas – je n’imaginais pas, non – que les députés se coucheraient de la sorte après avoir clamé leur engagement définitif, Christian Jacob (UMP) en tête.  Le texte définitif de la loi qui sera discutée mardi prochain n’est pas connu. Mais tout indique, au-delà des arguties dont on nous comblera jusque dans les médias, que l’abrogation des permis n’y figurera pas.

Oui, lecteurs de Planète sans visa , nous assistons en direct à un coup de force des oligarchies qui détiennent les vrais pouvoirs. Bien que n’ayant fait aucune étude exhaustive, je crois bien qu’il s’agit d’une première dans l’histoire de la République. Cette dernière a connu bien des reculades et des reniements, mais je ne vois pas – vous me trouverez peut-être des exemples – ce qui pourrait être comparé à ce gigantesque revirement de nos élites, sur fond de fric et d’énergie. Faut-il que notre monde soit malade !

Moi qui ne me fais aucune illusion sur le système parlementaire, je vois dans les événements en cours la confirmation, à mes yeux du moins, que la forme de démocratie dans laquelle nous vivons a totalement épuisé sa force. Elle ne survit que par inertie, faute d’une mobilisation capable de renverser la table une bonne fois pour toutes. Ne me faites pas dire que je suis contre la démocratie. Tout au contraire. C’est parce que je suis démocrate que je crois venu le temps de l’affrontement avec ce que, dans ma jeunesse, on appelait le « crétinisme parlementaire ». Ce n’est pas la voie la plus facile, mais je n’en vois aucune autre.

69 réflexions sur « Coup de force des lobbies (sur les gaz de schistes) »

  1. Si tous les permis mentionnés dans les annexes du rapport d’étape mis en ligne le 21 avril 2011 ont bien été accordés ,
    si les industriels déclarent utiliser des techniques conventionnelles de forage dans les périmètres qui leur ont été « alloués » et dans la mesure où le rapport d’étape pointe l’incapacité en personnes compétentes et en moyens techniques à effectuer des contrôles indépendants,
    si le texte de loi, qui s’apprête à être voté, ne prévoit rien qui puisse empêcher les industriels de se prévaloir des permis de recherche « H » accordés par le ministère avant la date du 10 mai 2011 … alors c’est un scénario des plus machiavéliques qui se jouera …contre le gré de la France d’en bas.

  2. Je transmets :
    La société pétrolière américaine Schuepbach Energy Lcc a demandé au tribunal administratif de Lyon d’annuler les arrêtés des certains maires ardéchois dont les communes sont incluses dans le permis de recherche de Villeneuve de Berg. Elle estime que ces maires, qui ont voulu protéger la ressource locale en eau menacée par des prélèvements importants et par des risques de pollution, ont commis un excès de pouvoir en interdisant les recherches de gaz de schiste.

    Afin de soutenir ces maires qui ont agi pour que leurs administrés continuent à avoir accès à une eau de bonne qualité et en quantité suffisante, le Collectif 07 « non au gaz de schiste » organise un rassemblement à Villeneuve de Berg le samedi 7 mai à partir de 12h.

    Nous vous invitons à être nombreux à participer à ce rassemblement.

    Le covoiturage est recommandé.

    FRAPNA

  3. La conclusion de Fabrice rejoint celle du texte de Gédéon paru le 26 avril et adressé à tous les collectifs contre les GdS sous le titre : »Gaz de schiste:scénario pour un gazage programmé.

    « Ce qui nous manque, c’est un front du refus. Un front bas, si on peut dire : un refus de taureau, stupide et obstiné, pas dialogueur pour deux sous. Ca n’empêche pas la ruse, et la stratégie. Mais le refus est le plus important. Il faut travailler ensemble à créer le refus, à le maintenir, à l’étendre. Sinon, ça sera une fois de plus perdu. »

    Une nouvelle sans rapport avec les gaz de schiste :le gouvernement japonais a exigé aujourd’hui la fermeture de la centrale nucléaire de Hamaoka.

  4. ben non une autre serait un chef d’état avec une bande de députés conscients de tous ces enjeux et qui aurait les c..de dire : NON! çà existe sur cette terre. et dire « non » aux puissants, bien sur. ce n’est pas une utopie.
    cette démocratie de façade permet à tous les profiteurs du système de continuer à jouir de tous leurs privilèges à l’aide d’un outil terriblement efficace : l’industrie du divertissement qui distille une culture totalement aliénante à l’intention des masses! çà file le vertige tout cela et l’horizon semble bien noir.

  5. Salut Fabrice, salut à tous

    Bizarre ton billet ce matin, tu exprimes tes (nos) craintes, mais sans étayer.

    Nous en saurons plus dans trois jours… mais il semble bien évident que les parlementaires vont tortiller du croupion pour laisser la porte ouverte pour l’après présidentielle…

    Décider de ne rien décider tout en créant un machin qui rendra ses conclusions d’experts juges et parties directement au ministère de l’industrie qui décidera dans son bureau de lancer l’histoire sans plus de consultation démocratique puisque l’assemblée aura déjà été consultée… comme c’est le cas pour la plupart des choses toxiques, médicaments, pesticides, etc…

    Aujourd’hui l’info c’est un train de déchets nucléaires italien qui doit rejoindre la Hague. Espérons qu’il n’y aura pas de tremblement de terre, de terroriste, de récupérateurs de métaux, de troupeau d’éléphants…

    Harrrg, les affaires continuent !

    Tiens à propos de nucléaire, les fuites d’une seconde centrale japonaise sont confirmées et il semble qu’une centrale chinoise ait des difficultés.
    Voir sur http://www.cartoradiations.fr/
    excellent site dédié de traduction des médias japonais.

    Gazdarem lou moral !

  6. En effet, les choses progressent coté lobby

    http://www.petrole-bassin-parisien.fr/au-fil-de-l-actualite/

    Notre société est en phase terminale d’un cancer provoqué par l’abandon du droit régalien de contrôle des monnaies à quelques familles qui gèrent de façon héréditaire des banques privées centrales. Ce cancer a démarré il y a 300 ans avec la banque privée dite d’Angleterre et il est en phase mortelle depuis que l’infection s’est étendue en 1913 avec la banque privée dite fédérale américaine.
    Progressivement elles ont tout corrompu.

  7. Il y a 50 ans, l’avènement du nucléaire ? Je ne suis pas spécialiste sur l’histoire du nucléaire mais je ne pense pas que la population (en tout cas en France) a accepté les yeux fermé que l’on construise des réacteurs partout.
    Nous vivons actuellement la déchéance de la société technologique, la recherche effreinée des dernières ressources pour perpétuer le mode de vie occidental.

  8. Mon cher Nicolino

    Comment l’Allemagne(ou le Danemark) va t’elle s’en sortir sans l’extraction des gaz de schiste.

    http://www.enerzine.com/15/4529+penuries-delectricite-en-allemagne-a-craindre-des-2012+.html

    Les experts allemands parlent déjà de pénurie dès 2012 suite à leur décision rapide et imbécile d’arréter leurs centrales nucléaires.

    Avec déjà plusieurs dizaines de milliers morts par an dus à la pollution atmosphérique et avec 10 des 30 usines thermiques les plus polluantes d’Europe, ce qui par ailleurs prouve l’hérésie de l’éolien ou du photovoltaïque comme source d’électricité, l’Allemagne n’aura guère d’autres choix que de se tourner vers le gaz naturel, un peu moins polluant mais tout de même nettement plus polluant qu’une centrale nucléaire sur ce point.

    A mon humble avis, la France devrait prendre des mesures de rétorsion, au premier coup de froid l’hiver prochain, je propose de couper les vannes vers l’Allemagne, simplement pour voir comment les grünens s’en sortiront sans l’électricité nucléaire française.

  9. Je partage complètement vos conclusions.
    Je crains en effet que la démocratie, au sens originel du terme (le pouvoir du peuple) soit désormais une idée vide de sens. Parce que le peuple est devenu un mouton matérialiste et égocentrique, incapable de réfléchir par lui-même et d’agir pour préserver ses libertés et son environnement.
    Alors, oui, il va certainement falloir entrer en résistance et passer à des actions plus médiatiques.
    C’est la seule chose qu’entend désormais le pouvoir.

  10. Une première ? Je n’en suis malheureusement pas sûr.

    Je me rappelle de cette « Pétition Energie » qui demandait l’arrêt du programme nucléaire français.

    Cette pétition fut signée en 1979 par un certains François Mitterand et par tous les leaders du PS et accessoirement par plus de 500 000 personnes en France.

    On n’imaginait non plus que les députés se coucheraient aussi vite, aussi facilement, aussi honteusement, suivis par les élus locaux, les maires, etc…

    Le nucléaire fut mis en place pour permettre une société basée sur le gaspillage et la destruction des matières premières, de l’air, de l’eau.

    Aujourd’hui, nous avons donc le nucléaire, les changements climatiques et la destruction de la planète bien avancée

    Pour couronner le tout, voici maintenant les gaz de schistes, suivis de près par les agrocarburants… Quel programme ! Attila revient !

    Sinon pour nos grands élus, à force de tourner leur veste, ils vont peut-être faire suffisamment de vent pour faire tourner des éoliennes…

    MH

  11. Ce dont tu parles c’est bien la fin des illusions sur la démocratie parlementaire…C’est exemplaire à plusieurs titres de cette classe politique qui s’assure les interets de la bourgeoisie si on ose utiliser ce terme
    Tout ca fleure bon l’anarchie …
    A nous la démocratie directe
    http://anarsonore.free.fr/spip.php?article116

  12. Il ne fait aucun doute que l’exploitation massive des gaz de schistes telle qu’elle est pratiquée aux Etats-Unis est prématurée. S’il etait besoin, un récent rapport du Congres américain le confirme sans ambigüité (cf. infra). Mais ce rapport dit également que l’exploitation des gaz de schistes pourrait être moins agressive pour l’environnement et les ressources en eau. Compte tenu des enjeux, il me semble qu’il serait probablement plus raisonnable de suspendre tous les permis qui utilisent les technologies et les additifs actuellement disponibles, comme vous le suggérez, mais de confier en même temps à des organismes publics de recherche (CNRS, IFP…) la mission de trouver une technologie diminuant l’empreinte écologique des forages et de l’exploitation de x% et la ramenant à 0 dans les domaines les plus critiques, ceux de l’eau et de la stabilité des sous sols. Je pense que les « lobbies » que vous dénoncez se débrouilleraient pour monter le financement nécessaire, même sans aide de l’Etat.

    Sincèrement,

    Jaypeevee

    UNITED STATES HOUSE OF REPRESENTATIVES COMMITTEE ON ENERGY AND COMMERCE MINORITY STAFF – CHEMICALS USED IN HYDRAULIC FRACTURING – APRIL 2011
    http://democrats.energycommerce.house.gov/sites/default/files/documents/Hydraulic%20Fracturing%20Report%204.18.11.pdf

  13. Claude Gatignol et d’autres souhaitent proposer 9 amendements au projet de loi contre l’exploitation des gaz et huiles de schiste ( voir ici : http://owni.fr/2011/05/06/un-lobbyiste-des-gaz-de-schiste-chez-les-deputes/)

    Extrait de l’amendement 5 :  » Les estimations des réserves ( 200 milliards de barils de pétrole, 2400 milliards de m3 de
    gaz) situés dans les roches-mères du lias justifient le contrôle et la surveillance des
    techniques physico-chimiques utilisées, en particulier des additifs facilitant l’extraction. »

    Maintenant le 7 :  » La transparence est absolument nécessaire sur le territoire. En France , nous avons la
    nécessité d’éviter tout gaspillage d’énergie et dans le cas présent de récupérer les calories
    apportés par l’eau-support des hydrocarbures.
    Des usages connus sont déjà possible, soit par un réseau social de chaleur alimentant des
    logements, soit par des productions agricoles sous serres.
    Cela va dans le sens d’une bonne efficacité énergétique et d’un bilan carbone amélioré. »

    Ainsi , les auteurs de ces textes sont partisans de l’utilisation de 200 milliards de barils de pétrole et 2400 milliards de m3 de
    gaz et donc du rejet de CO2 correspondant , et proposent de récupérer les calories
    apportées par l’eau-support des hydrocarbures , ce qui va dans le sens d’une bonne efficacité énergétique et d’un bilan carbone amélioré.

    Que ceux qui battent leur femme expliquent bien au juge que la dépense énergétique induite par les coups portés leur a permis de rester en bonne santé et donc de ne pas aggraver le trou de la sécu …

  14. « Les experts allemands parlent déjà de pénurie dès 2012 suite à leur décision rapide et imbécile d’arréter leurs centrales nucléaires. » (Pilet14)

    Oh, la belle ruse! ils vont nous mijoter deux ou trois bonnes grosses pannes de courant pour nous prouver qu’on peut pas se passer du nucléaire. En espérant qu’on va les supplier à genoux de pas nous priver de dessert.

    Enlève ton masque, on t’a reconnu!

  15. A tous : attendons les nouvelles d’un éventuel rassemblement début aout cet été dans les Cévennes pour mieux organiser la Résistance et l’Alternative (ni Fukushima, ni gaz de schiste !). Personnellement, je suis prêt.
    A @Pilet14 : tu te mets le doigt dans l’oeil jusqu’au coude car l’Allemagne n’importe pas « notre » électricité nucléaire hexagonale pour sortir du nucléaire, au contraire, depuis 2004, l’Allemagne EXPORTE de l’électricité vers la France atomique. Ca change un peu les termes de ton message, non ?
    C’est ici :
    http://observ.nucleaire.free.fr/importations-fra-all.htm

  16. Hum…
    l’Allemagne sort du nucléaire… parce que l’Ukraine, qui a une certaine expérience du nucléaire, compte construire 30 nouveaux réacteurs d’ici 2030 pour revendre de l’électricité au reste de l’Europe… (voir la soirée Arte de 25 ans de Tchernobyl)
    On peut la télécharger gratuitement ici si elle a disparu ailleurs.
    http://galopin-librairie-numerique.org/v1/012/tchernobyl.htm

    Vomir, vous avez dit vomir ?
    Un prêté pour un rendu !

    La démocratie est en marche, ici comme en Ukraine…

    Et vous savez pas, cerise sur le gateau, c’est bon pour le PNB français, une coordination Vinci-Bouygues-Areva, vous voyez que notre presidium tremens se décarcasse !

    Je suis bien heureux que les verts allemands aient des victoires green-washing…

    Vous savez quoi ?
    Je l’ai dur de gardarem lou moral !

    PS Je sorts d’une journée consacrée à l’abeille.
    Une journée d’experts impliqués (apiculteurs, journalistes enquêteurs, arboriculteurs, …).
    La putain de conclusion est toujours la même : travaillons ensemble, informons, … pissons dans un violon, micto-luthons ensemble !

    J’en ai ras le cul des convaincus qui savent et des obligés du Crédit-Agricole qui ne viennent pas. 90% des agriculteurs s’empoisonnent et empoisonnent leurs propres descendances, convaincus de bien faire.

    Et moi pauvre banane, je vais (encore) polliniser avec un pinceau en faisant « Bzzzz »…

    Les robinier sont en fleur et je n’ai pas vu une abeille depuis 15 jours…

  17. Again
    why all my comments are awaiting moderation ?

    is it normal ?

    Combien faudra-t-il de messages pour que la modération me fasse confiance dans mes propos ?

    C’est peut-être le cas de tout le monde, mais ce serait peut-être pas mal d’expliquer la chose afin que chacun le sache.
    (et si possible en français, macarel de diou !)

  18. Chondrina,

    Puisque tu me pousses dans mes derniers retranchements, sache qu’il n’y a jamais qu’une seule personne derrière : moi. Ton sort est celui de tous. Tant que je n’ai lu ton commentaire, il ne peut passer. Pas pour emmerder le contributeur, mais pour des raisons légales : je suis responsable personnellement de ce qui est publié. Et c’est très bien ainsi.

    En ce moment, et depuis bientôt trois semaines, je ne suis pas chez moi, et je jongle comme je peux. Est-ce assez d’explications ? Je l’espère, sans en être tout à fait sûr. Et j’ajoute que Planète sans visa – ô révélation – n’a pas vocation à l’immortalité. Ceci posé, merci pour tes interventions ici, que j’apprécie, comme bien d’autres je l’imagine.

    Fabrice Nicolino

  19. Eh oui, Chondrina, tous nos commentaires sont en attente de modération. Parfois longtemps, parfois moins, faut pas te vexer. C’est assez sage de la part d’un blogueur très fréquenté, quand il ne peut pas veiller de façon permanente, de « modérer à priori ». Sinon, il risque d’avoir de très mauvaises surprises.

  20. L’urgence ? botter le cul à tous ces bouffons et reprendre le pouvoir mais certes pas par les urnes.

  21. @Pilet14:

    Esperons qu’aucun accident nucleaire, dans un futur proche ou lointain, ne nous force « humblement » a demander de l’electricite a nos voisins nucleaires ou non, pour venir en aide a nos centrales en detresse ! Sachant que la chose qui manquait le plus a Fukushima c’etait l’electricite justement !

    —————-
    A mon humble avis, la France devrait prendre des mesures de rétorsion, au premier coup de froid l’hiver prochain, je propose de couper les vannes vers l’Allemagne, simplement pour voir comment les grünens s’en sortiront sans l’électricité nucléaire française.

  22. Bon ben d’accord,
    c’est mardi prochain devant l’assemblée nationale…

    En attendant il est facile d’envoyer le lien de cet article à son député en trouvant son adresse mail ici :

    http://www.assemblee-nationale.fr/qui/index.asp

    trouvez celui de votre circonscription et selon sa réponse donnez lui rendez vous dans la rue quand il sortira pour serrer des mains…. Et ce jour là organisons nous pour lui prendre la tête aevc sa conscience !

  23. @ Jaypeevee
    même si on invente une technique n’utilisant que de l’eau , de l’acide chlorhydrique, des grains de silice et de la gomme de guar, en fracturant les couches toarcien – autunien, on réactive des failles qui vont enclencher la remontée vers les couches géologiques plus récentes, des éléments indésirables du sous-sol profond -dont certains sont radioactifs- contenus dans les « argiles », qui « stimulées », vont les libérer.
    (plomb , arsenic,thorium, etc ; cf le rapport d’André Picot déjà signalé par Fabrice, des travaux universitaires de Montpellier II et l’article du New York Times sur la radioactivité des eaux de remontée des forages de shale-gas)

    MERCI Fabrice pour votre melting pot salutaire qu’est ce blog.

  24. Liens pour l’émission du 6 mai France inter La tête au carré – Le GAZ DE SCHISTE
    Enquête de PASCALE PASCARIELLO

    Enquète des plus intéressante où l’on entend 1 des élus UMP se contredire et un patron de total se mordre la queue.
    Sont interviewés dans le reportage:
    Séverin Pistre, hydrogéologue à l’université de Montpellier
    José Bové, député européen, Europe Ecologie-les Verts
    Bruno Courme, Total
    François-Michel Gonnot, député (Ump), mission d’information parlementaire sur les gaz et huile de schiste
    Fabrice Nicolino, Journaliste
    Collectif de Mejannes-sur-Alès

    ————————————–
    INTRO
    Les Gaz et huile de schiste : un nouvel or noir ? Une enquête de Pascale Pascariello

    Le ministre Jean-Louis Borloo a accordé en mars 2010 des permis d’exploration de gaz et huile de schiste dans le sud de la France et dans le bassin parisien à des sociétés pétrolières et gazières françaises comme Total, GDF-Suez, et américaines, Toreador et Schuepbach notamment. Ni les élus des régions concernées n’ont été avertis ni les habitants informés.

    Pourtant l’exploitation de ces ressources pose problème. Contrairement au gaz et pétrole conventionnels, la méthode employée pour extraire les gaz et huile de schiste, dite fracturation hydraulique, n’est pas sans conséquence sur l’environnement. En effet, une grande quantité d’eau mélangée à des produits chimiques dont certains cancérigènes, sont injectés à près de 2000 mètres sous terre. Ce procédé est aujourd’hui le seul connu. Il est employé par les sociétés américaines auxquelles font appel les groupes français.

    Les dégâts sont aujourd’hui visibles aux Etats-Unis qui exploitent gaz et huile de schiste depuis le début des années 2000. La pollution des eaux et le dégagement de gaz à effet de serre sont les principales atteintes à l’environnement, outre la destruction des paysages.

    Mais la menace de la fin du pétrole conduit l’ensemble des pays à s’intéresser à ces ressources. Les Etats-Unis comptent doubler leur production de gaz de schiste d’ici 2035. Ils en produisent aujourd’hui près de 23% de la production de gaz naturel. (quasi inexistante en 2004)

    En France, les collectifs de citoyens ont par leur mobilisation conduit le gouvernement à suspendre les permis. Une loi visant l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation des gaz et huile de schiste devrait être votée le 10 mai à l’Assemblée nationale.

    Les ministres de l’écologie et de l’industrie ont demandé un rapport sur les impacts de cette exploitation qui devrait être remis en juin. Le rapport d’étape rendu public le 21 avril laisse néanmoins une porte ouverte à l’exploitation de ces ressources. La France aurait sous ses sols près de 500 milliards de mètre cube de gaz de schiste, soit près de 90 ans de consommation.

    Bien sûr, Total, GDF SUEZ se félicitent de ce rapport plus rassurant pour la poursuite de leur activité dans ce domaine.

    La question des gaz et huile de schiste reste ouverte en France.

    Avec les reportages de Radio Canada au Québec et aux Etats-Unis.

    LIENS
    Lien pour un mois
    http://radiofrance-podcast.net/podcast09/rss_10212.xml
    Lien permanent
    http://galopin-librairie-numerique.org/v1/006/gasland.htm

  25. Après le robinier krolik, troll Nuke qui est parti de ce blog lors de Fukushima, non pas par remords des contre-vérités et mensonges qu’il a pu y ânonner ou par honte du désastre que sa technologie chérie a été pour les Japonais, mais bien par souci d’efficience, en allant essayer de racoler plus largement sur d’autres tribunes que celles de l’écologie.
    Plus larges puisque le sujet du nucléaire est redevenu d’actualité, un sujet de société.

    Une espèce invasive faisant place à une autre voici l’ailante ailanthus altissima pilet14 troll-CPNT, depuis la lunette de sa carabine, pourfendeur d’écolos (*) et qui espère prospérer et s’étendre sur un vide culturel.

    Je crains que ce canard de surface -le pilet- se trompe lourdement.

    Coin coin ! Pan !

  26. Bonjour
    Je sors un peu du sujet mais pour celles et ceux qui veulent se détendre 5 minutes avant de commencer la semaine, je les invite à aller sur le lien suivant :
    http://www.rallyedefrance.com/
    Il faut ensuite se rendre sur la partie 2011 (qui correspond à la course prévue cette année) et regarder les nouveautés vidéo.
    Nous avons alors droit, dans la première vidéo, à un sketch de très haut niveau où les organisateurs nous expliquent l’importance de la prise en compte du « développement durable » dans un rallye. On voit même l’auguste Président de la Région Alsace qui explique que le rallye a un impact carbone moindre que Rolland Garros. Ou comment comparer des pommes et des fraises….. Du très haut niveau (entre Coluche et Desproges) je vous dis. Bonne semaine. Laurent.

  27. Merci Marie pour ces liens apicoles.
    Il apparait que les italiens sont en avance sur nous en interdisant cette famille de molécules.
    La perte de 30% chaque année des essaims est un effondrement sans commune mesure avec ce qui a pu se passer dans les années 80 avec le varroa.
    En 10 ans, les états-unis sont passés de 6 millions de ruche à 2 millions !
    La longévité des reines en France est passée de 4 à 2 ans.

    Les produits d’enrobage des graines de tournesol se retrouvent dans la fleur et les abeilles disparaissant en raison de ces molécules, elles ne pollinisent plus correctement ce qui tend à diminuer la production de graines… où est la rentabilité de tout ça ?

    Sans compter que l’on passe sous silence le fait que la molécule se retrouve dans le produit final à destination humaine…

    Quand aux pesticides vaporisés sur les cultures industrielles, pour que les 20% qui vont effectivement sur les plantes soient efficaces, il faut des molécules super-balèzes pour agir quand même, mais personne ne se demande ce que deviennent les 80% qui parte en l’air deviennent… Et bien elle retombent simplement avec la pluie, ailleurs… et des fois fort loin. C’est ainsi qu’un rucher planqué loin de tout dans la montagne est aussi fragile qu’un rucher au milieu des tournesols, ou des maïs industriels…

    Et puis tout fini dans l’eau des nappes, des rivières et finalement dans la mer…

    Il n’est pas de stades de développement de la société industrielle qui ne soit une honte.
    Et c’est une honte collective.

    Les abeilles disparaissant sont un des ultimes signaux que nous envoie la planète dont nous sommes issus.

    Gardarem lou moral quand même…

  28. les abeilles sont en nombres chez moi,sauvages et pas sauvages,cela pollenise sec,mais les Abeilles n’ont aucunes protection juridique,ni classées,ni rien, on cause,on cause,mais je ne peux legalement pas attaquer le maire et ses services de jardinnier fou qui ont detruits un essaim d’abeilles dans les murs de l’église que j’ai demuré moi, même et qu’ils ont exterminé en bouchant le nid au ciment,mort lente et agonie assurée,suite a un article de moa sur ces amours dans leur gazette,et oui,ils ont le droit de les gazer,ecraser,polluer,round -uper et les apis intensifs qui nourrissent,qui traitent chimiquement ,etc,les ondes,j’ai un ami apiculteur et geobiologue qui a mis au point une onde de forme en argile qui marche bien contre varoa,si vous connaissez des apiculteurs interessés pour les tester,on teste et si ca marche,on en met partout,

  29. Salut ourse
    ou ça m’intéresse, j’ai rencontré un apiculteur par chez moi qui a accepté d’expérimenter différentes approches énergétiques dont des ondes de formes, des cristaux programmés, des orgones, donc une de plus peut être intégré à ces expérimentations.
    contact : chondrina@free.fr
    Merci !

  30. « Les produits d’enrobage des graines de tournesol se retrouvent dans la fleur et les abeilles disparaissant en raison de ces molécules, elles ne pollinisent plus correctement ce qui tend à diminuer la production de graines… où est la rentabilité de tout ça ? »

    Eh bien la rentabilité c’est que la production naturelle est entravée. Donc cela renforce la production technique, donc leur puissance.

    « Il n’est pas de stades de développement de la société industrielle qui ne soit une honte.
    Et c’est une honte collective. »

    Je suis bien d’accord.
    « Au creux des mots, le secret des choses » comme le dit Pièces et Mains d’Oeuvre dans son livre Terreur et possession : enquête sur la police des populations à l’ère technologique(Ed. L’échappée, 2007 p.7).
    Ainsi industria au XIVe désignait une  » activité secrète « .
    Effectivement c’est un secret collectif, tout le monde est au courant mais fait comme si rien ne se passe, ou fait preuve de mauvaise foi (ça crée des emplois, ça permet de se nourrir/se vêtir/se déplacer à moindre coût et caetera et caetera)

  31. « Eh bien la rentabilité c’est que la production naturelle est entravée. Donc cela renforce la production technique, donc leur puissance. » (Lionel)

    Exactement. c’est un véritable scandale que cette nature irresponsable continue, malgré tout, à offrir tant de choses gratuitement, faisant ainsi une intolérable concurrence déloyale aux agro-industriels. Il faut absolument éradiquer tout cela, la perte financière subie est énorme!

  32. Au tour de la Pologne :

    « Grâce à ses gigantesques gisements de gaz de schiste, la Pologne souhaite devenir un véritable eldorado énergétique et ainsi être indépendante dans ce domaine.

    Si les gisements sont confirmés, cela pourrait être une révolution comme celle en Norvège ou en Grande-Bretagne après la découverte du gaz en mer du Nord, a déclaré à l’AFP Piotr Krzywiec, géologue de l’Institut national de géologie à Varsovie, en Pologne. Le pays deviendrait alors une grande puissance gazière en Europe, totalement indépendante de la Russie, son plus grand fournisseur à l’heure actuelle. Ainsi, ce sont 40% des ressources qui sont importées de Russie, dans ce pays de 38 millions d’habitants.

    Selon un rapport de l’Agence américaine d’information énergétique (EIA) publié récemment et relayé par l’AFP, les gisements de gaz de schiste de la Pologne atteindraient 5.300 milliards de mètres cubes. Ils traverseraient le pays en diagonale sur près de 650 kilomètres. Cela fait déjà deux ans environ que les grandes compagnies gazières internationales affluent dans le pays pour explorer le sol, indique l’agence de presse. Aujourd’hui, près de 90 licences ont déjà été livrées.

    Donald Tusk, le Premier ministre polonais, est bien déterminé à exploiter chaque mètre cube de ce gaz, mais souligne que la protection de l’environnement doit entrer en ligne de compte. Elle est à ce jour le principal frein au développement de l’exploitation du gaz de schiste, qui se fait par fracturation hydraulique, en injectant de l’eau et des produits chimiques dans les sous-sols au risque de contaminer les nappes phréatiques.

    En France, écologistes et riverains s’opposent à cette exploitation et se mobilisent depuis plusieurs semaines pour que les permis d’exploitation déjà accordés soient annulés. »

  33. @cultive,
    eh eh ! 🙂
    Cette ironie me rappelle la Pétition des fabricants de chandelles de Frédéric Bastiat (Sophismes économiques, 1845) :

    (…)
    « Nous subissons l’intolérable concurrence d’un rival étranger placé, à ce qu’il paraît, dans des conditions tellement supérieures aux nôtres, pour la production de la lumière, qu’il en inonde notre marché national à un prix fabuleusement réduit; car, aussitôt qu’il se montre, notre vente cesse, tous les consommateurs s’adressent à lui, et une branche d’industrie française, dont les ramifications sont innombrables, est tout à coup frappée de la stagnation la plus complète. Ce rival, qui n’est autre que le soleil, nous fait une guerre si acharnée, que nous soupçonnons qu’il nous est suscité par la perfide Albion (bonne diplomatie par le temps qui court!), d’autant qu’il a pour cette île orgueilleuse des ménagements dont il se dispense envers nous.»

    (…)

    « Nous demandons qu’il vous plaise de faire une loi qui ordonne la fermeture de toutes fenêtres, lucarnes, abat-jour, contre-vents, volets, rideaux, vasistas, oeils-de-boeuf, stores, en un mot, de toutes ouvertures, trous, fentes et fissures par lesquelles la lumière du soleil a coutume de pénétrer dans les maisons, au préjudice des belles industries dont nous nous flattons d’avoir doté le pays, qui ne saurait sans ingratitude nous abandonner aujourd’hui à une lutte si inégale.»
    (…)
    Et d’abord, si vous fermez, autant que possible tout accès à la lumière naturelle, si vous créez ainsi le besoin de lumière artificielle, quelle est en France l’industrie qui, de proche en proche, ne sera pas encouragée ? »

    Ce texte, qui semble un délire industriel est souvent repris par les critiques de la société industrielle, ou luddites – dont je suis – afin de montrer les aberrations de la société capitaliste marchande.

    Mais que l’on ne s’y trompe pas, l’auteur, qui fut un pur libéral, ne s’en prend pas du tout à l’industrie qui évince le citoyen des ressources naturelles et le dépossède de tout pouvoir sur sa vie, mais en fait au seul protectionnisme qu’il aimerait anéantir pour laisser place au libre-échange.

    🙂

    source : http://bastiat.org/fr/petition.html

  34. Chamonix (Haute-Savoie)
    Contestation au sommet du mont Blanc contre l’exploitation du gaz de schiste
    Ce lundi, les trois alpinistes Lionnel Bonnel, Pascal Sibué et Benoît Gardey, hissaient au sommet du mont Blanc une affiche demandant l’abrogation de l’autorisation d’exploitation des gaz et huile de schiste.

    Une aventure humaine des plus enrichissantes, selon Elisabelle Bourgue.

    Mardi matin, ce sont 4 124 signatures qui affichées devant l’Assemblée nationale en plus des 100 000 de la pétition nationale.

    http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2011/05/09/contestation-au-sommet-du-mont-blanc-contre-l-exploitation-du-gaz-de-schiste

  35. Justice / Ugine
    Pas de sanction pour le faucheur volontaire
    Hier, le tribunal correctionnel d’Albertville a relaxé un membre du mouvement des faucheurs volontaires, Yves Meunier, un Uginois de 62 ans, lequel avait refusé de donner ses empreintes génétiques suite à sa condamnation en 2009 pour avoir participé, à Bordeaux, à une action contre un silo contenant 2300 tonnes de maïs transgénique. Le militant a salué « une décision démocratique rendue au nom du peuple français… »

    http://www.ledauphine.com/faits-divers/2011/05/09/pas-de-sanction-pour-le-faucheur-volontaire

    une victoire pour la savoie

  36. Pilet, un petit problème, en période de froid, c’est la France qui importe de l’électricité d’Allemagne, et au prix fort, tandis que durant les nuits de la belle saison nous bradons l’électricité produite en excès pas les centrales nucléaires.
    Quand aux gaz de schiste, c’est comme pour Scheila, j’attends qu’elle fasse tous les progrès pour aller la voir en concert.
    Plus sérieusement, l’urgence est les économies d’énergies et l’efficacité énergétique.
    Les gaz de schistes doivent rester réserve stratégique. Dans 50 ans ou plus lorsque la pénurie en énergies fossiles sera plus sévère, ils pourront éventuellement être utilisé avec parcimonie, si les conditions d’extraction seront devenues fiables d’ici là c’est à dire sans saloper le sol, les nappes phréatiques et les rivières.

  37. Bonsoir, bonjour,

    Fabrizio,

    A propos de votre livre. Etes vous bien assis? Bien calé dans votre fauteuil? Zen?

    Atttention les critiques vont fuser!

    Votre bouquin est un ….. ?

  38. J’espère que les élastique de vos chaussettes n’ont pas petés?

    🙂

    😉

    MERCI pour votre travail a la recherche des vérités. MERCI.

  39. Dans l’actualité de ce mardi, il y a le gaz de schiste. Les députés débattent de l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation des gaz et huiles de schiste par la méthode décriée de la fracturation hydraulique. Les écologistes manifestent devant l’Assemblée nationale. Et la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a déclaré que l’octroi de permis d’exploration de gaz de schiste, par son prédécesseur Jean-Louis Borloo, avait été une « erreur ». La fracturation hydraulique, la « seule technologie utilisée », est « mal maîtrisée et a montré des dégâts aux Etats-Unis ». A 12h50, vous entendrez le député qui défend le gaz de schiste, Claude Gatignol.

    http://www.rtl.fr/emission/les-auditeurs-ont-la-parole/billet/gaz-de-schiste-7685018145

    ils faut écouté cela sur la radio,vite

  40. Une analyse d’un opposant sur le rapport du Ministère :

    Le rapport :
    http://static.blog4ever.com/2011/02/469854/artfichier_469854_233434_201104214122184.pdf

    L’analyse (je ne trouve pas de lien, désolé pour la longueur… :

     »

    Gaz de schiste : analyse du rapport remis aux ministres

    gasbull | nonauxgazdeschistelot.blog4ever.com | 26 avril 2011

    Le jeudi 21 avril 2011, la mission d’inspection sur les gaz et huiles de schiste a remis aux ministres de l’Ecologie et de l’Economie son « rapport d’étape ».

    Ce rapport, favorable à l’exploitation des GdS, a semé la stupeur parmi ceux des opposants qui s’étaient sentis rassurés par les apparentes reculades du gouvernement et par les projets de loi déposés à l’Assemblée nationale par les groupes PS et UMP, puis au Sénat, dans une touchante unanimité républicaine.

    Ce rapport permet de se faire une idée claire de ce qu’est la stratégie de l’Etat et des industriels en vue de passer, en deux ou trois ans, à l’exploitation massive de cette énergie sur le territoire français. C’est un document d’une cinquantaine de pages, mais on peut se contenter de lire la Synthèse de trois pages qui le termine. Il n’y a pas à rougir : c’est sûrement ce qu’ont fait les ministres. Et ça dit tout.

    Tout d’abord, afin qu’il n’y ait aucun doute sur la portée stratégique de ce texte, précisons qu’il a été rédigé par deux organismes, le Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) et le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), qui sont placés sous l’autorité du ministre de l’Industrie pour le premier et de l’Ecologie pour le second. Autant dire qu’ils ont travaillé dans la bonne direction. Par leur voix, c’est l’Etat qui parle, et plus précisément l’Etat dans son rapport aux industriels, c’est-à-dire au capital. Le CGIET, c’est l’ancien Corps des Mines. Le CGEDD, c’est ce qu’on appelait autrefois les Ponts et Chaussées. Ces gens-là savent de quoi ils parlent, et ils ont un intérêt particulier à ce que l’exploitation des GdS se fasse. Plus que d’un rapport, il s’agit donc d’un programme, ou d’un plan de bataille. La question à laquelle il répond est simple : comment permettre l’exploitation massive des GdS, avec un minimum de contestation, et ce le plus rapidement possible. La question n’est naturellement pas pourquoi exploiter les GdS : ça, on le sait déjà. La question est : comment ouvrir un boulevard aux industriels ?

    Si notre hypothèse est juste (mais on peut se tromper), la stratégie choisie est la suivante : céder sur tout dans un premier temps, ou en donner l’impression, afin de désarmer l’opposition, et de pouvoir travailler en paix. Pour cela, on propose des solutions bien connues. Les aspects techniques sont secondaires, ce dont il s’agit, c’est d’arriver là où on veut aller.

    Voilà comment on va s’y prendre :

    Cacher les industriels derrière les scientifiques, afin de pouvoir commencer les forages. Les industriels, que ce soient Total, GDF ou les « Américains », font peur. On sait de plus en plus que ces gens-là n’ont pas de moralité et ne visent que leur profit immédiat. Il faut escamoter les industriels. Il n’est donc pas du tout exclu, dans un premier temps, que les permis d’exploration déjà accordés leur soient bel et bien retirés. Cela semble même inévitable. La question est : vont-ils demander dédommagement en contrepartie des sommes déjà engagées pour ces explorations, et qui ne sont pas minces ? Et si oui, combien ? Ce point a son importance, pour comprendre ce qui se trame. Il y a fort à parier que les permis seront retirés, pour rassurer l’opposition aux GdS, c’est-à-dire encore une fois l’endormir et la démobiliser, mais que les dédommagements demandés par les industriels seront faibles ou inexistants. En gros, s’ils ne sont pas trop gourmands, cela signifiera clairement qu’on s’est mis d’accord pour remballer provisoirement le matériel en échange de la garantie de pouvoir entreprendre les forages d’exploitation, plus tard, dans un délai relativement bref. Le rapport nous indique la durée de ce délai : « deux ou trois ans ». C’est sûrement ce délai qui a été négocié avec les industriels par les ministères concernés. C’est aussi le temps qu’il nous reste pour nous battre. Donc, masquage des industriels (du moins pour des projets d’exploitation affichés) derrière les scientifiques. On connaît le coup, celui de la neutralité de la recherche scientifique, on nous l’a déjà fait pour les OGM (sauf qu’un forage gazier, c’est nettement plus compliqué à désherber qu’un champ de maïs), on le fait pour les nanotechnologies, c’est rodé.

    Ils sont tout prêts à reconnaître les difficultés et les incertitudes : on ne sait pas quelles sont les « ressources » ; il reste des problèmes à résoudre, tant pour ce qui est de la rentabilité que de l’impact sur l’environnement ; il y a, en somme, « des progrès à réaliser et des approches innovantes à susciter ». Et c’est justement pour ça qu’il faut faire des recherches. La meilleure façon de faire ces recherches, ce sont naturellement des forages « expérimentaux ». Si on n’essaie pas, comment savoir ce qui peut se passer ? C’est un peu la version kamikaze du principe de précaution.

    Quelle est la différence entre des forages « expérimentaux » et des forages d’exploitation ? On ne sait pas bien. Il semble en tout cas que la fracturation hydraulique, dans un cadre expérimental, ne soit plus du tout si dangereuse, puisqu’on pourra l’utiliser, mais seulement dans ce cas-là. Parce que si c’est pour la science, c’est forcément propre, maîtrisé, responsable. On va l’entendre : « L’expérimentation, ce n’est pas l’exploitation. » Et ça ne sera pas faux : un petit coup de fracturation tous les six mois, avec des produits choisis, etc. Rien à voir bien sûr avec une exploitation industrielle. Et c’est là tout le problème. Quoi qu’il en soit, l’intérêt de l’opération est de mettre en place sur le territoire, de façon sûrement assez discrète, des forages « expérimentaux » de ce type. En petit nombre, pas tous en même temps, de façon à diluer et disperser la contestation. Ce seront peut-être les industriels qui s’en chargeront, mais sous le « contrôle » d’organismes autorisés, tous plus scientifiques et innovants les uns que les autres. Quels organismes, au fait ?

    Le rapport les cite nommément : « un Comité scientifique national, composé d’experts du BRGM, de l’IFPEN, de l’INERIS et d’universitaires ». Une fameuse équipe :

    Le BRGM :

    « Le Bureau de recherches géologiques et minières, placé sous la double tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement est l’établissement public de référence dans le domaine des sciences de la Terre pour gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol. Il remplit cinq missions : recherche scientifique, appui aux politiques publiques, coopération internationale et aide au développement, prévention et sécurité minière et formation supérieure, avec l’Ecole nationale d’applications des géosciences (ENAG). » Pour indication, le BRGM vient de signer avec l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) « un nouvel accord de partenariat, lundi 20 décembre 2010, au BRGM à Paris. Cet accord prolonge la collaboration des deux établissements publics dans le domaine du stockage profond des déchets radioactifs, initiée il y a 12 ans. » (Communiqué de presse.)

    L’IFPEN :

    « IFP Énergies nouvelles (IFPEN) est l’ancien Institut français du pétrole (IFP). Créé le 13 juin 1944 comme Institut du pétrole, des carburants et des lubrifiants, il a été renommé en 2010 par la loi Grenelle II qui a également changé son statut. Autrefois organisme professionnel chargé par la loi de la « gestion des intérêts professionnels ou interprofessionnels » (…), il devient un établissement public national à caractère industriel et commercial avec des mission de recherche et de formation. » Dans le cadre de ces missions de recherche et de formation, l’IFP a signé divers accords avec Total, pour des projets de recherche conjoints avec les laboratoires de recherche et développement du pétrolier. L’IFP s’intéresse notamment au stockage du CO2 en sous-sol, dont on n’a pas fini d’entendre parler. En outre, Total aime l’IFP. La société propose des parrainages « aux étudiants qui souhaitent intégrer l’IFP School et bénéficier pendant la durée de leur scolarité à l’Ecole d’un parrainage de Total. Ce parrainage peut se faire au travers d’une bourse ou par le biais d’un contrat d’apprentissage, moitié à l’IFP, moitié chez Total). » Le montant de ces bourses est de 1200-1450 euros par mois. On peut imaginer l’hostilité sourde que doivent développer les étudiants de l’IFP School envers l’industrie pétrolière.

    L’INERIS :

    « Créé en 1990, l’INERIS (Institut national de l’environnement industriel et des risques) est un établissement public à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle du ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement. »

    « GDF SUEZ et l’INERIS ont conclu le 11 mars 2011 un accord de collaboration sur leurs activités de recherche. Signé pour une durée de 5 ans, cet accord vise à renforcer les échanges scientifiques et techniques dans le domaine de la sécurité industrielle liée aux nouvelles énergies : filières hydrogène ; biogaz et méthanisation ; captage, transport et stockage du CO2. » (Communiqué de presse.) On voit à quel genre d’experts on a affaire. De ceux pour lesquels le sous-sol est soit l’endroit idéal pour cacher ce dont on ne sait plus quoi faire (déchets radioactifs, CO2), soit une vache à lait à exploiter. Ce sont de pures émanations de l’Etat, et leur fonction directe est de donner une caution scientifique aux activités industrielles les plus destructrices. Ce sont également des relais entre les industriels et l’Etat. Ce sont eux qui décideront, en toute indépendance, des lieux et des modalités des forages expérimentaux ». Après tout, ce sont des scientifiques, eux, pas de ces méchantes multinationales assoiffées de bénéfices. Une fois qu’ils auront commencé à forer, revenir en arrière sera pratiquement impossible, et Total et consorts pourront tranquillement prendre la suite.

    Rassurer les inquiets : transparence, consultation, participation

    Cacher les industriels derrière les scientifiques n’est qu’une première étape. Le rapport insiste aussi fortement sur la nécessité d’informer, c’est-à-dire sur la création d’une « acceptabilité » des GdS. Trois « cibles », comme on dit en termes de com’, sont désignées : le « public », les élus, les associations. On connaît la méthode : elle a déjà été appliquée, avec succès, entre autres pour l’enfouissement des déchets nucléaires. Pour le public, on peut avoir recours dans un premier temps à une simple information, sous forme de dépliants sur papier glacé, par exemple. C’est le plus simple. Puis des réunions peuvent être organisées, avec buffet et petits fours si possible. On réservera peut-être les petits fours au « public » situé le plus à proximité de forages potentiels… Il faut ensuite impliquer les élus et les associations. Le rapport propose la formation de « comités locaux d’information », composés d’élus et de « représentants d’associations de protection de l’environnement ». Il faudra encore en trouver qui soient prêtes à se livrer à cette mascarade, mais il y a de tout, et au besoin on peut aussi en créer de toutes pièces. Ca s’est déjà vu. Afin de s’assurer la collaboration des élus, le rapport préconise une « révision de la fiscalité pétrolière de sorte que les collectivités locales trouvent un intérêt à une exploitation d’hydrocarbure sur leur territoire ». Et ça, c’est triste, mais ça marche. Il n’y a qu’à voir les jolis centres sportifs autour des centrales nucléaires. Et à chaque étape, un ballet d’experts tous plus rassurants les uns que les autres répondront en toute transparence aux « inquiétudes de la population ». On pourra ensuite passer aux consultations. Il est d’ailleurs amusant de voir combien, alors que les « élus du peuple » se sont très représentativement exprimés à l’Assemblée nationale, les rapporteurs mettent leurs espoirs dans une certaine forme de démocratie directe…

    Rendre l’opposition inaudible

    Une fois la caution scientifique et la caution démocratique assurées, le dialogue avec les opposants va pouvoir reprendre, sur des bases plus solides. Ce sera d’abord : vous vouliez plus de transparence, la transparence est assurée. Voyez, nous dialoguons. Vous êtes consultés, informés. On a même, pour vous faire plaisir, modifié le Code minier : ça n’est pas rien. Vous avez voulu des lois contre l’exploitation, contre la fracturation hydraulique : vous les avez. Et ça sera vrai. Et aussi : Vous invoquiez le principe de précaution, voyez, nous prenons toutes les précautions. Tout ceci est réalisé sous le plus strict contrôle scientifique : l’Ifpen, le BRGM, l’Ineris sont là. Puisqu’on vous dit que c’est seulement expérimental. Vous voulez qu’on organise encore une réunion ? Un nouveau Grenelle ? A qui doit-on envoyer les invitations ? Et lorsqu’on aura bien tourné en rond : Mais qu’est-ce que vous voulez à la fin ? Qu’on revienne au moyen-âge ? Et nos emplois, vous y pensez ? Et vous avez vu le prix du pétrole ? Nous n’allons pas ramener le PIB de la France à celui du Mali parce qu’une bande d’écolos n’aiment pas voir des derricks en ramassant leurs champignons. Décidément, on ne peut pas discuter avec vous. A partir de là, si on est encore quelques-uns à être motivés, ils pourront sereinement nous lâcher leurs chiens à la gorge. Parce que vraiment ils auront fait tout leur possible, de leur côté, question dialogue et concessions. Et de toute façon, dans « deux ou trois ans », ça sera fait. Expérimentalement ou non, ils auront fait des trous dans la nappe phréatique, auront commencé les fracturations. On pourra alors passer à l’exploitation massive, avec une opposition permanente mais résiduelle, et bientôt institutionnellement intégrée, comme pour le nucléaire. Il y aura beaucoup d’autocollants « Non merci » sur les voitures, et plus de poissons dans les rivières. Et voilà.

    Ca, c’est leur scénario. Le principe général est explicite : il n’y a qu’à lire. Si nous sommes d’accord là-dessus, si on comprend bien quel jeu joue l’adversaire, la suite risque d’être un (petit) peu plus facile. Maintenant la question est de savoir comment ne pas se laisser entraîner là-dedans. Nous sommes quelques-uns à penser que l’étape purement « citoyenne » de l’opposition aux GdS est terminée, et que le recours à la loi est désormais obsolète.

    Il est assez évident que d’un point de vue démocratique, le dernier mot de cette affaire a été dit : l’Assemblée nationale, de l’extrême gauche à l’extrême droite, est contre l’exploitation des GdS. Elle l’a dit, un projet, puis deux projets, puis trois projets de loi identiques ont été déposés, tous pour nous dire que non, non, non, on ne le fera pas, promis. Le peuple à parlé, par ses représentants. Pourtant, de toute évidence aussi, on va essayer de le faire quand même. Et on nous le dit en face, sans vergogne. La gestion du nucléaire, entre autres, nous a clairement montré que, dans les affaires énergétiques et industrielles plus encore que dans les autres, une seule politique est menée, celle des intérêts économiques. Ce n’est pas une affaire de gouvernement, de droite ou de gauche, d’écolos ou de fachos. On ne discute pas là des questions de logement, du nombre d’élèves par classe ou de la police de proximité. Ce à quoi nous avons à faire, c’est à l’Etat dans son rapport au capital. Le message qu’adresse via ce rapport l’Etat aux opposants aux GdS, c’est : Et alors ? Qu’est-ce que vous allez faire, maintenant ? Qu’est-ce que vous allez faire une fois qu’on aura annulé les permis, que les projets de loi auront été votés, qu’on aura révisé le Code minier et que tout ressemblera légalement à une reculade, alors que vous saurez pertinemment que nous allons le faire, que même nous sommes en train de le faire, à Villeneuvede-Berg ou ailleurs, simplement parce que nous avons décidé de le faire ?

    Quel recours légal aurez-vous contre la loi que vous aurez appelée de vos voeux ?

    Si nous restons dans ce cadre-là, nous sommes pris au piège d’un dialogue truqué. Ce n’est même plus une question politique, c’est simplement une question pratique. Si nous jouons ce jeu-là, ils vont s’arranger pour que nous n’ayons plus qu’à nous taire, en nous donnant raison.

    Et on va atteindre des sommets de ridicule, quand, comme il est prévisible, les collectifs répondront à l’appel de J. Bové à manifester devant l’Assemblée le 10 mai, pendant que les députés voteront un texte que personne ne conteste, et qu’ils sont même tous pressés de voter, pour bien nous entortiller dedans… On ne sait vraiment plus quoi faire pour nous occuper.

    C. Jacob, qui a déposé un des projets de loi qui doivent être examinés le 10 mai, le dit clairement : « En l’état actuel des connaissances scientifiques, notre responsabilité est d’être d’une extrême prudence. Si, à l’avenir, on nous démontre, par une évaluation des risques, que la loi d’interdiction générale mérite des évolutions, nous en discuterons » (Les Echos). Traduction : on va vous voter votre loi, comme ça vous n’aurez plus rien à dire, et on pourra travailler en paix.

    Un vieux briscard de la politique comme J. Bové ne peut pas ne pas voir ça. Alors pourquoi vouloir nous balader à Paris, face à l’Assemblée nationale ? Il nous dit : « Le peuple doit être devant l’Assemblée pour que les élus tiennent promesse. » Mais quand c’est justement en respectant leurs promesses qu’ils nous entourloupent, les élus ? Qu’est-ce qu’on fait ?

    Et M. Rivasi, à la publication du rapport : « Les experts ont beau dire ce qu’ils veulent, maintenant c’est une décision politique qu’il faut prendre. » Elle ne voit pas, elle, que ce rapport est tout à fait politique, justement ? Et que c’est justement la décision politique qui va nous prendre au piège, comme des rats ? Aveuglement, égarement ? Ou simple refus de voir et de dire quelles sont les limites du mode d’action choisi ? Mais si le mode d’action ne correspond pas ou plus au résultat recherché, pourquoi le conserver ? Il semble évident que les raisons sont d’ordre purement politique. Il ne faut pas « détourner le peuple de la démocratie », comme ils disent. Lui montrer que s’il sait comment les prendre, il peut mettre les institutions à son service, etc. Faire en sorte qu’ils retournent quand même voter, la prochaine fois. Parce qu’on a peur de ce qui pourrait se produire si des masses de gens perdaient d’un coup tout espoir dans ce qu’ils appellent la politique. On connaît la chanson, et à vrai dire on s’en fout un peu. Sauf que dans l’état actuel des choses, c’est non seulement contre-productif, mais criminel. Parce que c’est comme ça que les forages vont avoir lieu.

    Parce que ces manoeuvres politiciennes vont aboutir à laisser faire des trous dans les nappes phréatiques. Parce que ces plaisanteries vont nous tuer encore un petit peu plus. Il faut sortir de ce schéma, qui nous prend au piège de nos contradictions. On ne lutte pas contre la loi avec une autre loi. Ceux qui les font, les lois, sauront toujours s’arranger pour nous mener là où ils veulent. Les lois ne sont pas faites pour nous, mais contre nous. Qui croit le contraire est soit un bourgeois, soit un naïf. Il y a un proverbe qui dit : « Qui veut déjeuner avec le Diable doit se munir d’une longue cuillère. » Il semblerait aussi qu’à force de déjeuner avec le Diable, les cuillères de certains se raccourcissent de jour en jour…

    Il nous faut maintenant cesser le dialogue avec les institutions, puisqu’il est évident désormais que ce dialogue n’est qu’un jeu de dupe où ce sont toujours les mêmes qui trient et ramassent les cartes. Il nous faut commencer à jouer selon d’autres règles.

    Cesser le dialogue avec les institutions, c’est forcément aussi à un moment ou un autre sortir de la légalité. Il y a bien des façons de s’écarter de la légalité, qui ne sont pas forcément « violentes », et qui ne se paient pas plus cher que quelques heures dans un poste de police, au pire. On n’est pas obligés d’en venir tout de suite au lance-roquettes. Ce qui, soit dit en passant, serait, sur un puits de gaz, une très mauvaise idée.

    Ont été citées dans ce texte quelques institutions qui possèdent des bureaux, des locaux, des sièges que l’on peut investir, occuper quelques heures, histoire de balancer un coup de projecteur sur ce qu’ils sont. Ils n’apprécieraient pas forcément de se voir ainsi désignés. Ces animaux-là n’aiment pas la lumière. Il y a aussi les ministères, les sociétés pétrolières, GDF, etc. Ca s’est déjà fait, il faudrait continuer. Il nous faut aussi être clairs avec les futures « consultations publiques », c’est-à-dire les boycotter purement et simplement, voire empêcher qu’elles se tiennent, et dire pourquoi. Et ce même si elles sont organisées en toute transparence républicaine par « nos élus ». Si nous acceptons le « dialogue » en participant à une de ces prévisibles mascarades démocratiques, ou simplement en les tolérant, nous n’existons plus en tant qu’opposants, nous devenons des « partenaires ». Nous associer aux décisions, cela fait partie de leur stratégie. Déjouer cette stratégie passe par le refus du dialogue.

    Refuser aussi le chantage aux « propositions alternatives ». Parler « experts contre experts », c’est s’enfermer dans des débats techniques stériles et sans issue. Personne de sérieux ne peut croire qu’on va se sortir du fameux « problème énergétique » par des économies d’énergie. La question qui se pose pour le capital n’est pas comment produire et consommer moins d’énergie, mais comment en vendre toujours plus. Et les GdS le montrent clairement. Nous dirons « éoliennes », et ils diront : D’accord, on s’en occupe. Et ce sera des kilomètres carrés d’éoliennes. Avec des forages de GdS entre les rangs, un réacteur EPR au milieu, et des murs de panneaux solaires tout autour. Nous n’avons pas à résoudre leurs problèmes de perspectives et de débouchés. Parce que si on s’y colle, on va finir nous aussi par rédiger des « rapports préliminaires » et les apporter au ministère. Sous l’Ancien régime, les « propositions alternatives », on appelait ça des cahiers de doléances… Ca a marché un certain temps…

    Tout le monde ne sera pas d’accord avec ces positions. Beaucoup persisteront dans la voie « citoyenne », par respect de la loi, sympathie pour J. Bové, croyance en la politique et en la démocratie, souci de respectabilité, habitudes « militantes », peur de l’aventurisme ou pour toute autre raison. Moins de six mois après le début de la contestation organisée contre l’exploitation des GdS, il semble déjà y avoir quelque chose comme une opposition « officielle ». Ce qui avait inquiété l’Etat au début de la mobilisation, à savoir son caractère populaire et donc imprévisible, est en train de s’étioler. Ca se bureaucratise. Il y a des colères qui se perdent. On parle d’un nouveau Larzac, puis on retourne au Parlement européen. On fait mollement des réunions d’information où on n’ose trop rien dire, de peur que ça ne soit pas dans la ligne… Et après tout, si ça pouvait se régler comme ça, pourquoi pas ? Tant que ça marche… Mais la question est que non seulement ça ne marche pas, mais que l’Etat est en train de retourner ses propres armes contre la contestation. Qu’encore une fois ils vont faire servir la loi contre les GdS à l’acceptation des GdS. Créer des réglementations qui feront accepter ce qu’on règlemente, alors qu’on n’en voulait tout simplement pas. Et ainsi de suite : on connaît la chanson. C’est celle du Grenelle, du développement durable, du partenariat et de la cogestion sous toutes ses formes… Et pendant ce temps-là, les gens qui étaient au départ en colère n’y comprennent plus rien, se demandent, ah, on nous dit qu’on a gagné, et après le contraire, est-ce qu’on doit s’énerver ou pas, c’est compliqué, qui a raison, qui a tort, ainsi de suite. Et on va revoter, faire appel, chercher des recours au niveau européen peut-être, la cour constitutionnelle pourquoi pas, le pape enfin, les Saints du Paradis. Et l’horizon 2012… On complique. On fatigue le monde. On démobilise mieux qu’un bataillon de CRS. Mais nous, on s’en fout, des réglementations, du Code minier, de l’alinéa du paragraphe untel de telle directive. Nous, on veut garder les rivières, ou ce qu’il en reste. On veut des insectes et des animaux, parce que si tout ça disparaît, on va disparaître avec. On veut vivre sans se dire à chaque instant qu’il y a de moins en moins de vie possible. Et ça ne concerne bien sûr pas que les GdS. On sait aussi qu’eux, ceux de l’Etat et du capital, ils s’en foutent, de tout ça : ce qui les préoccupe, ce sont leurs postes, leurs actions, leurs perspectives de croissance. Leur croissance nous rabougrit. Ils nous pompent l’air, et l’eau, et le temps qui nous reste à vivre. Tout ce qu’ils veulent, c’est que ça continue sans cesse. Durable, leur développement. Pourvu que ça dure. Au bout du compte, la question est : les positions « citoyennes » sont-elles compatibles avec d’autres, moins légalistes, au moins localement ou à certains moments ?

    Les groupes « citoyens » vont-ils se contenter de laisser l’opposition s’étioler jusqu’au gazage final, ou va-t-on se poser en commun la question de modes d’action différents ? Va-t-on rester chacun sur son petit quant-à-soi politique, sa chapelle, des « anars » d’un côté, des « citoyens » de l’autre, sans jamais se poser les questions de manière pratique ? Pouvons-nous trouver des points de rencontre ? Où ? Quand ? Comment ? Ce qui nous manque, c’est un front du refus. Un front bas, si on peut dire : un refus de taureau, stupide et obstiné, pas dialogueur pour deux sous. Ca n’empêche pas la ruse, et la stratégie. Mais le refus est le plus important. Il faut travailler ensemble à créer le refus, à le maintenir, à l’étendre. Sinon, ça sera une fois de plus perdu.

    En Cévennes, le 24 avril 2011

    Contact : gasbull

  41. merci Phamb pour ce texte, je le diffuse à tous ceux (public) qui disent: « ah mais c’est réglé, non? ils vont pas le faire? » en ce qui concerne cette « cible » distraite, ils semble avoir réussi leur coup.

  42. le pouvoir sur autrui n’est – ne devrait être – qu’une délégation de pouvoir sur soi. A cette aune, bien peu d’électeurs…encore moins de présidentiables…

  43. personne ne votera ce texte,c’est tout ou rien,point,alors les salamaléques de Cochet que j’ai entendu,grave,mais le PS et écolo voteront contre et une partie droite,mais des le départ fallait le refuser « totalement »,hippss!

  44. Développement de mon post antérieur:

    « Il faut tout repenser […] C’est tragique, oui, mais il faut repenser la liberté. Non pour la faire disparaitre, mais pour lui donner une chance de survivre. […] Nous avons donc besoin d’une rupture franche. Pour tout dire, d’une révolution, intellectuelle, spirituelle, morale. (p165-166, La faim, la bagnole, le blé et nous.2007).
    « L’avenir n’est pas écrit. Mais il aura besoin pour vivre d’une révolution morale et intellectuelle qui balaiera les formes anciennes. Nous avons tant besoin d’une renaissance spirituelle. Ce n’est qu’un début » (p.283-284, Qui a tué l’écologie ? 2011).
    Je te suggère de prendre le temps de lire ’’ Dieu & l’homme’’ sous-titré ‘En débarrassant la religion de sa dimension surnaturelle, les sciences de l’homme lui donnent son véritable sens’ d’Adrien Morel. Deux remarques pour ce sous-titre, car elles échappent à nos lectures trop rapides :
    1- Le dualisme cartésien nature-surnature disparait. Ce n’est pas ainsi sans conséquence pour le questionnement écologique et pour tous ceux qui s’attaquent à l’idée de trouver solutions ou remèdes! et pour :
    2- Des sciences humaines, qui du coup arrêtent de singer les sciences qui les ont précédées. Imagines juste deux secondes : ces sciences là expliquent aussi bien le comportement humain sain que les pathologies de culture ou encore la capacité humaine de concevoir ce qu’on avait appelé avant elles des sciences !!!
    Bref, ce n’est pas pour rien que Marcel Gauchet avait titré les pages consacrées à cette révolution intellectuelle : ‘Une nouvelle théorie de l’esprit : la médiation’ quoi que vaillent les articles qui suivaient et pas tous à la hauteur requise. Si donc les causes des dérèglements sont anthropiques, c’est l’anthropien lui-même qu’il faut redécouvrir sous les quatre facultés qui le distinguent, donc sous les angles anthropo-logique, anthropo-tropique, anthropo-nomique, anthropo-dicéïque plus simplement, le langage, l’’’art de s’y prendre pour…’’ sa socialité, et le ‘’droit qu’il se donne de…’’ ; sauf que, et çà explique mes quelques précautions d’écriture, le langage par exemple n’est pas UN objet scientifique mais en fait relève des quatre plans de rationalité à la fois du fait, au-delà de sa rationalité glossologique propre, (a) de s’écrire, ce qui suppose une théorie de l’outil, (b) de se partager socialement, en devenant langue, ce qui suppose une théorie de la personne simultanément de la société, donc une sociologie, (c) d’être traversé continuellement par la médiation ou le rationnement de ce qu’on veut dire sans le dire et donc suppose une théorie du ‘discours’ et/ou de la prise de parole, donc une nouvelle axiologie. Bref et pour chacune des facultés qui paraissent nous spécifier, il convient à chaque fois de savoir distinguer sa rationalité ou le point de vue que l’on se donne de ses trois autres interférences effectives sous lesquelles elle ou il se donne à voir et ainsi retrouver la part de déterminisme formel concerné à l’œuvre en chacun

    Prenons encore les choses autrement relativement aux crises économiques et financières qui ne sont pas sans conséquences écologiques. Je vais aller très vite au risque d’en faire bondir plus d’un.
    L’économie se veut la science -1- des échanges -2- valorisés . Or, qui dit échange -1-(entre humains) dit sociologie, mais qu’est une sociologie incapable de rendre compte des troubles de la relation à l’autre donc leurs échanges ? Peanuts… De même, qui dit ‘valorisés‘ -2- suppose aussi immédiatement de prendre en compte la distanciation que chacun SE donne quant à ce qu’il valorise. D’où la nécessité d’une science capable d’expliciter aussi bien les névroses que les addictions : l’axiologie dialectique. Bref, ce n’est pas demain que l’économie pourra devenir une science, puisqu’il faut d’abord réussir à faire émerger ces deux là comme telles!!! Mais dans la mesure où pour l’essentiel, nos politiques ont lâché la brides aux économistes et aux financiers pour ne s’occuper que des affaires administratives courantes à l’exemple du gouvernement Belge, – çà marche bien chez eux ni mieux ni plus mal pour autant, soit la preuve par l’absurde de l’efficience de nos politiques qui s’agitent et/ou se bousculent – la double question que je me pose à l’exemple de nos amis des pays dits musulmans c’est : combien de temps allons nous encore tolérer de tel incapables prévaricateurs, et par quoi remplacer nos démocraties oligarchiques – auxquelles nos amis aspirent sans en percevoir encore les failles béantes?

    En résumé ? Il ne s’agit que de débrouiller les fils de la légalité et de la légitimité ; que l’on retrouve entrelacées dans les codes mais qu’il convient tant que faire se peut de reconstruire avec subtilité pour en reconnaitre les deux mécanismes (légalisation et légitimation) à l’œuvre en chacun, soit ce que l’on pourrait considérer comme la tâche idéale des politiques !
    A propos, si comme tu l’écris dans une des deux citations ci-dessus, nous avons besoin d’une révolution morale et intellectuelle, je n’ose pas imaginer que cela puisse se produire sans un minimum de formation, à moins que tu n’aies aussi comme nos politiques, la science infuse.

  45. a Lionel et à philou, avec au minimum 30% de production d’électricité en moins suite à l’arrêt du nucléaire en Allemagne, je ne vois pas comment ce pays peut s’en sortir sans importer massivement.

    Pour les espèces exotiques, je suis nettement plus inquiet pour les oiseaux lachés volontairement par nos chers amis escrolos: ibis de grandlieu, échassier divers et variés: j’ai observé il y a quelques années 2 flamants roses en baie de l’Orne (Calvados) et les observations d’espèces échappées affluent tous les ans: canard carolin, mandarin, tadorne casarca ou encore et surtout bernache du canada. Je me demande au nom de quoi ces espèces sont protégées en France!

    Toute espèce exotique animale devrait obligatoirement être mise sur la liste des espèces chassables.

  46. http://www.facebook.com/home.php?sk=group_196070767069717&view=permalink&id=225461970797263
    sur cette page on affirme que vous etes à l’origine d’une coordination des collectifs gaz de schistes vers un site web.. votre page « contac » ne fonctionne pas, peut etre ai-je plus de chance en postant ici: «  »sujet: coordination nationale des collectifs locaux (?)

    Bonjour Monsieur,

    Une coordination nationale des collectifs se revendiquant de vous tente d’accaparer (du fait de votre nom) les collectifs locaux

    étant plutôt favorables aux organisations de type horizontales, je me permet de vous faire parvenir le lien vers leur page web qui ne comporte aucune info légale, ni forum, ni autre espace de discussion, ni aucun nom de responsable, aucune publicité sur leur page (ce qui semble indiqué qui ont financé ce site qui de plus est esthétiquement racoleur) , ceci pour m’assurer que vous êtes réellement favorable à ce site internet

    Pourquoi cette démarche? et bien au risque de paraitre suspicieux plus que de raison, j’ai bien peur que n’apparaisse et ne s’impose une « coordination nationale » financée par TOTAL afin de saper la volonté du militant de base..

    Merci de m’éclairer sur votre éventuelle approbation envers cette coordination qui se réclame de vous

    Leur site: http://www.nonaugazdeschiste.com

    Cordialement

    Sylvain (militant de base)
    «  »

  47. La bactérie tueuse et……les gaz de schiste !!

    « Hypothèse « folle »

    Le professeur français André Picot, toxicologue de haute volée, suggère dans une interview (lire ci-dessous) une autre explication, dont il dit lui-même qu’elle est « folle ». Il se demande si les forages concernant les gaz de schiste qui viennent de commencer en Basse-Saxe n’ont pas quelque chose à voir avec cette épidémie.

    Il est vrai qu’il a créé une association (ATC) à la frontière entre toxicologie et chimie et qu’il vient de publier un rapport sur les gaz de schiste, où il explique ce que dégage leur extraction et pourquoi il existe des pluies d’oiseaux morts.

    Le professeur français André Picot, toxicologue de haute volée, suggère dans une interview (lire ci-dessous) une autre explication, dont il dit lui-même qu’elle est « folle ». Il se demande si les forages concernant les gaz de schiste qui viennent de commencer en Basse-Saxe n’ont pas quelque chose à voir avec cette épidémie.
    Il est vrai qu’il a créé une association (ATC) à la frontière entre toxicologie et chimie et qu’il vient de publier un rapport sur les gaz de schiste, où il explique ce que dégage leur extraction et pourquoi il existe des pluies d’oiseaux morts.
    Trois questions à André Picot, toxicochimiste, directeur honoraire au CNRS
    ……
    http://www.sudouest.fr/2011/06/03/le-sol-a-l-origine-du-mal-416231-4720.php

    http://gazdeschistefrance.forumgratuit.fr/t898-allemagne-basse-saxe-l-origine-de-la-bacterie-les-gaz-de-schistes

  48. vendredi 17 juin 2011 Dernière mise à jour 01h01
    Article paru sur le site canadien >
    Une coalition de groupes environnementaux, syndicaux et citoyens appellent à manifester contre l’exploitation des gaz de schiste à Montréal samedi. Parmi eux, le metteur en scène Dominic Champagne.

    L’annonce d’une évaluation environnementale stratégique de l’industrie du gaz de schiste a eu pour effet d’«endormir» la population québécoise, qui a jugé que le dossier était pour ainsi dire réglé. Une situation qui profite au premier chef aux entreprises gazières, qui continuent de s’activer sur le terrain. C’est le message lancé hier par une coalition de groupes environnementaux, syndicaux et citoyens qui appellent à manifester à Montréal samedi pour signifier au gouvernement Charest que les Québécois ne sont pas moins inquiets du développement de cette filière énergétique aux impacts méconnus.

    «Ce concept du « quasi-moratoire » a eu pour effet de démobiliser, d’endormir l’opinion publique. On s’est fait dire: « Vous avez gagné. » Or, ce qu’il est important de réaffirmer aujourd’hui, c’est que rien n’est réglé. Si ça se trouve, la situation est pire aujourd’hui parce que les gens ont l’impression que c’est réglé», a lancé Dominic Champagne, metteur en scène bien connu et citoyen engagé dans la mobilisation contre l’industrie gazière.

    Cette impression, selon lui, découle d’abord du rapport du Bureau d’audiences sur l’environnement, qui avait mis en lumière de très nombreuses lacunes quant aux connaissances québécoises de la filière du gaz de schiste. Les commissaires notaient notamment, dans leur rapport, «l’absence de faits probants permettant de déterminer les risques» liés à l’exploitation de cette source d’énergie fossile. Fait plutôt étonnant, étant donné que le gouvernement a laissé l’industrie s’implanter au Québec depuis déjà quelques années et que plus d’une trentaine de puits ont déjà été forés.

    Dans le respect

    Au moment de la publication de ce rapport, le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Pierre Arcand, s’était empressé d’annoncer la mise sur pied d’une évaluation environnementale stratégique (EES). Plusieurs ont alors eu l’impression que tout serait désormais fait dans le respect des citoyens et de l’environnement.

    Or il n’en est rien, selon Dominic Champagne. Il en veut pour preuve la composition du comité qui dirige l’EES. Celui-ci fait en effet beaucoup de place au secteur des affaires et aux hauts fonctionnaires, qui détiennent ensemble huit des onze sièges au comité. Il estime donc — à l’instar des groupes membres de la coalition qui organisent la manifestation de samedi — que le processus manque de rigueur et de transparence.

    M. Champagne en conclut que l’EES n’est qu’une simple étape avant le démarrage de la phase d’exploitation commerciale du gaz emprisonné dans le sous-sol des Basses-Terres du Saint-Laurent. «Le gouvernement, qui est clairement pro-industrie, a décidé que ce développement allait se faire. Ils ont trouvé la stratégie pour vendre comme quelque chose d’acceptable ce qui semble inacceptable à une majorité de la population. Le comité qui dirige l’évaluation environnementale stratégique, de notre point de vue, c’est de la stratégie. Je me sens floué. Je sens que les préoccupations des citoyens ne sont pas portées par le gouvernement. C’est pour cela qu’il faut sortir dans la rue pour dire que rien n’est réglé.»

    Selon ce qu’ont fait valoir les opposants hier en conférence de presse, les joueurs de l’industrie gazière ne seraient par ailleurs nullement gênés dans leurs activités à l’heure actuelle, malgré l’EES. «On voit les gens de l’industrie, a assuré Dominic Champagne. On les voit travailler. Ils ne manoeuvrent pas dans un climat d’incertitude. […] Il y a des représentants de l’industrie qui viennent rencontrer des maires dans les villages pour faire des « deals » pour l’utilisation des routes et de l’eau. C’est inadmissible.»

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