Un article à garder (sur le nucléaire)

Jean-Paul Brodier, de Metz – ma dette augmente d’heure en heure – m’envoie la traduction d’un article paru dans l’un des grands quotidiens allemands, Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ma foi, il ne reste plus qu’à lire.

Rhétorique et réalité
Les neuf lieux communs du partisan du nucléaire

Par Frank Schirrmacher, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 28 mars 2011

Des décennies de débat sur le nucléaire ont perverti la langue. Les phrases que nous entendons pendant le moratoire [de fonctionnement des centrales nucléaires en Allemagne, décidé après les accidents de Fukushima] sont des manœuvres de diversion. Elles formulent des thèses qui n’en sont pas et sont des insultes à l’intelligence. Voici une analyse des éléments de langage les plus importants.

1. Les centrales atomiques allemandes sont les plus sûres du monde.

Cela ressemble à une affirmation technique, mais ce n’est en vérité qu’une comparaison morale. Elle dit seulement que, par comparaison avec ce que font les autres, ce que nous faisons est le meilleur. Elle ne compare rien de technique. Le message devrait donc être : même dans le pire des cas, notre uranium ne rayonne que quelques heures et non des centaines d’années. Naturellement, c’est absurde. Cette comparaison est un leurre : elle n’a rien à voir avec ce qui se passerait dans le pire des cas, mais seulement avec ce que les hommes peuvent prévoir dans le meilleur des cas.
Par définition, l’accident atomique majeur, le pire des cas, est caractérisé par le fait qu’il ne peut se comparer qu’à lui-même. Comme on ne peut pas exclure le risque résiduel, la formule simple pour un moratoire est : même les centrales atomiques les plus sûres du monde ne sont pas sûres ; ou bien : même les centrales atomiques les plus sûres ne sont sûres que dans la mesure où elles sont sûres.

2. La sécurité absolue n’existe pas

Une inversion classique, une tromperie. Car le fait est justement qu’ une certitude absolue existe : nous savons en fait exactement ce qui arrive quand le cœur nucléaire entre en fusion, combien de temps dure la radioactivité, quels sont les effets du césium et de l’iode sur les gens et l’environnement, combien de générations futures auront à en souffrir dans le pire des cas. C’est la certitude absolue d’un processus physique qu’on peut mettre en rapport avec l’insécurité relative des centrales, reconnue par les opérateurs eux-mêmes.

3. Le risque fait partie de la vie

Cette phrase est une tautologie. La vie est toujours un risque. Si les risques font effectivement partie de la vie, la vie procède de l’évaluation des risques. La perfidie de la phrase tient dans ce qu’elle insinue qu’il faut rappeler aux gens l’existence de risques. En vérité, la vie toute entière n’est qu’une gestion des risques, qui commence le matin quand on ouvre la porte de sa maison, mais ne finit pas le soir quand on regarde le journal télévisé. Les hommes du vingt-et-unième siècle vivent dans une évaluation permanente des risques, non pas parce qu’ils sont des fanatiques du risque, mais parce que le risque est devenu la norme. C’est ainsi, par exemple, que personne ne traverse une rue passante sans avoir regardé à droite et à gauche. Pourtant les gens traversent les rues, mais pas les autoroutes en général.

De même, courir un risque signifie toujours calculer ses chances. Gerd Gigerenzer a défini dans un autre contexte l’heuristique appliquée par les gens pour évaluer de tels risques : « éviter les situations dans lesquelles de nombreuses personnes perdent la vie à un moment donné. » La phrase « le risque fait partie de la vie » signifie en fait, dans le cas de l’accident atomique majeur : tu dois envisager que toi, ta famille et des descendants éventuels serez un jour écrasés d’un coup. Cela n’a plus rien à voir avec le risque, mais avec le destin, auquel il ne nous reste qu’à nous abandonner. De ce point de vue, la chance de l’énergie atomique ne tient pas à une énergie moins chère, mais à la chance que l’accident maximal ne s’est pas encore produit jusqu’ici. C’est peu de chance, en regard du risque.

Hartmut Gründler, malheureusement oublié aujourd’hui, dénonçait il y a des décennies, dans le magazine littéraire des Éditions Rowohlt, Die Sprache des großen Bruders (La langue de Big Brother), la manipulation par le langage dans l’ère atomique. Il proposait déjà à l’époque de remplacer la tournure euphémique « Chances et risques de l’énergie nucléaire » par la tournure appropriée : « Chances et dégâts par l’énergie nucléaire ».

4. Un cas comme celui de Fukushima ne pourrait pas se produire en Allemagne

Le tour de passe-passe consiste à comparer des choses que personne ne compare l’une à l’autre et à laisser de côté les choses comparables. Naturellement, un cas pareil à celui de Fukushima ne pourrait pas se produire en Allemagne. Mais ce n’est vrai que pour les faits déclencheurs. La nature même de l’accident atomique majeur comporte son caractère invraisemblable. Il ne peut être comparé qu’avec lui-même. D’autres risques potentiels s’ajoutent dans d’autres pays, c’est pourquoi personne ne plaide pour des digues anti-tsunami [en Allemagne].

Mais il ne s’agit pas de cela. Bien sûr, un cas comme celui de Fukushima pourrait se produire, comme chacun le ressent. Il faut faire la distinction entre la survenue de l’accident atomique majeur, qui peut se produire partout, et l’incapacité des hommes à en venir à bout. L’un est l’exception, alors que l’autre, comme nous le voyons pour la troisième fois [après Harrisburg en 1979 et Tchernobyl en 1986], est la règle. Fukushima montre que les hommes ne peuvent pas interrompre les processus atomiques qu’ils ont déclenchés lors d’un accident majeur. Or, c’est une compréhension de nature normative : ce que nous voyons à Fukushima peut se produire partout dans le monde.

5. Même si nous [en Allemagne] sortons du nucléaire, nous restons entourés de centrales atomiques

C’est peut-être l’argument le plus minable, car il dénote le suicide de la politique. On peut transférer l’argumentation à titre expérimental à la prolifération des armes atomiques ou au traité de non-profilération nucléaire. Même si nous n’avons pas d’arme atomique, les autres en auront. Dans le passé, ce n’était pas une raison de s’en procurer mais au contraire d’empêcher d’autres d’en fabriquer.

6. Le courant ne sort pas de la prise

Cette affirmation appartient, comme celle du point 2, aux arguments d’infantilisation qui présentent les critiques comme des naïfs, des utopistes ou des nantis. Variante de la phrase : « les légumes ne poussent pas chez Aldi, mais dans les champs ». Les opposants à l’énergie atomique parlent de l’ensemencement, du fumage et des conditions de formation des légumes. Ils veulent décider de la culture.

7. La chance / le risque d’arriver à un accident atomique majeur est extrêmement invraisemblable

La chance d’avoir six numéros et le complémentaire au loto est de 1 sur 139 millions. Pourtant il tombe à intervalles réguliers. Évidemment, c’est lié au grand nombre de joueurs. De même la chance d’un accident majeur devient d’autant plus vraisemblable qu’il y a davantage de centrales atomiques. Malgré la probabilité infinitésimale de gagner au loto, les chances sont réelles de devoir partager le jackpot. La probabilité est absolument certaine de faire partager par tous et leurs descendants les conséquences de l’accident majeur. Nous ne parions pas qu’il ne se produira pas, mais seulement qu’il ne se produit pas maintenant. Il se produira pour un nombre assez élevé de parieurs.

8. Fukushima n’a absolument rien changé pour nous

Toute une civilisation technique, des semaines après l’événement, ne sait ni ce qui s’est réellement passé, ni ce qu’elle peut faire. C’est une nouveauté historique. Que nous n’ayons pas été atteints physiquement ne change rien à la généralisation [de cette leçon] à l’ensemble de la culture technico-scientifique. Jochen Hörich l’explique depuis des années avec l’exemple de Tchernobyl : l’explosion étonne l’expert, mais pas l’étudiant qui distribue des tracts devant le restaurant universitaire. Il s’y est attendu. Fukushima a changé quelque chose pour nous, parce qu’il est arrivé ce qu’aucun expert n’a prévu, mais que tout le monde a envisagé.

9. Prophètes de malheur! L’humanité a survécu à bien d’autres choses, elle survivra à ça aussi

Le gouvernement américain a instauré il y a des années une commission qui devait réfléchir à la façon de munir d’avertissements les décharges de déchets atomiques ultimes. Le problème est que le danger mortel persistera des millions d’années. Les hommes sauront-ils encore au moins lire ? Comprendront-ils nos signes ? Que signifiera une tête de mort ? Faut-il construire des pyramides ? La commission, composée d’anthropologues, d’ethnologues et d’écrivains a échoué en fait. Conclusion : que nous survivions à quelque chose ne signifie pas que nos enfants y survivront.
Il n’existe aucune technologie, autre que l’atomique, avec laquelle nous pouvons nous projeter aussi loin dans l’avenir. Les décharges ultimes du temps de la naissance du Christ, s’il y en avait déjà eu, n’auraient perdu aujourd’hui qu’une petite fraction de leur dangerosité. Peut-être ce danger se serait-il confirmé au dix-neuvième siècle qui a remué le sol comme aucun autre… Goethe en tant que directeur des mines [à Ilmenau en Thuringe] aurait apprécié. Nous n’aurions alors pas à nous poser la question de la survie, puisque nous n’existerions pas, au moins sans déformation.

29 réflexions sur « Un article à garder (sur le nucléaire) »

  1. Merci a Frank Shirrmacher pour cette pensée et ce langage clairs et précis comme de l’acier trempé, a Jean-Paul Brodier pour sa traduction superbe, et a Fabrice Nicolino pour avoir crée une plateforme d’information de cette qualité !

    Je n’ai pas trouvé de traduction en Anglais sur le net. Si quelqu’un pouvais le faire ! Mon Allemand est nul, et il faudrait un Anglophone de naissance capable de rendre la sobriété de ce langage.

    http://www.faz.net/artikel/C30351/rhetorik-und-realitaet-die-neun-gemeinplaetze-des-atomfreunds-30331819.html

  2. Encore une info provenant d’ Allemagne :

    « Une sortie rapide du nucléaire a de nombreux avantages économiques

    http://umwelt-panorama.de/news.php?newsid=97184

    Une étude du Wuppertal Institut commandée par le gouvernement du Land de Rhénanie Nord-Westphalie (18 millions d’habitants) confirme qu’une sortie rapide du nucléaire n’aura qu’une répercussion minime sur le prix de l’électricité (25€ par an).

    D’après cette étude, une sortie rapide du nucléaire aurait des effets positifs comme une diminution des risques liés au nucléaire, mais aussi une accélération de la transformation du système de production énergétique qui de toute façon est nécessaire pour atteindre les objectifs de protection des climats.

    De plus, les nouvelles centrales écologiques qui produisent de l’énergie à partir du soleil et du vent sont à long terme meilleur marché, car leurs coûts sont entièrement couverts par les investissements initiaux.

    Pour toutes ces raisons, Stephan Lechtenböhmer, le coordonnateur de cette étude escompte plutôt des effets économiques positifs d’une sortie rapide du nucléaire.

    Pour les germanophones, lien pour l’étude :

    http://www.umwelt.nrw.de/ministerium/pdf/studie_strompreiseffekte.pdf

    Alors si c’est même bon économiquement pourquoi continuer en France?

    Voici un début de réponse :

    Lors d’une étude menée sur 124 banques dans le monde et leurs investissements dans le nucléaire (juillet 2010) ont arrivait au palmarès suivant :

    – 1ère : BNP avec 13 502 millions d’€
    – 4ème : Société Générale avec 9 750 millions d’€
    – 5 ème : le Crédit Agricole avec 9179 millions d’€

    (Rapport « Nuclear Banks, NoThank: http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/rapport_bt_nuke.pdf)

    On comprend mieux pourquoi nos « élites » ne veulent pas lâcher le nucléaire : elles y ont investi beaucoup d’argent et escomptent en gagner encore beaucoup.

    Le nucléaire c’est une affaire de gros $ou$, de très gros $ou$ et le reste, ils s’en moquent.

    C.

  3. J’ignorais que l’Allemagne était réputée pour ses tsunamis ou ses tremblements de terre dévastateurs!

    D’autre part pour un pays qui est le principal contributeur des 400 000 morts prématurées annuelles dues à la pollution atmosphérique, c’est quand même assez hilarant!

    http://www.notre-planete.info/actualites/actu_613_pollution_atmospherique_Europe.php

    Regardez cette carte, c’est bien les éoliennes mais quand on voit l’impact sur la qualité de l’air, c’est quand même nettement moins bien.

    Quand il n’y a pas de vent, nos amis allemands avaient le choix entre le nucléaire et le lignite… si le nucléaire disparait d’Allemagne, ce sera 100% lignite.

  4. Un excellent article que je ne manquerais pas de communiquer…
    Je conseille aussi ces édifiants articles, quasi exhaustifs :
    – PERVERSE NUCLÉOPHILIE !!!
    (http://2013-continuum.blogspot.com/2011/03/perverse-nucleophilie.html)

    – POUR UNE FRANCE RAYONNANTE !
    (http://2013-continuum.blogspot.com/2011/03/pour-une-france-rayonnante.html)

    – PETIT « HISTÉRIQUE » DU NUCLÉAIRE !…
    (http://2013-continuum.blogspot.com/2011/03/petit-histerique-du-nucleaire.html)

    (Et en « Bonus » :
    – ALLÈGRE MENT ALLÈGREMENT
    (http://2013-continuum.blogspot.com/2011/04/allegre-ment-allegrement.html)) …

    Bonnes lectures ! :oD

  5. Appel à manifester à Nîmes le 31 mai.

    NI GAZ DE SCHISTE, NI « BIOENERGIES » !

    « Les groupes Total, Véolia, Sofiprotéol et Tereos participeront à une table ronde le 31 mai au Carré d’art à Nîmes, de 11h 30 à 13h, consacrée au développement des bioénergies, les marchés, les échéances, leur pérennité et leur réalité économique. Ces groupes y donneront leur vision stratégique. »
    Le Midi Libre du 27 mai 2011

    SAUF QUE LEUR VISION STRATEGIQUE, ON LA CONNAIT !

    Leurs stratégies visant à changer des terres agricoles en hydrocarbures, à déporter les dernières populations paysannes vers les villes pour mieux les exploiter, à rendre l’eau imbuvable afin de mieux nous la vendre, à nous faire payer tout ce qui devrait être gratuit, et à finalement condamner toute possibilité de vie sur terre en vue d’obtenir de substantiels profits immédiats, leurs stratégies on les connaît, et on en crève !

    Hier le nucléaire, aujourd’hui la « biomasse », demain le gaz de schiste, ça suffit !

    NOUS NE VIVONS PAS DANS DE LA « BIOMASSE »,
    MAIS EN CEVENNES !

    C’est pourquoi nous n’irons pas participer à leur table ronde, mais irons manifester notre refus au Carré d’art de Nîmes en faisant un maximum de bruit.

    QUE LE VACARME COUVRE LEURS MENSONGES !

    Des gens en Cévennes

    PS : Amenez vos casseroles, sifflets, cornes de brume, trompettes, tambours, djembés, binious, kazous et tout objet susceptible de faire un maximum de boucan !

    Et en prime, une petite bio de « l’animateur » de ce séminaire, Teddy Follenfant. Sûrement un bon ami à vous, Fabrice…

    Teddy Follenfant: l’aventurier humaniste

    Teddy Follenfant a eu plusieurs vies. Scientifique, à l’origine des Verts en 1973, responsable de la communication d’Amnesty International France de 1974 à 1986, Co-fondateur de l’une des premières Fondations d’entreprises en 1992 puis Journaliste Environnement et Développement durable sur BFM, maintenant sur RCF et NEOPLANETE, Conseiller Développement durable de plusieurs grands groupes….. Bref, aventurier humaniste comme il aime se définir. Son combat actuel : remettre du Sens au cœur de nos actions et de nos engagements. Auteur de l’ouvrage « Développement Durable : Les patrons s’engagent ».

    Sympa, non ?

  6. @pilet. C’est marrant, cet acharnement à dénier la capacité de PROGRES dans le développement des énergies alternatives et des économies d’énergie.

    Par sa puissance et sa prévalence, le nucléaire a tendance à stériliser le mental, interrompant toute capacité de progrès… vous savez: le Saint Progrès Qui Nous Fait Avancer Vers Un Avenir Meilleur.

    Quel avenir en effet, avec le nucléaire.

    Des centrales et des poubelles dangereuses pour des milliers d’années.

    Mais ceux-là qui viennent ne sont pas nés, n’est-ce pas, alors on s’en tape. Il faut produire. Tant pis pour la suite.

  7. La question n’est pas de rabâcher continuellement si l’on doit sortir du nucléaire(ce qui serait une bonne chose) mais de savoir par quoi on le remplace. Oui, bien entendu, les éolienne le photovoltaïque en Allemagne et ailleurs ont leurs zélateurs.
    Angela Merkel a bien compris qu’il fallait le remplacer, et c’est pour cela que le gouvernement allemand a décidé, en 2010, l’autorisation de la construction d’un grand nombre de centrales à charbon. Bravo! On remplace un danger par un autre( l’effet de serre et le réchauffement du climat et ses conséquences, cela vous parle ?) en promettant sur le papier de piéger et de compresser le CO2 pour le stocker sous terre. Vaste farce énergivore !
    De plus l’éolien c’est charmant, le photovoltaïque c’est magique, mais côté rendement énergétique pour les besoin d’une population mondiale croissante, amoureuse de son confort présent et futur( pour ceux qui veulent goûter au gâchis énergétique après en avoir été privé si longtemps)c’est pas exactement le reflet des plaquettes publicitaires à la noix.
    Non. La solution c’est de faire en sorte que notre damande énergétique décroisse et en vitesse. Vous y croyez, vous ?
    Seul un coût croissant du prix de l’énergie pourra calmer cette frénésie suicidaire, nucléaire ou pas.

  8. Pilet14 ne dit pas que « des conneries » (!)…
    Il est vrai que si l’on remplace les centrales nucléaires par des centrales au charbon, y-a peut-être moins de danger « à la Tchernobyl ou à la Fukushima » ; mais ce n’est guère plus avantageux pour notre environnement, surtout en ce qui concerne la pollution atmosphérique !

    Cela dit, le problème n’est pas de choisir une politique entre nucléaire ou charbon…
    Mais de choisir une vraie politique écologique, hors du nucléaire et du charbon, pour laisser toute sa place au plus vaste panorama d’énergies locales et renouvelables : ici des éoliennes – ou des « meroliennes », là des centrales à Biomasse, ici des centrales solaires et là des centrales marémotrices, etc.

    A noter que l’article que nous suggérais Pilet 14 a quand-même déjà plusieurs années… et que sur le même site, on peut aussi trouver cet intéressant articles et commentaires :
    http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1291_nucleaire_solution_avenir.php

  9. Gedeon, pour la manif du 31/05 à Nîmes, c’est TRES IMPORTANT de diffuser l’info (un tract ?) pour le rassemblement de fin aout : ne perdons RIEN de chacune des mobilisaiton pouvant renforcer l’événement de cette fin d’été. Le texte à diffuser (ou en faire une version tract plus courte) :

    « ENERGIES POUR LA PLANÈTE

    CONVERGENCE CITOYENNE POUR UNE TRANSITION ENERGÉTIQUE

    Cévennes – 26-27 & 28 août 2011

    À l’initiative de la Coordination nationale des collectifs contre le gaz de schiste, en partenariat avec les réseaux militants nationaux et internationaux, luttant pour un autre avenir énergétique.

    L’extraction des gaz et pétroles de schiste est un phénomène européen, planétaire. Ces hydrocarbures posent, avec une acuité nouvelle, la question clé de l’énergie: sa production, le niveau de sa consommation, la préservation de l’environnement, de l’eau et du climat.

    Le niveau de vie de notre société repose sur une gabegie énergétique et, encore, bon marché. Nos objets, nos projets, nos manières de vivre, de nous chauffer, de nous déplacer, …, imposent une offre perpétuellement croissante, stimulée par des logiques industrielles, financières et politiciennes. Les transnationales de l’énergie spolient les peuples, prennent en otage les générations futures et hypothèquent l’avenir même de l’humanité. Est-ce tenable ? Nous répondons: non.

    En outre, l’année 2011 restera, définitivement, marquée par le drame atroce de Fukushima.
    Une fenêtre historique s’ouvre. Prenons le pari de nous y engouffrer et de pousser ensemble à l’adoption d’un projet démocratique sur la production énergétique, construit à la fois sur la mobilisation sociale et l’élaboration d’un scénario crédible, qui permettrait d’entrevoir, en même temps, la sortie du nucléaire, la diminution de nos émissions de gaz à effet de serre, assurant collectivement un avenir aux habitants de notre planète.

    La bataille contre les gaz et pétroles de schiste trouverait là sa complète cohérence. Autrement, nous n’aurons, demain, aucune crédibilité à refuser près de chez nous ce que nous acceptons, si facilement, loin. Il s’agit d’états généraux citoyens sur la question de nos besoins énergétiques, embrayant sur une sobriété elle-même prélude à un scénario pour l’avenir totalement différent de celui qui nous est promis. Sans entrer dans les détails, nous avons lancé des pistes autour de plusieurs débats débouchant sur une discussion finale et fondatrice.

    Les trois jours abriteraient également, parallèlement aux débats « centraux » des tables rondes et forums, au cours desquels les participants pourront s’exprimer. L’aspect festif, bien que secondaire, serait également et heureusement présent.

    Afin de mutualiser et démultiplier nos connaissances et idées, la Coordination nationale des collectifs contre le gaz de schiste invite, dès maintenant, les réseaux militants concernés à la rejoindre pour penser et construire le programme de cette convergence citoyenne pour une transition énergétique. »

    Contact : organisation@nonaugazdeschiste.com

  10. A propos de la crise du concombre toxique…
    C’est la technique de l' »ENARENADO » d’Alméria en Espagne, modèle agricole productiviste NON DURABLE comme l’est le nucléaire (gaspillage à gogo et pollution bien plus encore…), voici un dossier pédagogique et fort agréable (autour du film « Poniente ») pour comprendre ce véritable fléau. Comme avec les nomades du nucléaire, exploités honteusement, ce modèle agricole produit une misère sociale qui va jusqu’au racisme le plus violent et aux émeutes. Les photos de la « mer de plastique » sont elles aussi terribles… :
    http://www.rencontresaverroes.net/Averroes2010/06AvJunior/Dossier_Pedagogiques/Poniente2010-2011.pdf
    Et ce paysage dantesque « produit » 1000 camions PAR JOUR (!) à destination de toute l’Europe !
    Le coût énergétique est ENORME (engrais chimiques, pesticides, transports, carrières pour produire le sable et fabriquer le « hors-sol », bâches plastiques …).

  11. P.S (pour le commentaire juste après sur l' »ENARENADO ») : j’ai écrit DURABLE au lieu de SOUTENABLE, désolé d’avoir laissé passer ce gros mot, ça m’arrive moi aussi mais je me soigne 😉

  12. Merci Fabrice,

    Bonsoir a toutes et tous. Désolée de venir vous saper le moral … mais mieux vaut savoir, non?

    INTO ETERNITY

    Le chantier d’un sanctuaire conçu pour durer cent mille ans. Creusée dans le nord de la Finlande, à Onkalo, cette gigantesque grotte abritera des déchets nucléaires. S’adressant aux générations futures, ce documentaire en forme de film de science-fiction montre ces travaux gigantesques – cinq kilomètres de galeries plongeant 500 mètres sous terre – et pose la problématique de l’élimination des déchets radioactifs sous l’angle de la temporalité. Impliquant une responsabilité millénaire, celle-ci nous oblige à adopter une autre échelle de durée.

    http://bistrobarblog.blogspot.com/2011/05/into-eternity.html

    Amitiés, Léa.

  13. je rajouterai pour le point 7:

    plus il y de joueurs au loto, plus les gains sont élevés (pour les parieurs et la société qui organise le loto), plus il y a de consommation électrique plus nous aurions besoin de nombreuses centrales nucléaires (plus de gains pour les actionnaires).
    La réduction de nos besoins énergétiques et un partage juste de ceux ci ne seraient ils pas de bonnes raisons pour l’arrêt de la production nucléaire?

  14. et le blog de Kokopelli, qui donne des infos quotidiennement sur le japon,et des infos internationales super,,merci a Guillet

  15. Villeneuve-de-Berg
    Un festival contre le gaz de schiste du 3 au 5 juin
    Ardèche
    ◦Villeneuve-de-Berg
    L’association ardéchoise “Debout d’ficelle” organise un festival, contre l’exploitation du gaz de schiste en Ardèche, à Villeneuve-de-Berg du 3 au 5 juin. La présentation du festival aura lieu le vendredi à 18 heures et sera suivie à 18 h 30 d’une série de concerts. Des projections et des débats se dérouleront le samedi et le dimanche à partir de 10 heures avec le “collectif 07 Stop au gaz de schiste” et l’association “Bien profond” qui milite pour le désarmement nucléaire et contre l’enfouissement des déchets radioactifs. Les enfants ne seront pas en reste avec des animations autour du recyclage artistique, des jeux en bois et un spectacle pyrotechnique proposé par la troupe “Les fées mères”. Samedi, à partir de 19 heures, trois concerts (rock, hip-hop et chanson française) concluront la soirée. Renseignements sur http://www.debout.id.st
    http://www.ledauphine.com/ardeche/2011/05/29/un-festival-contre-le-gaz-de-schiste-du-3-au-5-juin-a-villeneuve-de-berg

  16. @pilet : Je crois qu’ils cherchent des volontaires pour aller nettoyer Fukushima. Inscrivez vous vite ! Et n’oubliez pas de nous raconter au retour (enfin, si vous revenez…)

    @ Fabrice : Merci pour ce texte désarmant de lucidité.

  17. Je fais passer un message en provenance de Paroles de nature :

    En mai 2010, nous lancions une pétition dans le but de soutenir la lutte pacifique du Peuple Kichwa de Sarayaku face à l’invasion de son territoire par des compagnies pétrolières, certains d’entre vous l’ont d’ailleurs appuyée.

    Leur prochaine bataille se déroulera au Costa Rica, entre le 27 juin et le 9 juillet 2011, devant la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme. En effet, l’Etat équatorien devra y répondre de la violation de plusieurs articles de droit international relatifs aux droits humains et aux droits collectifs des peuples autochtones.

    Il est primordial qu’une délégation du Peuple de Sarayaku y défende ses droits, munie d’un dossier solide comprenant des preuves tangibles et attestant de son long combat pacifique depuis 1996.

    Vous pouvez agir !
    Soit en versant un don : Si chacun des 3 000 signataires de la pétition versait 5 euros, cela permettrait de couvrir les frais difficilement supportables par ce peuple, tels que les frais de défense juridique, l’achat de billets d’avion ou encore l’obtention de passeports et de visas pour les membres de la délégation.
    Soit en vous rendant au Costa Rica : Pour ceux qui en auraient la possibilité, votre présence sur place serait bien entendu un renfort précieux devant la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme.

    Soutenez le combat du Peuple Kichwa de Sarayaku :

    Par Chèque à l’ordre de Paroles de Nature – Délégation Costa Rica – 19bis rue Raymond du temple – 94 300 Vincennes – France

    Par Virement Intitulé « Délégation au Costa Rica » – N° de compte : 00037262736-77 – Banque 30003 – Guichet 04080

    Hors France ajouter les codes : IBAN : FR 76 30003 04080 00037262736 77

    La pétition : http://www.lapetition.be/en-ligne/le-peuple-kichwa-de-sarayaku-est-en-danger-7111.html

    Nous écrire: sarayaku@parolesdenature.org

    http://www.parolesdenature.org/
    http://www.frontieredevie.net/
    http://www.biopiraterie.org/

  18. http://fr.news.yahoo.com/hausse-record-émissions-gaz-à-effets-serre-102107311.html

    info (intox diront certains autres):
    Les estimations de l’Agence internationale de l’énergie sont peu rassurantes: elles font craindre que les efforts pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et la hausse des températures sont voués à l’échec, rapporte The Telegraph. En effet, d’après l’AIE, citée par The Guardian, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ont atteint un niveau jamais connu, faisant craindre une élévation de la température au-delà du seuil dangereux de deux degrès Celsius.

  19. à PP :

    Dans le texte « Scénario pour un gazage programmé » il y a un passage qui dit :

     » Nous associer aux décisions, cela fait partie de leur stratégie. Déjouer cette stratégie passe par le refus du dialogue.

    Refuser aussi le chantage aux « propositions alternatives ». Parler « experts contre experts », c’est s’enfermer dans des débats techniques stériles et sans issue.
    Personne de sérieux ne peut croire qu’on va se sortir du fameux « problème énergétique » par des économies d’énergie. La question qui se pose pour le capital n’est pas comment produire et consommer moins d’énergie, mais comment en vendre toujours plus. Et les GdS le montrent clairement.
    Nous dirons « éoliennes », et ils diront : D’accord, on s’en occupe. Et ce sera des kilomètres carrés d’éoliennes. Avec des forages de GdS entre les rangs, un réacteur EPR au milieu, et des murs de panneaux solaires tout au-tour.
    Nous n’avons pas à résoudre leurs problèmes de perspectives et de débouchés. Parce que si on s’y colle, on va finir nous aussi par rédiger des « rapports préliminaires » et les apporter au ministère.
    Sous l’Ancien Régime, les « propositions alternatives », on appelait ça des cahiers de doléances… Ca a marché un certain temps…  »

    Nous restons sur cette position : pas de dialogue, pas de propositions, seulement tenter de construire une opposition.

    Ce monde n’est NI durable NI soutenable.

    Et donc, le mois d’août dans les Cévennes…

    « …pousser ensemble à l’adoption d’un projet démocratique sur la production énergétique, construit à la fois sur la mobilisation sociale et l’élaboration d’un scénario crédible… »
    Et qui va l’adopter et le réaliser, ce « projet démocratique », une fois qu’on aura bien « poussé » ? L’Etat français, touché par la grâce ? Le Gouvernement mondial des Citoyens unis ? L’Union européenne ? Une dictature écologique ? EELV ? Total et Areva ? Et c’est quoi un scénario « crédible » ? Croyez-vous que le monde se construise sur des scénarios ?

    Je n’ai aucune imagination, sans doute. Je vois simplement ce qui se passe et quels sont les rapports de force. Je vois tout à fait clairement en particulier ce qui est en train de se passer avec les GdS. Et comment la mobilisation citoyenne qui voudrait « assurer collectivement un avenir aux habitants de notre planète » n’a pas réussi à faire bouger d’un dixième millimètre l’Etat et les industriels sur ce seul projet. Et je me dis qu’on est dans la merde jusqu’au cou et qu’il faut arrêter de se raconter des histoires.

    Et je pense aussi qu’il y a là derrière de gros malins qui entendent faire leur beurre électoral sur les bonnes volontés « citoyennes ». Et dont les faux espoirs sans cesse reconduits sont le principal carburant. Et donc, pour vous répondre : non, je ne participerai pas à ça.

    Cela dit, je suis prêt à lutter avec tout le monde CONTRE les GdS. Mais je pense que quand ils viendront chez nous avec leurs camions, leurs flics et leurs scientifiques, on regrettera le temps qu’on a perdu à parler d’éoliennes, de photovoltaïque, de villes en transition et de tous ces beaux projets inapplicables que l’avancée de la machine Capital laisse derrière elle, comme un nuage de poussière toxique (ou un écran de fumée, métaphore au choix).

    J’aime mieux être un peu basique : pour moi, le meilleur moyen de lutter contre les GdS, c’est de lutter contre les GdS, c’est-à-dire contre ceux qui veulent les exploiter, à savoir L’Etat et les industriels.

    Ce que j’aimerais, comme nous tous ici, c’est qu’on parvienne à les empêcher de faire des trous dans la nappe phréatique. Ca me suffit amplement comme programme.

    Et tout le reste n’est que politique.

  20. il ya eu toujours des « petits malins » qui ont surfé sur toutes les vagues, on appelle çà des opportunistes, ils terminent en général avec médailles, bonnes places et honneurs; c’est ainsi que çà fonctionne; Si une véritable étincelle s’allumait un jour, il n’ y a aura plus de discussions, de commissions, ; un vent mauvais se lévera et détruira les prédateurs de nos terres…un jour lointain. ou utopique ; en attendant on peut toujours établir des programmes toujours sympathiques

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