Peut-on tirer une leçon de l’affaire des biberons toxiques ?

Je ne tiens pas une forme olympique, aussi, malgré ma déjà longue absence ici, je risque de ne pas faire des étincelles. Qu’on me pardonne ! L’affaire des biberons toxiques, que j’ai eu l’honneur de mettre au jour (voir les articles publiés précédemment), est exemplaire à plus d’un titre. Elle montre d’évidence que nous ne sommes que fictivement protégés contre les innombrables abus d’une industrie devenue mortifère per se, c’est-à-dire en soi. Dépourvue de la moindre morale, tenue de vendre quoi qu’il en coûte des objets de plus en plus souvent inutiles ou rendus obsolètes à court terme, l’industrie de masse se confond régulièrement avec le crime.

Et n’est-il pas criminel de vendre des tétines de biberons contre la loi, que l’on a stérilisées auparavant avec un gaz cancérogène, reprotoxique, génotoxique ? Évidemment, oui. Des millions de nouveau-nés depuis des décennies, dans les maternités françaises, et parmi eux des prématurés ou des petits affaiblis par la maladie, ont donc goûté par force un terrible poison. Et si j’écris « terrible poison »,  ce n’est pas pour faire trembler. L’oxyde d’éthylène est l’une des pires saloperies de la chimie industrielle. Qui a servi à fabriquer jadis le gaz moutarde, utilisé en 1917 pour gazer des hommes au combat. Qui a longtemps été un pesticide légal chez nous, avant d’être interdit dans toute l’Union européenne pour cet usage à partir de 1991.

Allons au-delà, car sauf sursaut que je souhaite ardemment, l’histoire pourrait bien s’arrêter là. Résumons le déroulement de cette affaire depuis la publication dans Le Nouvel Observateur de l’enquête que j’ai cosignée avec Guillaume Malaurie. Par chance, le ministre de la Santé Xavier Bertrand a réagi vivement dès le 17 novembre, date de parution de l’enquête, annonçant une enquête administrative et le retrait des tétines contaminées. Eh oui ! par chance. Car à la vérité, tout indique que c’est l’intervention de Bertrand qui a entraîné des réactions nombreuses dans toute la presse. N’oubliez pas, je vous prie, que la première mention de l’enquête date du mardi, deux jours avant, sur le site internet de L’Obs. Le jeudi, très peu de journaux avaient réagi à cette nouvelle fracassante, et c’est bien le communiqué ministériel qui a créé la boule de neige médiatique. Laquelle, comme il se doit, a aussitôt fondu au soleil de faits divers macabres et des pauvres petites phrases politiques habituelles.

Au risque de surprendre certains d’entre vous, j’ajoute que Bertrand a au fond correctement réagi. Ce suppôt sarkozyste a pris les devants et confirmé nos révélations tout en annonçant une immédiate réaction. C’est à ce stade que tout a lamentablement failli. Dans une société normalement éveillée – ce que nous ne sommes plus depuis belle lurette -, autorités morales et médicales, syndicats, associations, partis mêmes auraient donné de la voix et promis que la lumière serait imposée à nos gouvernants. Mais il n’en a rien été. La seule parole est restée celle du ministre. Aucun journaliste, à ma connaissance en tout cas, n’a daigné poursuivre, si peu que ce soit, le travail entrepris par Malaurie et moi-même. Il eût été facile de harceler l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, qui achète par millions des tétines empoisonnées. Et directement des hôpitaux du réseau, comme le très glorieux Robert Debré. Mais non. Que dalle. Nul n’a poussé dans ses retranchements les services de surveillance de la santé publique, dont la faillite est ici patente. Nul n’a posé la question clé de l’illégalité pourtant certaine de ces pratiques de stérilisation. Et aucun paparazzo même n’a tenté de savoir si la clinique de La Muette, où a accouché madame Sarkozy, délivrait aux mères des tétines passées à l’oxyde d’éthylène.

Un triomphe. Un triomphe de l’indifférence, du j’m’en-foutisme et de l’imbécillité globale de notre époque, capable de se shooter des heures chaque jour à la télé sans seulement ouvrir un œil quand il le faudrait tant. Le plus probable est que l’enquête promise par Bertrand conduira à un rapport qui enterrera le tout. Des intérêts économiques puissants sont en jeu, malgré les apparences, et en l’absence de toute pression sociale, tout est prêt pour l’étouffoir, sous lequel tout disparaît. Ce n’est pas glorieux pour nous. Pour notre presse si lamentable. Pour nos mouvements. Pour nos idées et nos valeurs. Je crois bien qu’il faut parler d’une défaite, importante selon moi.

PS : À moins que ? À moins que des parents de bambins ne lancent une association et ne traînent en justice les sacrés salopards qui sont les responsables et les coupables de cette folie ? Nous verrons.

39 réflexions sur « Peut-on tirer une leçon de l’affaire des biberons toxiques ? »

  1. Contente de te retrouver, Fabrice ! Les scandales sont parfois longs à démarrer. Il y a bien eu la vache folle, l’amiante, la dioxine, le sang contaminé, etc…

  2. Helas pour le Post Scriptum… Un jour, je parlais de politique, de corruption et d’environnement avec un ami et il m’a dit « Oh tu sais, une fois que tu as des enfants, tu relativises ».

  3. Fabrice,
    J’espère que ca va quand-même.

    « Un triomphe de l’indifférence ».

    Chaque scandale industriel percé à jour compte car il ébrèche la foi dans le progrès technique dans l’opinion générale -même si ce n’est pas immédiat- et permet à ceux qui le critiquent d’être crédibles.

    Peu auraient parié que l’on entende tout les jours parler du nucléaire aux informations, qu’il soit devenu un débat de société ?

    p.s. : pour moi le gros Bébért est obligé de faire des rodomontades afin de faire croire qu’il existe une industrie à visage humain, qu’il n’était pas au courant et que ce cas là serait isolé, puisque la société capitaliste tient sur l’industrie.

  4. Bonsoir,
    Bravo Fabrice pour cette enquête.
    Si ça continue, entre ça et les parents qui mouchent leur môme avec la machine à laver, il va falloir créer une journée contre la violence faite aux enfants. Cela aurait du être fait depuis longtemps d’ailleurs.

  5. bon courage Fabrice, des gens sont avec toi… il est clair que parfois et souvent c’est l’inertie qui domine, alors que là tout le monde aurait du bondir…
    forza !

  6. En Belgique :

    Les biberons jetables stérilisés avec de l’oxyde d’éthylène (ETO), utilisés pour nourrir les bébés prématurés dans les hôpitaux, sont notifiés comme « dispositifs médicaux » et ne présentent donc pas de risque pour la santé publique, selon l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS).

    Source : http://www.rtbf.be/info/societe/detail_france-retrait-de-biberons-jetables-produits-notamment-en-belgique?id=7094573

    D’ailleurs, il me semble avoir entendu la ministre dire à la radio que « RIEN NE CHANGERAIT »

  7. Oups, j’ai « oublié » la dernière partie du commentaire :

    « La méthode de stérilisation à l’oxyde d’éthylène, utilisée par la société Beldico, est conforme aux normes de sécurité européennes pour la stérilisation des dispositifs médicaux. […] L’emploi de biberons stérilisés à usage unique en tant que dispositif médical ne présente pas de risque pour la santé publique. », affirme l’AFMPS dans un communiqué.

    Source : http://www.lalibre.be/societe/sciences-sante/article/700886/les-biberons-jetables-sterilises-a-l-oxyde-d-ethylene-seraient-conformes.html

    S’il est vrai que c’est en conformité avec les normes UE, RIEN NE CHANGERA EN FRANCE au niveau réglementaire, même si des parents s’agitent. Ils pourraient toutefois obtenir des assurances et actions de la part des instituts hospitalier, mais rien au niveau de l’état qui est subordonné aux normes UE (elles mêmes souvent imbriquées avec les normes US!!! Faudrait voir comment cela se passe là-bas).

  8. Révélation inquiétante :

    « Le jeudi, très peu de journaux avaient réagi à cette nouvelle fracassante, et c’est bien le communiqué ministériel qui a créé la boule de neige médiatique »

    Cela me rappelle les décrets sur l’interdiction de l’amiante de 1996. Sans y être poussé par un évènement d’actualité, le ministre Jacques Barrot avait a l’époque, intelligemment ordonné un rapport a l’INSERM sur les effets sanitaires de l’amiante, rapport qui ne prétendait pas être autre chose qu’une compilation de rapports existants et de faits connus et n’établissait aucun fait nouveau, rapport qui lui a permis d’en tirer la conséquence logique : l’interdiction.

    Souvenons-nous-en : L’industrie n’a eu besoin que de 6 mois pour mettre en place une alternative industrielle et commercialement rentable a l’amiante, ce matériau dont des décennies de propagande nous avaient convaincu qu’il « sauvait des vies » et n’avait « pas d’alternatives ».

    Il n’y eu strictement aucune contestation du coté du lobby de l’amiante ni du gouvernement, aucun bruit ! Le matériau miracle fut honni du jour au lendemain. Et la même superstition qui niait les dangers se mit a les exagérer, et toute l’administration, comme un seul homme se mit en devoir d’éliminer toute trace de plaques d’amiante-ciment de tous les bâtiments publics. Décision stupide et néfaste, superstitieuse, car les morts et malades de l’amiante sont les ouvriers qui fabriquaient ces plaques, et en aucun cas les gens qui vivent a leur coté, et l’enlèvement soudain des plaques existantes a cause bien plus de dissémination de fibres que les laisser en place le temps de leur durée de vie.

    Ce fut un autre exemple, inquiétant, que notre démocratie avait complètement réduit au silence les éveilleurs précoces des années 1970 et s’était bien profondément endormie, et il fut donné a un ministre conservateur d’un gouvernement conservateur d’agir avec honnêteté et un certain bon sens, (même s’il n’a pas pu empêcher l’administration d’agir avec la superstition mécanique qui lui est propre) et, il faut le reconnaître même si ce n’est pas glorieux pour notre fierté, avec une certaine autorité, et en ne respectant de la démocratie plus sa forme que son essence.

    C’est a se demander si le Nucléaire n’attends pas tout simplement son Jacques Barrot : Un Président qui commandera un rapport a l’INSERM, qui ne sera que la compilation des études faites a ce jour sur le nucléaire, et décidera du jour que lendemain, comme Angela Merkel, que produire de la radioactivité au même rythme que de l’électricité n’en vaut tout simplement pas la chandelle.

    Il est a parier que comme pour l’amiante, aucune voix ne se fera entendre pour poursuivre le nucléaire. Même pas les syndicats, puisque s’occuper des déchets déjà produits et démanteler les centrales existantes procureront des emplois pour plusieurs siècles…

    Donc, si notre démocratie n’en a plus que la forme, si le contenu se perd, non a cause d’une censure coercitive ou de la répression, mais simplement par défaut de prise de responsabilité, est-ce que la dictature ne va pas s’imposer sans même qu’on s’en rende compte ?

    Merci a Fabrice Nicolino et a Guillaume Malaurie, merci au Nouvel Obs, pour cette enquête. (et merci d’en faire profiter, sur ce blog, les lecteurs a l’étranger qui n’ont pas d’accès facile au Nouvel Obs)

    Mais au-delà, ce sont toutes les alternatives pratiques, y compris les moins connues, les plus ignorées, qui sont nos véritables bouées de sauvetage, a long terme !

    Ce site web récemment découvert, propose un retour très instructif sur l’histoire oubliée de l’écologie et des alternatives en France :

    http://naufrageplanetaire.blogspot.com/

  9. Si je puis me permettre un détail biographique personnel : Les décrets d’interdiction de l’amiante faisant obligation de recensement dans tous les bâtiments m’ont fait vivre, ainsi que des copains étudiants en architecture et techniciens du bâtiment ,pendant plusieurs années, a une époque ou le bâtiment n’allait pas fort. Il parait logique que l’interdiction du nucléaire, quand elle sera décidée, tôt ou tard, créera beaucoup plus d’emplois encore ! (tout en coûtant moins cher que sa continuation, comme il a déjà été montré)

  10. Le silence remplace le cynisme…. Ils commencent peut être à ce rendre compte que les scandales à répétition les placent dans un fauteuil plus qu’éjectable ! Faire le tri dans l’information est devenu un sport de haut niveau…. Merci Monsieur NICOLINO. Les lanceurs d’alerte finiront ils par être protégés ??? La conscience progresse grace à vous, entre autres. Merci encore.

  11. Merci pour cette enquête, et pour toutes les autres (sans parler des scandales à venir).

    Pour répondre à lionel : je me demande à quel point aujourd’hui tous ces scandales changent quelque chose… on a eu l’amiante et le reste, et c’est « business as usual »…

    Ce que je trouve le plus terrible c’est qu’on en vient à simplement se réjouir quand on est passé à travers les gouttes, car le sentiment d’impuissance est terrible.

  12. Fabrice, ne te décourages-tu pas un peu vite ? Votre article à susciter énormément de réactions et cela ne fait que commencer ..
    Au passage, un immense bravo à la très courageuse Suzanne de Bégon (dont j’ai découvert le travail l’été dernier et dont , malheureusement le blog et les ouvrages ont été récemment interdits par voie de justice , une victoire provisoire de Blédina) . Si quelqu’un sait où je peux trouver le bouquin, je prends ! je pense que ce serait un devoir de créer un commité de soutien à cette personne , comme il y en a eu pour Christian Vélot et d’autres . cette femme mérite que nous, c’est à dire la société, la défendions . Pourquoi pas en effet dans le cadre d’une association ? merci aux internautes d’échanger au plus vite à ce sujet .

    Comme toi, j’ai attendu de voir si une association de parents voyait le jour . Je pense que cela ne saurait tarder . Laisse aux gens le temps d’être au courant, de dépasser le stade du choc et de réagir . En tant que mère, je suis très en colère et inquiète . J’ai la très nette conviction que nous élevons nos enfants sur des tas d’immondices : mon fils aîné a connu les biberons jetables offerts généreusement par la maternité (je n’avais pas le sous) , puis les biberons (chers) avent, la poussette à hauteur de pots d’échappements dans Paris, les peintures lavables de crèche . Je l’ai nourri au bio , mais ça n’a pas empêché les bronchiolites, puis, plus tard, les allergies …c’est la petite histoire, mais je crois que la plupart des parents ont tous la même .

    Le monde , libé, france soir, sciences et avenir, yahoo, et d’autres ont déjà réagi . Tous ont compris que nous sommes face à un scandale sanitaire aussi sulfureux que celui de l’amiante . La guerre que tu as enclenchée avec d’autres ne fait que commencer à hauteur du pays .

    Une parenthèse sur le journal « elle » sensé être du côté de la femme et donc des mères , mais qui préfère manifestement ses annonceurs . je suis très surprise par cette page de pub chez eux :
    http://www.enfant.com/actu/Biberons-sterilises-a-l-oxyde-d-ethylene-Bledina-s-en-defend.html

    Extraits de journaux et page du gouvernement :

    http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20111127.OBS5425/biberons-sterilises-a-l-oxyde-d-ethylene-ce-n-est-que-la-partie-emergee-de-l-iceberg.html

    http://fr.news.yahoo.com/st%C3%A9rilisation-lutilisation-loxyde-d%C3%A9thyl%C3%A8ne-contest%C3%A9e-080928683.html

    http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/medecine/d/de-loxyde-dethylene-cancerigene-dans-des-biberons-sterilises_34685/

    http://www.liberation.fr/depeches/01012372149-maternites-enquete-sur-des-biberons-sterilises-avec-un-gaz-cancerogene

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/11/17/ouverture-d-une-enquete-sur-des-biberons-sterilises-avec-du-gaz-cancerogene_1605520_3244.html

    http://www.francesoir.fr/actualite/sante/des-biberons-toxiques-des-maternite-157612.html

  13. @ aux internautes : Un ajout (court) . je lis souvent sur ce blog des commentaires forts justes certes, et moralisateurs . je crois que nous devrions à présent échanger sur ce que nous pouvons et devons faire , qu’en pensez-vous ?

  14. nota bene : voilà ce que c’est que d’écrire dans la précipitation , déolse pour les fautes et , je voulais dire, comité de soutien à Christain vélot bien-sûr !

  15. @ Tanguy, A usage médicale , oui…mais les biberons jetables sont en contact DIRECT avec la nourriture, et ça, c’est rigoureusement interdit, quand bien même on jouerait sur les mots . Perso, j’en ai marre de voir partir des mômes avant 18 ans pour cause de leucémie et je pense que c’est un devoir indiscutable de lancer toutes le actions envisageables dans le cadre prévu par la loi pour protéger les plus faibles : ceux qui viennent à peine de naître .

  16. A propos de l’amiante,
    1) je conserve depuis trois ans un tube en fibro ciment de 50cm contenant de l’amiante que le plombier local a refusé d’emmener après des travaux, car  » la déchetterie locale ne l’accepte pas »; il faut le porter dans un autre département.

    2) l’amiante dans notre département: un probléme dans un préfabriqué scolaire ancien:

    voir http://www.ladepeche.fr/article/2011/11/24/1223596-livernon-amiante-a-l-ecole-les-elus-rassurent-des-parents-s-insurgent.html

    remarque: nous sommes « en terre de gauche » dans le Lot..Malgré la presse, c’est difficile à remuer les décideurs.

    Mes souhaits de bonne forme à Fabrice…Merci pour les biberons de mes arrières petits enfants actuels.

  17. faire, oui; mais comment? multinationales, médias, masse indifférente, et politiques de métier, déformés et inconséquents.

    créer et continuer à créer des réseaux à l’image de Petrini avec Terra madre; mais cela suppose je ne sais quoi, la disponibilité et sommes nous disponibles?

  18. petit tour de web:

    1. Les épices et herbes hors Union Européenne, et particulièrement aux Etats-Unis, sont généralement stérilisés a l’oxyde d’éthylène. Les autres options sont l’irradiation, qui pose des problèmes de « perception des consommateurs » (a cause de l’obligation de mention sur l’étiquette dans certains pays), ou bien l’oxyde de propylène (seul autorisé pour la stérilisation du cacao aux Etats-Unis).

    2. La stérilisation a la vapeur, qui est « plus chère et change la couleur et le gout », est utilisée pour des épices « bio ».

    Faudrait-il écrire en masse aux grands négociants d’épices, de cacao, de fruits secs, et leur demander si leur produits sont stérilisés, et si oui, par quel moyen ?

  19. @benedicte

    Rejoindre un SEL (système local d’échange) ou en créer un s’il n’en existe pas dans votre quartier/région peut être un très bon premier pas.

  20. Il semble bien que nos chères têtes blondes soient, comme nous, le gibier (1) de l’industrie des cancers et des maladies neuro-dégénératives (appelée aussi industrie chimique).

    Des substances cancérigènes dans des jouets pour les moins de 3 ans

    Bebert va-t-il refaire son numéro de justicier ?

    ———-
    (1) terme emprunté à Florian (Bug-In) que j’ai revu lors du colloque sur l’industrialisme à Lyon, qui considère à juste titre que nous sommes plus que des cobayes pour les industriels, puisque les cobayes sont dans un environnement privilégié (en salle confinée et avec des paramètres plus ou moins contrôlés).

  21. @ tanguy
    déjà fait , ainsi que l’amap . c’est super, c’est sûr mais je ne vois pas la rapport avec le combat dont on parle ici

  22. En espérant que vos problèmes de santé ne soient pas trop graves, et bon rétablissement.

    Les tétines, l’amiante, les pesticides…, ce qui m’inquiète ici c’est l’efficacité et l' »indépendance » de l’affsaps dans le domaine médical (tétines stérilisées, vioxx, gardasil…) et de l’agrobusiness.

    PS Je cherche à acheter des terres pour louer à faible coût à des agriculteurs bio ou à des amap, si quelqu’un peut me signaler des adresses ou des liens je l’en remercie.

  23. Au sujet des substances cancérigènes dans les jouets, je crains que ce soit l’arbre qui cache la forêt, que dire des phtalates et autres substances des colles, pvc, parquets stratifiés, ordinateurs, vêtements…, d’où l’importance de limiter les sources d’empoisonnement, de ne pas placer de matériel informatique dans la chambre à coucher et d’aérer fréquemment.

  24. @Bénédicte

    Vous disiez « je crois que nous devrions à présent échanger sur ce que nous pouvons et devons faire »

    Dans le cadre des SEL, vous maximisez l’usage des biens matériels, vous maximisez une production « autonome », évitant par là de faire fonctionner le « big bisness », vous rencontrez d’autres personnes avec lesquelles vous échangez, vous créez des possibilités qui ouvrent des champs énormes dont le moindre n’est pas de s’autonomiser par rapport au « système mortifère » que nous dénonçons tous.

    Personnellement, je ne pense pas que le « réformisme » ait de grandes chances de fonctionner (voyez ceux qui se sont perdus dans le « développement durable » et se retrouvent à soutenir le capitalisme mortifère le plus sauvage et l’impérialisme sanglant = désolé pour cette tirade « gaucho », mais je le pense). Quitte à avoir l’air trivial, je ne pense pas qu’un individu qui « pleure » auprès de ses « tortionnaires » puisse obtenir quoi que ce soit. Je pense que nous devons avoir un agenda, vouloir un cadre de vie et une manière de fonctionner et tenter de prouver que cela nous rend heureux et nous épanouis.

    Si suffisamment de personnes ont ce genre de démarches, le « gros de la population » les suivra (il y a des effets d’entrainement très intéressants à étudier, il faut un peu s’intéresser à la psychologie et à la sociologie pour faire avancer le schmilililibik) et le système que nous connaissons sera mis à terre.

    Je pense que l’autogestion et sa prise en main par tout un chacun est l’unique alternative à ce que nous connaissons actuellement. Et pour en arriver à une société décentralisée, sans domination, je pense que les SEL et AMAP (l’AMAP pourrait d’ailleurs n’être qu’une des composantes du SEL!)sont un bon premier pas. La redécouverte de la coopérative en somme, mais avec l’intersel qui en fera! Immaginez que l’ensembles des activités rentrent dans un cadre « SEL » et voyez si des scandales comme les biberons, l’amiante, les additifs, les polutions en tout genre, les désinformations, les répressions, …. seraient possibles.

    Voilà pourquoi je parlais des SEL, conscient que cela ne suffira pas, mais convaincu que c’est un premier pas très utile, facile à réaliser

  25. Flute, j’ai de nouveau fait une fausse manœuvre. J’en perd le fil et n’ai pu me relire…

    Sinon, à part cette première étape, il ne faut pas négliger les luttes directes et franches : les tentatives d’informations de nos concitoyens (mais que change, in fine, l’information si on n’en fait rien? Quel sera l’impact effectif des enquêtes de Fabrice Niccolino à part nous motiver à dire « CA SUFFIT » et de nous faire changer radicalement? Pensez vous qu’il ait un impact sur les 100 entreprises qui « dirigent » le monde ou sur leurs représentants que nous approuvons par ce qu’il est convenu d’appeler notre « vote »?), afin qu’ils rejoignent la grande masse que nous sommes!, les boycotts, etc etc…

    Bon excusez moi, c’est long et un peu décousu mais il est tard et je suis fatigué.

    Quoi qu’il en soit, optimisme et joie de vivre sont deux bons compagnons, puissions nous les garder!

    Bien à vous,

    Tanguy (qui pense qu’aucun système n’est éternel et que nous viendrons à bout de celui-ci)

  26. Flop Flop Flop!
    Oui c’est vrai ça. J’ai balancé le lien vers vos articles à nombre de mes connaissances féminines qui ont eu des enfants ou qui vont en avoir ou qui sont susceptibles d’en avoir.
    Je n’ai reçu aucune réaction , nib, rien, 0, nada, queue d’ale,

    si, si j’ai reçu de la déception.

  27. DD, moi j’ai la réaction égoïste de me dire : ouf, j’ai allaité mes enfants ! Puis ensuite j’ai stérilisé les biberons à la bonne vieille eau bouillante, et pas avec des comprimés chlorés. Jamais eu confiance en ces trucs-là… Et j’ai préféré les biberons en verre, ayant constaté que ceux en plastique se fendillaient… Ceci dit, les bébés ont bien dû absorber des cochonneries avant que je ne jette les biberons en plastique à la poubelle… 🙁
    Il faut toujours un peu de temps avant que l’opinion publique ne se réveille vraiment sur un sujet sanitaire. Je suis sûre que cette affaire n’est pas près d’être enterrée.

  28. Comme tous les enfants à Kolkata, mes filles vont à l’école avec un casse-croute dans une petite boite. Je les réprimandais car elles ne mangeaient en général que la moitié de ce que leur mère leur avait préparé le matin… quelle que soit la quantité !

    Et puis j’ai lu un article sur les « phtalates ». Depuis un mois elles ont des boites en acier inox pour leur casse-croute à la place de celles en plastique. Et elles finissent tout. Tous les jours depuis un mois.

    Déjà que nos enfants sont pratiquement les seuls à avoir de la nourriture fraiche comme casse-croute a la récré au lieu de paquets de chips et biscuits, maintenant ils sont aussi les seuls à avoir des boites en acier !

    Le bon sens permet de s’en tirer dans une certaine mesure, mais pour un certain temps seulement. Sans action collective, si ca continue, les boites en acier ne seront bientôt plus fabriquées.

    Autre exemple, je ne connais presque aucune femme de la classe moyenne urbaine en Inde qui ait accouché naturellement, ou qui allaite. Même quand elle ne travaille pas à l’extérieur. Il devient de plus en plus difficile de trouver des endroits qui acceptent honnêtement d’accoucher sans césarienne (souvent ils disent oui en principe, et trouvent soudainement une raison médicale de dernière minute pour faire une césarienne, et c’est pas évident de changer de clinique à la veille d’un accouchement). Je connais des femmes qui ont accouché à la maison, après avoir longtemps cherché une sage-femme. A laquelle il faut décider de faire confiance, sans diplôme ni certificat d’aucun genre.

    Si l’on se contente de trouver une solution pour soi-même, les alternatives deviennent progressivement de plus en plus difficiles, et exigeront des choix de plus en plus forts.

    Au train ou vont les choses, je ne sais pas si mes filles allaiteront !

  29. à propos de nucléaire lu que le Japon aurait parlé d’abandonner le nucléaire; vérifier mais semble fiable comme (bonne) info

  30. @ Tanguy, merci pour vos réponses ; je suis allée sur votre site et je trouve vos démarches intéressantes, notamment au niveau des actions d’information mises en place par votre groupe . Par contre, je n’ai trouvé aucune infos sur votre groupe justement , pouvez vous précisez ? Perso, je cherche à fédérer ce qui peut l’être et nous avons l’air d’aller dans le même sens sur pas mal de points .
    Merci

    Bénédicte

  31. Après les OGM autorisés (donc connotés surs) et le fait de reconduire des semences paysannes gratuitement interdit (donc connotées suspectes), l’industrie en pleine verve veut pouvoir ré-utiliser des farines animales en France et en Europe mais avec un bon usage (rires) – en n’utilisant pour ces farines pas d’animaux malades et en autorisant une faible quantité dans la nourriture – et en les renommant PAT( pour protéines animales transformées) pour tromper les consommateurs.

    D’ailleurs le domaine aquacole en utilise toujours.

    Le franken-saumon OGM aux farines animales pour Noël ça vous tente ?

  32. bonjour Fabrice,
    j’ai travaillé à Strasbourg dans les années 90 dans une unité de stérilisation hospitalière. étant novice, j’ai un jour questionné un technicien de maintenance externe sur les diverses techniques de stérilisation alors disponibles. une de ses réponses :
     » à l’hôpital Albert Michallon (Grenoble CHU Nord) on stérilise à l’oxyde d’éthylène des peluches pour enfants grands brulés en chambres stériles. c’est interdit, mais c’est impossible à l’autoclave vapeur ».
    recevez tout mon soutien,
    frédéric.

Répondre à eva Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *