4 livres en vrac oubliés sur ma table

Ah ! il n’est que temps. Je remets mon devoir à plus tard, demain, mañana por la mañana. On appelle cela, quand on est bien malpoli, de la procrastination. Je procrastine, et je ne dois pas être le seul. Que devais-je faire depuis si longtemps, que je n’ai toujours pas fait ? Vous parler de quelques livres, parmi tant d’autres qui m’ont plu, mais qui ne pourraient tous trouver leur place ici. Alors voici, dans le désordre inévitable de ma vision personnelle.

D’abord le livre d’un ami, ce qui ne peut suffire à le disqualifier. François de Beaulieu publie un remarquable Dictionnaire de la nature en Bretagne (éditeur Skol Vreizh, Morlaix), agrémenté de dessins et aquarelles de Sandra Lefrançois. Il me plaît énormément que l’on passe sans transition du lierre au lièvre, du moro-sphinx – un papillon – à la morue. On entre dans ce dictionnaire en sifflotant, certain d’y trouver ce que l’on n’y cherchait pas. Appelons cela une immense balade par monts et par vaux, avec le pouce-pieds – vous savez ce que c’est ? -, le porc blanc de l’ouest, le rat, la sterne arctique, les crevettes et le cormier. De Beaulieu a assemblé en maître 374 articles, qui combleraient, je crois, tous les appétits. Ses textes sont clairs, bourrés d’infos précises, fiables, étymologiques, naturalistes, poétiques, rigolotes. Quand je pense à tout ce que j’ignorais et continue d’ignorer, je ne suis pas peu heureux d’avoir ce bouquin près de moi. Idéalement, mais ne nous ne vivons pas dans un monde idéal, il faudrait un tel ouvrage pour chaque région de France. Mais qui s’y mettra ? François, que je salue bien sûr, est doté d’une force de travail peu commune. Qu’on ne trouve pas toujours sous le sabot d’un poney Dartmoor (private joke). Je me dois d’ajouter que le prix est terriblement élevé : 59 euros. Et j’ai beau savoir ce que coûtent les livres, il est certain que ce montant sera dissuasif, hélas.

Autre livre qui n’a rien à voir : L’homme contre le loup (Une guerre de 2 000 ans), par Jean-Marc Moriceau (Fayard, 26 euros). Moriceau est un excellent historien, et avant tout, qu’on me permette de réparer un funeste oubli (un de plus). En 2010, il a publié un travail percutant intitulé Repenser le sauvage grâce au retour du loup (publié aux Presses universitaires de Caen).

J’ai découvert Moriceau en 2007, à l’occasion de la sortie d’un autre de ses livres, Histoire du méchant loup, (3 000 attaques sur l’homme en France, du XVème au XXème siècle), également chez Fayard. J’en ai parlé dès les premiers pas de Planète sans visa (ici), ce qui m’a valu de me fâcher avec certains défenseurs du loup, que je connaissais et appréciais depuis de longues années. En deux mots, le livre de Moriceau faisait s’effondrer en moi bien des années de croyance. Je pensais sincèrement que le loup n’avait pratiquement jamais attaqué l’homme chez nous, et qu’il ne faisait que traîner une mauvaise réputation liée à la concurrence historique entre lui et nous. J’avais tort, mais certains défenseurs du loup ne l’entendaient pas de cette oreille, et me firent savoir sans détour que j’étais un renégat. Eh bien soit ! je salue de nouveau le grand travail de Moriceau.

Et j’en viens donc à ce nouveau bouquin, enfin. Dans L’homme contre le loup, l’historien affine, précise, détaille son propos, étayé par des milliers de sources écrites. Ce que l’on voit apparaître est bien une guerre. Le loup, qui devait compter entre 15 000 et 20 000 individus en France (200 actuellement) au XVIIIème siècle, a bel et bien désorganisé la vie de nombreuses communautés rurales – et d’ailleurs citadines en certaines occasions -, prélevant localement un fort tribut sous la forme de veaux, vaches, chevaux et moutons, entre autres animaux domestiques. Et certains de ces loups, pas seulement enragés, et même loin de là, se sont laissés tenter par un gigot de pâtre ou une fesse de jeune – et moins jeune – paysanne. Les faits sont désespérément têtus, et le travail de Moriceau si impeccable qu’il faut en effet admettre cette réalité : le loup, prédateur fabuleux, animal opportuniste s’il en est, n’est pas une peluche de salon.

Moi, je l’accepte sans aucune gêne. Je ne défends pas avec vigueur la présence en France du loup, de l’ours ou du lynx au motif qu’ils feraient joli dans le paysage. Je les défends parce que je ne conçois pas la vie sans eux. Présents ici quand nous n’étions nous-mêmes que des bandes de pouilleux à peine capables de se tenir debout, ils forment la splendide tribu des vrais sauvages de France. Leur rôle de régulation est irremplaçable, leur beauté est sans égale, leur avenir est donc le nôtre. Ils mordent ? Moins que nous, beaucoup moins que nous, de toute éternité. Mais je n’oublierai plus la force astronomique de leur mâchoire.

Un troisième livre, à nouveau d’un ami cher : Jean-Claude Pierre. Ce Breton exceptionnel est connu dans sa région comme le loup blanchi qu’il est. Combien de centaines de conférences aura-t-il données pour tous les publics possibles et imaginables ? Lui seul le sait, à peu près. Créateur de l’association Eau et Rivières de Bretagne, porte-parole du grand réseau Cohérence (ici), il est l’homme du concret. L’homme du changement réel, jour après jour. D’une certaine manière, je suis fort éloigné de lui, moi qui continue à rêver de grandes ruptures. Mais avec lui, je suis et demeure en excellente compagnie. Ce qui explique que j’ai pu travailler avec lui, pendant deux ans, dans le cadre de la revue Les Cahiers de Saint-Lambert, hélas disparue. Et avec le plus grand bonheur. Jean-Claude a toujours une idée positive qui traîne, il est une sorte de génial intercesseur, un passeur qui permet à quantité de gens différents de se parler, et quelquefois de se comprendre. À mes yeux, il est l’un des grands écologistes (méconnus) de France.

Et son livre ? Il s’agit de L’appel de Gaïa (Liv’éditions, ici). Jean-Claude y fait parler notre vieille terre, Gaïa, qui s’adresse sans détour à nous, les hommes. Ce qu’elle dit notamment : « Matrie ! Ce mot, je t’en conjure, prends-le au sérieux, fais-le connaître, explique-le; il est l’un des moyens d’arriver à la prise de conscience plus que jamais nécessaire pour rompre avec des pratiques qui me détruisent ». Prix : 15 euros.

Enfin, une réédition que l’on doit à Charles Jacquier, éditeur chez Agone que j’ai déjà signalé et remercié plusieurs fois ici. Le roman de Victor Serge Les années sans pardon était indisponible depuis bien longtemps, après une ultime édition à la fin des années 70 dans la petite collection Maspero. Ce qui suit n’a rien à voir avec l’objet central de Planète sans visa, c’est-à-dire la crise écologique. Seuls mes plus fidèles lecteurs – pardon aux autres – savent que je voue une admiration intense à Serge, né en 1890 et mort en 1947. Charles Jacquier m’a donc fait un immense plaisir en m’adressant ce livre, qui m’a replongé dans l’infernal chaudron du stalinisme flamboyant des années trente du siècle écoulé. Le livre raconte le destin d’une « génération de fusillés » au travers de quatre histoires. La tragédie d’hommes et de femmes qui ont cru au  « pays du mensonge déconcertant » que fut l’Union soviétique. Poursuivis, calomniés, emprisonnés, torturés, assassinés, ils incarnent une histoire que je trouve aujourd’hui encore éclairante. Ce n’est pas le roman de Serge que je préfère, mais il a quelque chose en lui qui poursuit. Une sorte d’odeur. Un remugle. Prix : 22 euros.

Voilà. Comme dirait l’autre, c’est tout pour aujourd’hui.

45 réflexions sur « 4 livres en vrac oubliés sur ma table »

  1. Un copier/coller du site la bonne assiette
    Pour une conférence ce soir à Rennes de JC Pierre.

    Je n’y serai pas et je le regrette à l’avance.

    Avec Jean-Claude Pierre

    à l’occasion de la sortie de son nouveau livre :
    « L’appel de Gaïa »
    Quand la Terre apostrophe les humains

    Suite à la conférence en 2011 « Les avancées écologiques en Allemagne », que nous avions particulièrement appréciée, nous invitons à nouveau Jean-Claude Pierre pour cette nouvelle conférence.

    Fondateur d’eau et Rivières de Bretagne en 1969. En 1984, il crée l’association Nature et culture. Il travaille surtout avec les élus pour réfléchir et agir concrètement pour l’environnement (agenda 21 par ex.) en organisant régulièrement des voyages en Allemagne, à leur intention, pour visiter là-bas les avancées en matière d’écologie pratique . Il présentera également son nouveau livre : « L’appel de Gaïa », quand la Terre apostrophe les humains !

    » Vendredi 2 décembre à 20h15
    » Lieu : Maison des Associations
    » Cours des Alliés (En face du cinéma Gaumont, derrière « 4 bis »)
    » Participation libre.

  2. ILS L’ONT FAIT !!

    Encouragés par le lobbying acharné des industriels de la semence, les députés UMP ont adopté mardi le texte de loi liberticide sur le certificat d’obtention végétale…

    BREVETAGE DU VIVANT : DROIT de PROPRIETE sur les SEMENCES : l’AGRO-INDUSTRIE obtient sa redevance
    par Nolwenn WEILER (BASTAMAG / 30 NOVEMBRE 2011)

    Après un débat vif, les députés ont voté la loi sur le certificat d’obtention végétale, qui supprime le droit de ressemer librement sa propre récolte sans verser de taxe.

    Les élus UMP, et le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, ont rejeté tous les amendements proposés par l’opposition de gauche. L’industrie semencière peut être satisfaite, tandis que la Confédération paysanne appelle à l’abrogation de la loi, et à son boycott.

    Orge, avoine, blé, pois, trèfle, luzerne… 21 variétés de semences seront soumises à une taxe, la contribution volontaire obligatoire, si l’on veut les replanter. Un droit de propriété sur les semences que viennent de voter les députés UMP à l’Assemblée.

    Pire : les semences de ferme pour les autres espèces (cultures intermédiaires, légumes, soja) sont interdites.
    « Les paysans qui ne respecteront pas cette loi seront des contrefacteurs, donc des délinquants », proteste la Confédération paysanne. Les éleveurs qui, souvent, réutilisent leurs semences pour des cultures destinées à nourrir leurs bêtes, sont les premiers visés.

    Les grands semenciers (Limagrain, Monsanto, Syngenta, Vilmorin, Pioneer Semences…), qui percevront une partie de la contribution volontaire obligatoire, auront bientôt « la mainmise totale sur les semences alors qu’actuellement ils ne fournissent que 50 % des volumes, avertit le syndicat agricole. Nous nous trouverons alors dans une totale dépendance qui peut mettre en péril la capacité même à ensemencer tous nos champs. » Comment en est-on arrivé là ?

    la suite de l’article ici : http://www.bastamag.net/article1961.html

  3. Victor Serge !

    J’ai possédé le titre:  » ce que tout révolutionnaire doit savoir sur la répression »
    Dans la « petite collection Maspéro ».
    L’avoir passé à quelque qui le perdit ! Grrrrrr!
    Il me reste les quatres tomes de Daniel Guérin:
    « Ni dieu ni maître, anthologie de l’anarchisme »

    Ah ! La petite collection Maspéro !
    Merci Fabrice de nous rappeler Victor Serge, mort dans la misère.

  4. Le travail de Jean-Marc Moriceau est vraiment intéressant. J’ai dévoré (c’est le cas de le dire) « Histoire du grand méchant loup » dont on ne peut que conseiller la lecture à quiconque s’intéresse de près ou de loin aux loups dans notre pays.

    Mais lire et apprécier Jean-Marc Moriceau, dans certain milieux,c’est subversif et politiquement incorrect…
    Vivement que les loups ne croquent quelques fesse-jeunes ou moins jeunes- de touristes de masse, consommateurs de »sauvage » comme le vend si bien Décathlon ici: http://www.wat.tv/video/pub-quechua-on-tous-besoin-4cw3t_2fgqp_.html

    Ca changera un peu et ça fera marrer veaux, vaches, chevaux et moutons!

    Et nous, on eut aussi conseiller des bouquins? Oui!
    Alors un très beau livre pour les amoureux de l’auteur: « Jack London photographe »…qui a beaucoup photographié les loups à deux pattes…
    A voir ici: http://www.libella.fr/phebus/index.php?post/2011/11/06/KJack-London-photographe

    Pour Sancho: oui, ils l’ont fait! Pense-tu que la prochaine étape est une taxe sur la reproduction naturelle? Chaque bélier ou taureau taxé?

  5. Le loup est toujours carnivore et il se fiche pas mal de l’image que l’on a de lui. C’est le même animal qu’il y a trois siècles, mais son environnement et les ressources alimentaires disponibles ont considérablement changé ..

    Aujourd’hui, les cadavres d’humains ne traînent plus au bord des chemins, la famine et la malnutrition ont disparu (enfin, presque..), la rage, principale coupable des attaques de loups, a été éradiquée, du moins en Europe, et les cimetières sont solidement protégés par des murs, ce qui empêche les chiens (et les loups) de venir déterrer les morts pour les boulotter. On ne jette plus les nouveaux-nés inutiles ou indésirables (filles) dans la fosse à purin, on ne pend plus les condamnés aux arbres jusqu’à ce que leurs cadavres plus ou moins décomposés soient dévorés par les animaux sauvages. Les enfants de cinq ans ne gardent plus les oies en lisière de forêt et les curés ne sont plus les seuls à expliquer les évênements du monde à leurs semblables..

    Donc (courage Fabrice ! ) on a beaucoup moins de raisons d’avoir peur du loup.

    Amicalement.

    Jacques ( http://gw2.geneanet.org/jbaillon?lang=fr;iz=1424;m=NOTES;f=Quand-on-parle-du-loup )

  6. Merci,

    Sans désirer vous vexer, voulez vous bien cesser de faire de grosses « envies » avec des suggestions de lectures!

    Total des achats: 122 euros. C’est beaucoup!

    L’intention est toute a votre honneur, mais toutes les tirelires ne suivent pas, ( ne peuvent pas, même avec les meilleures volontés), et la mienne, de tirelire, me chuchote tendrement à l’oreille: Pas maintenant! Ne me vide pas encore! Il est trop tôt! Attend le début de l’année prochaine!

    🙂 Si toutefois, votre procrastination devait s’éterniser , n’hésiter surtout pas a les faire tourner au sein de votre fan club! Nous vous les rendrons comme neufs!

    Voila …

  7. A Jacques: « Donc (courage Fabrice ! ) on a beaucoup moins de raisons d’avoir peur du loup. »

    Je dirais plutôt que l’on est moins nombreux a avoir des raison d’avoir peur du loup.
    Parce que pour celui qui y est confronté, tout seul à 2500 mètres, dans une petite cabane pastorale de rien du tout, la nuit, c’est toujours aussi horriblement effrayant que pour nos ancêtres. Même avec toutes les théories rassurantes que l’on veut!
    Les chiens aussi sont effrayés, dès qu’ils sentent le loup.

    Mais cela ne touche directement qu’une seule catégorie socio-professionnelle. Et pas le reste de notre société (qui préfère généralement ironiser sur le sujet). Et c’est bien tout le problème.
    Quasi impossible de se comprendre sans un long et courageux travail de fond de part et d’autre.

    Il n’y a aucune honte à avoir peur des loups, comme on doit avoir peur de la montagne ou de l’océan.

  8. @  » Petite bergère » :

    Il n’y a effectivement aucune honte à avoir peur de la nature ou de certains de ses éléments : c’est même un sentiment normal, voire utile. Il faut juste se demander de temps en temps si nos peurs sont fondées ou pas.

    En ce qui concerne le loup, aujourd’hui, en France, nos peurs ne sont pas fondées puisqu’aucune victime humaine n’est à déplorer depuis sa réapparition dans les Alpes il y a un peu plus de 20 ans.

    Il ne s’agit pas d’une théorie fumeuse de « bobo » ou d’écolo citadin mais bien d’un fait établi, reconnu par tous y compris par ceux qui tentent, comme au bon vieux temps, d’éradiquer le prédateur.. (mais ceci est une autre histoire)..

  9. Ben moi ce sont les humains qui me font peur ( certains plus que d’autres ). Souvent j’ai honte pour eux. Les loups sont bien plus pacifiques et généreux entre eux.

  10. Les loups dont on devrait avoir très peur: Monsanto, Syngenta, Pioneer, Limagrain etc..
    biopiraterie en Inde, en Sardaigne où Syngenta a mis le grappin sur les tomates.
    Breveter les semences, les plantes et les animaux, et aussi recemment grace à une directive européenne approuvée par le parlement les PARTIES du corps humain! non mais on rêve! bas les pattes!

  11. L’étonnante petite chèvre de monsieur Seguin.

    L’art du conteur est de dire mille choses en une, d’ouvrir des portes tout en les cachant.

    En voici un exemple très connu, mais combien ont su le lire ?

    Le nom du brave monsieur Seguin donne le ton. Si les étymologies officielles balancent entre SIG WIN, l’ami de la victoire, le plus douteux, et surtout dans ce contexte, et le scieur, de la sègue méridionale, le plus probable, phonétiquement le mot appartient à la famille de sequare, suivre, qui a donné entres autres le mot second, qu’on prononce seguond.

    Et le mouvement du scieur est toujours le même, du matin au soir, qui débite ses morceaux de bois. C’est le mental qui analyse, la raison qui, comme le dit Jean Charon, se base sur le connu pour avancer.

    M. Seguin est un brave homme. Pas un homme brave. L’histoire dit de la chèvre qu’elle était brave, elle, oui, qui a cherché sa voie vers les hauteurs, alors que M. Seguin, ce brave homme, n’a jamais quitté son enclos, et y enfermait son avoir.

    M. Seguin est un suiveur. Un mouton.

    L’appel de la montagne rappelle l’ascension du Mont Analogue par René Daumal. Irrésistible appel qui mène à l’accomplissement de la destinée, malgré la peur. Monter là-haut, c’est renoncer à la routine et à la pensée conforme. Mais qu’ont toutes mes chèvres ? se demande le pauvre bougre pour lequel l’existence en cage constitue tout l’horizon. Que peut-on aller faire dans la montagne, quand le loup y rôde ?

    Nous sommes tous partagés entre l’enclos et le large, le conformisme de Seguin et l’envolée de la chevrette blanche.

    Puis soudain, rien ne nous retient plus, et nous partons. La chèvre, c’est l’élan du coeur, l’intuition, l’imagination débridée.

    Au creux de l’après-midi, une rencontre : l’ami sauvage, un chamois noir qui déjà préfigure le terrible loup, la nature ambiguë.

    Et puis, au soir, quand la nuit tombe, on mesure le chemin parcouru depuis qu’on est sorti du placard miteux : pauvre petite chèvre, maintenant seule face à l’horreur révélée, les oreilles dressées, les yeux luisants.

    Daudet sert généreusement les indices, les clefs de l’histoire. Luisant, c’est lumineux. Le loup, en symbolique alchimique, c’est lukos, lux, la lumière.

    La redondance montre que le loup, c’est la révélation, l’éblouissante lumière qui se cache dans les ténèbres. Trop de lumière, d’insupportable lumière.

    Toute la nuit, la chèvre, la septième petite chèvre, la septième, comme par hasard, oppose ses cornes à l’assaut de la bête, comme un certain Jacob a lutté toute une autre nuit, ou la même, peut-être, contre un ange dont l’histoire ne dit pas s’il était noir et écumant, ou lumineux.

    Le loup, à coup de dents, enlève peu à peu la substance de la chèvre, arrache ses peaux, la dévoile, en extrait l’essence.

    Ce n’est qu’à la fin de la nuit que le monstre se transforme et que la petite chèvre abandonne la lutte, car elle sait maintenant ce que dissimulait le monstre, qui n’était que la somme de ses peurs.

    Daudet insiste bien : elle se battit toute la nuit, et puis le matin, le loup la mangea. Tu m’entends bien Gringoire ?

    As tu des oreilles pour entendre le conte ? Entendre que cette histoire pour enfants est l’histoire véritable de ceux qui refusent de vivre enclos ? Qu’après la traversée de la nuit, il y a un matin, et qu’au matin, le combat cesse enfin, et qu’enfin les deux font Un ?

    http://www.vieux-jade.com/article-l-etonnante-petite-chevre-de-monsieur-seguin-88550835.html

  12. D´accord avec Stan. En raison de leurs capacités destructives, les humains sont bien plus terrifiants et redoutables que les loups.

  13. Le loup, c’est un peu le requin de la terre, quoi. 3000 attaques en 600 ans, brrrr ! Personnellement, le matin, j’ai peur des bagnoles quand je suis sur mon velo pour venir au boulot… Elles, c’est 3000 attaques mortelles par an ! A la difference du loup, par contre, elles se bouffent beaucoup entre elles, c’est un peu rassurant.

  14. @ LBL, j’ai confondu avec celui là : « Un long bras timbré d’or glisse du haut des arbres
    Et commence à descendre et tinte dans les branches.
    Les feuilles et les fleurs se pressent et s’entendent.
    J’ai vu l’orvet glisser dans la douceur du soir. »
    Sans doute à cause de la gaîté de Daudet . Ce qui est joyeux me fait toujours penser à la mer .

  15. Voilà, c’est bien ce que je dis, on retrouve toujours de l’ironie dans ce débat. Mais pourquoi?

    Je crois que d’avoir peur des loups,des ours et des lynxs est le premier signe de respect que l’on doit avoir à leur encontre.
    C’est en tout cas plus respectueux que les films ou les pubs avec des animaux en captivité, dressés comme au cirque, qui font croire aux naïfs des choses fausses.

    Jacques, pas de victimes humaines? Des morts, vous voulez dire? Est-ce une raison pour ne pas tenter de faire évoluer la vision de la faune sauvage et des espaces « naturels » dans notre pays?

    Face aux grands prédateurs, cette TOUTE la société qui doit se remettre en question.
    De plus, face à l’évolution de l’agriculture que nous subissons, les campagnes se banalisent et sont de moins en moins attractives pour les citadins.Ce que l’on nomme les espaces naturels, sont complètement pris d’assaut par le tourisme vendu pas les élus locaux.Et qui trinque? Je vous le donne dans le mille…la faune et la flore et le peu de monde paysan qui nous reste et qui n’est pas qu’un monde de gens horribles.

    Est-ce que la société est prête a comprendre qu’il faut cesser d’ouvrir des sentiers de randonnée partout, cesser de faire du sport « outdoor » partout, cesser de développer des activités économiques partout, et surtout laisser tranquille quelques rares espaces pour la faune sauvage?

    Oui, c’est certain, si l’on construit des stations de sport d’hiver partout, avec de beaux grands immeubles en bois, des canons à neige et des discothèques, il n’y a aucune raison de craindre la faune sauvage. Laissons cela aux arriérés…

  16. Pour revenir brièvement au livre de moriceau (le 1er),les fait sont toujours discutables dans la mesure ou cela date de 200,300 ,400ans ,et que la plupart des attaques viennent de loups enragés.la preuve:actuellement (c’est plus concret)en europe,c’est 50 dernieres annees,il n’y a presque pas eu d’attaques!!sur l’homme.alors que pensez,que les attaque de loup non enragés sont très rare,existent sans doute,mais comme les attaques de frelons lol.dans un sens comme dans l’autre il faut rester dubitatif.autres exemples/les chercheurs biologiste comme celui (histoire vrais), »d’un homme parmis les loups »,et d’autres chercheurs au canadas l’ile elsmer ,isolé au milieux de loup sauvages,(surtout quand ils n’ont jamais vu l’homme),ne sont jamais attaqué,jamais,et de cela on n’en tient pas compte,alors qu’on écoute un historien,qui n’est pas biologiste,écouté un qui a entendu que;..etc…

  17. Comme le précise jacques,le fait de laisser des cadavres humains partout,à favorisé sans doute les attaques aussi.et le curé accusait le loup(le diable) et pas l’homme quand il y avait des mort par meurtres.dévoré de leurs mort par les renards,chiens et loups.ont c’est tous que l’ours,la belette,le loup,le renard,la fouine etc.. ne sont pas des peluches,mais des animaux simplement aussi utiles les uns que les autres.nous voyons le monde sous le prisme déformant de nos croyances irrationnelles.

  18. Pour Slider et Petite Bergère :

    Il n’est pas possible de dissocier un élément du monde naturel (le loup en l’occurence) du milieu dans lequel il évolue. Les (nombreux) cas d’attaques sur l’homme repérés dans les documents à caractère historique – que ce soit dans les écrits de JM Moriceau ou dans ceux d’autres auteurs – ne signifient pas grand chose si on ne tente pas de les situer avec précision dans leur cadre environnemental… Il est vain de proclamer :  » le loup est dangereux pour l’homme  » ou  » le loup n’a jamais été dangereux pour l’homme » si l’on n’étudie pas d’abord le paysage écologique dans lequel l’espèce évolue… Amen.

    Oui, « Petite Bergère », en parlant de victimes humaines je voulais bien dire  » pas de morts d’hommes ». J’ai bien compris que vous placiez les éleveurs de moutons dans les victimes du loup.. Cela me paraît très excessif. Si l’on peut comprendre que le paysan du XVII ème siècle avait quelque raison d’en vouloir à un prédateur venu dévorer ses deux ou trois volailles ou son unique vache (qui étaient ses seules ressources), on ne peut en dire autant des producteurs de viande d’aujourd’hui qui disposent de moyens techniques autres que ceux de nos ancêtres pour protéger les troupeaux des attaques des loups ! Dommage qu’ils ne le veuillent pas toujours et qu’ils préfèrent souvent faire parler la poudre..

  19. @La petite bergère :

    « Et nous, on peut aussi conseiller des bouquins ? »

    « Il n’y a aucune honte à avoir peur des loups, comme on doit avoir peur de la montagne ou de l’océan. »

    « Parce que pour celui qui y est confronté, tout seul à 2500 mètres, dans une petite cabane pastorale de rien du tout, la nuit, c’est toujours aussi horriblement effrayant que pour nos ancêtres. »

    Puisque vous parlez de livres, votre propos me rappelle la lecture d’un livre de Charles-Ferdinand Ramuz que j’aimerais conseiller et qui m’a vraiment marqué tellement il fait fonctionner l’imaginaire.

    C’est La grande peur dans la montagne.

    Frissons garantis. 🙂

  20. Un exemple des planches réalisées par la talentueuse Sandra Lefrançois pour le Dictionnaire de la Nature en Bretagne, sur son site, en bas de la page « Boutique« .

    Quant à Moriceau, avant de le critiquer, il serait sans doute bon de le lire. Et de le comparer avec d’autres spécialistes du sujet, historiens ou pas. Quoi qu’il en soit, l’argument voulant qu’un historien n’ait pas la compétence requise pour travailler sur la question ne tient pas. Après, que l’un d’entre eux dise n’importe quoi, c’est bien possible. Si l’on est en capacité de s’inscrire en faux, il n’y a alors qu’à pointer du doigt les erreurs, et les corriger.

  21. « Je crois que d’avoir peur des loups,des ours et des lynxs est le premier signe de respect que l’on doit avoir à leur encontre. »! on bien peur des gendarmes? et on ne veut pas avoir peur du loup?
    petite bergère, je suis d’accord avec tout votre message de A à Z.

  22. « Je crois que d’avoir peur des loups,des ours et des lynxs est le premier signe de respect que l’on doit avoir à leur encontre. »! on bien peur des gendarmes? et on ne veut pas avoir peur du loup?
    petite bergère, je suis d’accord avec tout votre message de A à Z.

  23. Combien parmis nous, ici, ont eu la chance de voir des loups en liberté ?
    Attention, je vous parle des loups dans les Alpes françaises et italiennes, des loups dans les massifs espagnols et portugais(mon cas) !
    Voir des loups, même de loin….
    Ayez cette chance, provoquez la, avant que vous ayez juste le choix unique du zoo !

  24. Jacques,
    Si je gardais encore en alpage, je vous y inviterais à passer une semaine ou deux et je vous y laisserais seul pendant 4 jours. Alors, je crois que l’on pourrais vraiment parler du contexte actuel du loup et de l’élevage.
    Pour ma part, j’ai cessé d’être bergère en alpage parce que je ne suis pas en phase avec les nouvelles façons de garder les moutons, par rapport aux loups.

    Cela ne veux pas dire que je ne défend pas les loups. J’aime les loups, ils me fascinent, mais je trouve que 20 ans, c’est un peu peu pour affirmer ceci ou cela. On cherche, et dans la recherche, on a besoin les uns des autres.
    Il y a des chasseurs horribles, des éleveurs horribles, des citadins horribles, des scientifiques horribles, des écologistes horribles. Ils ont tous en point commun, ce sont des humains, on en fait partie et la difficulté, c’est d’être obligé de composer avec tout ça. Surtout pour les autres espèces!!!
    Cela ne veut pas dire non plus que tous sont horribles.
    Jacques, il y a des petits paysans de montagne qui sont bien loin des gros éleveurs transhumants.
    Je les défends parce que je ne conçois pas la vie sans eux(…)

    Le loup n’est pas LE responsable de leur difficultés. Mais comme il apporte des difficultés supplémentaires, il est LE symbole de l’incompréention entre êtres humains, qui généralement, dans leur grande majorité,il faut bien le dire, ce contrefichent des écosystèmes.
    Alors pour les paysans de montagne,c’est le « loup émissaire ». Mais franchement, ils ne sont pas pire ou pas mieux que le reste de la société humaine!

    Lionel, Ramuz…si vous saviez!!Merci!

  25. Petite Bergère, merci pour votre invitation virtuelle, mais j’aurais refusé. Pas besoin de rester « seul en alpage » pendant 4 jours pour avoir le droit de parler du loup, de sa place dans la nature ou de la place qu’y prennent des hommes… Le loup n’est que le symbole des difficultés des éleveurs dites-vous. Soit, mais ce n’est pas en se battant contre des symboles qu’ils arriveront à moderniser leur activité. Qu’ils organisent cette modernisation en interne, avec leurs structures professionnelles diverses et variées, mais sans prendre en otage une nature qu’ils ont partout largement investie et qui, rappelons-le, est un bien collectif..

  26. A Petite Bergère ;
    -Merci pour ton intervention bien juste !

    A Jacques ;
    … »Pas besoin de rester “seul en alpage” pendant 4 jours pour avoir le droit de parler du loup »….
    -C’est exacte !

    … »de sa place dans la nature ou de la place qu’y prennent des hommes »…

    On a perdu et on continue de perdre du temps en dissertations et autres études pour prendre du recul sur ces « problèmes » !
    mais attention toutefois, à force de prendre du recul, on finit par ne plus voir les détails, et ces « détails », c’est « juste » la vie des gens dans les alpages et autres contrées où se trouvent les loups !
    Le loup reprend sa place parmis nous, et il se démerde plutôt bien, le bougre, donc acte !
    Maintenant, il faut mettre la priorité sur les bergers, les aider, les entourer, ici et maintenant, pas quand des techniciens-penseurs auront finit de penser pour le loup.
    Nos penseurs devraient aller sur le terrain en Italie, Espagne ou Portugal, là-bas, les bergers non pas disparus, et le loup non plus, et il y en a des milliers !
    Jacques, quand vous aurez partager un casse-croute avec le berger, quand vous aurez vu de vos yeux, un loup, même si pas trop loin, et bé c’est une expérience que je vous souhaite 😉

  27.  » Voir des loups, même de loin….
    Ayez cette chance, provoquez la,  »

    Nom d’un Bock ! v’la l’Bakounine qui m’fait aussi l’coup des campagnols !
    Arrêtes tout de suite tes touristes.
    1) y’a pas assez de prédateurs pour eux.
    2) tu prends le risque qu’ils soient malades ( touristes gorgés de produits chimiques )
    3) dégradation des sols, de l’air et j’en passe.
    4) je plaisante ? ok ! disons que je plaisante.

    N B. Dans le cas où tu t’entêterais ( quand même ) et s’il y a des parisiens écolos dans le Lot, direction la Marne/Haute-Marne sur le lac du Der, entièrement construit et aménagé pour eux. Là, ils pourront s’émerveiller de l’humanisation de la nature.

    Je te suggère un livre de John Vaillant : Le tigre, aux éditions NOIR sur BLANC et un documentaire réalisé par Werner Herzog en 2005 (?) GRIZZLY MAN qui existe en DVD. Très dur. Comme parfois la vie sait le faire lorsqu’elle plonge son regard au fond de nous-même.
    Amicalement.

  28. A Stan;

    Quand je parle du loup, c’est pas en ayant fait le touriste, mais en ayant crapahuté sur le terrain, pour des comptages et autres relevés de vie du lobo, puisqu’il s’agit des monts portugais !
    Passer des nuits dans le Montesinho c’est pas très touristique 😉
    Sur l’Espagne et le Portugal, environs 2000 loups, autour de 300 au Portugal !

  29. A Marie.

    Une référence en cadeau: Dersou Ouzala de Vladimir Arseniev.

    Lu, tu peux le laisser dans un salon de thé pour écolos politiques.

  30. Bonjour Fabrice,et encore grand merci de ton blog. Je renvoie régulièrement vers tes livres et articles, ça secoue, c’est très bien et c’est bien plus évidemment.

    Je sais que tout le monde court partout, c’est comme ça. Je viens de recevoir encore un refus d’éditeur pour « Fluxus » et je t’écris pour te dire de ne pas perdre ton temps à me lire.
    J’ai essayé de poser comme intrigue la crise actuelle du vivant que nous traversons, que l’humanité traversera ou pas selon les choix que nous mettrons de + en + en place ou pas.
    La première partie du livre raconte la mise en place de ce système délirant que j’appelle Fluxus, ou monde de Fluxus. Ce sont des chapitres numérotés qui correspondent aux dix nuits durant lesquelles Rosa raconte ce monde.
    Puis, la suite raconte l’après-Fluxus à hauteur d’homme, c’est à-dire pas de post-apocalypse mais comment fait-on une fois que l’on se réveille de Fluxus ? Comment cela pourrait-il être ? Cette suite se passe au Mali parce que personne n’imagine jamais que l’Afrique puisse être notre futur et aussi parce que j’aime beaucoup renverser les points de vue.

    J’ai pris quelques partis pris littéraires qu’il m’a fallu une dizaine d’années à mettre en place :
    – Intégrer dans la fiction ce qui l’est encore très peu (et surtout en France où des pratiques écologiques, la non-violence ou encore l’altruisme semblent relever de la science-fiction).
    – Faire vivre des personnages en questionnements comme le sont tant de gens, pas de stéréotypes mais des gens en recherche, qui cherchent des réponses à leurs questions comme ils peuvent, là où ils (en) sont.
    – Rendre compte que tout est lié et pour cela ne pas m’appesantir sur un personnage, une intrigue mais développer un prisme, qui me semble être celui de la vie. Donc pas de personnage central mais des centres qui co-existent, convergent, se répondent dans une perspective temporelle plus vaste que celle d’une vie et donnent à voir un paysage humain qui me semble absent de la littérature contemporaine (du moins pour ce que j’en connais et en France).
    – Proposer des options, des solutions, des directions sans dogmatisme, des pistes disons.
    – Proposer une forme courte proche de nos fulgurances quotidiennes et rester dans un rythme spirale plus inspiré d’un genre de vision que d’un roman traditionnel.
    – Décaler des mots, jouer de la temporalité, déconcerter pour (essayer de) laisser place libre à un imaginaire détendu, réceptif, sans faire un livre « sur » tel sujet mais juste un livre vivant, nourrissant, régénérant.

    Écris comme ça semble bien hein ?! mais je pense que j’ai raté mon coup, ça arrive. Actes Sud doit encore me répondre mais je n’y crois pas. Voilà des années que j’y crois, là je n’y arrive plus. Je ne rentre pas dans les cases, c’est l’histoire de ma vie 😉 les cases m’emmerdent de toute façon et si j’aime l’espoir je n’ai aucun culte pour les illusions.

    J’ai cru qu’avec des livres présentant quelque chose de possible à nos imaginaires nous pourrions nous mettre à imaginer autre chose que impuissance, déprime, nostalgie, égocentrisme bourgeois ou pure science-fiction ? C’est probablement possible mais je n’ai visiblement pas ma place là ou bien ça ne passe pas par moi ou bien je ne sais pas et ça ne m’intéresse pas de le comprendre.
    J’ai adoré la littérature, certains livres m’ont sauvé la vie. Mais ça coûte cher d’écrire quand on a gagne peu, Stock, bon prince, demande 6 euros pour renvoyer un manuscrit d’une centaine de pages.
    Est-ce que l’écriture peut contribuer à faire revenir à la vie ? Bien sûr.
    Est-il encore temps ? Possible.

    « Fluxus » est venu de ce monde de flux constants et plus particulièrement du moment où j’ai décidé de plaquer ma vie d’avant avec carrière, salaires et tout le toutim pour l’actuelle faite d’écologie + littérature. C’était l’époque où Noos placardait les murs de Paris d’affiches vantant l’accès à 25000 chaînes. Ou j’ai pensé que « Nousse » c’était l’âme chez les Grecs, que ça clochait vraiment et qu’il fallait se réveiller d’urgence. Voilà, c’était le déclic.

    Je ne suis pas un écrivain, rien de ce que j’essaie de dire depuis dix ans par mes textes ne trouve écho chez aucun éditeur sans aucune raison, pas une pige ne m’a été payée, pas un texte n’a été retenu, personne n’a cru intéressant de bosser, créer, co-créer sur le terrain de l’imaginaire pour rien, juste parce que ça aussi c’est un chantier énorme que l’écologie délaisse… ce que je peux comprendre, il y a tant à faire et si peu de temps.

    J’aime tellement les livres et écrire et c’est tellement le contraire de quelque chose « pour moi » que je n’avais jamais imaginé que cela puisse arriver mais c’est pourtant la réalité. Je vais maintenant « écrire pour moi », ça ou rien c’est pareil. Je n’ai pas la littérature dégagée, c’est engagée ou rien, participante ou pas.

    J’ai également décidé de clore le site des Natural Writers qui ne rime à rien vu que nous sommes deux à dialoguer texte/photo, tout cela me semble du coup prétentieux et vain alors que la chose a été désirée pour être ouverte et généreuse.

    Pardonnez-moi ce post très perso mais je suis furieuse non pas par rapport à mon petit « moi » mais furieuse de cette lenteur, lourdeur, pesanteur intellectuelle faite de catégories et de stéréotypes qui ne sont que pantins vides.

    Je continue avec les concentrateurs solaires et gagner de l’argent avec d’autres trucs pour ne pas sombrer. Et peut-être même que je vais m’offrir une petite affiche Colibris à mettre au-dessus de mon lit pour me regonfler le moral vu que c’est à peu près tout ce que le mouvement écolo français semble à même de proposer.

    Merci me laisser remplir ce minuscule espace sur le grand néant de la toile, Eva

  31. Eva, bonjour,

    Eva, cessez de dire de petites sottises en écrivant de ne pas perdre du temps en vous lisant!

    Si vous avez laissé votre commentaire içi, c’est afin que tous, nous le lisions. Il m’étonne que personne n’ai donné un avis, ne vous encourage a poursuivre, car vous avez un réèl talent de narratrice.

    Vous dites ne pas entrer dans les cases et qu’elles vous emmerdent. Quel bonheur, que cette phrase! Eva, laisser les cases aux casés a qui il manque une case, parce qu’ils ne voient pas a quel point ils sont casés!

    Courage Eva, continuez a écrire, a partager, c’est lorsque l’on s’y « attend » le moins, que les portes s’ouvrent! Vous n’êtes pas seule, et ceux qui préfèrent les ronds aux cases, sont plus nombreux que vous n’osez le rèver. Rond, ronde … se donner la main, tous et toutes pour avancer afin de construire un monde juste et sain.

    Cordialement.

  32. Dites donc, une pensée m’envahie soudain.

    Fabrice, ne pourriez vous pas donner un coup de pouce a Eva? Avec les relations que vous devez avoir, un petit coup de piston, ce n’est pas péché, puisque c’est pour une bonne cause!

    Siou-plait. MERCI.

    🙂

  33. Avec un peu de retard ( ici, on essaye de se préparer à la météo de la semaine prochaine…)
    Je voudrais répondre encore une fois à Jacques:

    Prise en otage la nature part les paysans de montagne? Mais vous vous rendez-compte de ce que vous écrivez????
    Voilà pourquoi, avec de tels raisonnements, tous les paysans du monde sont jugés de la sorte dès qu’ils deviennent gênants pour tel ou tel « bien collectif »….
    Attention de ne pas faire ici, en France, ce que l’on condamne ailleurs dans le Monde.

    Bakou, Merci.

  34. Bonjour P’tite Bergère…

    Je persiste et je signe. Qu’il s’agisse de l’ours, que l’on a aidé à crever doucement en Béarn, ou du loup que l’on fusille de plus en plus ouvertement (et je passe le reste : rapaces, petits carnivores etc..) on prend en otage des espèces animales dont le seul tort est de vivre sur le même territoire que les hommes.

    Globalement, le monde de l’élevage, par la voix de ses organisations professionnelles, montre un acharnement « anti-prédateurs » d’un autre temps. Tout cela au nom des « traditions » ou d’une activité économique, l’agriculture de montagne, qu’elles n’ont pas su rendre plus performante.

    Et on n’entend guère d’oppositions à cela dans les alpages !

    Si l’image de ces paysans de montagne est plutôt mauvaise dans l’opinion c’est bien à cause de cette posture. Cela à l’air de vous choquer quand je dis que  » la nature est un bien collectif « … c’est pourtant une évidence, non ?

    Bonne fêtes.

    Jacques.

  35. Bonjour Jacques,

    Je signe et persiste aussi, soyez en certain.

    1. Comme déjà dit ici, peu d’espèces animales ou végétales obtiennent grâce aux yeux des citadins. Voulez-vous vous intéresser aux chauve-souris, par exemple ? La vénération la biodiversité en milieu urbain est toute nouvelle et ne fait pas que des adeptes. Partout, il y a ceux qui réfléchissent et ceux qui ne réfléchissent pas. Ce n’est vraiment pas une spécificité du monde agricole et rural !!!
    2. Les organisations professionnelles ne représentent pas tous les agriculteurs. Elles sont le fruit d’une agriculture modernisée, performante, comme vous dites. Elles ne représentent pas, et loin s’en faut, l’agriculture paysanne. Qui ici,est prêt à donner sa définition d’une agriculture performante , que l’on se marre un peu?
    3. Je pense, en tant qu’agricultrice, que l’agriculture paysanne de montagne, comme il y en a hélas plus beaucoup, est justement la plus moderne dans le sens où elle est la plus adaptée aux évolutions sociales, climatiques, écologiques et économiques que nous déclenchons par nos modes de consommation. Que dire à ma nièce de 16 ans qui s’insurge devant les assiettes de kangourou industriels venus d’Australie que l’on tente vainement de leur faire avaler à la cantine et qui finissent intégralement à a poubelle si je n’ai pas de solutions locales et paysannes à lui proposer ? Cette petite agriculture de montagne est un modèle, c’est pour cela qu’il faut soutenir ceux qui sont impacté par ce difficile passage entre des montagnes sans loups et des montagnes avec loups, car historiquement, comme nous le rappelle JM Moriceau, les loups préféraient les vallées et les plaines de Touraine aux hauts alpages où ils ne mettaient pas les pattes. La problématique de la cohabitation troupeaux-loups en haute montage est donc NOUVELLE. Beaucoup de scientifiques, de naturalistes s’accordent à dire que seule une agriculture paysanne ne détruit pas les écosystèmes. Reste à savoir comment garder une agriculture paysanne avec cette société du 21ème siècle compétemment boulimique et schizophrène.
    4. Les paysans de montagne ne sont pas plus mal vus que les autres professions , que les fonctionnaires,les profs, les ouvriers,les journalistes ou les politiciens. Les héros de la nation, ça n’existe plus et personne ne respecte personne.
    5. Je ne considère pas que la nature soit un bien humain qui serait alors commun. Les humains sont uniquement les hôtes de cette même nature. Et je connais des paysans de montagnes qui sont les êtres les plus en harmonie avec de cette nature que je connaisse. C’est avec eux qu’il faut allez de l’avant, ils ont beaucoup de choses à nous apprendre, même à vous, Jacques.

    Bonnes fêtes,

    Anne

  36. Cher Fabrice,

    Je suis réellement heureux de voir que tu vas bien, en tout cas assez pour animer ton blog, c’est bon signe. Je le suis moins de voir à quel point ton apologie de Moriceau est disproportionnée par rapport à ses « révélations ». Que le loup soit un carnivore et ne soit pas une peluche, nous sommes d’accord là-dessus. Mais cet auteur est un historien, pas un scientifique. Je te propose donc à nouveau la réponse d’un grand naturaliste, Roger Mathieu.

    Bises amicales
    Marc

    Je ne reviendrai pas sur le cas des loups enragés qui ont bel et bien existé, mordu et tué des Hommes (enfants, femmes et… adultes).
    Je ne mets pas en doute le fait que certains loups aient eu un comportement aberrant de prédation sur des Hommes. Au sein d’une population de carnivores sauvages, il peut apparaître (les hasards de la génétique) des individus peu farouches, qui si l’occasion se présente, peuvent (au pire) considérer l’Homme comme une proie et (au mieux) comme un danger que l’on ne doit pas fuir, mais attaquer. La probabilité qu’un tel comportement apparaisse au sein d’une espèce, varie en fonction de l’espèce (Très fréquent chez l’ours blanc, beaucoup plus rare chez la belette…). Les dangers que peut représenter cette « mutation » pour l’Homme est évidemment lié directement à la taille de l’espèce, à sa puissance et… aux disponibilités alimentaires.

    Le loup n’échappant pas aux règles élémentaires de la génétique, il est probable (certain…), que des individus, en bonne santé, aient pu attaquer des Hommes, les tuer et les manger (loups anthropophages).

    Je reconnais que Moriceau a fait un travail de recherche sérieux et que ces travaux sont documentés. Je reconnais que Moriceau a été prudent en relativisant la prédation du loup comparée à la mortalité liée aux guerres, famines et maladies.

    Le tabou du « gentil petit loup » est tombé, soit. J’en suis moi-même heureux, comme nombre de naturalistes, défenseurs des grands prédateurs, qui savent que tous les êtres qui vivent sur cette terre, même les plus petits (pensez aux mouches, moustiques, bactéries… virus) représentent un danger pour notre vie : combien de morts par les bactéries en France durant les cinq derniers siècles ?

    Pourtant, il y a bien un tabou qui persiste, immense, infranchissable… que personne n’ose franchir : ni Moriceau, ni Fabrice Nicolino. Ne me dîtes pas que vous n’y pensez pas… Mais l’idée, si elle vous a effleuré, a bien vite été rangée dans le lourd tiroir « des choses dont on ne parle pas ».

    Quel est l’être vivant, intelligent, malin, robuste, qui peuplait en très grand nombre nos régions durant tous ces siècles ? Quel est l’être vivant, qui pouvait le plus facilement approcher les enfants et les femmes ? Quel est l’être vivant, qui dans tous ces domaines surpassait le loup ?
    Régulièrement, de nos jours, les médias font état de viols, de meurtre horribles, très souvent commis sur des enfants et des femmes. Sans parler des infanticides (parents qui tuent leurs enfants). Tous ces faits sont évidemment documentés avec procès à la clé et condamnations.
    Et nous sommes aux « temps modernes » avec des mœurs polissées, une police et une gendarmerie en état de marche. Si la misère existe encore bel et bien, elle ne peut être comparée à celle qui sévissait dans la France concernée par le livre de Moriceau et la vie privée, si elle reste de nos jours (et heureusement) encore largement opaque, elle se montre plus transparente. Essayez aujourd’hui de faire disparaître votre enfant sans que l’école ou les voisins s’en aperçoivent !

    Rien ne permet de penser que les psychopathes, pédophiles ou autres pervers soient plus nombreux autrefois qu’aujourd’hui, mais la société telle qu’on la connaît depuis le début du XXe siècle réduit considérablement les possibilités du passage à l’acte et surtout celles de la récidive (traitement des maladies psychiatriques et enquêtes policières).

    Quel était le risque pour un psychopathe vivant dans nos campagnes au XVIIIe siècle de violer et tuer un enfant ou une femme rencontrés sur un chemin, dans un bois, ou en rase campagne, en train de garder un troupeau, de ramasser du bois ou de rejoindre son domicile ? Soit il camouflait son meurtre en attaque de loup, soit il cachait sa victime qui était découverte par un chien ou un loup et dévorée. Quoi de plus facile alors d’accuser le loup et de permettre aux curés de consigner ces « faits » dans les registres paroissiaux.

    Pourquoi cette hypothèse n’a pas été sérieusement discutée ? Rien ne permet en tout cas de la balayer ? Comment affirmer, au XVIe siècle, que les restes d’un enfant ou d’une femme découverts au bord d’un ruisseau ou dans un bois proviennent d’une attaque de loup, sur individu vivant ? Pour Moriceau, il suffit que ceci soit consigné dans un registre paroissial avec quelques témoins à l’appui… Un peu court, non ? Sans compter qu’on a du mal à comprendre comment un loup sait, d’instinct, reconnaître un enfant et une femme d’un homme adulte ; considérant que le dernier est plus dangereux à attaquer que les deux premiers. Le psychopathe, lui, le sait et bien mieux que le loup.

    Comment peut-il se faire que Fabrice NICOLINO rentre la tête baissée dans la seule hypothèse du « loup anthropophage », simplement sous le prétexte que « Le livre fourmille (…) de faits, de dates, d’événements » et de citer quelques-uns de ces « faits, dates et évènements » : « Mes aïeux, quel massacre ! À Rosporden, en Bretagne, en 1773, une gosse de 8 ans, puis une de 10, sont emportées par une louve. Et le 23 septembre, “on a découvert la retraite de cet animal dans les bois. On y a trouvé cinq petits louveteaux et des ossements d’enfants avec le crâne d’une personne qui paraissait être plus âgée”. Idem à Berd’huis (Orne), où l’on enterre en 1739 un ” enfant de dix ans, noyé dans la rivière, lequel avait été tiré hors de l’eau par un loup qui lui a mangé mains et bras, jambes, cuisses et reins”. Pareil au Mesnil (Meuse), en 1690, où “Jean Bigot, âgé de huit ans, a esté dévoré du loup et l’on n’a retrouvé qu’une de ses mains et ses entrailles qui ont été inhumés sous un carreau de l’autel, le reste du corps ayant été emporté et mangé dans le bois”. Etc, etc. ». Et ça, ça prouverait que les loups mangent des Hommes vivants ? On pourrait presque en rire…

    J’ai vu NICOLINO plus tatillon, plus suspicieux, plus dubitatif, lorsque, par exemple, les lobbies de l’agriculture productiviste affirment « faits, dates et événement » à l’appui, que les pesticides ont sauvé beaucoup plus d’hommes qu’ils en ont tués et que rien ne prouve qu’ils en aient tué beaucoup… NB: j’ai lu le livre de NICOLINO sur le scandale français lié à l’usage des pesticides et je reste un de ses fervents défenseurs.

    Voilà, je suis un modeste médecin qui s’est intéressé aux psychopathies (une multitude de cas concrets concernant essentiellement les enfants et les adolescents) et aux infanticides (en particulier à travers le Syndrome de Munshausen par procuration). Ce sujet n’est plus, pour moi, un sujet tabou. Comme vous tous, je lis la presse, j’écoute la radio et je regarde le journal télévisé. Les procès sont là, avec des faits (bien documentés, ceux-là, avec instruction à charge et à décharge) et les condamnations sont prononcées. Il n’y a plus d’histoires de loups pour disculper les coupables. Quel est le nombre de victimes recensées de ces psychopathes en France au cours du dernier demi-siècle ? 200 ? 400 ? 600 ? Très souvent des enfants et des femmes (Comme au temps de loups…) : c’est probablement l’ordre d’idée.
    Combien seraient-elles, ces victimes, sans le travail de la police, les moyens modernes de recoupement des données, les tests scientifiques (empreintes classiques ou génétiques…), la presse qui informe et suscite des témoignages ; l’efficacité des soins psychiatriques ? 5 fois plus, 10 fois ; un peu plus. Allez, disons entre 500 et 1000 victimes humaines recensées avec viol suivi d’assassinat, assassinat de femmes ou d’enfants, ou infanticides depuis 1950.
    500 ou 1000 victimes que le loup n’aura pas tuées et dévorées ; et pour cause : il n’y avait plus de loups jusqu’au début des années 90. Une chance pour le loup ! Mais gageons que d’ici quelques mois, la première victime dévorée par le loup sera signalée du côté de Belledone. Un enfant, ou une randonneuse affreusement mutilé ? Il y a quelques années, dans les Alpes françaises, un berger saoul, tombé dans un ravin, a bien essayé de faire croire que ses blessures résultaient de l’attaque d’un loup. Au XVIIe siècle, ces faits auraient été consignés soigneusement, par monsieur le curé, dans le registre paroissial, pour le plus grand bonheur d’un « professeur d’histoire moderne à l’Université de Caen, un chercheur reconnu en l’histoire rurale en France ». Il y aurait eu « une date, un fait, un événement » et tout ça suffisait pour le professeur, ainsi convaincu de la culpabilité du loup. Dommage, nous étions au XXIe siècle, et il suffisait de regarder la photo de la victime et écouter ses déclarations à la radio, pour comprendre qu’il existait une hypothèse bien plus plausible pour expliquer les faits…

    Moriceau enregistre 3 000 attaques du loup sur l’homme, entre le XVème et le XXème siècle. Combien de ces faits attribués aux loups pourraient être le fait de psychopathes ? Impossible évidemment de le dire. Un travail réellement scientifique aurait au moins pu évoquer l’hypothèse. En se basant sur les faits, eux, indéniables, rapportés par les annales des tribunaux français depuis une cinquantaine d’années, on pourrait parier qu’entre l’hypothèse « agression d’origine humaine » et « agression par le loup », la première puisse largement dominer. Mais voilà, le tabou est trop fort.
    Bien sûr, je partage la conclusion de NICOLINO : « Défendre le loup, c’est défendre la vie. Et la nécessité absolue, pour une humanité malade, ivre de sa toute-puissance, de reconnaître ses limites. Et d’accepter de partager l’espace avec d’autres qu’elle-même. Or donc, vive le loup ! Or donc, évitons d’envoyer le Petit chaperon rouge chez sa mère grand. Car on ne sait jamais. ». Je rajouterai simplement : le petit chaperon qui devra surtout se méfier du « Grand méchant homme » déguisé en… Grand méchant loup.

    Le 25/09/2007

    Roger MATHIEU
    Le trou du loup
    26400 BEAUFORT-sur-GERVANNE

  37. @ P’tite bergère

    J’ai bien lu et je suis en accord avec vous sur une majorité de points, sauf que je ne n’entend pas beaucoup la voix de l’agriculture raisonnable, écologique et responsable dont vous parlez.. Je n’entend sur tous les médias que celle, rétrograde, qui hurle au loup et qui veut éradiquer tout ce qui gêne . Pourquoi ce silence ?

  38. @Marc Giraud :

    « Mais cet auteur est un historien, pas un scientifique. »

    Donc il raconte des histoires c’est ça ? Heureusement que la Science est la neutre et objective pour nous éclairer de ses mille feux !

    On pourrait aussi vous rétorquer : Mais cet auteur est un scientifique, pas un historien.

    Que ses analyses « objectives » proviennent du réductionnisme scientifique (ici le vide social comme hypothèse, la nature humaine comme croyance) et soir bercée d’idéologie du Progrès (la technoscience contre les curés, la société bien meilleure aujourd’hui sans contextualiser) ne vous dérange pas ?

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