Encore une grande victoire (aux législatives)

Je vous l’assure, ce qui suit n’est pas (même) polémique. Extrait, pour commencer du communiqué publié ce jour par Europe-Écologie Le Verts (EELV), sous la signature de Jacques Archimbaud, Secrétaire national adjoint :

« En route vers le groupe écolo à l’Assemblée nationale !
Au premier tour des élections législatives, les candidat-e-s EELV ont obtenu – toutes situations confondues – un score de 5,46 %. Plus de deux points de plus qu’il y a 5 ans. La création d’un groupe de 15 députés écologistes à l’Assemblée nationale est aujourd’hui à notre portée. Et ceci, pour la toute première fois dans l’histoire de notre pays.

Ce résultat marque les avancées que nous avons réalisées depuis 5 ans.

En quelques années, nous avons obtenu d’excellents scores aux européennes puis aux régionales, un groupe de 11 sénateurs et sénatrices et désormais deux ministres. Après l’éprouvante séquence de la présidentielle, les résultats de dimanche le confirment : l’écologie politique est présente durablement dans la vie politique française. »

Fin de l’extrait, et début de mon commentaire. J’ai une bien piètre opinion de ce parti politique, depuis les origines ou presque. J’ai eu le douteux privilège de suivre ses activités vers 1991, pour Le Canard Enchaîné un temps, et je n’ai pas oublié le spectacle affreux des luttes de personnes, sans aucun fond politique. Puis, j’ai pu mesurer à quel point l’écologie n’existait pour ainsi dire pas pour les chefaillons se disputant les places. Les choses ont-elles changé ? Je crois que non. Mais je veux bien aller au-delà. Je veux bien traiter les Verts comme les autres partis politiques. De gauche, en la circonstance, puisque ce parti se veut de gauche. Les partis de droite, qui défendent ouvertement la catastrophe, m’intéressent encore moins.

Voyons. Restons-en aux proclamations. Le parti communiste et ses avatars mélenchoniens ne luttent-ils pas, officiellement, contre la division de la société en classes sociales ? Si. Le montrent-ils si peu que ce soit dans leurs pratiques respectives ? Non. Les communistes n’ont jamais su que créer et fortifier des chefferies, des bureaucraties, des hiérarchies, et parmi les plus pesantes qui soient. Le parti socialiste ne prétend-il pas incarner la justice et la redistribution sociales ? Si. Les inégalités n’ont-elles pas explosé sous la gauche au pouvoir, à partir de 1981 ? La question des banlieues n’est-elle pas devenue incontrôlable au même moment ? Le gouvernement de Lionel Jospin, et de Jean-Luc Mélenchon, n’a-t-il pas privatisé davantage que bien des gouvernements de droite ? Si.

Les Verts. Officiellement, ils sont d’accord pour dire, et répéter en rond, que la crise écologique planétaire met en danger la vie même de l’humanité. Pour ne prendre qu’un exemple parmi d’autres plus évidents encore, Yves Cochet. Ancien ministre, ponte et archiponte du mouvement écologiste EELV, il a écrit en 2005 un livre au titre explicite :  Pétrole Apocalypse. J’insiste sur un point : de très nombreux responsables de ce mouvement ont ajouté leur pierre à l’édifice, et si l’on pouvait rassembler leurs points de vue en un seul, je crois que le tout serait facile à résumer. Nous allons à l’abîme. Peut-être y sommes-nous déjà.

C’est à cette aune que je vous recommande de relire le texte des Verts supra. Ainsi donc, ces dérisoires législatives sont un grand succès pour les écologistes. Un groupe parlementaire est en vue, etc. Demain, on aura peut-être trois ministres. Après-demain, Cécile Duflot sera Reine de France. À l’automne, soyons totalement fou, M.Placé sera devenu un écologiste. Sans rire, ne voyez-vous pas ? Ne voyez-vous pas l’évidence que ce parti dévoré par les plus médiocres ambitions personnelles n’a que faire des sujets graves traités ici, sur Planète sans visa (et en d’autres lieux, par chance) ? Sans rire, ne comprenez-vous pas que ce parti nous fait perdre à tous un temps qui ne reviendra hélas jamais ? Sans rire, ne pensez-vous pas qu’il est tout simplement un obstacle à toute prise de conscience des enjeux et des échéances ?

48 réflexions sur « Encore une grande victoire (aux législatives) »

  1. Juste une citation : « S’intéresser à la protection de l’environnement et à l’écologie sans mettre en question le progrès technique, la société technicienne, la passion de l’efficacité, c’est engager une opération non seulement inutile, mais fondamentalement nocive. Car elle n’aboutira finalement à rien, mais on aura eu l’impression d’avoir fait quelque chose, elle permettra de calmer faussement des inquiétudes légitimes en jetant un nouveau voile de propagande sur le réel menaçant. » Jacques Ellul

  2. Le plus affuté de tous, c’est M.Placé. Je ne sais pas où il a fait ses classes (avec D.Cohn Bendit ?), en tous cas , c’est un excellent stratège. Ils onr envoyé la juge faire le sale boulot des meetings tout en lorgnant en coulisses et en la remettant sur les rails avant chaque grosse catastrophe.
    Le drame dans tout cela, c’est qu’il y a des braves gens qui sont persuadés que les écologistes s’intéressent à la vie sur Terre. Et le plus désolant, c’est qu’il y en a encore qui votent pour eux.

  3. « Sans rire, ne comprenez-vous pas que ce parti nous fait perdre à tous un temps qui ne reviendra hélas jamais ? »

    Oui, c’est cela le plus grave…nous perdons un temps précieux et pré-cieux….
    EELV est l’écran de fumée des socialistes pour qui l’écologie est au mieux un gros mot, au pire un danger remettant en cause leur essence (sans jeu de mot !) même.
    Encore une fois Fabrice, merci de mettre, avec tant d’énergie, les points sur les i….votre aide est importante pour mettre en balance les contre-vérités reprises à l’envi par la majorité des media et pour mettre au jour ces ego malades de leur sacro-sainte « humanité »…

    Orian

  4. Avez-vous entendu que Le Foll faisait interdire le Cruiser, et que tous les pesticides systémiques étaient sur la sellette ?
    (pourtant c’est pas un EELV)

  5. Patrick Pique,
    “S’intéresser à la protection de l’environnement et à l’écologie sans mettre en question le progrès technique, la société technicienne, la passion de l’efficacité, c’est engager une opération non seulement inutile, mais fondamentalement nocive. Car elle n’aboutira finalement à rien, mais on aura eu l’impression d’avoir fait quelque chose, elle permettra de calmer faussement des inquiétudes légitimes en jetant un nouveau voile de propagande sur le réel menaçant. »

    Merci pour cette citation pertiente, mais je pense que l’on peut et l’on doit aller au-delà de Jacque Ellul – en amont – en disant que s’en prendre au progrès technique, àla société industrielle sans remettre en question le travail sous le capitalisme n’aboutira à rien.

  6. les écologistes ne seraient pas économes et logiques ,alors,de quoi être vert d’être dans le rouge non?envers et contre tous il faut une insurrection des conscience comme disait pierre rabhie

  7. Oh mais si, Fabrice, on a bien compris ! C’est d’ailleurs pour ça que le score aux Présidentielles fut si minable. Et puis là pour les Législatives, il n’y a franchement pas de quoi pavoiser.
    Et pourtant, nous sommes dans un contexte très favorable aux questions écologiques, je crois. Ces questionnements ne sont pas du tout l’apanage d’un peuple de « bobos », comme beaucoup aimeraient le faire croire…
    Donc qu’ils se félicitent si ça leur fait plaisir, mais personne ne croit à leur « succès » !

  8. Ne voyez-vous courir Cécile Duflot? Oui? Pour sauver le peu qu’il reste de l’écologie? Non. Pour courir à la sauvegarde du poste de députée de Mme Royal, ponte du PS.

  9. tout cela est très évident et Fabrice le met bien en lumière.
    mais je pose la question sans polémiquer moi non plus, et sans l’once d’une critique…. je partage ce désarroi général devant cette question et je la pose moi-aussi… DONC ON PEUX FAIRE QUOI d’EFFICACE ? concrètement.

    (passons svp sur les trucs d’écologie bucodentaire, du genre ne pas laisser couler le robinet et trier ses déchets…)

  10. Ils oublient un peu de dire que ces scores, ils le doivent à une alliance avec le PS. PS qui veut créer de la croissance et qui nomme 1er ministre un bâtisseur d’aéroport.

  11. ben ne pas trier ses déchets et gaspiller l’eau n’est pas du tout anodin! vu que nous sommes des millions! et puis si il ya un « recycleur en chef » c’est bien la nature ! pas de déchet encombrants et polluants dans son secteur!tout est mangé, trituré, transformé, décomposé: nickel chrome!

  12. Pour Hammel, que faire ?

    C’est simple et Fabrice nous a donné l’exemple:
    http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=843

    Samedi et Dimanche nous allons herboriser sur deux sites de projets à combattre, une extension de carrière et une retenue collinaire, celle ci risquant de bousiller un petit cours d’eau où vivent encore des écrevisses à pattes blanches indigènes.
    Les associations qui organisent ces opérations de recensement des êtres vivants, flore et faune, ont besoin de convaincre; elles ont aussi surtout besoin de main d’oeuvre. EELV ou pas, on s’en fout…Ces opérations minimes seront elles EFFICACES pour contester et pour freiner les évolutions locales dangereuses pour la vie ? Je l’espère.

    On bavarde beaucoup trop sur ce blog tout de même, je trouve.

  13. Bonjour
    La nature est capable de digérer moins de 1.7T de gaz carbonique par habitant et par an, chiffre qui diminue avec l’augmentation de la population. Le surplus de production va dans la case réchauffement climatique.
    Or une voiture qui produit 100 grammes de CO2 est une voiture qui pollue très peu. Il suffit donc de faire 17000 km avec cette voiture (et rien d’autre) pour avoir atteint son « quota « .
    Les déplacements en avions sont encore pire. Un aller retour Paris Bangkok c’est 4 Tonnes, Paris Le Caire c’est 1.35Tonnes, Paris Berlin c’est 0.42T(voir le site climat mundi ou les riches « écologistes » peuvent compenser financièrement leur production).
    Il me semble que nous sommes à l’opposé de ce qu’il faudrait faire si nous ne voulons pas avoir des tornades et autres « joyeusetés » climatiques.
    Le mouvement éteindre les lumières 5mn et autres manifestations dans le genre me semble totalement inutile, pourquoi pas la journée sans se laver????. il me semble même que cela donne bonne conscience à certain.
    J’espère avoir tort

  14. A Wuwei,

    « Que ta main gauche ne sache point ce que fait ta droite », ce doit être la maxime de nos ministres écologistes.
    On trouve peu d’hommes comme Léon Schwartzenberg qui avait quitté le gouvernement Rocard au bout de neuf jours.

  15. De toute façon, d’un groupe qui joue le jeu de la république et de ses institutions, que faut-il en attendre? C’est d’une sorte de révolution rurale qu’il faut, se réapproprier son existence et son humanité, revenir où recréer le vernaculaire… n’oublier pas que la modernité, la république, c’est la ville qui dirige!

  16. Bonjour,

    ^^

    « DONC ON PEUX FAIRE QUOI d’EFFICACE ? concrètement. »

    Mr Hammel, s’il vous plait, cessez d’élever la voix. Merci.

    Ecologie bucco-dentaire?

    Demander donc au colibri si son becaudentaire est complètement inutile. Est ce notre faute si les colibris sans plumes sont si peu nombreux, divertis ailleurs, et ne ressentent pas l’urgence?

    CONCRETEMENT. Vous voyez Mr Hammel, je peux aussi crier! Si vous êtes de passage sur ce blog, vous devriez savoir quoi et comment faire.

    Cordialement,

  17. si je résume (sans élever la voie pour ne pas me faire tirer les oreilles par LBL)
    la somme de toute nos actions individuelles devrait être supérieur au total des parties…. certes on sait depuis Werber (les fourmis) que 1+1=3.
    je ne voulais pas être défaitiste avec le tri des déchets… y a du bon aussi.

    mais je voulais dire, on fait quoi si le parti qui représenterait nos idée dévie de sa route, on fait quoi si le système démocratique est corrompu au point que la politque de droite et de gauche est strictement la même ? (voir le cirque de Fabius ce matin concernant la Lybie, heu pardon, lapsus, je voulais dire la Syrie, toujours le même scénario).

    donc il reste l’insurrection précédée d’une prise en main des média et de la communication.
    Parce qu’apparement la résistance active ne suffit pas. non seulement les actions isolées se heurtent à des législations (et à des flics) mais en plus nous ne sommes pas assez nombreux que ça aie un impact.
    Nous sommes tous daccord sur les constats. mais avons nous des propositions capables, non pas de « faire évoluer les consciences » mais de renverser réellement la machine cinglée sur laquelle nous sommes embarqués ?

    je vais lire le lien recommandé par Jean-pierre et je reviens.

  18. oui, je vois de quoi on parle. heureusement il y de temps en temps des victoires….mais elles sont insuffisantes au regard des désastres qui s’accomplissent enver et contre toute résistance. ici et ailleurs.
    je ne parle pas du marigot de Dafra à Bobo-Dioulasso où je vis, dont les silures sacrés se meurt dans la soupe des ordures de la ville, problème dont le monde se fout royalement,… mais tiens par exemple, que deviens la question de l’aéroport de notre dame des landes ??? que deviens le problème de l’exploitation des gaz de schiste ?
    les actions locales c’est bien c’est fort, mais
    n’avons-nous pas besoin d’un mouvement plus vaste, plus fort, plus efficace, qui puisse remplacer les partis verts corrompus et susciter l’enthousiasme, l’adhésion, le renversement des valeurs en construisant sa philosophie sur du concret?

  19. @ hammel
    Que faire ; devant l’echec du politique, l’echec du jeu democratique, l’echec de la societe civile, l’echec de millions d’individus a conserver leur humanite….?Que faire; quand faire quand devand l’ampleur du danger fait déjà dire aux plus lucides que le sort des generations futures, de nos enfants d’aujourd’hui, sera pire encore…?Nous sommes sur l’ile de Paques, dans ses derniers moments d’agonie……Nous sommes sur le titanic déjà eventre par l’iceberg.En trois generations, a peine, nous aurons detruit notre terre. Soumis a un systeme collectif devenu destructeur de vie et d’espoir, nous voulons eviter une catastrophe déjà survenue.
    Que voulons nous sauver le systeme/civilisation? Tenter de colmater les breches et de reprendre la route en changeant de capitaine? Devons nous nous lancer dans une ultime tentative pour aider nos frères inconscients a realiser la gravite du danger?
    Cela fait longtemps maintenant que les lanceurs d’alertes ont commence leur mission prophetique. L’apocalypse est sur la table de notre savoir collectif. Depuis “la maison brule” de 2001 nul ne peut dire qu’il ne sait pas qui est l’incendiaire. L’excuse de l’ignorance s’effondre avec la fonte des glaciers des Himalaya.
    Peut on encore ignorer le fait que nous sommes incapables de sauver le navire? Peut on enfin avouer qu’au fond on y croit plus au sauvetage. On sait qu’une tres prochaine vague reglera l’affaire. On se surprend meme a penser que puisqu’il en est ainsi autant qu’elle vienne le plus vite possible….tant qu’il reste quelque chose a sauver.
    Il ne peut bien sur etre question de contribuer activement a la chute de l’Empire mais de s’y preparer. De reprendre la barre de notre destin individuel et collectif. L’histoire de la vie, l’histoire que racompte l’evolution d’une force cosmique qui du big bang a fait l’homme, n’est qu’une succession de crises. L’histoire infiniment plus courte de l’homme pensant prouve que notre evolution tend vers un but qui depasse, de tres loin, le sort de la zone euro ou de la mondialisation et son telephone portable.
    Se preparer a la crise ne signifie donc pas de reflechir en premier a comment collectivement la passer. Mais de reflechir a pourquoi et comment y survivre.
    Nous savons déjà ce qui va se passer. Une crise sociale, alimentaire, sanitaire, la barbarie collective….Nous le savons et c’est a cela qu’il faut se preparer. Nous sommes nombreux a l’avoir fait , se mettre a l’abri, preparer un refuge pour ses proches…..vivre dans l’auto suffisance…..nous savons a quel point cette vie peut etre douce, harmonieuse, enrichissante, propice….chargee de l’espoir disparu des grandes villes. Mais nous savons aussi que nos sanctuaires ne resisteront pas plus que la paille au soufflé du loup.Bientot les voisins inconscients, viendront frapper a la porte (pour les plus courtois) demander aide et pardon pour leur imprevoyance….et nous n’aurons d’autre choix que de partager jusqu’a la derniere goutte d’eau.
    Mon refuge je l’ai trouve en Inde, dans les Montagnes bleues (Nilgiris), ou je vis depuis 5 ans avec ma petite famille et un ami. Nous sommes Presque autosuffisant, eau jardin bio, grains….mais nous avons bien conscience que notre demarche n’a aucun espoir si la communaute alentour n’en beneficie pas.
    Nous voila revenue a la question de depart que Faire? Sauf qu’elle ne se pose plus a l’echelle collective planetaire, mais a la taille humaine d’une communaute unie pour survivre.On pourrait reflechir a un mouvement appellant les individus prets a quitter le navire, a poser le telephone portable et a se preocupper de planter des legumes avec beaucoup d’amis, pour le jour ou il faudra les defendre.Un mouvement des aventuriers de la crise. Une exode urbaine. Une contagion de communautes faisant revivre le reve d’humanite dans des hameaux oublies….
    Un mouvement pour l’autosuffisance ( qui n’espere plus rien du systeme) n’est bien sur qu’une piste, mais elle semble ouvrir des moyens d’action efficace.
    -Pour ceux qui sont déjà dans l’autosuffisance: de reflechir et d’organiser leur communaute pour acceuillir les voisins.
    -Pour les voisins: de s’ouvrir une porte de sortie de secours…..au cas ou…..et d’aider la communaute a se preparer.
    -Pour les voisins qui n’y croient pas: de faire entrer le doute…”et si ils avaient raison les fadas d’a cote…… regarde les infos….ca va pas bien quand meme….”
    -Pour les gens des villes: de preparer leur demenagement…de ne plus se sentir pris au piege…de rever au jour prochain ou on pourra tout quitter et rejoindre les amis qui preparent le futur.

    Voila une idée en passant…..

  20. hammel bien sur, mais avec quelles forces? il n’y a qu’à regarder le score des verts et meme si on peut mettre cela sur le compte du parti, çà ne révèle tout de meme pas une grande sensibilité à la question apparemment..il va y avoir 15 députés sur 577 voyons comment ils vont agir et communiquer.

  21. @Hammel
    « avons nous des propositions capables, non pas de “faire évoluer les consciences” mais de renverser réellement la machine cinglée sur laquelle nous sommes embarqués ? »
    Je pense que vous avez vous-même donné la réponse à votre question : « non seulement les actions isolées se heurtent à des législations (et à des flics) mais en plus nous ne sommes pas assez nombreux que ça aie un impact. »

    Le problème est celui du nombre. Nous sommes minoritaires. La seule manière de renverser la machine est d’avoir le pouvoir, et la seule manière d’obtenir le pouvoir en étant minoritaire, c’est de le prendre par les armes et le garder par la terreur. Sinon on peut aussi obtenir un peu de pouvoir en s’alliant avec d’autres aux objectifs différents (comme la justice sociale), mais cela exige de faire des concessions et donc sans doute de ne faire que ralentir la machine.

  22. Il ne faudrait pas confondre écologie et civisme. Pour moi, trier les déchets, fermer son robinet ou sa lumière inutilement ouverts, c’est louable et indispensable, mais ça reste un geste civique.
    Concernant la question du « on fait quoi concrètement ? » (sans majuscules), c’est le nœud indéfaisable.
    Qu’on le veuille ou non, nous sommes dans une économie de marché mondiale qui fonctionne à la croissance avec les conséquences désastreuses moultes fois décrites ici et ailleurs. Soit on met ce système par terre par une révolution générale (et dans ce cas encore faudrait-il qu’y succède un système vertueux), soit on le combat par le seul langage qui le touche : la demande. Pour que la demande change, il faut que le comportement individuel soit tout autre chez une écrasante majorité. Pour cela, il faut que le rêve individuel et collectif devienne sans trop tarder la mesure, le solidaire, le local, le sobre, le rustique, sans craindre la rudesse, la lenteur, la difficulté, voire l’insécurité.
    Cela passe par une rupture tellement brutale que j’ai de plus en plus de mal à la voir se produire autrement qu’imposée par quelque chose de mondialement énorme genre mega crise économique ou catastrophe majeure. Si au moins les partis politiques prétendus de l’écologie avaient un langage honnête (c’est-à-dire réellement dérangeant) et cohérent entre eux, on pourrait espérer qu’ils amorcent une révolution des consciences. Dans ce qu’ils nous montrent, non seulement ils font perdre du temps à cette cause, mais ils lui sont néfastes.

  23. Une pelletée de « bonnes nouvelles » :

    http://www.actu-environnement.com/ae/news/impact-sante-vehicule-diesel-cancerogene-oms-15922.php4#xtor=EPR-1

    http://www.actu-environnement.com/ae/news/elevages-regroupement-decret-recours-rejet-Conseil-Etat-15920.php4#xtor=EPR-1
    (La photo est très belle ! Ca brille.)

    Et puis un couple de locataires a reçu une lettre d’expulsion, du côté de Notre-Dame. La nouvelle est sur Mediapart ce jour.

    L’efficacité des élections… et l’écologisme du gouvernement (du grand blond – je crois que sur sa commune ou son agglo nantaise, des permis de construire ne passent pas parfois : ces projets comportent une couleur « interdite » car mal-aimée. Artiste ! Il préfère l’écho des avions à distance).

    Etes-vous allé sur le blog Plan C d’Etienne Chouard, Hammel ? J’en fais la promotion, aujourd’hui comme souvent sur Planète sans visa, car, s’il n’est pas écologiste (si ce mot a un sens pour finir), sa sensibilité, ses analyses et sa défense de la démocratie témoignent d’une personne et de débats pleins de ressources (sa découverte a un peu éclairci ma vision noire de l’avenir).

    A propos de Fribourg et de ses éco-quartiers exemplaires, un ami informé m’a aussi parlé d’une ambiance quelque peu délatrice au sein de la communauté. Y’a intérêt à suivre les bonnes conduites.

    De la tyrannie du bien encore, Valérie ! (en l’occurrence, l’une de mes angoisses de plus sur les socialos – comme dirait un ami ex-maçon : les socialistes, ceux qui dirigent l’argent du peuple sans mettre le leur dans le panier ?

  24. Bon,

    on dirait que j’ai posé une bonne question finalement, au vu du nombre de messages qui ont suivi.

    @ pylm, je voudrais témoigner ma sincère admiration pour le ton posé et mesuré d’un message au sens si lourd et hélas si lucide. Je serais très interressé à en savoir plus, beaucoup plus sur la voie que vous avez engagée avec vos amis. SVP, trouvez le moyen de nous mettre en ligne qq chose qui nous informe davantage. certains d’entre nous, dont moi, sont justemment en train d’imaginer ce type de refuge.

    yoda, Marie, Daniel…. bien sur on pense à la méga crise, on subodore que le chaos serait la seule voie qui puisse redistribuer les cartes et permettre un changement de direction. mais personne ne souhaite que cela arrive. Evidemment.

    Mon livre « Les Oubliés du Jugement Dernier » en parle, et retrace la manière dont les rares survivants hébétés, 10 ans plus tard, retrouvent la voie d’une humanité improbable et s’acordent avec la Terre qui cicatrise. du post apocalyptique écologiste..; un roman préfacé par Michel Tarrier qui sort en librairie…;demain le 15

    Florence, merci pour le tuyau d’un plan C. j’irai voir. pour l’instant j’ai un plan A dans le doubs et un plan B au Burkina…. où je vis encore. plan C ? serait bien car j’arrive pas à me décider entre A et B pour le moment.

    LBL, merci aussi

    http://www.rolandhammel.com/

    http://www.lamaisondeditions.fr/livre-sf-jugement-dernier.html

  25. Bonsoir à toutes et tous
    Puisqu’on en est aux nouvelles, j’apprends par le comité anti-gaz de schiste local que tous les permis sont « remis à plat ». Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? Est-ce que quelqu’un en sait davantage ?

    A Daniel
    je vous rejoins mot pour mot.

    A Florence
    Brrr. Ce qui prouve une fois de plus que tout ce qui s’institutionnalise est à redouter et à éviter.

  26. L’ami Andalou, dirait, vanne à Tarif A : Le plan T c’est pour tout le monde !

    Zorro ? Viendra pas : il s’occupe de la charte pour les réfugiés climatiques !

    Bien sûr que je suis sérieux, ce monde ne l’est-il pas ? (confidence : je laisserais volontier choir 😀 )

  27.  » on fait quoi ? »

    On commence par refuser et faire refuser par son entourage proche ou lointain TOUS les objets issus de la « mode » et des « tendances », càd tous ces objets inutiles qui par définition sont sans lendemain. Il y en a des milliers autour de nous. On commence par tous les appareils multimédias au sens large du terme( mobile, tablette, console, écran plat, etc…), toute la mode vestimentaire qui ruine les familles, surtout celles qui ont des ados qui n’ont pas le courage de se démarquer de leurs copains, et ceci permettrait d’économiser quelques milliards de tonnes de coton, ainsi que les dégats afférants à cette culture intensive qui assèche les fleuves et détruit les sols.

    Ensuite on écrit au nouveau Président, qui a su s’entourer d’écologistes :), pour exiger qu’au G 8 , au G 20, et à Rio, il impose la décroissance en cette période de crise économique, ce qui permettrait à la biodiversté et à la nature, qui fournit généreusement ses ressources terrestres, de se refaire une santé pour quelques années.

  28. @ Hammel,
    Merci pour votre message et je serais ravi “ d’entrer dans le detail”, mais pour etre sur que nous nous comprenons , j’aimerai d’abord revenir sur la suite de votre reponse a Yoda….
    yoda, Marie, Daniel…. bien sur on pense à la méga crise, on subodore que le chaos serait la seule voie qui puisse redistribuer les cartes et permettre un changement de direction. mais personne ne souhaite que cela arrive. Evidemment.
    La lucidite que vous me pretez me fait dire que la mega crise est déjà la et le chaos bien avant lui….Il n’est donc plus question de souhaiter=reflechir a comment l’eviter …..mais comment y survivre… le mieux possible.
    Meme si je n’interviens que tres rarement sur ce site , j’en suis un lecteur quotidien depuis que je suis en Inde. Sans vouloir passer de la pomade au Maitre des lieux, la seule lecture de ses billets et les discussions qui suivent me permettent de suivre l’evolution de la “lutte” sur le plan des actions concretes et des idees.
    Il me semble que la difficulte de trouver des solutions concretes ….a la hauteur des enjeux…..reside dans notre difficulte collective ici de reconnaitre que l’enjeu de la discussion a change. Me concernant je considere que la derniere chance d’une conversion collective a ete gachee par notre “gestion de la crise de 2008” . Un societe civile capable d’avaler un coup pareil, en remerciant meme ses doux maitrres….attendra jusqu’au trop tard. Notre conscience collective a baisse les armes (exemple de l’Inde!!). On peut passer son temps a en contempler les ravages, designer des coupables, des traitres….hurler ….la supplier de se reveiller, rien n’y fera.
    En 2007 en quittant la France et un long et penible combat “sur le terrain”, j’etais déjà vraiment pessimiste. 2008 n’est venu que mettre un terme a l’agonie d’une idée du Monde. Mon pessimisme en voyant son dernier espoir disparaitre a bien fait un bref passage dans des couches plus noires de l’etre mais , la nature est ainsi faite? Il a vite choisi de tourner sa veste vers l’optimisme.
    Vous dites “evidement” personne ne souhaite la crise. Sans provocation je considere que non seulement cette crise est déjà la mais qu’elle est souhaitable……indispensable……et si l’on ne pense qu’a la biodiversite….alors il est souhaitable qu’elle se manifeste dans toute sa fureur le plus vite possible….ca urge…
    Je suis bien conscient que cette analyse ne reflete pas la pensee dominante, meme ici. Mais je sais qu’elle permet de retrouver un espoir, un espoir qui ne repose plus sur une impossible prise de conscience collective, mais par des consciences individuelles qui s’organisent collectivement sur de nouvelles bases ….en function de nouvelles contraintes.
    Un des “bienfaits?” du chaos en cours est qu’il nous force a repenser l’autosuffisance. On peut y voir une contrainte insurmountable. Mais on peut aussi y voir une oportunite formidable. L’autosuffisance est un pilier bien anterieur et bien plus solide dans l’histoire de notre sacro-sainte civilisation aujourd’hui marchande. Une reflexion sociale basee sur l’autosuffisance n’a rien de nouveau. De l’Egypte ancienne a sortir de l’economie en passant par Platon, elle a prouve sa validite theorique (politique?) et fonctionnelle.
    Alors si le Coeur vous en dit toujours , je serais heureux d’echanger sur le pourquoi mais surtout sur le comment faire.

  29. http://www.buildinggreen.com/auth/article.cfm/2012/5/31/Nanomaterials-How-Big-a-Concern/?utm_source=BuildingGreen.com+Mailing+List&utm_campaign=21839d6ca8-EBN_June_Week_2_BGNM_2012&utm_medium=email

    Des nanotechnologies… Je ne retrouve plus le billet de Planète avec la question d’un commentateur pas convaincu (Extrapaul, de mémoire) : un article tout simple qui en dit long.

    Outre la confirmation de la toxicité de nombreux matériaux de contruction (domaine encore trop minoré), le passage à des arrangements moléculaires « de synthèse » augure du pire (traduction spécieuse de ma part, l’article restant dans le questionnement et l’inquiétude). Je suis désolée de ne pas traduire.

    La réponse, la seule, je note, qui est donnée, c’est encore une fois, l’évaluation… Satanée évaluation qui va nous faire crever (pendant et après).

  30. Pour Valérie, j’ai reçu ça :

    Le 13 juin 2012 par Valéry Laramée de Tannenberg

    Encore un coup d’arrêt à l’exploitaton des gaz de schiste.
    Enfer et stupéfaction! Telle est la double réaction des compagnies pétrolières opérant en France. A commencer par la Shell.

    Alors que le puissant navire d’exploration doit arriver au large de la Guyane dans les jours qui viennent [JDLE], la compagnie anglo-néerlandaise vient d’apprendre que son permis, dit «Guyane Maritime», était «suspendu». Nouvelle qui a été confirmée par la ministre de l’écologie, lors de sa première conférence de presse, donnée cet après-midi 13 juin.

    «Avec Arnaud Montebourg [ministre du redressement productif et à ce titre en charge de l’exploitation des hydrocarbures, ndlr], nous avons remis à plat tous les permis», a expliqué Nicole Bricq. Dans la foulée de sa réunion médiatisée, la ministre devait d’ailleurs s’entretenir avec Patrick Roméo, le patron de la filiale française de la major.

    Si la raison précise de la «remise à plat» des 93 permis en cours de validité n’a pas été communiquée, elle s’inscrit dans la volonté exprimée par l’ancienne sénatrice de Seine-et-Marne (et opposante à l’exploitation des gaz de schiste) de réformer le Code minier. Une entreprise qui s’annonce d’ores et déjà de longue haleine.

  31. Bonjour,

    Suite a certains commentaires aimerais bien commenter … sous un autre pseudo.

    Conspirafarfalette. 🙂

    A ce soir, amitiés a toutes et tous.

  32. Coucou,

    Pas la peine d’enfoncer le clou, ceux qui ont les yeux en face des trous savent de quoi il en retourne. Il suffit de s’informer et de savoir lire entre les lignes.

    Le mur n’est pas loin. Intuitivement. Oui. Ne donnerais pas de détail, pas la capacité, celle qui vous honore tous et toutes. Merci. Mon petit post n’avancera a rien, si ce n’est a vous faire peine, a vous rendre pessimistes, et a répéter ce que nous savons déja.

    Je suis d’accord avec plusieurs des intervenant(e)s, il nous faut avancer dans ce qui nous semble juste pour le bien de tous et du tout. S’éloigner de la socièté telle qu’elle nous est « proposée ». Proposée, tout n’est pas imposé. Pas encore … Et continuer d’agir avec nos moyens, nos valeurs, tant que nous en aurons la liberté.

    Le moment ou tout basculera? ^^ Sais pas. Vous non plus!

    Que faire? Survie? Pensez vous vraiment etre a l’abri quand les hordes barbares débarquerons? A moins de le devenir vous même, vous ne serez en sécurité nulle part. Serons nous aptes a acceuillir toute la misère a nos portes? Quelques personnes, certainement, sans hésiter, mais plus? Des centaines?

    Plan A, B, C, etc …Pas de morale, ni jugement, un avis. C’est la peur et l’instinct de survie qui incite a envisager de telles mesures. Et si tout simplement vous serez la ou vous deviez être le moment venu? Avec tout les risques que cela comporte? Ce n’est pas de la résignation, mais de la sagesse.

    La sagesse suggère.

    Sortir du rond point infernal.
    S’éloigner du mercantile.
    Favoriser les gratuités, les échanges.
    Opter pour la proximité.
    Créer des réseaux d’entre aides.
    Choisir de vivre modestement.
    Respecter autrui.
    Et surtout, aimer fortement tout ce qui vient d’être suggeré.
    La sagesse n’aime pas la demi-mesure.

    PS. 🙂 🙂 🙂

    Pour terminer sur une note d’humour.

    Mes plans de secours.

    A. Fabrice
    B. Valérie
    C. Marie
    D. Mr Hammel
    E. Mr Fournier
    F. Hacène
    G. René

    Ainsi de suite …

    Z. Mr Krolik

    Bon samedi, dimanche a toutes et tous,

  33. A Marieline

    Merci. C’est ce message-là que j’ai eu moi aussi. Il faut que je creuse la question (merci à Bianca pour le lien), mais ces jours-ci je n’ai pas beaucoup de temps. Et puis je déteste surfer sur le Net. C’est pour ça que je comptais sur mes camarades blogueurs 🙂
    Bonne nuit
    Valérie

  34. @ pylm

    Assez d’accord avec votre analyse. La crise financière n’a pas été assez terrifante pour remuer les consciences, car avec la finance, on peut toujours « spéculer » ad vitam aeternam. Avec la biodiverité et la Nature en général, on ne peut pas trop jouer, en l’occurence « spéculer », car il y a une limite de non-retour, je pense en particulier à la pollution des océans et de l’eau douce en particulier.

    Oui, il faudrait une vraie crise majeure climatique, assez forte pour effrayer les peuples et ouvrir les yeux à tous ces dirigeants ignares et incultes. La preuve de leur incurie est qu’il aurait fallu au G8 profiter de cette crise économique pour arrêter la course folle à la croisance, mais ils n’ont touours rien compris. Oui à un mini désastre climatique, mais le fil du rasoir est très ténu !

  35. A Pylm

    Je me retrouve largement dans votre analyse (mot du 15/6), que je viens seulement de lire.

    A LBL
    !!! 🙂

  36. 🙂

    Au Brésil, la lutte d’un adolescent contre la déforestation commence à payer

    MIGUEL PEREIRA – Les planteurs de café sont arrivés en premier. Puis les producteurs de charbon de bois. Enfin, quand les derniers arbres ont été abattus, sont venus les éleveurs qui nourrissent leurs vaches sur les collines dénudées.

    Plusieurs siècles d’activité humaine ont laissé une profonde cicatrice dans la Mata Atlantica, la forêt primitive le long de la côte sud-est du Brésil, dont il ne reste que 7%.

    Entre des bosquets isolés, refuge pour de rares espèces d’oiseaux et de mammifères, les collines ne montrent qu’une herbe maigre et un sol érodé.

    Inverser ce processus semble une cause perdue mais rien ne semble décourager Mauricio Ruiz, dont la rencontre à l’âge de 15 ans avec un poète l’a décidé à faire renaître la forêt disparue.

    Il a investi tout ce qu’il avait – 20 reais, environ 8 euros – pour lancer son projet de plantation. Quatorze ans plus tard, son mouvement, l’Instituto Terra de Preservaçao Ambiental (ITPA), commence à voir la récompense de son combat.

    Bêches et semences en main, ses 130 employés aidés par une armée de saisonniers parcourent les collines. Derrière eux, il ont laissé 670.000 jeunes arbres de 55 espèces natives.

    On espère atteindre le million à la fin de 2012. Notre objectif est d’arriver à 18 millions d’arbres sur 18.000 hectares, a expliqué Mauricio Ruiz.

    http://www.romandie.com/news/n/_Au_Bresil_la_lutte_d_un_adolescent_contre_la_deforestation_commence_a_payer34170620121944.asp

    Bien a vous,

  37. @ valerie, LBL, aux autres…..
    20 ans après Rio et son signal d’alerte a cette civilisation globalisee….et puis quoi? Et puis rien. Nous ne sommes meme pas parvenus a ralentir l’acceleration du train fou de notre vie collective. Tous les indicateurs sont dans le rouge, les cadrans de verre se fissurent sous la pression, le paysage defile maintenant si vite par les fenetres des wagons que nous ne parvenons meme plus a en saisir les details…
    On pourra toujours crier derriere la porte du poste de pilotage, rien n’y ferra . Il est vide. Il n’y a plus personne capable d’appuyer sur les freins. La rumeur s’est bien repandue dans les compartiments de tete, mais il semble preferable de conserver le secret. De faire comme si on allait bien trouver une solution. Et puis sinon a quoi bon les prevenir…..que c’est foutu….que le train va se fracasser .
    Nous sommes nombreux, isoles certes, mais nombreux, a savoir que ce train n’est pas le destin de l’homme. Nous savons qu’il n’est qu’un moyen de transport qui a fait son temps. Certains ont déjà sauté, d’autres se preparent a le faire. D’autres encore attendent ne sachant pas quoi faire…..
    On peuit les traiter , de defaitiste, de laches , d’egoistes, de traitres….de deserteurs tous ces humains qui veulent abandonner le navire. On peut legitimement vilipender leur cynisme capable de les laisser contempler ce train qui court a sa perte charge de tant de vies innocentes.On peut aussi les voir comme des eclaireurs,comme ceux qui montrent la voie d’un autre possible. Ils prouvent a ceux qui hesitent encore que la vie peut etre belle en dehors de la machine infernale. Ils ont le merite de redonner le choix.
    Le choix de dire Non;
    En tant qu’individu social de dire Non a une societe qui a perdu ses raisons d’etre. Assurer la securite alimentaire (pollution endemique de la terre et des corps), sanitaire ( l’esperance de vie diminue), sociale ( est ce la peine de preciser?). De dire Non a une societe qui n’offre plus de futur. De dire non a une societe qui a renonce au principe universel de l’autosuffisance. De dire Non a une organisation collective qui pour le “confort inassouvi” d’une infime partie, pille l’espoir du reste du monde et tape sans vergogne dans la poche de nos enfants. Une telle societe a perdu toute legitimite. Elle est la cause meme de son propre chaos. Et il nous serait demande de nous sacrifier pour elle? Elle nous force déjà a vivre en complice du plus grand genocide jamais commis contre la vie et il faudrait attendre la fin en faisant croire qu’il n’existe d’autres choix.
    Mais le choix existe. A ce stade du declin de l’Empire, la desertion est la seule voie de la dignite. Mais cette recherché de la dignite nous impose de penser aux autres a ceux qui sont encore dans le train…a ceux qui chercent la porte de secours. Cette obligation nous force a nous organiser entre deserteurs et a reflechir non plus a des evasions individuelles, mais a des evasions collectives…la grande evasion!
    On ne peut forcer personne a sauter du train. Cette decision lui appartient, elle doit trouver en elle les raisons du courage de deserter. Mais il nous revient de preparer leurs receptions. Cette demarche ne leur est pas seulement profitable, elle determine egalement nos chances de succes . Plus nombreux seront les rescapes volontaires plus nos chances d’organiser des communautes autosuffisantes suffisement “resistantes” grandiront. De nombreux passagers du train fou ne sont pas encore des barbares, mais ils le deviendront a “cout” sur, s’ils survivent au crash ….quand la nourriture viendra a manquer.
    Nous ne savons pas , a la minute pres, quand se produira la grande collision, et meme si on peut souhaiter , au nom de la biodiversite, qu’elle se produise au plus vite. On doit egalement tout faire pour utiliser le peu de temps qu’il reste a nous renforcer. A nous preparer dans l’optimisme que nous pouvons encore reussir a poursuivre l’aventure de l’homme sur les vestiges de cette folie.
    Un deserteur optimiste.

  38. Bonjour,

    Le sujet n’est pas à l’ordre du jour officiel du sommet de l’ONU sur le développement durable Rio+20 du 20 au 22 juin.

    La course aux surfaces agricoles, une bombe à retardement en Afrique

    JOHANNESBURG – La course aux surfaces agricoles en Afrique, achetées ou louées pour produire du biocarburant pour les Occidentaux ou nourrir l’Asie, est une bombe à retardement sur un continent qui ne mange pas partout à sa faim.

    Ces investissements, difficiles à quantifier, provoquent déjà des tensions, les plus spectaculaires à Madagascar où la Corée du Sud, avec le groupe Daewoo, espérait acquérir 1,3 million d’hectares pour y faire pousser la moitié de son maïs.

    Le tollé provoqué par cette transaction, finalement annulée, a contribué à la chute du président Marc Ravalomanana début 2009.

    Aujourd’hui, la Grande Ile ne vend plus et se contente de louer des petites surfaces, de 5.000 à 30.000 hectares, pour des projets majoritairement européens et centrés sur la production d’agro-carburants.

    Mais la ruée continue ailleurs, alors que l’Afrique aurait besoin de tripler sa production alimentaire d’ici 2050 pour nourrir sa population en hausse rapide.

    Le sujet n’est pas à l’ordre du jour officiel du sommet de l’ONU sur le développement durable Rio+20 du 20 au 22 juin, mais il y sera porté par les ONG. Car les doléances ne se limitent pas aux dégâts écologiques causés par la captation de vastes étendues arables: déforestation, épuisement des sols et de la ressource en eau.

    De Madagascar au Liberia, en passant par le Mozambique, le constat est le même: les contrats sont opaques, les terres bradées, les populations sont peu ou pas consultées, parfois déplacées, incapables de se défendre en cas de conflit, les retombées locales sont insuffisantes et la terre est accaparée pour des projets qui ne voient pas le jour ou sont abandonnés.

    Les acquisitions récentes de terres au Cameroun semblent toutes être choquantes, à la fois par leur ampleur, les prix extrêmement bas (jusqu’à un demi-dollar par hectare et par an), par leur durée inhabituelle dans nos pays (jusqu’à 99 ans) et par leur caractère secret, explique Samuel Nguiffo, secrétaire général du Centre pour l’environnement et le développement, une ONG.

    Au Liberia, la moitié des terres arables a été ainsi aliénée à des étrangers, posant aux riverains des problèmes d’accès à la nourriture et à un revenu, selon le Centre international de l’université américaine de Columbia pour la résolution des conflits (CICR).

    En décembre, la présidente Ellen Johnson Sirleaf a admis des erreurs après des violences autour d’une concession de 220.000 hectares accordée en 2009 à un groupe malaisien, Sime Darby, pour planter des palmiers à huile et de l’hévéa.

    L’Afrique abrite environ 60% de terres non cultivées du monde, ce qui en fait une région clé pour la sécurité alimentaire de la planète.

    Et des pays comme le Bangladesh encouragent explicitement l’achat de terres pour nourrir ses 150 millions d’habitants. Des entreprises du Bangladesh ont ainsi conclu des accords pour du riz en Ouganda et en Tanzanie.

    Mais en Gambie, le gouvernement s’est refusé à céder des terres après les violences qui ont eu lieu en 2011 au Sénégal voisin. Un projet privé italien de production de biocarburants à partir de 20.000 hectares de patates douces (Senethanol) a provoqué des heurts entre habitants à Fanaye (nord), faisant deux morts et une vingtaine de blessés avant d’être gelé par l’Etat.

    Seuls 8,5% des terres en Afrique sont cultivées et 5,4% irriguées, selon des données de la FAO de 2009.

    Mais plutôt que de céder aux sirènes de l’agro-industrie, les associations estiment qu’il vaudrait mieux soutenir les agriculteurs locaux avec des semences, de meilleures infrastructures de stockage ou de transport pour éviter qu’une partie de la production ne pourrisse sur pied.

    Au Gabon, c’est le contrat avec Olam, une multinationale de Singapour qui fait polémique.

    Il prévoit l’émergence d’une industrie de transformation du bois, avec des emplois à la clé, mais aussi l’occupation de dizaines de milliers d’hectares de terres pour produire des palmiers à huile et de l’hévéa, où poussaient auparavant cacao, café et bananes.

    Or, s’insurge Marc Ona, de l’ONG Brain Forest, le Gabon importe l’essentiel des produits alimentaires du Cameroun voisin.

    Face au défi de la sécurité alimentaire, le choix s’est plutôt orienté vers l’agro-industrie avec l’attribution dans des conditions illégales, sans cadre juridique approprié, de plus de 300.000 hectares de terres arables, dit-il.

    Même au Mozambique, pays immensément étendu où seul un sixième des terres arables sont cultivées et où le jatropha est cultivé pour faire du biodiesel, l’association Justica Ambiental estime que les investissements étrangers créent des conflits, aggravent la pauvreté et la vulnérabilité des populations rurales.

    A bientôt, Amitiés,

  39. EELV on les attend mais qu’ils sont au gouvernement , sur le problème « ours des Pyrénées » par exemple . Oseront-ils , clairement , prendre position face à leurs alliés du PS dont certains élus pyrénées fédèrent la résistance contre l’animal en concertation avec les groupes agricoles et la chasse . Ou comme certains d’entre eux comme J.Bové sont contre les grands prédateurs à l’intérieur d’EELV .
    Allons mesdames et messieurs aux travaux pratiques , on va juger de quoi vous êtes capables

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