Pierre Cunéo, dir’cab de Delphine Batho (et grand ami de l’oligarchie)

Le terrain est glissant, et je vais donc tenter de bien me tenir aux murs. Comme vous savez sans doute, Madame Nicole Bricq a été remplacée au ministère de l’Écologie par madame Delphine Batho, parachutée par Ségolène Royal dans sa propre circonscription législative des Deux-Sèvres, en 2007. Madame Royal avait en effet décidé de ne pas se représenter, et Delphine Batho devint alors députée. Avant d’être, ce printemps, sous-ministre de la Justice, puis ministre de l’Écologie, à la place donc de madame Bricq.

Une simple rumeur, il est vrai insistante, car elle est entre autres colportée par Europe-Écologie-Les Verts, prétend que madame Bricq aurait été virée pour cause de Shell. Elle aurait contrarié les intérêts de la transnationale en suspendant l’autorisation de forages pétroliers au large de la Guyane. Je ne dispose d’aucune information exclusive, mais ceux qui croient cette histoire non plus. En attendant mieux, je n’y crois guère. Madame Bricq grande écologiste, je n’y crois pas du tout. Je parierai que la vérité se trouve ailleurs. Ce qui ne veut certes pas dire que l’industrie du pétrole n’a pas joué un rôle dans cet embrouillamini.

Passons au sujet du jour. Madame Batho, bien que jeune – elle est née en 1973 -, est une redoutable politicienne. Ce qui est d’ailleurs son droit. Si je m’autorise ce qualificatif de « redoutable », c’est parce qu’elle vient d’une marmite dont le maître-queux s’appelle Julien Dray. Elle a été, à l’âge de 17 ans, présidente de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), puis responsable de SOS-Racisme, deux associations créées en fait par Dray pour le compte de son si cher François Mitterrand. Je sais assez de choses sur les mœurs de ces structures pour être assuré que madame Batho connaît la chanson. Beaucoup de chansons même.

Et voilà que j’apprends qu’elle vient de choisir Pierre Cunéo  comme directeur de cabinet. Inutile de vous dire que je n’ai jamais rencontré cette personne, mais cela n’empêche pas d’en dire quelques mots. Né en janvier 1975, il a donc 37 ans, et comme il a fait l’ENA et Sciences Po, comme il est Inspecteur des Finances, on se l’arrache. J’ai entendu dire qu’il avait reçu des propositions venant de différents cabinets ministériels. Il a choisi l’Écologie. Ma foi. Après avoir travaillé pour l’Insee, puis le ministère de la Défense, il embauche à la SNCF en 2008, au poste de directeur de la Stratégie ferroviaire et de la Régulation. La suite est à la hauteur : directeur de cabinet du patron de la SNCF, Guillaume Pepy, il est nommé en 2010 directeur du RER C.

Ne pas oublier l’année 2007, celle où Sarkozy est élu. On ne souhaite pas trop s’en souvenir chez M.Hollande, mais son ami de toujours, Jean-Pierre Jouyet, avait accepté sans broncher un poste de secrétaire d’État aux Affaires européennes dans le premier gouvernement Fillon. Pierre Cunéo était alors devenu le directeur-adjoint de cabinet de Jouyet, et même, d’après ce que je crois avoir compris, son ami. Fort bien. Je vous conseille d’écouter un petit reportage réalisé par Hervé Kempf en janvier dernier, au moment où sortent de table les membres du grand club d’influence appelé Le Siècle (ici). Je crois pouvoir dire que c’est instructif.

Poursuivons. Cunéo, haut fonctionnaire pouvant servir, selon les cas, la droite ou la gauche, est ami de Jean-Pierre Jouyet, lequel peut servir, de même, tout « le cercle de la raison » cher à Alain Minc. Jouyet est un habitué du club du Siècle, où se retrouvent discrètement banquiers, « grands journalistes », politiciens, patrons. Mais il a un autre talent, certes mineur, mais épatant tout de même : Jouyet est président du conseil de surveillance de l’Institut Aspen France. Et – quelle surprise ! quelle heureuse surprise ! -, Pierre Cunéo est le président du directoire de ce même Institut. On est vraiment très content pour eux. Pour nous, un peu moins.

Avant de vous livrer un élément important sur Aspen France, laissez-moi préciser les conditions de naissance de ce charmant machin. Aspen est une station de ski du Colorado, qui attire depuis bien longtemps les oligarchies américaines. Notez, et c’est vrai, qu’on peut être oligarque et mélomane, oligarque et amoureux de la peinture, de la littérature, des arts en général. Tel fut bien le cas de  Walter Paepcke, le fondateur en 1950 du Aspen Institute of Humanistic Studies, qui deviendrait l’Institut Aspen. Je n’ai ni le temps, ni vraiment le goût d’aller beaucoup plus avant. Cet Institut, qui n’a rien de secret, je le précise d’emblée, a mené depuis 60 ans une permanente campagne d’influence en faveur des transnationales et de l’American Way of Life. Avec l’aide de pontes démocrates et républicains, et très probablement de services officiels, éventuellement secrets. Je note par exemple que madame Paepcke était la sœur du considérable personnage que fut Paul Henry Nitze. Ce type a joué un rôle essentiel dans la définition de la politique américaine au début de la Guerre Froide, quand la menace de guerre nucléaire tétanisait le monde. Compte tenu de sa place, il n’y a aucun doute qu’il avait la confiance d’organismes civils comme la CIA, ou militaires comme la DIA. Peut-être davantage.

Vous me direz qu’on s’en fout, étant entendu qu’on parle là du frère de madame Paepcke. C’est juste. Mais Paepcke étant mort en 1960, sa veuve s’est ensuite appuyé sur son frère Paul Henry pour continuer l’œuvre. Et le frangin aura beaucoup donné pour ce qui ressemble furieusement à une entreprise d’influence planétaire. Financé par des fondations comme Rockefeller, Ford ou encore Carnegie, comptant à son bureau des anciennes ministres comme Madeleine Albright ou Condoleezza Rice, l’Institut organise des séminaires, des conférences et raouts, forme des petites élites proches de leurs vues dans quantité de pays du Sud. Oui, ça peut toujours servir.

Il existe plusieurs sections nationales de l’Institut Aspen, dont une, en Inde, que je vous recommande. Dans ce pays qu’on peut dire martyrisé par les choix politiques en faveur des transnationales, l’Institut Aspen local regroupe la fine fleur de l’oligarchie (ici). Sans le cacher le moins du monde – et pourquoi le ferait-il ? il en est fier ! -, Aspen présente comme partenaire-clé The Confederation of Indian Industry, qui regroupe les plus grands patrons de l’Inde. Ceux qui sont en train de tuer ce pays. Ceux qui le vendent. Ceux qui laissent crever les 650 000 villages de l’Inde réelle.

Et la France ? Oui, n’oublions pas la France. MM.Jouyet et Cunéo sont donc les responsables de l’Institut Aspen France. Et M.Cunéo s’apprête à jouer un rôle important au ministère de l’Écologie. C’est très bien. C’est d’autant mieux qu’Aspen France, jadis présidé par l’ancien Premier ministre Raymond Barre, a des vues concernant notre avenir commun. Dont « la compréhension de la mondialisation, des contraintes et des opportunités qui en résultent », comme l’indique son site internet, et « l’aggiornamento du modèle économique, politique et social français ». Oh, oh ! voyez-vous cela. L’aggiornamento. Ces gens, qui sont délicats, n’osent pas dire qu’ils veulent abattre les restes de l’édifice construit après 1944, celui du Conseil National de la Résistance. Ils n’écriront pas, les malins, qu’ils veulent ouvrir davantage tous les secteurs encore épargnés par les prédateurs. Voyons, ne sont-ils pas des humanistes ? Une idée de leur ton, à propos de l’Afrique, tiré d’un colloque de 2008 financé par la fondation Mérieux, c’est-à-dire l’industrie pharmaceutique : « La première [des opportunités] est que, dans la mondialisation, l’Afrique dispose d’avantages compétitifs considérables : l’espace – avec un continent quasi vide ; les hommes, avec un immense réservoir de main d’œuvre ; enfin les matières premières, dont l’Afrique dispose en quantité — c’est un avantage compétitif et c’est un avantage géostratégique majeur ».

Je suis sûr que cet accès de franchise vous fera plaisir. Et de même, d’apprendre qui fait partie du Conseil de surveillance en 2012. On trouve dans ce merveilleux aréopage des gens comme l’ancien patron des cimenteries Lafarge, le directeur général de Saint Gobain, ci-devant champion de l’amiante, le président d’Oddo Corporate Finance, banque d’investissement et de gestion des capitaux, le gérant d’Interfinexa, conseil en fusion et acquisition d’entreprises, le PDG du laboratoire BioMérieux, le PDG de GDF-Suez – eau, gaz, électricité, nucléaire -, le directeur général d’Oliver Wyman France, entreprise mondiale de conseil aux entreprises, etc, etc.

Cerise ultime sur ce gâteau un poil indigeste : parmi les partenaires d’Aspen France, outre une bonne partie des entreprises citées plus haut, on retrouve Total. Notre bonne vieille transnationale à nous. Celle des gaz et pétroles de schiste. Celle de Christophe de Margerie, son patron, qui est aussi le cousin par alliance de Jean-Pierre Jouyet, qui lui a fait rencontrer dans la tranquillité François Hollande. Total, rappelons-le, c’est la plus grosse boîte française, avec un chiffre d’affaires atteignant 180 milliards d’euros en 2008. Comme tout s’arrange au mieux ! Comme on se sent bien en famille ! Cunéo dirige Aspen, défenseur intransigeant de l’industrie transnationale, et fait tourner la petite boutique avec une aide désintéressée de Total. Le même Cunéo, devenu directeur de cabinet de la ministre de l’Écologie, aura chaque jour le nez sur des affaires en relation avec Total. Le premier qui parle de conflit d’intérêt est un homme mort.

70 réflexions sur « Pierre Cunéo, dir’cab de Delphine Batho (et grand ami de l’oligarchie) »

  1. Lors du conseil politique du 19 mars, la première secrétaire en personne, Martine Aubry, a dit : « ça risque de se voir qu’on va faire pareil. »
    Heureusement pour Hollandréou, les Français n’ont rien vu avant les élections. Eh bien maintenant, on va voir.

  2. Il est quand même dommage de ne point mentionner quelques « jeunes leaders » qui sont passés entre les mains d’Aspen France … allez, une personne au hasard répondant à cette description sommaire:
    – jeune titulaire d’un portefeuille au gouvernement
    – ex (depuis très peu) patron d’un parti politique.
    Bonne journée.

  3. Pareil ? Ils vont faire encore mieux, oui.
    La génération des mutants décomplexés du PS va nous faire regretter les vieux crocodiles.

  4. s’il a démissionné d’Aspen fr. et bien ça doit être pour éviter de faire des morts, je suppose( ceux qui parleraient de conflits d’intérêts)
    on est mal barré, on va vite piger ce qu’est la « normalité » !

  5. Fabrice,

    je suis en ballotage entre la maxi barre de rire (tellement nous avons étés naïfs) et le dégout/vomi du choix du chemin que semble avoir pris notre toute nouvelle ministre. Car, oui..en fait, qui se préoccupe du directeur de cabinet?
    Finalement, je choisis la 1ère solution..ce n’est que le commencement!

  6. Terrifiant. Le club Aspen-Inde mentionne le pacte nucleaire Americano-Indien a plusieurs reprises, comme un de ses succes.

  7. Wunder,

    La question est d’autant plus terrible que la réponse n’a rien d’évident. Je pense, je crois qu’une révolte authentique, de longue durée, ayant brûlé derrière elle ses vaisseaux, pourrait conduire à une définitive prise de conscience par rapport aux forces en place, Europe-Écologie-Les Verts comprise.

    Ensuite ? L’histoire n’est pas écrite. L’objectif, même s’il paraît aujourd’hui hors de portée, est limpide : il faut bâtir des formes politiques neuves. Je sais que cela a été dit 100 fois. Je le sais. Mais il faut y arriver : rupture et radicale nouveauté. Commençons par la critique, car c’est le début de tout. Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  8. Dans cette nébuleuse-labyrinthe merci de votre fil d’Ariane;
    un directeur de cab peut beaucoup je présume (hiérarchie des dossiers: accélération ou décélération voire disparition ?)
    Cheval de Troie? Vaillant palefroi?
    au service du bien commun?
    La volonté de transparence promise par Mme Bricq , avec la communicabilité de tous les docs concernant les permis de recherche déposés en France pour les hydrocarbures a-t-elle été confirmée par Mme Batho?

  9. 🙂

    Bonsoir,

    Pou pou pou! C’est la journée des chefs d’oeuvres.
    Merci Fabrice.

    Purée! C’est pas vrai! Vous nous faites soucis! Prenez bien soin de vous, parce qu’a déballer ainsi, c’est vous qui êtes un homme mort. Pour l’instant vous n’êtes que dans le viseur.

    Bien a vous,

    U

  10. Wunder,
    La question est d’autant plus terrible que la réponse n’a rien d’évident. Je pense, je crois qu’une révolte authentique, de longue durée, ayant brûlé derrière elle ses vaisseaux, pourrait conduire à une définitive prise de conscience par rapport aux forces en place, Europe-Écologie-Les Verts comprise.
    Ensuite ? L’histoire n’est pas écrite. L’objectif, même s’il paraît aujourd’hui hors de portée, est limpide : il faut bâtir des formes politiques neuves. Je sais que cela a été dit 100 fois. Je le sais. Mais il faut y arriver : rupture et radicale nouveauté. Commençons par la critique, car c’est le début de tout. Bien à vous,
    Fabrice Nicolino

    Fabrice,
    Dans votre reponse a Wunder, vous ecrivez” qu’une révolte authentique, de longue durée, ayant brûlé derrière elle ses vaisseaux, pourrait conduire à une définitive prise de conscience par rapport aux forces en place, Europe-Écologie-Les Verts comprise…”
    Qui ou comment se constitue la revolte? Sur quelles bases fondez vous son authenticite? Avons nous encore le temps de” la longue duree”, necessaire a un tel “miracle”? pourquoi cette revolte devrait elle bruler ses vaisseaux? Faut il comprendre qu’elle doit avoir perdu toutes ses illusions (le non retour du General Tarik….) pour enfin comprendre les forces en place?…..
    Pardonnez ce deferlement de questions , mais j’avoue ma surprise, et une sincere incomprehension.
    Il me semble que comprendre les forces en place (en jeu?) dans cette crise globale permet d’en comprendre la nature profonde. Parlons nous d’une crise , politique (meme pris dans son sens le plus eclaire)? Bien sur, cette dimension en fait partie, mais n’est elle pas la consequence d’autre chose? L’instinct ecologique de l’homme n’est il pas anterieur a sa pensee collective?
    Chacun met il pas la crise au niveau de sa capacite de conscience ( qui contrairement a la connaissance prend du temps pour evoluer? Des milliers de vie ? L’ame marchande verra une des forces du genie commercial de l’homme. L’ame guerriere jouira de cette crise des forces du mal contre son Bien. L’ame servile subit la crise dans une peur permanente et la haine grandissante de l’autre (de soi?) celui qui ne croit pas a l’ame arrive encore a en rire. Et puis encore l’ame religieuse (servile version grenouille de benitier) qui voit les forces de la colere de Dieu …alors on change rien….on va juste un peu plus a la messe.
    Chacun met la crise a sa sauce personnelle en apprecie la realite en fonction de sa propre existence et on y colle l’etiquette de son choix qui determinera la nature de son engagement.. On choisira pour exprimer sa bonne conscience le terrain de la lute sociale, pour la faim, pour l’egalite , contre le SIDA, contre les OGM , contre les pesticides, contre les gaz de schist, contre les nano technologies…..nous pourrons moultiplier a l’infini nos combats contre la mort….nous ne faisons que tenter de faire survivre un corps collectif a l’agonie ( s’il n’est déjà mort comme je le pense)
    Je crois que la force qui ‘exprime en premier lieu dans cette crise, comme dans toutes les crises de l’histoire de la vie, individuelle ou collective, est une crise evolutive. L’homme depuis sa prehistoire est confronte au probleme de la gestion de son progress. Le genie humain individual fournit une invention bienfaitrice qui pendant un temps sera source de Bonheur collectif et puis arrive un temps ou l’abus rend l’invention criminelle et a de tres tres rares exceptions le resultat est le meme la disparition non pas de l’inventivite de l’homme, mais explosion du systeme collectif qui n’a pas su dire stop.
    L’invention humaine, l’extraordinnaire aventure de la conscience dont elle est la plus avancee des realisations, prime sur la survie d’un systeme devenu inutile. Les conservateurs materialistes du systeme n’ont d’autres choix que d’assumer leur energie evolutive a travers le mythe de la machine, prive du terrain de jeu de l’esprit ils se condamnent a jouer comme des enfants sauvages avec des jouets dont la puissance les depassse.
    S’agissant d’enfants , la critique, les lecons de morale repetees a chaque bêtise est une voie limitee si elle n’est pas accompagnee d’une explication rationnelle provenant d’un adulte en qui l’enfant a confiance.. Ce qui pose la question de l’exemplarite. Montrons l’exemple en posant les bases d’une communautes d’humains post-materialistes. La volonte originelle de la force de la crise evolutive nous y invite autant qu’elle nous oblige. Il ne depend que de nous ici sur ce site de faire de cette contrainte une alliee invincible.
    Un marin solitaire dont les vieux vaisseaux sont brules…et qui cherche les nouveaux….

  11. des gens qui ont vraiment rompu, il y en a déjà : ceux qui errent dans les rues: les invisibles; rompre sans filet?
    dans l’histoire ce sont les premiers chrétiens, ceux qui ont suivi le christ en laissant tout ce qui constituait leur vie antérieure; et puis aussi saint françois d’assise..
    j’ai l’impression que nous sommes faits comme des rats.

  12. Fascinant article; people/politic, et bravo !
    je suis d’accord avec le message d’Eugène, mais j’en change quelque peu les termes en disant
    « tan-pis pour ceux qui croient encore à la démocratie ».
    Pour ma part j’évoquerai quelques chants connus.
    Il y en a un qui dit: « Aux armes citoyens… »
    un autre dit: « ah çà ira, ça ira, ça ira… »
    You see what I mean ?
    Excellent !
    Jadhère a votre blog et vous dis à bientôt.
    Chris.

  13. depuis ce matin je ne peux plus écouter un h. politique … beurk, les méandres de ce réseau, il doit y en avoir plein d’autres, me sidèrent …
    ça m’évoque « regarder la mort en face », alors comment faire pousser de la vie ? quant à moi il me reste à faire pousser l’amour en moi et autour de moi …

  14. « Faits comme des rats », oui.

    Il y a un an ou deux, une vendeuse sympathique avec qui j’ai fraternisé dans un magasin de fournitures de bureau (parce que trouver un cahier, en ces temps de gestion à flux tendus, est devenu assez compliqué), me disait : « J’ai l’impression qu’on essaie de nous faire entrer dans un tunnel et qu’à la sortie on sera transformés en saucisson ».
    L’image m’avait frappée. C’est exactement ça.

  15. Nous ne pouvons avoir de prises directement sur des enjeux planétaires, ou ne serait-ce que nationaux ? effectivement !
    alors quelles solutions ? ben…
    Multiplier les actes et les engagements à petites échelles, celles qu’on peut, celles qui sont saisissables, pour que d’autre le voient, soient touchés, prennent conscience, et agissent à leur tour, pour qu’on soit plus, toujours plus, et qu’un jour nous prenions toute la place.
    C’est la théorie des percolations : la multiplication d’évènements microscopiques permettant l’apparition d’un changement macroscopique…

    merci pour ce bel article fumant !

  16. Hé hé, oui, le saucisson a une fin. D’ailleurs, ceux qui le fabriquent seront-ils encore là eux-mêmes pour le manger, à la fin ? Pas sûr du tout.

  17. Je ne vois pas de contradiction entre pylm et Fabrice. Tout evenement exterieur a son equivalent interieur qui le rend possible. (Que l’evenement soit bon ou mauvais). Les guerres sont rendues acceptables, desirables, avant d’etre lancees. La « singularite technologique » annoncee par Vernor Vinge et qui signale « la fin de l’ere humaine » a deja lieu en ce moment meme, en chacun de nous, lorsque nous echangeons la perception de la realite contre l’efficacite virtuelle de l’ordinateur.

    Toute revolution doit avoir lieu individuellement d’abord pour etre ensuite effective collectivement. Notre pouvoir et notre responsabilite sont immenses, et l’un des enjeux du pouvoir est de nous faire croire que nous n’avons aucun pouvoir et aucune responsabilite en dehors du corset etroit des formes conventionelles. Le point de declenchement de toutes les revoltes est une prise de conscience de la realite de la liberte. C’est l’etincelle qui declenche un evenement prepare de longue date, a l’etat latent, parce qu’il a en fait, en essence, deja eu lieu chez la plupart des gens et n’attendait que sa manifestation. Donc l’etincelle, pour necessaire qu’elle soit, n’est pas l’essntiel. Le travail de chacun pour realiser la revolte au niveau le plus pratique et le plus immediat est ce qui rend sa manifestation collective le plus efficace, lui donne le plus de sens, et peut eviter la violence et la nervosite qu’une etincelle prematuree, ou que des tentatives de detournement, toujours actives, peuvent provoquer.

    « cultiver sa terre correctement est l’acte le plus revolutionnaire que l’on puisse faire aujourd’hui », selon Pierre Rabhi. Pour moi qui ne suis pas paysan, j’interprete cela comme « resister a la tentation du cynisme dans tous les actes ». C’est souvent difficile lorsque la technologie moderne nous presente ce choix radical : Le cynisme et l’efficacite, ou bien le sens et l’inefficacite.

    Le courage d’etre un « looser », voir pire : le courage d’avoir l’air d’un « looser ». La confiance en soi. Voila qui prepare les bonnes revoltes.

  18. @Laurent Fournier,
    Pourquoi un « looser » ? Par rapport à qui, à quoi ? Que voulez-vous dire par « avoir l´air d´un looser »?
    Et qui seraient donc les « winners » ? Ceux qui forment les rouages bien huilés d´une économie destructrice ?
    Ces qualificatifs me dérangent un tantinet, même si je comprends que vous ne leur donnez pas de sens péjoratif. Ce serait aimable de votre part de préciser votre pensée. Merci.

  19. Bonjour Martine, je ne voulais pas dire qu’il ne faut pas se battre, au contraire ! Il faut se battre pied a pied, cm par cm, sans rien ceder ! Je voulais juste dire qu’il faut avoir confiance dans la vertu du combat, un peu comme les soldats de l’ancien temps, d’avant la guerre mecanisee, de l’epoque ou les officiers mourraient sur le champ de bataille avant le menu fretin, et savoir que pour qui se bat de cette maniere la victoire ne peut que prendre des formes imprevues. Je pense a Medha Patkar, qui apres avoir passe des annees a se battre contre le barrage de la Narmada, qui a fait environ 1 million de refugies, reconnaissait que le mouvement de resistance n’avait pas reussi a stopper le barrage, mais qu’il avait quand meme gagne une victoire sur le plan spirituel.

  20. Mr Fournier,

    Bonjour,

    « Le courage d’etre un “looser”, voir pire : le courage d’avoir l’air d’un “looser”. La confiance en soi. »

    Looser: Perdant. L’on ne peut pas être un perdant lorsque l’on a confiance en soi, et que l’on sait ne rien avoir a prouver a personne. Si ce n’est que faire au plus juste avec ce que dit le coeur.

    Amitiés,

    Loosette 🙂

  21. Laurent,

    Ayé, j’ai compris. 😉

    Looser aux yeux des autres? C’est cela? Mais … Laurent, les yeux des autres on s’en fiche. Et ceux qui considèrent comme des looser parce que pas dans le circuit infernal … ben … on les emmerde!

    Pardon pour le mot, mais je persite.

    Bises,

  22. Merci Laurent pour votre réponse.

    LBL,
    Aussi « Loosette », et fière de l´être, j´adhère à vos propos. 🙂

  23. ^^

    Fait comme des rats.

    Ca va pas dès fois de dire des horreurs pareilles?
    Ce n’est pas faire honneur a tout ceux qui se battent pour un monde plus sain.

    Mr Rabhi, Mr Bourguignon, Mr « mon » Fabrice vont avoir des baisses de régime en lisant ces quelques mots. Paroles défaitistes ne sont pas bonnes au coeur …

    MOui, vous avez raison, nous sommes fait comme des rats. La socièté est ainsi faite pour que personne, ou peu, puissent sortir complètement de ce tourniquet de fou.

  24. un message de desepoir d’un éleveuse :  »

     » Après quatre ans de tentatives acharnées pour nous installer sur le plateau de mille vaches en limousin,je jette l’éponge.

    Il y a quelques jours, les voisins, les « vrais » agriculteurs ont commencé à faire du fourrages.
    … Depuis, un malaise, une angoisse me nouent la gorge.
    Je les ai vu faucher, faner, andainer, botteler, et enlever les bottes pour les engranger.

    Étais-je jalouse, envieuse ?

    Sûrement un peu, je me rêvais faire le foin, vérifier le taux d’humidité de la coupe, remplir une grange en prévision d’un rude hiver. Je me suis vue le faire comme on prépare de bons petits plats pour sa famille et ses amis, avec amour, celui des êtres qu’on nourris, celui qui nous nourrit.

    J’en suis venue à considérer ce foin visible de tous comme un signe ostentatoire de richesse,de celle qui ne se trouve pas où on pense.

    Ce malaise, cette angoisse m’ont empli la tête jour et nuit.
    «À quel prix va se vendre le foin cette année ?
    Comment allons-nous le payer ?
    Sera-t-il suffisamment bon pour que la lactation des vaches n’en soit pas affectée? »

    Ces questions ne se poseront plus.
    Pourtant je ne me sens pas mieux.

    Je viens de poser une annonce pour vendre mes vaches, et j’ai la nausée.
    J’ai même poussé le vice jusqu’à consulter les annonces de pôle emploi.
    Pour l’après….
    Ce qui me place face à une réalité : je ne sais faire que ça :
    élever des bêtes et transformer leur lait, leur viande.
    Je ne sais faire que ça, et voilà que je m’en dégoûte.

    Ce soir ma pensée est flou, comme ma vue noyée.
    Je suis dans le vague à l’âme.

    J’ai accepté d’avoir perdu la bataille de l’accès au foncier, j’ai mis un mouchoir sur ma fierté après m’être mouché dedans.

    Je ne sais si je pourrai supporter de voir partir Brina, Bertaga, Fourmi, Muguette, Nénette et leurs petits, Hélianthe, Hercule et Hellebaud.

  25. C’est fou! C’est parti tout seul …

    Mais oui, vous avez raison …

    Pensez vous vraiment que ceux qui ont les renes en mains ne savaient pas comment faire pour rendre addict a tout, le genre humain, d’ou la difficulté de sortir de ce rond point aujourd’hui?

    En discutant autour de vous, nous, vous voyez bien les réactions des personnes. Souvent les réponses sont: Oui, nous savons, mais que pouvons nous faire … Voila!

    Ils ont peur du lendemain, peur de manquer, peur de tout, et notre socièté n’agit que par la peur. La, leur demande de protection est omniprésente. Le futur sera sécurité, sécurité, sécurité, et a toutes les sauces. Caméras a chaque coin de rue, grain de riz, etc … de quoi avoir l’oeil sur les agissements, pensées, projets, des « simples » citoyens. Pour l’instant, l’air de la liberté passe encore par une faille. Mais elle rétrécie chaque aube que Dieu fait.

    Léa n’a plus peur que d’une seule chose. 🙂

    On se bouge! Tant que nous en avons encore les possibilités.

    On se bouge! Par respect pour Mr Rabhi, Mr Bourguignon, Mr « mon » Fabrice, et d’autres encore.

    On se bouge! Pour nos enfants, tout les enfants.

    On se bouge! Au nom de tout les hommes qui se sont battus, aux prix de leurs vies, pour un monde libre, sain et juste.

    Et si rien n’abouti, c’est que cela devait être ainsi, mais nous aurons fait de notre mieux.

    PS. « Ma » grande peur. Terrible! De ne plus pouvoir faire l’amour dans les foins avant de mourrir. Quelqu’un se dévoue?

    Ai je réussi a vous faire rire? Bon, c’est l’essentiel. Le rire allège, et aide aux pas en avant.

    Fabrice. Un petit sujet vacance pour égayer l’atmosphère puante dont les « grands » ont la recette?

    Des oiseaux, des arbres, de l’air frais … Merci. Pas pour « moi », mais pour les petits rats. 🙂

    Grosses bises a toutes et tous.

  26. Article fort éclairant sur les magouilles des politiques…. il faut absolument se regrouper et faire barrage comme pour le Larzac. Lançons une grande manif de toutes les assos qui défendent la planète… Salut.

  27. Sympathiques tous ces beaux débats sur…
    la couleur, la taille et le gout des lentilles !
    Ça me rappelle les dissertations de philo de mon jeune temps.
    Enrichissants il est vrai dans l’entrainement de la réflexion.
    Mais si l’on se concentrait plutôt un peu sur les faits réels, comme par exemple envoyer des milliers de « niaiseux » (comme disent les québécois), naïfs, assassiner des milliers d’innocents à l’autre bout du monde, sans que l’on sache vraiment pourquoi, nous les conducteurs de méganes, adeptes du 20 heures…
    Quelle supercherie odieuse que cette comédie puante !
    Ces débats futiles nous distraient de la réalité, au profit de celle manipulée qui sournoisement s’insinue goute à goute, tel un poison dans le sac d’hémoglobine que nous trimbalons en permanence a nos cotés.
    Ce sac qui renferme toute la science de la manipulation, depuis notre première respiration jusqu’à notre dernière expiration.
    Tout est faux !
    Nos enseignements, nos institutions, nos perceptions, et tout le reste… Bidon !
    Les dés sont pipés nous le savons et par lâcheté nous continuons le jeu, sachant fort bien que nous serons perdants en fin de partie.

    L’énergie libre est !
    Les extras-terrestres sont !
    Les centrales nucléaires sur les pires zones de fractures sismiques sont !
    Les vaccins générateurs de cancers sont !
    Les MGO empoisonnant les bovins sont !
    Les chemtrails (kemtrails) sont !
    HAARP n’est pas une vue de l’esprit !
    Les armes silencieuses pour guerres propres sont !
    Les programmes eugéniques sont peaufinés depuis des décennies !
    Les guerre sont des programmes diaboliques qui servent les intérêts financiers !
    Les technologies pour rendre le nucléaire sur, existent, mais coutent cher !
    Le réchauffement de la planète du l’activité humaine est une cabale pour instaurer encore plus de taxes avec l’aval de tous, carbone et autres n’en doutez pas, ce qui revient à nous faire payer l’air que l’on respire !
    Les systèmes électromagnétiques manipulants à distance nos humeurs existent à travers les réseaux téléphoniques hertziens.
    Vous n’êtes plus jamais hors de portée d’un relai téléphonique ou que vous alliez.
    Les puces intradermiques sont minuscules à présent…
    La maladie des morgellons est probablement due aux particules nano vaporisées par les chemtrails.
    Pas encore totalement prouvé cependant.

    En voulez vous encore ?
    Les infos soit disant secrètes sont cachées au grand jour, et elles sont innombrables.
    Amusons-nous simplement à les relier entre elles, et tout d’un coup le paysage change, on est dans un tout autre monde.
    Pour cela, il suffit d’aller les chercher.

    Hollande, Sarko, Obama, c’est du grand guignol, qui captive les enfants que nous sommes.

    Pardonnez-moi ce petit coup de colère, mais de grâce réveillons-nous.
    Chris

  28. « Pire, le courage d’avoir l’air d’un « looser » « . Drôle d’expression, Laurent. Je ne suis pas sûre de comprendre, non plus (à moins que j’y arrive à la suite – de la ruse nécessaire, ou quelque chose comme ça) et si le reste de votre commentaire me convainc (comme souvent, et je signifie là que je suis assez d’accord avec vos remarques, voire portes étroites de sortie).

    « Looser » pour de vrai n’est pas chose facile, tout court. Le courage est écrit avec, sans doute. Entendons-nous sur la réalité dont j’essaie de parler. S’engager, résister y mène parfois, souvent, par les temps présents, et même malgré soi (sans volonté farouche de « déserteur » a priori). J’ai souvenir alors du discours des révoltés de Pièces et main-d’oeuvre relayée par Planète sans visa…. Souscription, si les souffrances ouvrières témoignées en miroir m’ont réciproquement touchée (de l’acceptation, de la soumission – culturellement, socialement intégrées, et de ses compromissions corollaires plus ou moins conscientes).

    Des sacrifices du « looser »…, car c’est de sacrifices dont il est-sera question à un moment ou l’autre. Le sacrifice peut être de toutes sortes… Social (celui auquel vous faîtes référence, j’ai l’impression, Laurent, en des niveaux divers vite décrits – de l’image de soi au déclassement ou à la marginalité), mais le moral, en plus du matériel (celui auquel on va penser dans nos pays riches alors qu’il n’est pas le seul) peut s’avérer assez douloureux, et nouveau…
    On trouve les ressources spirituelles où l’on peut – pour tenir, car si elles sont initiales, elles sont en effet absolument nécessaires au voyage. Ce n’est pas toujours suffisant ou assez fortifiant (c’est une litote) et probablement compliqué, de plus en plus. Ainsi, le saucisson a-t-il une fin, et l’autre (faim) tenaille (que dire avant le repas). Quant au regard des autres… Ben, il est quand même lui aussi nécessaire pour (sur)-vivre. Je ne développerai pas vraiment le sacrifice à sa propre morale, car toute vie humaine a (encore) son secret. Mais on risque en looser, aussi courageux soit-on, ou simplement offusqué de tant de merde exponentielle, de commencer à naviguer sur son « honnêteté », l’intrumentalisation de ses « compétences » (pouah) labellisées, de devoir mettre en place un discours à x fonds. Ca peut aller vite très loin, et c’est ce que je veux dire (positivement quoique de l’ordre du sacrifice, et contraire en fait à toute intégrité basique et visible).

    Nota illustratif : je sors d’une séance médicale pour mon enfant. D’avoir approfondi une question d’obligation sanitaire, la médecin m’a accablée de la toute-puissance des industries pharmaceutiques, de leur profit automatique (lui aussi) et de l’absence de toute santé publique (des enfants malades, après tout, c’est payant). « Souvenez-vous, la grippe aviaire… » (euh : pour elle aussi, ma visite fut assez payante). Par curiosité, il y a le travail de Sylvie Simon, en réseau avec des médecins un peu scientifiques.

    Que l’on s’interroge sur le fascisme de notre société comme ce fut le cas récemment ici aussi. D’en plutôt très bas (la descente) du petit monde français que j’ai expérimenté ces dernières années, je n’ai aucun doute… la « crise » confirme mes craintes, et si on creuse un peu, on est horrifié que tout coïncide si « admirablement ». Ce ci-dernier article de Fabrice Nicolino l’illustre à mes yeux assez panoramiquement quoique centré sur le pouvoir politique actuel autour de Batho. Au Siècle, « banquet » des « auto-proclamés supérieurs » ou « élus » des temps de dérive, des syndicalistes aussi s’empiffrent, certainement dans des postures élégantes, ou en acceptant d’être « l’ouvrier », disons « l’embretellé » de la tablée soyeuse… Nous en sommes peut-être au dévoilement final, à l’aveu décomplexé des intentions oligarchiques, au seuil de leur réussite globale ?

    Les massacres physiques (humains) sont encore bannis, le sang ne coule plus encore chez nous, la peur est individuelle. (Il m’interroge évidemment ce rapport à la violence dont nous nous targuons en Occident, et j’évolue ne serait-ce qu’avec mon propre enfant : dernier avatar du Mal – le vilain mot tabou, qui serait en voie d’annulation collective (dans le discours), tandis que nous allons faire (ou provoquer) la guerre « juste » ailleurs, nous sanitarisons ou justifions à toutes les sauces nos violences continues… surtout ne jamais regarder les choses en face – pardon, je vais un peu vite aussi). Mais le CRS enfoui sous la combinaison, anonyme et violent, veille. en Grèce, il est de sortie. Et je n’aime pas les avions de guerre qui s’entraînent bien bien régulièrement au-dessus de ma tête en ce moment (couloir militaire sans doute, pas vérifié). On a évoqué précédemment les derniers articles de lois pour légitimer de nouvelles opérations militaires sur le civil… en état de crise (lequel, s’iou plaît ?).
    Sarkozy y allait sans complexe, soldat méchant dressé dans le combat pyramidal, jetant quelques clins d’oeil aux joyeux convaincus de la gagnerie éliminatrice. J’attends les « bonnes » lois coercitives pour tous qui vont sortir des manchettes des derniers votés, tout en discours responsables. J’ai la haine (parfois), j’avoue.

    Et je crois que je déteste particulièrement et finalement ceux qui parle et agissent au nom des autres et au combien, des pauvres… (même si Sarkozy était pas mal aussi, entre deux attaques brutales, à en pleurer des larmes de plomb).

    Et puisque j’ai lu ceci relayé en commentaire 56 : à nos heureux engagements et ruses (de l’ECOTERRORISME) !

    http://owni.fr/2012/06/26/lecoterrorisme-debarque-en-europe/

    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2007/06/14/77-earthlings_les-hommes-traitent-les-autres-terriens-exactement-comme-le-feraient-des-nazis#c9453

  29. « Pire, le courage d’avoir l’air d’un « looser » « . Drôle d’expression, Laurent. Je ne suis pas sûre de comprendre, non plus (à moins que j’y arrive à la suite – de la ruse nécessaire, ou quelque chose comme ça) et si le reste de votre commentaire me convainc (comme souvent, et je signifie là que je suis assez d’accord avec vos remarques, voire portes étroites de sortie).

    « Looser » pour de vrai est difficile, tout court. Le courage est écrit avec, sans doute. Entendons-nous sur la réalité dont j’essaie de parler. S’engager, résister y mène parfois, souvent, par les temps présents, et même malgré soi (sans volonté farouche de « déserteur » a priori). J’ai souvenir alors du discours des révoltés de Pièces et main-d’oeuvre relayée par Planète sans visa…. Souscription, si les souffrances ouvrières en miroir m’ont réciproquement touchée (de l’acceptation, de la soumission – culturellement, socialement intégrées, et de ses compromissions corollaires plus ou moins conscientes).

    Des sacrifices du « looser »…, car c’est de sacrifices dont il est-sera question à un moment ou l’autre. Le sacrifice peut être de toutes sortes… Social (celui auquel vous faîtes référence, j’ai l’impression, Laurent, en des niveaux divers vite décrits – de l’image de soi au déclassement ou à la marginalité), mais le moral, en plus du matériel (celui auquel on va penser dans nos pays riches alors qu’il n’est pas le seul) peut s’avérer assez douloureux, et nouveau…
    On trouve les ressources spirituelles où l’on peut – pour tenir, car si elles sont initiales, elles sont en effet absolument nécessaires au voyage. Ce n’est pas toujours suffisant ou assez fortifiant (c’est une litote) et probablement compliqué, de plus en plus. Ainsi, le saucisson a-t-il une fin, et l’autre (faim) tenaille (que dire avant le repas). Quant au regard des autres… Ben, il est quand même lui aussi nécessaire pour (sur)-vivre. Je ne développerai pas vraiment le sacrifice à sa propre morale, car toute vie humaine a (encore) son secret. Mais on risque en looser, aussi courageux soit-on, ou simplement offusqué de tant de saloperie exponentielle, de commencer à naviguer sur son « honnêteté », l’intrumentalisation de ses « compétences » (pouah) labellisées, de devoir mettre en place un discours à x fonds. Ca peut aller vite très loin, et c’est ce que je veux dire (positivement quoique de l’ordre du sacrifice, et contraire en fait à toute intégrité basique et visible).

    Nota: je sors d’une séance médicale pour mon enfant. D’avoir approfondi une question d’obligation sanitaire, la médecin m’a accablée de la toute-puissance des industries pharmaceutiques, de leur profit automatique (lui aussi) et de l’absence de toute santé publique (des enfants malades, après tout, c’est payant). « Souvenez-vous, la grippe aviaire… » (euh : pour elle aussi, ma visite fut assez payante). Par curiosité, il y a le travail de Sylvie Simon, en réseau avec des médecins un peu scientifiques.

    Que l’on s’interroge sur le fascisme de notre société comme ce fut le cas récemment ici aussi. D’en plutôt très bas (la descente) du petit monde français que j’ai expérimenté ces dernières années, je n’ai aucun doute… la « crise » confirme mes craintes, et si on creuse un peu, on est horrifié que tout coïncide si « admirablement ». Ce ci-dernier article de Fabrice Nicolino l’illustre à mes yeux assez panoramiquement quoique centré sur le pouvoir politique actuel autour de Batho. Au Siècle, « banquet » des « auto-proclamés supérieurs » ou « élus » des temps de dérive, des syndicalistes aussi s’empiffrent, certainement dans des postures élégantes, ou en acceptant d’être « l’ouvrier », disons « l’embretellé » de la tablée soyeuse… Nous en sommes peut-être au dévoilement final, à l’aveu décomplexé des intentions oligarchiques, au seuil de leur réussite globale ?

    Les massacres physiques (humains) sont encore bannis, le sang ne coule plus encore chez nous, la peur est seulement individuelle. (Il m’interroge évidemment ce rapport à la violence dont nous nous targuons en Occident, et j’évolue ne serait-ce qu’avec mon propre enfant : dernier avatar du Mal – le vilain mot tabou, qui serait en voie d’annulation collective (dans le discours), tandis que nous allons faire (ou provoquer) la guerre « juste » ailleurs, nous sanitarisons ou justifions à toutes les sauces nos violences continues… surtout ne jamais regarder les choses en face – pardon, je vais un peu vite aussi). Mais le CRS enfoui sous la combinaison, anonyme et violent, veille. En Grèce, il est de sortie. Et je n’aime pas les avions de guerre qui s’entraînent bien bien régulièrement au-dessus de ma tête en ce moment (couloir militaire sans doute, pas vérifié). On a évoqué précédemment les derniers articles de lois pour légitimer de nouvelles opérations militaires sur le civil… en état de crise (lequel, s’iou plaît ?).
    Sarkozy y allait sans complexe, soldat méchant dressé dans le combat pyramidal, jetant quelques clins d’oeil aux joyeux convaincus de la gagnerie éliminatrice. J’attends les « bonnes » lois coercitives pour tous qui vont sortir des manchettes des derniers votés, tout en discours responsables. J’ai la haine (parfois).

    Et je crois que je déteste particulièrement et finalement ceux qui parle et agissent au nom des autres et au combien, des pauvres… (même si Sarkozy était pas mal aussi, entre deux attaques brutales).

    Et puisque j’ai lu ceci relayé par Etienne Chouard, ce jour: à nos heureux engagements et ruses (de l’ECOTERRORISME) !

    http://owni.fr/2012/06/26/lecoterrorisme-debarque-en-europe/

  30. Pour respirer un vrai air frais après toute cette
    noircitude, ouvrez le livre de Sylvain Tesson,
    « Dans les forêts de Sibérie ».
    Là est la sagesse,là est la beauté .
    Chris, je suis d’accord avec toi, et je crois que se réveiller passe par un retour pour tous à cultiver la terre,
    à réinvestir les campagnes massivement,à occuper le terrain en faisant du bio partout , le seul problème, c’est que l’agriculture, c’est dur,et que l’on est vachement plus peinard à passer au supermarché, et à musarder sur nos ordinateurs …

  31. « Le réchauffement de la planète du l’activité humaine est une cabale… »

    Claude Allégre vient incognito sur le site de Fabrice !

  32. Personnellement, immense satisfaction à être une « looser », si par là on entend « socialement déclassée aux yeux des autres, selon les critères couramment admis ».

    Mais je dois dire que depuis que je suis membre du club des perdants je n’ai jamais vu ça dans les yeux des autres. Sûrement parce que je ne côtoie pas les mêmes « autres » que ceux de la définition ci-dessus — ou bien les « autres » seraient-ils moins cons qu’on ne croit ?

    Être, par choix (précision cruciale, bien sûr), du côté des « perdants » dans un système qu’on considère comme perdu, ma foi, moi je le vis comme une grande victoire.

    Si on sait qui on est, ce qu’on vaut, ce qu’on (ne)veut(pas), une fois ôtée la défroque sociale, on ne risque rien d’autre que se (re)trouver, soi. Avec soulagement, et avec joie.

    Mais pour beaucoup c’est un risque énorme, et je comprends que ceux qui n’ont rien en dessous ne puissent envisager de quitter la défroque. Or ils sont l’immense majorité, puisqu’en effet tout ce que propose et induit le système, c’est d’exister par défroque sociale et consommation interposées.

    Vivent les « événements microscopiques »!

  33. Ca n’est plus possible, on ne peut pas continuer à laisser faire sans rien faire si ce n’est prendre conscience et signer des pétitions et on en signe tellement que la plupart du temps ils s’en foutent. Leur fric et leur pouvoir c’est nous qui les leur donnons en continuant à marcher dans leur système qui nous broient, ça n’a aucun sens. Sans nous ils ne sont rien. Ca ne sert à rien de crier au loup en restant sur place le temps qu’ils nous mangent. Alors j’en suis arrivée à la conclusion qu’une révolution silencieuse, non violente et boycott serait la seule solution. J’en parle de + en plus autour de moi et ça commence à intéresser de + en + On fait comment ? On interpelle sur tous les réseaux nationaux et internationaux, et, si nous arrivons à être très nombreux, jour dit à heure dite, on coupe nos téléphones, nos télés, nos radios, nos ordis, on ne prend plus nos voitures et pendant 9 jours (1 week end et une semaine) on ne bouge plus de chez nous, on n’achète plus rien (on consomme ce qu’il y a dans nos placards et nos frigos), on n’utilise plus aucun service, on ne dépense plus un sous, on essaye de couper au max l’électricité (bouteilles de gaz et bougies) on peut se regrouper à plusieurs dans les appart et les maisons. Evidemment pour les personnels de santé ça ne sera pas possible pour tous. Pour ceux qui travaillent on exigera que les jours d’absence passent en congés payés. Après ça ça m’étonnerait qu’ils ne comprennent pas que NOUS SOMMES leur pouvoir et leur richesse, que SANS NOUS ILS NE SONT RIEN ET QU’ILS N’ONT RIEN. Et après, on fait comme les islandais : élections par tirage au sort, nouvelle constitution, etc—— Un lobbyiste, engagé il y a 5 ans pour la campagne de sarko et cette année pour celle de hollande (la même personne : cherchez l’erreur), à qui j’ai parlé de cette idée m’a dit que c’était la seule solution pour les mettre à terre. Alors je vous lance cet appel : si vous aussi vous pensez que c’est une belle et bonne idée, que vous êtes prêts à vous y investir, à diffuser à y participer, envoyer moi un mail sur le compte : labelleverte2012@gmail.com . Gandhi disait « soyons le changement que nous voulons voir dans le monde ». On commence quand ?

  34. Ceux qui gagnent dans la vie, souvent se perdent. Je veux dire qu’ils se perdent de vue. Perdent ce qu’ils sont vraiment. C’est un jeu suicidaire et criminel à la fois. Pour un qui gagne, combien vont perdre ?
    J’ai connu ça dans le monde agricole. Absorber l’autre avant d’être absorbé soi-même.
    J’ai choisi de ne pas jouer ce jeu là. Refusé la comédie du monde moderne autant que je le peux. Qu’est-ce que j’y gagne ? Pour reprendre l’idée de Valérie, être moi-même, sans doute et ce n’est pas rien. Choisir ma vie, le rythme de mes jours, la manière de cultiver mon jardin… Qu’est-ce que j’y perds ? A mes yeux, rien. Aux yeux des autres, les conventionnels (de l’agriculture et du reste), probablement suis-je un looser. « Les yeux des autres, on s’en fiche », aux yeux des autres, « je n’ai rien à prouver », comme l’écrit Léa. Souvent, je me suis même dit qu’un regard critique à mon endroit était en fait un compliment, dès lors il venait d’un acteur-clé du monde économique !
    Les défroqués du jeu social, pour reprendre l’image de Valérie, il y en a de plus en plus autour de moi, j’ai l’impression. Je crois qu’on ne se considère ni comme perdants, ni comme gagnants. On est dans la vie et c’est ça qui compte, au fond, non ?
    Pour ce qui est de la question « Que faire ? », au-delà de nos engagements « microscopiques » (qui sont certes cruciaux), ah si j’avais une réponse…
    J’aime assez bien l’idée formulée par Laurent, selon laquelle « toute révolution doit avoir lieu individuellement d’abord pour être ensuite effective collectivement ». Cette idée aussi, que des batailles ne débouchent pas forcément sur les résultats escomptés.
    Personnellement, je n’agis pas dans un souci d’efficacité tactique. Je n’attends rien de précis de mes modestes engagements. Je fais, parce que c’est essentiel à mes yeux, parce que ça me correspond. Il arrive que parfois, il en résulte quelque chose d’imprévu, quelque chose de plus beau que ce que j’espérais, à l’échelle « microscopique ». Une surprise de la vie, en somme, sans doute infime aux yeux des autres.
    Pour le macroscopique, par contre, je reste affligé par le cours du monde. Affligé et les bras trop courts, infiniment, et ça me ronge.
    Frédéric

  35. Bonjour,

    Vivre simplement afin que tous puissent simplement vivre.

    Nicole,

    Merci. Votre suggestion n’est pas mauvaise, c’est même exactement ce qu’il faudrait faire, mais tout le temps. Pas seulement quelques jours içi et là.

    Essoufflement. Les humains ont une fâcheuse tendance a vite être essoufflés. J’en sais quelque chose, mon remerciement tripaliumien était du a mon souffle infini. Nous partîmes a 200, nous nous retrouvîmes a 20. Avec l’aide des syndicats qui agitait la menace de fermeture complète de la boîte, afin que les moutruches reprennent vite le travail. Ouste dehors! 🙂 Pour avoir refusé de signer un formulaire de baisse de salaire, non justifié puisque l’entreprise faisait de tout temps de gros bénéfices. Ils ont encore bien pressé le citron, avec la sueur des salariés et ont fermé deux ans après. Entre temps certains salaires avaient été « remodelés » selon les faveurs du chef de service. Mes amies, Mme Pintos, du Portugal, Julienne, ma chère Julie, du Cameroun n’ont pas eu cette dernière chance … Exploitation au maximum!

    Plus récent. Bénévolat. Nous sommes parties a 25, nous nous retrouvons a 2. Les humains ne tiennent pas sur la longueur et la constance. Encore moins, s’il n’y trouve pas d’interêts personnels.

    Pour en revenir a votre idée, expliquer moi comment quelques jours de « ceinture » pourraient changer la face du monde? On fait le plein du frigo avant, et hop, on s’éloigne quelques temps des grandes surfaces! C’est du pareil au même, le commerce engrangera de toutes façons! A quoi cela sert il de couper son téléphone si c’est pour reprendre de plus belle après une « pause »? Pour le reste c’est itou!

    Ou en est le mouvement des indignés?
    Cela a t’il changé fait évoluer dans le bon sens?

    Je suis franche. Ou nous laissons comme cela est et dans quelques années nous serons tous puçés, surveillés, et totalement sous leur coupe, ou nous nous rebellons, a la manière que vous énumerer, avec les conséquences, de quoi attiser les haines de ceux qui ne veulent pas suivre, garder leur petit confort, et s’en suivra le chaos. Et ce chaos servira les « maîtres » pour imposer des lois de restrictions plus vite, et en arriver au résultat identique, surveillance, protection, pucage … Tant que 90% des estomacs ne crieront pas famine, le monde restera tel qu’il est. Avec des « maîtres », et des esclaves.

    On commence quand? Léa a déja commencé. Pas de portable, pas de télé, paye le peu de besoin en liquide, teuf teuf en urgence, lessive a la main, chauffage au bois, favorise local, potager, quand les vaches, les chevreuils, les limaces décident de ne pas le prendre pour terrain de jeux, fait tout gratuitement, de bon coeur. N’attend rien. Et remercie le ciel chaque jour de pouvoir encore voir le soleil se lever.

    Si la majorité faisait pareil …

    Bien a vous,

  36. Nicole,

    Je partage votre sentiment. Et je crois comme vous qu’il faut songer ensemble à quelque grande action collective, totalement différente de ce que nous connaissons. J’y ai déjà appelé ici, et je crois que nous y arriverons. Votre appel est donc une pierre, réelle, à l’édifice. Continuons à nous parler. Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  37. Léa

    j’ai répondu tout à l’heure à Nicole à l’adresse qu’elle a donnée (avant de découvrir votre message et celui de Fabrice), et je lui ai dit ma foi essayons, parce que je cherche moi aussi dans ma petite tête que et comment faire qui puisse un jour peut-être contribuer à convertir les révoltes individuelles en révolte collective. Moi aussi je suis échaudée, moi aussi j’en ai fait des grèves à m’en user les nerfs et des manifs à m’en user les pieds, et en vain parce que le rapport et la nature des forces en présence a totalement changé depuis l’invention de ces antiques formes de lutte.
    Je n’ose plus croire à grand-chose de ce côté-là, donc, et cependant j’attends confusément, dans le fond, qu’il se passe quelque chose au niveau collectif – quelque chose de bien, je veux dire. pas vous ?
    Alors il n’était pas possible de laisser passer le message de Nicole, sa saine colère et sa très simple proposition, sans au moins lui dire que j’étais prête à la relayer. Sinon je me ferais l’effet de n’être pas cohérente, et surtout d’être devenue cynique. Et ça, non.
    Bises
    Valérie

  38. la lecture du dernier rapport d’activité de l’institut aspen est effectivement intéressante, à commencer par le fait qu’il date de 2009!
    et que les sujets abordés n’ont absolument rien de partisan… c’est une perle
    Le changement de style de gouvernement ne semble pas amener de changement de fond, les points noirs commencent à s’accumuler et les réponses devront venir de ripostes sur le terrain sans manquer une occasion. L’état de grâce sera court!

  39. Merci, Nicole, pour cette piste d’action que je partage et que j’applique le plus souvent possible. Je suis partant pour y participer. J’ignore ce qu’il en sera de l’efficacité d’un tel boycott, encore une fois, je ne me pose pas ce type de question a priori, sinon je crois que je ne ferais rien ! Essayons, nous verrons, nous ajusterons si besoin, nous élargirons le mouvement, qui sait ?
    Frédéric

  40. A Léa,

    Je suis allergique au foin, mais s’il le faut je suis prêt à me faire désensibiliser. 😉

    René.

  41. Valérie, bonsoir, bonjour,

    Merci.

    « Je n’ose plus croire à grand-chose de ce côté-là, donc, et cependant j’attends confusément, dans le fond, qu’il se passe quelque chose au niveau collectif – quelque chose de bien, je veux dire. pas vous ?

    Pas vous? Tsss, tsss, Valérie, tu, tu. Merci. 🙂

    Individuel. Collectif. Pas de souci. Mais si c’est pour tenter de « bâtir » une voie nouvelle sur avec les braises de l’ancienne et que des idiots s’amusent a souffler dessus par intèrêts, sans moi …

    Bises,

  42. Chriss,

    Merci.

    « Les infos soit disant secrètes sont cachées au grand jour, et elles sont innombrables.
    Amusons-nous simplement à les relier entre elles, et tout d’un coup le paysage change, on est dans un tout autre monde.
    Pour cela, il suffit d’aller les chercher. »

    Chris, si des infos « secrètes » sont mises au grand jour, c’est que certains le veulent bien. Comprenne qui voudra!

    Cordialement,

  43. René,

    A nous deux! Cher René. 🙂

    Magnifique don de soi.
    Et sans même voir la « bête »
    Du haut de chez moi
    Espère apercevoir une meulette

    Le mot meulette désigne aussi un estomac de morue. Vous nous voyez la dedans? 😉

    Pardon a ceux qui n’ont pas compris que c’était de l’amour, humour … et l’ humour est salvateur. L’amour pour autrui aussi!

    Marie, merci,

    Non, non, René et moi ne cultivons qu’une varièté.

    http://www.flickr.com/photos/8989278@N03/2667935635/

    Amitiés,

  44. Léa

    Vous — pardon, tu oublies qu’il t’a fallu du temps pour abandonner ce « madame Quilis » qui me donnait des boutons tellement j’avais l’impression que tu te moquais de moi 🙂
    Et puis un jour j’ai compris que non. Je ne sais plus si c’est avant ou après le passage à « Valérie ».

    Pour les braises de l’ancienne voie, pas d’inquiétude, j’ouvre l’œil. De toutes façons, pour moi — comme pour toi, n’est-ce pas ? — l’ancienne voie est tellement bien grillée qu’il n’est pas de retour possible.

    Bises à toi
    Valérie

  45. A Léa

    Mon commentaire a disparu — sans doute le quota hebdomadaire — donc je recommence :

    J’y disais que vous — oups — que tu oubliais qu’il t’a fallu longtemps pour abandonner ce « madame Quilis » qui me donnait l’impression que tu te moquais de moi. Enfin, moi j’ai trouvé ça long, très long.
    Et puis un jour, je ne sais plus quand ni comment, j’ai compris que non, que tu ne te moquais pas. Ouf.

    Pour ce qui est de la voie ancienne, pas d’inquiétude : j’ouvre l’œil, et de toute façon elle est tellement bien grillée pour moi — comme pour toi n’est-ce pas ? — que tout retour est impossible. Condamnée à continuer je suis. Si quelque chose de collectif me semble pouvoir aller dans le même sens, je suis prête à essayer. Mais pas de dogme, et dans la vigilance, toujours.

    Bises à toi.
    Valérie

  46. Bonjour,

    Valérie,

    « De toutes façons, pour moi — comme pour toi, n’est-ce pas ? — l’ancienne voie est tellement bien grillée qu’il n’est pas de retour possible. »

    Oui, les « compteurs » qui sont tous au rouge écarlate, sont a remettre au vert éclatant.

    Ce n’est pas pour rien que le vert est symbole du calme, de la nature. Il porte aussi la générosité et la bienveillance. Le vert représente la régénération de l’âme, la charité, la sagesse.
    Il représente légitimement la nature et l’eau.
    Le vert est donc manifestation de l’Amour et de la Sagesse divine dans la création, origine de la vie, donc beauté, jeunesse, vigueur, force vitale. Il s’identifie à la régénération de la nature et aussi à la régénération spirituelle.

  47. 🙂

    La mort du jardinier n’est rien qui lèse un arbre. Mais si tu menaces l’arbre, alors meurt deux fois le jardinier.

    Antoine de Saint-Exupéry

    Valérie. Je ne me moque de nul, ce n’est pas dans mon petit carnet de valeurs. Je taquine, mais ce n’est jamais bien méchant, et derrière le clavier, le sourire est présent.

    Belle journée a toutes et tous,

    PS. Je ne voudrais pas faire la « chieuse », mais Fabrice NicoliMo, qui est ce?

    :)))

  48. Nicole, oui, nous avons tous les moyens et des idées – absolument démocratiques (et l’écologie ne peut être que démocratique à mes yeux, là où toute vie – naturelle ! – est méconnue, ne sera jamais maîtrisée ni jugée par aucune science, aucun savoir abstrait, ni aucun être -, et est nécessaire, irremplaçable) ! Et cela peut basculer. Et je suis complètement avec vous.

    C’est de « nous » dont « ils » ont aussi peur. Et vous avez sans doute aussi entendu cette vidéo d’un agent bancaire du Crédit agricole qui l’avouait.

    Chaque jour est un jour de plus dans cette lutte, cette voie qui va mûrir, je le souhaite. Et merci d’avoir re-souligner le tirage au sort (oui, oui), une nouvelle Constituante qui doit non seulement organiser les pouvoirs et leur exercice, mais lutter contre leurs ABUS – inhérents (Chouard), ou les nôtres, consubstantiels à toute vie confiante ou trébuchante. Sans parler de tout ces objets, ces habitudes qui nous encombrent, qui nous asservissent dont nous n’avons NUL BESOIN.

    Je n’ai pas repris les mots précédents de Laurent Fournier dans mon premier commentaire ici (doublé désormais ?), sur « le cynisme et l’efficacité », mais je réfléchis autrement que lui ces notions, et nous pouvons les méditer salutairement, chacun, je crois.

    Du rationalisme qui enorguillit tant l’Occident et semble vouloir gagner le monde, et qui FAIT DE TOUT : OBJET, à la négligence de l’étape suivante et nécessaire de remise en contexte ou perspective (relation au reste, DESOBJECTIVATION complète – essentielles, si essentielles, pouvant friser l’aveu d’ignorance – pas forcément triste : harmonie du monde, équilibre – sans nos prérogatives intellectuelles), nous en sommes aujourd’hui à ce qui serait le « mieux », sorte de « bilan relatif » aux prétentions supérieures mais oublieux, partiel pour ne pas dire minimal, et finalement et bassement ramené à une évaluation de coût en terme d’argent… N’importe quoi, minable, bidon, illusoire, trafiqué, sinistre et délétère.

    L’efficacité reste une valeur, pour moi, à condition de savoir de quoi nous parlons : qu’est-ce qui est vraiment bien, bon, qu’est-ce qui est vraiment mal, de quoi avons-nous vraiment besoin, quelle marges et limites sont corollaires, de doute, d’expérimentation, de création a-morale, de liberté…

    Le monde d’aujourd’hui secrète à chaque seconde du mal et du malheur, et nous les négligeons dans nos petits calculs de boutiquiers quotidiens. Et nous semblons n’avoir plus aucune prise, aucun pouvoir, en plus de notre négligence permanente.

    Le non est possible, l’arrêt. N’arrête-t-on pas le mal lorsqu’il est identifié ? N’est-ce pas ainsi que tout temps une société digne de ce nom a agi ?

    Une lecture récente d’un jeune permaculteur français m’a permis de voir plus clair dans ma propre réflexion (mais c’est mon maigre chemin) : à l’origine des sociétés humaines, il semble qu’il y ait justement accord autour des définitions du BIEN et du MAL. La religion prend alors les rênes (et le pouvoir), alliée aux chasseurs (L. Mumford). Depuis, l’Histoire… la mort de Dieu, pour certains, et nos dérives pseudo-rationnalistes quasi-totales. Je prenais personnellement distance avec « l’utilité » tant elle me semble l’argument numéro un du libéralisme et néo-lib., arrogant de ses « résultats ». Nous n’en sommes plus là depuis, et l’inutile comme l’utile, destructeurs prédominent. L’efficacité ne rime pas forcément avec cynisme… telle est ma modeste conclusion, et nous avons des besoins auxquels il faut répondre, auxquels nous savons répondre. Tout à revoir, cependant !!! ou se dépouiller vers une sorte de nudité chaleureuse et réconciliée, avec la nature et nos besoins essentiels.
    (Pour autant, trouvé chez Voyer Jean-Pierre, une remarque à partir de Polanyi, outrepassant la notion de « besoin » et qui m’a ré-éveillée : le besoin aurait été créé par le capitalisme, selon le chantre de « la vie humaine comme cérémonie »…)

    Quand au déclenchement d’un vaste et complet retournement, je suis logiquement dubitative sur le déclic, notamment individuel ou même petit collectif (des chefs ?). Un gros souffle qui prend, Chouard parle de « virus »… et j’y oeuvre (on l’aura constater ici, où je me répète souvent – J’ai noté à ce propos que l’adresse du blog de Chouard fait systématiquement échouer mes commentaires à Planète ! De ces spams ?). Je souhaite, comme la pomme tombe à maturité, la terre tourne en un petit jour, la révolution par elle-même : et selon ma leçon toute shakespearienne : « l’essentiel, c’est d’être prêt ». Que cela vienne de chacun, stop, un moment, ça y est !

    Avec un peu de recul historique, la question de la violence s’avère nodale : même quand elle n’est pas présente, les pouvoirs politiques, pour ne parler que d’eux, ont toujours su l’instiller, la faire surgir, et la faire endosser à leur adversaire, alors même que la colère de celui-ci était sans débordement, et pour allumer le feu des hostilités sanglantes. Et de quelles armes disposent-ils aujourd’hui ?

    L’histoire de la Commune, avec des « salauds » comme Thiers est terrible… (et des établissements scolaires portent son nom !)

    Et mille penseées à l’éleveuse de vaches du Limousin, mille courages à elle. Notre société est impitoyable.

    Je crains qu’aujourd’hui, celui qui ne fait pas de profit d’argent (pour lui-même, ou pour les autres !), ne raisonne gains, et surtout matériels, N’AIE LE DROIT DE VIVRE. Du jamais vu, du jamais organisé socialement à ce point, sous couvert de bienséance, en plus, et au temps où nous savons faire tant de miracles efficaces (soit, se passer du travail indispensable et continu) ! Saleté de plus-value ? (Jacques Langlois, Qu’est-ce que le pouvoir politique / P. Clastres ?) Délire et peur. Tant et tant…

  49. Florence, l’efficacite sans le cynisme… Vous avez mille fois raison, c’est la seule chose vraiment importante a faire aujourd’hui. Je ne voulais pas opposer ces valeurs en tant que telles, mais je suis persuade que l’efficacite telle que nous la propose la technique moderne (et son representant chimiquement pur, l’ordinateur) est faite a 99% de cynisme. Retirez pour un moment l’aspect moral de ce concept, et observez comment tout dans l’ordinateur est ramene a des index et a des codes (Google n’est qu’un index tres astucieux, et la compression et la cryptographie peuvent se ramener a des methodes d’indexation sophistiquees) et ce que nous faisons lorsque nous travaillons avec un ordinateur, comment nous agissons sur la realite et sur la vie par ces « index magiques » interposes… Si le cynisme avait une materialite, ca serait celle-la !

    Donc, « l’efficacite sans le cynisme », oui, c’est sans doute une voie vers un vrai remede !

  50. Florence, je pensais justement à vous ce matin, reprenant depuis le début la lecture de L’Empire du bien (P. Muray), que j’avais interrompue.
    Tout y est, magistralement et furieusement cloué sur le papier. C’est juste devenu bien pire, mais comme Muray avait saisi la logique, il le savait en l’écrivant (1991).

    En vrac :

    « Voilà où nous en sommes exactement : à nous contenter de ce qu’on nous donne. A désirer ce qu’on nous permet. A nous intéresser à ce qu’on nous dévoile. A regarder ce qu’on nous montre. […]
    Le projet thérapeutique a triomphé. Seul notre argent, il y a encore dix ans, intéressait les vampires ; depuis, les écrous se sont resserrés : maintenant, c’est nous tout entiers, du bulbe aux tripes, qu’ils avalent, tout notre avenir, notre santé, aussi bien mentale que physique. […] Le terrorisme du bien-être est l’une des ultimes tortures que pouvait encore inventer, afin de se croire un peu vivant, un monde qui a senti retomber sur lui la paix des cimetières consensuels. »

    « A chaque siècle son Tartuffe. Le nôtre a un petit peu changé. Il s’est élargi, étoffé. Il est membre fondateur de plusieurs SOS-Machin, il a fait les Mines ou l’ENA, il vote socialiste modéré, ou encore progressiste-sceptique, ou centriste du troisième type. Il peut se révéler poète à ses heures, même romancier s’il le faut, mais toujours allégorique, lyrique poitrinaire aujourd’hui comme il a été stalino-lamartinien vers les années 60-70, sans jamais cesser d’être langoureux. […] Plus que jamais « faux monnayeur en dévotions » (Molière), sa « vaine ostentation de bonnes oeuvres » (encore Molière) ne l’empêche pas, bien au contraire, « d’en commettre de mauvaises » (Molière toujours). Partisan du Nouvel Ordre Américain, ça tombe sous le sens, c’est-à-dire de la quatrième grande attaque de Réforme à travers les siècles (après Luther, après 89-93, après Hitler), il ne comprend pas les réticences de certains envers les charmes protestants. Sa capitale idéale est Genève, bien sûr […]. Il peut apparaître aussi bien racheteur frénétique d’entreprises, graisseur de pattes, corrupteur d’élus, vendeur d’armes chimiques, que titulaire d’une chaire d’éthique à la Harvard Business School, où il démontrera à longueur de cours que la morale, le management et la communication sont la même face de la même médaille admirablement vaselinée.  »

    Enfin :

    « Tous les cerveaux sont des kolkhozes. l’Empire du Bien reprend sans trop les changer pas mal de traits de l’ancienne utopie, la bureaucratie, la délation, l’adoration de la jeunesse à en avoir la chair de poule, l’immatérialisation de toute pensée, l’effacement de l’esprit critique, le dressage obscène des masses, l’anéantissement des masses sous ses réactualisations forcées, l’appel kitsch au sentiment contre la raison, la haine du passé, l’uniformisation des modes de vie. Tout est allé vite, très vite. Les derniers noyaux de résistance s’éparpillent, la Milice des Images occupe de ses sourires le territoire. »

    Bonne journée tout de même
    Valérie

  51. Fabrice,

    Bravo pour cette article et sa pertinence. Grâce à celui-ci, non diem perdidi.

    L’ensemble m’enjoint à penser que nous n’en n’avons pas fini avec les chemtrails.

    D’autant que l’on se souviendra, le cas échéant, qu’à la question posée concernant iceux, Corinne Lepage a répondu: « Joker ». (L’équivalent de « sans commentaires ».) Elle manqua, de toute évidence,de l’honnêteté caractérisant le chef du parti écologiste serbe ayant mis son gouvernement en demeure de cesser les épandages létaux, à l’instar -dans une moindre mesure toutefois- qu’un député italien.

    Les lendemains déchantent et nous aussi…

    GDC

  52. Merci Fabrice pour ta pertinence et ta pedagogie.

    N’oublions jamais, JAMAIS!

    En 1942, alors que toute l’Europe ou presque est a la botte du regime nazi, qu’est ce qui pouvait faire penser que Maurice Kriegel Valrimond, alors détenu a la prison de Fresne, signerai avec Leclerc et Von Scholtitz la redition de Paris en 1944?

    Qu’est ce qui pouvais faire penser le soir du 6 février 1934 , alors que la France était casi toute acquise à l’extrème droite, que le front populaire l’emporterait et qu’on irait même octroyer 15 jour de congés payés aux ouvriers!

    Ca aurait alors paru totalement surrealiste , impensable! Et pourtant… Mais ca ne c’est pas fait tout seul, il a fallu se battre et il faudra encore se battre! Sachez que cette mondialisation a deja fait des millions de morts. Mais comme ce sont des enfants , des africains des indiens ou des chinois, bien sur on s’en fout… Mais paut etre pas tout le monde. Sachez que des batailles sont engagées sur de nombreux fronts; la solidarité, l’écologie, l’économie, les libertés etc. il faut se battre sur tous les fronts, et tenir…TENIR.
    Merci Fabrice, on continue!
    Christian Revert

  53. Fabrice,

    Nous parlions notamment de culture tout à l’heure…
    Voici un bouquin d’un ami, Jérémie Piolat, que je trouve très intéressant.
    Désolé de t’écrire par « planète sans visa » mais je n’ai pas ton adresse électronique !
    Amitiés
    Philippe
    ________
    ==> http://www.youtube.com/watch?v=FLRmtzieKeg&feature=youtu.be

    PUDDING avec Jérémie Piolat :
    ==> http://vintage.novaplanet.com/node/56058

    Pourquoi les Français ne dansent-ils plus ?
    Invité : Jérémie Piolat. Ce soir ou jamais, 10 avril 2012
    ==> http://rutube.ru/video/f282e4eda3b09cd3e3dfe538b4fbdc1f/

    Livre : « Portrait du colonialiste » L’effet boomerang de sa violence et de ses destructions
    ==> http://www.amazon.fr/Portrait-colonialiste-boomerang-violence-destructions/dp/2359250507

    Par Gisèle Felhendler ==> http://www.npa2009.org/content/%C2%AB%C2%A0portrait-du-colonialiste-leffet-boomerang-de-sa-violence-et-de-ses-destructions-j%C3%A9r%C3%A9mie

    Le génie collectif ==> http://www.lesarkophage.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=83&PHPSESSID=e180d4cb3b6231c318b91b2dede7a4a6

    Intervention au Forum Mondial de la Pauvreté – Portrait Du Colonialiste Livre ==> http://www.youtube.com/watch?v=6vNElO9D0vI

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