Mais ou et donc or ni car ? (Mais où est donc Ornicar ?)

Je me prépare – même pas vrai – à aller discourir au Sénat tout à l’heure. En attendant, je vous conseille la lecture d’un papier de Libération ce matin (http://www.liberation.fr). Son titre est assez explicite (Mais où est donc passé le Grenelle ?), mais le contenu est encore meilleur. Involontairement meilleur. Car les mêmes, à Libération ou ailleurs, qui ont tant contribué à faire monter la sauce médiatique, s’étonnent désormais, l’air innocent, que le soufflé soit retombé.

Prenons ça pour de l’humour décalé, et goûtez plutôt ce commentaire recueilli auprès d’un certain Jean-Louis Borloo, amuseur public au mieux de sa forme : « Attendez… le Grenelle a sa logique. Les acteurs ont travaillé dans des groupes pour déterminer des objectifs ; les opérateurs doivent désormais se mettre en synergie. Il se peut que certains acteurs soient opérateurs, mais pas tous. Par exemple, France Nature Environnement est consulté sur les OGM mais pas sur la rénovation thermique des bâtiments publics ».

Ne peut-on parler, mais je vous laisse juges, de chef d’oeuvre de la novlangue bureaucratique ? « Il se peut que certains acteurs soient opérateurs, mais pas tous ». N’est-ce pas proprement sublime ? Gravement, et bravement, les journalistes de Libération s’interrogent sur le suivi – cela doit durer cinq ans – des « comités opérationnels ». Rendez-vous plus tard, quand on sera grands et réellement méritants. Rendez-vous dans une autre vie !

7 réflexions sur « Mais ou et donc or ni car ? (Mais où est donc Ornicar ?) »

  1. pfff… et voilà comment on finit par ne plus acheter ni le monde, ni Libé et consorts. Il en reste quand même, un Courrier international par-ci, un La Décroissance par là, mais surtout Terre Sauvage, Terre et Humanisme, la Hulotte… et les petits clandestins qu’il faut chercher (l’âge de faire, les renseignements généreux…).
    Voilà comment on finit par ne plus se battre contre, mais se battre sans, à côté, pour quelque chose. Mais pour ça, faut pas être journaliste. Et comme on a besoin de journalistes comme vous, alors, ma foi, continuez à nous mettre en colère, plus on s’énerve, plus on est actif dans nos chaumières, on colporte, on dissémine, on sème. D’amour.

  2. fabrice, je n’ai pas réussi à me désengagée et je ne pourrai pas venir cet ap, mais j’ai passé le message depuis deux jours à pas mal d’amis parisiens…tu nous raconteras, ça risque d’être folklo ! merci de citer l’âge de faire valérie, c’est un très bon papier !

  3. Fabrice doit être au sénat à l’heure actuelle. je me suis dit quej’allais regarder la télé exceptionnellment cet aprem sur LCP pour voir le compte rendu de cette réunion mais je pense , vu les participants, que ce sera du même style que ce que dénonce Fabrice et que ça va m’énerver.
    en tout cas, quand même , comme dit Valérie , ça se dissémine car hier soir OXFAM organisait la projcetion de « We feed the world’ à lille et on a été débordé par le monde! bon c’était une petite salel qui était réservée ne pensant pas attirer la foule et tout compte fait……. il a fallu refuser pas mal de personnes !
    sinon, je ne suis pas étonnée de cette lenteur du grouvernement. il peut faire une loi rapidement pour le bouclier fiscal mais faut attendre plusieurs mois voire années pour l’environnement…….

  4. que les journalistes fassent les étonnés n’est pas étonnant non plus , et ensuite ils s’étonnent que les étudiants en gréve se méfient d’eux !

  5. Un autre film (pas vu encore) dans la veine de We feed the world : Notre pain quotidien de Nikolaus Geyrhalter, sur l’industrie alimentaire… à suivre

  6. bonjour
    je l’ai déjà vu, il était sorti à peu prés en même temps que we feed the world, un peu dommage d’ailleurs car du coup on en parle peu. si mes souvenirs sont bons, il y a peu de commentaires, des images , trés dures parfois avec la naissance des poussins dans un élévage industriel entre autres. ayant vu les deux films presque en même temps, je dirais que les images y sont plus dures (tout en étant la réalité) et on y voit plus les personnes bossant dans ces entreprises qui jettent par exemple les poussins hors normes dans une poubelle d’un geste complétement automatisé

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