Annie n’aime pas les sucettes (ni la Légion d’Honneur)

J’ai une très grande affection pour Annie Thébaud-Mony. Directrice de recherche – honoraire – à l’Inserm, elle mène inlassablement des combats à mes yeux cruciaux. Pour le désamiantage en France du Clemenceau. Contre la destruction d’un village d’Intouchables en Inde par Michelin. Pour la reconnaissance des dizaines de cancers du rein de l’entreprise martyre Adisseo (Allier). Contre le traitement inhumain infligé chez nous aux sous-traitants du nucléaire. Tant d’autres. J’ai l’honneur de participer avec elle à l’association Henri Pézerat (ici), du nom de celui – que je chéris tant – qui fut son compagnon jusqu’à sa mort en 2009. Et voilà qu’on vient de lui balancer la Légion d’Honneur.

L’affaire est tragi-comique. Une ministre se réclamant de l’écologie – Cécile Duflot – ne trouve rien de mieux à faire, quelques semaines après son entrée au gouvernement, que de distribuer des breloques par poignées (ici). Comment diable oser pareille chose ? Moi, j’en suis resté à la détestation définitive des décorations d’État, qui abaissent et avilissent même ceux qui les reçoivent. J’en suis resté à Benjamin Péret, surréaliste quand ce mot avait un sens. Dans son merveilleux Mort au vaches et au champ d’honneur, il écrit ceci : « La bouche revint alors près de moi et me dit : “Quelle poésie ! Et ça t’amuse, imbécile ? Je peux faire des vers de cette espèce toute la journée. Je me contente d’en écrire chaque année au 14 juillet et je les envoie au Président de la République. C’est pourquoi l’on m’a décorée de la Légion d’honneur comme une saucisse empaillée”».

Du même Péret, ce poème de 1929, paru dans le tome 12 de La Révolution Surréaliste, et qui s’appelle La loi Paul Boncour.

Partez chiens crevés pour amuser les troupes
et vous araignées pour empoisonner les ennemis
Le communiqué du jour rédigé par des singes tabétiques annonce
le 22e corps d’armée de punaises
a pénétré dans les lignes ennemis sans coup férir
À la prochaine guerre
les nonnes garderont les tranchées pour le plus grand plaisir des rengagés
et pour se faire trouer l’hostie à coup de balai
Et les enfants au biberon
pisseront du pétrole enflammé sur les bivouacs ennemis

Pour avoir hoqueté dans ses langes
un héros de trois mois aura les mains coupées
et la légion d’honneur tatouée sur les fesses

Tout le monde fera la guerre
hommes femmes enfants vieillards chiens chats cochons
puces hannetons tomates ablettes perdrix et rats crevés
tout le monde

Des escadrons de chevaux sauvages
d’une ruade chasseront les canons de l’adversaire
et quelque part la ligne de feu sera gardée par des putois
dont l’odeur conduite par un vent propice
asphyxiera des régiments entiers
mieux qu’un pet épiscopal
Alors les hommes qui écrasent les sénateurs comme une crotte de chien
se regardant dans les yeux
riront comme les montagnes
obligeront les curés à tuer les derniers généraux avec leurs croix
et à coups de drapeaux
massacreront les curés comme un amen

Donc, Duflot. Qui ose décorer Annie Thébaud-Mony. Mais Annie ne veut pas. Elle explique ci-dessous pourquoi. Merci à Jean-Paul Brodier, de Metz, pour son aide technique.

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Fontenay-sous-Bois, le 31 juillet 2012

Madame Cécile Duflot
Ministre de l’égalité, des territoires et du logement
Hotel de Castries
72 rue de Varenne – 75 007 Paris

Madame la ministre,

Par votre courrier du 20 juillet 2012, vous m’informez personnellement de ma nomination au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur et m’indiquez que vous êtes à l’origine de celle-ci. J’y suis très sensible et je tiens à vous remercier d’avoir jugé mon activité professionnelle et mes engagements citoyens dignes d’une reconnaissance nationale. Cependant – tout en étant consciente du sens que revêt ce choix de votre part – je ne peux accepter de recevoir cette distinction et je vais dans ce courrier m’en expliquer au près de vous.

Concernant mon activité professionnelle, j’ai mené pendant trente ans des recherches en santé publique, sur la santé des travailleurs et sur les inégalités sociales en matière de santé, notamment dans le domaine du cancer. La reconnaissance institutionnelle que je pouvais attendre concernait non seulement mon évolution de carrière mais aussi le recrutement de jeunes chercheurs dans le domaine dans lequel j’ai travaillé, tant il est urgent de développer ces recherches. En ce qui me concerne, ma carrière a été bloquée pendant les dix dernières années de ma vie professionnelle.

 Je n’ai jamais été admise au grade de directeur de recherche de 1e classe. Plus grave encore, plusieurs jeunes et brillant.e.s chercheur.e.s, qui travaillaient avec moi, se sont vu.e.s fermer les portes des institutions, par manque de soutien de mes directeurs d’unité, et vivent encore à ce jour – malgré la qualité de leurs travaux – dans des situations de précarité scientifique. Quant au programme de recherche que nous avons construit depuis plus de dix ans en Seine Saint Denis sur les cancers professionnels, bien que reconnu au niveau national et international pour la qualité scientifique des travaux menés, il demeure lui-même fragile, même s’il a bénéficié de certains soutiens institutionnels.

 J’en ai été, toutes ces années, la seule chercheuse statutaire. Pour assurer la continuité du programme et tenter, autant que faire se peut, de stabiliser l’emploi des jeunes chercheurs collaborant à celui-ci, il m’a fallu en permanence rechercher des financements – ce que j’appelle la « mendicité scientifique » – tout en résistant à toute forme de conflits d’intérêts pour mener une recherche publique sur fonds publics. Enfin, la recherche en santé publique étant une recherche pour l’action, j’ai mené mon activité dans l’espoir de voir les résultats de nos programmes de recherche pris en compte pour une transformation des conditions de travail et l’adoption de stratégies de prévention.

 Au terme de trente ans d’activité, il me faut constater que les conditions de travail ne cessent de se dégrader, que la prise de conscience du désastre sanitaire de l’amiante n’a pas conduit à une stratégie de lutte contre l’épidémie des cancers professionnels et environnementaux, que la sous-traitance des risques fait supporter par les plus démunis des travailleurs, salariés ou non, dans l’industrie, l’agriculture, les services et la fonction publique, un cumul de risques physiques, organisationnels et psychologiques, dans une terrible indifférence. Il est de la responsabilité des chercheurs en santé publique d’alerter, ce que j’ai tenté de faire par mon travail scientifique mais aussi dans des réseaux d’action citoyenne pour la défense des droits fondamentaux à la vie, à la santé, à la dignité.

 Parce que mes engagements s’inscrivent dans une dynamique collective, je ne peux accepter une reconnaissance qui me concerne personnellement, même si j’ai conscience que votre choix, à travers ma personne, témoigne de l’importance que vous accordez aux mobilisations collectives dans lesquelles je m’inscris. J’ai participé depuis trente ans à différents réseaux en lutte contre les atteintes à la santé dues aux risques industriels.

  Ces réseaux sont constitués de militants, qu’ils soient chercheurs, ouvriers, agriculteurs, journalistes, avocats, médecins ou autres… Chacun d’entre nous mérite reconnaissance pour le travail accompli dans la défense de l’intérêt général. Ainsi du collectif des associations qui se bat depuis 15 ans à Aulnay-sous-bois pour une déconstruction – conforme aux règles de prévention – d’une usine de broyage d’amiante qui a contaminé le voisinage, tué d’anciens écoliers de l’école mitoyenne du site, des travailleurs et des riverains. Ainsi des syndicalistes qui – à France Télécom, Peugeot ou Renault – se battent pour la reconnaissance des cancers professionnels ou des suicides liés au travail. Ainsi des ex-ouvrières d’Amisol – les premières à avoir dénoncé l’amiante dans les usines françaises dans les années 70 – qui continuent à lutter pour le droit au suivi post-professionnel des travailleurs victimes d’exposition aux cancérogènes. Ainsi des travailleurs victimes de la chimie, des sous-traitants intervenant dans les centrales nucléaires, des saisonniers agricoles ou des familles victimes du saturnisme.

 Tous et chacun, nous donnons de notre temps, de notre intelligence et de notre expérience pour faire émerger le continent invisible de ce qui fut désigné jadis comme les « dégâts du progrès », en France et au delà des frontières du monde occidental. La reconnaissance que nous attendons, nous aimerions, Madame la ministre, nous en entretenir avec vous. Nous voulons être pris au sérieux lorsque nous donnons à voir cette dégradation des conditions de travail dont je parlais plus haut, le drame des accidents du travail et maladies professionnelles, mais aussi l’accumulation des impasses environnementales, en matière d’amiante, de pesticides, de déchets nucléaires et chimiques…

 Cessons les vraies fausses controverses sur les faibles doses. Des politiques publiques doivent devenir le rempart à la mise en danger délibérée d’autrui, y compris en matière pénale. Vous avez récemment exprimé, à la tribune de l’Assemblée nationale, votre souhait d’écrire des lois « plus justes, plus efficaces, plus pérennes. En qualité de Ministre chargée de l’Egalité des territoires et du logement, vous avez un pouvoir effectif non seulement pour augmenter le nombre des logements mais légiférer pour des logement sains, en participant à la remise en cause de l’impunité qui jusqu’à ce jour protège les responsables de crimes industriels. En mémoire d’Henri Pézerat qui fut pionnier dans les actions citoyennes dans lesquelles je suis engagée aujourd’hui et au nom de l’association qui porte son nom, la reconnaissance que j’appelle de mes vœux serait de voir la justice française condamner les crimes industriels à la mesure de leurs conséquences, pour qu’enfin la prévention devienne réalité.

Pour toutes ces raisons, Madame la ministre, je tiens à vous renouveler mes remerciements, mais je vous demande d’accepter mon refus d’être décorée de la légion d’honneur. Avec l’association que je préside, je me tiens à votre disposition pour vous informer de nos activités et des problèmes sur lesquels nous souhaiterions vous solliciter.

Je vous prie d’agréer, Madame la ministre, l’expression de ma reconnaissance et de
mes respectueuses salutations

Annie Thébaud-Mony

 

37 réflexions sur « Annie n’aime pas les sucettes (ni la Légion d’Honneur) »

  1. Chapeau bas, madame Thébaud-Mony ! Henri Pézerat peut être fier de vous.

    Nous attendons tous avec une impatience non feinte la réponse de notre chère ministre du logement. Nul doute qu’elle devrait valoir son pesant de mélasse, comme disait ma grand-mère…

  2. Enfin quelqu une de normale au contraire qui pense ce qu elle dit qui fait ce qu elle dit, chapeau, jolie coup de pied au cul des politiques pour qu ils faces enfin réellement des choses efficaces intelligentes utiles et salvatrices

  3. Suite à ma visite sur le passionnant site de l’association Henri Pézerat, je suis tombé par hasard sur cet article relatant le récent décès de Mr Masazumi Harada.

    Comme Henri Pézerat, cet homme s’est battu pendant un demi-siècle pour faire valoir les droits des victimes de la catastrophe industrielle de Minamata au Japon. (voir lien ci-dessous)

    Par ses superbes images, le photographe W. Eugène Smith a grandement contribué, lui aussi, à la sensibilisation de l’opinion publique mondiale sur les effets de la terrible pollution au mercure de la baie de Minamata. Smith faillit même y perdre la vue après avoir été tabassé par des employés de la société responsable de cette pollution.

    Depuis 1932, la sinistre compagnie Chisso y déversait illégalement de nombreuses substances chimiques, provocant de terribles malformations sur les enfants nés quelques années plus tard.

    Sa très célèbre photo « Le Bain de Tomoko » est devenue une icône du photojournalisme. http://photo-20eme-siecle.blogspirit.com/18_tomoko_dans_son_bain/

    http://www.asso-henri-pezerat.org/asides/masazumi-harada-defenseur-des-victimes-de-minamata-est-mort/

  4. Bonsoir, bonjour,

    Merci Fabrice.

    Merci, et bravo Madame.
    Je vous décerne la plus belle des médaille. Une modeste feuille de houx. Elle tient toute seule, n’est pas fabriquée en Chine, et pas besoin de passer par les salons des courbettes.
    En plus quand on sait qui a créeeee (mince ne sais jamais combien de éééé, scusez,) cette croix …

    😉

    Bien a vous.

  5. Lettre impressionante, remarquable par son approche pedagogique, constructive et non personelle. Reste a voir si la ministre, et au-dela d’elle, ses collegues et le reste de l’appareil de l’Etat, sont suffisament competents pour en tirer des consequences pratiques et faire courageusement leur travail. Si oui, alors ca valait la peine de refuser la decoration. Si non, alors ca n’avait de toute facon pas de sens de l’accepter de tels pantins…

  6. Il y a les rares « scientifiques » comme Mme Thébaud, mais il y a aussi tous les autres, qui soit, ignorants des « dégâts du progrès », soit complices du soi-disant progrès avalent à grandes louches la soupe concoctée par les industriels avides de profits, comme tous ces chercheurs « découvreurs-inventeurs » du Roundup de Monsanto; tout comme jadis les Cousteau qui nous envoyaient des belles images de mérous ébahis devant ces hommes grenouilles, mais qui en cachette cherchaient le moyen de mieux exploiter les océans et la ressource halieutique. On voit le résultat aujourd’hui.

    On ne peut que pleurer quand on voit ces « scientifiques-chercheurs-ingénieurs » sauter de joie devant le succès de la sonde Curiosity qui a coûté des milliards de dollars pour nous envoyer depuis Mars des infos qui en fin de compte serviront uniquement à mieux exploiter « scientifiquement » les dernières maigres ressources terrestres restantes.

    Pendant ce temps la planète bleue se meure lentement, mais sûrement. Le plus dramatique dans tout cela, c’est il y aura sûrement des familles dans lesquelles les parents incrédules, subjugués par l’exploit scientifique, diront à leurs petits gamins éblouis par cette prouesse technologique  » tu vois, mon petit, ça c’est le progrès de la science et de l’intelligence humaine » Sauf que les « petits », si ils arrivent sains de corps à l’âge adulte, ne savent pas encore qu’un nouveau pas en arrière pour l’humanité vient d’être franchi…

  7. Rares sont ceux qui refusent d’attacher ce petit bouton rouge au coté de leur habit, « preuve » de leur immense dévouement à la nation, chapeau bas, Madame.

  8. Très beau refus, la liberté de refuser a même un certain pouvoir.

    Nous sommes classiquement dans une situation où le décorateur veut récupérer une partie de la popularité du décoré, c’est très intéressé comme décoration. Le sens de l’honneur est plus important que la légion, bravo madame !!!

    Cela m’évoque la tentative de récupération de la popularité de Camus par Sarkozy qui voulait le « panthéoniser », très beau refus de la fille de Camus, en zappant j’étais tombé sur ce moment de grace et poésie dans un journal TV (20h00 de France 2)

  9. « Donc, Duflot. Qui ose décorer Annie Thébaud-Mony. »

    C’est son rôle.

    On pourrait aussi voir cela aussi plutôt positivement pour une fois de l’avoir désignée pour son combat, libre à la chercheuse de refuser cette décoration servile je suis d’accord, lui ouvrir une brèche, et lui permettre ainsi de faire parler d’elle et de ces problèmes graves.

    Et c’est ce qui se passe, l’information de son refus est relayée un peu partout.

  10. Ce sera en effet intéressant de connaître la réponse de Cécile Duflot.

    Soit elle prend ce refus comme un camouflet, feignant d’ignorer que Annie Thébaud-Mony a déclaré expressément qu’il n’était pas dirigé contre elle.

    Soit elle prend la question à bras le corps, et rend justice, autrement que par un dérisoire hochet, à la TOTALITÉ de son travail et du travail de tous les autres, associatifs, jeunes chercheurs, et autres lanceurs d’alerte comme l’y invite cette lettre magnifique.

    Un fameux coup de balai, une belle action. Chiche?

  11. « (…) pour ne plus me trouver dans le cas d’avoir à refuser d’aussi désirables faveurs, ce qui me cause nécessairement une grande peine, je les prierais qu’ils voulussent bien, leur Légion d’honneur, se la carrer dans le train, comme aussi leurs plaisirs élyséens (…) »

    (Marcel Aymé)

  12. lettre remarquable ; un extrait de la réponse de C. Duflot
    « Sachez (…), madame la directrice, que je ne regrette ni mon choix ni votre refus et que mon seul souhait est que nos démarches conjuguées, et la publicité qui en est faite, contribuent à ce que votre combat soit tout sauf un sujet d’été »
    puisse le crime industriel être l’objet de lois dissuasives

  13. Rien à voir juste un paralèlle avec Bové les bergers et les loups, pour protéger les surfeurs en voie de prolifération le préfet de la réunion a eu une merveilleuse idée trucider tous les requins en voie de disparition, qui rodent autour de l ile, des requins dans la mer pour emmerder nos pauvres petits surfers, le monde est vraiment mal foutu …..

  14. Certains courent après les honneurs, font dans la cour bête, la course à la réussite, pendant que le monde court à se perte. Ceux-là peuvent toujours courir pour avoir mon estime.
    D’autres font de l’œil aux cours de la Bourse en fermant les yeux sur le cours du monde. Ces gens-là commencent à me courir.
    Et il y a ceux qui vont contre le courant, loin de la cour des grands, ceux qui sont pleins d’attentions côté jardins, côté vies fragiles et précieuses. Pour eux, jamais je ne serai à court de mercis, de respect. Annie Thébaud-Mony est de ce groupe que je salue.
    Moralité : Rien ne sert de courir, il faut partir à poings levés contre la course au néant !
    Frédéric

  15. Merci à Lionel. C’est plutôt de bon augure, cette réponse de Cécile Duflot à annie Thébaud-Mony. Pourtant, mon petit démon parano me souffle qu’elle pourrait être habile plutôt que sincère…

    Nous verrons bien ce qui en sortira de concret.

  16. Un peu de politique fiction…

    Dépêche AFP du 4 octobre 2103
    A l’issue de la deuxième conférence environnementale, un plan de mesures a été décidé par le gouvernement Ayraut 2.
    – La première décision concerne le moratoire sur l’utilisation des pesticides, applicable dès 2015. « Tant que des études scientifiques indépendantes n’auront pas prouvé l’innocuité de ces produits, ils seront désormais interdits à la vente », a déclaré le nouveau ministre de l’agriculture. Les effets « cocktails » entre différentes molécules chimiques devront faire l’objet d’une étude approfondie », a poursuivi le ministre.
    – Un programme de recherche, de formation et de soutien va être déployé, en faveur de l’agriculture biologique. Toutes les aides nationales et régionales accordées à l’agriculture chimique seront affectées à l’agro-écologie. Les entreprises ayant participé à la dégradation de l’eau et de la santé seront taxés à la hauteur du préjudice subi.
    – Concernant les ondes de téléphonie mobile, à partir d’octobre 2014, le seuil de 0,6 v/m, préconisé par les scientifiques indépendants, sera désormais la norme à respecter par les opérateurs. Une zone blanche devra être créée dans chaque département pour permettre aux personnes électro-hypersensibles de vivre.
    – Une grande étude épidémiologique sur les cancers professionnels et environnementaux est lancée dès la semaine prochaine. Particulièrement visé, le secteur de la sous-traitance nucléaire, figurera dans les priorités de la commission en cours de nomination.
    – Les modalités de la sortie du nucléaire seront étudiées par un groupe de citoyens et d’experts indépendants, l’objectif étant un abandon du nucléaire, par étapes, d’ici 2030, avec un vaste de programme en faveur des énergies renouvelables.
    – Le bonus écologique alloué aux voitures nucléaires sera réaffecté à la mise en place d’un grand réseau de transport en commun. Le dégrèvement des taxes accordées au carburant de l’aviation civile et militaire sera transféré vers ce programme.
    – Le premier ministre a déclaré qu’il étudiait également l’abandon des armements nucléaires de la France pour aider au financement de toutes ces actions.
    – Un statut de chercheur indépendant et de lanceur d’alerte est créé, afin de protéger et de reconnaître ceux qui œuvrent pour le bien public.

    Le nombre de réactions à ce plan ne cesse de se multiplier. Dernière en date, celle d’Annie Thébaud-Mony, chercheuse indépendante qui avait refusé la Légion d’Honneur en 2012, préférant la reconnaissance du travail d’alerte qu’elle a mené toute sa vie durant. « C’est la prise en compte de ce que nous répétons depuis 30 ans, a déclaré Madame Thébaud-Mony. Je ne pensais pas voir ça de mon vivant. Ce soir, je suis émue ».

    Voilà à quoi j’ai rêvé, cette nuit. Le réveil est un peu brutal, je vous avouerais bien, quand j’ouvre ma fenêtre sur les actualités du monde…
    Frédéric

  17. 4 octobre 2103 : dans quel état serons-nous ? Et toujours à fond dans notre bonne vieille rationalité ?

    Ayrault encore là, ce serait en 2013 en fait… à moins que la science bio-truc ait réussi son super-défi : l’immortalité des « héros », et même du commun homo vulgarus. Excusez-moi Frédéric.

  18. Florence,
    Vous avez raison, j’ai commis une erreur sur la date, il s’agit de 2013 et non de 2103. J’ai toujours été fâché avec les chiffres, ils se vengent…

  19. @ arnaud

    oui, le monde est mal foutu, honnêtement tout le monde sait que les surfeurs peuplaient les mers avant les requins…

  20. Frédéric, une dépêche de ce type en 2013 est possible, à une différence près , les mesures ne seront pas applicables en 2014 ou en 2015 mais en 2017, après les élections, ce qui engage peu.

  21. Bonjour,

    Hors sujet.

    La FAO réclame une suspension de la production de bioéthanol de maïs aux Etats-Unis.

    Le directeur général de la FAO José Graziano da Silva a demandé vendredi 10 août aux Etats-Unis de suspendre leur production de bioéthanol à partir de maïs pour éviter une crise alimentaire, dans une tribune publiée par le quotidien britannique Financial Times. « Une suspension immédiate et temporaire de la législation américaine » imposant des quotas de bioéthanol, produit à partir du maïs, « apporterait un répit au marché et permettrait que plus de récoltes soient utilisées pour l’alimentation animale et humaine », écrit M. Graziano da Silva.
    La sécheresse qui sévit actuellement aux Etats-Unis a fortement endommagé les cultures, provoquant des tensions sur les marchés des matières premières agricoles. Dans son dernier relevé sur l’état des cultures aux Etats-Unis arrêté au 5 août et publié lundi soir, le département américain de l’agriculture (USDA) estime désormais que seulement 23 % des plants de maïs sont bons à excellents. « Dans ce contexte, les prix des céréales se sont envolés, avec une hausse de près de 40 % depuis le 1er juin pour le maïs », notent les stratégistes de CM-CIC.

    Les biocarburants sont déjà accusés depuis plusieurs années de faire grimper les prix des denrées alimentaires comme les huiles végétales, le maïs, le soja ou les céréales nécessaires à leur fabrication, au détriment de la sécurité alimentaire mondiale.

    —————

    Sécurité alimentaire mondiale ???? Pour quelle partie du monde? Honte!!!!

    Bien a vous tous et toutes.

  22. Quand l’UNESCO roule pour le nucléaire…

    La réserve de gibier de Selous en Tanzanie est inscrite à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982. Plus grande réserve animalière d’Afrique, elle est l’habitat naturel d’éléphants, rhinocéros noirs, guépards, girafes, crocodiles ou de lycaons, ces chiens sauvages africains, une espèce en voie d’extinction.

    Mais l’UNESCO vient d’approuver la modification des frontières de Selous, une décision qui va permettre l’extraction d’uranium dans cette réserve à la biodiversité unique. L’UNESCO réagit aux protestations, comme nous le montrent des actions passées de Sauvons la forêt.

    Vous pouvez vous joindre aux protestations mondiales contre la décision fatale de l’UNESCO en signant notre pétition.

    PÉTITION

    En vous remerciant vivement de votre attention,

    Sylvain Harmat
    Sauvons la forêt
    info@sauvonslaforet.org
    http://www.sauvonslaforet.org

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