Je n’ai pas le temps, mais quand même (l’étude Séralini sur les OGM)

Ce long texte est la faute exclusive de Sancho, lecteur de Planète sans visa, qui m’a poussé dans mes retranchements. Il avait bien raison. Tu avais bien raison. C’est long, mais cet article contient des informations que vous ne trouverez pas ailleurs, notamment à propos de deux personnages, Gérard Pascal et Catherine Geslain-Lanéelle. C’est de l’aguichage ? Il n’y a pas d’autre mot.

Je pense que vous êtes au courant. Gilles-Éric Séralini est l’auteur principal d’une étude sur les OGM. Publiée dans la revue réputée Food and Chemical Toxicology, qui a accueilli des recherches de Monsanto sur le même sujet, elle annonce une sorte d’Apocalypse. Des rats ont été divisés en trois groupes. Le premier soumis à un régime à base de maïs OGM NK 603, le deuxième à ce même maïs OGM traité au Roundup, herbicide bien connu, et le troisième à un maïs non OGM, mais traité au Roundup (ici). Je n’entre pas dans le détail des résultats, qui sont, comme vous savez, accablants pour les OGM.

Je n’y entre pas, car je suis bien incapable, aujourd’hui comme demain, de juger l’étude Séralini. Je connais cet homme, je sais son honnêteté foncière, sa vaillance, sa valeur scientifique. Ce n’est pas rien, mais ce n’est pas tout. En 2005 – sept ans, comme le temps passe, hein ? -, j’ai mené avec lui un long entretien dans le magazine Terre Sauvage, auquel je collaborais alors. En voici un extrait : « (Séralini) Nous n’avons plus, pour ainsi dire, d’observatoire global, ni de l’homme ni de la nature, ce qui a de nombreuses et fâcheuses conséquences. N’oublions jamais que ce sont les physiciens à l’origine de la bombe A qui ont développé à la fois  la biologie moléculaire et l’informatique. Physiciens et mathématiciens ont en quelque sorte dit aux biologistes : vous devez saisir le code génétique des humains. Et en le comparant explicitement au code informatique ». « (Moi) À vous suivre donc, les OGM seraient le fruit d’une certaine vision, discutable, de la science. Mais au fait, à quand remontent vos premiers contacts avec les OGM ? ».

« (Séralini) Dès mes années d’étude, j’ai travaillé sur des OGM de laboratoire. J’ai pratiqué la manipulation, le clonage, le séquençage des gènes. Quant aux OGM qui allaient devenir commerciaux, ceux dont on parle tant, je les ai découverts en 1991, quand j’ai été nommé professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen. J’étais au courant des essais d’OGM en plein champ, et comme je devais faire un enseignement sur le sujet, j’ai lu les rapports de la Commission du génie biomoléculaire de l’époque – de 86 et 96 – et surtout le premier bilan qu’avaient écrit Axel Kahn et ses collègues. Les fabricants d’OGM assuraient qu’ils allaient permettre une réduction de l’usage des pesticides, dont je savais le rôle dans les dérèglements hormonaux et les cancers. J’étais donc non seulement favorable, mais enthousiaste devant ces nouvelles perspectives. J’ai pris les dossiers en mains et là, la stupéfaction m’a… ». « (Moi) …saisi ? ». « (Séralini) …Atterré ! Car je me suis rendu compte que la principale stratégie des industriels était de “fabriquer” des plantes capables d’absorber des pesticides sans en mourir. Alors qu’on prétendait réduire ces produits ! Et du reste, dix ans après le lancement des OGM commerciaux, les trois quarts des plantes transgéniques ne sont que cela. Seconde stratégie, tout aussi curieuse : la création de plantes OGM qui sécrètent leur propre insecticide. Lequel est, je le rappelle, aussi un pesticide ».

Revenons au présent. Je ne sais donc pas la valeur scientifique du travail de Séralini. On le saura fatalement, un jour ou l’autre. En attendant, le spectacle des réactions m’amène à m’interroger, car cette soudaine montée au créneau de tant de scientifiques pour disqualifier à ce stade le travail du professeur rappelle inévitablement des souvenirs. Qui s’inscrivent dans les stratégies désormais connues de l’industrie pour sauvegarder ses intérêts. L’exemple le plus abouti est celui des cigarettiers américains, car depuis la date de 1998, le Master Settlement Agreement – un accord à l’américaine clôturant un immense procès contre les industriels de la clope – a peu à peu rendu publics des millions de documents internes à Marlboro and co.  Le résultat est ahurissant, même si je ne suis pas tout à fait né de la dernière pluie. L’historien des sciences Robert Proctor en a tiré un livre de 750 pages, Golden Holocaust, que j’ai commandé aux Amériques, que j’ai reçu, que je n’ai pas encore lu. La quatrième de couverture fait peur.

Je vous ai signalé déjà, par ailleurs, un excellent article de l’excellent Stéphane Foucart, qui rapporte la parution du livre et ses a-côtés (ici). Sachez, si vous ne le savez, que des pontes de la science française ont servi les intérêts mortels de la clope. Des pontes. Et que le centre de la stratégie des cigarettiers consistait à gagner du temps en finançant des études parallèles, inutiles, confuses autant que contradictoires, avec pour seul but de créer du doute. Est-ce que le même scénario se reproduit autour de ce que la science officielle appelle déjà « l’affaire Séralini » ? Je rappelle qu’on l’accuse désormais de mensonge, de biais évidents, de choix plus que contestables de la souche de rats ayant servi à l’expérience, etc, etc. Ce qui est proprement incroyable, c’est que nul n’a pu, en un temps si bref, examiner l’étude pilonnée. Personne. Est-ce que cela a empêché des flopées de scientifiques bardés de diplômes de déblatérer à la télé ou à la radio ? Non. A-t-on vu, fût-ce de loin, pareille mobilisation lorsque des études payées par Monsanto ont prétendu que les OGM ne posaient aucun problème de santé publique ? Non.

Attention, ce qui suit est une interrogation, et elle n’est pas formelle. Je n’accuse personne. Je ne sais rien. Et même le pire criminel reste innocent tant qu’on n’a pas démontré sa culpabilité. Or donc, je n’accuse pas Gérard Pascal et Catherine Geslain-Lanéelle. Mais comme je connais – un peu – les deux, je me sens tenu de vous confier quelques éléments en ma possession. Gérard Pascal a longtemps été un homme-clé de notre système de surveillance alimentaire. Il a ainsi été le président, entre 1998 et 2002, du conseil scientifique de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), aujourd’hui dissoute dans l’Anses. Je vous mets à la fin de l’article un CV du monsieur, qui date de 2007. C’est instructif. En tout cas, Gérard Pascal, arborant ses titres comme autant de médailles, s’est autorisé une sortie terrible contre Séralini : « Le protocole d’étude de M. Séralini présente des lacunes rédhibitoires (Le Monde du 20 septembre 2012) ». Ce n’est pas une critique, c’est du tir au gros.

L’étude ayant été validée par des pairs, et publiée par une revue de haute réputation, à comité de lecture précisément, il me paraît difficile de croire, au plan de la simple logique, qu’elle soit à ce point ridicule. Par ailleurs, et je me répète, nul ne pouvait dire le 20 septembre, quelques heures après publication, ce que pouvait valoir une étude ayant mobilisé de bons scientifiques pendant deux ans. So what ? Quand j’ai écrit Pesticides, révélations sur un scandale français (paru chez Fayard en 2007) avec mon ami François Veillerette – la bise à tous les trois -,  j’ai eu l’occasion d’égratigner Pascal. Page 226 de l’édition générale, nous constations, François et moi, que Gérard Pascal avait été le conseiller d’une agence de com’ et de lobbying, Entropy Conseil, laquelle a par exemple mené des campagnes de promotion en faveur de l’industrie des pesticides. Hum. Lorsque j’ai écrit Bidoche (paru aux éditions LLL en 2009), j’ai retrouvé sur mon chemin Gérard Pascal. Extrait du livre :

« La société créée par Serge Michels à son départ de Que Choisir, Entropy, reste à bien des égards une entreprise fascinante. Outre son fondateur, dont on apprend au passage qu’il a participé aux travaux du Conseil supérieur d’hygiène de France, du Conseil national de l’alimentation, de l’Inra, de la Commission européenne et du Codex Alimentarius, les scientifiques d’Entropy sont vraiment fameux. Il s’agit, dans l’ordre d’apparition à l’écran d’ordinateur, de Gérard Pascal, Philippe Verger, Claude Fischler, Serge Hercberg, Jeanne Brugère-Picoux, Adam Drewnovski. Regardons un peu mieux le cas Gérard Pascal, personnage clé de la sécurité alimentaire en France. On ne peut détailler un curriculum aussi prestigieux que le sien, mais même en élaguant, on demeure surpris par l’étendue et la durée des responsabilités qu’il a occupées. Il fut – et parfois reste – président du conseil scientifique de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), membre de la Commission du génie biomoléculaire, chercheur au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), au CNRS puis à l’Inra, expert pour l’évaluation des projets de recherche à la direction générale « Recherche » de l’Union européenne, président du comité scientifique directeur de l’Union européenne. Il a reçu en 1993, comme Mme Bellisle en 2007, le prix de la recherche de l’IFN. Et il est donc en relation commerciale avec Protéines, agence au service de l’industrie ».

Si vous êtes encore là – sait-on jamais -, vous me direz peut-être : et l’IFN, c’est quoi ? Comme je veille à mes intérêts – et plutôt à mon temps -, je me permets respectueusement de renvoyer à mon livre. Encore un bout : « Que peut-on ajouter sur les experts d’Entropy ? Trois fois rien. Ils sont (presque) tous membres de l’IFN, eux aussi. Serge Michels fait partie du grand institut indépendant, ainsi que Serge Hercberg, Claude Fischler, Gérard Pascal – membre du conseil d’administration –, et même Adam Drewnovski. Comme le monde est petit ! Ce n’est certes pas un crime, juste une considération géographique. Tous les points de l’univers semblent parfois se rejoindre. Même l’agence Protéines, ès qualités, fait partie de l’IFN. C’est ainsi. Appelons cela une bizarrerie de la nature ».

Quant à madame Catherine Geslain-Lanéelle, sachez qu’elle est la patronne de l’EFSA, acronyme anglais pour Autorité européenne de la sécurité des aliments. Elle a annoncé ces derniers jours que son agence analyserait l’étude Séralini. Oui, mais avec les mêmes experts que ceux qui avaient donné le feu vert au maïs OGM si gravement mis en cause par ce même Séralini, qui a aussitôt déclaré : « Pas question que ceux qui ont autorisé le NK 603 réalisent la contre-expertise de nos données. Il y aurait un conflit d’intérêt avec leur autorité et leur carrière ».

Au passage, je signale que l’EFSA a été gravement mise en cause pour des conflits d’intérêt, jusques et y compris dans son panel de scientifiques qui suivent le dossier OGM. Cela donne le tournis, mais j’y ajoute volontiers ma touche personnelle. Dans Pesticides, cité plus haut, nous avions, François et moi, évoqué le cas Geslain-Lanéelle, réputée de gauche, mais oui, faudrait pas croire. Un premier extrait, qui concerne la gestion de l’épouvantable dossier Gaucho, du nom d’un pesticide dévastant ruchers et abeilles : « Le juge Ripoll, qui a ouvert une instruction à Paris à la suite d’une plainte d’un syndicat d’apiculteurs, perquisitionne avec éclat au siège de la Direction générale de l’alimentation (DGAL), une administration majeure qui dépend du ministère de l’Agriculture et dirigée alors par Catherine Geslain-Lanéelle. Il réclame communication du dossier d’autorisation de mise sur le marché du Gaucho. Inouï : Geslain-Lanéelle, pourtant haut fonctionnaire, en théorie au service de la République, refuse avec hauteur. Ripoll est si furieux qu’il l’oblige à rester dans une pièce sous contrôle. On frôle la garde à vue ! Finalement, la directrice peut appeler le ministre de l’Agriculture, Jean Glavany, et seulement lui. Sans céder pour autant. La justice n’obtiendra pas gain de cause. Le ministère est une forteresse qui n’est pas près d’être investie ».

Oh oh ! Deuxième extrait : « On pourrait presque achever là ce chapitre, mais on serait trop loin du compte. Il faudrait pour cela oublier le plus grave, le plus sombre du secret entourant le Gaucho et le Régent. Sous Guillou et Geslain-Lanéelle, la gestion du dossier a amplement démontré que l’administration française soutenait les intérêts industriels contre ceux de la santé publique. Mais l’arrivée de Thierry Klinger aggrave encore les choses : elle coïncide avec des méthodes faites de franche intimidation ». Un troisième, pour la route :

« Catherine Geslain-Lanéelle a failli rater une très belle promotion. Nommée à la tête de la Direction régionale de l’agriculture et de la forêt (DRAF) en Île-de-France après son passage à la DGAL, elle guignait sans trop le cacher un poste à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Jacques Chirac en personne, sans doute inspiré par des ennemis plus proches, a tenté de l’en empêcher. Mais le vieux chef n’a plus la main depuis des lustres, et en février 2006 Geslain-Lanéelle a été nommée directrice exécutive de l’EFSA, à Bruxelles. Comment vous priver de ses premières paroles ? Les voici : « J’entre en fonction à l’EFSA à un moment opportun. En effet, sur la base de l’énorme travail d’ores et déjà fourni, je m’engage à faire de l’EFSA une référence européenne en matière d’évaluation des risques concernant la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux au niveau tant européen qu’international. Les gestionnaires des risques en Europe doivent pouvoir se fier à des avis scientifiques indépendants et transparents pour élaborer des politiques et des mesures de sécurité alimentaire. » Seul un impudent personnage oserait poser la question suivante : Mme Geslain Lanéelle aurait-elle été nommée si elle avait choisi de coopérer avec la justice de son pays au moment de la perquisition du juge Ripoll ? ».

Voici ma contribution. Dans tous les cas, elle peut aider, ce me semble, à réfléchir.

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Curriculum Vitae de Gérard Pascal, arrêté en 2007

I – ETUDES ET FORMATION GENERALE

1. Etudes
1964    –    Ingénieur de l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Lyon, spécialité « Biochimie », avec les félicitations du Jury
1964    –    Certificat de Zoologie Appliquée (C4) (Université de Lyon)
1968    –    DEA de Nutrition (Université de Paris VI)
2. Stages de longue durée
Septembre 64 – Août 65    :    CEA-CEN-Saclay – Service des Molécules marquées
Novembre 65 – Février 66    :    (Ingénieur stagiaire, puis Scientifique du contingent
Juin 66 – Avril 67    :    puis  Agent  Contractuel  Scientifique  INRA  mis  à disposition)
Mars – Mai 66    :    Centre de Recherches du Service de Santé des Armées :
Hôpital Percy, Division de Radiobiologie (Scientifique du
contingent)
Avril 67 – Juillet 76    :    Centre de Recherches sur la Nutrition du CNRS : ACS,    Assistant, puis Chargé de Recherches INRA mis à disposition (à plein         temps, puis à mi-temps)
II – ACTIVITÉS DE RECHERCHE
1. Carrière à l’INRA
Juin 1965    :    Agent Contractuel Scientifique
Décembre 1967    :    Assistant de Recherche
Juillet 1970    :    Chargé de Recherches
Janvier 1980    :    Maître de Recherches
Mai 1986    :    Directeur de Recherches, 1ère classe
Mai 1999    :    Directeur de Recherches, classe exceptionnelle
Janvier 2004    :    Directeur de Recherches honoraire
2. Responsabilités à l’INRA
Avril 1983    Directeur Adjoint du Laboratoire des Sciences de la Consommation
Juillet 1984    Chargé des fonctions de Chef du Département des Sciences de la
Consommation
Juil. 1984 / Sept 1989    Directeur du Laboratoire des Sciences de la Consommation (24
agents dont 15 scientifiques et ingénieurs)
Juil. 1985 / Oct. 1989    Chef du Département des Sciences de la Consommation (105
agents dont 65 scientifiques et ingénieurs)
Oct. 1989 / Déc. 1992    Chef du Département de Nutrition, Alimentation, Sécurité
Nov. 1996 / Déc. 1997    Alimentaire (280 agents dont 145 scientifiques et ingénieurs)
Janv. 1993 / Déc. 99    Directeur du CNERNA – CNRS
Déc. 1997/ Déc.03     Directeur Scientifique pour la Nutrition Humaine et la Sécurité des
Aliments à l’INRA
III – ACTIVITÉS D’ENSEIGNEMENT
–    Professeur Consultant de Nutrition en 2ème année à l’ENSIA (Massy) de 1982 à 2005
–    Interventions régulières dans divers DEA et DESS
–    DEA National de Toxicologie : co-responsable de l’option toxicologie alimentaire de 1991 à 1999
–    Participations à des jurys de thèse : de 5 à 10 participations par an jusqu’en 2000.
IV – ACTIVITÉS DANS LES COMMISSIONS SCIENTIFIQUES
– Au niveau national :
–    Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France :
.    Membre consultant, puis membre de 1978 à 2000
.    Président du groupe de travail « Additifs alimentaires » et expert toxicologue du groupe « Matériaux au contact » de 1983 à 1988,
.    Président de la Section de l’Alimentation de Novembre 1988 à Novembre 1992
–    Commission d’Étude des produits Destinés à une Alimentation Particulière (CEDAP) : membre de 1980 à 1992
–    Conseil National de l’Alimentation : représentant du PDG de l’INRA de 1986 à Juin 1989, puis membre de droit jusqu’en 1999
–    Commission du Génie Biomoléculaire : membre depuis 1986
–    Commission de Technologie Alimentaire : membre de droit depuis sa création en Juillet 1989 jusqu’en 2000
–    Commission Interministérielle et Interprofessionnelle de l’Alimentation Animale : membre de droit depuis 1993 jusqu’en 2000
–    Président du Conseil Scientifique de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) de 1999 à 2002. Membre du Conseil d’administration de 2002 à 2005.
– Au niveau international :
–    Comité Scientifique de l’Alimentation Humaine de la CEE : membre de 1986 à 1997. Président de septembre 1992 à septembre 1997.
–    Multi-Disciplinary Scientific Committee of the E.U. (centré essentiellement sur le problème de l’ESB) de juillet 1996 à octobre 1997.
–    Comité Scientifique Directeur de l’Union Européenne : membre depuis Juillet 1997 et Président de novembre 1997 à avril 2003.
–   Membre du groupe de travail « Expérimentation animale pour l’évaluation de la sécurité des OGM du Panel OGM » de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) depuis septembre 2004.
–    Consultation FAO/OMS sur les Biotechnologies et la Sécurité Alimentaire (Rome 1996) ; Expert invité.
–    Co-Président du Workshop de l’OCDE sur l’Evaluation Toxicologique et Nutritionnelle des Nouveaux Aliments- OGM (Aussois 1997).
–    Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, participation comme expert aux discussions sur la Nutrition Humaine et la Sécurité Alimentaire (1993, 1994, 1997 et 1998).
–    Expert en Sécurité Alimentaire de l’OMS depuis 1993.
–    Membre du Joint FAO/WHO Expert Committee on Food Additives (JECFA) depuis 1995.
V – DISTINCTIONS
–    Médaille de bronze du Service de l’Hygiène et des Maladies Contagieuses de l’Académie Nationale de Médecine (1978)
–    Chevalier du Mérite Agricole (1987)
–    Lauréat de l’Académie Nationale de Médecine : Prix du Centre de Recherches Cliniques et Biologiques sur la Nutrition de l’Homme (1990)
–    Lauréat de l’Académie des Sciences : Prix du Docteur et de Madame Henri LABBE (1990)
–    Lauréat de l’Institut Français pour la Nutrition : Prix de Recherche de Nutrition (1993)
–    Médaille d’Or du Comité de l’Agro-Industrie de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale (1995)
–    Membre correspondant de l’Académie d’Agriculture de France (1996)
–    Officier du Mérite Agricole (1997)
–    Médaille CHEVREUL de l’Association Française pour l’Etude des Corps Gras (1999)
–    Chevalier dans l’ordre National du Mérite (2000)
–    Prix de Nutrition de l’Institut Benjamin Delessert (2002)
–    Élu membre de l’Académie des Technologies (2002)
–    Grand Prix des Industries Alimentaires de l’Académie des Sciences (2002)
–    Commandeur du Mérite Agricole (2004).
–    Prix de la Recherche en Nutrition de l’Association Ajinomoto (2006)
–    Médaille d’argent du Comité mixte FAO/OMS d’expert des additifs alimentaires (JECFA) (2006)

91 réflexions sur « Je n’ai pas le temps, mais quand même (l’étude Séralini sur les OGM) »

  1. Cet article collectif :  » pour un débat raisonné .. » avec les signataires

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/27/pour-un-debat-raisonne-sur-les-ogm_1766673_3232.html#xtor=AL-32280308
    Extrait : sacraliser la nature : pas bien scientifique tout çà ; mais la breveter ce dit être bien.

    …SACRALISATION DE LA NATURE
    Pour se convaincre de cette inclination grandissante à la sacralisation du milieu naturel, on peut se remémorer la façon dont l’emballement médiatique, légitimement suscité par la mort de plusieurs personnes ayant consommé des pousses de soja infectées par une bactérie pathogène, retomba dès lors qu’il s’avéra que celles-ci provenaient de l’agriculture biologique.. Après tout, n’était-ce pas dans la nature des choses ? Il ne s’agit pas ici de trancher un débat mais de regretter amèrement qu’une certaine presse et une partie de l’opinion, malheureusement relayés par les pouvoirs publics qui disposent pourtant de l’expertise des instituts de recherche publics, aient entretenu l’anxiété jusqu’à empêcher les conditions de sa tenue. Rappelons qu’en mars dernier était publiée dans la même revue une synthèse de 24 études concluant toutes à l’innocuité des OGM dans l’alimentation. Rappelons également qu’aucune agence sanitaire ne soulève de problèmes chez les millions d’animaux de ferme nourris
    stigmatisante.
    les signataires
    Jean Marc Deragon, professeur Université de Perpignan, président de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique (Biologie Végétale Intégrative).
    Hélène Barbier-Brygoo, directrice de Recherche au CNRS, ancienne présidente de la section « Biologie Végétale Intégrative » du Comité National de la Recherche Scientifique,
    Annie Marion-Poll, pirecteur de Recherche a l’INRA, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique. Membre du Conseil Scientifique du Département de Biologie Végétale de l’INRA.
    Gwyneth Ingram, chargée de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
    Maud Tenaillon, chargée de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
    Thierry Langin, directeur de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
    Christophe Maurel, directeur de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
    Laurence Lejay-Lefebvre, chargée de Recherche à l’INRA, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
    Claire Lurin, directrice de Recherche à l’INRA, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
    Eric Maréchal, directeur de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
    Soufiane Ouchane , directeur de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
    Fabrice Rappaport, directeur de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
    Christophe Robaglia, professeur Aix Marseille Université, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
    Sébastien Mongrand, directeur de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
    Patrick Laufs, directeur de Recherche à l’INRA, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
    Dominique Rumeau, chargée de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique
    Christophe Brugidou, directeur de Recherche à l’IRD, Vice-président de la commission scientifique sectorielle  » Sciences biologiques et médicales  »
    Laurent Laplaze, directeur de Recherche à l’IRD, membre de la commission scientifique sectorielle  » Sciences biologiques et médicales  » Pierre Joliot, professeur honoraire au Collège de France, Membre de l’Academie des Sciences
    Georges Pelletier, directeur de Recherche à l’INRA, Membre de l’Académie des Sciences
    Michel Caboche, directeur de Recherche à l’INRA, Membre de l’Académie des Sciences
    Michel Delseny, directeur de Recherche au CNRS, Membre de l’Académie des Sciences
    Julie Gavard, chargée de recherche à l’INSERM, Membre de la section 24 du Comité National de la Recherche Scientifique  » Physiologie, vieillissement, tumorigenèse  »
    Raphaël Mercier, directeur de Recherche à l’INRA Francois Parcy, directeur de recherche CNRS
    Mathide Grelon, directeur de Recherche à l’INRA Helen North, Directrice de Recherche à l’INRA
    Emmanuel Baudouin, maitre de Conférences Université Paris 6
    Francis-André Wollman, directeur de Recherche au CNRS, ancien Président de la section  » Biologie Végétale Intégrative  » du Comité National de la Recherche Scientifique, membre du Conseil Scientifique de l’Institut des Sciences Biologiques du CNRS (INSB).
    Marc-Henri Lebrun, directeur de Recherche au CNRS, membre du Conseil Scientifique de l’INSB
    Olivier Le Gall, directeur de Recherche à l’INRA
    Jean Pierre Renou, directeur de Recherche à l’INRA
    Jean-Benoit Morel, directeur de Recherche à l’INRA
    Michel Rossignol, directeur de Recherche à l’INRA
    Susana Rivas, directrice de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
    Carole Caranta, directeur de Recherche à l’INRA
    Pierre Hilson, chargé de Recherches à l’INRA.
    David Bouchez, directeur de Recherche à l’INRA Herman Hofte, Directeur de Recherche à l’INRA
    Catherine Rameau, directeur de Recherche à l’INRA
    Françoise Budar, directeur de Recherche à l’INRA
    Christian Meyer, directeur de Recherche à l’INRA
    Catherine Rechenmann, directeur de Recherche au CNRS
    Norbert Rolland, directeur de Recherche au CNRS
    Spencer Brown, Directeur de Recherche au CNRS
    Peter Mergaert, directeur de Recherche au CNRS
    Marie Christine Chupeau, ingénieur INRA
    Richard Bligny, directeur de Recherche au CNRS , conseiller scientifique au CEA
    Nathalie Leonhard, chercheur au CEA
    Catherine Bellini, professeur, Umea Plant Science Center.
    Laurent Nussaume, directeur de Recherches au CEA
    Benjamin Field, chargé de Recherche au CNRS
    Benoît Menand, chargé de Recherche au CNRS
    Patrice Crété, maitre de conférences Aix Marseille Université
    Stefano Caffari, maitre de conférences Aix Marseille Université
    Christophe Laloi, maitre de conférences Aix Marseille Université
    Thierry Desnos, chercheur au CEA
    Richard Berthomé, chargé de Recherches à l’INRA.
    Fabienne Granier, ingénieur INRA
    Dominique Rolin, professeur Université de Bordeaux Segalen
    Pascal Gamas, directeur de Recherches au CNRS
    Silva Mache, Directeur de Recherches au CNRS
    Corinne Audran-Delalande, Chargée de de Recherches à l’INRA.
    Christina Chevalier, Directeur de Recherches a l’INRA
    Giovanni Finnazzi , Directeur de Recherches au CNRS
    Marie Angèle Grandbastien, Directeur de Recherches à l’INRA

  2. Bonjour,

    Merci Fabrice.

    Désiré, je vais vous appeler Désiré. 🙂

    Ben … figurez vous que ce billet, je l' »attendais », avec patience! N’ai pas osé passer en mode culot, comme Sancho, et ai préféré laisser venir.

    Quand l’on sait que des études sur les OGM sont bouclées en trois mois pour la mise en branle de l’acceptation sur le marché, il y a déja de quoi se poser des questions. Cela devrait suffir a se dire, pourquoi, comment et surtout dans quel but.

    « Si vous contrôlez le pétrole, vous contrôlez les nations, mais si vous contrôlez les semences, vous contrôlez l’alimentation. Et celui qui contrôle l’alimentation tient la population en son pouvoir. »

    Henry Kissinger.

    Certains avocats des biotechnologies et des grandes firmes d’OGM proclame qu’il est criminel de s’opposer aux OGM car leur culture permettrait de contribuer à l’éradication de la faim dans le monde.

    Vigilance. Derrière des atours séducteurs d’apparence philanthropique, les OGM, entres autres, ne sont que le bras séculier d’une organisation, dont la vocation n’est que l’exploitation à outrance, quelles qu’en soient les conséquences, et la mise en esclavage de l’humanité.

    Mon incommensurable ( c’est le mot juste, puisque il n’y en a pas 🙂 )intelligence, me dirrige toujours a l’écoute attentive des « cris » de la minorité, et les fulminations de la majorité, interressées, ne font que renforcer ma grande intelligence. Pardon! Mon intuition. 😉

    Mr Séralini. Prenez bien soin de vous. Eviter de prendre l’avion. Dès fois que l’on trouverait dans vos valises, des bouquins pornos ou de l’herbe prohibée.

    Désiré, cher Désiré, cela compte aussi pour vous, et pour tout ceux qui osent dire ce qui cloche ici bas. Merci a vous.

    Bises a toutes et tous,

  3. Quelques commentaires rapides:

    – « L’étude ayant été validée par des pairs, et publiée par une revue de haute réputation, « . Non pas haute réputation (ipact factor 3), il s’agit d’une revue « banale ». Les revues de hautes réputations (si ça veut dire quelque chose) on des impact factor supérieur à 20. cela ne veut de toutes façons rien dire, de véritables nanars ont été publiés dans Nature et de très bon papiers sont régulièrement disponibles dans de toutes revues. Le comité de lecture n’est que l’étape minimum pour qu’une communication scientifique soit prise en compte, ce n’est pas un blanc-seing.

    – « Par ailleurs, et je me répète, nul ne pouvait dire le 20 septembre, quelques heures après publication, ce que pouvait valoir une étude ayant mobilisé de bons scientifiques pendant deux ans. ». Malheureusement si, la figure 2 et les données attenantes ne font pas l’objet dans la publi d’une analyse statistique correcte. Il m’a fallu une demi-heure pour lire la publi et m’en rendre compte. On trouve une bonne explication du problème ici (http://www.bacterioblog.com/2012/09/24/pour-quelques-rats-de-plus/).

    SVP, les réponses du type monsanto fait pas mieux, Monsanto publie dans les mêmes journaux (grosso modo c’et celui qui dit qui y est) ne m’intéressent pas. Je ne suis pas monsanto, pas payé par eux, juste un scientifique qui en a marre de cette utilisation journalistique de la science (ça vaut pour Séralini et pour tous les labos qui font croire aux médicaments miracles sur la base d’études à 5 souris)

    Le travail de Séralini me semble intéressant, il devait absolument être publié et il peut être la base d’études plus grosses.
    Ce qui a énervé pas mal de monde dans les labos, c’est tout le barouf autour de conclusions qui ne sont pas prouvées par les travaux en question.

  4. Moz,

    Par chance, on peut ne pas être d’accord.Et c’est bien ce qui se passe, nous ne sommes pas d’accord. Mais je reprends.

    1/Revue banale ou de haute réputation ? Elle ne peut donc pas être les deux ? Voilà qui pourrait inquiéter jusqu’aux rares scientistes qui s’aventurent ici. Pour autant que je puisse juger, c’est en tout cas sérieux : http://www.journals.elsevier.com/food-and-chemical-toxicology/editorial-board/. Qui a parlé de blanc-seing, sinon vous ?

    2/C’est tout de même surprenant. Je ne sais de quoi vous parlez à propos de statistiques, mais je suis tout prêt à vous accorder foi et crédit. Et puis quoi ? Je parlais, et je parle d’une étude complète, qui a mobilisé pendant deux ans des scientifiques qualifiés. Si même vous aviez raison sur ce point, est-ce que vous auriez pu juger l’étude elle-même en quelques minutes ? C’est sur ce point que j’ai insisté.

    3/Monsanto. Quand on cite, je ne vous apprends rien, il faut citer. J’ai écrit exactement : « Publiée dans la revue réputée Food and Chemical Toxicology, qui a accueilli des recherches de Monsanto sur le même sujet, [l’étude Séralini] annonce une sorte d’Apocalypse ».

    Dites-moi, je vous prie, le rapport avec votre traduction non-autorisée : [SVP, les réponses du type monsanto fait pas mieux, Monsanto publie dans les mêmes journaux (grosso modo c’et celui qui dit qui y est) ne m’intéressent pas]. Un peu de rigueur ne fait de mal à personne.

    Enfin, je rappelle à toutes fins utiles que j’ai dit et même lourdement répété que je n’entendais pas juger une étude qui se situe bien au-delà de mes capacités. Je constate que tout le monde ne pense pas cela. Et je vous laisse volontiers votre scientifique appréciation : « Ce qui a énervé pas mal de monde dans les labos ».

    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  5. Fabrice,

    on peut tout à fait ne pas être d’accord, bien que je sois probablement d’accord avec vous sur bien d’autres sujets (l’utilisation des pesticides, la consommation de viandes)

    1/ Vous utilisez le terme « réputée » et « haute réputation » concernant la revue. De nombreux journalistiques (vous n’êtes pas responsable de vos confrères, je sais) en ont fait des tonnes sur la qualité de cette revue. Et je ne pense pas que ces qualificatifs soit juste là pour faire jolis mais bien pour donner du crédit à ces travaux. Mon point était juste pour signaler que la qualité de la revue importe peu et que les travaux doivent être jugés sur pièces (et pas sur la tête de la revue ou sur le passé ou le présent du chercheur).
    vous n’avez effectivement pas parlé de « blanc-seing » (le terme est je le reconnais un peu fort), mais vous avez signalé que puisqu’elle avait été publié par une revue de haute réputation : »il me paraît difficile de croire, au plan de la simple logique, qu’elle soit à ce point ridicule. ». Malheureusement des publis ridicules ont été publiés dans des revus à haute réputation (la mémoire de l’eau dans nature par exemple). Vous savez même les revues scientifiques ont besoin de faire le buzz pour survivre dans ce milieu très conccurentiel.

    2/ la durée de l’étude ne change rien au temps qu’il faut pour la juger. Le point central de l’étude sont les courbes de survie à la figure 2. Il suffit de les regarder. Pour utiliser une image facile il n’est pas plus long de juger de l’arrivée d’un marathon que d’un 100 mètres.

    3/ Je n’ai pas été clair et je m’en excuse. Mon commentaire sur les réponses du type « c’est celui qui dit qu’y est » s’adressait à d’éventuels autres commentateurs de votre blog. En effet c’est ce type de réponses que j’ai eu depuis la semaine dernière à chaque fois que j’ai une conversation à ce sujet.

    Cordialement,

  6. Moz,

    Pas de problème. Merci de votre courtoisie. Un point, si vous me permettez, concernant Benveniste et la mémoire de l’eau. Sur cette question si ébouriffante, je me garde de tout avis définitif. Il reste que Maddox – de mémoire, c’est le cas de le dire, patron de Nature – a osé visiter Benveniste en ses bureaux en compagnie d’un prestidigitateur. Après avoir publié dans sa célèbre revue l’article si controversé de Benveniste. Et pour la raison infâme qu’il le considérait, tout bien réfléchi, comme un vulgaire faussaire.

    Par ailleurs, des chercheurs comme Luc Montagnier, aussi crédule et susceptible d’erreur qu’un autre, a défendu et défend toujours la personne de Benveniste – comme moi, d’ailleurs -, mais aussi l’intuition fondamentale de son travail. Est-il si inconcevable, pour un scientifique, d’admettre que, peut-être, Benveniste a mis le doigt sur une réalité si difficile à appréhender qu’il n’a pas su, à l’arrivée, la faire entrer dans les clous – hautement nécessaires – de la reproductibilité ?

    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  7. Fabrice,

    Avoir une intuition sans être capable de la prouver, c’est totalement normal et souhaitable.
    Ces intuitions peuvent ensuite être éventuellement vérifiées (voir les théorèmes mathématiques qui mettent des siècles à être prouvés) ou pas.
    N’étant pas prêtre, je laisse tout le monde libre de ses intuitions (j’ai les miennes et elles ne sont pas forcément plus solides que celles de Benveniste).

    Mais comme vous le dites, un jour il faut passer dans les clous de la reproductibilité si on veut transformer son intuition en réalité.

    Cordialement,

  8. ah! « les gens dans les labos », il faut les ménager: car à présent, ce sont eux qui président à nos destinées! ils ont remplacé l’église et ses servants! certes parmi eux se trouvent des gens honnètes et droits, mais aussi tout ce que l’humanité peut compter de canailles! exactement comme l’église en son temps et tout simplement toute société humaine. Il me semble que l’on est en train de m’oter ma souveraineté celle de vouloir que plantes, oiseaux, la terre et le reste ne tombent sous la coupe d’entités hostiles qui me changent le monde, celui de Renard et de ses alouettes ; mais mon avis ne peut être que nul et non avenu, car sans label scientifique. bien sur, moi et beaucoup d’autres.

  9. A la lecture de la tribune collective citée par Marie, le Landerneau des labos semble bien avoir été énervé. Que du beau monde (CNRS, INRA, CEA,…) tout prêt à normaliser, éprouvettiser et breveter cette fichue nature qui a le toupet de rester imprévisible, non maîtrisable, dangereuse.
    Ces brillantes personnes s’insurgent qu’on accorde un crédit exagéré à une étude qui va dans un sens différent du leur, agitent le drapeau tartuffien du type « ne nous privons pas de technologies précieuses pour notre sauvegarde vu le merdier dans lequel nous sommes déjà ».
    Eh bien moi, je m’insurge et me désespère de voir que, lorsqu’il s’agit de disséminer des semences dans l’espace commun, de nourrir des gens et des bêtes pour des décennies, des scientifiques bon teint se contentent ou avalisent des études sur 3 mois de gavages de rats. Il me semble qu’une démarche sérieuse auraît pour le moins dû s’appuyer sur un recul de nombreuses années avant de lancer quoi que ce soit dans le bain commun déjà fort sali.
    Ca n’a pas été le cas et on sait pourquoi : le coût de vrais tests sérieux passe très mal dans les conseils d’administration.
    Moz, vous parlez de passer dans les clous de la reproductibilité : dans quelle reproductibilité sommes-nous passés pour les semences OGM ? Combien de générations de plantes, de ravageurs, de prédateurs, de consommateurs, combien de milieux ont été étudiés ? Par qui ?
    La PREMIERE étude sur une durée un peu plus longue, certes possiblement imparfaite, met en lumière des effets indésirables que la technologie employée pouvait laisser craindre. Et ces grands cerveaux qui n’ont pas moufté sur les conditions scandaleuses qui ont permis de pousser le drame là où il est se drapent d’un coup dans leur vertu, se précipitent pour mettre en doute les résultats, récupérer le bébé pour mieux le rééduquer à leur sauce. Ils ne se grandissent pas, ils ne crédibilisent pas le milieu scientifique qui en a fort besoin.

  10. Les « scientifiques », ils nous ont foutu dans le mur et je suis d’accord avec Marie.
    J’en ai raz la casquette de voir débarquer à chaque sujet des experts ou des scientifiques qui ont toujours le dernier mot sur tout parce qu’ils ont fait des études.
    Y’a certaines choses qu’on a pas besoin d’étudier pour savoir que çà ne vas pas bien du tout: les ogms sont partie de ces choses.

    La société occidentale est une dictature scientiste. Elle ne laisse aucune place à l’intuition, à la contemplation et à la nature libre. Il faut toujours tout prouver.
    Faut-il prouver que les scientifiques sont à la base de tous les malheurs de ce siècle?

  11. Il était prévisible que cette étude soit attaquée. maintenant reste à voir ce qu’on peut sérieusement lui reprocher ! moi je dis chapeau à Séralini et à son équipe. je crois me souvenir qu’il y a quelques années, un chercheur dont j’ai oublié s’il est Anglais, Écossais ? avait étudié l’effet de pommes de terre génétiquement modifiées et qu’il a, lui aussi, été aussi violemment attaqué.
    J’ai hâte du jour où non seulement les ogm seront interdits, mais aussi cet abominable poison qu’est le roundup

  12. Si j’ai bien compris, je prends ces précautions oratoires parce qu’il y a des fortiches dans cette affaire…
    La carrière de Gérard Pascal m’a donné un coup au moral, je vous le dis tout net. Avec mon cv format post-it, à côté, je suis tragiquement pathétique. Quant à la liste de scientifiques ayant signé l’appel à un « débat raisonné », j’en ai le tournis.
    J’ai d’abord pensé ravaler mes idées et finalement, non, je me lance.
    Donc, si j’ai bien compris, l’étude de Séralini est la première portant sur une aussi longue durée, les précédentes s’étant contenté de 3 mois. Si j’ai bien lu, les premières pathologies apparaissent à partir du quatrième mois.
    A ce stade, quelque chose m’intrigue. Ceux qui tombent à bras raccourcis sur Séralini, ceux qui se réfèrent à l’exigence de rigueur scientifique, ont-ils eu les mêmes salves vis-à-vis des études ayant conclu à l’innocuité des Ogm ? Etudes de trois mois, dont les données restent secrètes au nom du secret industriel, si j’ai bien tout compris. Etudes qui ont servi à cautionner ou à autoriser les Ogm.
    Ceux qui ont détecté des failles plus vite que leur ombre sans avoir eu connaissance du détail de l’étude, sont-ils doués de facultés paranormales ?
    Quand j’entends Corinne Lepage déclarer : « Catherine Geslain-Lanéelle m’a répondu que les études sur trois mois ou au cas par cas étaient suffisantes. », je ne peux que me poser une question : Sommes-nous dans le registre de la science ou dans celui de la croyance ?
    Comment appelle-t-on la dissémination d’innovations sans avoir la certitude de leur innocuité ? Un calcul des bénéfices-risques ? Un risque industriel ? Un crime industriel ?
    Ce besoin de prouver sans arrêt, de s’en remettre à des experts, s’agissant d’Ogm dont le seul intérêt est de supporter des doses massives de pesticides ou d’en secréter, laisse-t-il encore une place au simple bon sens, à l’intuition, au questionnement sur le sens du progrès ? Le monde sera-t-il un jour capable de dire non sans avoir à prouver, à sacrifier des rats de laboratoire, à jouer avec la vie des cobayes que nous sommes ?
    Frédéric

  13. relire l’excellent rapport parlementaire sur les OGM ou PGM qui posait déjà de bonnes questions
    http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-info/i2254-t2.asp
    et le non moins d’actualité livre de Hervé Kempf
    « la guerre secrète des OGM » ( moins de10 euro en poche) dans lequel il est relaté les grandes interrogations des chercheurs de l’institut Pasteur par rapport aux marqueurs utilisés dans ces bricolages de gènes.
    ( Précisions: je ne travaille pas dans le milieu de l’édition, je ne connais pas M. Kempf et personne ne me paie pour écrire ceci sur ce blog ma foi fort intéressant!
    Je possède d’ailleurs 3 livres de son « auteur » dont je viens d’acheter ce jour « Bidoche ».
    Je le remercie pour la qualité documentée de ses écrits).

  14. http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/09/27/pas-d-accord-de-l-ue-sur-l-autorisation-d-un-mais-ogm_1767062_3234.html

    Selon un autre diplomate, la Commission européenne « n’a pas dit quand et quelle décision elle prendra » à l’issue de ce vote. Mais elle sera contrainte de décider seule et elle n’aura d’autre choix que de se prononcer en faveur de l’autorisation, car l’avis de l’Autorité européenne pour la sécurité des aliments estime que le MIR 162 ne présente aucun risque pour la santé.

  15. Juste une précision : l’étude de Séralini est la première, à ma connaissance, portant sur une aussi longue durée sur les rats, les précédentes s’étant contenté de 3 mois sur ces mêmes rats. Simplement, les rats ayant une espérance de vie de 2 ans, une étude qui se contente de 3 mois est pour le moins insuffisante si l’on veut faire des extrapolations à l’être humain. Trois mois pour un rat correspondent à 10 ans pour un humain.
    Parmi les critiques émises contre l’étude Séralini, le fait que l’espèce des rats retenus développerait spontanément des tumeurs. Quand on sait que c’est précisément l’espèce retenue par les producteurs d’Ogm pour valider leurs études, on peut, au choix, s’esclaffer de rire ou hurler de colère.

  16. Fabrice et Moz, votre échange est très intéressant. Pardon d’avance pour ce hors-sujet, mais je me permettrai de faire remarquer que, selon mon point de vue, les « clous de la reproductivité » sont une entrave plus qu’une nécessité dès que l’on aborde certains domaines : on ne peut pas traiter de la même manière, demander les mêmes preuves à la physique thermodynamique et à la physique quantique. L’une se déroule dans des systèmes « fermés », l’autre dans des systèmes « ouverts », où l’observateur joue un rôle prépondérant. (attention, en thermodynamique il y a aussi des systèmes ouverts et fermés, ce n’est pas de ceux-là dont je parle)
    Dans ce que j’appelle un système « ouvert », l’observateur influe sur le comportement de l’expérience – car il est de même nature que l’objet observé. Ou, pour employer les termes de la physique quantique : dans un système fermé, nous sommes des particules étudiant d’autres particules étrangères, et dans un système ouvert, nous sommes des ondes en interaction avec d’autres ondes.
    Les expériences mystiques ne sont pas reproductibles, et pourtant elles sont. Elles ont même probablement changé le cours de l’humanité plusieurs fois.
    Et pour conclure en bon musicien de jazz que je suis, ce n’est pas parce que le swing n’est pas reproductible qu’il n’existe pas…
    Ce qui rejoint ce que dit Alain : les scientifiques ne s’occupent que d’une face de la réalité.

  17. Fréderic Wolff,

    « Comment appelle-t-on la dissémination d’innovations sans avoir la certitude de leur innocuité ? Un calcul des bénéfices-risques ? Un risque industriel ? Un crime industriel ? »

    On appelle cela de l’obscurantisme.
    Des sacrifices pour les fétiches travail et marchandise, bref, pour l’économie, le capitalisme.

    Alain, je suis d’accord avec vous.

  18. Bonjour,

    L’Australie va tuer des humains pour protéger les requins.

    SYDNEY (Sipa) — Après une série d’attaques mortelles, les autorités australiennes ont approuvé un plan permettant de tuer les hommes qui s’aventurent à proximité des côtes.

    Ce projet, annoncé jeudi par le premier ministre de l’Etat d’Australie-occidentale Colin Barnett, a déclenché la colère des surfeurs. Jusqu’à présent, seuls les hommes ayant déjà attaqué pouvaient être tués.

    « Nous avons toujours placé la vie et la sécurité des requins allant à la plage avant le surfeur », a expliqué Colin Barnett sur la radio australienne ABC. « Ce n’est, après tout, qu’un homme. Remettons les choses en perspective ».

    Le Premier ministre de l’Etat, ainsi que son ministre de la Pêche, Norman Moore, ont annoncé cette campagne dans le cadre d’un vaste plan de 6,85 millions de dollars australiens (7,2 millions de dollars, 5,5 millions d’euros) pour réduire les risques d’attaques.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120928.FAP9163/l-australie-va-tuer-des-requins-pour-proteger-les-nageurs.html

    ^^

    Bien a vous tous,

  19. Lionel,
    Obscurantisme : « Opinion, doctrine des ennemis des lumières, de ceux qui s’opposent à la diffusion, à la vulgarisation de l’instruction et de la culture dans les masses populaires », dixit mon ami Robert.
    Il y a de ça, en effet, pour désigner le fait d’autoriser ou de cautionner la diffusion de productions qui peuvent détruire la vie : on désinforme, on ne cherche pas vraiment la vérité, les risques pour la santé, ce qui est encore le meilleur moyen de ne pas les trouver.
    Ceci dit, le mot me semble faible pour caractériser les conséquences des poisons industriels répandus dans le monde. Tout compte fait, je préfère celui de crime industriel.
    Frédéric

  20. Et pendant ce temps-là, le gouvernement français (vous savez, celui qui compte 2 ministres EELV) s’abstient sur l’autorisation de la commercialisation du maïs OGM MIR 162.

    Heureusement que des écologistes, des vrais, agissent à la Réunion:Sea Shepherd obtient la suspension des battues de requins à la Réunion(http://www.temoignages.re/sea-shepherd-obtient-la-suspension-des-battues-de-requins-a-la-reunion,59072.html)

    Soit on est ministre, soit on est écologiste

  21. J’en suis arrivée à cette même pensée, Alain, dans un domaine autre, élargi à toute notre société – que « j’aime tant » : que tout devait être PROUVE. Est-ce scientifique ? D’une science dont les lois et résultats sont déjà inatteignables, si l’ambition peut se défendre, l’humilité compagne… Et surtout : tout doit-il relever de cette façon d’être et de penser ?

    Chaque vie aujourd’hui est sommmée de prouver son « droit de vivre », tandis que le « sacrifice » est règle commune et entendue… Le « mérite » étant la clé souveraine, tout dévoiement devenu admissible. Un « sacré » beau modèle de société. Le mot de société porte pourtant autre chose, me semble-t-il, et il se pourrait que ce soit le contraire, au regard de la modernité notamment.

  22. OGM mir et europe qui peut m’expliquer pourquoi la france et autres pays se sont abstenus? hypocrisie? jouer sur plusieurs tableaux? autre? j’aimerais vraiment comprendre la logique qui est à l’oeuvre.at elle motivé son abstention?

  23. j’ai un soucis tout ça que je vais essayer de clarifier :
    -Les arguments pro-ogm sont fallacieux, car :
    -l’éradication de la faim dans le monde n’est pas dans produire plus mais mieux répartir.
    -De plus cela ficelle les agriculteurs avec les semenciers.
    -les test payés par les firmes durent 3 mois pas plus.
    -et d’autres encore (plus de pesticide par exple)
    Ok, tout ça sent l’enfume pour se référer aux cigarettiers.

    Mais depuis combien d’années nourris t’on des bovins avec du soja ogm en argentine ou ailleurs. cela ressemble à une étude grandeur nature, ou pas ? Ou abattons nous les vaches trop jeunes pour qu’elles développent des pbs ?

  24. Je cite Frédéric Wolff « Juste une précision : l’étude de Séralini est la première, à ma connaissance, portant sur une aussi longue durée sur les rats, les précédentes s’étant contenté de 3 mois sur ces mêmes rats.  »
    D’après ce que j’ai compris et pu lire : c’est la première concernant cet ogm précis (NK 603), mais pas la première étude de longue durée sur les ogms.

  25. Alain,

    Les scientifiques ne sont pas tous à mettre dans le même panier. Séralini est un scientifique, Allègre en est (fut) un autre. Une formation scientifique donne des connaissances, des modes de raisonnement dont l’utilité potentielle n’est pas remise en cause. En revanche, on peut avoir une formation scientifique, de grandes capacités intellectuelles et être un individu corrompu, malhonnête, corporatiste, immoral ou pire, l’Histoire en est remplie. Donc ne généralisons pas hâtivement.
    Cela dit, on s’attendrait plutôt à ce que des gens de ce calibre posent l’éthique comme incontournable à leurs travaux. La réalité le dément. C’est insupportable.

  26. Frédéric,
     »
    « Opinion, doctrine des ennemis des lumières, de ceux qui s’opposent à la diffusion, à la vulgarisation de l’instruction et de la culture dans les masses populaires », dixit mon ami Robert. »

    Votre ami, le petit Robert pourra bientôt mettre à jour sa définition.

    « Opinion, doctrine scientifique, de ceux qui s’opposent à la diffusion, à la vulgarisation de l’instruction et de la culture dans les masses populaires »

    Science n’est que ruine de l’âme a dit François Ralais.

    :o)

  27. Maya,
    Effectivement, des tests de longue durée ont été effectués sur des cochons. Voici ce qu’en dit Joël Spiroux, président du Criigen (Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie génétique) dans l’Express du 20/09/2012
    « Je réaffirme qu’il n’y a pas eu d’études de cette ampleur sur les conséquences sur la santé des OGM. Plusieurs chercheurs citent des tests sur des cochons qui ont également duré deux ans. Mais c’était sur les conséquences nutritionnelles : ils vérifiaient que les animaux grossissaient bien, qu’ils n’avaient pas de troubles alimentaires et qu’ils ne perdaient pas leurs poils…. Mais en aucun cas, ils ne se sont penchés sur la toxicité pour la santé de ces produits. D’autre part, il faut bien comprendre, que deux ans dans la vie d’un cochon, c’est peu alors que cela couvre la vie entière d’un rat. »
    C’est pourquoi j’avais apporté cette précision.
    Tous ces animaux-cobayes font peine à voir. Non que je conteste l’utilité de l’étude de Séralini. Elle est indispensable au stade où nous en sommes, elle est même primordiale.
    Ce qui me navre, en revanche, c’est l’incapacité de nos sociétés à s’abstenir de technologies qui ne sont d’aucune utilité (hormis pour les bénéfices industriels, évidemment). C’est le manque d’humilité et d’empathie. L’humilité de dire : on ne saura peut-être jamais les conséquences sanitaires de telle ou telle innovation, donc, n’allons pas plus loin. L’empathie avec les sacrifiés des innovations qu’il s’agisse des paysans indiens qui se suicident faute de pouvoir acheter les semences et les pesticides qui vont avec ; l’empathie avec les peuples qu’on chasse de leurs terres pour cultiver des Ogm ; l’empathie avec les cobayes de laboratoires…
    Rien que cela devrait nous conduire à renoncer aux Ogm, si nous avions encore un peu de sagesse, si peu.
    Frédéric

  28. @Alain
    Ces scientifiques sont des lampistes et ne contrôlent rien.
    Actuellement , le monde est gouverné par une minorité de drogués au pognon et au pouvoir, qui en veulent toujours plus même si une vie de 10 millions d’années leur serait insuffisante pour dépenser leur fortune.
    Ce système est rendu possible par les lampistes qui acceptent le système en espérant un susucre et, ou en recherchant une évasion ou pire la recherche de boucs émissaires (le Rom, le pd,l’immigré, l’autre…).

    Les scientifiques qui beuglent dès qu’ils sont remis en cause ne contrôle rien, le choix du nucléaire, des ogm n’est pas décidé par eux mais par les entreprises qui choisissent le programme, les élus et les scientifiques en fonction de l’enrichissement possible.

    La plus part de ces scientifiques sont rendus soumis par un système où la promotion se fait principalement en fonction de l’obéissance au financier.
    « Il est gentil le toutou, il n’a pas cafté le problème avec le pesticide X, donne la patte est tu seras directeur ainsi tu pourra commande d’autres toutous et gagner en une année beaucoup d’argent  »
    (ce qu’un trader peut gagner en 15 jours 🙂 ou ce que je gagne en 3 jours 🙂 🙂 )

    Autre illustration du niveau de certains scientifiques, dans les commentaires de l’article suivant
    http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1322
    ( même pas besoin de les siffler pour les faire obéir).

  29. @Alx
    La plus part des animaux élevés pour la viande sont abattus avant l’âge adulte, quand aux autres : ils son abattus avant d’avoir atteint un âge avancé entre 5 et 7 ans pour une vache laitière (soit entre 3 et 5 lactations) contre 10 il y a 30 ans.
    De plus ces animaux ne consomment pas que des ogm, et si la mortalité augmente dans les troupeaux
    les causes peuvent être diverses : appauvrissement génétique, ogm, pesticides, affaiblissement du à l’augmentation de la production de lait, augmentation de la mortalité par maladie liée à l’augmentation de la taille de l’élevage et à la diminution de la surveillance individuelle…
    Une augmentation de la mortalité dans un élevage ne suffit pas à prouver la nocivité d’un ogm,et l’existence d’animaux de plus de 10 ans nourris aux ogm ne montre pas leur innocuité, il existe des fumeurs et des alcooliques qui dépassent les 80 ans.

  30. Ces expériences qui semble démontrer les dangers du maïs OGM NK 603 sur des rats m’amène à faire quelques remarques:
    – Est-ce à dire que s’il n’avait présenté aucun danger l’équipe de Gilles-Eric Séralini aurait soutenu la mise en culture de cet OGM ? Je le crains quand je lis que Joël Spiroux, co-auteur de l’étude déclare « Gilles-Eric Séralini et nous autres sommes contre les OGM agricoles, mal étiquetés et dont la toxicité au long court est mal étudiée. » (http://tempsreel.nouvelobs.com/ogm-le-scandale/20120920.OBS3130/ogm-9-critiques-et-9-reponses-sur-l-etude-de-seralini.html), phrase d’où il ressortirait que les artisans de cette étude ne seraient pas opposés à des OGM agricoles bien étiquetés et dont la toxicité au long court serait bien étudiée.
    – Était-ce bien nécessaire de torturer 200 rats pendant deux ans alors que, à de toutes façons, les OGM ont d’autres conséquences au moins aussi graves que la santé humaine, notamment l’appropriation du vivant par quelques individus, les effets sur la biodiversité et, plus fondamentalement, la volonté de contrôle et d’artificialisation de la nature. Que n’a-t-il recherché des volontaires parmi celles et ceux qui affirment partout que l’ingestion de maïs OGM ne présente aucun danger !!!
    – La recherche sur les OGM a bien d’autres aspects dont on ne parle quasiment pas (http://www.mondialisation.ca/les-ogm-a-sert-aussi-faire-la-guerre/)
    – J’aurai bien aimé qu’on associe aussi tous les anonymes du CRIIGEN qui ont participé à cette étude, ces « petites mains » dont on ne parle jamais et sans lesquelles nombre de découvertes, attribuées trop souvent à une seule personne, ne verraient jamais le jour.

    Même si cette expérience apporte de l’eau à notre moulin dans notre combat, elle ne me paraissait pas indispensable pour les raisons exposées précédemment et on va assister (on assiste déjà) à une bataille d’experts qu’il nous est difficile de contrôler. Posons plutôt les questions politiques concernant l’impact sur la planète et notre relation à la nature, questions dont chacun de nous peut s’emparer… et qui éviteraient bien des souffrances d’animaux dont aucun ne recevra la moindre reconnaissance.

    Concernant les experts, je citerai cette phrase de Peter Ustinov qui résume assez bien l’opinion que j’ai d’eux : « Si le monde explose, la dernière voix audible sera celle d’un expert, disant que la chose est impossible. »

  31. Merci à vous, Fabrice, et merci aux contributeurs, dont les textes sont parfois vraiment des morceaux d’anthologie (Frédéric Wolff, Valérie, LBL, Florence, Mouton noir, et tous les autres). Je soumets d’ailleurs l’idée qu’il faudrait proposer des miscellanées !

    De manière très sincère, je me rends compte à quel point la visite de votre blog est une bulle d’air pour moi, entre un dîner en famille à devoir expliquer que Claude Allègre n’est pas un saint, et des discutions biaisées avec des collègues scientistes de seconde zone…

    En ce qui concerne les OGM, le sentiment qui est le mien est le suivant :

    – On nous propose de réfléchir à l’intérieur d’un cadre. Or, l’intelligence, c’est aussi savoir s’abstraire du cadre (cf. Platon), de sorte à éclairer les tenants et aboutissants d’un problème.

    – Personnellement, je me refuse à ergoter à l’intérieur de ce cadre imposé, pour les raisons suivantes :

    – Il ne devrait même pas y avoir de « débat » sur le soja et la maïs transgénique, étant donné que nos vaches et nos cochons n’ont aucun besoin de consommer ces merdes.
    – Les vaches ne sont pas faites pour manger du maïs : problème réglé.
    – Les cochons me dites-vous ? Même chose. Savez-vous qu’il y a cinquante ans, par chez moi, on faisait son beurre à la ferme, et on se servait du babeurre (« lait ribot » par chez nous) pour… nourrir les cochons. On ajoutait à ça les petites pommes de terre inutilisables, et des déchets de nourriture de toutes sortes. La boucle était bouclée : on vivait dans un système durable.
    – Pourquoi ne pas revenir à ce système tellement plus sain ? N’y a-t-il pas des milliers de tonnes de nourritures qui vont à la poubelle chaque jour ?

    Le deuxième axe, pour se refuser à tout débat vétilleux totalement débile, si on réfléchit bien, serait de démontrer que les OGM ne sont en rien plus productifs que les non-OGM. Démontrer également à quel point la logique de standardisation et d’hybridation des semences est une hérésie, pouvant conduire à un risque de famine, en réduisant à néant la capacité d’adaptation des plantes.

    Bref, j’ai de plus en plus l’impression que les médias, et leurs hérauts stipendiés, nous jettent des problématique en pâture, qui ne sont, au total, que de l’enfumage pour crétins décérébrés. Désolé d’être vulgaire. Mais je le pense vraiment : sans mise en perspective, sans un minimum de distance, comment à éclairer un tant soit peu un problème ?

    Le pseudo-débat sur les recherches du professeur Séralini (pour lequel j’ai une réelle admiration) nous montre à quel point notre société est malade. Nous ne savons plus réfléchir. Nous courons, tels des benêts asservis, sur les pentes savonneuses du paralogisme généralisé. Nous sommes dans la caverne, pieds et poings liés.

  32. Monsieur Nicolino,

    Merci et non merci pour cet article édifiant. Merci pour l’information et non merci parce qu’elle est sacrément déprimante, votre information.

    Je me permets de vous poser une question : selon vous, une industrie si mortifère est-elle intentionnelle, ou non ?

    En clair, les dirigeants de ces groupes agroalimentaires (ou les cigarettiers d’ailleurs) seraient-ils guidés par la soif du profit, ou la soif de destruction ?

  33. Le plus désespérant, c’est de constater qu’ici, où ils devraient être différents, la grande majorité des intervenants sont exactement comme la grande majorité tout court : ils n’arrivent à avancer une critique des résultats de la science moderne, et de la science elle-même, qu’en utilisant ses critères et en restant dans le cadre fourni par elle.
    Ceux qui prétendent parler d’une autre base et qui invoquent l’intuition, l’empathie, la sagesse, le bon sens, la beauté, la décence ordinaire (avec la prudence des minoritaires, tous évitent cependant soigneusement « amour » et « poésie », sachant parfaitement qu’ils vont immédiatement perdre l’attention des autres, voire déchaîner les rires)ne sont pas un instant pris au sérieux. Même si les autres restent polis, leur ennui, leur malaise, leur sourire, leur condescendance, voire leur mépris, sont palpables entre les lignes, et sous leur impulsion (ils excellent à faire comme s’ils n’avaient rien vu ni entendu — de fait, je crois que c’est le cas) on revient très vite au débat scientifique sur la science. Aux choses sérieuses. Et ça recommence, ad nauseam.

    Je dissipe tout de suite un malentendu qui va me faire perdre les « scientifiques » et tous ceux qui aspirent tellement à être raccrochés à cette si flatteuse catégorie : la science — le savoir — a apporté et apporte des choses auxquelles je ne saurais renoncer, et me réfère moi-même assez souvent. Elle n’est pas mauvaise en soi. Mais la science moderne — galiléenne — a opéré un changement fondamental : elle s’est posée et imposée comme Absolu. Appelons la « savoir absolu » (ici j’emprunte à J.C. Milner).

    Qu’est-ce que cela change ? Mais absolument tout. Car ne sont plus alors recevables que les critiques scientifiques de la science. On voit bien que tout risque de critique radicale est ainsi par définition écarté.

    Or nous avons besoin aujourd’hui — « nous » : qui tenons à la vie et à notre humanité — d’une critique radicale, parce qu’il urge de faire un tri, de voir clair, de revenir à l’humain dans sa dimension vivante et mortelle, c’est-à-dire limitée (certains ne le veulent clairement pas, d’ailleurs, ils ont déjà franchi le pas, et avec ceux-là, pour moi, plus aucun dialogue n’est possible).
    Pour cela, nous devons nous rendre à nouveau capables d’envisager la science de l’extérieur, c’est-à-dire avec notre équipement de base (un cœur, une âme, un esprit, un corps mortel). Elle doit, comme tout le reste, être examinée, passer par ce filtre-là, celui qui nous garantit le lien avec notre humanité, celui qui nous permet, devrait nous permettre, d’écarter le danger qui la menace en tant que telle. Il ne s’agit aucunement d’une démarche scientifique, mais d’une démarche philosophique et morale, dans les meilleurs et antiques sens de ces mots.

    Notre équipement de base est cela seul qui fait qu’il y a QUELQU’UN, face à la science qui n’est PERSONNE et où il n’y a PERSONNE qui pilote. Il se résume dans la parole. Or le savoir absolu, dit Milner « ne peut admettre que qui que ce soit ou quoi que ce soit dise quelque chose à quelqu’un. Cette loi, il se l’applique à lui-même : le savoir absolu n’apprend rien à personne, parce qu’en tant que savoir, il ne dit rien sur rien à personne. »

    En somme, en l’état d’urgence où nous sommes, ce n’est pas au savoir, à la science, de parler. C’est à nous, bon sang, de nous prononcer. Je suis totalement d’accord avec Alain, Marie, Florence, Frédéric. Et, je crois, je sais, avec Fabrice.

    J’ai été longue, veuillez m’en excuser, mais je n’en peux plus de voir les débats « de fond » sur la science éviter le fond en singeant les débats scientifiques, l’humain sentant et pensant s’auto-mutiler en scientifique à deux balles.

    Bonne soirée
    Valérie

  34. François,

    S’il vous plaît, pas de M.Nicolino.

    Pour le reste, je suggère que d’autres répondent. Un parce que je n’ai pas le temps. Deux, parce que la question, et son éventuelle réponse, sont très importantes à mes yeux. Je ne souhaite pas me précipiter. Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  35. Les Ogm ne sont rien d’autre qu’une arme de guerre.
    Tolérants aux épandages d’herbicides, secrétant leurs propres pesticides, ils détruisent la vie du sol, des rivières et de l’air. Qui plus est, les graines brevetées obligent les paysans à s’approvisionner chaque année chez les multinationales. Plus besoin de bombes pour faire la guerre, il suffit d’un blocus sur les semences pour affamer les peuples et les réduire à sa merci.
    Du reste, les variétés hybrides F1 ne permettent pas aux agriculteurs de ressemer le fruit de leur récolte. D’où l’enjeu crucial de relancer les semences paysannes, avant qu’elles n’aient totalement disparu. D’où la guerre menée contre les variétés anciennes et les paysans se retrouvant en dehors des clous du catalogue officiel. Sauvegarder ces variétés de pays en tant que paysan, jardinier ou consommateur est un acte politique majeur.

    Et il y a autre chose encore.
    Il faut avoir, un jour dans sa vie, approché un champ de blés anciens plus hauts que soi. Il faut avoir rencontré l’horizon des épis un soir de juillet, quand le ciel prend feu. Il faut avoir écouté le chant du blé quand il danse avec le vent et qu’il porte en lui le chant du pain qui sort du four. Il faut avoir suivi la course d’une araignée entre deux épis, il faut avoir croisé les coccinelles, les syrphes. Il faut avoir connu l’émotion de tenir dans ses mains une poignée d’épis, tous différents les uns des autres par leur taille, leur couleur, leur lumière.
    Pour savoir ce qu’est la vie et la beauté, pour savoir ce qu’être bouleversé à jamais veut dire, il faut avoir vu ça un jour, une heure dans sa vie.
    Il faudrait commencer par ça : emmener, dans la lumière des blés anciens, ceux qui décident à notre place. Si, après ça, ils continuent à parler chimères, révolution verte et consensus scientifique, alors il n’y a plus grand-chose à espérer, j’en ai bien peur.
    Frédéric

  36. Bien d’accord avec Jean et Valérie
    Aux origines de l’élevage,l’animal joue un rôle de médiateur : il sait transformer la cellulose des herbes, des feuilles , des broussailles qu’il broute, en denrée assimilable pour l’humain( lait viande).
    Dans chaque terroir existaient des variétés locales d’animaux adaptées au climat et à la végétation, et des pratiques pastorales tirant le meilleur parti de l’environnement sans le mettre en péril.
    Depuis environ 50 ans en France, on est passé des cultures fourragères et protéagineuses locales adaptées à la pluviométrie locale et ne nécessitant aucun traitement phytosanitaires : luzerne, trèfle, sainfoin, lupins, pois, vesce, fèverole etc selon les régions, à celle du maïs qui demande beaucoup d’eau et pour les variétés modernes des traitements phytosanitaires importants.
    La science, c’est à dire le savoir faire acquis par des centaines voire des milliers d’années de pratique agropastorale, a été balayée; rares sont ceux qui ont tenu bon (merci André Pochon et autres paysans anonymes )
    La pseudo-science, ce qu’on a présenté comme un progrès pour la constance des paramètres laitiers,
    a complètement modifié les paysages, les teneurs en matières dangereuses des cours d’eau , la vie des gens et des bêtes comme disait Alphonse Daudet.
    Les marchands de « machines » , de « graines » , d' »aliments » et de « produits » , les banques ont moissonné grassement ; la sus-dite modernité nécessitant des flux de capitaux et maintenant des flux de soja et maïs avec, je pense, une dépendance du système pour 90% aux importaions
    de céréales et soja qui prennent la place des cultures vivrières ailleurs. Ainsi donc ailleurs aussi, les savoirs ancestraux sont balayés.
    Bref un système complètement aberrant et inhumain qui ANEANTIT plus de 10 000 ans de mémoire transmise.

  37. La science ne reconnait aucune autorite. La deference pour les scientifiques professionels ou pour leurs titres est donc bien peu scientifique… meme si tres humaine. Et c’est pour cela aussi que la science est si destructrice: Non seulement elle ne reconnait aucune autorite, mais par dessus le marche elle n’a aucune moralite. Non seulement elle n’a aucune « tendance naturelle » a la moralite, mais aussi, dans ses aspects « calculateurs », elle ouvre la porte a l’immoralite. Pratiquer la science est donc dangereux. Mais y renoncer l’est probablement tout autant. Je crois qu’il faut pratiquer la science en societe, tout le monde, sans complexes. Avec confiance. Sommer les « autorites » scientifiques de s’expliquer, de nous expliquer, jusqu’au bout. Enqueter, reflechir, tirer des conclusions sur la conduite a tenir, en discuter avec quiquonque le veut. Plus nous serons nombreux a nous approprier la science, a la faire, a la maitriser au lieu de nous laisser maitriser, moins nous aurons de chances collectivement et individuellement de divaguer, de sombrer. Enfin, esperons.

  38. 10 000 ans pas 10 000 euro!
    c’est Vandana Shiva qui explique
    « Monsanto dit qu’il a 35 ans d’expérience en matière de graines , en Inde on peut dire qu’on en a 12 000 ans avec nos semences! »

  39. Merci a toutes et tous,

    Ne perdez jamais votre âme. Quoi qu’il advienne.
    Attention! Je vous ai a l’oeil! 😉 :)))

    Belle fin de semaine,

  40. @ francois,

    Je crois que le but qui guide les dirigeants des groupes agroalimentaires, est le meme que celui du simple mortel,.”le Bonheur” Nous divergeons simplement dans sa conception.

    Pour les maitres du monde, ce 1% de l’humanite , le profit n’est plus le but,, il ne constitue qu’un moyen de parvenir au but ultime,

    Meme le pouvoir, aujourd’hui total entre leurs mains, ne suffit plus a satisfaire leur soif. Leur but est a la hauteur de la folie de ce monde. Ils leur restent une derniere bataille a emporter. La victoire finale. Vaincre la mort. Le Bonheur de l’immortalite voila leur veritable conception du Bonheur, le but final de ces fanatiques.. La science qui ne croit pas en dieu ne croit plus non plus en la mort..

    Alors mettez vous une seconde a leur place. Vous etes riche a millions depuis des generations et vous savez que si tout va bien de votre vivant vous pourrez faire partie des premiers “immortels”. Un tel programe ne merite t’il pas quelques “destructions”?

    Alors oui la destruction fait partie du progamme, de leur programme et bon courage a celui qui voudra leur demontrer qu’ils se trompent…….de Bonheur.

    Le soleil se leve sur les montagnes bleues (sud de l’Inde)…….

    Bonne journee

  41. Si nous avions, nous civilisations « modernes » et « éclairées »,
    Si nous avions un brin de sagesse, de poésie, de bon sens, d’intuition, d’empathie,
    Si nous avions un peu d’humilité, d’émerveillement, de gratitude envers la vie,
    Si nous avions encore de l’amitié pour les vies qui nous entourent,
    Si nous avions le sens de la colère pour préserver tous les fragiles,
    Jamais nous n’aurions autorisé les ogm, les usines à cancer, les bagnes humains et animaux, les abattoirs du monde industriel.

    Si nous avions un peu de sensibilité,
    Si nous savions encore verser des larmes pour les naufragés des ondes,
    Nous irions par centaines de millions rendre les smart-phones,
    Nous irions par centaines de milliers démonter les antennes-relais, les wifis
    Si nous savions encore être bouleversés par le sort des sacrifiés du monde,
    Nous irions défiler pour la fin des emplois mortifères,
    Nous refuserions les mots d’ordre pour sauvegarder le cancer français.

    Au lieu de ça,
    Nous accumulons les rapports,
    Nous compilons les études,
    Nous en appelons à de nouvelles preuves irréfutables
    Et ça fait de colonnes de chiffres,
    Des collines de protocoles,
    Des montagnes d’arguments et de contre-arguments,
    Des labyrinthes d’expertises et de contre-expertises.

    Quand nous aurons imprimé l’ultime étude,
    Quand nous aurons contemplé, du haut de notre montagne de chiffres,
    Notre savoir universel, notre objectivité suprême,
    Quand nous aurons connu l’orgasme de la connaissance absolue,
    Alors nous pourrons mourir heureux,
    Heureux de nous savoir détenteurs de l’omniscience,
    Heureux d’être de ceux qui pensent objectivement, scientifiquement.
    Nous pourrons mourir étouffés
    Suffoqués à la suite de l’effondrement d’une colonne de chiffres,
    Nous pourrons mourir d’un arrêt du cœur,
    Ce cœur qu’on ne sait plus entendre,
    Ce cœur qui bat de plus en plus faiblement et qui un jour cesse de battre à jamais.
    Frédéric

  42. Les scientifiques qui tentent de décrédibiliser une étude faite sur 2 ans, alors que les autres ou les leurs ne duraient que 3 mois ne font que se décrédibiliser eux-mêmes. Elles ne valent au mieux que 12.5% de celle de Séralini!

  43. Je ne sais plus si j’ai parlé ici du site d’Edouard Broussalian, homéopathe et bien décidé à réimplanter la médecine qu’il pratique, guérison et santé à la clé, avec le plus grand sérieux. Je rebalance dans le débat ? Pour la bonne cause : nous camper du bonheur d’être.

    Autant tout ce que j’ai trouvé sur son site (Planète-Homéo) m’a paru pertinent, je trouve ceci ce matin, qui fait écho aux propos de Fabrice sur Montagnier, ce dernier étant d’ailleurs repris par Broussalian (relais d’un article ailleurs dans le forum / je vous laisse vous balader, le site est encore léger). Des liens se tissent entre Steiner, la bio-dynamie… Le portrait d’un scientifique au passage (humilité, humilité ! et optimisme non-béat, de l’affectivité sans doute à la pelle).

    http://planete-homeo.org/school/forum/viewtopic.php?f=9&t=49

    Et quand on sait que des cercles anti-sectes attaquent des écoles Steiner. Obscurantisme du côté qui s’ignore, peut-être bien ?

  44. On essaie un autre procédé plus simple : à Fabrice de faire le tri si le lien du premier commentaire ne passe pas

    C’est toujours hors sujet .

    Protection de l’activité agropastorale en Lozère face à la multiplication des attaques de loups
    14 ème législature

    Question orale sans débat n° 0109S de M. Alain Bertrand (Lozère – RDSE)
    publiée dans le JO Sénat du 23/08/2012 – page 1851
    M. Alain Bertrand appelle l’attention de Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur la situation des éleveurs lozériens confrontés à la multiplication des attaques de loups (canis lupus).

    Il apparaît en effet que, depuis 2006 où la présence sporadique de loups a été attestée dans le département, les observations réalisées ou attestées par les agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage et du parc national des Cévennes se font de plus en plus fréquentes. Tout, dans ces conditions, semble indiquer que la Lozère est devenue une zone de présence permanente de l’espèce puisqu’elle y a été constatée pendant deux années consécutives.

    Ainsi, depuis le printemps jusqu’à ce jour, dans le seul Causse Méjean, les attaques se multiplient : on en compte quatorze au cours desquelles trente-huit brebis ont été blessées et douze tuées.

    Il lui demande en conséquence si elle compte, en raison des dommages causés, prendre des mesures dérogatoires au statut de protection des loups et autoriser dans les zones d’élevage le recours aux tirs de défense et de prélèvement, les mesures de protection et les opérations d’effarouchement actuellement mises en œuvre ayant fait la preuve de leur inefficacité, du fait même des modalités de l’agropastoralisme en Lozère.

    Réponse du Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt
    publiée dans le JO Sénat du 26/09/2012
    Le texte de cette réponse n’est pas disponible à ce jour.

  45. Frédéric écrit : « Et il y a autre chose encore.
    Il faut avoir, un jour dans sa vie, approché un champ de blés anciens plus hauts que soi. Il faut avoir rencontré l’horizon des épis un soir de juillet, quand le ciel prend feu. Il faut avoir écouté le chant du blé quand il danse avec le vent et qu’il porte en lui le chant du pain qui sort du four. Il faut avoir suivi la course d’une araignée entre deux épis, il faut avoir croisé les coccinelles, les syrphes. Il faut avoir connu l’émotion de tenir dans ses mains une poignée d’épis, tous différents les uns des autres par leur taille, leur couleur, leur lumière.
    Pour savoir ce qu’est la vie et la beauté, pour savoir ce qu’être bouleversé à jamais veut dire, il faut avoir vu ça un jour, une heure dans sa vie.
    Il faudrait commencer par ça : emmener, dans la lumière des blés anciens, ceux qui décident à notre place. Si, après ça, ils continuent à parler chimères, révolution verte et consensus scientifique, alors il n’y a plus grand-chose à espérer, j’en ai bien peur. »

    j’aime beaucoup et si j’en ai le temps je posterai quelques phrases du journal de jules Renard sur la campagne vers les années 1890..1900; j’en ai mis de coté un petit nombre..il écrivait entr’autre que le paysan était celui qui regardait et aimait le moins la campagne; et n’avait aucun pathos à leur sujet tant il constatait la misère de leur condition

  46. Frederic, il est tres touchant votre poeme. Mais tellement triste ! J’ai cependant une nuance de desaccord avec vous: Je n’abandonnerais pas la science, car pour moi ce serait comme arreter de faire la cuisine chez soi a cause de la malbouffe, arreter de faire son jardin a cause des pesticides, ou arreter de chanter ou d’apprendre des comptines a ses enfants a cause des travers du show-biz…

  47. Pour paraphraser Kissinger (“celui qui contrôle l’alimentation tient la population en son pouvoir.”, Merci LBL !), celui qui controle nos recits et nos croyances, que tient-il en son pouvoir ? Notre futur ?

    Si la techno-science reussissait a nous faire abandonner la science comme une discipline « sale » reservee aux professionels – comme on dirait « aux mercenaires » – n’aurait-elle pas atteint son but de la plus grande concentration possible de pouvoir ?

  48. Hors-sujet mais d’actualité :
    «En 2013, les effectifs des ministères qui ne concourent pas aux missions prioritaires seront réduits de 12.298 postes. Cet effort compense les créations de postes dans l’éducation, la sécurité et la justice en 2013, ainsi qu’une partie des créations de postes de la rentrée 2012, de manière à respecter le principe de stabilité des effectifs sur le quinquennat»
    Ainsi s’expriment nos gouvernants dans le projet de loi de finances 2013. En clair : l’écologie n’est pas une priorité du quinquennat.
    Concrètement : Le budget du ministère de l’écologie en forte baisse, la création de l’agence nationale de la biodiversité sans budget ni calendrier, la lutte contre les changements climatiques et la pollution de l’air créditée de la somme colossale de 35 millions d’euros.
    J’imagine que cette perspective doit être « historique et infiniment émouvante à entendre pour un-e écologiste » et je pèse mes mots.
    Si certain(e)s se demandaient encore à quoi servent les ministres d’EELV dans ce gouvernement, cet extrait apporte une réponse, une de plus s’il en était besoin.
    Le lien :
    http://www.journaldelenvironnement.net/article/l-ecologie-n-est-pas-une-mission-prioritaire-du-gouvernement,30902
    Frédéric

  49. Et bien, Fabrice, je dois dire que je ne regrette pas de t’avoir provoqué un peu…

    Je viens tout juste de terminer la lecture de ton long billet. J’avoue que je ne suis pas déçu. Et si j’en juge par l’avalanche de commentaires postés en moins de 48h, il semble bien que je ne soit pas le seul (isn’t it Léa ?)

    Un grand merci de nous offrir ici l’exclusivité de ce papier dans la veine de l’excellent dossier de Charlie ! Il va me falloir le relire attentivement tant il contient d’informations. Nul doute qu’il ne peut que nous aider à réfléchir et à approfondir.

    L’étude de Séralini et son équipe n’est pas la première à avoir démontrer la toxicité des OGM. Flore évoque plus haut, le cas d’Arpad Pusztai, chercheur hongrois dont la carrière s’est arrêtée brutalement en 1998.

    Le Rowett Research Institute d’Aberdeen en Ecosse, considéré comme le meilleur labo européen de nutrition, lui avait confié un contrat de 2 millions d’euros pour évaluer l’impact des OGM sur la santé humaine. Persuadé de l’innocuité des plantes génétiquement modifiées, il mena avec une trentaine de chercheurs, une étude de 110 jours sur des rats nourris avec des pommes de terres transgéniques.

    Voilà les surprenants résultats de cette étude, qu’il a confié en 2006 à Marie-Monique Robin, et qu’on peut lire page 197 de son livre « le Monde selon Monsanto ». Ils furent à l’origine de sa mise en retraite anticipée.

    « D’abord les rats des groupes expérimentaux présentaient des cerveaux, des foies et des testicules moins développés que ceux du groupe contrôle, ainsi que des tissus atrophiés, surtout dans le pancréas et l’intestin. Par ailleurs, nous avons constaté une prolifération des cellules dans l’estomac est c’est inquiétant parce que cela peut faciliter le développement de tumeurs causées par des produits chimiques. Enfin, le système immunitaire de l’estomac était en surchauffe, ce qui indiquait que les organismes traitaient ces pommes de terre comme des corps étrangers ».

    On comprend mieux alors pourquoi la majorité des études financées par les industriels de la semence OGM se limitent à 90 jours…

    Bien à vous. Sancho.

    PS : Ci-dessous un très intéressant article de Christophe Noisette qui traite du problème de l’étiquetage que les industriels de la semence redoutent tant qu’ils dépensent des millions pour entraver sa mise en place…

    ETATS-UNIS :
    32 MILLIONS DE DOLLARS POUR EMPÊCHER L’ÉTIQUETAGE DES OGM EN CALIFORNIE
    par Christophe NOISETTE , Septembre 2012

    Et 5 millions de dollars de plus (1)… Ainsi, ce sont déjà 32 millions de dollars qui ont été versés par des entreprises et autres institutions pour faire campagne contre la proposition n°37, qui vise à instaurer un étiquetage obligatoire des produits destinés à l’alimentation humaine contenant des OGM en Californie…
    A elles seules, six entreprises liées à la production de plantes génétiquement modifiées ont versé 19 millions de dollars : Monsanto (7,1 millions de dollars (M)), Dupont (4,9 M), Bayer CropScience (2 M), Dow AgroScience (2 M), BASF plant Science (2 M) et Syngenta (1 M). D’autres entreprises, liées à l’agro-alimentaire, ont aussi versé des sommes importantes, comme Nestlé, Coca Cola, Kellogg’s, Pepsico, etc. Enfin, on trouve des organisations de lobby en tant que telle comme Council for Biotechnology Information, Grocery Manufacturers Association, Biotechnology Industry Organisation…

    On ne peut s’empêcher de mettre ces sommes en rapport avec l’argument que ces mêmes entreprises ne pourraient supporter les coûts des recherches plus poussées sur l’innocuité de leurs produits (rappel : l’étude récente de l’équipe du chercheur Séralini a coûté 3,2 millions d’euros).

    (1)

  50. Bonjour,

    « En clair, les dirigeants de ces groupes agroalimentaires (ou les cigarettiers d’ailleurs) seraient-ils guidés par la soif du profit, ou la soif de destruction ? »

    Me mouille plus a entrer dans les détails. Mes « maigres certitudes » sont trop tirées par les cheveux.

    Ex.

    Groupe 1, mis a nu. Guidé par la soif du profit.
    Groupe 2, semi vêtu. Guidé par la soif de provoquer l’étincelle qui mettra le feu.
    Groupe 3, très couvert. Guidée par la soif de destruction.
    Le groupe 3 manipule subtilement le groupe 2 qui tient par les coquilles le groupe 1. Argent, pouvoir, monopole ne sont que des attrapes nigauds.

    Le groupe 3 observe « gentillement » comment le groupe 2 attise la flamme afin que le 1 se fasse descendre. Avec toutes les conséquences dramatiques que cela comporte. Ensuite, (le 3) se dévêtira, pour notre plus grand bien.

    Rho … Attendez, mon ange gardien me tape sur l’épaule! Il me dit de vous dire: C’est diabolique! 😉

    Vous désirez aussi les sous groupes?

    Bien a vous, merci pour tout les beaux commentaires.

  51. @Pylm Je n’irai pas jusque là, disons que ces milliardaires sont avant tout des drogués à l’argent et au pouvoir.

    A l’argent, car quand ces personnes en veulent toujours plus, bien que 10000 ans ne suffiraient pas pour dépenser sa fortune, même en vivant dans le luxe, c’est une addiction est non une recherche du bonheur, quel bonheur à t-on de licencier, de piler, de polluer, quand on a déjà une fortune exorbitante.

    Au pouvoir, car c’est cette oligarchie qui dirige, je ne parle pas d’un gouvernement mondial, car ils préfèrent bouffer leur concurrent s’ils le peuvent plutôt que de s’organiser sur le long terme.

    Néanmoins, ils dirigent la plus part des politiciens en finançant leur campagne, faisant pression, la plus part des homo « sapiens », étant donné qu’il y a suffisamment de lampistes qui préfèrent mendier un susucre et, ou qui recherchent des bouc émissaires (Roms, chômeurs, vieux, immigrés…) à leurs problèmes plutôt que de remettre cette minorité à sa place et que les opposants manque d’entente pour les renverser.

    Quand aux scientistes, ce sont que des lampistes, ils ont encore moins de pouvoir qu’un politicien, ils recherchent ce que le financier leur dit de rechercher, le seul pouvoir qu’ils ont, si la hiérarchie est d’accord, c’est celui de choisir leur subordonnés et les faire rentrer dans le moule comme ils y sont rentré auparavant.
    Ils sont tellement conditionnés, qu’il n’y a même plus besoin de les siffler pour qu’ils exécutent les ordres.

    PS Il suffit de regarder les commentaires de l’article suivant
    http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1322
    pour évaluer le niveau de certains.

  52. @Alx
    La plus part des animaux de boucherie sont abattus avant d’avoir atteint l’âge adulte, pour les vaches laitières leur durée de vie est plus courte qu’avant généralement entre 5 et 7 ans, soit entre 3 et 5 lactations contre une dizaine d’années il y a 30 ans, de plus elles ne mangent pas que des ogm.

    Ce n’est pas l’existence de quelques animaux de plus de 10 ans nourrit aux ogm sans tumeurs qui prouvent leur innocuité, il y a bien des alcooliques et des fumeurs qui dépassent les 80 ans, ni l’augmentation de la mortalité dans tel ou tel troupeau qui suffit à prouver une dangerosité, d’autres facteurs peuvent intervenir : augmentation de la production de lait par animal, pesticides, consanguinité, baisse de la surveillance du fait de l’augmentation de la taille des troupeaux…

  53. @mouton noir
    « Était-ce bien nécessaire de torturer 200 rats pendant deux ans alors que, à de toutes façons, les OGM ont d’autres conséquences au moins aussi graves que la santé humaine, notamment l’appropriation du vivant par quelques individus » , si je suis en accord avec l’argument, il n’est cependant pas suffisant si un tel veut imposer des ogm « d’état » non brevetable sans vouloir vérifier leur nocivité
    et de plus je ne suis pas convaincu qu’il soit suffisant pour une majorité de citoyens peut concernés par la brevetabilité du vivant.

  54. Comment en est on arrivé là après l’amiante, les PCB… et peut être les OGM, j’ai une explication simpliste mais peut être pas très éloignée de la réalité.
    Dans un premier temps une entreprise ou un groupement d’entreprise mettent en place un produit sur le marché après avoir évaluer les bénéfices financiers réalisables.
    Si dans un second temps une toxicité de ce produit est mise en évidence, ils nient et usent de leur pouvoir et de leurs relations pour maintenir son autorisation sur le marché, phase qui peut durer plusieurs décennies.
    Troisième phase, lorsqu’ils ne peuvent plus cacher l’évidence et qu’ils se sont bien remplis les poches, et qu’ils ont trouvé un autre produit rentable, toxique ou non toxique c’est pas le problème principal, ils reconnaissent la toxicité du produit.

  55. Cher Frederic, en fait je trouve votre beau poeme, meme s’il est si triste, malheureusement tout a fait realiste.

    Il m’a rappele ce qu’ecrivait Erwin Schrodinger deja vieillissant, apres avoir consacre sa vie a la science atomique:

    « Cher lecteur, ou, encore mieux, chère lectrice, rappelez-vous les yeux brillants et joyeux avec lesquels votre enfant vous éclaire quand vous lui apportez un nouveau jouet, puis laissez le physicien vous dire qu’en réalité rien n’émerge de ces yeux; en réalité, leur seule fonction objectivement décelable est d’être continuellement frappés par des quanta de lumière et de les recevoir. En réalité! Etrange réalité! Quelque chose semble manquer en elle. »

  56. Merci Frédéric pour ce « poème » terre à terre (et votre recul en général). Qui résume tout…
    Nous sommes à la croisée des chemins…
    Comment faire pour choisir la bonne direction ?

    Merci Fabrice, pour tes longs articles étayés de bon sens.

  57. Oui, les écoles Steiner sont attaquées, l’agriculture biologique est attaquée, nous sommes surveillés, tout se délite… Il n’y a rien d’autre à faire que continuer à se battre, avec confiance. “il y a du bon en toute chose, il faut savoir l’extraire”, dit un proverbe.

    J’ai lu hier cette phrase de Bruno Latour: « Quand il s’agit d’obtenir des connaissances validées sur des objets aussi complexes que le système entier de la Terre, connaissances qui doivent entraîner des changements radicaux dans les détails les plus intimes de l’existence de milliards de gens, il est infiniment plus sûr de se confier à l’institution scientifique qu’à la certitude indiscutable. »

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/09/20/qui-a-peur-des-verites-scientifiques_1763270_1650684.html

    Cette phrase m’a glacé le sang. Par le biais d’un “sociologue des sciences”, l’Eglise catholique en son nouvel avatar a finalement terrassé Galilée. La vérité et la science sont des constructions sociales, défendait-il dans son livre contre l’épistémologie “Nous n’avons jamais été modernes” (1991). L’institution doit être respectée à n’importe quel prix, nous dit-il maintenant. Le travail de 1991 n’était qu’une première étape. Il ne dit pas que la vérité n’existe pas, ni qu’elle n’a aucune importance. Oh non. Il dit que l’individu n’y a pas accès, qu’elle est la prérogative de l’institution. Nous sommes dépossédés par principe. Max Stirner doit se retourner dans sa tombe, lui aussi.

    Latour se dévoile: « Devant la ruine des institutions que nous commençons à léguer à nos descendants, suis-je le seul à ressentir la même gêne que les fabricants d’amiante visés par les plaintes au pénal des ouvriers victimes de cancers du poumon ? Au début, la lutte contre l’institution paraissait sans danger ; elle était modernisatrice et libératrice – amusante même – ; comme l’amiante, elle n’avait que des qualités. Mais comme l’amiante, hélas, elle avait aussi des conséquences calamiteuses que nul n’avait anticipées et que nous avons été bien trop lents à reconnaître. »

    Phrase vraiment très curieuse et révélatrice: Latour ne ressent pas “la même gêne que les familles d’ouvriers morts de l’amiante”. Il ressent “la même gêne que les fabricants d’amiante visés par les plaintes au pénal”. Nuance…

    J’ignore si Latour a déjà parlé du nucléaire, je suppose qu’il préfère éviter le sujet pour le moment, il en parlera sans doute plus a l’aise lorsqu’il faudra sermonner les populations sur le nécessaire “sens des responsabilités”, et tient pourquoi pas (tant qu’on y est !), le “respect des institutions” –nucléaires, électriques, “noblesse d’Etat”- lorsque ces « institutions » n’arriveront plus a nous faire croire qu’elles savent quoi faire avec les déchets. C’est pour bientôt, probablement.

    Pourtant Latour sait être brillant, et il a le sens de la formule. « Newton est un événement « arrivé à la pesanteur », et Pasteur est un événement « arrivé aux microbes ».

    http://www.bruno-latour.fr/sites/default/files/downloads/99-HANDBOOK-COURT-FR_0.pdf

    C’est exactement ce que Rudolf Steiner a eu tant de mal a faire comprendre a ses contemporains, dans sa thèse de doctorat publiée sous le titre « Vérité et Science » en 1892, puis dans « Philosophie de la Liberté » en 1894 : Que la connaissance n’est pas une « représentation » séparée du monde, mais un acte de participation a l’histoire du monde.

    L’être humain en tant que partie inséparable du monde: un bon point de départ pour l’écologie, en somme. Et qui fait l’économie de ce concept inutile et improuvable de « non humain » (se méfier des concepts définis par la négative!)

    Un siècle plus tard, Latour réussit le paradoxal tour de force de rendre convaincant un concept presque semblable, dans des livres et articles populaires dans le monde entier, mais après avoir jeté à la poubelle l’acte de penser, pour ne plus garder que « le respect de l’institution ».

    Il a trouvé une autre manière de présenter le concept crucial, mais après l’avoir presque entièrement vidé de son sens. Maintenant, pour aller dans le sens du proverbe cité plus haut, rien ne nous empêche de prendre Latour dans nos bagages et de redonner du sens. Il y a du travail !

  58. Laurent Fournier,

    Cette citation de Schrodinger est triste à pleurer, heureusement qu’elle est farfelue.

    Appeler Réalité, la projection de la réalité, du réel, sur un un élément précis (les yeux) d’un corps réduit qu’à être un assemblage cybernétique grossier (le cœur comme une pompe, le cerveau comme un circuit intégré de type processeur, les mains comme un outil de type pince, les reins comme une unité de filtration, l’estomac comme un réservoir, etc.) c’est un réductionnisme classique du scientisme.

    Comme si la vie se résumait à un ensemble de connexions, d’images, de réactions chimiques.

    Penser ça c’est se prendre pour Dieu.

    Vous qui êtes féru de physique quantique, vous apprécierez cette photo d’archive :

    Fission

  59. Laurent,
    Merci pour vos commentaires. Je dispose de peu de temps, j’écrirai juste quelques mots, au risque de me répéter.
    Je n’appelle pas à l’abandon de la science en tant que quête de vérité, comme je n’arrête pas de cultiver et de cuisiner mes légumes.
    Simplement, j’exprime mon désarroi face au débat qui nous occupe sur les Ogm. Si les scientifiques indépendants avaient conclu à l’innocuité de ces chimères génétiques, la discussion aurait été close. Toutes les nuisances autres que sanitaires seraient passées en pertes et profits, comme elles passent à la trappe de toute façon.
    Je ne dis évidemment pas qu’il faut évacuer les effets sur la santé, en avons-nous encore le choix, d’ailleurs, face aux préjudices sanitaires que le monde moderne nous infligent.
    Je dis que les Ogm n’auraient jamais dû être cultivés, non pas au nom de la science, mais au nom du simple bon sens, de la beauté, de l’empathie, de l’idéal…
    Je pense que la techno-science a « atteint son but de la plus grande concentration possible de pouvoir ». Elle l’a atteint notamment en colonisant notre pensée qui n’a plus foi qu’en la parole des experts pour nous dire, si oui ou non, telle ou telle chose est souhaitable. Elle l’a atteint en nous donnant l’illusion de la démocratie, du débat. Un jour, peut-être, on finira par interdire ces plantes génétiquement modifiées. Entre-temps, combien y aura-t-il eu d’autres poisons répandus sur la terre ? Combien de cobayes auront été assassinés ?
    Je ne pense pas que nous ayons besoin de plus de science pour sortir de la techno-science. Nous avons besoin de nous réapproprier notre autonomie de pensée, de vivre, de nous nourrir, nous avons besoin de placer la beauté, le sens de nos actes et de nos choix au cœur des décisions qui nous engagent, nous et tous ceux qui vivent autour de nous.
    La citation de Schrodinger est accablante et si lucide. Ce qui brille dans un regard ne pourra jamais être réduit à des quantas de lumière, en effet. Ce serait un tel appauvrissement de l’esprit. Et pourtant, que faisons-nous d’autre, nous les modernes si fiers de notre intelligence prométhéenne, que faisons-nous d’autre que de placer au cœur de notre destinée la raison technique ? Jamais nous n’avons été aussi pauvres d’esprit, de cœur, de sensibilité.
    Ce matin, la pluie avait déposé des gouttes infimes sur les toiles d’araignées. J’ai parcouru les allées d’herbes les yeux écarquillés, comme si j’allais dans un musée vivant, un musée sans gardien ni droit d’entrée. Ce matin, je me suis senti millionnaire, millionnaire en gouttes de pluie sur les fils qui me relient au monde vivant.
    Frédéric

  60. Il y a plus de 80 ans que Rudolf Steiner a parlé de la mécanisation de l’esprit, de la végétalisation de l’âme et de l’animalisation du corps.
    Ce que nous voyons et vivons aujoud’hui montre à quel point les pensées de R. Steiner étaient proches de la réalité.
    Misère!!

  61. Sur Latour : n’est-il pas de ces garnisons serrées et « supérieures » liées aux socialistes, ivres de pouvoir et bourrées (encore !) de visions théoriques, abstraites, systématiques, « systémique » waouh!, en quête d’application, réelle, échelle 1 ? ENFIN !!!!! (pour finir, je parle « pour elles », comme tous savent si bien parler « pour tous » ! les généreux ! – Ben oui, je suis généreuse, pas peur de l’affirmer, et pas de pudeur, SVP).

    C’est complexe, c’est raffiné, c’est sérieux, c’est intelligent : c’est plus sûrement anti-démocratique, et tellement dévoyé… De quoi frémir, en attendant la fin toute propre, sentant bon la perfusion à l’aspartame fraisé. Les socialos, c’est pas Sarkozy en effet. Juste toujours du grand flippant, dans toutes les dimensions, la quatrième étant le temps : brrrrr.

    (Et monsieur Latour, j’ai jamais eu envie de vous lire, même avec plein d’images en couleurs !)

  62. Le problème n’est pas qu’on ne veut pas d’OGM, personne n’en veut d’ailleurs, pourquoi dès lors vouloir à toute force les imposer ? C’est le brevetage qui est inacceptable. La toxicité, on y croit moins. Mais ce dont les scientifiques ne veulent plus, c’est de M. Séralini comme expert parce que ce monsieur a abusé de la bonne foi du consommateur en essayant de vendre des plantes soi-disant détoxifiantes (le Dig 1,…) alors que les articles étaient de pures [bip.bip], reposant sur un artéfact de culture cellulaire. Il m’a fallu 10 minutes pour découvrir le pot-aux-roses sans doute parce que j’ai l’habitude d’utiliser les tests dont il se sert. Pourtant je suis contre les plantes GM mais je ne fais aucune confiance à Séralini parce qu’il a une fâcheuse tendance à orienter les résultats comme il le souhaite. Ce monsieur devrait, si réellement il souhaite oeuvrer pour la santé publique, avoir la sagesse de passer la main à de vrais toxicologues. Je vous rappelle que JF Narbonne, très bon toxicologue, conteste lui aussi les résultats de Séralini. Or, vous avez cité JF Narbonne dans un de vos livres, je crois que c’était « Pesticides, scandale français ». M. Narbonne ne serait-il d’un avis fiable que quand il abonde dans votre sens ?

  63. Moi non plus je n’ai jamais eu envie de lire Latour, mais comme j’ai deux tres bons amis qui l’apprecient, je me suis force. Je ne l’ai pas regrette. La pensee de Latour m’est malheureusement demeuree aussi antipathique qu’elle l’etait, voire plus encore, mais j’ai compris certaines choses, car Latour est quelqu’un qui travaille dur, et qui produit des resultats. Sa pensee, exprimee par cette formule brillante, « Newton est un evenement arrive a la pesanteur », est une veritable trouvaille. Je ne sais pas d’ou il la tient, mais probablement pas de R. Steiner. Et du coup je me demande un peu ou cette pensee puise ses racines. Latour est-il isole, ou cette pensee etait-elle deja formulee par d’autres intellectuels (peut-etre moins connus, moins brillants ou plus difficiles), a part Steiner ?

    Florence, pour moi votre description en si peu de mots des « garnisons serrees » fait mouche !

  64. Leleu,

    Comme vous m’avez fait le plaisir de lire Pesticides, je vous recommande sans malice d’y retourner, car je n’ai fait assumer aucune de mes positions par Jean-François Narbonne. Par ailleurs, je vous redis avec force que je n’ai pas prétendu juger l’étude Séralini, ce qui dépasserait mes compétences. Vous m’aurez donc mal lu.

    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  65. Votre livre étant paru en 2007 (je crois), cela remonte à loin pour moi. N’avez-vous jamais parlé des travaux de M. Narbonne ? C’est moi qui ai commis une erreur alors. Mais c’est un bon toxicologue et j’aime les bons articles, donc son avis a de l’importance pour moi. Vous auriez dû en toute honnêteté présenter aussi son opinion sur l’étude de M. Séralini et son CV à lui aussi (impressionnant qu’il est ; de plus il ne se laisse pas marcher dessus, et j’aime ça chez un scientifique) Ceci dit, vous êtes étrange, vous dites que vous n’êtes pas capable de juger de la solidité des articles de biologie. Le rôle du journaliste est-il donc seulement de dénoncer les conflits d’intérêts, de mettre en ligne les CV des gens, de toucher à la réputation d’une personne ? Le rôle du journaliste n’est-il pas de prendre la peine de faire des études de sciences pour y voir clair ? Doit-on toujours salir quelqu’un en révélant ses petits secrets pour faire du bon journalisme ? C’est la question que moi, je vous pose parce que je passe cette année le concours de « journaliste et scientifique » après des études de biologie. Je n’espère rien des écoles de journalisme, je hais le formatage et je n’aime pas qu’on me dise quoi penser mais je crois que mes connaissances doivent servir à une critique raisonnée fondée sur des arguments scientifiques, je ne veux pas être là pour dire du mal d’un tel ou d’un tel sous prétexte qu’il a travaillé pour tel ou tel organisme ou industriel. J’ai déjà lu plusieurs de vos livres, (la végétarienne stricte que je suis depuis bien des années a apprécié « Bidoche ») mais j’ai du mal à comprendre votre démarche de journaliste parce que je crois que je suis capable de critiquer un article sans avoir besoin d’afficher les CV des personnes qui ne sont pas d’accord avec ledit article. Qu’est-ce qui fait qu’on devient bon journaliste sur des questions de sciences ou d’écologie ?
    Cordialement,
    C. Leleu

  66. Bonjour,

    Ceci est hors-sujet et je m’en excuse, mais on m’a fait parvenir cette pétition aujourd’hui, visant à faire interdire les « combats » organisés entre des ours et des chiens, aux États-Unis. Je mets « combats » mais il faudrait plutôt dire « massacres ». Le lien explique la chose. C’est répugnant. Je ne sais pas si la pétition changera grand-chose, mais quand même…

    http://www.thepetitionsite.com/458/076/794/ban-bear-baiting-competitions/?cid=FB_TAF_CIT

  67. « Etude OGM : le Pr Séralini dénonce les « attaques des lobbies » in LeMonde.fr (24.9.2012)

    « C’est le même lobby qui a permis l’autorisation de ces produits
    et qui est activé par les entreprises de biotechnologies »,
    a estimé l’universitaire de Caen, interrogé par l’AFP.
    « C’est une entreprise de salissement de l’individu pour
    essayer de discréditer son travail parce que la conséquence,
    ce serait qu’on les oblige [les entreprises de biotechnologies]
    à faire des études à long terme »,
    a ajouté M. Séralini, répétant qu’il venait de publier
    « l’étude la plus longue et détaillée jamais faite sur un OGM ».

    Comme l’a chanté si justement
    Guy Béart en son temps :
    « … Le premier qui dit la vérité
    Il doit être exécuté… »

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