Le délire de Notre-Dame-du-Littoral (à La Réunion)

Où va le pognon ? Une route de 12 kilomètres pourrait coûter près de 3 milliards d’euros. Ça se passe sur l’île de la Réunion, et comme à l’habitude, il va vous falloir attendre un peu. Où va le pognon ? Si je parais insister, c’est qu’en vérité, la France n’a jamais été aussi riche qu’en cette fin d’année 2012. Disons pour être exact qu’elle n’a jamais autant produit de merdes à l’obsolescence programmée pour relancer sans fin, et surtout sans but discernable, la machine industrielle. Les chiffres sont désespérément têtus. Leurs chiffres, vous aurez rectifié, car les miens tentent d’inclure, ce qui est impossible, la mesure de la destruction de la vie. Et cela change quelque peu la perspective d’ensemble.

Donc, leurs chiffres sont sans appel (ici). De 2000 à 2011, le PIB a grimpé chez nous, selon les ans, entre 2,5 % et 5,3 % (en valeur). Seule l’année 2009, après le choc de la crise financière, a vu une contraction de  -2,5 %, suivie aussitôt d’une augmentation de 2,7 % en 2010 et 3,1 % en 2011. Dans le même temps, le taux de croissance démographique – l’expression n’est pas de moi, juré ! – a oscillé entre 0,38 % – en 2000- et 0,59 % – en 2007 -, ne dépassant pas 0,5 % en 2011 et (certainement) 0,5 % en 2012.

Or donc, qu’on arrête de nous servir toujours la même soupe froide. Nous sommes d’une richesse stupéfiante, qui ne saurait d’ailleurs durer, et les seules questions qui vaillent sont celles-ci : que produisons-nous; pour qui; comment; avec quelles conséquences pour les équilibres de la vie. Je constate comme vous que ces interrogations pourtant évidentes ne font pas partie du débat national, dominé et même écrasé par des discours qui, de l’extrême gauche à l’extrême droite, parlent d’autre chose. C’est-à-dire, eu égard aux enjeux, de rien. Je reviendrai, sous peu je l’espère, sur le cas Mélenchon, car cet homme que j’ai tant attaqué ici, flambe désormais pour un « écosocialisme » qui mérite le commentaire.

Et voilà, après ce si long préambule, le sujet du jour. Notre-Dame-du-Littoral. Comme des Landes, mais en bordure de l’océan Indien. Ou plutôt dessus l’océan Indien. Nous sommes à la Réunion, une île sublime où l’homme n’est apparemment arrivé – pour y rester – qu’au milieu du XVIIème siècle. C’est un endroit sublime – je connais -, mais surpeuplé. L’île n’est jamais qu’un volcan dont les flancs plongent dans la mer, et les 840 000 habitants se concentrent pour l’essentiel sur le littoral.  340 habitants au kilomètre carré, c’est déjà énorme, mais ce n’est qu’une moyenne qui ne dit pas l’extrême densité le long des côtes. J’ajoute que les peuples de la Réunion – petits Blancs, gros Blancs, Noirs de toutes nuances, Tamouls de la côte de Malabar, zarabs venus de l’actuel Gujarat indien, Chinois, z’oreils de la métropole, et métis de ce grand maëlstrom – arrivent à peu près à vivre ensemble. J’ai beaucoup, beaucoup aimé ce lieu si singulier.

Revenons-en à Notre-Dame-du-Littoral. Le conseil régional de la Réunion est dirigé par un politicien local de l’UMP. À moins qu’il n’ait rejoint le RUMP de François Fillon ? En tout cas, son nom est Didier Robert (ici), et il entend, tel un Jean-Marc Ayrault des Tropiques, marquer de sa belle empreinte le territoire qui l’aura oublié demain. Que veut Robert ? Une route phénoménale de 12 kilomètres permettant de mieux relier les villes côtières de Saint-Denis et Possession. Pour l’heure, cela ne convient pas à cette excellente personne. Une route avait été inaugurée en 1963, mais les ingénieurs, ces distraits, n’avaient pas remarqué, juste au-dessus d’elle, une fabuleuse falaise de basalte. Fabuleuse par une biodiversité très remarquable, qui n’a évidemment rien à voir ici. Les pierres tombaient régulièrement sur la route, et parfois sur les bagnoles. Il fallait bien faire quelque chose, non ?

En 1976, nouvelle route, un peu plus loin de la falaise. Les pierres ne l’atteignent plus que rarement, mais les travaux de sécurisation ont coûté bonbon. On en était là lorsque la droite locale et le puissant lobby BTP du coin ont décidé de se changer en roi Pharaon. En proposant une route directement sur la mer, avec digue géante, et travaux jusqu’en 2020. Au nom de la sécurité, du tourisme à venir et du « développement » de l’île, blabla, blablabla. Si vous avez beaucoup de temps, allez télécharger l’imbitable document de présentation officiel (ici). Mais pour ma part, j’en resterai ici à deux photos, elles aussi officielles, qui en disent long.

Sur la première, ci-dessous, la première réunion publique consacrée à la « Nouvelle route du littoral ». À votre avis, combien de participants, compte tenu des chaises vides et malgré l’art consommé du photographe ?  Je dirais entre 20 et 30. Peut-être moins. Et combien qui ne soient pas blancs de peau ?

Sur cette deuxième photo, on voit à quoi ressemblerait leur affaire. Vous voyez qu’il y a la mer de part et d’autre de l’ouvrage. Sécurisé, cela va de soi. On en reparlera – plutôt, on en reparlerait – au moment des typhons et des vents à 200 km/heure.

Seulement, les amis, la critique est jolie, mais après ? Le plus dingue de ce projet, c’est sans doute qu’il a enterré une autre idée, certes en sommeil, mais qui consistait en un tram-train. Je vous recommande vivement la lecture d’un article de l’excellent site Carfree (ici). Jusqu’en 2007, on envisageait, avec le soutien de l’État, la construction d’une ligne qui, à terme, aurait relié Saint-Denis à Saint-Paul, en passant par La Possession. Comme la nouvelle route. Située bien sûr sur terre, elle aurait été le premier transport ferroviaire régulier de l’île depuis la disparition – pour cause de nouvelle route ! – de l’ancienne ligne de chemin de fer. Et ce tram-train n’aurait pas été du luxe dans ce pays où un habitant sur trois n’a pas de bagnole. Et où les transports collectifs – bus et taxis-, qui assuraient il y a vingt ans environ 30 % des déplacements, n’en permettent plus, aujourd’hui que 6 %. En somme, et au passage, ce projet délirant est une expression de la guerre de classe paisible qui oppose là-bas ceux qui roulent et ceux qui sont roulés. Ajoutons que la Réunion est l’un des départements français les plus pauvres et les plus endettés. Ajoutons que 30 % de la population est au chômage, mais 60 % des jeunes actifs de 15 à 24 ans.

Que vous dire de plus ? Ayrault, notre teigneux Ayrault de Notre-Dame-des-Landes, vient de confirmer le soutien de l’État à cette route de Notre-Dame-du-Littoral. La région UMP – ou RUMP ? – envisage le début des travaux en 2013. Il y a sur place un petit groupe d’opposants, menés par le militant EELV Jean-Pierre Marchau. J’ai beau avoir tant de fois moqué son parti, je sais reconnaître, fût-ce de loin, la vaillance (ici). Marchau est un vaillant, et je le salue. Dites, les braves de Notre-Dame-des-Landes, quand envoyez-vous messages et messagers à la Réunion ?

En attendant, on ne lâche rien. Ni ici, ni ailleurs.

34 réflexions sur « Le délire de Notre-Dame-du-Littoral (à La Réunion) »

  1. Bonjour Fabrice (ou bonsoir, c’est selon)

    Je me permets d’emblée un hors-sujet, qui plus est pour faire de la « pub » (honte !) : disposant d’un peu de temps pour parcourir divers blogs, il m’est arrivé de trainer plus d’une fois sur celui-ci : http://lesquestionscomposent.fr/

    La personne tenant ce blog, je ne la connais pas. Cependant, il m’est arrivé plus d’une fois de la trouver très pertinente.

    Comme je pense qu’il est important de faire converger les opinions décidant de lutter contre ce système de nécrose qui nous entoure, je me permets de signaler l’existence d’un tel blog.

    Je présente tout de même des excuses, car ma méthode n’est pas recommandable.

    Bien à toi,

    Un lecteur utopiste.

  2. Une bonne idée que de lancer le recensement de tous les Grands Projets Nuisibles, on en découvre tous les jours un nouveau. Et derrière eux, toujours les mêmes Grands Pillards, les Bouygues, Vinci, Eiffage et consorts.

    Tu nous fais quand un livre sur ces super grands prédateurs?

  3. En Martinique, où la mégalomanie politico-électorale ne fait pas défaut, une pièce « maîtresse » a été belle et bien construite : une tour dite « ultra-moderne » en plein bord de mer ( vous trouverez des photos sur n’importe quel site à la con… ou pas ! ) qui a coûté à la région une grosse fortune, en bordure de ce qui a été rebaptisé  » le Malecon » en référence à Cuba, alors que les habitants de l’ile l’ont de mémoire d’Humain toujours nommé « front de mer ».
    Cette tour était destinée à vendre ou louer des locaux d’entreprises.
    Elle ne se vend pas, elle est vide ou quasi et la région continue à perpétrer une loi datant des colonies par la taxation de tout produit par « octroi de mer » ( taxe variable portant sur tout produit d’importation, allant de 3 à 80% de la valeur neuve du produit, même si celui-ci est d’occasion !!! ), donc persiste à appliquer une loi destinée à l’origine à protéger les intérêts békés…
    De plus il va sans dire que cette tour choque n’importe quel esprit tant soit peu épris d’esthétique.
    Le progressisme post-moderniste est de rigueur partout sur la planète et nous sommes encore bien loin de la révolution des consciences chère à Pierre Rabbhi.
    Les malfaiteurs devant être dénoncés, il s’agit du PPM ( Parti « PROGRESSISTE » martiniquais, ce n’est pas de l’humour ) avatar du PS et tout aussi traître aux causes initiales.

  4. Sur ce type de sujet, pour info, ce qui suit. Avant cela, une question. Comme le disait dès les années 70 Le Clézio, nous vivons dans un état de guerre permanent et non déclaré. Face à cela, il y a de belles réactions, défensives, inventives. Mais ça tire de partout, non ? Alors qu’est-ce qui sourd des sociétés ? Indépendamment des réactions défensives ?
    L’info :
    L’émission « Vive la sociale » de jeudi 6 décembre va essayer de comprendre la logique qui relie les grands projets inutiles et nuisibles qui se multiplient un peu partout et fera le point sur les luttes recentes, notamment contre la ligne à grande vitesse (TAV) Lyon-Turin, le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes et celui de l’usine de TMB-méthanisation de Romainville, en région parisienne.
    L’émission« Vive la sociale », c’est sur Fréquence Paris Plurielle (106.3 MHz ou, par Internet, http://www.rfpp.net « écouter le direct »), les 1er et 3e jeudis du mois, de 19 heures à 20 h 30, avec rediffusion le lundi suivant de 7 heures à 8 h 30.

  5. Écologie
    Une nouvelle mission pour Nicolas Hulot
    Le chef de l’État, François Hollande, a annoncé avoir nommé l’animateur écologiste et président

  6. jacques G. le 6 décembre 2012
    avec la montée des eaux,ils vont etre contents les poissons d’avoir une autoroute

    une passe a poisson

  7. A l’attention de Cultive ton Jardin, et de tous :
    http://www.mouvements.info/Carte-des-grands-projets-inutiles.html
    Cette page recense les grands projets inutiles. Elle n’est pas (malheureusement) pas exhaustive, il est donc possible d’en suggérer d’autres.

    Fabrice, je te félicite pour tes articles, il est plus que nécessaire de dénoncer cette même logique mortifère qui est à l’oeuvre, partout. C’est toute une trame argumentaire, gerbée en permanence par les élus-développeurs, qui colonise notre esprit citoyen : le désenclavement, la compétitivité des territoires, la création d’ – emploi à tout (les) prix, le tourisme et les loisirs à tout prix. Il faut déboulonner tout ces discours, lentement. Mettre en liens tous ces projets mégalos, tous construits autour de la même rhétorique frelatée, continuer à dénoncer, et se mobiliser, fort !
    Max, citoyen de Nantes (« capitale verte européenne » depuis Jeudi dernier)

  8. Bonjour, savez-vous que les Etats-Unis ont conduit mercredi un essai nucleaire dans le Nevada?

    Non?

    Et bien c’est normal: Une recherche google semble indiquer que seulement une douzaine de medias dans le monde considerent que c’est une information qui merite d’etre mentionee!

    Le maire d’Hiroshima denonce ce geste insultant pour la memoire des victimes des deux bombardements nucleaires de l’histoire.

    Des medias Russes, Iraniens, Bien sur Japonais, Indiens, Arabes, Sud-Americains, Estonien meme, reportent l’evenement.

    Mais apparemment, encore rien en France jusqu’a present.

    Vous avez dit « presse du regime »?

  9. Salut Laurent, peux-tu nous mettre des liens ?
    Je ne trouve pas trace de ce tir, même pas sur des sites antinuke étasuniens !

  10. Certes.
    Mais Jean-Pierre Marchau a fait dissidence de EELV lors des régionales de 2010 pour être candidat sur la liste du président sortant du Conseil régional, Paul Vergès, celui-là même qui a lancé le projet de route du littoral
    http://www.linfo.re/La-liste-de-Paul-Verges-devoilee
    Paul Vergès a fusionné sa liste au second tour avec celle d’un UMP dissident. JP Marchau est resté sur la liste, avec l’UMP dissident donc.
    La route du littoral était bien au programme de la liste Vergès, comme on peut le voir ici par exemple :
    http://blog.pierreverges.fr/routes-transports-btp/nouvelle-route-du-littoral-est-on-a-la-veille-dun-nouveau-scandale
    JP Marchau a donc été candidat sur une liste en 2010 qui défendait la route du littoral. Qu’il s’y oppose en 2012, tant mieux, mais quelle contradiction…
    Notons que de l’avis générale sur l’île, sa dissidence a empêché la liste de EELV de passer les 5% au 1er tour. La liste de EELV, elle, s’opposait bien évidemment à la route du littoral…
    Si j’étais mauvaise langue, je dirais que de telles pratiques, qui consistent à chercher des postes quelles que soient les circonvolutions, sentent soit son opportunisme, soit son lambertisme à plein nez.
    Dans les deux cas, elles ne servent pas à une perception positive du débat démocratique…

  11. Fabrice,
    Evidemment de projet de route littorale qui conduirait à pelleter des millions de m3 de gravats, construire des digues invraisemblables, tient autant de l’abjection que de la folie et de la mégalomanie pures.
    Maintenant, il ne faut pas parer de vertus le projet du tram-train, qui tenait lui aussi d’une vue de l’esprit, et nécessitait des investissements pharaoniques en coût et en impact (au moins deux ouvrages d’a. Comment déplacer les marchandises sur l’ile? Comment ignorer les travers de la société réunionnaise où les gens n’existent que par leur bagnole? Comment penser qu’une infra de TCSP même lourde, même traversant le chapelet de noyaux urbains de l’Ile, conduira à un autre mode de déplacement et de vie?
    Les réunionnais doivent changer.
    Ils sont trop nombreux sur leur île et il faut maintenant que cette société adapte sa démographie aux ressources disponibles et à préserver. Passer de 800.000 à 1.200.000 d’habitants en une génération, sur une île à préserver, aux ressources épuisées, c’est trop.
    Ils n’ont rien, ne produisent rien. Ils doivent consommer moins, vivre mieux. Vivre plus lentement. Vivre sans bagnole (alors que la bagnole est tout, tout, tout chez eux).
    Ils doivent vivre avec des standards différents. Sur une île seule au monde, où la plus longue distance fait, à la grosse, 100km (voir lien plus bas), quel est le besoin de se déplacer en une heure d’un point à un autre?

    Ce qu’il faut considérer, c’est qu’il y a déjà des infrastructures, il faut désormais faire avec. Qu’il y a certes des besoins incompressibles de déplacement qui exigent la force mécanique (parmi les incomparables atouts des véhicules automobiles, comptons: la possibilité de se déplacer, et de déplacer, sans grande fatigue [par rapport à faire du vélo en côté, ou harnacher une calèche], des enfants, des vieux, des marchandises. La vitesse. Les inconvénients sont le coût: financier, et environnemental. Dans le cas environnemental, il s’agit ici surtout des dégâts liés aux infrastructures et aux formes d’urbanisme). Les réunionnais, mais aussi tous les « îliens », domiens ou indépendants, et les PVD, doivent créer, et produire, des véhicules de transport automobile lents (mais qui conserveraient les autres avantages), moins chers à produire, moins chers en infrastructures, moins chers en intrants énergétiques, moins dangereux…

    Evidemment, cela peut-il se faire dans le cadre de la France, c’est une vraie question.
    La France est le prétexte aux transferts sans fin et à l’alignement du niveau de vie sur la métropole. (au nom de quoi???)
    La France arrive avec ses normes de voies rapides françaises, ses ingénieurs de l’équipement français, ses moyens de financement certes plus réduits qu’avant mais sans rapport avec la réalité de l’Ile.
    La France arrive avec ses projections de niveau de vie qui exigent l’adaptation sans fin des infrastructures…
    La France troque la promesse de l’amélioration continue du pouvoir d’achat contre sa base navale garante de l’exploitation des ZEE…

    https://maps.google.fr/maps?saddr=Le+Port,+Reunion&daddr=Saint-Paul,+Reunion+to:Saint-Leu,+Reunion+to:Saint-Louis,+Reunion+to:Saint+Pierre,+Reunion+to:Saint+Joseph,+Reunion+to:Saint-Philippe,+Reunion&hl=en&ie=UTF8&sll=-21.163895,55.49255&sspn=0.671065,1.352692&geocode=FepkwP4dT7xLAymLWA6ok4iCITFaweBcoU-2Hw%3BFeFZv_4dl1hLAykFkF-oVI6CITF7YJ96grAfbg%3BFVPqvP4d1alLAykLyH2QDJeCITGnwKBKRj9fsA%3BFRwdu_4d2XtNAyldSvRNkaGCITG-_xoElPkvBg%3BFZp8uv4d425OAynfilz8uKCCITGotTs1cb75vg%3BFfvCuf4dXpVQAykx1_9HnQ54ITFIOpOoR5ApiQ%3BFdoZuv4dsOZSAylngTfqmxR4ITF8HoM734mNNg&oq=r%C3%A9union,+saint-l&mra=ls&t=m&z=10

  12. au moins deux ouvrages d’art de la taille du viaduc de Millau écrivais-je. Un projet absolument sans lien avec les capacités de financement locales. qui poursuivant dans la fuite en avant du tout équipement.
    Les LGV en France ont elles réduit les trafics aérien, automobile, l’étalement urbain, le besoin d’infras, la consommation à tout crin? C’est tout l’inverse.

  13. Ecoloanoo,

    Merci pour ces précisions, qui ne manquent pas de nuancer mon texte.

    Géry,

    Je te donne raison à 100 %, et je regrette de ne pas avoir réfléchi davantage sur ce que signifierait le tram-train. Merci à toi, donc.

    Fabrice Nicolino

  14. Lionel, cherche avec les mots-cles « pollux nevada » ou « hiroshima mayor condemns » ou « japanese mayor condemns »

  15. on ne peut qu’être d’accord avec Géry lorsque l’on connaît le problème réunionnais,des iliens qui veulent vivre et consommer comme les Français de métropole: aussi bêtement.

  16. C’est tres bien fait, « gen4 »! Merci Lionel! J’ajouterais juste que le « silence international »n’est assourdissant que dans certaines parties du monde, puisque j’ai decouvert la nouvelle en lisant Press TV, le site web de la tele Iranienne, tres ideologique bien sur, mais ou l’on trouve quand meme des infos rarement reprises ailleurs. Mais pour ce coup-la, en comptant Russia Today, The Hindu, les Japonais et les autres, cette nouvelle a peut-etre ete lue par un bon milliard de personnes… plus de rares Francais 😉

  17. je ne voulais pas avoir raison à tout prix… Déjà j’ignorais qu’il y eut une voie ferrée à la Réunion. Il est évident qu’il faut voir ce qui peut en être fait. la manie française de ne pas réutiliser ce qui existe pour construire des infras plus belles, plus vite, plus grandes, plus chères… ne cesse d’étonner. Elle est catastrophique.
    Après peut-être que ce tram-train était utile… mais à mon sens il tient de la même logique que de construire une LGV « pour concurrencer l’automobile ».

    J’ai eu l’occasion de travailler sur des infras à la réunion, un métier bien dégueu. Digues, port, port de plaisance, des millions de m3 de gravats déplacés pour adapter les infras aux courbes de croissance de la consommation sur l’Ile et à son attractivité… Il y a un moment où il faut arrêter cette logique

  18. Géry,
    plutôt que de faire de la « bagnole lente », qui reste de la bagnole (donc garde ses inconvénients, beuuurk), on pourrait tout simplement reconstruire – et étendre – le train de La Réunion. Le projet de tram-train permet de comprendre que les polytocards voudront toujours des projets mégalo (pour se faire mousser et par charité envers les Petits Frères du béton), quitte à pervertir les bons principes de base, par exemple le train.
    Pour le renouveau du train, peut-être faudrait-il reconstruire quelques ouvrages d’art, mais ce ne serait pas un projet pharaonique, lui. Aux normes d’aujourd’hui, il serait « lent ». Surtout à voie unique et métrique; on pourrait envisager plus tard des doublements par-ci par-là. À Saint-Paul par exemple (la seule partie que j’en connaisse), l’ancienne gare est très visible, il faudrait réduire la route pour placer la voie : ce serait une révolution (choisir le sens à donner au mot).

  19. Fabrice,
    si je peux me permettre une remarque…
    Vous dîtes connaître la Réunion…
    En connaissez-vous l’ambiance et les pratiques politiques?
    Ici, faire de la politique, c’est un sport: on saute de parti en parti. Peu importent les convictions.

    Un ex d’EELV, tête de liste, devient conseiller spécial du président de région UMP sur l’écologie.
    Son but, en échange de 4000 euros par mois, sera de dézinguer et de discréditer les adversaires de son président de région et employeur, en utilisant, par voie de presse, les arguments les plus fallacieux, quitte à dire absolument n’importe quoi, dans le seul but de semer le trouble dans l’opinion.

    Tout le monde ici sait qui est cette personne…

    Vous écrivez un article reconnaissant envers le combat mené par les écolos; et dans un post, vous semblez remettre en question ce que vous venez d’écrire dans votre article ainsi que le combat des écolos.

    Je trouve ce procédé « limite ».

    Vous avez, je pense, travaillé les dossiers. Je ne comprends donc pas que vous changiez d’avis au 1er post critique que vous recevez.

    Il vous faudrait lire la presse actuellement à la Réunion, pour constater que l’opposition à la NRL ne fait vraiment pas du tout plaisir au président de la région, et que des employés de la Région sont chargés de répandre dans la presse les bruits les plus infamants, s’en prenant bien sûr à leur(s) contradicteur(s) d’une façon systématique dès lors qu’ils osent ouvrir la bouche.

    Merci donc de ne pas en rajouter à ce microcosme étouffant qui se complaît dans la guerre médiatique, très nocive à la qualité des débats (si tant est qu’il y en ait un ici)…

  20. Je découvre avec retard (et consternation) le post malveillant et mensonger d’Ecoloanoo (ci-dessus) qui me met en cause personnellement. Qu’un responsable des Verts de La Réunion caché sous l’anonymat vienne tenter de régler des comptes internes à son parti sur un site dédié au combat écolo en dit long sur sa conception de l’écologie. Cependant, étant l’objet de ce post, je me dois de rectifier quelques uns des mensonges qui y sont proférés. Premier mensonge d’Ecoloanoo, non, Paul Vergès ne proposait pas dans son programme un projet de NRL à 2 x 3 voies. Il portait prioritairement le fameux projet du Tram Train qui avait été négocié dans le cadre d’un accord avec l’Etat (accords dits de Matignon) qui en permettait le financement, le gouvernement Villepin imposant en contre partie un autre projet de route du littoral beaucoup plus modeste que la NRL. Un projet voulu par l’Etat qui avait la responsabilité de cette route lors du grave éboulis qui fit plusieurs morts en 2006. La priorité de la liste Vergès aux Régionales était bien le tram train contrairement à ce que suggère Ecoloanoo.
    Lors des Régionales de 2010, il y avait essentiellement trois forces politiques en présence, l’Alliance de Paul Vergès avec le Tram Train, la liste Vergoz (PS) qui, elle, voulait l’abandon du train au profit d’un projet pharaonique de NRL à 2 x 3 voies en mer et la liste de Didier Robert (UMP) qui combattait vigoureusement le tram train et a finalement repris à son compte le projet NRL de Michel Vergoz.
    Bref, avec les listes PS et l’UMP, le lobby routier était très bien représenté à ces élections. Au premier tour, Vergès avec plus de 30 % arrive devant Didier Robert (26 %) et le PS à 13 %. La gauche est donc majoritaire sur le papier mais le PS obstinément opposé au tram train et favorable à la NRL refuse un accord de deuxième tour. Et là, on arrive au deuxième mensonge d’Ecoloanoo qui écrit « La liste de EELV, elle, s’opposait bien évidemment à la route du littoral… ».
    Jugeons en. Eliminés avec moins de 5 %, les Verts décident d’appeler à voter …..pour le PS et font même meeting commun avec Michel Vergoz le plus ardent défenseur de la NRL à La Réunion !
    http://www.linfo.re/Les-verts-appellent-a-voter-pour-Michel-Vergoz
    C’est selon moi une tache indélébile sur l’honneur de ceux qui ont pris cette décision. Didier Robert a donc remporté l’élection, abandonné le tram train et lancé ce projet monstrueux de NRL .
    Enfin, dernier mensonge, Ecoloanoo m’accuse d’avoir empêché EELV de dépasser les 5 % par ma présence sur la liste Vergès. Ecoloanoo faisait partie de ceux qui avaient choisi en 2010 comme tête de liste pour les Régionales un opportuniste notoire qui avait changé quatre fois de parti politique en 8 ans et était passablement discrédité auprès des Réunionnais. Cela avait provoqué une vive réaction chez plusieurs responsables Verts, dont moi, qui avaient refusé ce qu’ils considéraient comme une imposture et avaient donc choisi de défendre, sur la liste de Vergès, le Tram Train attaqué de toutes parts par le lobby de la route.
    http://www.zinfos974.com/Je-suis-ecolo-membre-d-Europe-Ecologie-mais-je-me-soigne-en-soutenant-l-Alliance_a15627.html
    Et si la liste « écolopportuniste » que défend Ecolanoo a échoué en 2010 c’est parce qu’elle s’est discréditée toute seule en menant une campagne électorale dirigée non pas contre la droite mais uniquement contre Paul Vergès et le projet tram train.
    http://www.zinfos974.com/Jean-Marc-Brule-d-Europe-Ecologie-Une-ile-au-bord-de-la-catastrophe-ecologique_a15077.html
    Enfin, sans surprise, mais ça Ecoloanoo n’en dit mot, la tête de liste Verte des Régionales a rejoint depuis un an…l’UMP Didier Robert.
    http://www.zinfos974.com/Le-ralliement-de-Vincent-Defaud-a-Didier-Robert_a39346.html
    Et aujourd’hui, c’est lui qui avec un micro parti dénommé La Réunion Ecolo, m’insulte en permanence dans la presse parce que je continue le combat contre la NRL.
    http://www.zinfos974.com/Nouvelle-Route-du-Littoral-un-peu-de-serieux-Monsieur-Marchau-_a49732.html
    http://www.zinfos974.com/Monsieur-Marchau-serait-il-le-nouveau-perroquet-vert-de-la-politique_a52489.html

  21. M Marchau oublie de dire que l’alliance (liste de M Verges aux regionales de 2010) portait un projet de tram train + un projet de 2×2 voies en mer entre st denis et la possession quasi identique au projet porté par l’actuelle region. Ce projet en cours, qui n’est pas une 2×3 voies routière, reprend le projet de securisation initial en l’elargissant pour faire une place aux transports collectifs (un systeme guidé pourra meme y circuler)et permet ainsi de reduire les impacts environnementaux de deux projets séparés. Il est curieux de ne jamais voir évoqués dans ces articles les fondamentaux de la nouvelle route du littoral, à savoir la prévention des risques géologiques et maritimes, ce qui est paradoxal pour quelqu’un qui prétend bien connaitre la Réunion. Un peu d’honneteté intellectuelle de temps en temps ça ferait du bien mais comme ça sert rarement l’objectif recherché ça reste absent et on reste donc bien au niveau de la médisance. Le militantisme écologiste n’excuse pas tout. Cordialement.

  22. ATTENTION, CONSULTATION PUBLIQUE EN LIGNE !
    Fabrice a déjà évoqué dans plusieurs articles ce projet de route en mer à La Réunion. L’Etat le soutient toujours.
    La Préfecture de La Réunion met en ligne une consultation publique portant sur les dérogations aux espèces protégées. C’est ici :
    http://www.reunion.gouv.fr/spip.php?article2405
    Pour un argumentaire vous trouverez ici, l’avis défavorable du CNPN (Ministère de l’Ecologie) :
    http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Avis_CNPN_du_24_06_projet_Rte_du_Littoral_REUNION.pdf
    Même si on peut avoir des doutes sur l’efficacité de ce type de consultation publique, il faut participer massivement et dénoncer ce projet monstrueux qui va avoir des impacts destructeurs sur la biodiversité locale, menaçant un certain nombre d’espèces endémiques rarissimes.
    Je mets ci-dessous (entre guillemets) un extrait de l’avis de la SREPEN (association réunionnaise de protection de l’environnement) datant du 25 octobre 2013.
    « Lorsqu’une dérogation espèces protégées est prise dans le cadre de l’article L. 411-2 du code de l’environnement, celle-ci ne doit pas nuire à la survie de l’espèce.
    • La faune
    Plusieurs espèces protégées seront impactées par le projet :
    – Le Grand dauphin de l’indo-pacifique (Tursiops aduncus), espèce protégée par l’article L. 411-1 du code de l’environnement, considérée comme en danger d’extinction par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN – liste rouge 2010).
    « Cette espèce constitue une petite population (moins de 200 individus), isolée des autres populations de l’Océan Indien et confinée à la Réunion sur un linéaire côtier très restreint (moins de 60 mètres de fond) » (CSRPN, avis du 23 mai 2013). L’état des connaissances concernant cette espèce laisse à penser que les impacts de travaux de la nouvelle route du littoral seront très forts et ne permet pas de conclure au maintien de cette espèce dans un bon état de conservation.
    – La baleine à bosse (Megaptera novaeangliae), espèce protégée par l’article L.411-1 du code de l’environnement, considérée comme vulnérable selon l’UICN et figurant à l’annexe 1 (liste des espèces menacées d’extinction) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction (CITES).
    Les perturbations notamment dues au bruit et les destructions d’habitats auront un impact fort sur cette espèce qui met bas dans nos eaux côtières. On ne peut donc conclure au maintien de cette espèce dans un bon état de conservation.
    – La tortue verte (Chelonia mydas) protégée par l’article L.411-1 du code de l’environnement, considérée comme espèce en danger par l’UICN et figurant à l’annexe 1 (liste des espèces menacées d’extinction) de la Convention CITES

    – La tortue imbriquée ou Carette (Eretmochelys imbricata) protégée par l’article L.411-1 du code de l’environnement, considérée comme en danger critique d’extinction par l’UICN et figurant à l’annexe 1 (liste des espèces menacées d’extinction) de la Convention CITES
    Les deux espèces de tortue marine sont actuellement dans un état de conservation défavorable. « Un impact même modéré ou faible […] ne peut avoir que des conséquences graves sur l’évolution de leurs populations » (CNPN, Avis du 24 juin 2013).
    Les mesures d’évitement, de réduction et de compensation ne sont pas suffisantes pour maintenir ces espèces dans un bon état de conservation.
    Nous soutenons donc que la condition du maintien des espèces dans un état de conservation favorable n’est pas remplie.
    • La flore
    Il n’a pas été demandé de dérogation pour la flore de la falaise puisque le maître d’ouvrage a considéré « qu’il n’était pas justifié de demander de dérogation […] puisque les impacts directs sont nuls et les impacts indirects ont été estimés comme négligeables » (page 8 du mémoire en réponse de la Région Réunion à l’avis du CNPN du 24 juin 2013).
    Or « la valeur écologique terrestre de la falaise [est] liée à la présence de la plus importante population mondiale connue de Bois de paille-en-queue (Monarrhenus salicifolius) ». Cette espèce, considérée comme en danger critique d’extinction par l’UICN, figure sur la future liste des espèces végétales protégées de La Réunion. Cette espèce et son habitat sont directement conditionnés par l’influence des embruns marins. D’autres espèces protégées conditionnées par l’influence des embruns marins seront également fortement impactées.
    La partie digue de la nouvelle route du littoral qui aura pour effet d’éloigner la mer de la falaise et donc de diminuer l’influence des embruns marins aura donc un impact indirect fort sur la flore de la falaise. Une demande de dérogation aurait dû être faite pour ces espèces.
    On ne peut donc conclure au maintien de la flore de la falaise dans un état de conservation favorable.
    Les dérogations demandées ne concernent que les espèces protégées dont l’introduction est prévue dans la palette végétale proposée pour la végétalisation des « pièges à cailloux ». Pour le CNPN, « la plupart de ces espèces sont inadaptées à cette opération du fait de leur absence dans cette partie du territoire réunionnais », leur introduction dans ces milieux est donc à proscrire (CNPN, Avis du 24 juin 2013).
    Enfin l’impact des carrières sur les espèces protégées animales et végétales n’a à aucun moment été pris en compte dans le dossier de demande de dérogation. Un projet d’une telle ampleur doit être considéré et étudié dans sa globalité. L’extraction des matériaux aurait donc dû être intégrée à l’étude d’impact initial (ce qui n’a pas été le cas) et être intégrée à la présente demande de dérogation au titre des espèces protégées. Or il apparaît clairement que la variante retenue « viaduc + digue », qui nécessite bien davantage de matériaux, aura, du fait de l’ouverture des carrières, un impact sur les espèces protégées sensiblement plus élevé que ne l’aurait une variante tout viaduc.
    La deuxième condition liée à l’obligation de maintenir les espèces protégées concernées dans un état de conservation favorable n’est donc pas remplie.
    Conclusion
    Les conditions posées par l’article L. 411-2 du code de l’environnement afin de pouvoir déroger à la protection stricte des espèces protégées ne sont donc pas remplies en l’espèce.
    Nous émettons donc un AVIS DEFAVORABLE à la demande de dérogation au titre des espèces protégées. »
    Merci d’avoir lu jusqu’au bout, participez à cette consultation et surtout faite circuler l’information, s’il y a une chance d’arrêter ce projet monstrueux, c’est maintenant !
    Enfin, je rappelle quelques liens portant sur la critique plus générale de la NRL :
    http://www.7lameslamer.net/Les-7-mensonges-de-la-nouvelle.html
    http://carfree.free.fr/index.php/2012/12/04/notre-dame-du-littoral/
    http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1444
    http://journaldunecologiste.blogspot.com/2011/12/nouvelle-route-du-littoral-lenquete.html

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