Le nucléaire pour les nuls et les truands (Ce que coûte l’EPR)

Publié dans Charlie-Hebdo le 12 décembre 2012

Les grands siphonnés de l’atome sont en train de ruiner notre beau pays. Le chantier de l’EPR est passé de 3, 3 milliards d’euros à 8,5 milliards, et ce n’est pas fini. EDF est à poil, mais sur fonds publics.

Les Italiens sont furieusement soulagés. Questi stronzi di francesi l’hanno nel culo (1). En langage de journaliste, cela donne : « Le divorce », ou encore « Grâce à un parachute providentiel, Enel s’enfuit dans l’honneur du naufrage nucléaire européen » (dans le quotidien Il sole 24 ore). Et tout à l’avenant. Enel, le grand énergéticien italien, a retiré ses billes du foutoir français connu sous le nom d’EPR, et gagné au passage 613 millions d’euros imprudemment investis. EDF est seul comme jamais, et les nucléocrates sont dans un merdier sans précédent connu.

L’histoire avait pourtant magnifiquement commencé. Nous sommes le 30 novembre 2007, et David Martinon – celui qui a foiré lamentablement l’élection de Neuilly – est encore le porte-parole de Sarkozy. Martinon exulte, car son maître de l’Élysée et Romano Prodi, président du Conseil rital, ont décidé de venir s’embrasser sur la bouche à Nice, devant les caméras. Martinon : « Ce sommet devrait permettre des avancées décisives dans le domaine de l’énergie ». Et en effet, David. Enel devient le partenaire stratégique d’EDF dans la construction du prototype EPR, centrale nucléaire dite de troisième génération. Et entre à hauteur de 12,5 % dans le capital de cette magnifique aventure.

Qu’est-ce donc que l’EPR (en français, Réacteur pressurisé européen) ? Le seul avenir concevable – pour les atomistes associés – du nucléaire made in France. Quand le plan est enfin décidé en 2004, le parc des centrales françaises est vieux, et devra fatalement être renouvelé. Les ingénieux ingénieurs sortent alors de leurs cartons un nouveau machin appelé à remplacer tous les vieux débris dispersés depuis les années 70. Et l’opération promet d’être très rentable, car le monde ébahi ne tardera pas à se jeter sur le petit nouveau. Le voir, c’est l’adopter, et l’acheter. Si la demande est suffisante, une partie de la note finale sera payée par ces cons de Chinetoques et ces branleurs d’Indiens mahométans. Ces gens sont pleins de ruse.

Encore faut-il voir. Et pour ça, on a vu. À Flamanville, dans le Cotentin, site finalement retenu pour la construction, les travaux commencent le 5 décembre 2007, après des mois de préparatifs. Sarkozy, essaie au même moment de fourguer une centrale à monsieur Kadhafi, depuis lors empêché. Il propose déjà de lancer un deuxième EPR en France, façon porte-avions. Mais y a comme un défaut dans le béton. Fin 2008, EDF parle d’un léger retard et d’un surcoût modeste, de l’ordre de 20 %. On passe de 3,3 milliards à 4.

La loi des séries : ces foutus Arabes d’Abou Dhabi, fin 2009, refusent de signer un contrat de 20 milliards d’euros pour la construction d’EPR dans leur émirat. Pas grave, il reste la France. Mais voilà qu’en mars 2011, Fukushima fout le blues au monde entier. Les Japs semblent sur le point de flancher et de se détourner du nucléaire. Pas EDF, qui relève le gant. Il faut dire que le maître des travaux de Flamanville n’est autre que Bouygues, champion de la belle ouvrage.

Ballepeau. Entre 2010 et 2011, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) note dans au moins quatre rapports que le chantier de Flamanville cache des centaines de failles et de malfaçons. Les piliers de béton sont par exemple « percés comme du gruyère ». À l’été 2011, EDF reconnaît que la note sera finalement de 6 milliards d’euros pour une ouverture retardée de deux ans. C’est dans ce contexte guilleret qu’il faut apprécier l’annonce de ces derniers jours. Tout bien pesé, l’EPR de Flamanville coûtera 8,5 milliards d’euros, auxquels il faut ajouter les 613 millions d’Enel.

Est-ce tout ? Certains indices que la police jugerait concordants font penser que le prix de l’EPR sera encore augmenté d’ici 2016, date officielle de la livraison de la centrale. Le nucléaire à la sauce Areva-EDF sera-t-il un jour rentable ? Pas de panique, c’est une blague.

(1) Ces connards de Français l’ont dans le cul

37 réflexions sur « Le nucléaire pour les nuls et les truands (Ce que coûte l’EPR) »

  1. Ce n’est pas tout…
    Aux frais dû aux malfaçons et retards en tous genres il faut ajouter la note très salée de l’EPR finlandais qui subit les mêmes déconvenues et un retard de plusieurs années, payées elles aussi par la France, un contrat est un contrat !
    Il devait être une vitrine, le top de notre savoir-faire.
    Les étasuniens ont annulé une précommande, les chinois sont passés de huit à un ( je crois ) et on est sans nouvelle du reste.
    Les manières sont multiples de ruiner un pays et ses habitants…

  2. Et oui et pourtant comment ne pas désespérer sauf en devenant mauvais et en attendant que les humains mettent un jour le nez dans leur « caca » pour qu’on puisse leur dire: on vous l’avait bien dit!. C’est la seule chose qui pourrait faire encore accepter dans un monde de fou! Par exemple ces japonais. Malgré les risques et les continuels tremblements de terre. Ils viennent de voter pour la droite pro nationaliste et pro nucléaire!!!
    Enfin ceux qui se sont déplacés car les autres n’ont pas daigné prendre parti! 59,5% un taux reconnu exceptionnellement bas .
    Et du coup la bourse grimpe. Et du coup les cours de TEPCO remontent.
    Que peut on dire face à la bêtise d’une partie de la population humaine? A part que ce sont eux qui mènent la danse et que l’on ne peut que les regarder danser! Mais après tout on achève bien les chevaux!
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/12/17/japon-la-victoire-des-conservateurs-reouvre-la-porte-du-nucleaire_1807489_3244.html

  3. Bonjour,

    Je suis un ingénieur, heureux de ne pas travailler dans le nucléaire. J’ai cependant quelques amis qui travaillent sur le projet EPR de Flamanville en tant que prestataires. Nous avons eu quelques échanges houleux sur ce sujet. Ils m’ont fait part d’arguments développés par des chefs de projets EDF pour expliquer une autre partie de ces surcoûts.

    Apparemment, EDF n’aurait plus suffisamment d’ingénieurs compétents pour concevoir/construire des centrales car ils n’ont pas construits de centrales nucléaires depuis quelques années…
    Ils justifient donc une partie des surcoûts en assurant que ce projet sert à la formation de nouveaux ingénieurs compétents.

    Notons au passage qu’ils emploient un nombre non négligeable de prestataires qu’ils forment aussi. On peut se demander si cette stratégie d’avoir recours à des prestataires et de les former a un sens en terme d’investissement long terme alors que ce type d’ingénieurs est très « volatile » par définition.

    De toute façon, EDF a fait peur à tout le monde avec ce chantier EPR. Plus de clients et tous ces ingénieurs formés à construire des centrales qui ne se feront probablement pas.

    Mais ne nous inquiétons pas outre mesure car la centrale de 3eme génération n’est qu’un élément de transition vers les super-centrales de 4eme génération. Ces centrales sont censées alimenter l’humanité pour des siècles en recyclant les déchets nucléaires et en utilisant du combustible hautement instable.
    La France a fait le pari prophétique d’attendre ce messie énergétique et serre les dents en espérant que la transition ne sera pas trop longue et douloureuse. Avec l’exemple de l’EPR de flamanville et le retard conséquent pris sur l’élaboration des centrales de génération IV,il se peut que l’on ait a serrer les dents très fort et pour longtemps.

    A coté de cela EDF est toujours à la traîne sur ses investissements pour les ENR et je les soupçonne aussi de traîner les pieds pour développer des solution pour réduire la consommation énergétique de ses clients.
    Est-ce qu’un boulanger irait expliquer à son client comment modérer sa consommation de pain de manière durable ?

    Antoine

  4. Exercice de calcul
    Prenez un projet à 3,3 milliards d’euros
    – Passez à 4 puis 6 puis 8,5… Poursuivez la série pour les prochaines années.
    – Ajoutez une quote-part pour la recherche (selon un rapport de l’ENA, le soutien accordé à la recherche nucléaire depuis 1974 s’élèverait à 159 milliards d’euros)
    – Intégrez le coût d’entretien, de démantèlement et de stockage des déchets
    – Estimez la hausse du prix des matières premières de plus en plus rares
    – Chiffrez le prix d’un accident grave et d’une catastrophe majeure. Pour vous aider, réalisez des simulations en retenant deux scénarios :
    Scénario n°1 : Paris et sa banlieue rayés de la carte, le nord-ouest et le nord-est de la France inhabitables.
    Scénario n°2 : L’hémisphère nord évacué vers l’hémisphère sud.
    Réalisez vos simulations sur une échelle de plusieurs millions d’années.
    – N’oubliez pas le coût du démantèlement des installations.

    Répondez ensuite à la question suivante (plusieurs choix possibles). Ce projet est :
    – Un hold-up économique
    – Un crime perpétré contre la vie
    – Un coup de force commis par des psychopathes

    Question subsidiaire : Proposez des idées pour éviter le pire

  5. A propos de consommation énergétique, un chiffre qui me hante : L’énergie nécessaire à la mise en œuvre d’internet serait équivalente au transport aérien.
    http://www.reporterre.net/spip.php?article3609
    Un seul clic pour effectuer une recherche serait comparable à la consommation d’une ampoule pendant une heure. Entre l’ordinateur, les serveurs, les data centers… combien faut-il d’EPR pour satisfaire nos addictions digitales ?
    J’avoue que je suis moi-même pris au piège de cette toile si bien nommée.
    J’ai été un gros consommateur de chocolat, à une époque. Dès qu’une tablette passait dans mon champ de vision, son avenir était gravement compromis. Dieu merci, les tablettes des temps modernes n’ont pas cet effet là sur moi. Mais, pour me passer l’envie du chocolat, j’ai dû en venir à un sevrage total.
    J’espère pouvoir réduire ma dépendance au net sans l’arrêter complètement. Parce qu’il est aussi une source d’informations, de liens et d’actions.
    La question n’est pas simple. Le temps des bonnes résolutions approche et cette folie du nucléaire et de la surconsommation énergétique me rappelle à un besoin de cohérence.

  6. Le formatage des esprits vaut chez les japonais comme chez nous !
    L’abstention est la même et les votes pour une droite croissanciste et pronucléaire arriérée aussi.
    Les japonais sont aujourd’hui confrontés à un dilemme monstrueux, suite à l’accident de Fukushima plus d’un tiers du territoire est contaminé, les nappes phréatiques sont ou seront inéluctablement touchées et les sols s’enfoncent en moyenne de 2 cm dans l’année sur 6000 km² avec des zones qui se sont effondrées de plus de 70 cm !
    Les séismes qui touchent ce pays ont un caractère particulier, ils concernent essentiellement une zone au N/E où le plateau continental repose sur le plateau océanique qui peu à peu pénètre sous le premier. Il s’ensuit non seulement des frictions monstrueuses mais aussi un risque énorme de point de rupture de ces plateaux en « bec » et les spécialistes géologues et volcanologues ne sont pas du tout optimistes sur les hypothèses, ils semblent avoir trouvé un accord sur un risque de séisme d’une intensité jamais connue sur Terre ( Magnitude >10 d’une durée de plus de 10 mn, soient 30 fois plus d’énergie libérée que lors du séisme chilien historique de M 9.5 ) qui entraînerait un effondrement d’une partie du territoire japonais, bien entendu avec les centrales…
    À coups de hache on peut dire que les japonais vont avoir besoin d’évacuer une grande partie de leur territoire, mais ils n’ont nulle part où aller et rêvent de récupérer les îles qu’ils disputent à la Chine.
    Pour ça il leur faut une armée et bien entendu une petite bombinette arrangerait pas mal les choses, donc il leur faut du nucléaire qui ne sert qu’à la production de combustible à usage militaire, quitte à provoquer la fin du monde ( pas fictive pour un sou, celle-là ! ).
    D’ailleurs la Chine semble parfaitement consciente de la question puisqu’il a été signalé des mouvements de navires militaires chinois dans cette zone depuis quelques jours.
    La croissance ne peut que nous mener à la militarisation de la planète, comme les centrales nucléaires, en voici une magnifique illustration !
    C’est comment qu’on freine ?
    J’voudrais bien descendre de là…

    Je peux si vous insistez vous mettre des liens mais il y en aura une chiée et ce sera très fastidieux. Tout ce que j’affirme est vérifiable.

  7. ce midi sur France Inter: « l’électricité va augmenter de 2.5% au 1ier janvier 2013 pour financer les énergies renouvelables » et l’EPR c’est du poulet??????
    enfin ce qui me « rassure » dans tout ça, c’est que même avec beaucoup beaucoup beaucoup de pognons, ils seront irradiés quand même! y a une morale dans notre monde.

  8. Petit détail croustillant, tandis qu’un groupe d’experts statisticiens et physiciens français établissaient qu’un accident nucléaire majeur est probable chez nous à 110% ( ils ont été obligés de rectifier, ça ne faisait pas sérieux ), notre grand prêtre P. A. Lacoste déclarait, lui, qu’un accident majeur du type Fukushima ne peut qu’arriver…
    C’était au début de l’année 2012, pas au moyen-âge !

  9. J’adore « nos » journalistes des autoproclamés « grands » médias : le prix de l’électricité va augmenter de 2,5% au 1er janvier 2013 « parcequ’il manque 2 milliards d’euros à EDF pour financer les énergies renouvelables » !!!
    Et les 9 milliards d’euros jetés à la mer par le même EDF pour leur EPR ? On se fout de qui dans ce pays de moutons ?!!!!
    Ah, mais non, je suis trop con : c’est pas les mêmes lignes budgétaires… mais où ai-je donc la tête, où…???!!!

  10. A propos de la consommation électrique des systèmes informatiques, il y a eu un article il y a peu dans le New York Times qui évaluait l’énergie électrique pour alimenter l’ensemble des data centers à celle produite par 30 centrales nucléaires. C’est le prix de la facilité (Google plutôt que le Robert ou l’atlas, etc…), de l’interconnectivité, de l’instantanéité, de la géolocalisation. C’est peut-être aussi quelques déplacements motorisés en moins. La question est : est-ce qu’on saurait « faire » sans Internet ?

  11. Frédéric, tu voudrais dire que le nucléaire ne serait pas sûr, abondant, propre et bon marché, et que les 3 réponses sont bonnes.

  12. Les cadavres d’animaux comme carburant, les centrales nucléaires qui tombent en ruines ou qu’on construit à la Numérobis et en perdant les plans en route, le réseau de plus en plus mal entretenu, les pannes de plus en plus fréquentes, et chacun de mes clics qui fait exploser la consommation d’électricité…
    Arf.

    J’ai un peu la manie des synthèses en ce moment, mais cette fois elle ne sera pas de moi : je suis en train de finir la (douloureuse)lecture de « In the country of last things », et dans ce roman — « Le voyage d’Anna Blume » en français — Paul Auster dépeint, avec une économie de moyens et une vraisemblance extrêmement angoissantes, un pays dévasté par une catastrophe sans fin qui, même si ses causes et circonstances ne sont jamais clairement données, présente de troublantes ressemblances avec celle qui a déjà commencé dans la non-fiction, ici ou ailleurs.
    Dans ce pays — dans cette ville, plutôt, car tout le pays semble se réduire à cette immense métropole occidentale — les morts sont brûlés dans des « Transformation Centers » pour fournir le peu d’énergie encore disponible. Et gare à qui s’amuse à vouloir enterrer les siens.

    Je ne ferai pas à Auster l’injure de penser que ces ressemblances potentielles entre notre avenir radieux et le Pays de la Fin de Tout sont le fruit du hasard, et certainement pas sous le prétexte qu’il a publié ce livre il y a plus de trente ans (en 1987).

    Là-dessus, je vous laisse — il va bientôt être l’heure d’éteindre cette machine dont j’ai décidé, comme Frédéric, de réduire considérablement le temps de veille (et mon addiction avec, si possible).

  13. Philou,
    Le nucléaire « pas sûr » ? C’est un euphémisme.
    « Abondant » ? Je dirais plutôt atomisé.
    « Bon marché » ? Sand doute, si l’on exclut tous les coûts annexes.
    « Les 3 réponses sont bonnes » ? Gagné !

  14. Daniel,
    « Est-ce qu’on saurait “faire” sans Internet ? » La question donne le vertige. Plus le temps passe, plus l’emprise de la toile nous rend dépendant au lieu de nous libérer. On peut nuancer, bien sûr, en se félicitant de ces liens rares que l’on peut nouer grâce à cet outil, de ces informations à l’infini… On peut aussitôt pondérer quand on regarde en face les pillages que cela génère, les dégâts…
    Si l’avenir est à la pauvreté, y-a-t-il une place pour internet ?

  15. Est ce qu’on saurait faire sans internet ?
    C’est une très bonne question.
    Quand on est un peu dissident vis à vis de la société, internet est aujourd’hui le seul moyen d’accéder à de l’information alternative.
    Quand je pense par exemple au vélo couché ! Seul internet rend compte de cette pratique marginale. De même échanger avec des agriculteurs travaillant avec les chevaux, quelques dizaines dans toute la France. Sans internet, on ne saurait même pas qu’on existe tellement les journaux papiers nous ignorent. Et l’écoconstruction en terre, paille ou bambou. Comment approfondir ces questions sans mettre en relation tous ceux qui pratiquent et qui s’ignorent ?
    Même la décroissance, le premier journal d’écologie politique, n’arrive pas à faire le boulot.
    Alors, oui, on reste et on devient de plus en plus dépendant de la toile.
    Mais tout est relatif. Je vis partiellement grâce à internet. En effet de nombreux amapiens arrivés ces dernières années dans mes AMAP sont arrivés parce qu’ils ont tapé sur google « panier bio st nazaire » et qu’ils sont tombés sur mon site internet lafermedescolibris et qu’ils l’ont trouvé bien. Pour me faire connaître avec cette efficacité auprès de tous les nouveaux arrivant sur St Nazaire, combien d’argent aurait il fallu que je dépense dans des encarts publicitaires dans les journaux ou les manifestations diverses ? Et avec mon site internet generationsfutures avec près de 500 000 visiteurs annuels et bien je dégage simplement de la sympathie et je reçois énormément de visite qui se transforme en coup de main sur la ferme et en débat passionné sur l’écologie. Si demain, internet s’arrêterait, je sais que je pourrais faire beaucoup d’autres choses car je vis à la campagne. Je pense que j’entretiendrais une vraie relation avec un libraire (qu’on paie normalement pour qu’il nous trouve ce qu’on arrive pas à trouver) et je continuerai d’écrire, de lire et de rencontrer des gens formidables.
    J’avais pensé un temps installer des panneaux solaires sur la ferme et d’y relier un serveur hébergeant mes sites web. Mes sites s’éteindrait quand le soleil se coucherait. Il y aurait une limite ainsi apporté au temps de connexion. Mais je me suis dit que si j’étais le seul à le faire, aucun intérêt.
    Au fond de moi, je suis certain de la mort d’internet dans les prochaines décennies du fait des coupures de courant et de réseau. Il faut apprendre à nous en passer dès maintenant et à revenir au support papier.
    A l’heure de l’ I saloperie , revenir au papier, c’est sacrément révolutionnaire.

    Continue Fabrice, je suis un lecteur fidèle

  16. Je crois que l’énergie consommée par un clic de souris ne concerne que les recherches Google ! Sinon avec plus d’1 milliards de connectés on ferait sauter tous les compteurs chaque jour, non ?

  17. Pour eviter de mettre en branle des datacenters a chaque recherche Google: Utilisez « google desktop ». Ca marche comme google mais ca recherche sur votre propre disque dur. Si l’on sauvegarde systematiquement toutes les pages web que l’on lit (ce qui ne prend pas tant de place que ca), on finit apres quelques temps, par avoir sur son propre disque dur l’info que l’on cherche, dans peut-etre 1 cas sur 3 au moins, en moyenne. « google desktop » n’est plus disponible chez google mais on le trouve en telechargement sur d’autres sites. Aussi, evitez le « cloud », stockez tout chez vous. Et evitez les films et les images, sauf necessite. Le texte ne consomme presque rien par comparaison. Enfin, la grosse difference entre un ordi personnel et un « datacenter » c’est que l’ordi on l’eteint quand on ne s’en sert pas, donc une recherche par google desktop ne coute presque rien par rapport a une recherche sur internet. Pareil pour la « livebox », eteignez-la des que vous arretez internet. Mieux encore, ayez une connection filaire (la ou ca existe encore) pour eviter les micro-ondes, et aussi, deconnectez internet des que vous avez fini, car rester connecte sans raison c’est donner la possibilite aux virus de vous espionner, aux logiciels divers de verifier les nouvelles versions dont nous n’avons que faire, etc. Si vous utilisez skype, ne mettez pas la camera. Et puis j’ai trouve que lire au moins un quotidien papier, ca reduit le besoin de lire sur internet… on a une vue generale, et internet c’est pour approfondir, pour le blog de Nicolino, pour les recherches specifiques…

    Sinon c’est vrai, l’informatique est en train de devenir mon premier poste de consommation electrique. Mon laptop bouffe de 35W a 50W, c’est a dire presque autant que mon frigo (dont le compresseur de marche que moins de 1/3 du temps) alors que ma petite lampe de bureau solaire a LED ne prend qu’UN SEUL watt!!!

    Mais bon, faut pas non plus trop culpabiliser, les 50W d’un laptop c’est facile a generer par une ou deux plaques solaires, surtout si on peut eviter de trop travailler la nuit! (En ce qui me concerne, j’attends que ca baisse encore un peu pour m’equiper!)

  18. Biologie de synthèse, débat brûlant d’actualité, petit extrait :
    « Comprend-on que dans le projet des technologies
    convergentes (nanotech-biotech-informatique-sciences cognitives), convergent aussi les délires de ceux qu’étouffe la haine du vivant et de l’humain ?
    Soutenus et encouragés dans leur folie par des
    décideurs qui, incapables de préserver les conditions naturelles de la vie, ayant dévasté et pressé la planète, s’en remettent à des artefacts, pour la survie d’hommes-machines dans un milieu designé en laboratoire par des ordinateurs.
    Ajoutez à ces programmes contre-évolutionnistes celui de « planète intelligente » d’IBM, truffant de capteurs et de puces RFID la moindre parcelle de cette Terre, et vous avez un tableau du futur qui répond aux crétins vous accusant de vouloir « revenir en arrière ».
    Lire l’intégralité :

    Aujourd’hui le nanomonde #19 – Biologie de synthèse et acceptabilité

    jeudi 20 décembre 2012 par Pièces et main d’œuvre

    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=398

  19. sans compter que dans certaines centrales l’ISN vient de recommander aux responsables de dire aux employés où sont les les bidons de carburant pour les groupes électrogènes en cas de pépin car vraisemblablement ceux qui l’ignoraient étaient majoritaires;
    le diable est dans les détails c’est bien connu c’est difficile de penser à tout; mais il faudra envisager l’après pétrole pour les groupes électrogène et tiens, peut-être même qu’il faudrait commencer par réfléchir à cela avant de le construire ce super machin

  20. Observatoire du nucléaire – http://www.observatoire-du-nucleaire.org
    Communiqué du jeudi 20 décembre 2012

    Affaire de l’avion « offert » par Areva au Président du Niger :

    L’Observatoire du nucléaire assigné
    par Areva le 1er février 2013 à Paris

    – Areva assigne l’Observatoire du nucléaire à comparaître en justice pour « diffamation »
    – En demandant 25 000 euros, Areva entend faire disparaître l’Observatoire du nucléaire
    – L’Observatoire attend toujours l’avis du ministre du Développement Pascal Canfin…

    Mercredi 19 décembre 2012, en fin de journée, l’Observatoire du nucléaire a reçu de la part d’Areva, par l’intermédiaire d’un grand cabinet d’avocats, une assignation à comparaître (1) devant le Tribunal de grande instance de Paris pour le vendredi 1er février 2013 (13h30).

    Areva veut de toute évidence obtenir la disparition de l’Observatoire du nucléaire en essayant de le faire condamner à payer environ 25 000 euros (5000 euros au titre de l’article 475-1, trois insertions dans des journaux de 5000 euros hors-taxe chacune, plus les frais d’avocat, de déplacement, etc).

    Areva se prétend victime de « diffamation publique » à la suite de la publication par l’Observatoire du nucléaire, mardi 11 décembre 2012, d’un communiqué (2) dénonçant la curieuse « aide financière » de 17 milliards de Francs CFA (environ 26 millions d’euros) versée par la multinationale de l’atome au budget du Niger. Pour l’Observatoire du nucléaire, de nombreuses questions se posent à propos de ce versement. En effet, selon l’Opposition (Alliance pour la réconciliation nationale) (3) :

    – c’est en plein examen par l’Assemblée nationale du projet de loi de finances 2013 que le ministre des finances du Niger a fait ajouter, illégalement, la somme versée par Areva.

    – la somme versée par Areva a été en grande partie préaffectée à l’achat d’un nouvel avion pour le Président de la République du Niger, M. Issoufou, qui est par ailleurs un ancien directeur de la Somaïr, une société d’exploitation de l’uranium. filiale d’Areva !

    Areva dément l’existence de ce versement au budget du Niger mais, dans une dépêche AFP (4) du 12 décembre, le président du groupe parlementaire du Parti majoritaire (PNSD), Zakari Oumarou, en tentant de justifier le versement d’Areva, en atteste de fait la réalité.

    Pour l’Observatoire du nucléaire, ce versement d’Areva relève clairement de la corruption, probablement sur le plan juridique, assurément sur le plan moral. En effet, personne ne croira qu’Areva a fait ce « don » de façon désintéressée, sachant que la multinationale de l’atome entend continuer à s’accaparer à bas prix, comme elle le fait depuis des décennies, les réserves d’uranium du Niger.

    Par ailleurs, l’Observatoire du nucléaire a écrit à Pascal Canfin, ministre du Développement, pour avoir son avis sur cette affaire, et en particulier pour obtenir confirmation du versement effectué par Areva au budget du Niger mais, à ce jour, la réponse se fait encore attendre…

  21. Bianca, les raisons de se faire beaucoup de soucis sont multiples dont la principale est la défaillance humaine…
    Mais la défaillance des matériaux, celle de la conception, celle qui n’a pas prévu un tel cas de figure, celle du travail des sous-traitants parfois bâclé ?
    On oublie l’essentiel dans ce débat qui est la dangerosité intrinsèque d’une installation nucléaire, avec ou sans négligence, je le dis dans un autre com, les pontes de l’ASN reconnaisent l’inéluctabilité d’un accident majeur, même si l’on a des bidons de fioul sous la main…

  22. Bonsoir,

    Merci a toutes et tous.

    « Est ce qu’on saurait faire sans internet ? »

    Ben … comment on faisait avant?

    La toile est un merveilleux outil, elle permet d’informer, mais aussi a désinformer.
    Elle a aussi, malheureusement, oeuvrée a la banalisation de la violence et du sexe, et pour des personnes influençables, il est facile de s’y perdre.
    Le pensez par soi même est devenu une « denrée » rarissime.

    Comme pour tout, il y a du bon et du mauvais. A chacun de faire le tri.

    J’ai de la chance, je suis tombée sur les meilleurs! 🙂 Merci.

    Bises,

  23. Interessant paradoxe du cout des choses:

    – Le solaire est trop cher pour les riches, mais on trouve un peu partout dans certaines des plus pauvres regions de l’Inde, des lampes solaires. Donc les pauvres peuvent se le permettre!

    – La lutte anti-pollution est trop chere pour les riches, mais les pauvres n’hesitent pas a payer pour utiliser les toilettes payantes, comme celles de Sulabh (en Inde)… donc la proprete, les pauvres peuvent se la permettre!

    – Le bambou est juge trop cher par les promoteurs immobiliers pour remplacer l’acier dans les charpentes… mais les 9/10 de l’habitat rural des pauvres sont en bambou, donc la encore, les pauvres ont les moyens de se payer un luxe hors de portee de la bourse des riches!

    Si, comme l’ecrit Kempf, « les riches detruisent la planete », il ne faudrait pas en conclure qu’il suffirait d’eliminer les riches (genre revolution Francaise ou Bolchevique ou Khmere Rouge) car de nouveaux riches pires encore que les anciens se precipiteraient a leur place, comme d’habitude.

    Finalement Fabrice a peut-etre raison, « la pauvrete est notre horizon »… mais j’ajouterais, a condition de vouloir connaitre la richesse de la pauvrete!!!

  24. Laurent,
    Merci pour ces précisions techniques.
    Je ressors de ces commentaires partagé entre deux orientations :
    – Continuer de lutter plus ou moins frontalement contre le carnage industriel, en utilisant des armes de l’industrie lourde comme internet ou la voiture, dont il est difficile de se passer pour s’informer, s’organiser, se rendre aux rassemblements…
    – Combattre plus encore de biais cette société industrielle, en l’alimentant le moins possible. Je suis déjà engagé sur cette voie, mais si je veux aller plus loin, il me faut renoncer au combat frontal et à bien d’autres choses encore, que la voiture et l’internet apportent.
    Faute d’avoir tranché entre ces deux tendances, je les fais cohabiter dans ma vie, essayant un heureux mélange d’autonomie et de liens choisis.
    Mais nous vivons dans un pays trop riche, qui reporte sur d’autres le prix de sa démesure. Ce n’est pas tant les riches qu’il faut éliminer en effet, quoique. Je ne pense pas à une élimination physique, mais je ne vois pas comment il est possible de justifier de tels écarts de revenus. Pourquoi une heure de travail n’est-elle pas rétribuée au même niveau, que l’on soit médecin, paysan ou terrassier ? Comment ne pas parler de lutte contre les inégalités… au niveau planétaire avant tout, quand tant de gens vivent avec moins d’un dollar par jour, si on peut appeler ça vivre ?
    Et puis combattre aussi l’idée que cette richesse économique serait un progrès. Comprendre que la pauvreté puisse être une richesse. Satisfaire ses besoins de base et, pour le reste, prendre son temps, vivre en harmonie…

  25. Frederic, je crois qu’on essaye tous de choisir un equilibre, chacun a sa maniere, entre ce qui nous parait au dessus de nos forces d’eviter et ce que nous avons choisi…

    Sur le theme du « un dollar par jour », nous avons nous-meme vecu, mon epouse moi et notre bebe, avec un dollar par jour (pour les 3) pendant presque un an. C’est possible quand on vit dans un endroit ou tout le monde ou presque gagne aussi « un dollar par jour ». (Si finalement nous avons change de vie ce n’etait pas pour des raisons d’argent, car nous etions en bonne sante et nous avions la possibilite de faire un travail qui a un sens). Mais ces economies plus ou moins autonomes, ou l’on peut etre en bonne sante et meme relativement instruit et ouvert sur le monde avec « un dollar par jour » (ou disons deux aujourd’hui, avec l’inflation…) ces economies sont extremement vulnerables. N’importe qui peut venir un jour et declarer qu’il (ou elle) a soudainement achete la montagne, la riviere… et tous ceux qui vivent dessus! Ca n’est pas ecrit comme ca exactement, mais ca revient a ca exactement. Il y a des methodes, des gens tres qualifies, bien payes, qui peuvent concevoir ces methodes et les vendre. Donc ce qui est important c’est de dresser, encore et encore, des limites a ce qui peut se vendre et s’acheter. Notre liberte a tous est a ce prix. Sinon, celui ou celle qui vit avec un dollar par jour vaut un dollar. Et ca rejoint l’article precedent de Fabrice sur la vache et le veau dans le moteur: Ce n’est pas l’economie qui doit decider si ca peut se faire ou non, mais notre sens de ce qui est digne ou indigne. Sinon on est deja dans « soleil vert ». (On y est un peu d’ailleurs).

    Maintenant il y a un effet (auquel la position d’Azer m’a fait penser, parceque c’est une position qui est en fait tres coherente) et auquel les apotres de l’efficacite economique n’ont peut-etre pas pense: Il est possible que leur innovation somme toute assez degoutante donne a un nombre croissant de gens une sorte de vague envie de vomir, et augmente le nombre de vegetaliens, de vegetariens, et de gens qui mangent moins de viande et plutot de la « bio »!

    Ca ne serait pas la premiere fois que ca arrive, qu’une « brillante astuce » ait un effet contraire! Parceque la vie est souvent plus ironique que tout ce qu’on peut imaginer.

  26. Laurent,
    Vous écrivez : « Il est possible que leur innovation somme toute assez degoutante donne a un nombre croissant de gens une sorte de vague envie de vomir, et augmente le nombre de vegetaliens, de vegetariens, et de gens qui mangent moins de viande et plutot de la “bio”! »
    Je pense aussi cela, parfois, mais quand il m’arrive d’en parler un peu autour de moi, comme cet article de Fabrice sur les carburants animaux, quelles désillusions la plupart du temps. Ce qui me révulse ne choque pas fondamentalement le commun des mortels, finalement.
    Avec les fêtes qui s’approchent, cette impression de décalage est à son comble. Il est étrange, d’ailleurs, ce mot, quand on sait ce qu’il en est, de nos fêtes de fin d’année. Des cadeaux, au mieux inutiles, au pire nuisibles. Des repas où l’on sacrifie des animaux, enfermés dans des cages, gavés, brutalisés pendant des mois, pour assouvir des caprices de joyeux fêtards qui dureront le temps d’un repas…
    Ça aussi, c’est à vomir. Ce n’est même plus indécent, c’est criminel.
    Criminelles aussi, ces tablettes tactiles dès le plus jeune âge. On sait que ces rayonnements électromagnétiques sont nocifs au plus haut point, sans parler du reste. Non seulement, elles sont en vente libre, mais en plus, elles sont encouragées jusqu’à l’école et la plupart des gens se précipitent pour les acheter.
    Désolé, mais je finis l’année très très très pessimiste.

  27. Quand je lis vos articles sur le nucléaire, je pense à la bouille pour chat que je donne à mon « Tigrou ». Il adore cela et il ronronne. Les oiseaux ne s’en portent pas plus mal, heureusement.

  28. @ Lionel
    le second degré était requis pour mon commentaire !
    Cette production si massive et si centralisée de courant est-elle compatible avec le virage de la sobriété et de la transition énergétique de l’après pétrole bon marché?
    ( Virage dont la nécessité ne fait aucun doute pour moi !)
    J’ avais été étonnée de la probabilité avancée , il y a bien longtemps , pour les accidents nucléaires avant Tchernobyl, avant Three Mile Island et Fukushima; comment par un calcul arriver à un « chiffre » quel qu’il soit?
    Cela me paraît être de l’ordre du délire!
    Je partage donc votre avis « les raisons de se faire beaucoup de soucis sont multiples  » le carburant des groupes E n’en est pas la pire!

  29. « Bad news from Flamanville » (mauvaise nouvelle de Flamanville), titre The Hindu ce matin: les nouvelles vont vite!

    L’article, poli mais cruel, observe que deux regles generalement observees dans toute industrie ont ete battues en breche par l’EPR: un, le deuxieme exemplaire (Flamanville) n’a pas ete moins cher que le premier (Okiluoto) mais encore plus cher, et deux, l’accroissement de la taille n’a semble-t-il pas genere d’economies d’echelle mais tout le contraire.

    Par contre, l’auteur s’abstient prudemment de toute reference au dossier brulant de Kudankulam, ou l’opposition a la centrale Russe ne donne toujours pas de signes d’endormissement, et ne mentionne que Jaitapur, le site du Maharastra ou un projet de 6 EPR semble avoir ete discretement mis entre parentheses, pour eviter sans doute de generer une dynamique anti-nucleaire a l’echelle nationale.

    Bref, « Mauvaises nouvelles de Flamanville » mais parler de ce qui se passe chez soi ferait sans doute trop militant, trop engage…

    http://www.thehindu.com/opinion/lead/the-bad-news-from-flamanville/article4226651.ece?homepage=true

  30. Le remboursement d’ENEL n’a rien à voir avec le coût de l’EPR.

    Le nouveau coût de 8,5 Md€, au lieu de 6 Md€ prévu il y a 18 mois, ce n’est déjà pas mal.

    Mais peu de commentateurs se soucient du coût de production de l’électricité que cela entraîne pour le nucléaire du futur, à fin 2016.

    Une réponse existe cependant :

    http://energeia.voila.net/electri/cout_electri.htm

    Alors, c’est 107 €/MWh.

    En comparaison, l’éolien est entre 63 et 77 €/MWh sur 20 ans.

    La plus grande partie du photovoltaïque, soit 80% actuellement, concerne des sites de 100 kWc et plus dont le tarif d’achat est déjà descendu à 102 €/MWh.

    Le nucléaire a perdu la bataille économique.

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