Mais que fout donc l’Anses (à propos du triclosan) ?

Il y a un préambule, et ce préambule-là concerne l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Madonna ! comme ces gens sont inventifs. L’Anses a vu le jour en 2010 sur les ruines de trois agences publiques déconsidérées.

1/ D’abord la plus petite,  l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV). Difficile de ne pas être rosse. Cette agence avait bien sûr pour vocation, parmi d’autres tâches, de veiller à l’incroyable gabegie dans l’usage des antibiotiques destinés aux animaux d’élevage. On le sait – on devrait le savoir -, 50 % des antibiotiques produits dans le monde sont destinés à l’élevage industriel. Les antibios servent beaucoup à augmenter « rendements » et « productivité » dans la « fabrication » de bidoches diverses. Les conséquences sont lourdes, au premier rang desquelles l’explosion de l’antibiorésistance. Des bactéries jadis aisément défaites s’adaptent au traitement, mutent, et deviennent parfois redoutablement dangereuses, comme le Staphylocoque doré résistant à la méticilline.

Bilan de l’ANMV dans ce domaine crucial ? Le dernier rapport de cette agence avant son absorption par l’Anses en 2010, est de faillite (ici). Malgré tant d’alertes, dont certaines angoissées, l’exposition des animaux aux antibiotiques a AUGMENTÉ de 12,6 % entre 1999 et 2009. Dans ces conditions, à quoi aura pu servir l’ANMV ? Je vous remercie d’avoir posé la question.

Guy Paillotin pète un câble

2/ Deuxième agence digérée par la création de l’Anses, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset). Que faire d’autre que rire ? Le lundi 10 octobre 2005, au cours d’un colloque tenu au Sénat, Guy Paillotin se lâche. Cet ancien président de l’Inra est alors à la tête du conseil d’administration de l’Afsse, sur le point de devenir Afsset. Comme on se plaint des conflits d’intérêt, à l’intérieur de l’agence, au sujet du téléphone portable, Paillotin déclare : « L’AFSSE est effectivement un lieu de pouvoir, mais, comme tout lieu de pouvoir, il est creux. Vous indiquez que l’expertise sur la téléphonie mobile n’est pas bonne, ne vous plaît pas. L’expertise de l’AFSSE sur la téléphonie mobile n’a jamais suivi, ni de près, ni de loin, les règles que l’AFSSE s’est fixées à elle-même ; donc c’est une expertise que je considère, en tant que président du conseil d’administration, comme n’existant pas, n’étant pas le fait de l’AFSSE, puisqu’elle ne correspond pas aux textes que le conseil d’administration a lui-même adoptés. Vous allez me dire que c’est terrible. Eh bien, c’est tout le temps comme ça. Le CA fixe des règles, mais n’est pas habilité à les mettre en œuvre […]. Comme partout ailleurs, on s’assoit dessus. »

Hum, qu’en dites-vous ? Un rapport conjoint de l’Inspection générale des Affaires sociales et de l’Inspection générale de l’Environnement, en janvier 2006, confirmera les paroles de Paillotin, insistant sur les conflits d’intérêt flagrants entre agence publique et intérêts industriels. Ajoutons pour le plaisir de la moquerie que l’Afsset était en charge de la surveillance des pesticides en France, mission qu’elle a, cette fois encore, excellemment menée. Une étude de l’Institut national de veille sanitaire (InVS), en mars 2013, a rappelé aux oublieux la réalité. Les Français – cocorico ! – sont plus contaminés par les principaux pesticides que les Allemands, les Canadiens, les Américains.

3/  Troisième agence constitutive de l’Anses, créée je le rappelle en 2010, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Lancée en 1999 sur fond de maladie de la vache folle, l’Afssa a acquis très vite une réputation disons contrastée. Thierry Souccar, qui tient le très intéressant site internet Lanutrition.fr, a violemment secoué l’Afssa dans son livre Santé, Mensonges et propagande, paru au Seuil en 2004. Selon lui, à cette date, 65 % des experts de l’Afssa auraient eu des « liens avec l’industrie ». Et l’agence aurait été d’une noble discrétion sur des questions décisives dans l’orbe alimentaire, comme le sel et le sucre.

Martin Hirsch mange le morceau

Pour le même prix, cette citation d’un interview donné le 9 décembre 2010 à Libération par Martin Hirsch, ancien directeur général de l’Afssa entre 1999 et 2005 : « Quand j’ai quitté l’Afssa en 2005, après avoir été traité par l’industrie agroalimentaire d’« ayatollah de la santé publique » l’équipe d’après a dit aux industriels : « Maintenant, nous redevenons partenaires ». Quand je vois le rapport d’un groupe de travail sur les régimes amaigrissants, je me dis qu’il a moins de force quand il apparaît, dans la déclaration d’intérêt de son président, des rémunérations provenant de quatre grands laboratoires… Et qu’il renvoie à plus tard l’examen des compléments alimentaires, qui constituent un juteux marché ».

Bon, il n’est que temps de passer à l’Anses, chargée donc, comme indiqué au début, de la sécurité sanitaire publique dans le travail, dans l’alimentation, dans l’environnement. Vaste programme, qui entraîne de bien dérangeantes questions. Je précise avant cela que je ne tiens pas l’Anses pour un repaire de crapules décidées à nous faire souffrir les mille morts. J’ai croisé certains de ses membres, y compris des responsables, et en vérité, ils m’ont fait une bonne impression. Non, je n’entends pas juger l’Anses en bloc. Seulement, que penser de l’affaire du triclosan ?

Officiellement, cette question n’existe pas. Je viens de cliquer dans l’onglet Recherche du site de l’Anses (ici), et on ne trouve aucun article consacré au sujet. Il y a 25 documents sur le bisphénol A, aucun sur le triclosan. Or, j’ai lu hier ceci sur le site américain de la télévision CBS : « The Food and Drug Administration is finally going to decide whether antibacterial soap actually works, or if it’s causing more harm than good. Government researchers plan to deliver a review this year on the effectiveness and safety of triclosan, the germ-killing ingredient found in an estimated 75 percent of antibacterial liquid soaps and body washes sold in the United States. The chemical has been in U.S. households for more than 40 years, used for cleaning kitchens, people’s bodies and clothing ».

40 ans à regarder ailleurs

Voici venir la traduction résumée  : l’administration fédérale en charge des aliments et des médicaments – The Food and Drug Administration (FDA) va mener une enquête sur le triclosan, que l’on retrouve dans 75 % des savons liquides et gels de bain vendus aux États-Unis. Ces produits causeraient-ils plus de mal que de bien ? On les trouve depuis plus de quarante ans dans les produits de nettoyage des cuisines, des humains, des vêtements. Fin de ce semblant de traduction.

J’ai consulté des sites plus critiques, et la plupart insistent sur l’incroyable passivité de la FDA, sous un titre qui revient souvent : « FDA to Review Triclosan After Decades of Delay ». C’est-à-dire : la FDA étudie le triclosan avec 40 ans de retard. Franchement, il y a de quoi hurler. Le 15 janvier, la revue Environmental Science and Technology (ici) publiait une étude sur la pollution par le triclosan dans huit lacs américains. Je précise que je tire mes infos d’une source sérieuse française (ici), et que je n’ai fait que parcourir l’étude originale en anglais. En tout cas, ces lacs reçoivent des eaux usées qui contiennent évidemment du chlore utilisé pour leur traitement. Le triclosan, ce charmant composé chimique, réagit au soleil avec des dérivés du chlore et produit gaiement des polychlorodibenzo-p-dioxines (PCDD). Des dioxines, oui, dont l’une, la 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine, ou TCDD, est au centre de la catastrophe de Seveso en 1976.

Dans le dentifrice Colgate

Ne croyez surtout pas que j’en ai fini. Le triclosan peut également former du chloroforme, toujours en lien avec le chlore, ce dernier étant classé cancérigène potentiel. Et surtout, il est à coup certain un perturbateur endocrinien (voir mon précédent article), à des doses que personne ne connaît exactement (ici). Encore ne sait-on encore rien, puisque ces braves bureaucrates de la FDA se mettent seulement au boulot. Et la France, amis de Planète sans visa ? Oh, il ne fait aucun doute que nous allons vers le énième scandale de santé publique. Bien que n’étant pas devin, je vous l’annonce en exclusivité. Car du triclosan, chez nous, il y en a partout. Dans des centaines de produits d’usage courant : des dentifrices, des jouets, des déodorants, des savons. Que Choisir en a trouvé dans le dentifrice Colgate Total, mais il suffit de chercher ailleurs pour fatalement trouver. Car ce poison est légal. LÉGAL.

Et l’on est donc bien obligé de se tourner vers l’Anses, qui n’en branle pas une. Je suis sûr, car je sais comment cela se passe, que l’agence va finir par réagir. Et même mon coup de gueule y aura contribué, fût-ce pour une très faible part. Mais n’est-ce pas épuisant, déprimant, désespérant ? Un poison chasse l’autre. Sauf qu’aucun ne disparaît. Sauf que tous se recombinent à l’infini, créant de nouvelles chimères, qui sont d’effroyables réalités. L’Anses, à quoi ça sert ?

PS : J’ai dû rectifier il y a quelques minutes un calamiteux semblant de traduction. Avis à ceux qui auraient lu la première version.

17 réflexions sur « Mais que fout donc l’Anses (à propos du triclosan) ? »

  1. quand on pense qu’ils ont sacrifié un nombre incalculable d’animaux pour tester ces produits. enfin, quand on pense … qui y pense ?

  2. Pas franchement un commentaire.
    Un xième rapport sur la fracturation et le gaz de schiste nous revient(rapport parlementaire) et tente de jeter quelque fissure dans le barrage à la fracturation hydraulique.
    France Info, çà fait un peu juste pour de l’info et de la critique. Où, quand, comment trouver et faire circuler de l’info ?
    Merci à toi

  3. A prendre au degré qui vous convient.
    de quoi se plaint on? Parfois sur ce blog des gens écrivent que nous sommes trop nombreux, et là, nous râlons après des gens qui, pour de l’argent, raccourcissent la durée de vie de certains, ils diminuent en même temps l’empreinte écologique de ceux qu’ils aident à faire disparaître, elle est pas belle la vie!
    Pour de l’argent vous faites faire n’importe quoi à presque n’importe qui. Peu importe si cela à des conséquences sur la vie des générations futures, on s’en fout, ce qui compte, c’est le pognon, le fric, le pèze le flouze, l’oseille, le blé, l’artiche, certains se foutent plus de la possibilité de vivre de leurs descendants que de la grosseur de leur compte en banque, et ils osent dire qu’ils les aiment, comment peut on, au nom de la cupidité mettre en péril ce qui nous est le plus cher, pour moi, cela n’a pas plus de sens que de voir un « écologiste » dans un avion.

  4. Catt,
    Les cobayes de laboratoire, sacrifiés au nom de la techno-science, peu y pensent, en effet. Même chez nombre d’écolos environnementalistes qui réclament toujours plus d’études scientifiques, qui ne jurent que par elles. Alors, merci pour votre pensée.
    Et les conséquences sur la faune et sur la flore ? Là, on touche le fond. Sauf si les espèces sont en voie de disparition ou sont photogéniques. Et encore.
    Les anthropocentriques se foutent bien de la valeur intrinsèque des autres formes de vie que les leurs. Quant aux techno-centriques dominants, ils se contrefoutent même des humains.

    « Un poison chasse l’autre. Sauf qu’aucun ne disparaît. Sauf que tous se recombinent à l’infini, créant de nouvelles chimères, qui sont d’effroyables réalités. L’Anses, à quoi ça sert ? »
    Je crois qu’on ne peut mieux résumer la situation.

  5. une radio ecolo attrayante ?

    Un oxymore…

    Il n’y a plus de rhinocéros au Mozambique

    Publié par voltigeur (source http://lesmoutonsenrages.fr)

    Triste nouvelle…La connerie sans limite de l’Homo-Destructus, ce bipède inconscient, qui se prend pour le maitre de la Terre. Pas de soucis, les news techs permettront à nos générations futures de voir tous ces pachydermes, et autres merveilleux animaux disparus, massacrés, éradiqués pour le fric, en vidéos blue ray, en 3D et en couleurs…. Bande de sinistres cons!!

    Personne ne sait exactement quand les rhinocéros ont commencé à peupler les forêts et les plaines du Mozambique, mais tout le monde peut dire avec certitude à quelle date leur règne dans le pays s’est achevé. Les 15 derniers animaux qui existaient encore au Mozambique ont été retrouvés morts sans leurs cornes, victimes d’un massacre perpétré par des braconniers.

    Les animaux ont été retrouvés dans le Parc Transfrontalier du Grand Limpopo, une réserve de vie sauvage le long de la frontière sud du Mozambique, là où il y a une dizaine d’années encore on comptait des centaines de représentants de l’espèce.

    Les autorités soupçonnent que les gardes forestiers, chargés de protéger les animaux en voie d’extinction, ont aidé les chasseurs lors de leur attaque. D’après le journal The Telegraph, 30 gardes ont été emprisonnés, accusés de complicité, et passeront devant un tribunal à la fin du mois.

    Atrocité, bestialité, brutalité, cruauté, férocité, sadisme, sauvagerie, cupidité : la barbarie de l’Homme !

    Pour aggraver la situation, les rhinocéros du voisin sud-africain semblent se diriger vers le même destin. Depuis le début de l’année, 180 spécimens ont été abattus par des chasseurs, réduisant la colonie à 249 animaux.

    Les êtres humains, qui dans le passé ont su se montrer suffisamment sages pour respecter les animaux les plus merveilleux, ont remplacé, durant ces dernières décennies, la vénération par la cupidité, encouragée par le commerce illégal.

    Cette ‘demande’ croît principalement à cause du marché noir asiatique, où les cornes de rhinocéros peuvent parfois valoir plus que l’or en raison de ses supposées propriétés aphrodisiaques.

    Malgré les efforts de préservation de l’espèce, d’autres pays africains pourraient bientôt suivre le mauvais exemple du Mozambique.

    Un article de Green Savers, publié par greenetvert.fr et relayé par Kannie pour SOS-planete

  6. Merci pour ces articles très instructifs et pour les commentaires qui le sont tout autant.
    Je fréquente la forêt d’Orléans depuis tout petit parce que mes parents y habitent. Sans avoir fait de recensement, je ne vois plus les insectes ou très peu, les écureuils, musaraignes ont disparu. Il me semble qu’il manque pas mal d’oiseaux aussi.
    C’est un petit village, tous les matins la plupart des habitants, les plus anciens, se retrouvent dans les allées du superU pour parler de tout et de rien comme on pouvait le faire sur la place du marché. Il ne reste qu’un commerçant, un restaurant qui sert des plats sous vide réchauffés au micro-onde. Le plus triste, c’est qu’il ne désempli pas.

  7. Au niveau européen, c’est la même chose !

    http://www.actu-environnement.com/ae/news/efsa-conflits-interets-ogm-diana-banati-15643.php4

    Autre sujet :

    Le procès d’Areva contre l’Observatoire du nucléaire : le 20 décembre 2013

    L’audience est fixée au 20 décembre au Tribunal de grande instance de Paris. Pour mémoire, Areva accuse l’Observatoire du nucléaire de diffamation et demande à son encontre des pénalités financières de plusieurs dizaines de milliers d’euros, dont l’objectif est évidemment la disparition de l’Observatoire. Ce dernier, de son côté, maintient ses accusations : au Niger (ce qui ne signifie pas nécessairement… que ce n’est pas aussi le cas dans d’autres pays), Areva se livre à « des manoeuvres relevant de la corruption, peut-être juridiquement, assurément moralement ». Cf dossier ici : http://observ.nucleaire.free.fr/accueil-proces-areva.htm )

    Stéphane Lhomme

    Vendredi 7 juin 2013

  8. Pour Jean-Michel :

    Pourquoi les grands patrons français sont obnubilés par les gaz de schiste

    Par Ivan du Roy, Olivier Petitjean (6 juin 2013)

    Lobbying intense à Bruxelles, recommandations à répétition auprès de l’Elysée, opérations séduction vers les médias : plusieurs groupes français déploient des efforts considérables pour plaider la cause des gaz de schiste. Pourquoi une telle insistance ? Qui sont les acteurs de cette guerre d’influence ? On y retrouve Total bien évidemment, mais pas seulement. Les gaz de schiste cachent de puissants intérêts, qui refusent toute transition énergétique. Enquête.

    Lire la suite sur Basta

    http://www.bastamag.net/article3110.html

  9. j’espère que ceux qui pensent que c’est atroce pour les rhinocéros, pensent que ce qui se passent dans les labo, les abattoirs et autres endroits d’exploitation animale, que c’est atroce aussi

  10. Les dentifrices classiques sont de belles mer(…) paraît-il (interrogation venue de l’homéopathie). Sont-ils d’ailleurs nécessaires ?
    Pouvais-je en parler au dentiste qui a reçu mon enfant pour sa première visite – de 10 minutes cette semaine ?

    Le nouveau « salon » était peint de toutes les couleurs fortes très en vogue que l’on puisse rêver, et des fleurs de peinture (à solvant – non, ce doit être interdit aujourd’hui) dessinaient de pauvres arabesques sur les murs de même couleur que la blouse du patricien, pardon, praticien – prune).
    Je me suis esclaffée malgré moi en entrant dans la salle des opérations, voyant la couleur du fauteuil, elle aussi prune. Je n’ai sans doute rien arrangé pour obtenir une réponse à ma question : qu’en est-il des dentifrices ? car j’ai reçu silence.
    Non, le noir qui entâchait quelques-unes des dents de l’enfant ne provient pas de traitements médicamenteux (ah ?). Et son nettoyage, à grand renfort de pâte verte, toute brosse dehors, fut l’exact contenu du rendez-vous.
    Perfection (dans la visibilité).

    J’ai renouvelé ma question à l’assistante (moins féminine que le docteur en chirurgie dentaire, en vérité : pas de blouse prune) puisqu’elle nous a donné une brosse à dent et un tube de dentifrice spécial enfant, de marque connue (fluocar…) en cadeau de bienvenue, avec un petit livret de jeu – éducatif, arborant la même marque.
    Etant destiné aux enfants, le dentifrice doit être « moins douteux », si telle est ma crainte : voici la réponse, de peu de consistance, entendue.

    Paiement pour finir (car je n’ai pas le formulaire cerfa nécessaire à cette visite conseillée et totalement prise en charge par la sécurité sociale) – mais je serai remboursée, je dois donc être sans question pour ce sujet (mais qui paie ?, restera pourtant la mienne), découverte d’un bug informatique (je serais à la CMU selon ma carte vitale non encore biométrique ni illustrée d’une photo règlementaire – c’est peut-être pour cela ?) : tout l’édifice personnel de l’assistante s’écroule sur ce micro-événement.
    J’étais la fouineuse type marginale, le mauvais grain qui enrayait ponctuellement et si superficiellement le train machinal et rutilant des rendez-vous au défilé maximisé : ce serait elle qui ne serait pas l’excellente opératrice compétente et responsable…
    Salut Arendt. Des nouvelles « profondeurs » de l’organisation sociale.

    Le garçonnet ne veut pas de dentifrice tandis qu’il commence à se brosser un peu les dents.
    Cracher est encore impossible, alors comment serait-il imaginable de boire du dentifrice ?
    Tant mieux pour « l’environnement », dans la foulée.

    Découverte parallèlement cette semaine de l’hydro-culture (hydroponie)… Un dépliant promotionnel trouvé en école. Un nouveau business sympa et là encore très design hyper-Nature (comme le « salon » du maître dentiste), plutôt pour les citadins (mais les campagnards peuvent s’y mettre, ils ont de plus grands espaces d’habitation, souvent !). Faire pousser des fruits énormes à la maison, ou encore des herbes aromatiques sur tempo échevelé.
    Hydro est évidemment un abus de langage. Il s’agit de faire circuler un bain de nutriments aux racines des végétaux, de la vaporisation aussi… Pas du tout énergivore, l’affaire. Je me demandais justement récemment si les vendeurs de plantes de la grande distribution utilisaient des hormones pour parfaire leurs produits aux couleurs là encore souvent criardes (des verts « fluos » parfois).
    C’est peut-être le fluor, de l’eau du robinet (le solvant « naturel » de l’engrais muscu Master grower) ?

    Au passage, tout raccourci grossier encore admis, quid des hormones de synthèse des mères (si banalisées, massivement absorbées), dans la précocité des petites filles ? Quid de la précocité des jeunes filles en terres d’Occident ?

  11. http://www.liberation.fr/terre/2013/06/08/la-bataille-sans-fin-de-villageois-polonais-contre-le-gaz-de-schiste_909335

    Bonjour,

    Petit récap du jour.
    Message de soutien de la part des collectifs français renouvelé au nom de tous encore aujourd’hui via Lech Kowalski.
    L’ambiance est plutôt bonne aujourd’hui. Ça casse la croûte, les gens du coin passent sur le site avec café et gâteaux. Chansons, accordéon et discussions sur « les stratégie du débat mondial sur les gaz de schiste ». Une médecin est venue de Varsovie rejoindre les paysans résistants des villages de Rogow & Zurawlow.
    Une équipe de télé française serait en route depuis l’Ukraine.
    Le relai médiatique local est pauvre ou nul pour l’instant.
    Chevron est profil bas en ce dimanche. A suivre dès le début de semaine.
    Message passé aussi via Lech pour demander s’ils ont des besoins particuliers. La demande principale est de relayer l’information, faire savoir partout où c’est possible.

    A demain,

    Nicolas-

    Suite au communiqué des collectifs en version polonaise et française
    Lech Kowalski fait passer le message que « les polonais sont extrêmement touchés par votre texte et votre soutien..et ça tombe bien car ce soir c’est difficile, aucun soutien de la presse polonaise, aucune réponse de qui que soit juste les camions de chevrons postés à 6 km près à revenir….
    merci pour cette aide précieuse »

    * Josh Fox exprime sa solidarité avec les paysans de Pologne concernés par l’occupation (qui semblerait illégale?) de terres agricoles par Chevron http://vimeo.com/51987873
    * Fil info alimenté par Lech Kowalski et traduit au fur et a mesure en français, ici
    * Et pour rappel la camera en direct installée par les paysans sur le site

  12. « Chevron «a pensé qu’en raison de la pauvreté et du manque d’information (de la population), ils pourraient travailler facilement». Certains se sentent «trahis» par les politiques. Quand la coalition de centre gauche (USL) du Premier ministre Victor Ponta était encore dans l’opposition, ses membres, dont le maire et le député de Barlad, manifestaient contre les concessions accordées à Chevron par le gouvernement de centre droit. »….pologne roumanie etc..

  13. Florence, surtout aucune dentifrice qui contient du fluor. C’est un poison qui n’a strictement aucun effet bénéfique pour les dents, ni les vôtres ni ceux de votre fils. Encore un mythe des temps modernes. Les taches peuvent venir de là. Renseignez-vous sur internet, les infos ne manquent pas ni les recettes pour faire sa propre dentifrice. Et toujours savoir si l’eau que vous buvez en contient et en quelle quantité.

  14. Bonjour,

    Récap du jour 8 et besoins urgents

    A l’heure qu’il est les paysans résistants mangent leur soupe sous la tente et bavardent avec les curés qui sont venus les rejoindre. Ceux-ci sont de leur côté.
    La religion catholique a son importance en Pologne, les paysans le disent et rappelle le rôle qu’elle a joué dans la chute du régime de Jaruzelski.
    Ils assimilent leur lutte contre Chevron à ce que fut la lutte pour sortir de la dictature communiste polonaise.
    Un gros camion de Chevron (photo demain) est posté à 6 km du lieu occupé par les résistants.
    Gros bahut de 25 tonnes au moins; La route d’accès aux terres agricoles louées par Chevron est limitée à … 5 T.
    Une déclaration a été rédigée ce matin et une délégation de paysans est partie la portée au gouverneur. En son absence elle a été reçue par le secrétariat.
    Toujours un silence assourdissant de la part des média polonais MAIS l’agence de presse polonaise PAP les a contactés et devrait passer sur le site d’occupychevron. Une télé roumaine serait en route. France 24 Ukraine serait en route.
    Les messages de solidarité commencent à affluer du monde entier.
    Le CP des collectifs français a été lu à haute voie ce matin sous la tente avec beaucoup d’émotion
    Pas de mouvements perceptible aujourd’hui de la part de Chevron: la compagnie de sécurité présente 24 heures sur 24 sur le site relève son personnel plusieurs fois par jour / nuit (dès fois que ça commencerait à sympathiser)
    Un esclave pardon … un ouvrier attendait sur la route ce matin pour bosser pour Chevron : salaire mensuel 225 Eur/mois (le rêve américain à la Chevron sans doute)

    Naissance ce jour d’un site spécifique sur pour et par occupychevron Ce site sera principalement en langue anglaise, en polonais avec un peu de français.

    Appel URGENT: besoins de personnes capables de faire de bonnes traductions: Polonais/Anglais Anglais/Polonais Polonais/Français, Français/Polonais, Français/Anglais . Merci de prendre contact part retour de ce message ou avec stopgazdeschiste.org@gmail.com

    A demain

    Nicolas-

  15. circus politicus un livre à lire pour bien mesurer le contexte pas très rassurant dans lequel nous sommes embarqués..

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