Ce parti qui n’a pas de nom

Qu’est-ce qu’un parti ? J’avoue ne pas bien savoir. Dans mon esprit, les partis expriment – en les immobilisant – des idées durement charroyées par le mouvement de la pensée. De ce point de vue-là, je ne peux que donner raison à ceux qui, comme le Premier ministre actuel, aimeraient que le parti socialiste au pouvoir change de nom. Car en effet, l’appellation date d’un temps où existait un mouvement ouvrier et un désir plus ou moins sincère d’émancipation sociale.

Pour vous faire rire un peu, voici l’article premier de la déclaration de principes de la Section française de l’internationale ouvrière (SFIO) dont le parti socialiste a pris la suite. Nous sommes en 1905, et l’article dit : « Le parti socialiste est un parti de classe qui a pour but de socialiser les moyens de production et d’échange, c’est-à-dire de transformer la société capitaliste en une société collectiviste ou communiste, et pour moyen l’organisation économique et politique du prolétariat. Par son but, par son idéal, par les moyens qu’il emploie, le parti socialiste, tout en poursuivant la réalisation des réformes immédiates revendiquées par la classe ouvrière, n’est pas un parti de réforme, mais un parti de lutte de classe et de révolution. »

Bon, c’est terminé depuis très longtemps. Depuis bien avant la guerre. Depuis bien avant juin 1936. Pour être encore plus près de la réalité, cela n’a jamais été vrai. Et ne parlons pas de ce parti communiste, engagé officiellement dans le combat pour l’égalité universelle, mais qui soutint jusqu’à la dernière goutte de sang la dictature stalinienne sur les pauvres, les ouvriers, les paysans, les peuples. Ne parlons pas de l’incroyable crapulerie d’hommes comme Jacques Duclos ou Maurice Thorez, ni des pâles copies que furent les Marchais, Lajoinie, Hue, Buffet et aujourd’hui Pierre Laurent. Quoi qu’on pense, on aura du mal à affirmer que ces partis-là incarnent un quelconque avenir. Ils sont morts depuis longtemps, mais une règle sociale imperturbable veut qu’un organisme politique peut bouger bien après son trépas.

Et le parti dit écologiste ? Idem, bien sûr. Les conditions de sa naissance en disent long sur les limites indépassables de son être. Ce mouvement est une queue de comète des événements de mai 68. À mes yeux, du reste, pas de la manière la plus intéressante qui soit. Les Verts, puisqu’il faut les appeler par leur nom, ont hérité quelques-uns des pires travers de leur époque. Notamment cet individualisme hédoniste, si tragiquement petit-bourgeois, qui les fait encore se mouvoir aujourd’hui – la dépénalisation du cannabis, pour m’en tenir à ce point comique – quand ils ne bougent jamais un orteil contre les nécrocarburants ou les barrages financés par l’argent public français.

Je ne veux pas même insister. Les « écologistes » français sont ridicules pour tellement de raisons que je n’en retiens ici que deux. Un, ils ont accroché leur modeste char à celui des deux partis de gauche cités plus haut. C’est infiniment logique, mais grotesque compte tenu des enjeux de l’époque. C’est logique, car ils expriment ainsi leur proximité avec ces partis, dont ils ne sont jamais qu’un produit de décomposition.  Deux, leur bureaucratisation pathétique a donné naissance à une caste sans foi ni loi autre qu’électoraliste, dont Dominique Voynet, Cécile Duflot ou Jean-Vincent Placé sont les meilleurs représentants. Notez avec moi comme il est crédible de voter des textes annonçant l’Apocalypse sur Terre avant d’aller s’arsouiller à la buvette du Sénat ou de l’Assemblée nationale.

On aura compris que je ne mise pas un centime d’euro sur eux. Pour éviter un malentendu supplémentaire, je me fais un devoir de préciser que j’ai des amis chez Europe Écologie Les Verts, à commencer par mon si cher Jean-Paul Besset, député européen pour encore quelques semaines. J’ai de l’estime pour nombre d’adhérents et même de responsables que je ne cite pas pour ne pas les mettre dans l’embarras. Mais le parti lui-même ne mènera jamais nulle part, car sa nature le lui interdit. La première des priorités, c’est de sortir du cadre.

La vraie priorité, c’est d’interroger l’histoire, et de se mettre d’accord sur les grandes lignes d’une critique sans fard de la révolution industrielle. Je veux dire : la forme historique qu’a prise l’explosion des sociétés humaines depuis 250 ans. Un tel mouvement de l’esprit conduirait fatalement à une fondation, cette fois sur une base solide, de mouvements politiques adaptés à des temps radicalement neufs. Tout le reste n’est qu’insignifiance et perte de temps. Et dans ces conditions, je vois mal comment nous pourrons garder l’adjectif écologiste, tellement dévalué par ceux qui le portent en sautoir. Le mot est en lui-même très beau, et me conviendrait donc. Mais à ce compte-là, je reprendrais aussi, et volontiers, le sublime communiste s’il n’était à ce point taché d’un sang indélébile.

Où veux-je en venir ? Mon parti n’a pas de nom. Il n’a pas encore de nom. Mais il en trouvera un, car c’est une nécessité. Et nous en serons fiers.

76 réflexions sur « Ce parti qui n’a pas de nom »

  1. Fabrice, j’apprécie la critique et le désolant tableau que tu décris, mais point la solution suggérée. Le paradigmne serait qu’il faut en passer par un parti politique. C’est la ou je ne suis pas du tout d’accord. Un parti suppose que l’on admette que notre système actuel est démocratique , par le vote, et ensuite les élus sont libres pendant x années . Ce qui est une escroquerie et contribue TOUJOURS à porter au pouvoir des personnage qui tôt ou tard trahissent leur parole, et profitent de la situation, deviennent des cleptos des voleurs et des traitres. L’histoire de la répubique depuis son origine en 1789 est trufée de ces traitres . Non ce n’est pas la solution car pour être élu , il faut passer à la télé, et pour passer à la télé il faut de l’argent et pour avoir de l’argent il faut se prostituer avec des pourvoyeurs de fonds. Ce qu’il nous faut c’est une autre constitution et s’approprier le droit de l’écrire, dans une constituante pour définir des règles réellement démocratiques. Un nouveau parti dans la constitution actuelle aboutira à une autre trahison.

  2. D’accord avec Lamarck, il faut une Constituante avec des constituants TIRES au SORT , juste le temps d’écrire la Constitution.

  3. En suivant la chronologie du texte, je me pose la question: qu’aurait été le communisme en URSS si Staline n’avait pas pris le pouvoir et que s’en suivait cette ligne invariable sachant que Lénine de son vivant s’y opposait?
    Ensuite, la SFIO, le parti socialiste et maintenant la social-démocratie. Cette dernière « sonne très bien » avec le capitalisme ou plutôt avec l’hyper-capitalisme actuel.
    Quant à EELV, ils se sont fourvoyés… Cependant, des personnes comme Antoine Waechter du MEI et Nicolas Dupont-Aignan du mouvement « Debout la République » relèvent sans nul doute le niveau de l’écologie.
    Maintenant, penser « un communisme nouveau » basé sur un solide socle démocratique, pourquoi pas.
    Egalement (mentionné ci-dessus par « lamarck »), une nouvelle constitution dans une 6 ème république, oui.

  4. Anselm Jappe, philosophe, écrit que, « déjà au XIXe siècle, le mouvement ouvrier s’était cantonné, après des résistances initiales, à demander une autre répartition de la valeur et de l’argent entre ceux qui contribuent à la création de valeur à travers le travail abstrait. Presque tous les mouvements contestant le capitalisme – disons, la « gauche » – ne considéraient plus la valeur et l’argent, la marchandise et le travail abstrait comme des données négatives et destructrices, typiques du seul capitalisme, qui doivent donc être abolies dans une société post-capitaliste ».
    C’est bien la question, qui se pose aujourd’hui à nous : déplacer légèrement les curseurs ou changer de paradigme, ce qui n’a rien à voir.

  5. Bien d’accord avec ton analyse, Fabrice, sinon une réserve sur ton « cher ami Besset » (que je me mets pour ma part dans le même sac) et un désaccord sur ta conclusion d’un nouveau parti nécessaire…
    Lamarck et labellebleue t’ont bien répondu sur ce point, encore que le problème ne soit pas d’écrire une Constitution préalable, bien sûr… : il est de changer de mœurs, partout, avant que la planète ne crève de nos nuisances. Radicalement, localement…

    J’ai 75 ans et depuis 30 ans j’essaie (non sans erreurs!) d’être anar-constructif, sans dogmatisme ni hédonisme : pragmatique, féministe, artiste…et acharniste !

  6. Oui, c est comme le fameux  »liberté, égalité, fraternité » il y a des jours ou je me demande comment les politiciens qui nous dirigent sous cette belle devise arrivent à se regarder dans une glace.

  7. A propos du parti, Castoriadis y avait réfléchi en profondeur. Vous avez lu ça (désolé, je trouve le fascicule si pratique que je le remets ici) :
    http://infokiosques.net/spip.php?article156

    Castoriadis nous donne les pistes solides d’un changement que nous construirons. Il ne passe pas par un nouveau parti. Parlons plutôt d’un « mouvement » peut-être ?
    Qu’en penses-tu Fabrice ?
    Quant à quitter le mot « écologie », j’ai du mal mais je comprends bien cette réflexion… si on est fiers de ce qu’on créera à la place, alors c’est d’accord !;-)

  8. Salut Fabrice,
    Je retiens surtout de ton texte cette vérité forte : La première des priorités, c’est de sortir du cadre. Alors,je propose de nous mettre d’accord, pour commencer, sur ce simple principe.
    Pour une économie au service des être humains et du vivant dans le respect absolu de la planète Terre, de ses ressources et de sa capacité à se régénérer.
    Et plutôt qu’un parti, organisons un réseau qui réunira ceux qui ne veulent plus attendre et qui chacun dans leur coin mettront en mouvement cette Grande Vague d’espérance qui submergera tout.

  9. à propos de castoriadis il écrit : …. si nous voulons voir les problèmes auxquels se heurte aujourd’hui par exemple un mouvement comme le mouvement écologique, nous devons comprendre une vérité élémentaire qui paraîtra très désagréable à certains : le système tient parce qu’il réussit à créer l’adhésion des gens à ce qui est. Il réussit à créer, tant bien que mal, pour la majorité des gens et pendant la grande majorité des moments de leur vie, leur adhésion au mode de vie effectif, institué, concret de cette société. C’est de cette constatation fondamentale que l’on doit partir..,Cette adhésion est certes, contradictoire : elle va de pair avec des moments de révolte contre le système. Mais c’est une adhésion quand même, et ce n’est pas une simple passivité. Cela on peut le voir facilement autour de soi. Et du reste, si les gens n’adhéraient pas effectivement au système, tout serait par terre dans les six heures qui suivraient. ……..Cette adhésion tient à des processus extrêmement complexes… » https://www.les-renseignements-genereux.org/var/fichiers/textes/Tex_Casto_ecologie.pdf

  10. Sortir du cadre. Parler plutôt de « mouvement » ou de « réseau » que de « parti » car le mot est aussi souillé que celui d’écologiste ou de communiste. Grappiller dans toutes ces organisations auxquelles nous avons cru, l’espace d’un instant ou hélas, pour certains, de toute une vie, tout ce qui peut encore servir, pour le « recycler » dans une nouvelle chose, dont le nom, j’en suis bien d’accord, n’existe pas encore.
    Je suis en train de lire « Un million de révolutions tranquilles », de Bénédicte Manier. Sous titré « Comment les citoyens changent le monde ». Il me semble que c’est une des pistes à suivre.

  11. 🙂

    Oh oui! Oh, oui!

    Un mouve qui ne ment pas.

    Pour les cinéphiles. Les réseaux de la douceur.

    Merci a toustes.

  12. ^^

    Entre nous et sans vouloir vous faire de peine, pour les réseaux, on ne vous a pas attendu!

    Gros bisous,

  13. Naomi Oreskes est historienne des sciences et professeur à l’université de Harvard.

    Erik M. Conway est historien à la Nasa. Il y étudie les interactions entre les politiques nationales, la recherche scientifique et les mutations technologiques.

    A la rentrée 2013, les deux auteurs publient un article dans le prestigieux journal du MIT, Daedalus. Devant le retentissement provoqué par la thèse qu’ils défendent et l’angle choisi pour l’exposer, ils étoffent leur texte pour commettre ce qui s’avère être un essai vif et brillant, qui se veut coup de semonce et livre d’alerte sur l’avenir même de notre civilisation.

    « L’effondrement de la civilisation occidentale » , publié en langue française le 30 avril 2014, édition LLL Les Liens qui Libèrent, 13,90 euros.

    http://www.placedeslibraires.fr/detaillivre.php?gencod=9791020901033

    Deux des plus grands intellectuels aux U.S.A. se posent dans cet essai de prospective la question suivante : pourquoi restons-nous inactifs, alors que nous disposons d’informations scientifiques robustes sur le changement climatique et que nous savons quels terribles événements vont suivre ?

    Nous sommes en 2093, avènement de l’ « Age de la Pénombre », et les deux historiens futurs se retournent sur leur passé – qui est notre présent et notre avenir (possible). Tout avait pourtant bien commencé avec la création du GIEC en 1988. Mais rapidement le « déni » se répand en faisant valoir l’incertitude des données scientifiques. Les effets du changement climatique s’intensifient, et en 2023, l’année de l’ « été perpétuel », il y a 500 000 morts et 500 milliards de dollars de perte.

    La frénésie pour les énergies fossiles amène les dirigeants à saisir les notes scientifiques sur la fuite de pétrole Bp en 2011. Puis la loi dite de « négation de la hausse du niveau de la mer » est adoptée par certains états. Mais rien n’y fait. La nature se déchaine sans que les mesures nécessaires ne soient prises.

    Pendant l’été 2041, des vagues de chaleur sans précédent détruisent les récoltes. Panique, émeutes, migration de masse, hausse explosive des populations d’insectes, épidémies. L’ordre social s’effondre dans les années 2050 et les gouvernants, acquis à l’idéologie néolibérale, se retrouvent désarmés devant la nécessité d’une intervention massive de l’Etat…

    En imaginant la situation vers laquelle l’humanité s’oriente si rien n’est fait, les auteurs démontrent magistralement le double piège dans lesquels la civilisation occidentale est en train de tomber. Deux idéologies inhibantes dominent : le positivisme et le fondamentalisme de marché. Quand les effets du Grand Effondrement se sont fait sentir, les démocraties n’ont d’abord pas voulu, puis pas pu faire face à la crise. Se trouvant dénué de l’infrastructure et de la capacité organisationnelle pour lutter.

    Foisonnant d’érudition, fruit d’un travail de prospective scientifique rigoureux, cet essai veut tenter de lutter contre les obscurantismes intéressés afin d’éviter à l’humanité ce que les auteurs nomment « l’Age de la pénombre ».

  14. Leur scénario est convaincant malheureusement… ça fait des décennies qu’on explique que sans l’écologie maintenant, c’est la dictature verte qui triomphera (positivisme et fondamentalisme de marché, c’est la même chose).
    C’est bien de populariser ce à quoi on expose l’Humanité.
    On vit un vrai drame à l’antique et à l’échelle planétaire et tout le monde s’en tape…

  15. Les ecologistes sont, partout sur la planete, les activistes les plus attaques physiquement par le pouvoir. Meme en France:

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/05/02/le-crime-de-lese-chasse-a-courre-condamne-par-le-tribunal-de-versailles_4410930_3232.html

    Que ce mouvement n’ait pas encore trouve sa forme, c’est peut-etre sa plus grande force et aussi ce qui inquiete le plus les pouvoirs en place, pour qui un ecologiste devient automatiquement moins dangereux lorsqu’il est devenu depute, senateur ou ministre.

  16. Restons souples, restons ouverts le plus longtemps possible. Le parti sans nom est le plus puissant de tous!

  17. Bonjour Laurent,
    Oui, rester souples et ouverts, bien sûr. Mais il faut aussi donner du sens aux choses, aux idées, les rendre identifiables.
    Rester sans nom n’est à mon avis pas possible indéfiniment…
    Il nous faut des directions claires à présenter, à emprunter.
    Que pensez-vous du projet d’autonomie de Castoriadis, des priorités qu’il trace (la praxis, la paideia…) ? En quoi c’est compatible ou pas avec un projet authentiquement écologiste et planétaire ? Pour moi, ça tient la route pour poser des grandes lignes.
    Ce serait intéressant de voir ici quelles sont les critiques à ce projet (dont la dimension écologique est totalement incomplète, mais c’est un projet qui justement « sort du cadre » et… très important, place justement un autre cadre suffisament vaste pour contenir à mon avis nos aspirations écologistes planétaires ).
    Je remets le lien sur la synthèse de la pensée politique de Castoriadis :
    http://infokiosques.net/IMG/pdf/c.pdf

  18. Autre chose (mais on reste reliés au thème du changement… de civilisation !).
    Deux lectures passionantes même si anxiogènes mais pour moi, rien n’est pire que se bercer d’illusions sur ce qui nous attend pour prendre les bonnes décisions.
    Le premir, vous l’avez peut-être déjà lu, il me semble que Fabrice nous l’avait conseillé, il fait d’ailleurs partie du comité de relecture :

    http://www.actes-sud.fr/catalogue/societe/voyage-dans-lanthropocene

    Le second, il est écrit par un sicentiste mais cela nous aide justement à comprendre quelles folies hors de contrôle ils nous préparent :

    http://www.editions-jclattes.fr/livre-la-mort-de-la-mort-laurent-alexandre-394186

    … où j’apprends que je suis sûrement un « bioconservateur » et vous aussi à mon avis !

    Bonnes lectures 😉

  19. Un parti sans nom, sans candidat, et sans électeurs appelant ses militants à ne pas voter.
    Et pourtant on voudrait y croire car nous sommes tous ici de bonne volonté.
    Nous sommes pour l’instant le parti des abstentionnistes ,ni noir ni rouge ni rose ni vert ni bleu ni marine…Blanc !

  20. Souple, ouvert, oui : une liste « Démocratie Réelle » a cette ambition, pour l’échéance électorale si proche dite européenne. Ils n’ont pas même déposé de statut d’association, cela fonctionne par réseau uniquement. C’est parti de Grenoble, où il semble que les citoyens s’activent… plus qu’ailleurs!!

  21. A propos de barrages, on conseille le très beau film docu de Dominique Marchais « la ligne de partage des eaux », sur les processus d’artificialisation et de destruction, par l’agriculture, les infrastructures, le logement, l’activité économique, le développement, la politique, et, il faut bien le dire, la quête du bien-être humain, des bassins versants au départ du plateau de Millevaches. (ça ne passe qu’au MK2 Pompidou dans Paris, et qq autres endroits en France, hélas, alors que ce film est indispensable), et la non moins intelligente émission Terre à Terre que Ruth Stégassy y a consacré (ainsi qu’à l’émouvant docu « les Chèvres de ma mère ») le samedi 26 avril sur France Cul. Ecoutable en podcast.
    Vu sur place, l’aménagement hydroélectrique de la Dordogne — 5 barrages construits entre les années 30 et 50 qui saccagent sur des dizaines de kilomètres une des plus belles vallées françaises — pour produire l’équivalent d’un petit réacteur nuc, montre qu’il n’y a hélas pas de bon compromis entre développement et respect du patrimoine naturel.

    @ai: Dupont Aignan que je connais un peu a le courage de ses idées et sans doute bien plus de sincérité et de dignité que 95% des élus de l’opposition et du pouvoir en place. Mais côté écologie, il a encore beaucoup à apprendre. En dépit de son ouverture, il illustre justement ce qu’un homme politique, hélas, ne peut pas, ou ne veut pas, prendre le temps de douter. Mais il n’est pas moins écolo que son exact opposé/opposant, Daniel Cohn-Bendit.

    Car enfin, lequel de nos hommes politiques imagine-t-on réfléchir posément à l’avant-dernier paragraphe du texte de Fabrice?

  22. Pas de nom, mais des fondamentaux. Je vois cinq axes pour « le mouvement sans nom » :

    – écologie : protection de la nature, de la diversité biologique dans son ensemble, Homo sapiens compris, toute espèce, tout être vivant, est un bien précieux, rare et unique dans l’Univers, à préserver absolument ;

    – démocratie directe : refus des autoritarismes y compris la (fausse) représentativité « démocratique » qui a été un échec complet, mandats révocables et impératifs, structures décisionnelles à définir, mais ouvertes à tous, pour définir les mandats et les suivre ;

    – partage des richesses : définir ostensiblement le capitalisme comme un crime contre l’Humanité, sortir du capitalisme et du productivisme, sobriété énergétique et matérielle, juste partage, de chacun ses forces, à chacun selon ses besoins ;

    – agriculture biologique, alimentation saine, dé-carnée (dans l’idéal : végétarienne), une agriculture liant l’Homme et la Nature.

    – gestion solidaire et globalisée des dégâts de la « civilisation » industrielle : changement climatique, déchets nucléaires.

    Olivier R.

  23. Merci P.P. pour le lien vers Castoriadis. Je n’ai encore rien lu de lui mais j’en ai bien sur entendu parler, sur planete sans visa et ailleurs, donc je vais lire cet article.

    Il me semble que ce qui distingue l’ecologie des autres mouvements politiques c’est son cote pratique, pas son ideologie. Qu’ils sont benets ceux qui voient en l’ecologie les premisses de la prochaine dictature! Comme ils ont raison! La prochaine dictature sera forcement « ecologiste », tout comme le communisme fut « scientifique » et le capitalisme est, comme de bien entendu, « democratique »!

    Les fonctionnaires de cette future dictature ecologiste sont deja prets, ce sont eux qui depuis longtemps deja, calculent pour notre securite physique et mentale la « dose de risque acceptable par la societe », et le nucleaire fut le premier champ d’experimentation de leurs methodes.

    Mais renoncer a l’ecologie a cause de cela serait aussi stupide que de renoncer a la science a cause du communisme ou de renoncer a la democratie a cause du capitalisme.

    Une phrase qui me semble resumer le mieux l’attitude de l’ecologie c’est celle de Pierre Rabhi: « l’acte le plus revolutionnaire que l’on puisse faire aujourd’hui c’est de cultiver sa terre correctement ».

    Faire correctement ce que l’on fait est devenu revolutionnaire, car on ne peut plus faire quoi que ce soit correctement sans d’abord se deprendre de l’ideologie et reconstruire soi-meme, a partir des bases materielles, le langage que l’on va utiliser. De meme que seul le paysan qui etablit un rapport personnel avec sa terre et la vie qui l’habite, devient capable de la cultiver correctement, seul un architecte qui descent jusque dans les details de la structure, ou bien des materiaux ou bien des methodes de construction, fait des batiments qui disent quelquechose qui en vaille la peine, et seul un enseignant qui re-evalue les methodes qu’il a apprises, a l’aune de son rapport personnel avec les eleves dont il a la charge, parvient a creer cet espace libre au sein duquel ils grandissent. Et c’est vrai pour tous les metiers, pour toutes les manieres de gagner sa croute (ou, parfois, de ne pas la gagner, aussi).

    Cette action de reconstruire les mots du langage en partant de sa responsabilite materielle, directe et personnelle, est ecologique car elle met de cote l’ideologie et affirme son amour de la vie.

    En cela l’ecologie est a la pointe de la civilisation car elle est un chemin qui permet de remettre a l’endroit tout ce que la « modernite » a mis a l’envers. Mais ce chemin est bien moins ideologique que pratique. C’est par la pratique que l’ecologie permet de comprendre ce que des mots comme « hygiene » ou « sante » veulent dire, pas par des arguments.

    C’est pour cela que les diverses tentatives d’ecrire des « histoire de l’ecologie » en lui cherchant des racines, au choix, chez Rousseau, chez Haeckel ou chez Hitler, sont toutes des echecs, car ce qui caracterise l’ecologie c’est que ses racines ne sont justement PAS dans l’ideologie mais dans la pratique, et les philosophes qui sont les plus proches de l’ecologie sont justement les plus grands et les plus contemporains: Ceux-la memes qui, loin d’avoir construit des systemes, ont montre comment chacun peut et doit reconstruire le sens des choses en se basant sur la pratique de sa propre pensee: Levinas, pour la responsabilite, Deleuze, pour le desir, Badiou, pour les procedures de verite, et pour la fidelite, et Foucault pour l’amour de la vie. Evidemment on ne trouvera surtout pas chez eux l’ombre d’un « programme ecologique ». Mais des outils intellectuels utiles dans la pratique, oui.

  24. Ca m’avait échappé dans le message de @ai :
    Dupont-Aignan « ecologiste » ! Pincez moi ! L’horreur ! Ce conservateur réactionnaire ultra-libéral proche de l’extrême droite ?!!
    Si on pouvait éviter de parler des insignifiants de ce genre ici, ça nous ferait gagner du temps.
    Pourquoi pas De Villiers aussi ?
    Faudrait arrêter de délirer quand même…
    @ai, je n’ai pas l’habitude de tourner autour du pot : tes sympathies droitières voire extrêmes me gênent beaucoup et ce n’est pas la première fois ici !

  25. Une page de Reiser dont je me souviendrais toujours:

    Arrive au bout d’une longue queue a la caisse d’un supermarche, une personne avec un lourd chariot arrive en face de la caissiere qui lui annonce qu’une greve vient d’etre decidee. Elle demande qu’est-ce qu’elle fait avec son chariot, et la caissiere lui dit je m’en fiche, faites ce que vous voulez. Alors la personne sort avec son chariot plein, sans payer. Voyant ca, tous les gens dans toutes les queues se ruent certains pour sortir avec leur chariot plein, d’autres retournent dans les rayons pour le remplir encore davantage avant de sortir. Tous ces gens aussi gros que leurs chariots debordants se ruent bestialement, sauf une petite dame menue, qui, arrivee devant la caissiere, dit, « ah bon, tant pis », et sort, toute seule, sans son chariot. Et Reiser conclut que contrairement aux apparences c’est la seule vraie revolutionnaire. (Un peu comme ce que dit Rabhi).

  26. A Marie,

    Merci de rappeler ces propos de Castoriadis avec lesquels je suis entièrement d’accord. Le système dans lequel nous vivons ne peut perdurer en effet que parce qu’il bénéficie, qu’on le veuille ou non, de l’adhésion d’une très grande majorité. Et pour que le parti ou le mouvement dont parle Fabrice puisse avoir une existence pérenne et être efficace, il doit nécessairement donner envie et avoir l’adhésion d’une majorité de la société. Rien ne pourra se faire si cette condition n’est pas remplie, car il est très difficile d’agir contre la volonté du plus grand nombre, à moins d’instaurer une dictature. Autant dire que c’est loin d’être gagné. D’autre part, toujours se souvenir que « l’enfer est pavé de bonnes intentions ».

  27. @JD,

    Ça fait du bien de voir Anselm Jappe cité ici.
    Rares sont les gens ici qui osent s’en prendre au travail.
    On préfèrera, c’est tellement plus facile, rejouer la lutte des classes, qui est, rappelons le, une lutte pour une meilleure répartitions des fruits faisandés du capitalisme, un réajustement de toujours la même prison fétichiste sociale, et où industriels, patrons et ouvriers ne sont que les comparses de la forme de cohésion sociale structurée par le travail abstrait (ou le côté abstrait du travail) et la marchandise.
    Cette forme de vie qui les dépasse, s’érige dans leur dos lorsque ceux-ci actualisent les milliards d’actions collectives de travail pour l’argent ou d’achat de marchandises, détruit tout sur son passage et rend inutile une partie croissante de superflus pour cette mégamachine.

    :oD

  28. Lionel, j’en reviens à Castoriadis (ce n’est pas une obsession, c’est simplement que je me repenche un peu dessus ces derniers jours) : il pensait (comme toi et beaucoup d’autres) si j’ai bien compris qu’il fallait au moins réduire le temps de travail pour que chacun ait le temps de réfléchir et vivre son autonomie.
    Je dois dire que c’était ce que j’entendais chez les Verts à l’époque où ils défendaient les 35 voire les 32 heures (ce sont eux qui ont imposé les 35 heures au PS d’ailleurs, il faudrait qu’un jour justice leur soit faite même s’ils sont tombés bien bas…) : du temps pour vivre, pour réfléchir… pour consommer diront les esprits chagrins ou réalistes ou pessimistes 😉
    Oui, je sais, idéalement il faudrait faire mieux en terme de réduction que les 35 ou 32 heures. Il y a du boulot pour y parvenir là aussi tant l’idéologie consummériste (quasiment tout l’éventail des partis politiques) est forte et implantée dans la tête des gens…
    D’ailleurs, si je vous parle de tout ça ces derniers jours, c’est uniquement parceque j’ai eu deux semaines SANS TRAVAIL donc j’ai eu du TEMPS pour cela (on appelle ça les vacances scolaires chez nous… 😉

  29. rené, évidemment que là est l’OS majeur , dans cette multitude adhérente !il faudrait agir comme ils le font à la télé et dans la pub, pour vendre leur came : rendre l’écologie désirable aux yeux de tous ; un vélo? ou alors comme tu écris : dictature! fini les bagnoles! tous à pied! à vélo ou en train !bus! etc…..(par exemple); écologie punitive qui mettra le pays à feu et à sang!

  30. Quel article décevant !! Je vous lisais depuis des années, plein de sympathie, mais votre critique des Verts est tout à fait à côté de la plaque. Un raisonnement digne du FN ou de l’UMP, alors qu’il y aurait tant d’autres reproches plus pertinents à leur faire. Jetez plutôt un oeil à ça, au lieu d’adhérer à des positions moralisantes d’un autre siècle et de hurler avec les loups réactionnaires.https://www.youtube.com/watch?v=7QOBhVLHpiI

  31. Rosfelder,

    Si je passe votre article insultant, c’est pour rappeler que je ne passe pas de papiers de ce genre. Avis sans frais, pour vous et tous autres.

    Je sais qu’Internet favorise n’importe quelle sottise. Et qu’il octroie le droit extravagant de rapprocher un point de vue qui déplaît au pire – en la circonstance, le FN – sans éprouver le besoin du moindre argument. Je sais la règle, qui me dégoûte. Je vous invite, M.Rosfelder, à réfléchir à vos dégueulasses méthodes. Si c’est dans vos cordes.

    Fabrice Nicolino

  32. Ce mouvement – pas ce parti – aurait pu m’intéresser, mais je ne supporte pas la censure injustifiée. Dommage.

    Et je doute qu’un mouvement qui naît en pratiquant la censure injustifiée ait un quelconque avenir.

  33. Je vie en Afrique depuis 7 ans et je peux dire sans me tromper que même si quelques européens américains ou autre arrivent dans 10 ans, parce que pour l instant il ne se passe pas grand chose d important chez nos gouvernant, à changer de cap, il faudra 100 ans pour que les pays,  »en voie de développement » je dirais en cours de rejoindre nos économies catastrophiques, changent eux de cap car l africain rêve de voitures de routes d autoroutes même, de grosses tv, de maisons en béton, de climatisation, de nature sans vie, de manger de la viande tous les jours etc etc etc, donc quand le nord en gros sera enfin décidé à changer il faudra encore tellement de temps pour freiner le monstre terrien que je pense fortement que la vision des scientifiques américains est hélas d actualité ou une bonne vision de notre futur
    Je travail avec des jeunes, nos futurs têtes pensantes, ils sont sur que la science, le progrès résoudra tous les problèmes, …

  34. Rosfelder fait dans le godwin…
    D’accord avec toi Fabrice pour ce qui concerne les partis.
    Par contre, créer un parti? Mouais… Je crois qu’il y a beaucoup d’énergie à y perdre et je pense que Planète sans visa est déjà un très bon outil d’éveil des consciences, que je n’hésites pas à promouvoir à l’occasion. Mais bon, si ça te tente d’essayer?
    L’anarcho-primitivisme est plus dans mes aspirations, ainsi que les démarches du type créer notre constitution comme les autres le proposent plus haut à la suite d’Etienne Chouard.
    De mon côté, je fais à ma place ce que je peux : laisser des coins sauvages, planter des arbres, passer en bio…

  35. Fabrice,
    il y a quelques mois je postais un commentaire (mon seul jusqu’ici) qui était plutôt un questionnement: je vous disais, en gros, mon désarroi sur les partis, pourtant sympathisant au départ du NPA puis actuellemnt du Front de gauche; je vous demandais si aucun parti ne trouvais grâce à vos yeux; aujourd’hui, c’est avec beaucoup d’intérêt que je lis cet article et ses commentaires; je ne comprends pas toujours tout, n’étant pas philosophe et érudit comme beaucoup des lecteurs, mais ce que je sais c’est que l’urgence est là, j’allais dire depuis longtemps (urgence qui dure [?]); quoi qu’il en soit, vous ne savez pas quelle forme et quel nom, mais j’en serais ! juste un doute: après avoir lancer cet « appel », ne craignez vous pas que si ce parti existait, il ne tombe pas inéluctablement dans les travers des autres ?
    et surtout merci pour ce blog,continuez !

  36. Pourquoi tant de haine ?
    Je disais seulement que, depuis des années, je vous lis et apprécie votre point de vue mais que je considère que votre attaque contre les Verts est tout à fait à côté de la plaque sur ce point particulier et qu’elle se fait l’écho d’un conservatisme des plus étroits. Pas de quoi prendre la mouche à ce point ? Acceptez la critique. Si je dis « décevant », c’est justement parce que vous faites partie des quelques rares chroniqueurs dont j’apprécie la réflexion, avec qui je partage bien des points de vue et que je suis régulièrement. Je vous invitais seulement à un peu plus de subtilité sur ce point. Ne nous emballons pas ! Acceptez mes excuses si je me suis mal exprimé et fumons ensemble le calumet de la paix ! Cordialement

  37. Rosfelder,

    J’hésite à rire, même si la tentation est grande. Nous ne devons pas vivre tout à fait dans le même monde. vous commencez par l’insulte, et ensuite vous vous plaignez de ma réaction. Ma foi, comme vous voulez, mais je maintiens.

    Fabrice Nicolino

  38. Fab,

    Vous faites heureusement ce que vous voulez, mais pour ma part, une explication serait la bienvenue. De quelle censure parlez-vous ? La mienne ? Et en ce cas, pourriez-vous préciser votre point de vue ?

    Fabrice Nicolino

  39. Fabrice,

    J’ai eu un doute une fois le commentaire posté : il est apparu comme étant en modération, alors que mon précédent commentaire, que j’ai posté plusieurs fois et qui n’est pas passé, non. J’avoue que ça m’étonnait (de votre part), j’avais donc essayé de vous contacter sur la page « contact » : sans succès non plus. Probablement un problème technique.

    Le commentaire :

    « Il est question de partis et de mouvements : ce n’est pas la même chose (comme le notent P.P et cultive ton jardin), il serait bon de préciser.

    « Presque partout — et même souvent pour des problèmes purement techniques — l’opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s’est substituée à l’obligation de la pensée.

    C’est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s’est étendue, à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée.

    Il est douteux qu’on puisse remédier à cette lèpre, qui nous tue, sans commencer par la suppression des partis politiques. »

    Simone Weil, Note sur la suppression générale des partis politiques, sur le web. »

    Merci pour tout, et surtout, surtout, ne lâchez rien !

  40. Bon, si j’avais pu vous faire rire, cela aurait déjà été ça de gagné. Je ferai un effort la prochaine fois.
    Vous « maintenez », OK, mais quoi ?
    Certes, chacun a le droit à son opinion, et si j’ai (mal ?) exprimé une divergence, ne vous formalisez pas à ce point. Pour ma part, je vous conserve toute mon estime.

  41. Fab,

    C’est mieux comme cela. Évidemment, je n’ai rien bloqué du tout. Il faut que vous sachiez deux ou trois choses. je suis seul, je suis bien entendu bénévole, je ne sais rien de la technique. Donc.

    Pour le reste, il m’est arrivé de ne pas passer certains commentaires, pour la raison toute simple que Planète sans visa est une extension de moi-même. Et je ne laisse pas entrer chez moi ceux dont je ne souhaite pas la visite. Tout le monde fait pareil, je pense. Et j’espère. Il y a des milliers de lieux sur internet pour exprimer tout ce qui peut passer dans la tête de tous.

    Bonne journée,

    Fabrice Nicolino

  42. P.P.,

    Merci pour votre message.
    Je suis bien d’accord avec vous, il faudrait tomber en dessous des 32 heures (je suis à 24h, ou plutôt un 60-66%). Effectivement, les verts ont en ce sens libéré un peu la masse de l’idéologie capitaliste, une petite bouffée d’air.

    Et contrairement à ce que ceux qui disent que c’est pour consommer plus, ça va dans le sens de gagner moins d’argent, donc consommer moins dans l’absolu. Cela-dit pour avoir un changement dans la forme de socialisation (et s’apercevoir du champ de ruine à reconstruire et du désert social hors économie ), il faudrait réduire encore plus.

    Les enseignants sont par défaut à temps partiel (ils ont environ 10 mois lissés sur 12) et ils ont encore pas mal de prise sur la possibilité de passer à temps partiel (ma compagne est prof à 66%).

    On peut encore le faire dans le monde de l’entreprise mais les gens ont peur que ce soit mal vu (Alerte ! un hérétique qui ne se donne pas assez au fétiche : le travail mangeur de vie réellement vécue), mais des victoires récentes ont été réalisées par les patronat pour interdire je crois de travailler moins de 26h.

    Il y a un livre intéressant et instructif sur ce sujet que j’ai lu il y a peu c’est http://www.cooperativedinactivite.org/
    Non au temps plein subi!
    Plaidoyer pour un droit au temps libéré, de Samuel Michalon, Baptiste Mylondo et Lilian Robin, Éditions du Croquant, octobre 2013, p.155.

    qui rappelle bien que l’argent c’est du temps.

  43. Je remet mon message complété car il est parti avant que je ne le termine :

    Se montrer critique à l’égard d’EELV c’est donc faire preuve du “conservatise le plus étroit”…
    C’est vrai qu’il vaut mieux en rire.
    Et c’est avec regret que j’écris ça, croyez moi,pour y avoir milité des années durant et pas qu’un peu… même si ça commence à dater (je suis parti à peu près en même temps que Fabrice de Politis… c’est significatif… y rester davantage m’était insupportable sur le fond -l’écologie ne peut pas être seulement un croupion de la gauche- et sur la forme -j’en ai vu de belles entre les magouilleset les conflits de personnes quasi pathologiques…- . Impossible de croire, déjà, qu’un tel parti pouvait “changer le monde”. Il fallait partir déjà sinon, se retrouver un peu comme sont suspects ceux qui sont restés communistes après Budapest en 56…!)
    Les cadres d’EELV (et ex-cadres) ne se privent pas eux-mêmes de tirer des conclusions bien pessimistes sur ce qu’est devenu ce pauvre parti totalement inutile (voir contre-productif : il illusionne sur l’écologie et donc empêche d’envisager autre chose…) face aux enjeux actuels.
    “La montée de l’insignifiance” est une expession bien adaptée.
    Une question, une seule : y a-t-il une seule décision importante, une seule, que le travail d’EELV et sa présence en ce gouvernement aura permis depuis Hollande ? Une seule ?
    Nous avons à faire, comme d’habitude, à un gouvernement d’omnipotents autoritaires et imbus d’eux mêmes, persuadés d’avoir la science infuse avec des quadras et quinquas eux dents longues à rayer les parquets les plus solides, incapables de regarder le monde autour d’eux. Et en plus, ils sont mauvais, c’est à croire qu’ils ont des fiches techniques “comment rater ma réforme” qu’ils suivent à la lettre et avec un zèle parfois presque comique si ce n’était tragique et dérisoire. Comment peut-on collaborer à un tel cirque ?
    Je vais prendre un exemple : les enseignants désobéisseurs ont pris sur eux pendant toutes les années de sa présidence de ne pas appliquer les réformes Sarkozy. Ils ont été sanctionnés très injustement, certains ont eu leur carrière (donc leur salaire) bloquée avec en plus des retraits de salaire alors qu’ils effectuaient évidemment leurs heures devant les élèves (et je peux vous dire qu’ils les effecturaient avec un grand professionnalisme !). Pendant la campagne, le PS a très largement repris les analyses de ce mouvement sur l’école. Une fois nommé, qu’a fait Peillon ? A-t-il levé les sanctions ? Que nenni ! Nous avons passé tout l’été a alerter le ministère à expliquer qu’ils étaient déjà en train de se planter par leur aveuglement. Aucune REPONSE ! Pas même un embryon de REPONSE ! Même pas un “merde!” !
    Regardez la mise ne garde que nous avon adressé quelques mois plus tard, toujours sans la moindre réponse :
    http://resistancepedagogique.org/site/articles.php?lng=fr&pg=676
    Evidemment, rien de ce que nous proposions pour la refondation n’a été appliqué…
    Un Etat froid et aveugle, voilà où nous en sommes.
    Mais Alain REFALO reste lourdement sanctionné.
    Il est deux échelons au-dessous de ce à quoi il avait DROIT. Ceci pour avoir agi dans l’intérêt des enfants dont il a la charge, ses élèves, et non pour son intérêt personnel (on pouvait se faire du fric au lieu de cela et encadrer à l’époque -et toujours aujourd’hui !- des stages bidons payés 350 euros non imposables !!!!! Et faire croire à la douce France que c’est comme cela qu’on aidait les élèves en difficulté… tout en acceptant de perdre les postes de collègues spécialisés qui nous sont indispensables pour sérieusement aider des enfants qui nous arrivent avec des pathologies mentales voires familiales. Juste un chiffre pour vous en faire une didée : sur une classe de 23 élèves, je n’en n’ai que 4 qui ont une situation sociale, comportementale, psychologique ou cognitive ne nécessitant pas de soins ! Et c’est cela depuis des années. Je ne refuse évidemment pas ces enfants et leurs famielles, mais j’exige des moyens et du personnel spécialisé pour l’aider à mener cette tâche : je suis enseignant, je fais beaucoup de psychologie mais je ne suis ni infirmeier, ni médecin, ni psychologue : je veux m’entourer de ces perosnnes là pour réussir à ce que chaque élève ait un projet solide ! Et on m’en prive ! Laisser des enfants sans soins c’est inimaginable non ? Mais c’est ce qui se passe dans ce pays !)
    Bel exemple d’insignifiance politique pour Peillon et son ministère qui, à la place a bien travaillé sur une réforme lamentable tant dans le fond que dans la forme où il se prennent eux mêmes les pieds dans le tapis… Aucun écoute des enseignants de terrain, de la situaiton réelle du pays. J’ai honte pour eux !
    En plus avcec la colère qu’avaient les ensignants contre Sarkozy, ils avaient tout pour réussir. Rien n’y a fait.
    Vous savez que vos enfants apprennent toujours le sprogrammes débiles du sarkozysme ? Réformer les programmes était bien entendu une priorité absolue tant les derniers étaient idéologiquement marqués et source d’échec scolaire !
    Ils ont préféré faire croire qu’ils réformaient les rythmes (il fallait le faire mais autrement) et ainsi, bine des enfants passent encore plus de temps dans le brouhaha collectif qu’avant cette réforme marquée par une incompétence de haut niveau !
    Là je sors d’EELV mais il faut évidemment dire que c’était pareil voire pire avec Sarkozy bien entendu (à cela près qu’ils avaient moins de fiches techniques pour se rater). Qui a pu, par exemple, croire au Grenelle sinon des INCONSCIENTS !
    Et c’est avec ces mêmes inconscients qu’on doit continuer ? Non. Non.
    Sinon, qu’ils nous montrent qu’ils ont compris et changé. Comme on en est loin !

  44. Jean-Paul Rosfelder,

    Bon, restons-en là. Je pense – j’espère – que vous valez mieux que vos si courts textes adressés à la hâte. Si vous ne voyez pas ce qu’a d’offensant une comparaison – sans l’ombre d’un argument – avec le FN, que puis-je ajouter ?

    Fabrice Nicolino

  45. P.P, lionel,

    À propos des 32 heures ou moins…

    La semaine des 4 jeudis en démocratie (directe) : 2 jours de travail par semaine, où le travail nécessaire à la satisfaction des besoins de base de tous (c’est à dire la solidarité ; à définir par tous, d’où la nécessité de passer à la démocratie au plus tôt, « dès le départ ») est également réparti en temps ou temps-pénibilité entre toutes les personnes aptes. Ce travail ne nécessite pas de création monétaire* (ou de manière marginale), création monétaire que nous avons tant de mal à gérer ! Et ceux qui voudront jouer à la production/consommation le pourront (bien évidemment, on serait en démocratie !) à condition bien sûr qu’ils laissent les lieux au moins dans le même état qu’ils les auront trouvés. Ils le « pourront », alors qu’aujourd’hui nous y sommes tous contraints, avec les conséquences que l’on sait.

    * Création monétaire qui doit être redéfinie, par exemple pour que les richesses que produisent un enseignant, un policier…, soient enfin prises en compte. Aujourd’hui ils imposent à la société de créer n’importe quels « biens » pour créer de la monnaie !

  46. le conflit entre l’humanité et la nature est une prolongation du conflit entre humains et humains. À moins que le mouvement écologique prenne en compte le problème de la domination dans tous ses aspects, il ne contribuera en rien à éliminer les causes première de la crise écologique de notre temps. Si le mouvement écologique s’arrête à la seule reforme du contrôle de la pollution et de la conservation — au seul ’environmentalisme’ — sans traiter radicalement avec le besoin d’un concept étendu de révolution, il servira simplement de soupape de sûreté au système existant de l’exploitation humaine et naturelle.
    Murray Bookchin

  47. Désolé, Fabrice, mais cet argument « la seule proposition des Verts, c’est la dépénalisation du cannabis » est tellement réducteur et c’est bien hélas ce qu’on entend au Café du Commerce, ici dans le Sud-est où les plus obtus tiennent le haut du pavé. C’est pour cela que je ne peux que m’élever contre un point de vue aussi réducteur. Après tout, on est ici pour débattre, non ? C’est un peu pour vous « la rançon de la gloire » : en devenant une « personnalité (écoutée) du net », que l’on suit et lit attentivement (et dont on apprend aussi beaucoup), vous devenez en quelque sorte un « ami virtuel » avec qui on peut s’opposer comme on s’opposerait à n’importe quel autre ami, avec tous les excès de langage que cela peut impliquer et que l’on se permet dans ces situations. Est-ce que vous pouvez comprendre cela ? Je ne me serais d’ailleurs jamais permis de vous traiter de sympathisant du FN ou de l’UMP, comprenez la nuance ! Il y a maldonne ou malentendu ici.
    Quant à moi, je préférerais que l’on critique certains Verts pour leur soif de hochets, leur conformisme et leur look d’apparatchiks tristes, leur suivisme atlantiste – même si certains pourtant méritent tout notre respect (je pense p. ex. à Mme. Rivasi, tête de liste Sud-est, à l’origine d’un organisme aussi utile et salutaire que la CRIIRAD, etc.)
    Et je demeure, amicalement, toujours dans l’espoir d’un éventuel dialogue constructif
    JPR

  48. Jean-Paul Rosferlder,

    Je prends le pari – risqué – que l’on peut discuter avec vous. je vois d’ailleurs que vous commencez à argumenter. Mais il y un préalable à tout débat, et c’est de respecter ce que l’autre dit. Ce que vous ne faites pas, car vous m’attribuez, entre guillemets, des mots que je n’ai pas utilisés. Ce qui est assez gonflé !

    Vous me faites dire :  » “la seule proposition des Verts, c’est la dépénalisation du cannabis”.

    Or j’ai écrit : « Notamment cet individualisme hédoniste, si tragiquement petit-bourgeois, qui les fait encore se mouvoir aujourd’hui – la dépénalisation du cannabis, pour m’en tenir à ce point comique – quand ils ne bougent jamais un orteil contre les nécrocarburants ou les barrages financés par l’argent public français ».

    Cela, je l’assume, et bien au-delà de ce que vous croirez peut-être. Mais le reste vous appartient à 100 %. En résumé, je suis tout prêt à débattre, à condition que les règles de base soient respectées.

    Bien à vous néanmoins,

    Fabrice Nicolino

  49. Franc, il y a eu maintenant autour de 14 suicides de banquiers – Londres, Etats-Unis – dont un qui s’est tué en se tirant dessus de multiples fois avec un pistolet à clou… Mais la dernière connue est une femme de 52 ans qui s’est jetée d’une fenêtre du siège de Bred-Banque Populaire Quai de la Rapée à Paris en avril. Je n’ai pas remarqué qu’on en parlait en France alors qu’ailleurs on l’a ajouté à la liste! Je viens juste de trouver ceci, un journaliste qui sait tourner ses phrases pour inverser les points importants : http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/une-cellule-psy-a-la-bred-apres-le-suicide-d-une-salariee-23-04-2014-3789391.php

  50. Autre mesure indispensable : la fin de l’héritage. Ceux qui ont la passion de l’accumulaion (ça se soigne, je vous assure !) peuvent le faire tout au long de leur vie. Mais ensuite, le bien retombe dans la collectivité.
    Comme le disais John Lennon, imagine !
    Imaginez avec un peu de recul un monde sans héritage…
    J’en connais quelques uns qui auraient des vapeurs en lisant cela, d’autres qui perdraient pied… mais pour le reprendre plus solidement, autrement.

  51. Euh… l’héritage… de John Lennon, avec Yoko Ono etc… je crois que mon exemple est très mal choisi 😉
    Mais l’idée, elle, je la trouve essentielle !

    P.S : cela n’enlève rien à la beauté de la chanson « Imagine » !

  52. Franc,

    Donnant donnant 😉 : j’attends toujours une réponse sur la semaine des quatre jeudis (commentaire plus haut à P.P, lionel, du 6 mai)…

  53. Moi aussi j’adhère, sans à priori ni arrières pensées, juste sur le principe de confiance et d’humanité que dégagent cette proposition et son auteur. Et puis en tant que citoyen des villes et des champs j’aimerais pouvoir enfin aller voter pour une Ecologie qui ait un sens et une éthique.

  54. A Fab : la semaine des 4 jeudis ? J’serais partant si c’était envisageable – mais ça, c’est pas demain la veille, hélas…

  55. Pour la réduction du temps de travail, d’accord avec Lionel et Fab, c’est indispensable non seulement pour diminuer l’empreinte écologique mais aussi pour lutter contre le chômage et ce qu’il fait accepter à beaucoup (compétition exacerbée, tolérance vis à vis des pollutions…)

    La suppression de l’héritage est inapplicable (transfert de bien via l’or…), une taxation au delà d’un certain montant est plus logique, tout comme l’instauration d’un revenu maximal, en 1945 les riches aux états unis devaient payer plus de 88% d’impôts à partir d’un certain seuil.

    Au sujet des partis, je ne suis pas encarté, juste syndiqué, ce qui compte pour moi ce n’est pas d’adhérer à un parti ou de les rejeter mais l’action menée, se quereller le sujet est une perte de temps.

  56. Un mouvement qui une fois au pouvoir refuserait toute utilisation de la violence ? Le refus de la guerre avec les autres pays, le refus d’interventions pour défendre nos voisins ou nos intérêts?
    Plus aucune répression dans les manifs ?
    Parce qu’ être aux manettes d’un état pour défendre l’écologie ne se résume pas à seulement défendre l’écologie ! Il y a tout le reste….Et accepter le pouvoir, c’est aussi accepter d’être un assassin en puissance, non ?
    Comment vois-tu cette contradiction avec l’écologie ,Fabrice ?

  57. Franc,

    Longtemps on a cru que Dieu était immortel… : il a suffi qu’on en parle pour que ça cesse (en partie). Dialogue = démocratie.

    Philou,

    Faute de mieux, votre idée semble tomber sous le sens. Mais je suis convaincu que c’est impossible dans le système actuel, ce système qui nous impose de créer toutes ces m….. pour n’en retirer qu’une partie pour la solidarité. Je m’explique : nous produisons largement de quoi satisfaire les besoins de base de tous (la solidarité donc) ; ce sont les ponctions (dettes, finance, guerres, etc.) sur l’économie réelle qui empêchent ça ET qui nous imposent, par le manque, de continuer à produire pour vivre ou survivre.

  58. A Fab (et aux autres), histoire de rire un peu :

    « Sur plusieurs tables du lycée, j’ai lu ces phrases inscrites l’une au-dessus de l’autre :

    « Dieu est mort » (Nietzsche)

    « Nietzsche est mort » (Dieu). »

    (Edouard Levé, Autoportrait, P.O.L.)

  59. Bonjour à tou-te-s,
    Perso, à mon âge « avancé », après être revenue de plein de choses, je pense maintenant instinctivement que trois choses vont nous aider à « sauver les meubles » : la permaculture, la vigueur et soif de vivre de la jeunesse, et une spiritualité sans dieu. Gros bisous je vous aime.

  60. Bonsoir Hélène,

    +1

    Et merci. j’ajoute une chose, bien qu’il y ait de fortes chances qu’elle soit incluse dans la « vigueur et soif de vivre de la jeunesse » (il n’y a qu’à observer les différents mouvements dans le monde) : la démocratie, qui est évidemment, logiquement, étymologiquement directe (sinon ce n’est qu’une illusion, dont on voit aujourd’hui de plus en plus clairement les dégâts).

    Cordialement également 😉 !

  61. Fab,
    Votre semaine des 4 jeudis est intéressante effectivement. Le fait de passer beaucoup moins de temps à travailler pour l’argent changerait la forme de socialisation qui ne serait plus l’argent ou plutôt le travail abstrait, le quantitatif. On retrouverait le qualitatif et produirait et jetterait beaucoup moins de m**des pour pouvoir vivre.

  62. Bonjour,
    Tout à fait, merci il fallait le préciser en effet : une démocratie vivante, bien plus que celle qui prévaut en ce moment en France et dans les institutions Européennes ! Avec l’outil internet pour nous relier toutes et tous. Sur mon blog, que j’alimente épisodiquement, j’ai mis la transcription en texte d’une vidéo avec Charles Hervé-Gruyer, sur la permaculture dans sa ferme du Bec-Hellouin (Normandie) : http://blogs.mediapart.fr/blog/hlnlink/100414/la-permaculture-comme-solution-aux-crises

  63. En parcourant VUNCF j’ai vu formulée l’idée suivante : le Roi c’est le peuple , le reste c’est de l’intendance … Il me semble que pour remettre chacun a sa place et changer les rapports de pouvoir ,elle devrait être diffusée à un maximun de gilets jaunes sur les réseaux sociaux …

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