Accord hystérique entre la Chine et les États-Unis (sur le climat)

Le climat. Cette crise climatique que je considère depuis vingt ans comme la mère de toutes les batailles humaines. Je rappelle que le GIEC vient de remettre son cinquième rapport sur la question, et qu’il est réellement effrayant. En 1990, le GIEC parlait d’une augmentation maximale de 3° de la température terrestre moyenne à l’horizon 2100. Puis 3,5° en 1995. Puis 3,6 ° en 2001. Puis 4 ° en 2007. Et aujourd’hui 4,8°. Entre 1880 et 2012, cette température moyenne a augmenté de 0,85 °, avec des conséquences déjà énormes – dont nous nous foutons – sur les précipitations, les sécheresses, la productivité des sols agricoles. Imaginez la suite, avec X milliards d’humains en plus.

Le GIEC peut se tromper. Sur quoi, je n’en sais rien. Mais de toute façon, il est le seul instrument raisonnable dont nous disposons. Et cette lourde machine qui compile les études par milliers montre avec clarté que le temps est désormais compté. J’ajoute que cette bureaucratie, car c’est une bureaucratie, utilise des artifices diplomatiques pour être tant soit peu entendue par nos si grandioses « décideurs ». En clair, le GIEC euphémise systématiquement et permet ainsi aux gazettes de notre monde de répéter l’ineptie selon laquelle on se battrait pour empêcher une augmentation dépassant les 2°. En deçà, cela irait encore. Au-delà, ce serait dramatique.

Il y a de la bouffonnerie, une bouffonnerie tragique, dans tout cela. Comme est bouffonne la grande information du jour. Américains et Chinois auraient signé conjointement un formidable engagement. Oui, si l’on ouvre notre quotidien « de référence » – Le Monde – daté de demain, on peut lire, barrant la première page : « Climat : accord historique entre Chine et Etats-Unis, les deux premiers pollueurs ». Tu parles ! L’accord en question est annoncé en marge du sommet des pays Asie-Pacifique (APEC), qui se tient à Pékin. Pour que les invités puissent respirer autrement qu’avec des masques à gaz, les bureaucrates postmaoïstes au pouvoir ont fermé ou réduit les activités de 2 000 usines du grand Pékin.

Cela ne serait qu’anecdote sans la suite. L’Amérique d’Obama jure qu’elle réduira ses émissions de 26 à 28 % en 2025 par rapport à 2005. La Chine, héroïque, annonce qu’elle fera de mieux en mieux après un pic d’émissions qu’elle situe en 2030. Ce serait donc inouï, fabuleux, fondateur. C’est une farce, et elle est sinistre. Je crois inutile de détailler, car vous trouverez tout dans un excellent article de Valéry Laramée de Tannenberg (ici). J’ajoute un petit grain de sel : Obama veut montrer qu’il bouge encore, quelques jours après sa déculottée électorale et la perte définitive du Congrès. S’il avait voulu agir, la simple logique nous dit qu’il aurait tenté une opération à son entrée en fonction, début 2009. Ou du moins tant que les Démocrates tenaient le Congrès. Mais il ne l’a évidemment pas fait parce qu’il n’en a jamais eu l’intention. S’il le fait dans ces conditions, c’est pour des raisons qui n’ont rien à voir.

Or donc, la presse installée présente cette mystification comme un événement historique. Non pas qu’elle soit vendue. Simplement, elle exprime à la perfection le fait qu’elle est dans l’idéologie de son époque. Laquelle refuse de croire au drame. Laquelle défend l’idée si primaire de « progrès » linéaire. Laquelle veut croire qu’il existe des solutions techniques à des questions anthropologiques. Nous en sommes là, et c’est dingo. Le comble, c’est que le réalisme est du côté d’une institution hautement productiviste (ici), l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

L’AIE vient de ridiculiser sans le savoir les vétilleux chefs d’État chinois et américains. Ses prévisions – admises par tous les establishments – indiquent que d’ici 2040, les émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie augmenteront de 20 % (ici). Et si elles augmentent, dites-moi, comment pourraient-elles baisser ? Pour y arriver, il faudrait attaquer de front la question industrielle, actuellement hors de tout contrôle. Et donc affronter les transnationales et tous ceux, innombrables en vérité, qui soutiennent leurs actions de mort. On préfère ne rien faire du tout.

La France est aussi bien placée que les autres. Notre pauvre M.Hollande et sa petite troupe préparent un sommet climatique mondial pour l’an prochain, à Paris. Les trémolos sont donc nécessaires. On a entendu notre Président affirmer (ici) ces derniers jours : « Nous devons être les soldats de la préservation de la planète ». Où l’on voit qu’il a gardé le sens de l’humour au milieu de toutes les calamités qu’il traverse quotidiennement. En visite au Canada début novembre, il y a vanté l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta, qui donne comme on sait du pétrole en tuant tout ce qui entoure les gisements, et en contribuant bien sûr au grand dérèglement climatique. Il faut dire que Total, le Total de son grand amour défunt, Christophe de Margerie, est dans le coup. Ceci explique cela. Extrait du journal Le Monde du 5 novembre :

« Dans le parc national de Banff, dans le sud de la province de l’Alberta, au pied des montagnes Rocheuses où il s’était rendu la veille, jusqu’à la capitale du Canada, le président a promu le savoir-faire des entreprises françaises dans l’exploitation des sables bitumineux, extraits à grande échelle dans le nord de cette province. Sans la moindre allusion à la destruction de l’environnement que cette industrie occasionne ni à leurs effets polluants. Je souhaite que la France puisse continuer à mettre en valeur les immenses richesses de l’Ouest canadien, que ce soit dans les techniques d’exploitation, de transformation, d’acheminement des hydrocarbures ou dans la construction d’infrastructures”, a-t-il déclaré. Le chef de l’Etat, accompagné dans sa visite de 38 chefs d’entreprises françaises, petites ou grandes, a précisé que “Total réalisait actuellement en Alberta son plus gros investissement au monde”, en utilisant, selon lui, “des techniques respectueuses de l’environnement”.

> Parallèlement, et sans y voir matière à contradiction, M.  Hollande s’est efforcé de convaincre le Canada de s’impliquer activement dans la lutte contre le réchauffement climatique, à l’instar des pays de l’Union européenne, qui ont récemment décidé de réduire de 40  % leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030. Il n’y est apparemment pas parvenu, même si son plaidoyer a coïncidé avec la mise en garde, diffusée dimanche, par les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) aux gouvernements de la planète, pressés d’adopter des mesures supplémentaires pour freiner le réchauffement climatique ».

Croyez-moi sur parole, ce papier me désole, plus que je ne saurais vous l’exprimer.

17 réflexions sur « Accord hystérique entre la Chine et les États-Unis (sur le climat) »

  1. J’en ai assez de ne pas agir ! A part changer de vie – çà c’est lancé, – comment agir pour faire changer celle des autres ? OK, c’est prétentieux, mais c’est bien ce qu’il faut faire, non ?
    J’ai lu le résumé du rapport du giec, c’est précis mais çà reste très vaste et du coup, presque abstrait.
    Bilan, çà fout les jetons, et çà confirme mes certitudes personnelles. Donc çà ne m’avance pas vraiment …
    En tous cas, çà ne m’aide pas à trouver les mots pour CONVAINCRE CEUX QUI NE SAVENT PAS ou ne veulent pas y croire.
    Est-ce que vous, écrivains et journalistes, vous arriveriez à illustrer les conclusions du rapport – qui reste une référence nécéssaire, parce que « raisonnable » comme vous dites – par des scénarios bien cons, bien locaux, bien concrets et détaillés, que je puisse réciter pour ETRE ENTENDUE des voisins, collègues et amis ?
    Non, c’est très con comme question … mais je n’ai pas d’autre idée.

  2. Lulu,

    Je crois vous comprendre. Et je partage votre sentiment : que faire ? Hélas, je n’ai pas la réponse. Car ce qui structure le refus de voir et d’entendre, c’est ce mécanisme psychique surpuissant que l’on appelle le déni. C’est si difficile à appréhender, a fortiori à admettre, que l’on préfère fermer les écoutilles de la conscience. Pensez à ces femmes enceintes qui parviennent à « ignorer » qu’elles le sont !

    Le seul avis que je peux donner, le voilà : il faut s’unir, réunir des forces, parler à plusieurs, saisir les occasions de faire avancer notre cause d’un millimètre par ici, un millimètre par là. En attendant mieux. Je crois qu’un vrai basculement va se produire. Mais quand ? Je ne sais évidemment pas.

    Je vous souhaite une belle journée,

    Fabrice Nicolino

  3. Oh si ! On ne devine que trop à quel point tu es désolé !

    J’ai pris ma calculette : ça nous fait donc, d’ici à 2100, un changement 8,66 fois plus important que celui qui a eu lieu entre 1880 et 2012.

    J’imagine que le « point de rupture » aura eu lieu bien avant.

    Il est bien difficile de ne pas céder au désespoir tant la tâche paraît irréalisable.

    Bises à tous deux, Fabrice et Lulu.

  4. @Lulu

    pour ma part, même si je lis quotidiennement le billet de Fabrice dont j’apprécie immensément la radicalité et l’amour sans fard pour la VIE sur terre, qui ont le don de me maintenir dans un état de révolte et de volonté de défection permanent par rapport à la marche du monde, ma prise de conscience de la catastrophe géoclimatique en développement et de l’effondrement généralisé à venir de l’activité humaine (i.e. l’économie, « la croissance », même verdie) provient des travaux de vulgarisation de Jean-Marc Jancovici (manicore.com). Si je n’avais lu que Fabrice (j’ai découvert les deux en même temps, il y a 7 ans), j’en serais à penser qu’il est un écolo-prolo radical, poétique certes, mais extrémiste.

    Je ne sais quel est le cheminement intellectuel de Fabrice, dans sa compréhension scientifique des phénomènes, mais comme sa phrase est vraie : la crise climatique est la mère de toutes les batailles. Les intrants énergétiques — et d’abord les deux énergies les plus massives, les plus efficaces, bon marché et dégueulasses, le charbon qui fait tourner les centrales électriques et donc les usines et donc la production de choses et de machines, et le pétrole qui les fait circuler et donne à l’homme une force herculéenne — sont la condition sine qua non de ces deux calamités que sont le changement climatique et la destruction de tout par une humanité dotée d’une force physique démultipliée. (Enlevons le carburant des tronçonneuses, pelleteuses, camions grumiers, navires, etc.: finie la déforestation. Enlevons l’essence des chalutiers-usines-congélateurs géants: finie la déplétion des océans. Etc, etc.)

    Jancovici est issu de l’establishment économico-techno-scientifique (polytechnicien, famille de physiciens…); il en résulte certains résidus qui lui valent une haine farouche d’une fraction de l’écologie politique (à savoir: il a une activité de consultant et ne peut quand même insulter directement ses clients; il est pro-nucléaire, parfois avec une certaine mauvaise foi). Mais il est un exceptionnel vulgarisateur des travaux sur le changement climatique, l’épuisement des ressources, et de l’impasse généralisée où nous conduit la course à la croissance. Malgré un style décalé et impertinent, parfois très voire trop direct, reflet de sa rupture avec d’où il vient, il est l’un des seuls à couvrir avec des raisonnements scientifiques et chiffrés, l’ensemble des enjeux. La lecture de ses pages thématiques ne laisse pas indemne. Elles ne font d’ailleurs que croiser les prolongements logiques des travaux de la fin des années 60 sur les limites de la croissance (rapport Meadows stupidement traduit en France sous le titre de « Halte à la croissance ? ») et ceux du GIEC.
    (C’est l’avantage sur un Jean Jouzel, qui, tout prix Nobel, glaciologue, et médaille d’or du CNRS qu’il soit, est beaucoup trop modéré quand il parle du changement climatique).

    L’avantage d’une démarche plus scientifique que politique, c’est d’être compris par ses pairs. A titre d’illustration, j’ai deux types d’amis: des ingénieurs, et des « sciences po », administratifs, politiques, ou commerciaux. Les ingénieurs (pourtant plutôt de droite, notez) ont bien mieux compris la question centrale du changement climatique et de l’épuisement des ressources. Il y a chez eux deux types de réaction: soit l’effroi, qui conduit à des choix de décroissance dans la vie personnelle, soit le cynisme (c’est foutu, alors profitons-en tant qu’il est temps, après nous le déluge). Du côté des « littéraires », « sciences po », économistes, journalistes et compagnie (pourtant autoproclamés de gauche, notez), c’est la religion croissanciste, solutionniste, et techniciste qui l’emporte. Aucune remise en cause.
    La différence entre les deux? Les ingénieurs ont lu Janco (avec enthousiasme et respect), les autres se donnent bonne conscience en votant pour EELV, tout en se faisant plaisir à coups de mac ultra plat et de voyages en Asie.

    Je suis convaincu qu’il n’y a aucune solution. Si on fait les calculs, il faudrait, d’ici une génération, en arriver à un niveau de production/consommation par tête qui revient à avoir le niveau de vie d’un indien moyen aujourd’hui (ou plutôt il y a 10 ans). En une génération, c’est infaisable. Je veux dire, infaisable de donner envie à l’humanité de se restreindre à ça pour préserver la stabilité climatique (qui est pourtant la condition pour maintenir une existence « humaine », c’est-à-dire digne, de l’humanité sur terre). On préférera donc l’illusion de la course à la croissance, en réalité la course à l’abîme, qui conduira à mettre en œuvre un jour des solutions « hitlériennes » : pas assez de ressources pour tout le monde, elles reviendront donc au plus fort.

    Perso, mon plus gros acte est d’avoir renoncé à prendre l’avion (et à beaucoup de consommations, à force d’essayer de se trouver des raisons d’être heureux avec un gros SMIC quand mes copains d’études en sont déjà à quatre ou huit), et de le clamer urbi et orbi. Renoncer à l’avion c’est le plus gros acte individuel qui puisse être entrepris: selon ses habitudes, on peut d’une année sur l’autre réduire de plus de moitié sa consommation d’énergie fossile… En un seul acte. Mais c’est aussi l’acte le plus incompréhensible dans notre société, qui se donne bonne conscience en insistant sur le politique (c’est-à-dire le report de la faute sur les autres) et les « petits gestes » dont l’effet, en fin de compte, est très réduit.

    Je ne croirai d’ailleurs aux mobilisations collectives que lorsque leurs participants auront effectué le choix contre eux-mêmes de cet acte de renonciation majeur. Car il est tellement facile de critiquer « l’absence d’accord international sur le climat » — accord qui ne viendra jamais car son fond serait de dire, « moi, France, l’accepte en une génération de diviser par trois ou quatre le niveau de consommation matérielle de mes habitants », « moi, Allemagne, idem », « moi, USA, par 6 », « moi, Inde, je reste au niveau actuel », « moi Chine, par deux », etc. — quand on n’est même pas capable de se restreindre drastiquement dans sa propre vie !

    Mon seul avis, c’est que je dois faire en sorte de pouvoir répondre dignement à mes enfants quand ils me demanderont, pourquoi notre génération, armée des connaissances, n’a pourtant rien fait pendant un demi-siècle, quand en 2050 la catastrophe aura vraiment pris corps, par des calamités telles qu’effondrement des rendements agricoles, déplacements massifs de populations accompagnés de violences, ou pandémies planétaires nouvelles (une autre dimension que Xynthia et la disparition des villes côtières, ou la canicule de 2003 et la mort de soif et de chaud des vieux isolés): « j’ai résisté comme j’ai pu aux tentations matérielles de la vie moderne, aux voyages lointains, au changement répété de tous ces objets, en commençant par les plus dégueulasses – ordinateurs, écrans plats, électronique… si consommateurs pour leur production d’eau pure en Chine, d’énergie, de terres rares – , à la consommation excessive de bidoche qui en sus d’être produite dans des conditions qui devraient faire honte à l’humanité prélève tant de ressources… ». Cette résistance est la plus difficile, car elle n’est pas une résistance à un ennemi, mais une résistance à la tyrannie du bien.

    Pour l’instant, ce « djihad majeur » (c’est-à-dire effort sur soi) suffit à me faire prendre pour un fou. Et d’abord aux yeux des plus politisés. Il a aussi contribué à me mettre à l’écart du club des gens de pouvoir, ceux qui justement auraient le pouvoir de faire quelque chose…
    Je pense néanmoins que l’infime chance de changement passe par l’exemplarité, elle-même conditionnée à une compréhension quantitative et scientifique préalable des choses en jeu. L’approche politico-poétique, utile, nécessaire, ne suffit pas.

  5. Eh oui, l’espèce humaine va disparaître , tant pis pour nous. Mais on va entraîner avec nous les loups, les écureuils, les lions, les abeilles etc etc qui ne demandaient rien à personne…. Et ça , ça me fait une grande peine

  6. Personnellement, je partage le pessimisme de Frank Fenner.

    Pas seulement parce que je suis devenu, avec le temps démotivé; pas seulement parce que la force d’inertie de l’humanité sera dure à dévier de sa course et que le durable est totalement incompatible avec la course aux profits.
    Mais aussi parce que les changement déjà actuels sont très certainement porteurs de problèmes dont nous n’imaginons pas l’étendue – destruction d’habitats, disparition d’espèces, déséquilibres faune/flore et changements de régime d’espèces, proximité accrue d’espèces et leurs maladies/parasites auprès de l’être humain – et là-dessus, j’imagine que ses connaissances et ses expériences (à Frank), lui avaient donné du poids dans ses « prémisses ». Et rien qu’avec ça, on sait déjà quelle sera la réponse technoscientiste et les organes de l’acceptabilité.

  7. A Gérard : j’essaie de faire comme vous, même sans l’espoir d’une issue heureuse d’un point de vue collectif. Par ailleurs, les hyper-consommateurs sont-ils plus heureux que nous pour autant ? Pas sûr du tout…

  8. Je ne comprend rien à toutes ces signatures que l on annonce en tous sens  » Une entente historique aujourd hui pour s ‘entendre sur une limitation à 2 dg du réchauffement climatique » ???? Et après quoi tous les signataires repartent chacuns dans une limousine et prennent ensuite chacun un avion différent quelques fois meme à moitié vide et rentrent chez eux comme d hab! C est à mourir de rire comme les déclarations débillissimes de ce pauvre Hollande, tout ça est dramatique.

  9. A Gérard

    Pareil,j’ai pas mal lu Jancovici. Fabrice et beaucoup d’autres. J’ai renoncé à l’avion donc aux voyages lointains. Je visite l’Europe proche de nous. Je ne mange presque plus de viande. Je suis membre actif d’une AMAP. Hypoconsommatrice depuis des dizaines d’années…
    Et je me heurte à l’incompréhension totale de famille et amis.
    Toute l’information sur la crise écologique, la dette, le rôle des banques, le lobbyisme, … est disponible largement depuis des années (merci les bibliothèques de la Ville de Paris), mais on se heurte à un déni total et à une fuite en avant.
    Pour ma part, je suis d’accord pour « s’unir, réunir des forces, parler à plusieurs, saisir les occasions de faire avancer notre cause d’un millimètre par ici, un millimètre par là » comme l’écrit Fabrice.

  10. Gerard, je partage tout à fait ton point de vue sur Jancovici, merci de l’avoir présenté ainsi.
    Pour nous en sortir (ou pas vraiment, d’ailleurs…), j’ai bien une solution : Ebola et consorts, genre L’armée des douze singes. C’est juste dommage de passer par là car ça ferait trop de victimes innocentes et les survivants ne comprendraient pas forcément comment ne pas retomber dans les mêmes erreurs.
    Et contre le déni, je suis démuni.
    Bon, en fait je n’ai pas de solution acceptable.
    Continuons à réfléchir, informer et agir, en transformant les millimètres en déca/hecto/kilo-mètres
    Bonne nuit quand même!
    (Et Fabrice, au plaisir très proche de te lire dans Charlie)

  11. Je suis dans la même démarche que Gérard qui a parfaitement exprimé mes questions, mes angoisses, mes motivations…
    J’ajoute tout de même que je suis presque pressé de voir ce changement catastrophique. Curiosité, malsaine ou non, idée fixe pour ne pas penser à autre chose (j’ai des enfants) ou sentiment d’assister à un phénomène qu’aucun homme n’a jamais vu ? Je ne sais pas, mais par moment cette fascination pour une cassure à venir me donne l’envie de continuer. Peut-être qu’un jour je pourrais en rire comme Jancovici !
    Bonne soirée à tous.

  12. Le jour où, par exemple, les « décideurs » ne pourront plus nous gaver avec leurs « grands événements » sportifs (du style les J.O. à Paris lancés par Hollande) parce que les conditions météo les empêcheront, peut-être qu’ils réagiront enfin – mais ce sera probablement trop tard…

  13. Connaissant des océanographes et des météorologues, ce qui m’effraie le plus est leur panique devant le changement climatique, au point pour certain(e)s de regretter d’avoir fait des enfants.
    L’ennuyeux est qu’ils savent de quoi ils parlent,c’est leur métier.Si vous êtes payé(e)s à surveiller le niveau des mers, ce que vous voyez vous glace le sang.

  14. Gérard, tu n’es pas seul !, si ça peut encourager. Je ne serai pas le premier à te laisser le penser, tant mieux, si je lis ce qui précède.
    Moi je n’ai pas renoncé à tout (parce qu’hélas certains pays d’Europe ne peuvent être gagnés par voie terrestre sans complications kafkaïennes), mais le choix déjà effectué suffit à rencontrer le déni ou la moquerie (ensuite mieux vaut en rire et continuer d’illustrer par l’exemple).

    Renoncer, c’est se marginaliser, de plusieurs points de vue, des fois tu n’embarques pas que toi, là ça se corse. Mais l’Histoire montre que tout le temps, des individus renoncent à leur avenir individuel pour préserver l’avenir collectif (mais ceux qui ne renoncent pas le méritent-ils ?).

  15. Quand on lit tous ces beaux objectifs de réduction, la première question qu’il faudrait poser est tout simplement : pourquoi -25% dans 25 ans, et pourquoi pas -1% dans un an seulement (en deçà, c’est dur à prouver) ? C’est en fait de la procrastination. Donc c’est ne rien faire. Premier foutage de gueule.
    Tous ceux qui signent et déclament ces accords ne seront de toute façon plus en mesure d’en rendre compte à cette échéance ! Deuxième foutage de gueule.
    Ensuite, ils ne disent jamais comment (sinon sous-entendu par la pensée magique), alors qu’on sait à peu près qu’il faut attaquer ce qu’ils promeuvent par ailleurs (industrie, crooooassance, scientisme et bluff technologique, etc.). Troisième foutage de gueule.
    Les médias dominants régurgitent ça sans analyse aucune. Quatrième foutage de gueule.
    C’est quand même fort, quatre pour le prix d’un seul…

  16. @ Gérard. Merci pour ce post réaliste sur le fond et la forme, qui plus est lucide ( Cela devient rare par les temps qui courent … )

    Ceci dit, vous dites  » … quand en 2050 la catastrophe aura vraiment pris corps …  » Sorry, elle a déjà pris corps, et je pense que cela sera bien avant 2o50 ( Bonjour les délires climatiques cet année encore d’ailleurs )
    Et vous dites aussi  » …On préférera donc l’illusion de la course à la croissance, en réalité la course à l’abîme, qui conduira à mettre en œuvre un jour des solutions « hitlériennes »  » C’est déjà en cours me semble t il là aussi malheureusement, non vraiment visible, mais déja là …
    Merci Gérard. Il est en CC votre commentaire au fait ?

    @ tous ( suite à la lecture de cet article de Fabrice et du com de Gérard et les autres … 😉

    Ne pas oublier que ce changement est vraiment exponentiel au niveau de sa force. le dernier  » carra  » que notre civilisation terrienne a eu lieu dans les années 80 du siècle dernier.( Et avoir des infos sur le sujet du changement climatique n’était vraiment pas évident à l’ époque ) Me rappelle avoir lu dans Science Research ( ou son pendant au niveau du nom à l’époque et uniquement sur abonnement que j’attendais avec impatience dans ma boite au lettre, et vi, no internet à l’ époque )d’une étude scientifique ( bonjour les moyens aussi à l’ époque, donc je pense qu’avec les moyens scientifiques d’aujourd’hui,le dernier carra devait etre encore un peu plus tôt , mais bon ) d’ou il ressortait que
     » Si nous arrêtons toutes les productions de gaz à effet de serre cette année ( c’ était en 85 ou 86 ), il nous faudrait quand même un peu plus d’un siècle pour revenir au climat d’aujourd’hui  »

    30 ans plus tard ( 2o15 ) ….

    Voila pour le constat … Et ne vous raconte même pas quand j’abordais le sujet en 1970 les réactions …De ce coté là quand même, il y a eu un très léger progrès … 😀 … Donc 45 ans pour un début de prise de conscience un peu plus général … YO !!!

    Solutions ? trop tard me semble t il … Je pense , ça m’ arrive …( et nous sommes quand même quelques uns dans le coin ou j’ai posé mon sac ( moi aussi terminada les n’avions entre autre , et depuis … pfff ), je pense donc ( je suis, elle est- facile celle là 😀 )autonomie alimentaire dans un premier temps ( 6 mois de patates pour deux cette première année ) et nous œuvrons au retour de celle ci mais communal (Petit village 800 habitants, Vallée de 3 000 habitants ). Nous avons la chance d’avoir une mémoire collective dans l’endroit ou nous nous trouvons, ou il y a encore une 60 aine d’année, la vallée n’importait que du pinard et du sel … Donc … Comme dit Gérard ,  » l’ exemplarité « .

    Après ? Ne surtout pas perdre son humour ( qui devient de temps en temps cynique, mais bon … )
    et se dire que nous vivons une époque fabuleuse qu’aucun de nos ancêtres n’auraient pu imaginer Et oui… La fin d’une civilisation, mais celle là, planétaire … Et nous sommes aux premières loges tout en étant les premiers con(et)cernés

    @ Miau : J’adore vos foutages de gueule

    Cré-@ctivement et activement votre à tous

    Sinsé

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