Pourquoi il nous faut une autre révolution

J’aime employer l’idée de rupture. Dans le sens de rupture mentale, dans le sens de rupture avec les pauvres idées de notre temps. Cela s’appelle une révolution, oui. Une révolution intellectuelle et morale sans laquelle nous n’avons aucune chance de mener à bien la tâche herculéenne qui est la nôtre : sauver au royaume si vaste encore du vivant, tout ce qui peut l’être encore. Nous inclus. Je précise que je ne réclame aucun bain de sang, dont on sait qu’on y retrouve toujours celui des peuples. Et il ne s’agit aucunement de faire du passé table rase, non. Il nous faut en vérité revisiter notre héritage, et ne conserver que ce qui nous renforce, ce qui nous permet d’être plus lucides, plus entreprenants, mieux armés en somme.

Armés ? Hélas oui, car c’est bien d’une guerre qu’il s’agit, bien plus complexe que celles menées par nos ancêtres. Pour s’en tenir au siècle passé, la guerre au fascisme opposait à peu près clairement la liberté, aussi fantasmatique qu’elle ait pu être, et la dictature la plus folle. La guerre au stalinisme de même, sauf que celle-ci n’a pas été menée, pour cause d’aveuglement plus ou moins volontaire de ceux qui auraient pourtant dû la faire. Notre combat de 2018 est bien plus confus, car le front passe à l’intérieur de nous-même, qui oppose les parties nobles de nos êtres et ce misérable tas de petitesses que nous abritons tous, à des degrés il est vrai variables.

Le si vaste abattoir des terres rares

Qui l’ignore ? Nous soutenons chaque jour, chaque matin ce monde sidérant, acceptant – exemple entre 1000 – d’acheter des produits dont nous savons sans détour que leur fabrication tue, mutile, empoisonne tout là-bas des gosses et des adultes. J’écris sur un ordinateur dont je sais qu’il vient de Chine, et qu’en ce pays totalitaire, tout est possible. Vous savez tout aussi bien que les « terres rares » nécessaires au photovoltaïque, aux éoliennes, aux tablettes et smartphones, aux bagnoles électriques sont entre les mains de la dictature chinoise, pour environ 90 % de la consommation mondiale. Et quand ce n’est pas le cas, elles sont extraites par la violence, parfois la torture, dans des pays aussi vertueux que la République démocratique du Congo, l’ancien Zaïre de Mobutu. Ne les appelle-t-on pas plaisamment les « minerais de sang » ?

Je crois que la chose la plus importante à comprendre, c’est que la machine économique, quelle que soit l’adjectif dont on l’affuble – capitaliste, industrielle, expansionniste ? -, est devenue une entreprise globale de destruction des écosystèmes, donc de la vie. À un rythme tel que le temps, sans qu’on puisse préciser, est compté avant les grands collapsus. Je vois que beaucoup d’entre nous s’épuisent à obtenir des miettes, croyant en cela qu’ils sauveront les agapes communes. Je ne me moque pas, mais ils me font penser à ces poules que l’on place devant un grillage, avec de l’autre côté des grains que leur bec, d’évidence, ne saurait atteindre. Elles picorent pourtant, sans cesse, sans penser jamais qu’il leur serait utile de contourner ce grillage, qui n’est qu’un leurre, car à cinq pas, on peut passer derrière et s’emparer du blé dur.

À chacun selon ses besoins, vraiment ?

Je veux dire simplement qu’il faut radicalement changer de perspective, et se poser d’autres questions que celles auxquelles nous sommes habitués. Mais évidemment, les obstacles sont innombrables. Je ne peux tous les évoquer ici, mais dans la poursuite de mon article précédent, je me concentrerai ce jour sur le marxisme, les marxismes, et leurs épigones. En partie, je l’ai déjà expliqué, mais je ne me lasserais pas d’y revenir. Que Marx ait été un grand penseur, qui serait assez sot pour le nier ? Seulement, le temps ayant passé, et connaissant l’état réel, en 2018, de la planète, on ne peut manquer d’interroger son œuvre. À côté du reste – je dis bien du reste, comme son extraordinaire acuité intellectuelle -, Marx apparaît comme un humain absurde, et à ce titre, définitivement de son temps.

Pourquoi ? Relisons ensemble ces mots de Marx, dans sa Critique du Programme de Gotha (1875) : « Jeder nach seinen Fähigkeiten, jedem nach seinen Bedürfnissen ! ». Eh oui, « de chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins ». Il n’est pas bien de faire parler les morts, mais je ne le fais pas, car ce sont bien les vivants qui défendent encore, bien que de plus en plus mal, ce grand précepte marxien. Je précise qu’on trouve aisément des traces de ce grand rêve – satisfaction des besoins de tous, sans limite – dans la tradition chrétienne, des socialistes d’avant Marx comme Louis Blanc ou Étienne Cabet. Et pourquoi ? Mais parce que la perspective est divine.

Oui, divine. Plus de contrainte, plus de frustration, donc plus de colère, probablement – dans l’esprit léger de ses propagandistes – plus de guerres ni d’affrontements. Le grand fantasme est là : on produira de plus en plus massivement, de plus en plus rationnellement, et les tares de la société capitaliste disparaîtront à jamais. J’avoue sans qu’on me chauffe les pieds que j’ai cru dans ma jeunesse à cette folie. Car c’est une bien grande folie.

Parlez-moi plutôt de George Perkins Marsh !

Marx a toutes excuses du monde, car humain, il n’était pas devin. La conscience des limites de la biosphère ne se posait que dans l’esprit de quelques prodigieux visionnaires dont, soit dit en passant pour ses admirateurs éblouis, Marx n’était pas (regarder plutôt du côté de ce contemporain de Marx). De vous à moi, plutôt que de lire, relire et commenter Feuerbach et Hegel, Marx aurait mieux fait pour nous de s’attaquer à Marsh, cet immense esprit ! Mais il est vrai qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il allait déclencher. Les deux branches politiques qui allaient s’emparer de sa pensée, la tordant d’ailleurs en tous sens, continueraient toutes deux à propager l’ineptie d’une production matérielle sans frein ni contrôle. Chez les sociaux-démocrates bien sûr, qui ne tardèrent pas – et continuent d’ailleurs – à défendre de toutes leurs forces la société capitaliste qu’ils étaient censés transformer. Et les staliniens, évidemment, ce qui inclut dans mon esprit, sans l’ombre d’une hésitation, des courants en apparence critiques comme les différents trotskismes.

Tenez, Léon Trostki, le boucher de Kronstadt, encore glorifié aujourd’hui par un Olivier Besancenot. Dans l’essai Art révolutionnaire et art socialiste, publié au milieu des années 20 du siècle passé (On le trouve dans le recueil Littérature et Révolution, 10/18), Trotski écrit précisément ceci : « L’homme socialiste maîtrisera la nature entière, y compris ses faisans et ses esturgeons, au moyen de la machine. Il désignera les lieux où les montagnes doivent être abattues, changera le cours des rivières et emprisonnera les océans ». Non, je n’invente rien. Les bolcheviques d’avant même Staline rêvaient de foutre en taule les océans. Ce qu’ils n’ont d’ailleurs pas réussi : le monde réel  a envoyé les mers directement aux enfers.

Je tiens qu’il y a un fil, un solide cordage plutôt, reliant ceux – capitalistes et tous leurs personnels – qui ont bâti la si vaste usine à broyer les formes vivantes et ceux, tous ceux, qui prétendaient faire mieux qu’eux. Tous n’ont jamais eu en tête que de faire couler le ciment et l’acier liquide, de barrer les fleuves, de tuer les animaux, de sabrer les forêts, de dégueulasser la moindre parcelle, d’assassiner la beauté. Tous. Et c’est bien pourquoi je pense pouvoir revenir à mon point de départ. Il faut rompre.

Il faudrait donc sagement voter ?

Il faut rompre, et c’est effroyablement difficile, car nous sommes tous entortillés dans mille liens d’amitié et d’affection avec tant d’autres que nous, qui ne voient rien de cela. Mais enfin ! voter ? Certains ici, qui sont pourtant des amis électroniques, m’ont fait le reproche de ne pas voter. M’enfin, comme aurait dit Gaston Lagaffe, ne voient-ils pas que cet instrument précieux entre tous – le vote libre – est devenu une entrave supplémentaire ? Le temps des processus électoraux passés – si ce n’est pas cette fois-ci, ce sera la prochaine – est définitivement forclos, car nous sommes face à un neuf qui réclame une action immédiate. Les rituelles élections en détournent – de l’action – des millions d’entre nous qui ne demandent sans doute que cela.

L’élection, telle qu’elle s’insère dans le cadre d’une société de destruction, fait survivre une illusion qui fait croire, fondamentalement, deux choses. Un, que cela se joue là, ce qui est faux. Deux, que nous avons le temps d’attendre 2022 ou 2058, ce qui est d’une rare sottise. Dites ? Avez-vous vu surgir, depuis qu’existent les processus électoraux, quiconque disant la vérité sur le monde ? Jamais, et pour cause : ce système sélectionne ceux qui y adhèrent. Or il reste, dans les coins sombres, ignorés de presque tous, des milliers de gens valeureux capables de prendre en charge, bien mieux que les bouffons que nous connaissons, les rênes de la société. Un petit effort de mémoire : en 1944, quand les nazis firent enfin leurs valises de France, toute la classe politique et intellectuelle avait sombré avec l’occupant, et disparut dans les trappes profondes de l’Histoire.

Fût-ce la fin du monde ? Nullement. Une génération plus jeune, plus fraternelle, plus enthousiaste prit le relais. Certes, cette révolution-là n’en fut finalement pas une, mais il n’empêche : le jour venu, nous verrons, j’en suis convaincu, que nous sommes bien plus aptes que les fantoches au pouvoir à manier les affaires du monde. Désolé, comme je suis long ! Comme je suis loin de la mode Internet des billets courts et des tweets, et comme j’en suis heureux. Où veux-je en venir ?

Décidément non, pas de gauche

Où ? Je ne suis évidemment pas de gauche. Depuis bien longtemps, j’ai fait le tour de ces traditions politiques-là, et non, je ne suis pas de gauche. De droite ? Ne me faites pas rire de ce sujet sérieux. Je vomis cette engeance, mais comme je vomis l’engeance de(s) gauche(s). Pour la raison exprimée ci-dessus – produire à tout prix, entretenir le mythe de la satisfaction de besoins matériels inguérissables -, et pour quantité d’autres que je n’aborde pas. Seulement, est-ce que cela veut dire que j’accepte et respecte l’ordre social ? Tout au contraire.

Ce que je revendique haut et fort, c’est un programme nouveau, qui prenne en compte enfin – les gauches l’ont-elles fait au-delà des mots ? Non. – le sort de tous les misérables du monde. À commencer par ces paysanneries du Sud martyrisées par le commerce mondial si cher au  porte-monnaie de ceux du Nord. Qui prenne enfin en compte – cette fois, pour de vrai – l’existence d’une seule et même humanité, que pour la première fois dans notre longue histoire, la crise écologique a enfin réunifiée. Car oui, évidemment, il est désormais ridicule d’interpréter le monde, a fortiori de le transformer – « Die Philosophen haben die Welt nur verschieden interpretiert, es kömmt drauf an sie zu verändern » –, sans considérer le sort des masses indiennes ou chinoises, celui des gueux de Lagos ou de Bogotá. Avez-vous remarqué combien le discours des plus fervents critiques – en apparence – de notre monde, restent désespérément dans le cadre français, européen au mieux, ce qui revient au même ? Où est donc le refus des importations criminelles ? Et des exportations sanguinaires ? Les entend-on, les Besancenot et les Mélenchon ?

Serait-ce tout ? Eh bien non, ce ne serait jamais qu’un début. Car défendre le sort des hommes, de tous les hommes, du dernier déguenillé, n’est rien encore. Le programme dont je rêve prendrait également, sans trêve ni repos, la forme d’une résistance acharnée aux attaques, d’où qu’elles viennent, contre le vivant et les écosystèmes. Sauver l’homme, oui, mais aussi la fourmi, mais encore Wollemia nobilis, cet arbre découvert par miracle en 1994, dont on croyait le genre éteint depuis des millions d’années.

Ce si puissant besoin d’infini

Cela commande un changement complet d’optique ? Je crains fort que oui. Je suis même sûr qu’il faut envoyer au cimetière des idées néfastes, à une vitesse express, les Macron, Wauquiez, Le Pen, Mélenchon, par-delà les différences que vous connaissez tous. Même des Hamon ou Jadot, ou ces pauvres restes d’Europe-Écologie ? Enfin, voyons, vous qui m’avez lu jusqu’ici, n’est-ce pas pleinement évident ? Encore un mot sur ce funeste appétit de production matérielle sans limites. On sait de manière certaine que le Sud n’aura jamais ce que le Nord considère comme élémentaire. De l’eau au robinet, des chiottes à domicile, des bagnoles, des tablettes. Au passage, l’idée d’égalité entre les hommes, fondement tout théorique des discours de gauches, s’en trouve fracassée. Mais au-delà, je crois entrevoir que l’homme, ce si petit être, est parcouru par des rêveries indépassables d’infini. Plus son temps terrestre est ridiculement court, plus il semble se réfugier dans des délires de profusion qui font semblant de calmer les douleurs les plus intimes.

Oui, plus j’y pense, plus je crois que c’est fatal. L’homme a besoin de repousser ses dérisoires limites. Et c’est devenu totalement impossible dans l’ordre matériel où le pauvre animal que nous sommes croit voir la réalisation de son être. Que reste-t-il ? L’esprit. L’esprit humain – au reste, celui de tous les vivants – me semble être la seule destination possible. Car il est, en tout cas paraît dépourvu des limites triviales de nos existences communes. C’est en parcourant ensemble ce territoire encore vierge, en y chevauchant du matin jusqu’au soir, en découvrant de nouveaux rivages et d’immenses îles aux arbres géants que nous pouvons espérer avancer encore. Et peut-être trouver une voie qui soit autre que celle de la barbarie.

L’esprit contre la désolante certitude de la destruction ? L’esprit, comme arme de restauration de tout ce qui a été broyé ? Je n’ai pas le temps de plus détailler ce dimanche de février 2018. Mais j’y crois.

34 réflexions sur « Pourquoi il nous faut une autre révolution »

  1. Il y a plein de choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord, mais ce texte est limpide et magnifique. Je suis en plein accord avec (disons) son impulsion. Merci. (j’anticipe la riviere de commentaires sages ou passiones que ca va declencher)

  2. Pour moi, tout ceci coule de source, je me retrouve complètement dans cette brillante démonstration. Je pense seulement qu’il est indispensable de passer par une manière de pacifier ce qui est en train de devenir une guerre. C’est ce que je souhaiterai en tout cas… parce que la guerre amène toujours davantage de malheur et que le sujet pour moi, c’est comment affronter les terribles défis qui sont là en créant et en vivant le moins de malheur possible… Est-ce encore possible ? Personne ne peut répondre, on ne peut que se réfugier derrière des décisions aussi mûrement réfléchies que possible.
    Et surtout, surtout, virer tous ces politiciens collabos et complices qui ne pensent qu’ à leur toute petite pomme en permanence. Je suis pour un dégagisme radical, il n’y a rien à attendre d’eux.
    Si vous aviez tous cru à l’abstentionnisme, on y serait parvenus sans trop de problème. On a faille réussir avec de tels taux d’abstention : Macron est légal, il n’est pas légitime. Nous devons endosser et construire la légitimité pour les mettre tous au seul pas qui vaille, celui de la vie ! Il y a un travail fort intéressant qui va dans cette direction et que j’essaierai d’exposer ici dès que je me trouverai suffisamment compréhensible.
    Mais… rien, rien, rien à attendre des poltiques actuels sinon la mort, la désolation et les cataclysles qu’ils sèment depuis 50 ans prenant le risque inouïe de tous nous engloutir… ce qui est en train de se produire pour peu qu’on fasse preuve d’un minimum de lucidité et de raison (c’est rare que j’en appelle ainsi à la raison, mais c’est indispensable aussi bien entendu !).

  3. PP

    Je reviens donc sur ta réponse du précédent texte ( et même avant ) et je te remercie pour tes conseils, malheureusement tes arguments ne m’ont guère convaincus.

    Tu écris : Le marxisme n ‘envisage pas d’autres relations aux non humains ( j’ imagine que tu parles des animaux )et qui est une base de la catastrophe écologique actuelle .

    C’ était l’ objet de mon précédent post sur le marxisme et écologie,
    qui n’a guère pu rester que quelques heures ouvert au débat ( curieux, mais je m’ en doutais …. ). Je ne vais pas me répéter, par contre tu devrais développer c’ est un peu flou … et d’ailleurs quel rapport as tu toi personnellement par rapport au non-humain ?

    Tu parles de dissolution du capitalisme ( ou du marxisme ) par
    l’ écologie … en fait comme un morceau de sucre dans de l eau ?
    En effet ce serait bien …. par l opération du saint esprit sans doute ou du saint père puisqu‘on a appris qu’ il était écologiste ….

    Tu écris que tu n’utilises plus le mot nature mais le mot monde !
    Oui et alors , quel sens a ce mot monde ?

    Tu écris :
    Finalement, l’ontologie capitaliste et marxiste (communiste si tu veux, mais marxiste aussi) se rejoignent et aboutissent ensemble à la destruction du monde car la relation qu’ils instaurent avec le monde justement, est biaisée et ne peut pas fonctionner durablement.

    Il faut comprendre …. C’ est l’ontologie ( surtout marxiste ) qui détruit actuellement la forêt amazonienne ou qui fait la guerre en syrie ou qui fait disparaître le rhinocéros ?

    Tu écris ………….mais cela dépend pleinement de notre rapport au monde, ce n’est pas que de la technique économique matérialiste. Il y a aussi du spirituel là derrière (ou au moins, de l’”imaginaire”) et cela, le marxisme le refuse, niant par là même une partie essentielle de ce qu’est l’être humain donc l’humanité.

    Le marxisme ne refuse rien, il cherche à comprendre, comme Newton pour le mouvement des planètes. Son analyse cherche à comprendre et établir un certain déterminisme, l imaginaire comme le spirituel sont des produits du cerveau donc de la matière.

    Et ton rapport au monde, il est déterminé par quoi ?

    Plutôt que de me renvoyer à des auteurs, je préferais que tu écrives avec tes mots et tes pensées ou que tu me rapportes leurs idées.

    Dans ce que tu écris je ne vois rien de concret s’agissant des hommes, de leurs rapports entre eux, des classes, encore moins de la lutte des classes à laquelle pourtant nous assistons quotidiennement.

    Comment les hommes vont ils produire , surtout en rejetant la productivité que tu détestes tant, il faudrait même rejeter l imprimerie de Gutemberg qui a permis d’augmenter considérablement la production de livres ( c’ était avant l’ontologie de Marx pourtant ).
    C’ est positif ou négatif ?

    Puisque tu rejettes l’ industrie. Que faut il rejeter, jusqu’où ?
    Les ordinateurs, les teléphones portables, l electroménager, la voiture,
    l’avion, l’electricité ?
    Il faut bien apporter des réponses à cela.

    Je te ( vous ) laisse réfléchir sur ce texte bien connu et fondamental de Marx. Puisse s’ en inspirer Fabrice dont le dernier post sur l’esprit, qui tombe du ciel sans doute, est juste désopilant ( plutôt à pleurer ) en tous cas dérisoire. AMEN.

    Dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui corres­­pondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives maté­rielles. L’ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s’élève une superstructure juridique et politique et à la­quel­le correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode
    de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience. »

    1. Vagaby, je suis désolé, je ne suis pas disponible. Simplement très étonné que tu souhaites que je te parle … de « moi » ! On parle d’idées et du marxisme, pas de nous, l’un comme l’autre. Je vois ça comme une manière de botter en touche qui m’étonne vraiment. Tu penses que je m’érige en modèle de l’Humanité pour que je t’explique mon rapport aux animaux ?
      Je te trouve enfermé dans un carcan idéologique qui finit par te rendre désagréable. Dommage.
      Quant au marxisme, non merci, j’ai déjà donné, c’est marrant, comme Fabrice, mais un peu plus tard, jusque vers 14 ans, je disais que j’étais « gaucher et gauchiste ! ». Gaucher je reste, bien entendu, mais gauchiste, c’est fini. Son matérialisme, son productivisme, son l’économisme, son historicisme (que je trouve profondément stupide) m’en empêchent depuis longtemps maintenant.
      Comme je l’ai déjà dit ici, je sais d’où je viens, je connais la ségrégation sociale pour l’avoir vécu (enfance HLM moi aussi, fils de prolos, mère au foyer, père métallo aux chantiers navals les poumons plein d’amiante malgré un CGT reine mais collabo de ce côté là hélas…).
      Mes origines et ma réflexion personnelle de même que mes études font que je me sens donc héritier assumé et revendicatif du mouvement ouvrier. Tout en connaissant ses limites et celles de la gauche.
      Dont un aveuglement coupable qui dure d’interminables et impardonnables décennies quant à la crise écologique et ça, je ne suis pas prêt de la pardonner, je peux te le certifier !

      1. PP
        C est toi qui bottes en touche pas moi d ailleurs tu le dis tu n’ es pas disponible, alors un peu d’ honnêteté ….
        tu parles des rapports avec les non humains, si tu étais plus rigoureux tu dirais les animaux non humains ou les espèces vivantes.
        Je demande quels sont tes rapports ou les rapports que tu envisages entre
        l’ homme et l animal car tu écris qu’ il faut qu’ ils changent.
        Tes rapport personnels pour moi doivent être les mêmes que ceux que tu envisages en général pour la société . Et excuse moi d’être désagréable, mais je peux l ‘être encore bien plus si tu veux.

        1. Donc, si je résume, je botte en touche, je ne suis pas honnête, je ne suis pas rigoureux non plus et tu me proposes d’être encore plus désagréable.
          Ca donne vraiment envie de continuer !
          La réalité, c’est que j’ai vraiment autre chose à faire que de participer et animer un séminaire sur le caractère nocif du marxisme pour l’écologie (ce que je crois profondément !). Pour moi, c’est plié depuis longtemps, d’autres auteurs l’ont fait avec des compétences que je n’ai absolument pas (j’ai la foi du charbonnier si tu veux…!) je t’ai donné mes sources et je n’ai pas envie du tout de perdre encore mon temps avec … « le marxisme » !!! Voilà.
          En plus, ce format de commentaire de messages, voire internet, n’est pas forcément le bon format pour dialoguer sereinement, tu le vois bien, tout de suite, le ton monte sur la forme… ça en devient ridicule.
          Une autre fois peut-être, je t’assure que j’ai des choses bien plus importantes et urgentes à faire en matière d’écologie, ce soir, là, tout de suite, et en général.
          Fabrice te l’a dit, d’une autre manière.

  4. Le photovoltaïque et l’éolien n’utilise pas de terres rares, sauf dans des cas marginaux. Il est utilisé des métaux rares comme le cuivre et l’argent mais ça ne leur est pas spécifique.

    1. Francis 21,

      Quel ton professoral ! J’accepte bien volontiers toute information, mais encore faut-il en apporter. Vous nous prenez donc pour des gens à ce point bornés ?

      Quant à mes réponses, les voici :

      1/Même à vous suivre, ce serait tout de même scandaleux. Car quoi ? « Cas marginaux », cela ne justifie pas une interrogation morale ?

      2/ Sur le fond, je vous renvoie au livre de Guillaume Pitron, « La guerre des métaux rares ». Vous trouverez pages 283, 284, 285, 286 des tableaux qui confirment mon propos. Avec quantité de sources que même vous tiendrez pour sérieuses.

      Fabrice Nicolino

  5. Fabrice

    Je suis devenu marxiste à 20 ans, écologiste à 30 ans, et vegan à plus de 50 ans, c’ est pas mal pour un gars qui ne changera jamais comme tu le dis.

    Pour terminer avec notre désaccord historique sur la révolution russe, ce qui me chagrine énormément c’ est que ta cible principale soit ces révolutionnaires qui luttaient pour arrêter la guerre, abolir les classes sur la planète alors que dans tous les pays belligérants la dictature était déjà installée.

    Pour ne parler que de la période où il est reproché aux bolcheviks d’avoir eu recours à la violence, faut-il rappeler que la Première Guerre mondiale fit dix millions de morts.

    Que, pendant celle-ci, toutes les prétendues démocraties supprimèrent la liberté de la presse, instaurèrent l’enrôlement forcé dans l’armée, l’incarcération des opposants et même des pacifistes 
    Et, sur les fronts, combien de soldats français, britanniques fusillés après avoir été soupçonnés d’avoir reculé face à l’ennemi 
    Et n’oublions pas les colonies où, après la Première Guerre mondiale, une répression féroce fut entretenue pour étouffer toute aspiration à la liberté, en Irlande, en Inde, en Irak, en Syrie.

    Les dirigeants des pays impérialistes, les Clemenceau, Churchill ou Wilson, ont droit à des monuments et donnent leur nom à des rues. Ils ne sont pas accusés de fanatisme ou d’avoir du sang sur les mains, et encore moins de crimes de guerre.
    Quand il s’agit des grandes puissances, de leur ordre, de leurs intérêts, la violence est toujours justifiée et légitime. Jamais quand les opprimés y répondent avec leurs propres armes.

    Entre 1917 et 1920, ce fut une vague révolutionnaire qui ébranla toute l’Europe. Jamais le renversement de l’ordre capitaliste n’avait été aussi proche.
    Dans le feu des événements, et malgré les tâches titanesques auxquelles ils étaient confrontés en Russie, les bolcheviks aidèrent partout les révolutionnaires à construire des partis capables d’amener les masses à la victoire. Ils mirent toute leur énergie à construire une internationale.

    Le drapeau de l’Internationale communiste, fondée à Moscou en mars 1919, attira dans le monde entier les éléments les plus conscients du mouvement ouvrier et de la jeunesse. De l’Amérique à l’Asie, jusque dans les colonies des puissances impérialistes, les opprimés du monde entier se reconnaissaient dans le pouvoir des soviets, se révoltaient ou se mettaient en grève. C’est ainsi que naquirent les partis communistes dans quasiment tous les pays, en France, en Inde, en Chine, en Iran, en Algérie, aux États-Unis…

    Il est de bon ton de condamner l’usage de la violence en général et de reprocher aux révolutionnaires d’y recourir. Mais c’est par la violence que l’oppression se maintient. La violence est l’arme ultime de ceux qui dominent et c’est le droit et le devoir des opprimés de leur opposer la violence révolutionnaire.

    Prends la Révolution française  le gouvernement fête le 14 Juillet  cela lui permet, au passage, de réaffirmer la puissance de l’ordre établi, puisque le clou de cette journée est un défilé militaire. Pourtant le 14 Juillet fut une journée d’insurrection aboutissant à la prise de la Bastille.

    Et la Révolution française triompha parce qu’il y eut des paysans pour sortir leurs fourches et brûler les châteaux  parce qu’il y eut des sans-­culottes suffisamment déterminés pour mettre en place leurs tribunaux révolutionnaires, user de la guillotine et même couper la tête du roi. Si la grande masse du peuple n’avait pas accepté de prendre les armes et de faire couler « un sang impur , comme le disent les paroles de la Marseillaise, la révolution n’aurait pas survécu à la coalition armée des monarchies.

    Oui, la violence fait partie des révolutions.
    Mais, encore une fois, la violence fait partie intégrante du règne capitaliste. Les puissances dites démocratiques y recourent en permanence.

    1. Cher Vegaby,

      Marxiste tu étais, marxiste tu demeures, et c’est bien ton droit. Mais tu ne réponds à rien de ce que j’ai décrit précisément, ce qui n’est pas rassurant…pour toi. Je maintiens que tu te contentes de phrases-slogans du genre « Le drapeau de l’Internationale communiste, fondée à Moscou en mars 1919, attira dans le monde entier les éléments les plus conscients du mouvement ouvrier et de la jeunesse ». Et je te précise, si cela t’avait échappé, que je connais bien, je crois pouvoir dire fort bien, l’histoire dramatique de la « révolution » russe. Je maintiens que les bolcheviques tes amis se sont emparés d’un pouvoir qui appartenait, en théorie, au peuple. Et qu’ils ont commencé à massacrer tout ce qui n’était pas eux – pêle-mêle SR, mencheviques, anarchistes, Cadets et tous autres – dès le début de leur pouvoir maudit. Si tu te contentais de me lire au calme, tu comprendrais, je crois, que mes incessants appels à une révolution écologique et sociale planétaire contiennent ce qu’il faut sauver des rêves les plus hauts de l’humanité. Et tu cesserais du même coup de me bassiner avec ces ridicules accusations d’anticommunisme. Te souviens-tu que ce mot, censé disqualifier, a été répété des millions de millions de fois par les staliniens du monde entier ? Vois-tu, j’ai choisi mon camp vers l’âge de 12 ans, dans ma banlieue prolétaire. Et c’est celui du peuple et de la liberté. Je n’en ai jamais changé. Bien à toi néanmoins,

      Fabrice Nicolino

  6. J’admire ta résilience, toi qui a survécu a un acte de guerre, une terreur révolutionnaire, une exécution arbitraire. Car tu pourrais aussi aujourd’hui être habité par d’autres sentiments que ceux que tu nous livres ici. Mais, non, tu restes une belle personne, rien ne t’as abîmé.

    Evolutionner la révolution, est la condition sine qua non de l élévation dont doit faire preuve aujourd’hui l’humanité. Oui, sinon quoi ? Noyer tous les curés de Nantes et tous ceux, hommes, femmes, enfants qui ne pensent pas comme nous ?
    Comme l’a si bien dit Georges Brassens « entre nous soit dit, bonnes gens pour reconnaître que l’on est pas intelligent, il faudrait l’être ».
    Ou autrement dit : esprit est-tu là ?
    Mais des cerveaux, ça peut se muscler. Et mutualiser les intelligences, retrouver l’entraide par la mise en commun de nos réflexions, c’est vital maintenant. Quelque chose peut peut-être en émerger, même si personnellement, je ne suis pas très optimiste. Mais là encore, une condition, toujours pour l’évolution de la révolution: éviter la pensée de groupe, l’effet « Janis ».

    Et puis apprendre autant que faire se peut le vivant, on ne peut pas défendre que ce que l’on connaît pas…

    Quand au fait d’aller voter ou non, pour ma part, je ne me déplacerai qu’en cas de référendum d’initiative populaire…donc, dans ce beau pays de France, je suis en vacances d’isoloir pour un bon bout de temps…

  7. J’aime vraiment beaucoup ce texte. Oui, les « besoins » ca sent deja le puritanisme, mefions-nous! Surtout quand on s’en remet a la machine ou a l’autorite pour les definir…

    Le desir, par contre, est infini. (Voila pourquoi j’aime tellement Deleuze)

    +++++++++++

    Dans ce passage d’un article de Charlie Hebdo de 1972, Pierre Fournier développe en accéléré une critique du marxisme, basée sur une remarque fort intelligente de Pierre Juquin, jusqu’à ce qu’il considérait être sa conclusion logique, même si temporaire, et qui ressemble pas mal à celle de Fabrice Nicolino! Mais tout le monde, même aujourd’hui, n’est pas d’accord pour suivre Pierre Fournier jusqu’à sa conclusion (temporaire), même pas le journal « la décroissance », par exemple 😉

    +++++++++++

    Interviouvé par le Nouvel-Obs, Pierre Juquin, membre du comité central du PC, diagnostique une « montée de l’obscurantisme » dans le monde occidental. Symptômes: les campagnes qui mettent en cause à la fois le développement scientifique et les institutions éducatives.

    L’idéologie du PC embraye directement sur celle de l’école républicaine, laïque, obligatoire, et la suite, Mansholt, Ivan Illich et les pédés du F.H.A.R., autant de têtes hideuses, sans cesse renaissantes, appartenant toutes à l’hydre de la réaction. J’oubliais la drogue. Lui ne l’oublie pas.

    Ils disent pas que des conneries. Un con, c’est quelqu’un qui ne voit qu’un aspect de la question. Il le voit souvent très bien. Il faut donc écouter tout ce que les cons ont à dire. Citations:

    « Mansholt ne prend pas pour point de départ les problèmes de démographie et de pollution; il part de la crise économique des pays capitalistes. Les questions de pollution et de gaspillage ne s’insèrent dans sa réflexion que comme des composants de la crise. Ce n’est pas un problème scientifique que pose Mansholt, mais un problème de sauvegarde du capitalisme. »

    Les limites que sa foi imposent à Pierre Juquin, elles commencent juste à coté: Quand il remarque, perfidement, que Mansholt ne dit pas un mot de l’industrie de guerre. Il veut croire, à toute force, que l’industrie de guerre n’est pas une industrie comme les autres: La guerre, c’est l’irrationalisme et l’industrie, c’est le rationalisme matérialisé.

    Il n’y a, en réalité, aucune césure discernable entre l’industrie de guerre et l’industrie de paix. Au contraire, l’industrie de guerre est le volant de sécurité des économies industrielles, sur toute l’étendue de la planète. Le seul secteur où la consommation ne faiblisse jamais, et puisse être stimulée à la demande. Y’a pas que l’EDF qui travaille pour la guerre, Pechiney, Rhone-Poulenc, la SNCF et le Joint Français, tous travaillent pour la guerre. Les parachutes des marines sud-vietnamiens, c’est une grande marque de soutiens-gorge qui les fabrique.

    Le dentiste américain Price a fait le tour du monde, avant l’autre guerre, pour démontrer que les individus qui avaient conservé, à l’époque, leur mode d’alimentation traditionnel, conservaient aussi, jusqu’à la mort, quel qu’en fut le terme, une denture parfaite, à très peu d’exceptions près. Goldsmith rappelle qu’il y a actuellement, en Grande-Bretagne, 17 millions d’édentés complets, et note que les 17 millions de dentiers correspondants font partie du TRAIN DE VIE des Britanniques. Des millions d’Américains occupent deux emplois pour s’offrir la brosse à dents électrique qui leur épargnera, quotidiennement, de se nettoyer les crochets à la sueur de leur front. Y’a pas plus besoin de soutiens-gorge que de parachutes. Les finalités réelles de la société industrielle sont totalement irrationnelles et l’industrie de guerre ne fait que rendre plus évidente encore cette irrationalité fondamentale.

    Cette démonstration que les faits sont en train de nous fournir, de l’irrationalité fondamentale du positivisme, est évidemment très emmerdante pour les marxistes puisque le marxisme n’est qu’un des multiples développements du positivisme; qu’une des multiples manières de croire que les faits sont contenus tout entiers dans la mesure qu’on peut en faire et la définition qu’on peut en donner. L’expansion industrielle et l’amélioration du « bien-être matériel des masses » pouvaient passer, jusqu’à une date récente, pour la preuve de la valeur absolue des postulats rationalistes. Elles sont devenues la preuve du contraire: La preuve que ces postulats sont des a-priori comme les autres.

    En réalité la méthode expérimentale, poussée jusqu’au bout, aboutit à la démonstration des limites de la méthode expérimentale. Ce qui a bloqué cette démonstration, c’est le besoin humain, trop humain, de faire de la méthode expérimentale un absolu de substitution, un ersatz de métaphysique. Plus possible de se leurrer puisque la démonstration, aujourd’hui, ce sont les faits qui l’imposent.

    Le réflexe coco, le réflexe scientiste, le reflexe réac dans toute sa splendeur c’est, évidemment, de hurler qu’on est en train de détruire l’outil scientifique, alors qu’on est en train, au contraire, de le délivrer de sa gangue; de le délivrer de l’idéologie impérialiste qu’il a secrétée au sein de la société naïve où il est né; de le rendre utilisable et maniable en le réduisant à ses dimensions d’outil, de simple outil, de rien de plus qu’un outil.

    Pierre Juquin a encore raison de souligner que l’institutionnalisation de la pénurie se traduirait, en bonne logique, par une expansion de l’industrie de guerre: C’est ce qui s’est passe en URSS.

    La pénurie, c’est pas une solution. La solution, ce serait quelque chose comme l’abondance des vraies richesses: N’avoir plus besoin de dentiers, par exemple. Ca suppose des révisions beaucoup plus déchirantes que celles de M. Mansholt. Mais j’arrête avant qu’on me traite de mystique. A chaque jour suffit sa peine.

    Pierre Fournier, Charlie Hebdo, 22 mai 1972

    ++++++++++++
    Ce texte semble lumineux, et il l’est évidemment, mais il pose bien plus de problèmes qu’il n’en résoud. Par exemple pour moi qui suit architecte, je suis bien emmerdé. Certains parlent, fort justement, d’architecture « militarisée » (‘weaponised »). Les exemples sont nombreux et faciles à trouver sur toute la planète. Le problème c’est qu’ils parlent encore comme Pierre Juquin en 1972, ils sont positivistes. Où est la césure? Comment faire une architecture qui ne soit pas « armée », qui n’utilise pas la force et la violence? Comment, soyons modestes et pour commencer, faire une architecture qui le fasse moins? Hassan Fathy et quelques autres ont défriché un début de chemin. Tout reste à faire… Question pour un certain nombre d’autres professions aussi…

    Un livre courageux sur le sujet:
    Une occupation civile, la politique de l’architecture israélienne, sous la direction de Eyal Weizman et Rafi Segal, Les Editions de l’Imprimeur, 2003.

    Les Israéliens ont « la chance » de voir mieux le problème, au sens ou les habitants de la Biélorussie ou de Fukushima voient mieux la radioactivité, et ceux d’Irak et de Syrie voient mieux le terrorisme… Mais ce serait naïf de croire que certaines régions sont épargnées, ce n’est qu’une illusion temporaire.

  8. Ne pas confondre terres rares et métaux rares, qui pourraient très bien être subtilisés par de l’aluminium, par exemple, très abondant. Dans ton papier tu écris « Vous savez tout aussi bien que les « terres rares » nécessaires au photovoltaïque, aux éoliennes… », ben c’est faux.
    Vous renvoyez au livre de Guillaume Pitron, “La guerre des métaux rares”, tout est dans le titre.
    Un lien, parmi tant d’autres:
    http://decrypterlenergie.org/la-rarete-de-certains-metaux-peut-elle-freiner-le-developpement-des-energies-renouvelables
    Une cellule photovoltaïque est constituée principalement de silicium, qui est l’élément le plus répandu sur notre planète après l’oxygène.
    Cordiales salutations.

    1. Francis 21,

      Vous ne répondez pas à la question morale posée par votre étonnante sous-estimation de ce que vous nommez « cas marginaux ». Concernant Pitron, que vous n’avez pas lu – ce n’est nullement un reproche -, je lis page 284, et concernant l’usage des « terres rares », ceci : voitures électriques, éoliennes, etc. Et concernant le germanium : photovoltaïque.

      Il est vrai qu’il y a terres rares et métaux rares. Mais les unes ne font-elles pas partie des autres ? Ainsi :

      « Les voitures électriques utilisent plusieurs terres rares : notamment pour la fabrication d’aimants compacts pour les moteurs électriques synchrones dit « sans balais » (néodyme, dysprosium, samarium), ou pour les composants d’accumulateurs de type NiMH (lanthane)

      le gallium, l’indium, le sélénium, le germanium dans les cellules solaires photovoltaïques,
      les terres rares (néodyme, samarium, dysprosium…) dans les aimants permanents pour les éoliennes et les moteurs automobiles hybrides-électriques,
      lithium et le cobalt dans les batteries,
      le tantale, le niobium, le rhénium dans des superalliages sur mesure pour certains marchés de niche
      De petites quantités de dysprosium permettent d’alléger de 90 % le poids des aimants contenus dans les moteurs électriques »

      Source : https://www.encyclo-ecolo.com/Terres_rares#Les_industries_vertes.2C_grosses_consommatrices_de_terres_rares

      Ou encore, et la source est en partie le BRGM : http://www.mineralinfo.fr/sites/default/files/upload/prespanoramatr160615-46diapos_epure.pdf. Le germanium est traité dans ce « panorama du marché des terres rares ».

      D’une façon plus générale, les bons auteurs font entrer les « terres rares » – ses 17 éléments – dans le cadre des métaux rares. Je vous le demande donc : qu’entendez-vous dire au juste ? N’est-il pas évident que le rôle joué par les métaux rares – dont les « terres rares » – dans le développement des énergies renouvelables pose de nombreuses questions ? Si vous pensez que non, je vous prie, développez votre point de vue.

      Fabrice Nicolino

  9. Bonjour à toutes et à tous,

    Fabrice, ton texte, dans son cheminement et sa conclusion, me fait penser à l’ouvrage « Le langage de la nuit », un petit recueil de discours et textes théoriques d’Ursula Le Guin, traduits et compilés par la maison d’édition « Aux forges de Vulcain » en 2016. Il s’agit, dans l’ensemble, de réflexions sur les littératures de l’imaginaire (science-fiction, fantasy). Je sais que le rapport avec l’écologie ne saute pas aux yeux, mais je me permets d’en copier un extrait ici et… On verra bien :

    « Imaginons un instant que le Pays des Elfes soit une réserve naturelle, un lieu vaste et magnifique que l’on puisse visiter, seul, à pied, afin d’entrer en contact avec la réalité d’une façon spéciale, intime, profonde. Que se passerait-il si l’on considérait ce lieu comme rien de plus qu’un endroit où l’on va « se changer les idées » ?
    En fait, vous savez ce qu’il se passerait. Prenez Yosemite, par exemple : tout le monde y va, non pas avec une hache et une boîte d’allumettes, mais dans un camping-car, avec une moto attachée à l’arrière et un bateau à moteur sur le toit, un réchaud à gaz, cinq chaises pliantes en aluminium et une radio. Ils viennent enfermés dans une réalité factice. Ils vont ensuite à Yellowstone, où tout est pareil, les mêmes camping-cars, les mêmes radios. Ils vont de parc en parc, mais ne vont à vrai dire nulle part, sauf quand l’un d’entre eux va jusqu’à s’imaginer que la faune n’est pas réelle et se fait bouffer par un ours tout à fait réel et pas du tout factice. »

    Allez, un autre pour la route :

    « Le mauvais réalisme est le moyen qu’a inventé notre époque pour ne pas affronter la réalité. Et d’ailleurs, le chef-d’œuvre absolu de cette littérature totalement irréaliste est, sans le moindre doute, l’indice quotidien des cours de la bourse. »

  10. cher Fabrice,

    Merci pour l’article sur le naufrage programmé de nos forêts, en souhaitant que ta feuille ne soit celle de leur automne…

    Pour cet article (pourquoi….), dans ta conclusion, c’est plus par le mot « énergie » que j’aurais terminé, nous rattachant plus à l’infini du monde, à ses renouvellements inattendus…. Celui « d’esprit » donnant, il me semble, beaucoup d’importance à ce simple événement évolutionniste sans dessein (aucun ID ), sans prédestination…Esprit, qu’Elon musk, pour nous soustraire à notre condition mortelle, souhaite pouvoir agréger à la
    machine : si tout est mathématiques, devenir une suite de 1 et de 0 est un drôle d’avenir pour l’homme…
    Mais , en définitive, depuis la révolution néolitithique, nos civilisations ne sont -elles pas qu’une suite de vaines dystopies ; scorpions de la fable nous sommes, scorpions …nous restons…

  11. Mardi 20 février 2018 :

    L’élévation du niveau des océans s’accélère, selon des données obtenues par satellite.

    La NASA a récolté pendant vingt-cinq ans des données satellites sur les océans. Il en ressort que, non seulement le niveau de la mer augmente à peu près partout sur la surface du globe, mais que ce phénomène s’intensifierait depuis quelques années.

    La fonte des glaces du Groenland est une des causes de cette accélération. Si toute la calotte glaciaire du Groenland fondait, le niveau de la mer augmenterait de 7,2 mètres.

    Au rythme actuel, le niveau global de la mer pourrait croître de 66 centimètres d’ici à 2100.

    http://www.lemonde.fr/planete/video/2018/02/20/l-elevation-du-niveau-des-oceans-s-accelere-selon-des-donnees-obtenues-par-satellite_5259854_3244.html

  12. Pas seulement architecte, meme la profession « d’ingenieur environnemental » fait partie de la guerre, comme en temoigne cet article detaille de Maxime Chaix, il y a un an:

    L’eau sale dans les « guerres propres » occidentales, 8 janvier 2017, sur Maxime chaix.info

    Que l’ecologie, c’est a dire la construction conjointe de la nature et de la culture, soit la meilleure arme contre le terrorisme, en decoule directement, mais il faudrait developer. Proteger les semences, les sols, les rivieres, les forets et tous leurs habitants, c’est defendre la culture au meme titre que proteger une vieille ferme, une langue locale, un arbre centenaire a un carrefour, une tradition artisanale comme les domes sans cintres, ou Palmyre.

  13. Je n’ai pas de page facebook, mais ca n’empeche pas facebook de faire une page sur moi en collant ensemble toutes les photos que des gens mettent sur facebook avec mon nom dessus ou a cote! Et pour supprimer la page, facebook demande de remplir un long formulaire avec… une photo pour prouver mon identite! Ces gens se croient tout permis! Il faut leur quemander! Il y a quelquechose d’hostile dans leur demarche. L’IA ne nous veut pas du bien. Ne mettez RIEN sur facebook, surtout pas les photos de gens qui n’y sont pas! Je sais que je preche ici a 90% de convaincus, mais autant vous avertir, vous avez surement deja aussi, a votre insu, une page facebook… Desole pour le hors-sujet.

    1. Petite satisfaction: Ma « vraie-fausse » page facebook a ete supprimee 🙂 J’ai d’abord cree une page a mon nom contenant un lien vers un article anti-facebook, puis j’ai poste un commentaire sur ma « fausse page » disant qu’elle n’a pas ete faite par moi et sans ma permission, et avec un lien sur ma vraie page. Le lendemain, ma fausse page n’existait plus! Comme quoi, si ma fausse page a surement ete faite par un robot, elle etait quand meme surveillee par un employe de facebook.

    1. Et après son génial et très marrant (mais aussi très sensé !) « Petit traité d’écologie sauvage », il publie bientôt (en mai) « La Cosmologie du futur ». Vivement ! Il a réussi à me faire mourir de rire pendant la si sinistre campagne des présidentielles puis législatives…

  14. Autre partition que l’on peut nommer « la contrepartie » où le pote à Fabrice excelle comme un chef, au pipeau. Oui je suis en pétard car je me demande ce que signifie tous ces beaux mots : résistance, résistants, générations futures, écologie, liberté, humanisme, égalité, fraternité…j’arrête car il me vient à l’esprit l’argument (choc) auquel je suis si souvent confronté : tu veux mon poing dans la gueule ? même qu’il paraît que c’est du franc parlé, d’Homme à homme…
    Pour le « paradoxe » qu’est la forêt, ici, il n’y reste plus d’arbres pour la survie des espèces cavernicoles. Je demande à tous ceux qui ont la « moelle » de faire tout ce qu’ils peuvent pour la construction et la pose de nichoirs. Contactez les personnes qui possèdent encore de vieux arbres.
    Jeune, une balle était stoppée à moins de trente mètres sous bois. Vieux, actuellement, cette même balle parcourra cent cinquante mètres, voir plus, avant d’être arrêtée par un arbre (et à condition que ce soit un arbre) dans le même sous bois. Bonjour la jeunesse !
    Autrement je trouve superbe la page que choisir de Riss. Le F N lui aurait-il susurré à l’oreille ? 😀

  15. Je n’oublie pas que, comme 100% des partis politiques des années du nucléaire (70 à 2000), hormis les Verts et quelques trotskystes du bout des lèvres, le PCF et la CGT ont toujours soutenu le nucléaire… quand ça pètera, ils feront partie de ceux à qui il faudra demander des comptes, éventuellement devant les tribunaux !

    Sur Bure :

    Les rassemblements de ce jour dans tout le pays à 18h :
    http://www.sortirdunucleaire.org/Rassemblements-de-soutien-suite-a-l-expulsion-a

    Un communiqué comme on les aime :
    http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article349

    Une infographie informative :
    http://www.sortirdunucleaire.org/Rassemblements-de-soutien-suite-a-l-expulsion-a

    1. à l’ancien : Petite blague pour toi.
      C’est vrai, ici à Bure, Hulot, on le voye net, c’est comme ça que les verts sont entrés dans le fruit !

  16. Petite correction technique:

    Les terres rares viennent bien majoritairement de Chine (à 85%), mais suivie de l’Australie. L’Afrique ne possède quasiment pas de terres rares. Elle possède en revanche de grandes quantités de cobalt, qui, combiné au lithium (venant d’Australie, d’Argentine et du Chili) est à la base de beaucoup de batteries comme celles des véhicules électriques, des smartphones, etc.

    Donc votre point reste valide dans l’ensemble. 😉

    Voir par exemple: https://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/commodity/rare_earths/mcs-2018-raree.pdf

  17. Fabrice,
    Vaste question que celle d’une révolution environnementale. Je l’appelle de tous mes vœux, mais elle n’aura pas lieu.

    Elle est nécessaire car aucune voie actuelle ou passée n’a porté ses fruits : les « révolutions pacifistes » durent depuis, quoi, 50 ans, et quels résultats ? Quelques lois, parfois contraignantes, quelques conventions ? Et ? Et notre monde se meure de plus en plus vite. Comment lutter pacifiquement contre des multinationales qui usent de moyens que nous autres ne pouvons utiliser (quand nous ne voulons pas les utiliser) ? Il faut être lucide (et cesser le manichéisme optimiste -béat- vs. pessimiste) : la fin approche.

    Et c’est pour cela que cette révolution n’aura pas lieu.
    1/ si tout s’arrête bientôt, pourquoi ne pas en profiter jusqu’au bout ?
    2/ tant que l’humanité ne se sera pas pris une claque, elle ne comprendra pas la portée d’analyses comme celles de Meadows (dont on fêtera bientôt le 50e anniversaire).
    3/ il est difficile d’oublier le confort, car pour beaucoup, le confort est synonyme d’opulence. L’humilité et la modestie (matérielles) ont disparu.
    4/ et comme le disent de plus en plus de penseurs, nous ne sommes pas génétiquement programmés pour ressentir le risque à venir (si tel est le cas, faudra revoir la notion d’Homo sapiens sapiens doué de raison !).
    5/ Quels sont les ingrédients d’une révolution ? Famine, misère, dictature… On a ça,
    chez nous ? Qui suivrait une révolution environnementale ?
    On soutient le combat de Paul Watson, mais combien se mouillent avec lui ?

    Bref, j’aimerai y croire, mais les événements tendent à me donner raison.
    RM

    1. RM, votre argument n’est pas valable. La famine, la misere, la dictature… n’aident jamais en tant que telles a la prise de conscience, elles la freinent. C’est pourquoi « la strategie du choc » imaginee par Gladio (armees secretes de l’OTAN) puis denoncee entre autres par Naomi Klein, pour neutraliser la prise de conscience, c’est a dire desarmer son lien a l’action ou la canaliser dans d’autres voies. Par ailleurs, on a bel et bien la misere, un debut de famine, et une dictature bien engagee, deja chez nous, non? Je rappelle que la famine ca n’a jamais ete un manque de nourriture, ca a toujours ete le detournement de la nourriture a des fins non alimentaires. Amartya Sen n’est pas un economiste revolutionnaire loin s’en faut mais il est connu pour avoir montre que les grandes famines en Inde (30 millions de morts quand meme, cf. « Late Victorian Holocausts – the famines that fed the empire » par Mike Davis) ont commence avec la colonisation britannique et ont pris fin avec elle.

      Donc, sans famine, sans misere, sans dictature, pas de revolution?
      Et avec famine, misere, dictature, pas de revolution?
      Donc, pas de revolution…

      Sauf chez l’individu isole qui a tout compris mais reste impuissant (« les evenements tendent a me donner raison »)? Ce mythe ne mene a rien.

      La revolution est a chercher autre part. Pensons a Soljenitsyne, qui au plus fort du gel sovietique, disait qu’il existe toujours un moyen, pour n’importe qui dans n’importe quelle situation, de ne pas se faire un instrument du mensonge, d’empecher que le mensonge passe par soi.

  18. Cher Fabrice, je suis l’un de vos fidèles lecteurs depuis de nombreuses années, et vos textes et articles m’ont toujours aidé dans ma (modeste) compréhension du monde et son devenir. Vous avez écrit nombre de pages admirables à plus d’un titre, et je dirais que peu de gens incarnent aussi bien à l’heure actuelle l’idée que l’on pourrait se faire d’un Humaniste, avec un grand H oui Monsieur.
    Votre présent texte, qui pourrait presque être un manifeste est d’une puissance et beauté entremêlée proprement bouleversante et je ne sais si c’est bien utile, mais en tant qu’être humain, je vous en remercie du fond du cœur. Oui je plussoie avec vous à l’idée que l’esprit est bien ce qu’il faut sauver et entretenir. Pour la beauté infinie du monde et du vivant, pour cette humanité qui reste malgré tout partout dans les recoins.
    Merci Monsieur Nicolino, j’espère un jour pouvoir vous rencontrer et vous serrer la main.
    PS : je n’avais jamais lu les racines du ciel de Romain Gary (auteur que j’affectionnais déjà particulièrement), et ce roman a des pages proprement magnifiques et assez visionnaires ; il y a notamment un personnage qui m’a fait beaucoup penser à vous, le fameux Morel défendant jusqu’au bout les éléphants – et réclamant sans cesse « cette marge humaine » à conserver pour l’avenir de l’humanité. Les grands esprits ne se rencontrent ils donc pas ?
    Amitiés,
    Nicolas

  19. Chers tous, l’écologie pour certains c’est le retour aux sources, pour d’autres c’est l’anticapitalisme radical, pour d’autres encore c’est une révolution intérieure et extérieure, et pour d’autres une simple question de bon sens. Peu importent nos différentes motivations, si nous sommes à peu près d’accord avec ce que nous faisons. Comme la religion, on n’a que les motivations qu’on peut. Rien de péjoratif. C’est inévitable. Pourquoi ne pas respecter les motivations, les croyances des uns et des autres si les actions qui en découlent ne contredisent pas les nôtres? En général, l’écologie nous pousse, nous enjoint à hisser nos motivations à la hauteur de ce que nous ressentons et faisons. C’est une école de théorie qui découle de la pratique. Elle nous invite à faire ce que Ben-Aharon nomme « l’inversion de l’inversion », à délicatement remettre sur ses pieds ce que la modernité a violemment retourné, à ajuster nos pensées et nos mots à la hauteur de la vie, à les perfectionner, à en inventer de nouveaux.

  20. Comme je l’ai déjà dit, la préservation des milieux de vie et du Vivant en général est incompatible avec l’économie. Vous avez du mal à définir l’économie. ‘est simple, c’est le capitalisme et le capitalisme, c’est l’industrie.

    En effet, il n’ y a que la production de marchandises qui permet de reproduire et accumuler le capital.

    Je suis d’accord avec vous concernant Marx qui était pleinement de son temps et qui pensait sincèrement au dépassement du capitalisme par la lutte des classes et par le développement des forces productives.

    mais il ne faut pas tout jeter car ce même Marx avait quand même des doutes concernant les dégâts du capitalisme. Il ne faut pas non plus prêter à Marx la mise en place du capitalisme monopolistique d’ Etat dans l’ Union Soviétique.

    Par contre, Marx a montré que ce qui caractérise le capitalisme et n’est absolument pas transhistorique et ontologique, ce sont les catégories du travail (abstrait pour ceux qui aurait peur de la disparition du travail), de la valeur, de la marchandise et de l’argent.

    L’ autre côté de la médaille, c’est l ‘ Etat de droit qui permet l’ extraction optimale de la plus-value.

    Donc il n’ y aura rien de changer radicalement sans sortir de la société capitaliste.

    La politique, c’est l’économie. C’est l’économie qui donne des marges de manoeuvre à la politique. Bien entendu, la droite et la gauche n’ emploieront pas les mêmes moyens pour parvenir à cette fin qui n’a qu’un objectif comme je l’ai déjà dit, l’extraction de la plus-value.

    Aujourd’hui, cette extraction se fait de plus en plus difficilement via la production de marchandises, d’ où la dérégulation (permettant aux capitaux de « voyager dans le monde entier sans contrainte) et la mondialisation (permettant de nouveaux débouchés, s’il y a solvabilité et permettant de produire au moindre coût pour recouvrer le taux de profit).

    Donc, la question essentielle est de savoir si un jour nous serons capables de sortir du système capitaliste. Sans cela, tous les discours écologiques ne serviront à rien ou alors ne permettront que de créer quelques niches hors système.

  21. Cyril,
    Je partage entièrement votre analyse. En effet, si nous voulons nous en sortir, la solution sera collective ou ne sera pas. On peut effectivement essayer de vivre sans (trop) dépendre du système dans lequel nous évoluons, mais, hormis une satisfaction personnelle, ce n’est guère porteur d’avenir.

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