40 ans mais plus toutes ses dents (suite)

C’est donc une suite, d’un article publié ici il y a une huitaine. Un grand merci à tous ceux qui ont aidé à le diffuser. D’après les échos que j’en reçois (un salut particulier à Nicolas Van Ingen), il ne laisse pas indifférent. Et même les coups de griffe (eh, Bernadette !) m’intéressent et me font réfléchir, ce qui reste un bonheur complet.

Avant de vous dire quelques mots sur le fond, laissez-moi noter ce point évident : la critique en ennuie plus d’un(e). Je suis membre de Bretagne Vivante, elle-même association de France Nature Environnement (FNE), depuis des lustres. Il faudrait que je cherche. Des lustres. Ma mise en cause de FNE et d’autres groupes vient donc de l’intérieur, et demeure bienveillante. Je réaffirme dans mon texte que je fais partie de la famille. Je nous invite tous à un sursaut.

Malgré cela, aux yeux de certains, mon propos déraille. Parce qu’il ne faudrait pas cracher dans la soupe, parce que les valeureux qui ont monté des associations il y a près de quarante ans mériteraient surtout des compliments et des encouragements, etc.

Mais je m’en fous, moi, des mérites accumulés et des médailles accrochées au revers de la veste. Je reconnais tout ce qu’on voudra, sans l’ombre d’un problème, mais au-delà des bravos préenregistrés, je m’en fous radicalement. Je sais qu’un mouvement important a été créé voici quarante ans, mais je vois qu’il a échoué. Tout va infiniment plus mal, et pas un des anciens pionniers ne se lève pour dire qu’il faut changer, inventer, imaginer une suite moins calamiteuse.

Tous font semblant de croire qu’en continuant et en accumulant des forces – lesquelles déclinent -, on y arrivera. Mais c’est une foutaise, et je reste poli. Le mouvement est resté français, demeure incapable de relier les fils écosystémiques qui commandent tout, et n’a pas su forger un discours général sur l’époque que nous connaissons. Il est donc, et fatalement, dans une impasse historique.

À en croire les vertueux qui ne supportent pas les remises en cause, il vaudrait sans doute mieux se taire. La planète perd un à un ses équilibres les plus essentiels, mais il faudrait laisser à l’écart du chaos les braves sentinelles de FNE, Greenpeace, WWF et tous autres. On admettrait d’un côté, sur le papier, l’idée d’un changement complet du mode d’organisation des sociétés humaines, mais il faudrait, de l’autre, laisser en paix ceux qui la représentent officiellement. Je le dis sans méchanceté, c’est ridicule. Parce que les associations ont pris la juste responsabilité d’alerter, elles ont le devoir d’assumer ce rôle jusque dans ses ultimes conséquences. Encore n’ont-elles rien vu. Ce qui vient secouera leurs os d’une manière autrement violente.

Pour ne pas rester sur ces mots pénibles, je me permets une analogie. Juste une analogie, qu’on ne s’y trompe pas. Mais elle permet de voir combien une société est plastique, comme elle peut modifier ses priorités en quelques courtes années. Vous le savez, la France a subi en mai 1940 une défaite humiliante devant les blindés du général allemand Guderian.

À cette époque, « un général de brigade à titre temporaire », Charles de Gaulle, se lève. Seul. L’homme a cinquante ans, il est catholique fervent, de droite bien entendu, et a même sans doute été un monarchiste de coeur avant de se rallier à la République. Il va néanmoins se révolter d’une façon qui force l’admiration. Contre une vie d’obéissance. Contre toutes les traditions familiales et professionnelles. Contre l’État. Contre Pétain, qu’il avait tant admiré. La suite est connue : condamné à mort par contumace par le régime naissant de Vichy, ayant perdu tous ses biens – confisqués -, il lance depuis Londres certain appel du 18 juin (1940), d’une confondante puissance.

De Gaulle n’appartient pas à ma famille intime, on se doute, mais son destin montre ce que des circonstances peuvent provoquer dans une tête d’homme. À l’échelle de la France, il faut se souvenir de la noirceur extrême des années 1940-1944, dans ce pays gouverné par une ganache aux ordres nazis. Ce pays qui est le nôtre semblait alors perdu à lui-même, pour des décennies, des siècles peut-être.

Et puis sont apparus des refusants, autrement appelés résistants. De jeunes juifs et « métèques » de la Main d’oeuvre immigrée (M.O.I), comme Manouchian, Fontanot, Alfonso, Rayman, Boczov. Des cheminots qui ne supportaient plus la botte. Des paysans d’Auvergne et d’ailleurs. Des jeunes et de vrais vieux. Des femmes, dont certaines qui allaitaient encore. Tout un peuple, à la vérité.

Ou plutôt, un échantillon du peuple, dans lequel les pauvres, les étrangers et les ouvriers étaient les plus nombreux, de très loin. Mais un échantillon, car il est vain de fantasmer sur l’héroïsme de la majorité. Seulement, la minorité des refusants a fini par gagner la partie et a même entrepris de changer ce pays en profondeur. Dans une certaine mesure, faible il est vrai, ils y sont parvenus : le programme du Conseil national de la résistance (mars 1944) semble aujourd’hui un pamphlet antilibéral. Nous lui devons par exemple la Sécurité sociale. Entre autres.

Où veux-je en venir ? À ceci : la France de 1944, par-delà les terribles illusions de l’époque, n’a rien à voir avec celle, couchée, de 1940. En quatre années, une nouvelle génération a surgi des ruines du fascisme. Et disons que ce ne fut pas la pire de notre histoire. Je crois qu’il faut s’en souvenir dans les moments de doute et de confusion. Ceux qui prenaient tous les risques, fin 1940, en jetant de vilains tracts ronéotés sur les quais du métro parisien, ne se doutaient pas qu’ils étaient le ferment de l’avenir commun. Pourtant.

Voilà. J’aimerais croire qu’on pourra se passer de secousses majeures, car je ne souhaite pas le malheur public. Mais je sens, hélas, que nous y allons droit. Ce qui rend décisif la création d’un réseau stable, servant de repère dans la nuit, à tous ceux qui n’y voient pas clair. Mutatis mutandis – « ce qui devait être changé ayant été changé » -, le mouvement écologiste que j’appelle de mes voeux doit commencer par s’opposer. En disant non. En refusant désormais toute destruction supplémentaire. La contre-attaque viendra plus tard. À mes yeux, cette dernière ne peut être qu’une mobilisation géante pour la restauration générale de la vie sur terre (ici).

23 réflexions sur « 40 ans mais plus toutes ses dents (suite) »

  1. Nous avons échoué, c’est évident.
    Quelle stratégie adopter?

    Juste une petite analyse de la crise alimentaire.

    D’où provient la flambée des céréales ?
    Des biocarburants pour une petite partie seulement.

    C’est l’explosion de l’élevage industriel chez nous mais qui explose depuis dix ans dans les pays émergeants dont la Chine.
    La chine est passée de 50 millions de porcs à 500 millions de porcs, ils ne mangent pas des cailloux, il faut imaginer la consommation d’eau qui va avec.
    Les chinois mangent davantage de viande.
    Pour une petite partie seulement, l’essentiel est réexporté.
    Le poulet bicyclette en Afrique est chinois.
    On parle qu’il faut doubler la production mondial.
    Non il faut diminuer de façon drastique l’élevage industriel.
    Il ne faut pas dissocié la faim dans les pays pauvres, de la pollution chez nous, et les risques sanitaires émergents.
    Quant des populations ont faim dans le même temps les céréales qui leur manquent nourrissent trop de cochons chez nous, provoquent de la pollution, et risques majeurs sanitaires et environnementaux chez nous.
    Tout est lié.
    Car bien sur le prix de la vie n’étant pas le même partout le sanitaire la pollution, la déforestation ne sont pas pris en compte ou l’on a faim.
    En lançant le boycot de la viande industrielle chez nous déjà, ce sera autant de surfaces en moins pour les culture vivrières, des pollution en moins, des marchés en moins pour les labos.
    Dans les viandes industrielles il faut y inclures l’aquaculture.
    Je ne suis pas croyant mais on pourrait lancer de ne pas consommer de viande un deux ou trois fois par semaine.
    Il faut déstabiliser les marchés.
    Est’il normal de subventionner des cultures à destination de l’élevage industriel.

    Il faut se dire que chaque fois que l’on mange de la viande hors sol on affame ,on déforeste et on pollue, sans comtpter les risques sanitaires.

  2. Pour Canlou,

    Désolé, mais je ne suis pas d’accord avec toi. Bien qu’il soit désormais impossible de démêler l’écheveau de la crise alimentaire, je crois très osé d’affirmer que les biocarburants n’y joueraient qu’un petit rôle. Je pense au contraire qu’ils ont joué un rôle décisif dans le déclenchement de la crise, comme le disent d’ailleurs un nombre impressionnant de rapports internationaux. Pour ne prendre que l’exemple du maïs américain, près de 80 millions de tonnes de ce dernier sont désormais soustraits au marché alimentaire, et servent à la fabrication d’un biocarburant. Il était fatal qu’une telle révolution, advenue en moins de cinq ans, bouleverse ce marché tendu à l’extrême qu’est l’alimentation des hommes.

    Mais bien sûr, je partage ce que tu dis sur l’élevage industriel. Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  3. « ici Londres »…oui, oui, d’ici, dans mon coin de Cévennes je reçois bien mais…ce qui me désespère c’est toujours cette impression qu’il faut être vraiment dans la merde noire pour réagir et comme disait Becket, je crois,  » quand on est dans la merde jusqu’au coup, il ne reste plus qu’à chanter, cà me fait un peu peur, cette manie d’attendre dans les catastrophes, les hommes providentiels… »un réseau stable », je le souhaite vraiment.Bon comment on fait…?

  4. Analogie connue mais parlante.
    Une grenouille nage tranquillement dans une marmite. On allume le feu sous cette marmite. L’eau chauffe doucement. Bientôt, elle est tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue de nager. La température commence à grimper, l’eau est chaude. C’est plus que ce qu’apprécie la grenouille ; ça la fatigue un peu, mais elle ne s’affole pas pour autant. Maintenant, l’eau est vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle est affaiblie ; alors elle supporte et ne fait rien. La température de l’eau augmente, jusqu’au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir, sans jamais avoir essayer de se tirer de ce pétrin. Plongée dans une eau à 50°, elle aurait simplement donné un coup de patte salutaire qui l’aurait extrait de la marmite.

    Nous, en plus, on nous serine que tout ne va pas si mal et qu’on travaille à notre bien.
    Alors première chose, prendre et faire conscience que l’eau bout, et que le feu a été allumé et est entretenu par ceux qui nous endorment. Être des « refusants » (j’aime bien l’expression, Fabrice)…

  5. Je crois que ce qui nous attend paraît tellement gros que les gens sont en état de sidération et ne veulent tout simplement pas croire à l’imminence des ennuis… alors même qu’ils sont déjà là !
    Le problème du pétrole on y est, et bien !
    Comment en vouloir à des pollueurs (camionneurs, pêcheurs) qui simplement veulent vivre… leur proposer là, tout de suite, des solutions durables dans l’urgence où nous sommes est simplement du foutage de gueule. Ils ne vont pas se remettre à la marine à voile ni à la charrue à boeufs dans les jours qui suivent…
    C’est vrai qu’en 40, la situation était totalement désespérée. De Gaulle était un visionnaire, mais René Dumont aussi. Il est malheureusement disparu trop tôt pour qu’on l’écoute vraiment…
    Que faire ? J’ai l’impression de faire acte de civisme quand je prend mon p’tit vélo, mais la grande majorité des gens a l’air de s’en foutre totalement, vu le comportement agressif des automobilistes.
    Que faire pour que les gens fassent clairement le lien entre leur mode de vie et les problèmes de la planète ? J’ai peur que ça, ça soit loin d’être gagné…

  6. Oui, en « haut lieu », c’est plutôt désespérant, quand on voit, par exemple, celui qui dit ça aujourd’hui : « Nous devons procéder à une révolution de nos modes de pensée et d’action, une révolution de nos modes de vie. Nous devons le faire maintenant. Demain il sera trop tard », Chirac !!! Alors, prenons nos p’tits vélos, en effet, même si la grenouille risque d’avoir chaud très vite…

  7. il n’y a pas si longtemps, j’ai revu « le mur de l’atlantique » avec mes boutchous . j’aime particulierement le groupe de « résistants » qui squattent le bar ….désabusée je suis , mais ça ne m’empêche pas de me battre . le problème, c’est que, comme en effet, nous sommes des batraciens dans l’eau tiède, les batailles « politiciennes » font rage, perte de temps considérable .
    lorsque j’ai passé le film « we feed the world », des spectateurs ont simplement remarqué qu’il y avait dans la salle certains de leurs opposants politiques . rien sur les travailleurs clandestins nus pieds d’Alméria, rien sur les paysans d’Amérique du sud mourrant de faim et de contamination aux pesticides perdus dans des déserts de champs de soja, rien sur la privatisation de l’eau à l’échelle mondiale suggérée par le porte parole bronzé aux UV de Nestlé .
    la lutte actuelle que je mène , c’est : 1-comment les sortir de cette inconscience ? de cette vitrine médiatique orchestrée par notre monde marchand ? 2- comment leur donner envie d’être solidaire ? il y a urgence .
    les gens ont faim parce que le vivant est coté en bourse . les biocarburants ont permis d’exacerber d’un coup le phénomène .
    Lorque j’ai lu les évangiles, un point a retenu mon intention (je sais, j’aurai pu citer des textes amérindiens ou indiens, ça fait plus chic, mais attendez, c’est interessant): seules trois catégories d’individus sont vertement villipandées par jésus censé être tout amour,ect : les pharisiens (notables de l’époque), les prêtres du grand temple (autorité religieuse) qui se font copieusement insultés (scépulcres blanchis…), et les marchands qui reçoivent carrément des coups de fouet .
    Sorti de leurs contextes religieux, je trouve ces passages à méditer .
    que mérite un actionnaire, un courtier qui n’hésite pas à se rendre responsable de l’augmentation fulgurante du prix du blé ?

  8. Bien sur que les nécrocarburants ont leur part dans le déclenchement de la crise.
    Mais en quantité, en risques sanitaires et environnementaux c’est l’élevage hors sol le principal responsable du déséquilibre.
    Ces élevages consomment en plus énormément d’eau et la pollue.
    Je pense que là les associations ou journalistes ont bien travaillé pour mettre en évidence les dangers des biocarburants.
    Sur l’élevage tout reste à faire.
    L’élevage met en péril les populations qui survivaient grace aux petits élevages qui eux même fournissaient l’ engraissement de la terre des jardins.
    Ces petits élevages deviennent potentiellement dangereux pour les élevages industriels.
    On parle de bunkers sanitaires, de filière assainie.
    Il est facile pour la FAO de reporter la responsabilté sur les agrocarburants cela permet de ne rien changer autrement.
    Dans la prochaine PAC Il faudrait par exemple supprimer les aides aux surfaces cultivées pour l’élevage hors sol et pour les biocarburants.

  9. @ canlou, tu as entierement raison, les élevages industriels sont une monstruosité à tous les étages, à commencer par la pollution, l’appauvrissement de l’hémisphère sud, la maltraitance animale, le gaspillage inoui que cela représente, ect

  10. Prêche sur la guerre de la grande pêche industrielle à la pêche écologique. Trois gaules sont autorisées mais aussi un pêcheur plus une canne Anglaise plus un cheval…Troie pour biodiversifier.

  11. Toujours à propos de de Gaulle, n’oubions pas les 20 ou 30 millions de morts soviétiques, les quelques milliers de soldats étatsuniens tués et l’Angleterre où de Gaulle s’est réfugié…. Ca a aidé un peu. en fait, il n’était pas tout à fait seul…

    Sinon, je partage le constat d’échec, c’est le mien aussi.

    Après réflexions, ce qui me gêne quand même, c’est finalement de taper sur ceux qui ont essayé de faire quelque chose, de résister, alors que par côté l’immensité des autres citoyens refusait d’ouvrir les yeux.

    Je connais des gens brisés par cet échec.

    Comme disait toujours mon copain Gérard, « Je suis écologiste pour éviter qu’un jour les chars ne soient dans les rues pour maintenir un semblant d’ordre dans le chaos provoqué par la crise écologique ». Et il rajoutait « Ce n’est qu’à ce moment là, quand il sera trop tard, qu’on demandera aux écologistes de prendre le pouvoir pour résoudre les problèmes… »

    Qu’est-ce qui circule le plus en ce moment dans les mails ? Nos réflexions sur la nécessité de repenser, remodeler nos sociétés ? Non ! C’est un appel à la grève générale pour protester contre le pétrole cher et obliger le gouvernement à baisser les taxes…

    Je crois qu’au-delà de l’échec des écolos que je ne nie pas, c’est l’échec de toute notre société…

    MH

  12. D’accord avec vous, Mathieu. Tout le monde a sa part là-dedans mais, bon, certains plus que d’autres – regardez le rejet de toute contrainte de lutte contre le réchauffement voté récemment par le Sénat américain !

  13. @ Stan , pêché de peau de vache : »- la pêche aux pcb ? »
    J’ai trouvé plein de pensées sauvages, un petit renouveau régional .
    Bien à toi

  14. A Mathieu Hangue. J’apprécie cette lucidité sur la réalité et ce futur très proche.Vraiment quelqu’un de bien…..

  15. @ mathieu hangue, commentaire très pertinent, je suis d’accord hormis le fait que l’on pouurait confier le pouvoir aux écologistes, même trop tard . je ne suis pas une optimiste .

  16. Ben moi je trouve que oui il y a une part d’echec mais il y a aussi une part de reussite (oui c’est un peu facile comme commentaire j’en conviens !).
    Je pense que s’il n’y avait pas eu toutes ces associations, tout ce mouvement ecologiste aujourd’hui on ne parlerait meme pas de tous ces sujets (ogm, foret, ocean, …).
    Que les assos n’aient pas la radicalite qu’on attend je suis d’accord. Mais elles ont a mon avis leur utilite.
    Bref je ne suis pas tres douee pour l’analyse et encore moins pour la litterature. Personnellement j’ai envie de continuer au sein du mouvement ecologiste pour qu’il ne reste pas aux mains de personnes en recherche de pouvoir ou de notoriete, tout en militant a ma facon localement, la ou j’ai une certaine maitrise.
    Pour ca je m’inspire de ce que j’ai appris au cours de ma formation : le developpement social local. C’est une demarche interessante, dans le sens ou elle permet aux personnes concernees (les habitants) de s’approprier leur destin et d’etre actrices du changement.
    Mais ce ne sont que des paroles et c’est pour ca que pour moi l’essentiel est d’agir. Bien sur je n’entends pas agir sans reflexion mais parfois je trouve que toutes les reunions et tous les echanges finissent par paralyser les militants, voire les lasser.
    Bref pour moi l’essentiel est de garder espoir et de croire que nous y arriverons. Ok c’est un peu une croyance mystique mais peu importe. En tous cas moi c’est ce qui me pousse a continuer malgre les coups bas et la mediocrite de certains. Parce qu’a cote de ca il y a plein de militants qui agissent avec leur coeur et leurs trippes et qu’on partage plus que des idees, on partage une sensibilite, et aussi probablement la certitude, l’espoir que ca peut et que ca va changer.

  17. Marina pieds dans le plat. Je me permets cette fantaisie ( par opposition )car j’aime la sincérité. Le problème est que beaucoup ( pour ne pas dire énormément )d’écologistes ( ou se considérants comme tels )recherchent surtout cela: la notoriété..voire d’être un ….médaillier! si…si…je t’assure!. Restes avec ceux qui ont cette sensibilité dont tu parles, car ils ont la  » moelle  » comme disait mon ami Bruno.Pour la littérature , je reviens à l’instant de l’endroit où Maurice Genevoix a laissé son fond de pantalon dans les épines noires….ce qui lui a sauvé la vie.Puisse t’on faire pareil pour cette planète!.

  18. Parlons donc de résistance, et de ce que ça veut dire dans l’optique évoquée (l’appel du 18 juin): des gens qui bravent les interdits, qui s’opposent physiquement à ce qu’ils considèrent comme des envahisseurs, des ennemis… De nos jours (et par chez nous) je ne vois guère que le genre « faucheurs volontaires » qui corresponde à cette démarche. Et le pouvoir l’a bien compris en instituant un « délit de fauchage » lourdement sanctionné. Sinon de quoi parles-tu Fabrice? Les coups de gueules, les « j’accuse » sont nécessaires et stimulants; ils n’ont cependant pas manqués, même à l’assemblée lors du débat sur la loi sur les ogm. Mais si la résistance n’avait été que des paroles… Un « réseau stable »? Mais un réseau de quoi???

  19. Alors pourquoi?
    Une telle conscience planétaire et pourtant l’échec. Fabrice, on en déjà parlé genre des centaines de fois, moi optimiste, j’évoquais la possibilité d’une évolution de la moralité, indéniable a l’observation des faits, de l’histoire et toi, me faisant qd même observer «a quoi bon toute cette conscience?, vu le gouffre hallucinant entre le savoir, les moyens disponibles pour agir et de l’autre cote, le manque total de résultats, l’impuissance totale ». Bon, c’était peut être pas ta phrase exacte… Mais sans vouloir tout intellectualiser, ca me titille alors quand même les neurones, du coup, d’essayer de comprendre cette disparité incroyable, et pourquoi la sauce ne prend pas. Comme beaucoup ici, je pense, je voudrais essayer de dénouer les mécanismes de l’échec que tu évoques ici a chaque blog, et par extension, finalement, le pourquoi du comment du cours actuel de la vie sur terre, puisqu’a priori on en fait tjrs partie. Alors, sur la possibilité de oui, ou non, changer le monde, quand à nos comportements, à notre nature de primate tendance babouin chimpanzé habille de parole, sur le complexe « consommation -surpopulation », désolé, c’est encore des liens web en anglais, mais une collègue autrichienne m’envoi ce lien, et je pense que parmi les 5000 trucs qu’on doit déjà tous lire, absolument , et partager, lisez donc, surtout le deuxième « comment » qui sonne comme un bol frais de lucidité.
    http://www.worldwatch.org/node/5771
    Pour arroser ca, un vieux bijou que je ressors régulièrement de derrière les fagots, sur la neurobiologie du dénie, et qui faisait disjoncter ET mes étudiants à nouille orque, et ma famille d’ascendance puritaine, républicaine, o combien confortablement installée dans le Vermont. Ah, réflexif, quand tu nous tiens… tu nous empêcherais donc d’agir ?? Ma foi.
    http://www.energybulletin.net/3948.html
    Frères et sœurs sapiens au cortex esclave, je vous souhaite quand même une bonne journée
    Le washing raccoon

  20. Retour au 1° acte :
    La faillite.

    C’est le 1° constat de Fabrice dans le 1° article.
    Pour moi la faillite n’est pas seulement celle du mouvement écolo. C’est celle de notre société entière : faillite de l’individualisme, faillite de la confiance aveugle dans la technologie et l’économie, faillite de la confiance en l’Homme, faillite spitituelle aussi, donc et surtout !

    Car en rejetant Dieu, nous avons aussi rejeté un enseignement essentiel à propos de l’Amour de la création, du prochain, à propos de l’humilité et de la générosité, à propos de la (malheureuse) réalité du mal qui est au sein de chaque homme et femme.

    Alors aujourd’hui quel mouvement écolo pourrait bien redonner du sens à la vie de dizaines de millions de français (et qqs milliards d’hommes) qui n’ont plus pour religion que le plaisir personnel ?

    Je ne ferai pas de procès au mouvement écologiste français, car certainement il vaut mieux qu’il ait été plutôt que pas. Ce soubresaut est en effet révélateur et pertinent, mais pour l’instant je n’y vois aucune proposition.

    Donc je voudrai vous en faire une : avant de vous engager (ou de ne pas vous engager) réfléchissez bien au sens et à la portée de votre action.

    Et si vous êtes croyants, priez !

  21. Et revoila le bon dieu! Comme si l’humanisme et les droits de l’homme avaient besoin d’une religion pour exister! Un peu de recul historique ne ferait pas de mal dans le débat: ce sont toujours les mouvements de masse qui ont établi les réorganisations politiques radicales. On appelle ça une révolution. Mais les masses ne bougent que lorsqu’elles y sont contraintes, généralement par la misère… En attendant (parce qu’on y va, vers la misère) ce qui oblige à instituer des lois allant à l’encontre des intérêts du pouvoir, ce sont les pressions matérielles, comme le font par exemple les faucheurs volontaires: ce n’est pas pour rien que la loi sur les ogm institue un « délit de fauchage »; c’est justement parce que c’est le genre d’action qui dérange vraiment… A mon avis plus que la prière…

  22. @ François, c’est courageux de parler de vos convictions si peu à la mode , et je suis sincère . Votre point de vue est un peu catastrophique, (car les gens ont globalement goût à la vie je pense, maintenant, est-ce qu’ils trouvent leur compte dans la vie qu’on leur propose…mais les énergies et envies sont là),mais je suis toujours contente de renconter sur ce blog des gens profonds , altruistes et animés d’une certaine franchise .

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