Sur le grand appel (pathétique) de Politis

Certains d’entre vous, compte tenu de son sujet, ne liront pas ce texte. Je n’y peux pas grand chose, et j’ajouterai pour aggraver mon cas que ces lignes ne sont peut-être pas très intéressantes. Ce n’est pas de la coquetterie de seconde zone, juste une interrogation sincère. Disons qu’il m’était sans doute nécessaire d’écrire ces mots pour mesurer à quel point je me suis éloigné de la gauche estampillée telle, quelle qu’elle soit. Ce n’est jamais que la confirmation d’un processus entamé il y a plus de vingt ans, et qui est désormais achevé. Mille excuses à ceux qui n’ont plus envie d’entendre parler de cela. Mille.

C’est (presque) insignifiant, mais tout de même. L’appel dont je vais vous parler montre où est demeurée – le mot juste – la plus grande part de ce qu’il est convenu d’appeler la « gauche de la gauche ». J’ai eu l’occasion de le dire, et je le répète : je ne suis pas de gauche. Mais c’est de cet univers mental et historique que je viens, et je ne saurais l’oublier. Jamais.

Le hasard a mis sous mon nez un Appel du journal Politis, signé par quelques milliers de personnes déjà, et qui s’intitule : l’Appel à gauche (ici). Il se trouve que j’ai travaillé longtemps pour ce journal, que j’ai contribué à fonder en 1988. Je l’ai quitté deux ans plus tard, mais à partir de 1994, j’y ai assuré chaque semaine une page sur l’écologie, contenant une chronique. Comme pigiste, extérieur à la rédaction, donc. Dès cette époque, qui s’enfuit au loin, j’étais en désaccord complet avec la ligne de Politis.

Car cette ligne, qui n’a pas changé, consistait à rassembler autour de vieilles idées de gauche un pôle capable de peser sur les décisions prises au sommet par le parti socialiste, avec un zeste d’écologie, mais d’écologie politique, longtemps incarnée par les seuls Verts. Je dis un zeste, car jamais l’écologie véritable n’aura fait bouger les lignes internes de Politis. J’en porte une part de responsabilité, cela va de soi. On m’y tolérait, plus ou moins selon les années, mais sans jamais se rapprocher de mon point de vue. Lequel était autre, en effet, qui ne pouvait en aucun cas se mélanger à l’ancien.

Au-delà de tout ce qui a pu m’opposer à eux sur un plan personnel, Bernard Langlois et Denis Sieffert incarnent très bien ce que je rejette au plus profond de moi. Langlois, l’âme du Politis des premières années, et Sieffert celle des suivantes, ne sont pas les mêmes personnes, cela se saurait. Le premier a visiblement compris de l’intérieur certaines réalités nouvelles. Il sent le neuf. Mais cela ne l’empêche pas de rêver de la même gauche qu’il y a quarante ans. Un PSU qui réussirait son coup. Je n’ai pas la force de me moquer.

Le second a été formé dans le cadre classique de la politique la plus classique. Intelligent, il a compris en partie les enjeux intellectuels de la crise écologique. Mais comme la nature lui est totalement indifférent, cela ne le conduira pas, jamais, à rompre avec le cadre d’une gauche social-démocrate teintée de vert.

Sous sa conduite, Politis sera devenu le flambeau d’un courant permanent en France depuis la division de la gauche officielle en 1920. Je veux parler des oppositions dites de « gauche » au PCF et à la social-démocratie. Qu’elles se soient appelées « Cercle communiste démocratique » – 1930 -, « Gauche révolutionnaire » – 1935 -, PSOP – 1938 -, puis après-guerre, Rassemblement démocratique révolutionnaire, PSA, PSU, Union dans les luttes – 1980 – et tant d’autres, ces tendances n’ont jamais rien donné ni ne donneront jamais rien.

Nul n’est obligé de me croire. D’ailleurs, je n’ai pas de preuve, ni le temps ici d’exposer en détail mes arguments. Une chose est sûre et certaine : Politis est une vieille affaire. J’en suis parti en 2 003, au moment de la mobilisation contre la réforme des retraites, dans un clash retentissant. Je crois que je le raconterai en détail un autre jour, cela peut intéresser. Disons d’un mot que je ne pouvais défendre ce mouvement-là, et que je n’ai évidemment pas changé d’idée. Langlois et Sieffert non plus, d’ailleurs, de leur propre point de vue.

Venons-en à cet « Appel à gauche » tout récent. C’est un texte de compromis, bien entendu, et sans cela, il n’aurait pas été repris par tous ces gens-là. Parmi les signataires, des décroissants – Paul Ariès -, des lambertistes – le député Marc Dolez -, des staliniens, dont nombre prétendent ne jamais l’avoir été – Asensi, Gayssot, Braouezec, etc -, des Verts – Contassot, Bavay -, des socialistes en nombre, sans compter d’innombrables ratons-laveurs parmi lesquels des journalistes, des intellectuels divers et variés. En bref, du beau monde.

Suis-je impressionné ? Non, je dois dire. Amusé serait plus près de la réalité. Car, voir plus haut, ce type de pétition a déjà été diffusé des dizaines de fois en France depuis un siècle. Mais amusé, oui, je crois que je peux le dire. Par exemple, mais je dois faire vite, le nom d’un Gayssot me comble. Cet inusable apparatchik, qui faillit succéder à Georges Marchais à la tête d’un parti à l’histoire ignoble, copine d’une manière admirable avec le potentat de Montpellier et néanmoins socialiste Georges Frêche. Je vous fais grâce d’innombrables détails, mais j’insiste sur le mot ignoble pour parler de l’activité stalinienne, en France et partout ailleurs. J’accepte en retour lazzi et quolibets de tous ceux qui ne seraient pas d’accord sur le qualificatif. C’est le mien.

Bref. Que dit l’appel ? Plutôt, que ne dit-il pas ? À part une minuscule allusion à la crise écologique, désormais obligatoire dans tout texte, il ne dit rien du réel. Je veux parler du vrai réel, celui qui commandera fatalement notre avenir commun. Ainsi de l’apparition de limites physiques indépassables, même pour de vaillants marxistes. Ainsi de l’affaissement des principaux écosystèmes naturels, dont ils se moquent absolument, mais qui déterminent néanmoins tout projet humain.

Rédigé dans une langue indigente, cet appel propose de refaire ce qui a déjà tant échoué. Et il échouera donc au rivage de la mer morte des illusions tenaces. Je sais bien que ces mots ne peuvent que choquer ceux qui les tiennent pour vérité. Je n’écris pas pour les choquer, ce serait dérisoire. J’écris seulement pour dire ce que je pense. Cet appel est pathétique, et je ne m’en réjouis pas.

39 réflexions sur « Sur le grand appel (pathétique) de Politis »

  1. Merçi. Elle est bien là, la faille. Trop longtemps qu’on ne peut plus faire de politique avec des intellectuels hors-sol. Comment peut-on prétendre encore la dissocier des Sciences Naturelles ?

  2. comme toutes celles qui la précède, c’est encore une page indispensable pour moi, ne pas se sentir seul et pouvoir lire très clairement ce que je ressens confusément, ce qui m’éloigne de cette gauche, de cette idée de gauche dont je me sens issu également. j’entendais l’économiste de service invité sur inter ce matin, j’apprécie pas d’ordinaire, mais ce matin il avait raison en soulignant que rien d’autre que se payer le mur ne ferait réagir…enfin, les survivants.

  3. Fabrice, juste une question de l’ordre de la facétie: qu’est ce qu’ils t’ont fait les ratons laveurs pour que tu les associes a de pauvres êtres humains déconnectés, déracinés, « hors sol »? David, le washing raccoon réincarné. Om.
    PS : rien a voir, ou peut-être tout, justement, le documentaire de Herzog, the White Diamond (tout sur la faible nature humaine sur fond de jungle primordiale), que j’ai donc revu hier, et que je conseille plus que vivement, a tous, en le criant tout fort sur les toits virtuels de notre pathétique cyber-urbanité : http://www.imdb.com/title/tt0435776/. Ce film, je voudrais l’imposer par la force, mais bon…

  4. David,

    J’aurais dû faire attention ! Si j’ai parlé de ratons laveurs, c’est en pensant à L’Inventaire, de Prévert. Je te le recopie ci-dessous. Et des bises à vous trois :

    Inventaire

    Une pierre
    deux maisons
    trois ruines
    quatre fossoyeurs
    un jardin
    des fleurs

    un raton laveur

    une douzaine d’huîtres un citron un pain
    un rayon de soleil
    une lame de fond
    six musiciens
    une porte avec son paillasson
    un monsieur décoré de la légion d’honneur

    un autre raton laveur

    un sculpteur qui sculpte des Napoléon
    la fleur qu’on appelle souci
    deux amoureux sur un grand lit
    un receveur des contributions une chaise trois dindons
    un ecclésiastique un furoncle
    une guêpe
    un rein flottant
    une écurie de courses
    un fils indigne deux frères dominicains trois sauterelles un strapontin
    deux filles de joie un oncle Cyprien
    une Mater dolorosa trois papas gâteau deux chèvres de Monsieur Seguin
    un talon Louis XV
    un fauteuil Louis XVI
    un buffet Henri II deux buffets Henri III trois buffets Henri IV
    un tiroir dépareillé
    une pelote de ficelle deux épingles de sûreté un monsieur âgé
    une Victoire de Samothrace un comptable deux aides-comptables un homme du monde deux chirurgiens trois végétariens
    un cannibale
    une expédition coloniale un cheval entier une demi-pinte de bon sang une mouche tsé-tsé
    un homard à l’américaine un jardin à la française
    deux pommes à l’anglaise
    un face-à-main un valet de pied un orphelin un poumon d’acier
    un jour de gloire
    une semaine de bonté
    un mois de Marie
    une année terrible
    une minute de silence
    une seconde d’inattention
    et…

    cinq ou six ratons laveurs

    un petit garçon qui entre à l’école en pleurant
    un petit garçon qui sort de l’école en riant
    une fourmi
    deux pierres à briquet
    dix-sept éléphants un juge d’instruction en vacances assis sur un pliant
    un paysage avec beaucoup d’herbe verte dedans
    une vache
    un taureau
    deux belles amours trois grandes orgues un veau marengo
    un soleil d’Austerlitz
    un siphon d’eau de Seltz
    un vin blanc citron
    un Petit Poucet un grand pardon un calvaire de pierre une échelle de corde
    deux sœurs latines trois dimensions douze apôtres mille et une nuits trente-deux positions six parties du monde cinq points cardinaux dix ans de bons et loyaux services sept péchés capitaux deux doigts de la main dix gouttes avant chaque repas trente jours de prison dont quinze de cellule cinq minutes d’entracte.

    et…

    plusieurs ratons laveurs.

    Fabrice Nicolino

  5. on aurait pu chanter également « l’enterrement d’une feuille morte, deux escargots s’en vont… » car bien à cela que cet appel me fait penser , et deux escargots surtout, hein ! Pas de jaloux : un à droite et l’autre à gauche ! C’est terrible cette manie bien française des des carcans . la politisation a bel et bien tuée l’écologie française, et la décroissance risque la même destinée . Nous sommes en pleine pataphysique , quoi !
    allez , vidons les placards et osons du neuf ! ces idées sont vieilles et dépassées, et ont prouvé très largement leurs limites , n’agravons pas le poids de nos âneries . Pas une minute à perdre !

  6. première réforme que je propose : on simplifie (ce qui n’est pas une mince affaire) : à chaque fois que nous devons communiquer , tâchons d’être limpide et sincère , à chacune de nos actions, sachons reconnaitre celles qui sont nécessaires de celles qui brassent de l’air, enfin suprimons tous les outils qui ne nous sont pas indispensables . Ainsi, le bon jardinier et le bon maçon savent que l’on peut quasiment tout faire avec une pelle ! si ce jour était le dernier , que serait-il vraiment indispensable que je fasse ? je sais, je me répète, mais :
    – pourquoi si peu d’échanges libres dans ce monde de libre-échange ?
    – pourquoi perdre son temps quand on peut le prendre ?
    – pourquoi à gauche, à droite, en haut, en bas ou au milieu, et pourquoi pas ici ?

  7. Ah ça, vous nous la baillez belle!
    Comment un homme à « qui la nature est indifférente », peut-il COMPRENDRE (en partie, certes, mais tout de même) »les enjeux intellectuels de la CRISE ECOLOGIQUE ».Et comment peut-il être qualifié d' »INTELLIGENT ». J’ai du mal à saisir, il est vrai que je n’ai pas l’esprit très vif.
    A moins que le poète n’y soit pour quelque chose :
    « ..dire la vérité avec des précautions terribles » R.Char.

  8. un ami journaliste (raton laveur) a signé l’appel et moi j’ai refusé. . Un appel de plus et pour rien. On travaille, on verra en septembre… Quelle volonté de faire bouger les choses, quel enthousiasme ! Et que vont faire quelques milliers de signatures ? la révolution ? Changer la politique… Pour moi, c’est un coup de pub. Et pourtant, je le lis un peu Politis mais là, ça sent vraiment l’arnaque. Qui peut adhérer à ça si on réfléchit 5 minutes aux catastrophes imminentes.
    Je suis tombée sur un édito de Politis qui dit ceci à propos du pétrole : « la hierarchie dans le temps qui permettait il y a quelques décennies encore de dire le social d’abord ne peut plus être justifiée aujourd’hui en regard de ce que l’on sait de la crise écologique » Ok, c’est le minimum syndical mais cet appel, pfuittttt

  9. ah oui, j’ai lu l’autre jour aussi « cet appel sera ce que nous en ferons » Ca m’a fait rire (jaune) mais rire quand même. C’est vrai que toute la gauche est désespérante.

  10. Raton laveur se fait d’ordinaire discret et plus volontiers nocturne. Mais il parait qu’on parle de moi sur ce blog. Raton laveur confirme (merci David R.) que ni lui ni aucun de ses congénères n’a signé cet appel. Car Raton Lateur a trois principaux ennemis : les automobilistes, les chasseurs et les staliniens ! eh oui, Raton Laveur tient plus que tout à sa liberté et fureter au bord de l’eau. Raton Laveur vous remercie de défendre la beauté et la liberté et retourne se coucher…

  11. Moi je peux attendre le 18 pour en acheter une. Mais à qui la donner, la pelle du dix-huit juin, au jardinier ou au maçon?.

  12. A Marthe. Pour le charme de l’hêtre, j’en ai parlé à Godin qui fait feu de tout bois. Il en tremble encore. Je précise..Godin celui qui se poelle souvent et non Rodin qui fait un autre bouleau.

  13. @ Stan, « Ah cruel, tu m’as trop entendue, je t’en ai dis assez pour te tirer d’erreur », et cela te va bien d’aller jouer les moqueurs, au lieu de recencer les lilium à la nue !

  14. et puis Rodin, Rodin, en effet, c’est gentil, ça ronronne et c’est bien, mais Claudel, mais Carpeaux , mais les sourires des Korés !

  15. ok avec votre analyse, dans l’ensemble…
    mais j’ai toujours un truc qui me dérange: que faire? surtout que parler de vos deux bouquins à la foule des gens « normaux » m’expose à une suspicion de complotite aigüe… au mieux! remettre en cause la croissance dans des discussions, je ne me le permet que très rarement et seulement avec des personnes que je sais très curieuses… enfin bref j’ai bobo à mon crâne!!
    donc selon les jours je suis libéral ou gauchiste ou vert ou fatigué, très fatigué…
    car à suivre vos articles ( et ceux de beaucoup d’autres…) il faut un changement radical… mais mon voisin me pense fou et me qualifie d’écologiste car je préfère désherber mon jardin avec une binette! et voyez la tête des gens quand ils apprennent que je fais 15 bornes de vélo pour aller travailler… ils ont carrément pitié de ma pauvre carcasse…
    je suis comme le saumon qui tente en vain de remonter le courant… avec tous les barrages, ça fatigue!!

  16. A Fabrice
    Qu’est ce qui vous fait detester le PCF à ce point? Je suis aussi pour la liberté mais il y a bien un moment ou une structure supérieure qui représente la collectivité (qui ne peut pas etre un dieu, il n’y en a pas) impose des règles aux individus (comme la solidarité par exemple)ou protège les plus faibles Seul l’Etat ou quelque chose qui y ressemble peut le faire.Pour Staline, il a maltraité son peuple, cela ,n’enlève pas que le communisme à représenté un espoir et que l’analyse marxiste du capitalisme reste d’actualité. Le capitalisme a vaincu le communisme car il est beaucoup plus efficace dans le productivisme mais aussi dans la destruction de la planete qui d’ailleurs s’accélère.

  17. Bonjour Jean-Christophe,

    Pourquoi les règles doivent-elles être imposées aux individus ? Pourquoi les individus ne pourraient-ils pas trouver des façons horizontales de s’organiser et de décider eux-mêmes ? J’exècre de plus en plus la démocratie « représentative ». Elle ne représente plus rien : les élus se contentent de se « représenter » régulièrement aux élections. Et pour être dans la représentation, ça, oui, ils y sont. Dans ce système, les partis dits de gauche adoptent des postures et ne prennent pas le risque de faire des propositions qui risqueraient de les écarter des élections. J’ai des amis communistes et je respecte leur idéal, je reconnais le rôle que les communistes ont joué pour l’éducation populaire, mais le PCF ne se distingue en rien des autres partis concernant sa participation au système représentatif (il peut même faire pire).
    La section locale du PCF du fin fond de la Haute-Garonne avait osé se prononcer pour un barrage d’un million de m3 (qui revient à l’ordre du jour à Charlas, après avoir été enfoui dans de coûteux cartons), pour peu qu’il soit géré par une structure populaire. On croit rêver ! Depuis ils ont fait marche arrière (jusqu’à quand ?), sûrement pour embêter les socialos, dont la plupart était favorable à cet arrosoir géant pour maïsiculteurs.
    Dans tout cela, c’est la république qui est à remettre en cause. Pas plus de 6ème que de 5ème ! Autre chose ! Là aussi « think out of the box ! », comme disent nos amis anglais.
    Si l’Etat a permis la prise de pouvoir d’un Sarkosy, c’est que ce n’est pas une structure adaptée.
    La capitalisme est dominant parce qu’il se nourrit de l’énergie qu’on met à s’opposer à lui, en s’adaptant. Il faut une part de résistance pour ne pas se faire mettre chaos, mais il faut faire autre chose à côté. Vite !
    Désolée de vous le dire ainsi, Jean-Christophe, mais le marxisme est inclus dans le capitalisme : il est concomitant de la production industrielle. Cette analyse n’existe pas en dehors du système capitaliste. Sortons-nous de ces schémas qu’on nous présente comme éternels.
    Si nous pensons qu’il faut quelque chose « en haut » et que nous nous représentons les institutions idéologiques comme immuables, nous recréons des divinités.
    L’individu est libre, pour lui et pour les autres.
    Bien à vous, Jean-Christophe.
    Anne-Marie Pons.

  18. Pour Jean-Christophe,

    Détester le PCF ? Même plus. À quoi bon, vu son état ? Sur le fond, sachez qu’à mes yeux, le stalinisme et toutes ses innombrables facettes représente la corruption complète de l’esprit humain. Et de la liberté. Je ne parle pas à la légère. Et je sais, oui je sais de quoi je parle.
    Le processsus historique qui semble avoir votre faveur a détruit de l’intérieur un grand mouvement de civilisation, appelé ouvrier. Je n’attaque pas les hommes qui ont cru au grand mensonge – mon père était un ouvrier communiste -, mais les institutions, oui. Mille fois, cent mille fois oui. Et je suis convaincu, comme George Santayna, que « ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le répéter ».
    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  19. @ Steph77, oui, à rouler à vélo, on passe pour des clodos, à aller à pied à l’école, on sucite la compassion, et les cueillette de fraises des bois, de tilleul, les ramassages de chataignes ! Mais on s’amuse bien, non ? et quelle vie que de la passer à contempler, à rire ! les autres suivront à force de ,nous regarder rire et chanter tandis qu’ils s’échinent dans l’angoisse . Ca commence à bouger , courage .
    @ Anne-marie j’adhère , évidement !

  20. Compassion, oui c’est le sentiment qu’on les automobilistes qui me voient sur mon vélo sous la pluie, sauf qu’eux sont bloqués dans les bouchons et moi je me faufile… Et l’autre Fillon qui veut faire un geste pour aider les automobilistes…
    Moi aussi je bine, je désherbe à la main, mon voisin lui, il met des granulés contre les limaces et je trouve des hérissons en état de décomposition dans mon jardin…
    Et notre chatte qui a disparu… ça caille, il a fallu rallumer le Godin… Il pleut tellement que les cerises (nombreuses, très nombreuses) ont pourri sur place…
    Et en plus, je suis abonné à Politis (depuis le début…!) – Bref tout va mal…

  21. Et oui ! Rien de nouveau, la gauche de la gauche n’est rien, elle passe ses dimanches après-midi à caresser la queue du Chien de Drucker ou ses jeudis à faire des appels à je ne sais pas quoi ! On est tous d’accord, la dessus !

    Et A-L-O-R-S ?

    Tous cela est bien inoffensif, à moins d’avoir loupé quelque chose ces derniers temps, il ne me semble pas que cette mouvence idéologique pèse dans les décisions politiques du moment. Et pour cause, elle ne représente presque personne. Mais question de mode sans doute, il est de bon ton aujourd’hui, de débiner tout ce qui s’apparente à cette « gauche » en prenant soin au passage de rappeller ses turpitudes passées…et vas y que je te place du stalinien, stalinisme, maoiste and co à toutes les sauces…De Devedjian, de BHL en Finkielkraut en passant par phillipe Val et F.Hollande j’en passe et pas forcément des meilleurs, voilà que Nicolino y va de son petit refrain…Chacun avec ses propres motivations et histoires personnelles y joue son petit air…c’est tendance allons -y !

    Et pendant ce temps là, dans la vraie vie de tous les jours ?

    Bah rien…ce matin,Luc Chatel nous annonce un peu plus de grandes surfaces pour consommer plus, mais rassurez vous, il n’y aura pas de poche plastique en caisse et les rayons bio vont prendre un peu plus de place…ouf…c’est du dévellopement durable !

    Puis sinon, Hortefeux a fait passer 35000 personnes en centre de rétention administratif en 2007. La politique de déportation des sans papiers se porte bien, la police française fait son boulot, les charters volent…en bref, on persecute des personnes au seul motif de leur origine. ça vous dit rien, ça ?

    Et après ? On continue à se faire du gauchiste insignifiant ? On peut, hein, mais j’ai peur qu’à force, à notre tour, les écologistes soient aussi perçu historiquement comme pathétique…

    Tristan

  22. Monsieur Nicolino, j’ai lu un de vos livres et apprécié et fait lire, je vous ai écouté un jour à Terre à terre ; je découvre ce site et vos articles. Là je ne comprends pas bien. Ce n’est pas grave. Mais je sens mal vos sarcasmes, je trouve qu’ils manquent de quelque chose d’indispensable, quelque chose qui ferait que vous apporteriez du positif de quelque sorte que ce soit. De la générosité ? Ce mot vous fera rire. Cracher sur « la gauche » c’est comprendre ce mot au premier degré et représenté par des instances très critiquables. J’ai toujours dans la tête la définition de la gauche par Deleuze. Et je m’en trouve plutôt bien. Je fais le tri et trouve encore à me nourrir, grâce peut-être à un certain esprit dont j’ai entendu parler avec bonheur ce matin par trois professeurs de philosophie sur Fr-C.

  23. Moi aussi je suis abonné à Politis mais, bon, que Pat & Tic soient derrière tout ça, OK. Cela dit, un énième appel ne changera sans doute pas grand-chose, ni d’un côté ni de l’autre, tant la « fatigue » est répandue, hélas. Parfois on a l’impression qu’il n’y a que le Nico qui garde de l’énergie (nucléaire, sans doute !) – mais c’est une fausse impression, heureusement…

  24. Mouais. Oui cet appel de Politis me convainc moyennement. Je n’ai pas beaucoup plus d’espoir pour le lancement d’un nouveau parti anticapitaliste sur les cendres de la LCR (quoique, on ne sait pas sur quoi ça va déboucher).

    Mais que faire? Comment faire? Où s’organiser? Sous quelle forme?

    À l’heure où Greenpeace pâlit de jour en jour (Yannick Jadot, dans tous les médias, est d’une tiédeur désolante), où si peu d’autres associations écologistes me donnent de l’espoir. À l’heure où les gamins (que je cotoie tous les jours et que j’essaie d’éduquer à l’environnement) sont dans leur écrasante majorité complètement fascinés par les bagnoles, et si possible les plus grosses, et complètement lobotomisés par la pub…

    À l’heure où les gens prennent de plus en plus « contre eux » toutes les mesures environnementales (« on nous taxe, on est des vaches à lait, faut pas nous culpabiliser, on n’y est pour rien dans le réchauffement climatique, de toute façon vous êtes catastrophiste, laissez-nous vivre, etc. »). Avec l’augmentation du pétrole, on est assurés de voir de plus en plus ce genre de réactions, avec une population qui croit de plus en plus fermement que son mode de vie n’est pas négociable…

    Dans cette morosité, si l’on ne croit même plus en la politique et à sa possibilité de changer vraiment les choses, en quoi peut-on croire encore?

  25. ben on peut croire en soi! à sa capacité de rêver, d’imaginer de nouvelles formes du vivre ensemble. Tout reste à inventer. Cela dit Raton Laveur est plutôt solitaire. et retourne sans tarder piquer un roupillon au creux de sa souche favorite. Raton Laveur voudrait pas croiser Davy Crockett…

  26. @steph77 et benedicte: bravo, courage, continuons!
    Je fais par éco-logie,-nomie et…plaisir 38 kms par jour en vélo pour aller bosser alors que je mettrai 20mn en bagnole et je passe pour un marginal, excentrique ou je ne sais quoi. Les femmes admirent mon courage et les hommes pensent: le pauvre! il peut même pas rouler en bagnole…Vive le Raton Laveur! A propos, avez-vous remarqué: au sujet de l’inflation du pétrole, aucun de nos médias ne suggère aux automobilistes de lever le pied pour moins consommer et donc moins dépenser…un oubli sans doute. Longue vie Fabrice et continue ta critique des appareils de soi-disant gauche. Je suis de sensibilité de gauche, mais entièrement d’accord avec ton analyse. Salut au cyclo écolo: on est donc deux?… Et j’utilise des granulés anti-limaces naturels et inoffensifs pour la faune de mon petit carré de simili-nature…

  27. Objection, votre honneur : le rétropédalage
    « Il présente l’avantage d’un système de freinage complémentaire qui ne nécessite pas d’action des mains au guidon. Il a l’inconvénient de rendre impossible la remontée de la pédale à l’arrêt… efficace mais difficile à apprivoiser pour les non-initiés… »

  28. merci amis cyclistes! mais faites attention à vous car les voitures vous guettent… où ne vous voient pas!! il y a deux mois j’ai failli finir sous l’une d’elle… heureusement je n’y ai laissé que mon talon ( cassé qu’il est!!). et puis le temps libre m’a permis de découvrir ce site sympas branché très tendance.ah oui si vous voulez du temps libre amis cycliste c’est le prix à payer pour travailler moins dans ce monde de brutes!

  29. merci…
    au fait monsieur fabrice c’est vrai que c’est pas facile de suivre les réponses… alors à quand le fil rss ( je sais pas quoi ça veut dire mais ça doit être bien!!)
    merci…

  30. Bonjour,

    Moi aussi je comprends la réaction de Fabrice Nicolino sur cet Appel (que je n’ai pas signé).

    Moi aussi je viens, très exactement, de cette gauche de la gauche (elle-même) issue des gauches démocratiques et anti-satiniennes des SFIO et SFIC.
    Entre marxisme libertaire, trotskysme/PSU et « écologie sociale » (gauche des Verts)…

    Et moi aussi je m’en éloigne inexorablement et continuellement depuis des années, depuis la découverte des Illitch, Charbonneau, Partant, Bookchnin, Encyclopédie des Nuisances, Décroissance et autres contempteurs de la civilisation industrielle…

    Moi aussi je ne peux que constater que l’une des raisons fondamentale de l’incompréhension radicale de cette gauche vis à vis de la crise écologique est leur indifférence vis à vis de la nature. Leur rapport UTILITAIRE à « l’environnement », leur rationnalité sèche (et déraisonnable) qui leur fait voir l’univers comme un stock de ressources à gérer.
    Bref une carence autant sensuelle que spirituelle. La nouvelle humanité hors-sol se porte bien.

    Mais, car il y un mais, je persiste à penser qu’il ne peut pas y avoir de rupture avec le productivisme et le scientisme SANS rupture avec le capitalisme, qui est fondement de cette accumulation infinie de marchandises, d’innovations technologiques plus néfastes les unes que les autres…

    Et cette conviction me retient, malgré tout, dans l’espace de cette « gauche de la gauche » anti-capitaliste qui demeure le seul courant politique qui tente de concevoir une stratégie, par la constitution d’une base sociale, intéressée à la disparition du capitalisme.

    Je ne vois pas d’autres stratégies à l’oeuvre. pas plus celle de l’écologie profonde à l’anglo-saxonne que la soft-écologie à la Hulot/Waechter and Co, qui finisssent toujours pas du lobbying en direction des multinationales.

    Lobbying aussi impuissant que contre-productif, cela va sans dire.

    Un seul exemple : Dave Foreman, « leader » et co-fondateur ‘Earth First » le groupe activiste d’écologie radicale américain finançant aujourd’hui des projets de protection de la bio-diversité grâce aux dons de ces mêmes entreprises qui détruisent la planète et qu’il combattait naguère.

    Bref, je continue à errer dans la quadrature de mon cercle, entre urgence écologique et émancipation sociale.

    Merci à Fabrice d’exprimer ce que beaucoup ressentent. Mais après ?

  31. On peut être d’accord avec le constat de Fabrice Nicolino, à propos de cet appel et des ganaches qui l’on signé. On est pas obligé pour autant de basculer dans le camp de la droite comme lui. On peut très bien concilier le combat écologiste et la lutte pour le partage, pour des droits sociaux pour tous.
    J’ai ai marre des écologistes qui prennnent le parti de la nature contre l’homme. L’homme fait partie de la nature.

  32. Davesnes,
    Pardonnez, mais vous déconnez à plein tubes, car vous ne savez visiblement rien de ce que je pense et écris constamment. Votre propos vous fait plaisir, mais au-delà, sincèrement, quoi ? Vous êtes hors propos, tout simplement. J’en suis navré pour moi comme pour vous.

    Fabrice Nicolino

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