Oh ! les salauds

Connaissez-vous la cameline ? Si oui, bravo. Et sinon, quelques mots. C’est une plante peu exigeante, originaire des steppes asiatiques, mais bien acclimatée en Europe. Sa tige monte à un mètre, et on ne l’appelle pas le Petit lin pour rien, car elle produit une huile alimentaire de qualité, riche en Oméga 3. Chez nous, pour des raisons de rentabilité, qui n’ont pas de rapport comme on sait avec la santé, on ne la cultive plus, préférant le tournesol.

Bon, la suite. Le Congrès américain – attention, je ne suis pas spécialiste – fait défiler devant lui quantité de personnages dans le cadre de ce qui ressemble à nos commissions parlementaires. Il s’agit de séances officielles et enregistrées. L’une d’elles a entendu un monsieur Robert Wooley, l’un des directeurs de la compagnie d’éthanol Abengoa. L’éthanol est, je le rappelle, un biocarburant qu’on tire essentiellement du maïs, aux États-Unis du moins. Ce pays puritain autant que vertueux consacre plus de 30 % de sa production de maïs à la fabrication d’un carburant végétal, ce qui pourrait bientôt atteindre 100 millions de tonnes par an.

Et ce Wooley (ici,mais en anglais) ? Eh bien, il dit la vérité. Que j’ai dite il y a déjà bien longtemps, mais que personne ne veut entendre : les biocarburants de deuxième génération, s’ils voient jamais le jour sur un plan industriel, ne remplaceront pas ceux de la première génération, qui tuent les hommes, aggravent la crise climatique et prennent la place des forêts tropicales. Devant le Congrès, Wooley n’a pas finassé, et froidement déclaré que le passage à la deuxième génération impliquait fatalement de poursuivre l’extension de la première. Pour des raisons de profit, de savoir-faire et d’infrastructures. Et croyez-moi, on écoute là-bas ce genre de propos.

Un autre personnage – Scott Barnwell, patron de l’usine Blue Ridge d’Asheville, a ajouté une autre phrase admirable : « La seule limite au potentiel des biocarburants, c’est l’accès à de nouvelles matières premières ». J’aimerais croire qu’une humanité meilleure que la nôtre jugera un jour ces propos barbares alors que la famine déferle sur le monde. J’aimerais le croire, mais j’en doute. Ce qui est manifeste, c’est que la barbarie est là. Et que nous en sommes les contemporains.

Et la cameline ? Ces gens ont trouvé un nouveau truc. Cette plante, disent-ils, est une excellente matière première pour les biocarburants de deuxième génération. En somme, laissons-les détruire le monde, et souhaitons dignement la bienvenue à ce nouveau miracle, après les algues, l’herbe à éléphant, le jatropha et la cellulose des arbres transgéniques.

23 réflexions sur « Oh ! les salauds »

  1. Raton Laveur n’a pas beaucoup de gros mots à son vocabulaire, mais en découvrant cette dépêche, il n’a pu retenir un « Oh!les salauds.Oh!les cons. »

    Le président indonésien berné par un soi-disant carburant miracle AFP 3/06/08

    Le président indonésien a cru et soutenu le soi-disant inventeur d’un carburant miracle, présenté comme un dérivé de l’eau mais qui en fait n’était qu’un banal gasoil, a rapporté mardi la presse à Jakarta.

    Des scientifiques ont facilement démontré que le liquide baptisé « Energie bleue » n’était qu’un simple diesel produit par la société nationale d’hydrocarbures Pertamina.

    « L’Energie bleue n’a rien d’extraordinaire, c’est juste une forme d’hydrocarbone ou de carburant fossile », a déclaré aux journalistes le ministre de la Recherche et de la Technologie Kusmayanto Kadiman.

    La « découverte » de l' »Energie bleue » avait fait les gros titres en Indonésie, son concepteur, Joko Suprapto, étant parvenu à convaincre le président Susilo Bambang Yudhoyono qu’il avait réussi à séparer l’hydrogène de l’eau, pour produire du carburant.

    Le procédé « révolutionnaire » avait été présenté solennellement au sommet de l’ONU sur les changements climatiques de décembre 2007 à Bali, avec l’appui du président Yudhoyono.

    M. Suprapto avait disparu le mois dernier, ce qui avait poussé le chef de l’Etat indonésien à redouter qu’il ait été recruté ou enlevé par une multinationale pétrolière avide de bénéficier de son invention, a rapporté l’hebdomadaire Tempo.

    M. Yudhoyono avait donc ordonné des recherches tous azimuts. L' »inventeur » a finalement été retrouvé dans un hôpital de Java, souffrant de problèmes cardiaques.

    Selon le journal The Jakarta Post, le président indonésien s’est justifié mardi devant des experts de l’énergie en expliquant qu’il n’était pas lui-même un scientifique, mais qu’il était doué « du sens de la responsabilité et de curiosité ».

    Le président indonésien berné par un soi-disant carburant miracle

    Le président indonésien a cru et soutenu le soi-disant inventeur d’un carburant miracle, présenté comme un dérivé de l’eau mais qui en fait n’était qu’un banal gasoil, a rapporté mardi la presse à Jakarta.

    Des scientifiques ont facilement démontré que le liquide baptisé « Energie bleue » n’était qu’un simple diesel produit par la société nationale d’hydrocarbures Pertamina.

    « L’Energie bleue n’a rien d’extraordinaire, c’est juste une forme d’hydrocarbone ou de carburant fossile », a déclaré aux journalistes le ministre de la Recherche et de la Technologie Kusmayanto Kadiman.

    La « découverte » de l' »Energie bleue » avait fait les gros titres en Indonésie, son concepteur, Joko Suprapto, étant parvenu à convaincre le président Susilo Bambang Yudhoyono qu’il avait réussi à séparer l’hydrogène de l’eau, pour produire du carburant.

    Le procédé « révolutionnaire » avait été présenté solennellement au sommet de l’ONU sur les changements climatiques de décembre 2007 à Bali, avec l’appui du président Yudhoyono.

    M. Suprapto avait disparu le mois dernier, ce qui avait poussé le chef de l’Etat indonésien à redouter qu’il ait été recruté ou enlevé par une multinationale pétrolière avide de bénéficier de son invention, a rapporté l’hebdomadaire Tempo.

    M. Yudhoyono avait donc ordonné des recherches tous azimuts. L' »inventeur » a finalement été retrouvé dans un hôpital de Java, souffrant de problèmes cardiaques.

    Selon le journal The Jakarta Post, le président indonésien s’est justifié mardi devant des experts de l’énergie en expliquant qu’il n’était pas lui-même un scientifique, mais qu’il était doué « du sens de la responsabilité et de curiosité ».

    aub/seb/ai eaf

    Le président indonésien berné par un soi-disant carburant miracle
    Le président indonésien a cru et soutenu le soi-disant inventeur d’un carburant miracle, présenté comme un dérivé de l’eau mais qui en fait n’était qu’un banal gasoil, a rapporté mardi la presse à Jakarta.

    Des scientifiques ont facilement démontré que le liquide baptisé « Energie bleue » n’était qu’un simple diesel produit par la société nationale d’hydrocarbures Pertamina.

    « L’Energie bleue n’a rien d’extraordinaire, c’est juste une forme d’hydrocarbone ou de carburant fossile », a déclaré aux journalistes le ministre de la Recherche et de la Technologie Kusmayanto Kadiman.

    La « découverte » de l' »Energie bleue » avait fait les gros titres en Indonésie, son concepteur, Joko Suprapto, étant parvenu à convaincre le président Susilo Bambang Yudhoyono qu’il avait réussi à séparer l’hydrogène de l’eau, pour produire du carburant.

    Le procédé « révolutionnaire » avait été présenté solennellement au sommet de l’ONU sur les changements climatiques de décembre 2007 à Bali, avec l’appui du président Yudhoyono.

    M. Suprapto avait disparu le mois dernier, ce qui avait poussé le chef de l’Etat indonésien à redouter qu’il ait été recruté ou enlevé par une multinationale pétrolière avide de bénéficier de son invention, a rapporté l’hebdomadaire Tempo.

    M. Yudhoyono avait donc ordonné des recherches tous azimuts. L' »inventeur » a finalement été retrouvé dans un hôpital de Java, souffrant de problèmes cardiaques.

    Selon le journal The Jakarta Post, le président indonésien s’est justifié mardi devant des experts de l’énergie en expliquant qu’il n’était pas lui-même un scientifique, mais qu’il était doué « du sens de la responsabilité et de curiosité ».

  2. Pour ce qui est de la famine, son aggravation ne saurait constituer une motivation suffisante pour que l’Occidental Poids Moyen se remue un peu, depuis le temps que ça dure, il s’y est bien habitué. Il ne se sentira vraiment concerné que le jour de plus en plus proche où tout cela aura des répercussions drastiques sur sa propre assiette…

  3. Une question sur les agrocarburants de seconde génération …
    Je ne suis pas agronome (mais jardinier) et j’ai toujours entendu dire que le sol ne maintenait sa fertilité que si la plus grande partie des récoltes (la partie non consommée) était retournée au sol soit sous forme de compost soit sous forme de paillage.
    Donc si la totalité de la plante est utilisée par l’industrie comme le proposent les partisans de la seconde génération, le sol va inévitablement perdre sa fertilité ou alors il va falloir compenser avec des engrais de synthèses tous fabriqués avec des hydrocarbures (retour à la case départ…)
    Quelqu’un pourrait-il m’éclairer sur ce point dont curieusement personne ne parle ?

    Michel

  4. @ raton laveur, je serai toi,j’essuyerai mes pattes et je ferai une pancarte pour aller manifester : on fait aussi des agrocarburants à base de poisson !! Donc toi aussi, comme la pluspart des habitants de l’hémisphère Sud, tu es menacé de famine !!!
    @ michel, et oui, c’est un des « petits » inconvenients des agrocarburants, sans parler de l’aspect envahissant de plantes comme l’herbe à éléphant, ect

  5. bon, quand je vous barbais avec cette histoire du propre de l’homme, pour moi , c’est sans aucun doute « la responsabilité » . et plus tôt on se passera le message que chacun a en soi la possibilité et même le devoir d’être responsable, plus nous aurons des chances de limitter la grande casse ! car c’est devenu une histoire de survie .

  6. Oui, Bénédicte, la responsabilité me semble être une bonne façon de résumer l’essentiel, surtout en ces temps où l’impunité est de mode… Pour beaucoup, la devise pourrait être « Après moi, le déluge ! ».

  7. Tutti: après une semaine dans le sud à me doper les neurones à coup de biodiversité méditerranéenne et alpine, de famille de sangliers à l’affut, d’orchis brule, de Satyrium et de Venturon aussi, je retrouve les plaisirs à double tranchant de cette page Veb, depuis les hauteurs de ma grotte urbaine. La chance de se retrouver aussi nombreux qu’on l’est dans le cyberespace, certes, mais surtout de s’énerver (beaucoup) ensemble de l’impitoyable anthroposphère. De partager ces histoires qui agacent et blessent et indignent. Pour commencer, l’équivalent de messieurs Nicolino et Monbiot aux Etats-Unis s’appelle Philpott, il est à la fois paysan et intello (aux Etats-Unis on a le droit) et anime une page sur GRist, que voici: http://www.grist.org/comments/food/2008/06/13/
    Faites gaffe aux cheveux, ils vont s’arracher d’eux même.
    (Voila, c’était juste histoire de vous dire, aussi, qu’à force d’être polyglotte, j’ai cet énorme privilège de pouvoir me les arracher en plusieurs langues à la fois.)
    Vis à vis l’histoire des bananes et autres dons de la nature, et l’article de Monbiot sur les petites fermes, de l’autre jour, un iota: je ne sais pas pour vous, mais pour moi, alors là, c’est SUPER, méga, top agaçant de constater que l’on ait ECORE besoin de toutes ces études officielles, de notes de bas de page, de rapports de labos, d’édito, de commentaires, des décennies APRES Prigogine, Maturana , Varela, Bateson et autres Verdansky (eux aussi des cadeaux de la nature), pour se dire des évidences écologiques : la nature (lorsqu’elle fonctionne – et la nuance est de taille) ne fait pas dans le grand, ni dans le monolithique, encore moins dans l’efficacité de rendement, jamais dans la grande distribution, donc ni dans la disparité de ressources (et de pouvoir), ni dans l’entropie. Elle se définit et s’épanouit dans le local, le redondant, le résilient, le symbiotique. Bref, le petit. Des prédateurs et des consommateurs se nichant PARMI les producteurs. Sans machine. Alors, oui, la petite ferme de polyculture vivrière ou l’on associe le blé au coquelicot à l’olivier et à la vigne, dans une émulation approximative d’Ecosystème, en famille, en est la plus proche (et la moins mauvaise) approximation, de cette nature qui fonctionne. C’est moins productif à long terme que la chasse et la cueillette d’avant l’agriculture organisée*, mais bon, si en plus il fallait qu’on change le monde, en plus de s’indigner ensemble…
    La cerise, c’est que nous sommes tous des Coréens du Nord : http://www.tomdispatch.com/post/174945/john_feffer_are_we_all_north_koreans_now_
    (Où il est dit que le communisme, le capitalisme n’ont pas pour similarité unique de traiter les dits paysans pareil, ils traitent la terre de la même façon…industrielle. Pour l’info, il a disparu plus de petites fermes familiales aux Etats-Unis ces 50 dernières années – a plus de 30 par semaine- que sous Joseph Staline)
    Qui sème le vent…se ramasse des Obama.
    Petitement,
    David
    *Un ami de Brooklyn, amateur de bar et de truite, me le confirmait : « le travail, c’est pour les gens qui savent pas pêcher »

  8. @ David Rosane : « ce qu’elle encercle ainsi, c’est la montagne libre et neuve qui vient à peine d’émerger du déluge . Là, le vent est comme un ruisseau et coule à travers de votre tête ; tout fuit de ce qui constituait le monde habituel, tout coule comme un sable ; plus rien de ce qui a été inventé ne compte ; vous voilà clarifié et lavé . Il n’y a eu personne avant vous ; on a pas découvert la brouette ; on a pas découvert le levier ; votre pauvre soulier est mangé par les pierres ; le vent arrache votre foulard ; une force froide durcit l’air transparent, et soudain, vous voilà nu face à la terre  » , un peu de Giono pour dire que j’envie votre dernière semaine !
    et oui,nous sommes très nombreux à nous énerver ensembles Bruno, david et les autres . je constate que dans ma région, des ramifications se font entre différents mouvements liés au social, à l’écologie . Encore doucement, timidement . je travaille dans ce sens . ce qui est sûr, c’est que nous devons agir .

  9. Bonjour

    vous avez surement vu cet article ce week end
    en diagonal, voici ce que ca donne :

    TITRE : Il est urgent de sauver les sols
    LE MONDE | 21.06.08 |

    CONCLUSION : Pour relever ce défi, « plusieurs sauts technologiques majeurs seront nécessaires », estime Daniel Nahon. Et l’on ne pourra éviter, selon lui, l’utilisation des plantes transgéniques. Les seules à permettre les cultures sur les sols arides et salés, malheureusement de plus en plus nombreux.

    aie aie aie … c’est pas gagne tout ca …
    on n’est pas un peu dans le probleme du pompier pyromane, non ?????

  10. JG,

    J’ai lu en partie le livre de Nahon, qui a l’intérêt immense de mettre le doigt sur un problème oublié. Mais sachez, pour la clarté, que Nahon est un proche de Claude Allègre, et qu’il a fait partie de son cabinet quand celui-ci était ministre de l’Éducation. En somme, c’est un scientifique engagé, ce qui est bien son droit. Encore faut-il le savoir.

    Fabrice Nicolino

  11. Question à David Rosane (le « polyglotte-troglodyte urbain »),
    Alors qu’approche la saint Jean, le 24, j’espère que vous avez mis à profit votre escapade dans le sud pour prélever délicatement dans les collines quelques aromatiques; farigoule, pèbre d’ail, romarin, sauge sans oublier le fenouil précieux, oh combien, pour le loup grillé, pardon le bar…bon appétit! et merci pour le post toujours très intéressant.

    Cameline, camelina, quel joli nom, et tellement bienvenu après rhubarbe et séné, voilà qu’en lisant ce billet me vient une interrogation récurrente : Pourquoi donc le diplôme d’herboriste et la formation qui va avec, supprimés sous Vichy, n’ont-t-il jamais été rétablis? Pour laisser place aux charlatans, aux seuls marchands de sachets? Ou bien est-ce considéré comme parfaitement inutile? Si quelqu’un a la réponse j’aimerais savoir.

    Jadis, un arrière grand-père (que je n’ai hélas pas connu), qui dans les Alpes où il vivait, étudiait en autodidacte, ce qui n’était pas rare à l’époque, les propriétés des plantes et qui à l’occasion, donnait gracieusement quelques conseils éclairés, s’est vu dénoncé et condamné pour exercice illégal de la médecine. Est-on aussi rigoureux aujourd’hui? Y aurait-il quelque « sorcellerie » à connaître les vertus des plantes?

    Ces questions n’ont rien à voir avec les agrocarburants et les problèmes qu’ils génèrent, je vous le concède quoique, un « biodiesel » 3ème génération à l’huile de lavande de thym ou de sarriette ça ne vous dirait pas ?

  12. JG, Fabrice, quel dommage que Le Monde donne la parole à Daniel Nahon alors que paraît une édition augmentée du bel ouvrage de Claude et Lydia Bourguignon « Le sol, la terre et les champs : pour retrouver une agriculture saine » ed. Sang de la terre.

    http://www.sangdelaterre.fr/index.php

    à Bénédicte : du poisson? pouah! Raton Laveur est gourmet et préfère les écrevisses et les huîtres

  13. @Béné,

    La responsabilité est un truc… SOCIAL… dont le prototype est celle des parents pour leurs enfants, d’une génération pour la suivante et avec l’écologie on serait bien au coeur du pb; cependant, ne fais-tu pas plutôt appel ici au sens de la culpabilité ou au sens de la honte qui relèvent l’un et l’autre du sens MORAL?

    La dernière fois où je coupais les choses en 4 à propos du propre de l’homme, c’est parce que ces 4 « choses » sont toutes emberlificotées les unes ds les autres et qu’on ne parvient à les isoler qu’en présence de pathologies; en l’occurence ici, de défaillance d’autolimitation; ce qui me parait qd ^m bien le coeur des difficultés. « Ya plus de pétrole? pas grave, on fera tjs + de la ^m chose avec n’importe quoi » soit un véritable propos d’ivrogne qui se shootera avec n’importe quoi: de l’alcool bien sûr mais aussi de la colle ou de l’eau de cologne et j’en passe sur l’eau de Vie. Notes bien aussi que la majorité des trucs que j’ai pris en exemple font tous aussi d’excellents carburants!

    Bon. De mon point de vue, mais ce n’est que mon point de vue, les addicts au pétrole ressemblent comme des frères jumeaux à tous les addicts et ce n’est pas une question de défaillance du sens de la responsabilité mais de défaillance du sens moral. La difficulté sera d’éloigner ces affreux jojos d’un pouvoir dont il n’ont pas le sens puisqu’il commence avec le pouvoir sur soi-^m.

    Si je continue comme çà t’arriveras presque à me faire dire que je ne crois plus à la démocratie pour régler les questions écologiques, puisque ds sa dérive actuelle, la majorité est manipulée ds le sens de la satisfaction de ses pulsions via la pub les techniques de vente etc etc, et absolument pas ds le sens de l’autolimitation…

  14. @ eugène, pas d’accord . pour moi , le sens de la responsabilité fait partie de la nature humaine, je l’ai constaté chez des enfants, des adultes , même souffrant de graves pathologies psychologiques . Quand on donne à un individu la liberté d’être responsable, elle s’illumine . Et puis, on travaille suffisament sur la culpabilité et la honte , mais ça ne marche pas : à mon sens, c’est trop négatif . de même que je préfère nettement les termes : « simplicité volontaire » qui laissent une marge de liberté et d’action positive à celui de « décroissance » qui insiste davantage sur le fait de prendre moins de place , parce qu’on nuit . Pour les affruex jojos, oui . Mais je pense carrément à une prise de pouvoir parallèle . C’est à dire, que chacun se mette à faire ce qui lui incombe sans se soucier des modes, des pouvoirs publics, ect .

  15. Réponse @ Marthe
    J’avoue de suite mon ignorance en matière de plantes comestibles ici en Europe, à part le thym, le romarin bien sûr, mais je préfère, disons pour des raisons émotionnelles, les laisser aux traquets, fauvettes et abeilles quand je suis en balade. Aux states je différencie aisément la « moutarde aillée », le « concombre indien » et la « graine d’orme ». Mais ici ? Si quelqu’un a un site web à me conseiller…ou un ancien dans la montagne avec qui je peux deviser des bienfaits du végétal hexagonal, je prends.
    A tous : si jamais vous atterrissez en pays aixois, comme je viens de le faire, je vous conseille deux vins bios extras, à moins que vous ne les connaissiez déjà :
    chateau Revelette
    http://www.vcommevin.com/une_fiche.php?id_fiche=1046
    Et Domaine Pinchinats :
    http://www.eco-bacchus.com/1_domaine_info.php?domaine_id=4&carac=2&zon=1_11_39
    ainsi qu’un caviste extraordinaire, François Barre
    http://www.aix-en-provence.com/cave-felibrige/
    François et sa femme Jeannie sont des amis de longue date. A nos retrouvailles la semaine dernière ils m’ont fait REdécouvrir les coteaux d’Aix sous une lumière nouvelle, différente de celle que j’avais connue dans les années 80, lorsque j’y ai passé une partie de mon enfance. Des AMAP’s, des restaus slowfood, des agriculteurs autarciques, des décroissants en tout genre… avec ou sans accent. Un joyeux clan d’heureux fadas, très souriants, super engagés, actifs, incarnés donc. Un réseau entourant le massif de la ste victoire comme un halo lumineux, et je le qualifierais de bouddhiste pour sa capacité a voir l’esssentiel, un rhizome à l’image de celui de la truffe et du bolet. Pourquoi pas ? Allez-y de ma part. Je leur ai bien donné l’adresse Veb de ce blogue.
    Avec François et Jeannie on a aussi parlé de l’avenir du mouvement, de notre place aussi (j’en profite ici pour faire ma pub : je m’installe dans le sud l’année prochaine comme producteur bio pour cantines slow-food et vitrine pour visites d’école – c’était un peu l’objet de mon séjour). Et nous avons bien évidemment partagé nos inquiétudes – ou optimismes. Je leur ai raconté ma parabole préférée : au zoo de Londres il y a quelques années, on n’arrivait pas à faire se reproduire le flamant nain, espèces africaine. Un mec du staff, sur un coup de génie, a proposé qu’on installe des miroirs dans leur enclos (Je précise que le flamant nain est comme nous un animal intensément social – et le type l’avait bien compris).
    Se croyant plus nombreux, les flamants se sont aussitôt mis à se reproduire.
    Merci donc (ENCORE !) a monsieur Nicolino d’avoir installe ce blog-miroir dans lequel se voir, finalement pas si rares (plus nombreux en tout cas qu’on devait se l’imaginer).

    A vos œufs!
    David

  16. dans courrier international un petit article. Un paysan a fait marcher son moteur avec de la m… humaine. Depuis les latrines du village sont très convoités. J’y verrais bien comme un symbole et vous ?

  17. @ Béné,

    C’est quoi la nature humaine sinon nos facultés très particulières qui nous distinguent des bêtes?
    1-Le langage donc qui nous permet l’abstraction.
    2-l’art de s’y prendre pour faire; donc d’inventer en permanence des outils qui nous distancient définitivement de la nature. Je veux dire que via cette faculté, le monde devient ce que nos outils permettent d’en faire! Et gare aux dérives s’il n’y a pas d’autocontôle, qui va prendre deux formes:
    3- l’une sous forme de codification avec un contrôle social explicite ou non. C’est le domaine de la doxa (ensemble des idées reçues) ou des lois, voire d’un flicage…
    4- l’autre sous forme totalement inconsciente au sens freudien, d’une acculturation, d’un filtrage implicite du pulsionnel naturel qui fait que, de soi-même, on s’autorise ou on ne s’autorise pas.

    Dans l’articulation des deux derniers points, du social et du moral, c’est l’économistique qui l’emporte en socialisant le pulsionnel et en lui attibuant des valeurs plus ou moins grandes; qui l’emporte donc et de loin sur la codification du légtimable ou de processus minimaux de légitimation.

    Ne me fais pas dire ds ce qui va suivre ce que je ne dis pas, mais qd en janvier ou février, Sarkozy s’interrogeait à haute voix sur « une politique de civilisation », c’est en réalité ce qu’il visait. Qu’est ce qui fait que çà fait société vivable? C’est qd chacun utilise son sens de l’autocontrôle sans attendre qu’une loi ou qu’un flic soit derrière toi pour vérifier si tu l’appliques ou pas.
    Sommes nous alors ds le domaine du sens de la responsabilité ou ds celui du sens de la culpabilité? En fait les deux à la fois; si tu notes bien qu’on ne peut pas expliquer les problèmes de névroses(versus psychopathies) avec les mêmes modèles ou les mêmes théories que les troubles de la socialité psychoses ou perversions.

    Ce qui me parait donc en cause ds les questions écologiques tient à des questions d’autocontrôle, moral et en chacun; mais dont il appartient au politique comme à ceux qui s’y intéressent, donc leur RESPONSABILITE d’en promouvoir et d’en faciliter l’expression, au lieu de nous larguer sous des lois de l’économie (qui n’ont rien de scientifiques et dont Jacques Généreux nous dit qu’elles sont d’abord les lois des hommes)!

    Retour à la case départ ou à mon introduction: qu’est-ce que la nature humaine, et au magasin des accessoire, qu’est-ce qu’on a sous la main qui d’un point de vue théorique tienne suffisammment la route pour affronter le monde qui vient et le reconstruire en évitant de se faire manipuler? Tu m’excuseras, mais je ne vois qu’une seule théorie de l’homme qui, à ce niveau d’exigence, permette de ne pas crever idiot sous la chaleur provoquée par personne d’autre que ces foutus anthropiens que nous sommes.

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