Jean Giono, océan pacifiste (et autres mers plus petites)

Giono était fou de paix comme on peut être fou d’amour. L’écrivain ne s’était jamais remis de l’atrocité de la boucherie. Né en 1895, jeté dans la fournaise de la guerre dès la fin de 1914 – à 19 ans-, gazé à 23, il écrivit en 1934 dans la revue Europe : « Je ne peux pas oublier ». Si j’évoque le nom de cet homme, c’est parce que je l’adore, tout bonnement. J’aime le romancier, j’aime le poète, je l’aime tout entier.

Et pourtant, Giono s’est trompé sur un point si crucial qu’on devrait lui en tenir rigueur. Il n’a rien compris à Hitler. Plutôt, aveuglé par le traumatisme de 1914, et confronté à la montée des périls dans le cours des années Trente, il croit alors à une réédition. Il songe qu’une guerre banale – certes gigantesque – menace à nouveau l’Europe. Le pauvre homme de Manosque ne voit pas ce qu’est le fascisme et se prête même à une démarche inouïe. À l’automne 1938, en pleine crise des Sudètes, il accepte l’idée, suggérée par Yves Farge, d’une rencontre avec Hitler, qui n’aura pas lieu. Hitler ! Giono ! Ce dernier pense arracher au dictateur le principe du désarmement général et universel. Giono est fou, on l’a déjà dit. Il ne veut plus voir le sang couler, il est donc fou. Je suis sérieux, mais j’ajoute aussitôt qu’il fit preuve aussi d’une lucidité rare en ces temps de choléra. Sur le stalinisme et des personnages aussi odieux que Louis Aragon. Sur le productivisme, aussi, qu’il appelait simplement « le matériel ».

Beaucoup d’autres pacifistes de cette époque n’ont pas droit à la même indulgence. Car nombre accepteront sans broncher l’occupation et l’extrême violence nazies. Nombre se vautreront dans la Collaboration, nombre travailleront avec le régime de Vichy. La liste du déshonneur est longue, je dois dire. Mais se tromper est une qualité humaine répandue, et je n’en suis pas dépourvu. Sur la guerre, on peut parler d’une antienne, comme un archétype que je vais essayer de décrire, car cela a de l’importance.

En bref, on ne voit le conflit armé qu’avec les yeux du passé. Ceux de 14 – les bandes molletières, l’Alsace-Lorraine – croyaient vivre la grande revanche de 1870, les malheureux imbéciles. Ceux de 39, l’esprit encombré des récits de tranchées, se pensaient à l’abri de la ligne Maginot, et ne concevaient pas la puissance des divisions blindées, les tristes sots. Ceux d’Indochine et d’Algérie, confrontés à une guerre populaire diffuse et donc insaisissable, imaginaient écraser Abd el-Krim et rétablir par la force un ordre colonial déjà exsangue, ces sombres idiots. Les Américains en Irak, aidés d’un certain Sarkozy en Afghanistan, ont inventé l’ennemi qu’on sait, mélange d’haschischin, de sarrazin, de guerillero algérien de 1954, et de terroriste palestinien des années 70.

Inventé, je persiste. Non que Ben Laden ne soit un ennemi. Non qu’il ne puisse faire de gros dégâts, notamment par l’usage du nucléaire, que nous avons, nous Français, développé et commercialisé. Évidemment, cet homme et ses affidés commettront encore bien des crimes. Mais il est à l’évidence, et pour l’heure en tout cas, surtout une arme de guerre américaine. Qui a permis une régression sans précédent moderne des libertés. Et massivement relancé la course mondiale aux armements, au détriment du reste. Et ressoudé autour de l’idée militaire tous ceux, et ils sont nombreux, qui tremblent de peur.

Je gage que tout est là. Comme les générations précédentes, la nôtre est incapable de voir ce qui crève pourtant les yeux. Mais elle n’est pas complètement aveugle. Comme tant d’animaux avant l’incendie ou le tsunami, l’homme sent venir le drame. Sans savoir le nommer, hélas. Il décrit le mal sans réellement le voir, ce qui implique fatalement l’impuissance. Le seul véritable adversaire que nous ayons à affronter s’appelle la crise écologique, qui est une guerre parfaitement inédite, et donc invisible. Elle est la guerre de tous contre tous. Elle se mène dans chaque cerveau. Elle se gagnera – ou pas – par un affrontement sans précédent d’aucune sorte entre deux visions du monde, deux paradigmes qui s’opposent tant qu’ils s’excluent l’un l’autre. Ou la sobriété matérielle, et le partage. Ou la poursuite du pillage, et la mort.

Qui suis-je donc pour m’autoriser de tels propos ? Moi-même. Et je ne me sens pas plus intelligent que d’autres humains, qui ne partagent aucune de mes idées. C’est, je crois, une question de fatum, de destin. Il appartient à la plupart de suivre des voies sans issue. Et à quelques-uns d’explorer une sortie de secours. Nous ne sommes que quelques-uns, et cela devra suffire, car nous ne serons jamais beaucoup plus. Je l’ai déjà écrit ici plusieurs fois, mais je me répète sans déplaisir. L’important est de tenir un cap, d’échanger des idées, de nouer des liens, d’établir des réseaux solides et durables. Car le monde, j’en suis totalement convaincu, va avoir besoin de nous.

Et de Giono, que je n’oublierai jamais aussi longtemps que je vivrai. Ces quelques lignes, tirées de son roman Le Chant du monde : « Il sentait la vie du fleuve. C’était toujours un gros moment pour Antonio. Il avait regardé tout le jour ce fleuve qui rebroussait ses écailles dans le soleil, ces chevaux blancs qui galopaient dans le gué avec de larges plaques d’écume aux sabots, le dos de l’eau verte, là-haut au sortir des gorges avec cette colère d’avoir été serrée dans le couloir de roches, puis l’eau voit la forêt large étendue là devant elle et elle abaisse son dos souple et elle entre dans les arbres. Maintenant, c’était là autour de lui. Ça le tenait par un bon bout de lui. Ça serrait depuis les pieds jusqu’aux genoux ». Vous savez ? Ce n’est pas le plus beau de ce si cher Giono. On pourrait même aisément critiquer le maître sur telle expression, telle tournure. Mais c’est ainsi que je l’aime : imparfait, magnifique.

20 réflexions sur « Jean Giono, océan pacifiste (et autres mers plus petites) »

  1. hier, de retour , je lisais les articles et commentaires et j’avoue que je me sentais pessimiste , désarmée est le mot qui convient . je me disais : ils ont tellement d’avance sur nous . le marketing est devenue une science guerrière (car le commerce est fait de guerres) qui s’étudie dans les meilleures écoles du monde . Et nous avons bien plus de retard que les naîfs derrière la ligne maginot .
    Comme Giono , que j’aime énormément, ce qui me fait revenir, nous croyons que cela s’arrangera en prenant le thé avec Hitler ! nous croyons encore au jeune david au front pur et au pouvoir d’une simple fronde . Mais la dernière guerre mondiale ne s’est pas « gagnée » avec des chants, et des villes en grand nombre ont été défigurées à la « liberation » . Ailleurs, la révolution de gandhi a fonctionnée grâce au nombre , et l’ennemi qui nous reste à vaincre est encore au dedans de chacun de nous , parce que le partage, la sobriété, j’essaye comme vous tous….
    J’enrage, parce que nous avons si peu de stratégies valables, et surtout, parce que beaucoup de nos discours font déjà parti du passé .
    Et , désolée de te contredire, Fabrice, mais pour moi, Giono est parfait . Son chef d’oeuvre étant d’avoir su rendre si palpable la nature environnante avec ses secrets, ses pièges, ses cadeaux, ses bouquets de lumières , colorés, parfumés avec une désarmante simplicité . je pense à Gagou qui entre au pays des milles candélabres d’or, ou à Panturle et Arsule, si sensuels et proches de la terre qu’ils en obtiennent le plus beau blé .

  2. enfin voilà, je reviens pour « arrondir » les angles parce que mon style de pragmatique peut parraitre un peu sec . en plus je ne jouis pas d’un tempérament patient, pauvre de moi !
    mais je crois qu’il faut cesser de dire que notre tragédie est de figurer parmis les sages au milieu des cons .
    Notre tragédie est de comprendre tant de choses d’un point de vue écologique et d’être de si piètre stratèges : l’écologie, le bio ça ne fait pas envie car nous ne sommes , globalement, pas convaincants et nos moyens sont dérisoires. alors remettons nous en question et planchons à la hauteur de nos adversaires .

  3. A travers tes propos bénédicte, je reconnais bien ce que nous ressentons tous ici probablement : une alternance de désespoir, de ressaisissement, de fureur, de recherche d’apaisement et d’idées pour enfin « coaguler » nos forces et les traduire en actes capables de rivaliser avec ceux qui ruinent notre avenir. On est dans une situation impossible et il faut coûte que coûte poursuivre cette route incertaine vers de vrais résultats…

  4. oui c’est une bonne traduction, merci !
    cela dit, de vrais résultats, il y en a eu . Bon nombre d’espèces auraient d’ores et déjà disparu sans le combat de quelques valeureux , mais nous devons aller beaucoup plus loin .
    nous vivons dans une sphère où , selon les médias, c’est la démocratie absolue ! Volvic creuse des puits en afrique pour les enfants démunis, on restera éternellement jeune d’esprit avec les consoles de jeux, beaux avec les alicaments, mac do joue les nounous mary poppins en dégoulinant de sucre et de graisse sur nous tous, alors même si yves Paccalet a raison comme d’autres, c’est forcément un terroriste : il casse l’ambiance .
    En tout cas, on ne gagnera pas de suffrage en continuant à faire grise mine, ou en jouant les ayatolahs de service ! d’ailleurs, pour les médias, les écolos sont de triste sires anti-démocratiques . a nous d’avoir l’énergie de passer outre et de communiquer sur les mensonges édictés quotidiennemnt quant à la santé du monde (car si on parle de Tricastin , la mer d’oural ou les chats et les oiseaux passant de tchernobyl au monde des humains…),l’esclavagisme jamais aboli, et sachons partager ce qui nous comble d’aise : le rapport direct à la nature et la réappropriation de nos vies libérées des modes de tout ordre. Cela , tout le monde aime, il suffit de connaitre .

  5. entierement d’accord avec toi , bénédicte:l’écologie c’est pas sexy!
    je pense qu’il va falloir la vendre comme n’importe quel produit pour que ca marche: une stratégie marketing performante, un packaging plus attractif,de la présence médiatique et surement aussi un discours moins culpabilisant, a plus court terme et tourné autour de ce que les gens vont gagner plutot que ce qu’ils vont perdre.
    quand je parle de mode de vie plus économes en énergie,de décroissance ou d’alternative au capitalisme autour de moi j’ai souvent droit à: »on a qu’a revenir aux chariots tant que tu y es », ou » les hippies c’est dépassé! » ou encore »oh lala tu dramatises tout, ca ne va pas si mal quand meme » eh bien si, ca va si mal! alors il faut vraiment s’y mettre pour « communiquer » et faire changer les mentalités.

  6. @ mariouchka, etoui, même si les mots marketing packaging me hérissent et si l’écologie sexy appartient pour l’instant à Schwarzy (selon ses propres termes) , il est clair que globalement, les écologistes semblent trainer avec eux un poid qui fait fuir les autres .
    et plutôt que de chercher à prendre du poid, ce qui à été dit quelques commentaires plus loin, il me semble que nous devons nous délester : de la peur (inquiétude, apréhension, panique…), de la haine sous toute ses formes également , de l’omnipotence bien naïve, de l’orgueil de celui qui sait, ect, bref, des tares bien humaines que nous possédons comme tout à chacun . Ou du moins , en avoir suffisament conscience pour être capable d’en rire et de devenir des compagnies agréables, voir, des personnes convaincantes .

  7. et je conclue : la révolution française s’est réalisée dans un contexte de faim et de pauvreté, Mai 68 a été la révolution de l’enthousiasme .
    Un écologiste qui veut convaincre qu’il a les solutions pour sauver la mise en rendre le monde plus beau en transpirant de peur et de haine se fera toujours traiter de menteur , trahi par ses pores .
    Quand je parlai d’être à la hauteur de nos adversaires, je ne parlais pas d’utiliser les mêmes armes . Etre beau est évidement plus convaincant qu’être sexy, proposer des solutions simples et efficaces, et enfin et surtout , rendre ce slogan « amour, paix , liberté, fleur » enfin réel valent tous les packaging du monde .

  8. Facile à dire, mais comment être « séduisant » lorsque il faut attirer, par exemple,l’attention sur le gout de la tomate bio, par rapport à celle que tes proches, pas sensibilisés (encore!)ont acheté. çà barbe les gens..et la séduction, pardonnez mais c’est vrai c’est aussi l’arme du « diable », pour avoir les gens, il faut les endormir, les fasciner, les emberlificoter, ne pas les contrarier, bref les rendre cibles du marketing et çà, moi çà me barbe; s’ils sont pas fichus de comprendre ce qui se passe, de s’informer, de lire , de bavarder et laisser tomber la mentalité de soumis, y a rien à faire: on n’est pas de taille pour lutter contre toutes ces officines qui fonctionnent et qui généralement fonctionnent bien parce qu’elles vont dans le sens des gens .C’est d’ailleurs pourquoi j’ai toujours aimé les images de la publicité Benetton de olivero Toscani: ces images n’étaient pas idylliques « le matin vient de se lever..monsieur Nescafé ». toujours une réflexion derrière et pas ce vide sidéral..d’ailleurs je rêverais que ce monsieur fasse une pub sur l’agriculture ou les produits bio. Mais je sais aussi que les français ne pigent absolument pas sa logique..tant pis (pour eux)

  9. @ marie encore, et après, pardonnez, mais je file !
    d’abord, laisser le temps au temps …..les tomates qui priment sont les moins chères mais petit à petit, les gens y viennent . il existe maintenant des paniers bio pour étudiants, des amap, des voisins de paniers, ect . je ne sais pas si on détient là les solutions , on en détient un peu et c’estdéjà pas mal et ça avance . et non, les autres ne sont pas tous des cons, et non , nous ne sommes pas les plus purs . les autres sont fichus d’être là où ils en sont, comme nous .
    Et nous justement, où en sommes nous ? avons nous la volonté de gagner , ou tout est-il déjà condamné à l’image de vos propos ?
    ce qui est sûr, c’est que Peter Bradbeck a la volonté de vaincre , si ses moyens sont la séduction et les moyens matériels accumulés, les notres sont à développer, désolée . Et je n’ai jamais prôné le mensonge , mais l’enthousiasme, la simplicité, l’imagination, l’honêteté, la joie !

  10. @ Bénédicte,
    Se délester,prendre de la hauteur, oui.
    A l’image de ces héros de l’humanité qui ont signé avec les Aubrac l’appel du C.N. de la résistance (que j’ai pu télécharger pour ma fille grâce au concours d’Hacène aussi, grand merci), mille fois oui.

    Mais nous sommes alourdis de tant de choses!
    Je viens de terminer la lecture de Gomorra, j’ai vu samedi « Bautiful Cauntri ».
    Difficile de s’élever au dessus de ce cloaque pour un esprit faible (Je ne suis hélas pas Lucie, lumineuse Lucie!) et mêmes les plus valeureux d’entre nous y parviennent-ils, voyez Giono, à la fin de sa vie, avait-il le sentiment d’être à la hauteur de son idéal?
    Déjà à propos de « Que ma joie demeure » il s’exprimait ainsi : « Qu’on m’accuse d’avoir trouvé une joie plus terrible que délicieuse, j’en suis fier. Mes délices demeureront quand ils seront communs. Mais quand la misère m’assiège… et elle est partout dans le monde, mêlée à une sorte de folie. Les hommes ont crée une planète nouvelle : la planète de la misère et du malheur des corps. Ils ont déserté la terre. Ils ne veulent plus ni fruits, ni blé, ni liberté, ni joie. Ils ne veulent plus que ce qu’ils inventent et fabriquent eux-mêmes. ». ..

  11. @ Marthe , oui !!! merci pour cerappel, cette belle citation ! la misère m’assiège souvent vous savez , il est très difficile de se délester et je ne suis pas non plus lucie . Alors, je me rappelle les enjeux , et cette amie malgache qui m’expliquait que lorsque l’on demande à un misérable de son pays comment il va, il répond en souriant , toujours : « Ca va » . moi qui nage dans la richesse, la connaissance alors que si j’étais née au bangladesh, je serai peut-être déjà morte dans un caniveau, comment pourrai-je me lamenter ? et puis, s’il faut défendre la vie avec le sourire pour être crédible, et bien, sourions ! Si on est prêt à mourrir pour une cause, on peut sourire, chanter, rire pour elle, il me semble et être heureux en son nom . Il parait que pierre rabhi accueille toujours des inconnus avec le plus grand des sourires, comme s’il les connaissais depuis toujours en ami , et je gage que ce n’est pas du marketing .
    soyons forts pour la vie !

  12. je n’aime pas non plus vraiment le marketing et la « communication » qui remplace en ce moment souvent le mot propagande.mais il faut etre réaliste, le pragmatisme ne peut pas faire de mal et les mentalités ne bougent pas parce que les gens s’instruisent et lisent malheureusement;c’est un changement de mentalité planétaire qui est nécessaire, un changement total dl’idée qu’on se fait de la place, des droits et des devoirs de l’Homme envers la terre, bref une révolution de l’ampleur de celle de Copernic mais qui doit etre trés rapide.
    nous ne pouvons pas rester comme ca souriant et montrant le bon exemple en se disant que les gens verront bien combien notre cause est juste.depuis quand l’enthousiasme la joie et l’honneteté font avancer et bouger les choses? oui il ya bien quelques exemples mais apparement c’est plus souvent les gens qui se moquent des moyens mis en oeuvre qui arrivent a leur fin . notre monde n’appartient d’ailleurs ni aux sages et aux honnetes gens mais bien plutot a ceux qui pillent mentent et font du profit sans vergogne c’est d’ailleurs bien comme ca qu’on en est arrivé a cette catastrophe écologique et humaine contre laquelle on s’insurge.dans la vraie vie ce n’est pas les « gentils » qui gagnent !
    mais une fois que ce constat est fait je ne veux pas dire qu’il faut agir sans éthique et en mentant aux gens.mais il faut surement etre bien plus offensif.voire agressif!?
    pour en revenir a la pub, l’ami ricoré me fait rire jaune aussi maintenant mais la preuve la plus flagrante que ca marche et que nous avons tous des slogans publicitaires en tete, associé a une petite musique lancinante que souvent on ne supporte pas mais qui peut s’inviter a tout moment dans nos pensées (et qui persiste en plus, il parait que ca s’appelle un ver d’oreille)
    quelle est le petit slogan lancinant de l’écologie?les gens doivent changer presque malgré eux, en touchant l’inconscient, la mémoire, les habitudes. ce n’est pas le raisonnement logique qui induit des grands changements sociétaux,ce sont les sentiments les émotions souvent a peine conscientes et cela il faut bien le dire peuvent etre manipulés.
    j’ai fait quelques études en psychologie et j’y ai appris que les comportements peuvent etre totalement dissociés du raisonnement logique ou seulement du bon sens. alors peut etr faut il essayer d’etre plus fin psychologues pour que nos idées s’infiltrent dans l’esprit des gens.
    PS: je m’excuse pour mon écriture qui me semble bien lourde comparée a beaucoup d’intervenants sur ce blog. je n’ai pas non plus toutes ces références culturelles( qui est Peter Bradbeck?:)
    en tout ca s c’est fort agréable de lire les articles et les commentaires: de belles citations, de la poésie te de la culture: un régal!

  13. @ Mariouchka : peter Bradbeck, c’est le pdg de nestlé (the devel )! Etre fins psychologues me parait une excellente initiative . Le monde en effet n’appartient pas aux gentils, de même qu’il n’appartient pas aux méchants . Si vous avez fait des études de psychologie, vous savez alors combien ces notions sont relatives . « etre plus offensifs, voir agressifs » … comme je l’ai dit plus haut, la seconde guerre mondiale s’est gagnée avec des chants…et des bombes . cela dit, en attendant d’être acculés à l’extrême, beaucoup de solutions existent, sont mises en oeuvre (lire des journaux comme passerelle écologique, l’âge de faire, l’écologiste, la maison écologique, silence, la décroiscance..). Il est plus que jamais temps d’inventer, et surtout d’avoir « la foi » . Si nous défendons l’écologie, c’est que nous pouvons encore sauver quelque chose , sinon, à quoi bon ? et céder à la colère ou à la peur, c’est s’avouer vaincu . et n’oublions pas que l’homme connait une situation inédite : pour la première fois, il sait qu’en continuant à détruire, il se supprime ( yann Arthus Bertrand est suffisament sur les écrans et dans les écoles en posters : la France entière connait le problème, ailleurs, c’est Al Gore, ect). Donc tout est nouveau et un cap sera franchi .
    Quant à votre écriture, elle me semble bien plus légère que la mienne !

  14. @ Bénédicte:merci pour ton optimiste a toute épreuve. je ne veux pas m’avouer vaincu mais comment ne pas céder a la colère devant…. voila le nombre de choses qui me mettent en colère est tellement grand que je ne sais pas lesquelles citer en exemple!et ca ne se limite pas a ce qu’on fait subir a la planète!comment ne pas céder a la peur quand l’idée meme de faire des enfants semble inconcevable tant l’avenir est incertain.je n’ai pas encore 25 ans et mon propre avenir me fait peur .dans quel monde vivra t’on quand j’en aurai 50? ce que nous récoltons aujourd’hui est le fruit de milliers d’années de culture: dans les trois grandes religions(corrigez moi si je me trompe)l’homme est pensé comme étant le maitre de la terre elle est son jardin, il doit y croitre et y prospérer. il est le maitre des autres créatures. seul le bouddhisme et des croyances qu’on retrouve dans des petites ethnies dispersées, concoivent l’homme comme partie d’un tout et sont respectueuses de leur environnement.
    or les religions ont faconné nos sociétés et nos pensées de maniere tellement intime que meme les plus convaincus des athées(dont je fais partie)ne peuvent s’extraire de cette influence judéo chrétienne.
    l’homme nouveau devra s’inventer de nouveaux dogmes ou vivre sans!
    mais nous n’avons pas des milliers d’années devant nous ;chaque jour qui passe voit de nouvelles especes disparaitre, les écosystemes se détériorer et le climat se détraquer. ce n’est plus qu’une question de goutte d’eau qui fera déborder le vase.et comme le dis fabrice nous ne sommes pas nombreux: contrairement a lui je pense que ca ne suffira pas.
    je ne compte pas pour autant ne rien faire mais si il doit y avoir une solution je pense qu’elle viendra plutot de la planete qui finira par vomir l’espece humaine et tout nettoyer dans un grand cataclysme. c’est horrible mais parfois j’en reve….

  15. @ mariouchka, disons que je suis optimiste par nécessité : j’estime que s’il y a des chances infimes de limitter la casse et bien l’optimisme, l’utopie même sont des devoirs de conscience . des solutions il en existera tant que nous serons là pour les penser et les mettre en oeuvre .
    quand aux religions monothéistes, il y a deux interprétations de la relation de l’homme et de la nature . la plus récente contient en effet l’idée que Dieu offre en pature la nature à l’homme (soumettez la terre…), mais , dans la plus ancienne, l’homme est placé par dieu comme gardien de la nature , et , de ce fait, il n’en est pas le possesseur et doit même rendre compte de ses actions / la nature .
    mais la modification d’un texte dans des buts purement lucratifs et politiques, c’est vieux comme le monde . Théodose n’a-t-il pas ainsi inventé le concept de « soldats de dieu » vers 313 ?
    en tout cas, les croyances les plus respectueuses de l’environnement sont certainement celles des amérindiens et des boudhistes , mais je trouve cette notion de responsabilité de l’homme interessante dans l’ancien testament .

  16. j’ai ommis une idée : les amérindiens et les musulmans de Médine n’ont pas écrit leurs textes sacrés dans les mêmes contextes écologique . En Arabie, en Israël si on ne « soumet » pas la terre, au sens, travailler, irriguer ,le sable se faufile et le désert avance (je mets de côté la gestion désastreuse des eaux d’israël et de palestine de ces dernières années ). ces textes avaient des sens certainement plus constructeurs à l’Antiquité .
    mais l’homme met toujour si longtemps à être moderne !

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