Lettre ouverte à des réactionnaires qui s’ignorent

Amis, simples lecteurs, je retrouve ce texte de 2003, écrit près de cinq ans avant la naissance de Planète sans visa. Il me semble que cela tient.

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Le livre de M. Lindenberg, Le rappel à l’ordre (Le Seuil), passera sans doute à la postérité, dans la catégorie des farces grandioses. Il sera dit qu’au début du 21ème siècle en France, la classe des intellectuels a pu se passionner, s’étripant au passage, pour un ouvrage qui ne parle de rien, ou de si peu. De gens passant de la gauche à la droite, et chemin faisant de la critique de la société à la critique de la démocratie. D’errance de la pensée et de vacuité, de pessimisme culturel et de  » nouvelles idéologies de combat  » de la droite. Un certain nombre de ceux visés ont cru devoir vivement protester, quelques uns évoquant même le retour des procès staliniens, celui de la police de la pensée. Rions, même si ce n’est guère amusant.

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On surprendrait bien des grands esprits – de Daniel Lindenberg à Pierre Nora, en passant MM Adler, Allègre, Attali, B-H-L, Colombani, Daniel, Dantec, Debray, Ferry, Finkielkraut, Gallo, Houellebecq, Imbert, Julliard, July, Kahn, Manent, Minc, Nabe, Revel, Rosanvallon, Slama, Sollers, Sorman,Taguieff, et on en oublie hélas un millier – en leur révélant qu’ils sont profondément unis, et certes pas pour le meilleur. Chers intellectuels, journalistes, écrivains qui paraissez l’ignorer, vous êtes tous incroyablement réactionnaires. Certes dans une acception si neuve qu’elle commanderait presque de trouver un autre mot. Mais n’importe, gardons celui-ci.

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Les réactionnaires de jadis réagissaient à l’ordre nouveau – la révolution – en rêvant d’un retour en arrière, en s’accrochant vaille que vaille aux branches de la tradition, en dénonçant le changement. Ceux d’aujourd’hui se concentrent sur des idées mortes, dont certaines il est vrai bougent très considérablement, et refusent du même coup de réagir à ce qui vient et galope même, à ce qui bouillonne déjà sous nos pieds, jusqu’à faire frémir. Les réactionnaires de ce temps, qui dominent tout le champ de la pensée, et l’écrasent, ne voient pas que la désintégration des sociétés humaines, si tragique à l’évidence, n’est qu’un des éléments d’un ébranlement plus colossal encore, qu’on appellera faute de mieux la crise de la vie.

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Ils n’ont que peu d’excuses. Les connaissances, certes un peu dispersées encore, sont bien là : nous sommes les contemporains de la sixième crise d’extinction des espèces, décrite avec précision par une communauté scientifique unanime  sur l’essentiel. Jamais depuis la cinquième de ces crises il y a 65 millions d’années – qui vit disparaître les dinosaures, maîtres alors de la terre – la vie n’a été autant menacée. Des milliers de formes vivantes, extraordinaires, inconnues, mystérieuses à jamais, partent vers le néant, qui seront rejointes sous peu par des dizaines de milliers d’autres.L’homme agit désormais à la noble et grande échelle qu’il croit être la sienne, celle de l’évolution, celle du temps géologique.
De quoi nous parlent pendant ce temps nos grands hommes ? Quand ce n’est pas de leur nombril, ce qui arrive, du marché et de l’économie, du libéralisme et du socialisme, de la science et de la technique, de la raison et du progrès, de la paix et de la guerre. Fort bien quelquefois, très mal si souvent, mais sans jamais nous dire que ces vieilles catégories de la pensée ont totalement explosé. Le cadre n’est plus, en effet, qui permettait – depuis 250 ans grossièrement, depuis les Lumières et la révolution – d’imaginer un avenir commun et prometteur pour l’espèce humaine.

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Toutes les valeurs issues de 1789 sont désormais vides de leur sens premier. Il n’y aura pas sur cette terre dévastée, dans les conditions qu’on connaît, de liberté, d’égalité et de fraternité entre les hommes. Nos réactionnaires d’aujourd’hui semblent ne pas comprendre – mais le veulent-ils ? – que les vieux rêves universalistes de la gauche et des plus sincères parmi les républicains sont forclos. Que ces songes anciens ont été balayés comme fétu par la crise écologique, qui rebat toutes les cartes. On pouvait espérer en 1936 – année de la gauche triomphante en France – qu’un jour, fût-il lointain, les colonies rattraperaient les métropoles. On pouvait imaginer, en 1960, que les nouvelles indépendances, après un bon départ, conduiraient l’Afrique vers la quatre-chevaux et la télévision pour tous. On a même cru – relisez les journaux, relisez vos journaux – que la micro-informatique (et le nucléaire un peu avant, et le net, un peu après) permettraient au Sud d’entrer dans le cercle vertueux, merveilleux, et pour tout dire magique, de la croissance éternelle.

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Eh bien non. Deux siècles de prouesses technologiques et productivistes, saluées constamment de l’extrême-gauche à l’extrême-droite n’oublions pas, ont amené l’entreprise humaine jusqu’aux limites physiques, indépassables, de notre petit univers. Hiroshima nous a donné le douteux pouvoir d’en finir avec nous-même; les crises du climat, de l’océan, de l’eau, la déforestation, la désertification, la folle érosion des sols arables prouvent que nos civilisations, pour la première fois dans l’histoire de l’homme, agissent sur les équilibres globaux de la vie. L’empreinte écologique, une notion essentielle dont nos grands esprits n’ont jamais entendu parler, montre qu’il faudrait deux ou trois planètes comme la nôtre si nous devions satisfaire, chez les 6,2 milliards d’humains, la même folie d’hyperconsommation que celle qui mène les sociétés du Nord.

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Cette véritable commotion dans l’aventure humaine pourrait passionner nos intellectuels, elle devrait les enflammer du matin jusqu’au soir très tard. Car il s’agit de tout refonder, évidemment. D’imaginer un système de pensée qui intègre ces nouveautés radicales, si profondément menaçantes. Mais tel préfère s’intéresser à Dieu, après un sinueux itinéraire castromitterrandien; mais tel(s) autre(s) pratique(nt) le baise-main aux magnats de la presse, pourtant marchands d’armes ou bétonneurs universels, qu’il(s) rebaptise(nt) mécènes; et tel enfin, honnête et scrupuleux pourtant, trouve la force de s’intéresser à la Corse et à l’Opéra, à MM.Chirac et Juppé, à Max Weber et à Tocqueville.

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Mais pas au cataclysme écologique qui menace la Chine, laquelle tire nos exportations – hourra ! -, et s’apprête aussi à jeter sur les routes, après 100 autres devenus vagabonds, 200 millions de paysans, pour le plus grand exode de l’histoire humaine. Mais pas à l’Inde, où l’irruption du marché mondial, et donc de nos exportations – hourra ! -, prépare l’implosion d’une paysannerie de 700 millions d’hommes, véritable colonne vertébrale du continent, du monde même. Mais pas à la disparition des grands singes, nos frères pourtant, qui sont pour partie la clé de nos origines. Et même pas au scandale absolu que constitue le refus du Nord de donner à l’Afrique les médicaments dont ont tant besoin ses millions de sidéens.

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S’il fallait une seule preuve que 1789 et ses suites – dont 1917 -, a définitivement épuisé son souffle, elle serait là : dans l’incapacité manifeste et pratique où sont nos réactionnaires de tout bord à faire vibrer une seule des fières devises républicaines. Si 89 vivait, nous serions des millions devant le siège des multinationales de la pharmacie, et au vrai, cela ne serait pas nécessaire, car nul n’aurait osé condamner à mort un continent pour cause de royalties. Qu’on y songe : quel serait l’équivalent moral, aujourd’hui, du mouvement lancé le 19 février 1788 par la Société des amis des Noirs ? Disons-le sans détour, nos réactionnaires ne valent pas l’abbé Raynal, ni l’abbé Grégoire, ni Brissot, ni Clavière, ni Mirabeau, héros du combat contre l’esclavage. La Bosnie, oui. Le Rwanda, le sida, non. Et qui osera réclamer un droit équitable d’utilisation de la biosphère pour tous les habitants de cette planète ? Lequel de nos réactionnaires dirait cette évidence que le gouvernement de M. Bush, en torpillant la (si timide) mobilisation contre le dérèglement climatique, commet un crime majeur contre l’humanité ?

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Faut-il leur en vouloir ? Assurément, beaucoup. Car non seulement ils ne font pas le travail qui est pourtant le leur – celui de réfléchir pour tous, avec tous -, mais ils nous préparent des lendemains terribles. L’histoire est tragique – ce qu’ont oublié les générations de l’après-guerre – et l’histoire de la crise écologique le sera plus encore. Pourquoi ? Parce qu’on va, fatalement désormais, vers des conflits (au moins) régionaux qui concerneront l’essentiel : l’eau, le sol, le climat, et donc les ressources alimentaires. Avec à la clé, nécessairement, un nouveau paysage mental, dominé par l’angoisse. Or l’homme est l’homme, et la peur l’a toujours fait se contracter, se rétracter : l’horizon de l’époque risque fort d’être, sans doute pour longtemps, aux couleurs de la régression.

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Pourquoi sont-ils aveugles à ce point ? Pourquoi font-ils penser à une famille installée sur une plage, et discutant du pique-nique –  » Enfin, pourquoi as-tu oublié les cornichons ?  » – tandis qu’un gigantesque tsunami s’apprête à déferler ? Pourquoi sont-ils à ce point muets ? On ne le sait guère, mais on voit bien leur ignorance, en tout cas. Combien, parmi tous nos penseurs émérites, ont lu un quelconque livre d’importance sur l’état de la planète ? Ils ont négligé Rachel Carson en son temps, qui alertait dès 1962 sur les ravages inouïs de la chimie de synthèse. Ils ne savent pas qui est Edward O.Wilson, ils confondent Teddy Goldsmith, fondateur de The Ecologist, et son frère Jimmy, ils n’ont jamais entendu parler d’Anil Agarwal, Vandana Shiva, Martin Khor. Ils ne lisent pas les rapports du World Watch Institute, ni ceux du World Resources Institute. Les travaux des zoologistes et primatologues, des botanistes et forestiers, des climatologues, des hydrobiologistes, des systématiciens ?

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Jamais ils n’y font la moindre allusion, car ils ignorent jusqu’à leur existence. Il faut se mettre à leur place : nos malheureux intellectuels n’ont pas le temps. Mais ne nous moquons pas, en tout cas pas davantage. Car le moment est crucial : comment diable ne voient-ils pas que la pensée écologiste est une chance fabuleuse – peut-être la dernière – de faire face humainement, démocratiquement, aux drames qui pointent ? Certes, elle est encore dans les limbes, et fait songer à la pensée socialiste naissante, aux alentours de 1830. Mais elle grandira, si on la nourrit, si on la considère, si l’on s’y met enfin. Et l’on verra bien, alors, qu’elle de taille et de puissance à nourrir quantité de courants et de visions, y compris opposés.

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Hélas nos réactionnaires, loin d’aider à l’émergence de ce nouveau paradigme de la pensée humaine, auront tout fait ou presque pour retarder le mouvement, le saboter. En se gaussant, en calomniant, en confondant à plaisir défenseurs de la vie et adversaires de l’homme. Au fait, vous qui avez pouvoir sur les journaux, pensez-vous qu’il soit indifférent de vanter, dans des centaines et milliers de pages de publicité, un mode de vie et de consommation absolument criminel ? Faut-il vous dire la vérité ? Il devient chaque jour plus intenable, moralement, d’inciter des millions de lecteurs distingués, parfois à fort pouvoir d’achat, à gaspiller sans compter. C’est d’une entreprise concertée de destruction du monde qu’il s’agit, savez-vous ? Nous en sommes tous – à des degrés fort divers, il est vrai – les acteurs et complices.

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On s’en doute sûrement, même si on feint de l’ignorer, nous n’allons pas vers les beaux jours de la liberté. Ce qui s’annonce au contraire, c’est la contrainte, et dans le meilleur des cas un partage radicalement neuf entre les droits de l’homme et ses devoirs. Cela n’est pas excessivement vendeur, par ces temps d’extrémisme individualiste. Mais ! Mais il s’agit pourtant, bel et bien, de s’opposer frontalement à l’un des socles de ce monde malade, et qu’on pourrait résumer ainsi : celui qui a peut. Qui possède assez peut consommer, voyager, polluer et détruire comme s’il était seul au monde. Mais cela ne se peut plus ! L’individu a sa place, précieuse ô combien, il ne peut la prendre toute.

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L’humanisme, au temps de la crise écologique, implique de mettre l’homme au service de la vie, et plus seulement de lui-même. Il s’agit en fait d’agrandir, immensément, le champ de ses responsabilités. L’humanisme du temps qui vient, qui est déjà là sans qu’on le sache, et quoi qu’on veuille, commande à l’homme d’être plus homme que jamais. C’est-à-dire, loin des vieilles croyances, capable de mettre en question sa toute-puissance. Il faudra bien faire émerger de cette brume si épaisse une nouvelle figure humaine. On veut parler de l’homme des limites, de l’homme de bien, de l’homme responsable. Responsable de lui bien sûr, mais aussi de toutes les formes vivantes qu’il menace avec un si atroce enthousiasme. L’homme doit se sauver, mais pas seul. Avec tous les animaux et végétaux qui ont fait le chemin avec lui, jusqu’ici. A quand une déclaration universelle des devoirs de l’homme ? Amis réactionnaires, encore un effort.

48 réflexions sur « Lettre ouverte à des réactionnaires qui s’ignorent »

  1. «Or l’homme est l’homme, et la peur l’a toujours fait se contracter, se rétracter : l’horizon de l’époque risque fort d’être, sans doute pour longtemps, aux couleurs de la régression.»

    En 2003 !
    Bien vu
    Bravo!
    Je vais de ce pas prendre ma carte au FN !
    Non je plaisante.
    Car en vrai c’est plutôt de pleurer que j’ai envie.
    Courage et amitiés

  2. En 2003, tu as bien résumé ce que je ressens en 2015: né en 1936, études de Sciences Naturelles, vie professionnelle d’enseignant liée à la jeunesse de ma ville, lecture de Rachel Carlson et de bien d’autres, découverte de la pollution chimique chez les poissons de la Côte d’Opale par l’usine Tioxide à Calais.. J’arrête pour le Nord de la France..Actuellement 30 ans de contact quotidien des plantes et de la faune du Sud Ouest entre Méditerranée et Atlantique.. Les plantes méditerranéennes sont en train de s’étendre, les plantes atlantiques de régresser ; je suis de loin la fonte de la banquise ; tout est lié. Cette année, dans un département rural où la forêt avance, où l’on est obligé de débroussailler pour assurer des pâturages aux moutons, la faune des Insectes continue à évoluer dans le sens de la diminution: Papillons, et surtout Abeilles , Bourdons. L’examen du nombre d’Insectes écrasés sur les pare brises des voitures en apporte une preuve facile. Et aucun écho de cette évolution de la vie chez nos débatteurs nationaux, politiques, médiatiques. Quant aux économistes (!).. Voir par exemple http://www.senat.fr/presse/cp20150625.html Fabrice, ton site est bien rajeuni .C’est plaisant.

  3. Si j’ai bien correctement saisi l’actu dont il est question, soit l’omniprésence de la pensée et du discours technolâtre sur le thème : l’Homme a toujours modifié son environnement, il inventera des moyens techniques pour sauver la planète des menaces engendrées par le développement de la technologie, il en a toujours été ainsi par le passé, etc. D’un côté les lumières du progrès, de l’autre…
    Dès que les exoplanètes font la Une, on s’entend dire que l’humanité future partira à bord de vaisseaux conquérir de nouveaux espaces (la fleur au fusil), foin de l’obscurantisme écologique.
    De temps à autre un journaliste dessoûle :
    http://www.huffingtonpost.fr/2015/07/24/exoplanete-kepler452-terre-espace-voyage_n_7866166.html
    Tout ça pour signaler le site de la NASA « Eyes on Exoplanetes »
    http://eyes.jpl.nasa.gov/eyes-on-exoplanets.html
    C’est sérieux (puisque c’est la NASA), c’est à la pointe du progrès, en plus c’est beau et les distances sont données en années lumière, ce qui normalement devrait remettre en place les esprits les plus en proie aux fumées de l’ébriété technologique.
    Nota bene : pour faire joujou il faut installer une appli qui est téléchargeable sur le site, c’est un peu lourd à faire tourner, faut de la mémoire vive.

  4. J’ouvre mon charlie hebdo et je suis au combat.
    Malgré mes angoisses et mes peurs, j’affronte.
    J’affronte la vérité, celle qui me définis : mouton !
    Ma fille a 18 ans et je lui explique la réalité,
    il faut tout changer !
    Encore merci monsieur Nicolino.
    Avec vous, plus que jamais.

  5. Certaines religions placent le jardin d’Eden au-delà de la vie terrestre. Pour ma part, je pense, depuis un bon moment, que nous cherchons souvent ailleurs ce qui est pourtant proche. Je pense que le jardin d’Eden est notre, ici et maintenant, mais que nous sommes trop aveugles pour le voir et trop égoïstes et belliqueux pour le vouloir.

    Amitiés.
    Jean-Michel

  6. 12 ans deja, et le texte n’a pas vieilli. Malheureusement. Mais je crois que plus de gens peuvent le comprendre aujourd’hui qu’en 2003. Au-dela du theme classique de l’inertie des outils, inertie intellectuelle et sociale (les « reactionnaires » au sens classique) ce texte, il me semble, dresse dans les grandes lignes le contexte de l’ecologie: Au fond les reactionnaires ce sont ceux qui sont incapables de se debarraser de leurs ideologies (quelle qu’elles soient) et l’ecologie, par son insistance constante sur les aspects les plus concrets et les plus sensibles (pour eviter le mot « materiel », trop restrictif) de la vie, et son desinteret pour tout ce qui n’est pas fonde dans l’action, ouvre des chemins qui sont effectivement « sans visa » dans tous les sens du terme: Sans permissions des autorites ideologique, administratives, geographiques. Ainsi aujourd’hui ou les massacres de civils sont accomplis sous nos yeux au nom de « la guerre contre le terrorisme », ou l’accroissement vertigineux de notre vulnerabilite collective est mis en oeuvre a nos frais au nom de notre securite et de notre prosperite, ou les medias n’ont jamais ete aussi concentres, l’ecologie est devenue tout simplement un critere incontournable, le critere le plus evident, le seul critere indeniable par qui que ce soit, « sans visa », d’une action juste: Parceque la terre c’est nous et nous sommes la terre. Chacun voit l’ecologie a sa porte, certes. Mais le fait est, que chacun de sa propre porte la voit de facon effectivement juste, si l’on considere l’action concrete qui en decoule.

  7. je rétire ma question sur l’ergonomie du nouveau site pourquoi proposer tout l’article? il serait plus lisible de ne proposer qu’une partie avec un clic pour accèder à l’ensemble si on le désire dans ce genre là
    http://www.completementflou.com/
    lan, la ville dans un verre à pied!

    bar basso cocktails Milan
    Dans la liste des trucs à faire à Milan avant de déménager (même si je sais que je reviendrai, je n’ai pas pu m’empêcher de faire cette liste et de tenter de tout cocher avant de partir) (Flou Vs réalisme : 0-1), il y a des visites touristiques que je n’ai jamais faites en me disant que j’avais tout le temps, des endroits dont on me parle depuis des années et quelques lieux mythiques où je n’ai encore jamais mis les pieds. Et parmi eux, le bar Basso qui a fait l’histoire de la movida milanaise. S’il est l’un des pionniers du cocktail en ville et a connu son âge d’or pendant la période de la Milano da bere dans les années 60, il est surtout connu aujourd’hui comme lieu d’invention du Negroni Sbagliato par Mirko Stocchetto et continue d’attirer les habitués et la hype toute l’année, et les designers en particulier pendant le Salone del Mobile en avril. Continue reading…en cliquant sur continue reading on a tout l’article

    La Balera dell’Ortica, danses, fèves et flonflons!

    ballera ortica milano
    Ça fait longtemps que je veux vous parler de la Balera dell’Ortica, cet endroit tellement hors du temps, tellement sympathique et parfait qu’on en vient à se demander le lundi venu si la journée du dimanche qu’on y a passé a réellement existé… Imaginez plutôt, une cour fleurie, un terrain de bocce (la pétanque italienne), une salle de bal à l’ancienne et une trattoria avec des nappes cirées bariolées, un peu d’ombre, quelques parasols, un menu estival et goutu, de la bière fraîche, de la musique et une ambiance bon enfant… Continue reading…

    0 20 juillet 2015
    Musical map, des cartes interactives pour voyager en musique

    musical map spotify
    Ceux qui me suivent depuis un moment savent que j’aime bien les cartes. Les cartes citadines qui signalent les fontaines, les sites les plus photographiés, les toilettes publiques ou encore les spécialités culinaires d’un pays, bref celles qui mixent géographie et données. Forcément, je ne pouvais qu’adorer le projet de Spotify qui consiste à cartographier les morceaux les plus écoutés par ville (bon, en vrai, seulement les plus grandes villes pour l’instant), une fois exceptés les titres internationaux écoutés partout de façon à peu prêt uniforme. En se baladant sur la carte, on accède aux playlists des chansons les plus populaires du moment et on peut, au choix, anticiper en se mettant dans l’ambiance de ses vacances, découvrir de futurs hits encore inconnus dans nos contrées ou, comme moi, se replonger dans l’ambiance toute particulière de l’audio dans les supermarchés milanais. Pas franchement mon meilleur souvenir mais, au point où j’en suis, je suis prête à supporter même Laura Pausini (merci la nostalgie). Continue reading…

    1 17 juillet 2015
    La meilleure burrata de Milan!

    burrata milano
    Puisque j’ai désormais quitté la ville (ça sonne très cow-boy ça non?), je peux enfin vous livrer ici quelques adresses tenues jusque là jalousement secrètes! Par exemple, je peux vous dire où trouver la meilleure burrata de la ville sans craindre de vous retrouver en travers de mon chemin vers la félicité gustative! D’autant plus qu’à la belle saison, la hausse de la demande entraînant une rupture des stocks précoces, il m’aurait fallu me lever 2h plus tôt pour ne pas risquer de voir mon dû hebdomadaire me filer sous le nez! Cette fameuse burrata, on la trouve au marché, sur le stand de la coopérative agricole Il casale d’Arcisà, vendue par de souriants personnages nourris à la sympathie pour le fromage de chèvre (J’ai une passion pour les marchands de fromage, vous avez remarqué?). Continue reading…

    3 17 juillet 2015
    Mangiari di strada, boucherie populaire et sympa !

    macelleria opolare darsena milano
    Me revoilà après un déménagement un peu houleux, une petite déprime post-installation et une canicule lyonnaise accentuée par l’absence cuisante de volets aux fenêtres et d’un frigo encore en transit! Mais avant de vous raconter tout ça et histoire d’écluser le vague à l’âme cité plus haut, replongeons dans l’été milanais avec quelques articles dont la publication a été ajournée avant mon départ pour cause de démarches chronophages et d’envahisseurs de cartons! Si d’ordinaire je parle plutôt ici à une sorte d’alter-ego avide de balades en vélo, de salades fraiches et de pizza fromagères, je m’adresse aujourd’hui tout particulièrement aux viandards, aux carnivores avides de chair fraîche et de bons plans carnassiers, auxquels je recommande plus que chaudement la boucherie ouverte récemment dans le marché communal de Piazza XXIV Maggio: la Macelleria Popolare. Continue reading…

    1 11 juillet 2015
    Guido de Zan, joli atelier-boutique de céramique

    guido de zan céramique Milan
    Ça fait des années que je connais cet endroit et il me semblait fou de ne lui avoir jamais dédié un article ici! Je dois dire que je suis en ce moment en pleine frénésie des articles à écrire et/ou à publier avant de déménager… Evidemment, que personne ne tente de m’ôter l’idée que je parviendrai à faire en quelques semaines ce que je n’ai pas fait ces 6 dernières années… Quoiqu’il en soit, revenons à ce petit atelier de céramique niché dans une rue piétonne près des colonne di San Lorenzo. Il a quelque chose d’incongru dans un quartier où règnent en maîtres les bars à cocktails et les boutiques de fringues, et ses tons sourds -du blanc, du gris et du sable ponctués d’une pointe de bleu cobalt, répondent en une merveille de finesse et de sobriété à l’hideuse fresque pseudo historique qui « orne » depuis peu le mur d’en face… Continue reading…

    3 3 juin 2015
    Salone del mobile 2015, sélection poétique!

    salone del mobile 2015 lambrate
    Je vous entends d’ici râler au sujet de mon débit d’articles relatifs au Salon du design milanais… Je tiens à rappeler pour ma défense que c’est peut-être la dernière fois cette année que j’avais l’occasion de l’écumer avec autant d’exhaustivité et que, si j’ai pris la peine d’aller voir même les expos qui a priori ne m’intéressaient pas nécessairement, c’était avant tout pour vous montrer les lieux d’exposition qui sont rarement ouverts au public et dont la vue n’aura pas manqué de vous remplir de joie et d’émerveillement (si). Parce que s’il ne tenait qu’à moi, je me contenterais peut-être, après toutes ces années, de flâner au hasard en ville à la recherche de quelque projet poético-designé (voilà, je suis vieille donc blasée). Continue reading…

    0 31 mai 2015
    Salone del mobile 2015, l’espace Moooi

    fuorisalone moooi 2015 zona tortona
    Vous pensiez en avoir fini avec la design week? Que nenni! e profite du week-end car je n’ai pas encore trouvé le temps de vous parler de l’espace Moooi sur le Fuorisalone, ni de vous dire comment ils sont trop forts pour créer des installations qui sont de vrais sets photos! Loin des stands où l’on peine à mettre en valeur les objets (mauvaise lumière, trop serrés), ici chaque meuble est mis en scène dans un petit décor avec fond photographique et accessoires choisis! En bref c’est le paradis des photographes de presse et des touristes comme moi. Comme chaque année, si les inspirations baroques et déjantées m’ont un peu ennuyée, je me suis mise à rêver devant un certain meuble bas façon console et une armoire à colombages de toute beauté, et j’ai bien aimé aussi le bureau paper desk de Studio Job, petit frère de mon armoire coup de cœur de l’année passée… Continue reading…

    0 30 mai 2015
    Da Otto via Paolo Sarpi, tout nouveau tout beau!

    Sarpi otto bar milano
    Ce n’est pas trop mon genre de me pécipiter pour découvrir les endroits dès leur ouverture, et je trouve plutôt agaçant cette course à la nouveauté qui sert surtout à dire « j’y suis allée »… Mais dès que j’ai vu passer sur internet les premières photos du café Otto, j’ai su que ça me plairait! Et la peinture était encore fraîche que je posai déjà mon derrière sur une chaise en terrasse, que je humai toute tartine inventive et cappuccino matcha qui passait par là, admirai le mobilier vintage et tombait amoureuse d’un géant yucca. Comment vous dire, j’aime le quartier de Paolo Sarpi et je m’y rends souvent, mais je n’y avais pas encore dégoté de QG. C’est chose faite et je me vois déjà y passer pour lire le journal dès potron-minet (y’a même le Monde en français!), m’y réfugier en fin de journée pour profiter de l’ombre de la terrasse et profiter du wi-fi pour y donner tous mes rendez-vous! Continue reading…

    0 29 mai 2015
    Mercato metropolitano en off de l’Expo, inutile d’en faire trop…

    mercato metropolitano expo milano
    Vous vous demandez peut-être pourquoi je ne vous ai pas encore parlé de l’Expo Universelle de Milan… En fait, moi qui était plutôt enthousiaste au début à l’annonce de la manifestation, je suis de plus en plus déçue des allures de foire gastronomique aux ambiances de parc d’attraction que prend la chose. Elles sont où, les tentatives pour répondre au thème « Nourrir la planète, énergie pour la vie »? Si d’un coté les entreprises et pays participants ne semblent pas vouloir se donner la peine d’y répondre, de nombreux visiteurs semblent se contenter de voir des façades de pavillons alambiquées et de revenir quelques gadgets en poche… N’ayant pour l’instant vu de mes yeux que le off, je ne me permets pas de critiquer outre mesure, et l’optimiste en moi espère encore être détrompée sur place! Dans le même esprit, parlons aujourd’hui du Mercato metropolitano, qui se tient pour 6 mois dans les ex-magazzini près de Porta Genova… Continue reading…

    3 27 mai 2015
    OLDER POSTS

  8. Votre texte n´a pas pris une ride, Fabrice, cela fait froid dans le dos, alors que j´aurais tant souhaité qu´il soit devenu obsolète. Mais non, rien de tel, malheureusement.
    Les intellectuels persistent dans leur aveuglement et leur nombrilisme, tout absorbés qu´ils sont à encenser l´espèce à laquelle ils appartiennent et à en défendre la soi-disant supériorité.

    Autre sujet : j´ai enfin pu lire votre excellent article sur la chimie allemande (des grèves ici avaient retardé la distribution du courrier, Charlie Hebdo est resté plusieurs jours en rade). Juste une petite précision : il n´y a pas que les lecteurs de ce torchon infâme qu´est le Bild Zeitung qui refusent d´aider la Grèce, il y a aussi ceux du Zeit, un journal jadis plutôt à gauche, de la bonne gauche socialiste comme elle n´existe plus, l´ancienne sociale-démocratie. Un journal qui tombe depuis quelques années de plus en plus dans le nationalisme. Certes, pas le nationalisme tonitruant et vulgaire de « Bild », mais un nationalisme tout aussi nocif parce que bien dissimulé sous son vernis « cultivé », « distingué ». Une hypocrisie qui convient parfaitement au lectorat typique du journal, les cadres d´entreprises, les professions libérales, souvent relativement jeunes.
    Mais ce que le Zeit, pas plus que le Bildzeitung d´ailleurs, se garde bien d´évoquer, c´est la dette de guerre de l´Allemagne envers la Grèce, dette qui n´a jamais été payée, vous vous en doutez! 280 milliards d´euros ! Une paille !

    Un petit mot pour vous tous et toutes de Charlie Hebdo, pour saluer votre courage. Je vous retrouve chaque semaine, parfois avec un peu de décalage, suivant les humeurs de la poste outre-rhénane, mais jusqu´à présent vous étiez fidèles au rendez-vous, pas un numéro ne manque à l´appel. « On se demande parfois si certains médias n´auraient pas été satisfaits de voir Charlie disparaître définitivement après le 7 janvier. Désolé, mais Charlie va vous accompagner pendant encore un moment. » écrit Riss dans son avant-dernier édito. Mais j´espère bien que vous allez encore faire un bout de chemin avec nous, le plus long possible. Vous avez du pain sur la planche pour nous rendre moins bêtes ! Alors merci à vous tous, vous les hommes et les femmes qui avez choisi la route périlleuse de la liberté et la tâche ingrate de sortir les péquins qui vous lisent de leur ignorance et de leur apathie.
    Je vous embrasse très fort, à commencer par l´hôte de ce blog.

    Une paille !

  9. J´ai oublié : merci à Myriam pour avoir évoqué Ludwig Wittgenstein.

    La paille qui se trouve en fin de mon commentaire précédent est une coquille 🙂 !

    Sur le sujet de l´obsolescence : mon ordinateur portable a rendu l´âme, après huit ans de bons et loyaux services. Plus rien à sauver, c´est consternant. Huit petites années, alors que les machines devraient nous accompagner toute une vie. Un ordinateur par personne et par vie, une machine à laver, un aspirateur, une voiture, basta !

  10. Voici le commentaire que j’ai laissé sur l’huma a un article de Patrick le Hyaric « Le nouvel âge européen » avant de lire ton texte si précis et complet. Je le pose ici modestement pour montrer qu’une ligne de sortie semble se dessiner. (L’option communiste que j’évoque est avant tout engagement humaniste)

    Sommes-nous d’accord pour constater qu’un système économique voulu par une seule classe sociale depuis le début du néolithique est en train de s’écrouler du fait de sa propre nature (l’expansion infini n’est pas possible et on arrive au bout)? Il ne s’agit plus de se battre pour partager différemment des richesses dans un système mais de rejeter complètement ce système. Nous devons provoquer l’avènement d’une société où le soucis de l’intérêt collectif doit prendre le pas sur l’individualisme (n’est-ce pas évident?).
    Le principe que la liberté doit être l’alpha et l’oméga de nos références culturelle et politique a vécu. Le partage équitable des biens produits par les hommes et la nature, le respect de notre planète et de chaque citoyen du monde doivent devenir les nouvelles références de bases de nos sociétés. Oui le chemin pour trouver comment mettre en place cette juste et viable vision des échanges économiques peut être encore très long.

    Convaincre que ce communisme nouveau c’est-à dire naturel est la solution des nos problèmes reste un défi considérable. Mais les dirigeants des finances internationales ont raison: il n’y a pas d’alternative… au communisme Je crois que l’univers du monde communiste est l’endroit, le meilleur endroit où il est possible de faire ce travail pendant et après la fête de l’Huma.

  11. Hier soir, tandis qu’un groupe de corneilles menait une discussion très animée dans mon quartier, j’ai lu les phrases suivantes d’Arne Naess dans « Vers l’écologie profonde » : « Il ne faut pas trop parler de devoirs, parce que … les devoirs ne jouent le plus souvent qu’un rôle minime pour la plupart des gens », puis « Et plus les gens seront nombreux à avoir une expérience joyeuse de l’écosystème, plus on aura de chances de sauver un grand nombre d’écosystèmes ».

    Des devoirs, oui – la liberté procède de la responsabilité -, mais des devoirs qui rendent joyeux, car ils vont dans le sens de la vie.

    Ce matin, les passereaux sifflotent.

  12. Myriam, je crois que ça ne va pas être possible dans l’immédiat, les devoirs qui rendent joyeux sont une utopie. La contrainte dont parle Fabrice risque fort de ne pas être joyeuse …Elle sera ressentie comme une limitation de notre liberté.Je parle de la liberté de voyager quand et où bon nous semble, de consommer n’importe quoi, de bousiller ce que l’on veut, toutes ces actions destructrices que certains appellent liberté !
    Je vois plutôt de plus en plus de restrictions qui vont vraiment foutre les boules à la majorité, mais vont soulager , plaire même, aux gens que nous sommes, car elles iront vers la protection de la vie .Nous sommes assez peu à la vouloir vraiment.
    Tout cela finira par une dictature mondiale, axée sur la protection de la vie sur terre ,par un communisme largement amélioré alors ?…
    Peut-être que dans très longtemps, quand les futures générations auront oublié ce qu’était notre consommation forcenée,cette contrainte finira par entrer dans les mœurs et devenir normale. On peut rêver.
    Mais avant, il va falloir un sacré mouvement pour imposer ça. Qui va s’y coller ?

    Des amis sont rentrés de 15 ans d’expatriation en Asie, le tableau qu’ils en font fait froid dans le dos, des gens tentent de résister, mais l’argent et la corruption sont rois. C’est la fiesta là-bas !

    Ouh, ça sent le neuf ici, t’as ripoliné à la peinture bio, j’espère !
    Bises à TOUS

  13. Envoyé le 27/07/2015 à 12:53

    Bonjour,

    autant je vois bien la charge contre la plupart des noms cités dans l’article de 2003, autant je m’interroge sur la présence de Pierre Rosanvallon. Avait il eu le malheur de déclarer quelque chose de rédhibitoire peu de temps avant? Je conseille à ceux qui veulent voir plus clair dans l’histoire politique de leur pays d’écouter ses cours au collège de France ou de lire ses livres sur l’avènement du citoyen. Ce sont des éléments essentiels pour comprendre comment se sont construites les idéologies françaises et l’approche du « républicanisme » à la française. Alors, peut-être a t’il pris une position qui pouvait sembler stupide à l’époque (2003), mais cela n’enlève rien à la qualité de son travail d’historien.

  14. Réponse à l’auteur précédent,

    Vous m’aurez mal lu. Ou plus sûrement, je me serai mal exprimé. Rosanvallon n’est nullement un être détestable – ainsi d’ailleurs que d’autres cités -, mais il est aussi aveugle sur l’essentiel que tous les autres. D’où sa présence dans ce petit groupe qui, ainsi que je l’ai écrit dans le texte lui-même, représente en effet toute une génération dite intellectuelle. Voilà. Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

    1. Oui, vous avez sans doute raison, j’ai du focaliser sur les noms des personnes citées. Par contre, je pense réellement que le travail de Pierre Rosanvallon, pour aveugle que soit le personnage, je n’en discuterais pas, je ne connais pas sa pensée sur ces questions, nous permet justement de comprendre en quoi l’histoire des institutions politiques françaises nous éclaire sur les raisons des non mobilisations et sur la construction des individualismes dans notre société (en France, tout du moins).
      Merci pour votre travail. Vous avez tout mon soutien amical dans votre rétablissement.

  15. Pour moi la notion de « declaration des devoirs de l’homme » ca me rappelle Simone Veil dans L’enracinement. Ca n’est pas « joyeux » a vrai dire mais ca n’est pas triste non plus. Je dirais c’est ennoblissant.

    Arne Naess est quand meme un drole de type. Qui est-il pour juger si les gens sont capables ou pas de comprendre la notion de devoir? Surtout quand on lit la liste, assez pompeuse, de ses « principes » d’ecologie « profonde »… Voila quelqu’un a l’evidence ne se sentait pas tellement concerne par « le second Wittgenstein », celui qui, comme Derrida, Deleuze, Guattari, Hjemlslev, etc. a brise « la prison representationelle »! (selon l’expression de Yeshayahu Ben-Aharon)

    Guattari, voila quelqu’un a lire! « L’ECOSOPHIE ». (Recueil de textes).

  16. En fait, ce que j’ai progressivement compris en lisant Simone Veil, auteur individualiste s’il en fut (dans sa vie), c’est que le summum de l’individualiste c’est la personne qui ne compte que sur elle-meme pour se donner ses propres devoirs. Ainsi la pointe extreme de l’individualisme, si elle n’a pas peur d’aller jusqu’au bout de son processus, se depasse elle-meme, et fonde d’une maniere completement nouvelle la possibilite de l’altruisme, au lieu de se complaire dans un infantilisme de « droits » dont on ne voit pas tres bien qui les garantit si ce n’est le Pere Noel ou ses equivalents (l’Etat, le Marche, l’Intelligence Artificielle, le Progres, etc. etc.). Edward Snowden a recemment exprime une pensee tres « Veilienne »: « Nous ferions bien de nous souvenir qu’en fin de compte ce n’est pas la justice qui nous protege mais bien nous qui protegeons la justice ».

  17. Je relis le dernier paragraphe de ton article, Fabrice: Il est tres beau. Il est d’une justesse et d’une precision qui s’approchent de la sagesse.

    Je viens de realiser, en repensant a Simone Weil et au « second Wittgenstein » (tres interessante, Myriam, cette interview sur Wittgenstein), que se donner a soi-meme des devoirs est un processus de spiritualisation. Il n’y a pas de difference entre la spiritualite et s’approprier ses devoirs. (Meme s’il y a de tres nombreuses manieres de le faire). C’est en fait l’essence meme du processus de creation. L’elargissement du contexte. Un acte souverain, volontaire, mais en un sens mysterieux, pas isole. La societe, ma profession, ma famille, la vie, definissent « mes droits et mes devoirs » mais ca ne colle jamais tout a fait, je suis bien oblige, a moins d’avoir decide de devenir completement abruti, qu’il y a tout un tas de choses qui ne cadrent pas du tout avec le systeme, quelqu’il soit d’ailleurs. Et la, de deux choses l’une, soit je decide « d’etre a la hauteur » de la situation, de l’evenement comme disait Deleuze, ou bien je me retranche derriere « mes droits et mes devoirs »… Se mettre a la hauteur, c’est un processus souvent un peu effrayant, et au cours duquel on ne peut esperer qu’acquerir des devoirs nouveaux, pas des droits. Bien sur, cela ouvre de tres nombreuses questions, dont celle-ci: Faut-il se plonger tete la premiere dans le gouffre infini des devoirs infinis? Vision effrayante, d’accord, mais qui je crois ne se pose absolument pas dans la pratique, vision tres arrogante finalement, car nous n’avons toujours face a nous que des devoirs concrets et faisables, a l’echelle de notre comprehension et de nos capacites. Autre question, celle du vide: Sommes-nous seuls lorsque nous avancons, meme un peu, dans ce gouffre beant des devoirs infinis? Je n’ose pas avancer seul une reponse. Les exemples connus de grandes personnalites qui se sont avancees loin et n’ont pas toujours donne de reponses tres rassurantes n’y incitent guere.

    Mais je remarque que Wittgenstein parlait de « jeu ». Friedrich Schiller aussi, parlait de « jeu » dans un contexte comparable (Schiller etait une sorte de lointain precurseur du monisme de Deleuze et de ses contemporains): « L’Homme n’est pleinement homme que quand il joue ».

    Mais alors, si nous jouons, nous ne sommes pas tout a fait seuls. Il y a d’autres joueurs avec nous, et « il y a de quoi s’amuser »! Avec le vrai serieux et l’honnetete profonde des enfants qui jouent.

  18. Très bon article, qui est plus que jamais à propos.

    Lorsque l’on critique l’idéologie de Progrès ou la technique, on nous envoie machinalement un bourre-pif : « Vous êtes réactionnaires ».

    Or, à mon sens, nous ne sommes jamais plus réactionnaires que lorsque l’on reste enfermés sur le rail de l’idéologie de Progrès qui empêche toute révolution qui consisterait à se désaliéner et de se passer des croyances propres à celle-ci.

    Le réactionnaire c’est celui qui tourne sans fin et qui refuse de sortir de la cage-roue de hamster dans laquelle il tourne sans fin allant de soi-disant révolution technique en révolution technique qui ne sont que des bluffs technologiques (en fait, un jeu à somme nulle dans le meilleur des cas, des régressions qualitatives de production ou humaines dans la plupart des cas).

  19. Des mots très importants, Lionel, que ceux d´aliénation et de régression. Et votre image du hamster dans sa roue convient parfaitement à ce monde dit « moderne ».
    En effet, notre société est un gigantesque asile d´aliénés, remplis d´êtres humains prisonniers de leur roue, prisonniers de leur recherche effrénée de ce qu´ils pensent être le bonheur, esclaves volontaires d´un système qui les infantilise et les abrutit. Moins ils réfléchissent, plus ils sont dociles.
    Dur de rester confiant dans l´aptitude de l´homme à s´éveiller à l´altruisme, à l´empathie et au respect de la vie.
    La dictature verte évoquée par l´un ou l´une d´entre vous (je ne sais plus qui) serait-elle la seule solution ? Répondre avec certitude par l´affirmative signifierait un constat d´échec magistral pour notre espèce.

  20. Bonjour Fabrice,
    Ces temps-ci les idées se bousculent dans ma tête avec un seul objectif : que faire pour arrêter le massacre ? L’idée qui revient en boucle est celle d’un « programme pour 2017″ : une sorte de programme électoral pour 2017 qui serait conçu par le peuple, aucun représentant de parti politique ou mouvement syndical. Un grand projet commun avec les grandes lignes de ce nous souhaiterions voir être mis en place, et comme objectif ultime la survie de l’humanité. Tout ce qui serait dans ce programme devra aller dans ce sens : respect de la nature , de la biodiversité , des êtres humains , des animaux , que les agriculteurs et producteurs puissent vivre de leur travail (en fixant par exemple les prix aux producteurs en fonction du prix de revient , de la « qualité » d’exploitation ) quitte à taxer les mauvais élèves et les produits d’importation « douteux ».
    Que les salariés également puissent vivre décemment , rendre obligatoire l’aspect social dans tous les contrats de sous-traitance , créer un nouveau label « social et environnemental » et taxer fortement tout ce qui aura été produit par des enfants , dans des conditions inhumaines ou sans aucune considération environnementale et tant pis pour les adeptes des vêtements de marques…
    Permettre aux TPE qui ont du travail d’embaucher sans être étouffées par les taxes et charges en tout genre
    Interdire toute forme de publicité pour les produits inutiles , néfastes pour la santé publique et l’environnement.
    L’économie va être déstabilisée quelques temps mais je suis convaincu qu’une autre économie verra le jour rapidement.
    Interdire immédiatement tous les produits « potentiellement dangereux » actuellement sur le marché avec obligation des fabricants à PROUVER leur innocuité avant toute utilisation (aujourd’hui il faut réussir à démontrer leur dangerosité !!).
    Quand l’Europe nous tapera sur les doigts nous porterons plainte contre l’Europe pour « crime contre l’humanité ».
    Personnellement je suis bien trop ignare pour pondre cela tout seul. Il faudrait une structure pour réfléchir, proposer, communiquer sur le sujet. Je ne suis pas un as des réseaux sociaux mais ils pourraient jouer un rôle important.
    Pour que ce projet soit crédible, il doit être validé par un grand nombre de personnalités et d’intellectuels connus pour leurs compétences, leur intérêt du bien commun et leur désintéressement personnel .
    Pour une fois, ne pas rester dans la critique mais PROPOSER. Tenter de convaincre le plus grand nombre qu’il est possible et grand temps de faire autrement, montrer au reste du monde que tout espoir n’est pas perdu et provoquer dans notre pays un débat salutaire.
    Au final, il resterait à trouver LE candidat capable de porter ce projet collectif. Imagine qu’on arrive jusque là ? Les 70% de la population dégoûtés par le système actuel auraient pour une fois le choix, un vrai choix de société et l’on verrait s’ils sont prêts à sauter le pas et laisser de coté le monde de la consommation excessive et de la croissance perpétuelle.
    Tu vas me dire qu’ensuite, comment on peut gouverner avec des députés issus des partis traditionnels ? En prenant le programme d’origine comme ligne de conduite, en inscrivant les grands principes fondateurs dans la constitution, en utilisant le référendum dès que nécessaire et en espérant que certains politiques comprennent les enjeux . Il est bien évident que, parmi les 1ère mesures à prendre, leur statut et leurs avantages divers et nombreux devront sauter .
    Je verrai bien également une sorte de « conseil de sages » autour du gouvernement formé de personnalités aux compétences reconnues , désintéressées et soucieuses de l’avenir de l’humanité.
    Tout cela parait bien utopique mais ça fait du bien de rêver ………..
    T’aurais pas envie de rêver toi aussi ?
    Bon courage à toi.
    Je vais commencer à coucher mon programme sur papier : est-il possible de te faire parvenir des PJ ?
    Amicalement

    1. Bonjour homoprénomyme ,

      Sur le fond , je suis d’accord avec vous sauf peut-être pour  » LE  » candidat , on connait trop d’exemples de dérives lorsqu’un homme fini par se prendre pour L’HOMME et que les autres finissent par croire que oui oui c’est bien lui ..Dieu .
      N’oubliez pas dans votre programme une réflexion sur le logement , pourquoi certains humains doivent-ils payer pour pouvoir vivre à un endroit donné et d’autres non ? Cela constitue une grosse source d’angoisse ( donc de faiblesse ) pour les uns et une bonne source de revenus pour les autres … non ?

  21. Pascal: Cette idee de « conseil des sages » m’a d’abord fait peur. En fait, surtout l’expression, qui est associee a a-priori a quelquechose d’anti-democratique, et qui vehicule des idees de pouvoir indiscutable (puisque « sage ») et sans fin previsible… Et puis je me suis dit qu’on peut prendre l’idee autrement: L’idee que celle ou celui a qui l’on a parfois envie de faire confiance et de donner du pouvoir, n’est pas forcement, en fait n’est souvent pas, une personne qui s’est battue pour en avoir, du pouvoir. Mais la question alors devient: Peut-on demander a une personne qui n’est pas candidate, d’accepter le pouvoir? Plusieurs exemples me viennent a l’esprit (si je ne me trompe pas) : Vaclav Havel, l’ancien president Tcheque, mais aussi les papes, qui ne sont pas candidats, et aussi le guide supreme Iranien, qui s’est retrouve a son poste sans l’avoir demande. Il y a surement d’autres exemples. La question en pratique n’est pas de savoir si ces gens sont « vraiment » sages ou pas, ni comment « reconnaitre » si une personne est « sage » ou pas, mais plutot d’arriver a un processus d’election (un tres beau mot, « election »: pensez a « l’elue de mon coeur »!) tel que l’on puisse se l’approprier. Etre maitre du processus. Si l’on est maitre du processus de decision on est capable d’apprendre de ses erreurs (parcequ’on les reconnait comme les siennes propres et qu’on n’a pas la possibilite de chercher des boucs emissaires) et donc on acquiert le pouvoir de les rectifier. Si l’on n’est pas maitre du processus, on tourne en boucle, voire on glisse vers la confusion et vers le pire. Etre maitre du processus de decision, cela signifie donc d’abord se donner a soi-meme le pouvoir de deleguer le pouvoir. (On sait que le fascisme ne vient pas tant de l’autoritarisme des chefs que de la passivite de la majorite.) Mais cette idee de « conseil des sages » ne doit pas nous faire oublier que le plus urgent reste quand meme de grignoter tellement de pouvoir petit a petit qu’il ne lui reste, a ce « conseil des sages », plus grand-chose a decider… Un reve lointain mais voila a quoi travaillent, il me semble, les ecologistes sur la planete entiere.

  22. L’homme comme langage… Nous nous pensons en general comme des etres qui avons quelquechose a dire, qui nous servons de toutce qui existe dans la nature comme d’elements d’un langage que nous mettons en forme pour exprimer des idees qui nous sont propres. Cette idee est a la base du postulat Darwinien (en fait, pre-Darwinien! Darwin n’y a pas contribue, au contraire) que l’intelligence est « apparue » un jour chez l’homme. D’ou cette interpretation de la theorie de l’evolution selon laquelle l’intelligence a progressivement « emerge », de la bacterie jusqu’a l’homme en passant par le singe, (c’est a dire, « des ancetres communs »), etc. Une difficulte importante de cette interpetation c’est que l’on peut tout aussi bien constater plus d’intelligence chez les bacteries que chez l’homme, selon ce qu’on veut observer, et donc il est difficile de dire qu’est-ce qui « emerge » vraiment, en tout cas ca ne peut pas etre « l’intelligence ». L’a-priori a la base de cette interpretation est similaire a « l’anthropocentrisme », mais aussi a « l’ethnocentrisme », et au fond a tous les « centrismes ». Une alternative est de nous considerer nous-memes comme des mots, comme des elements d’un langage, et ce que nous faisons de nos vies comme l’elaboration d’un langage qui permet a certaines pensees et a certaines realites d’apparaitre, ou non. On peut voir les premieres premisses de cette pensee chez Schiller (Lettres sur l’education esthetique de l’homme, 1794) mais aujourd’hui surtout chez Derrida, qui a eu tellement d’influence sur l’ecole dite « subalterne ». Lorsqu’on regarde en arriere dans nos vies, nos actions, individuelles ou collectives, les rapports que nous avons entretenu avec les gens et ce qui en a resulte, on constate souvent que des choses sont arrivees, des evenements, dont nous fumes le mode d’expression. Dont nous fumes les mots. Un exemple familier a tous est l’amour. L’amour permet a des evenements d’arriver, en general des choses tres belles, dont les amoureux n’avaient en general aucune idee. Il est interessant de constater que cela arrive aussi bien a l’amour dit « heureux » qu’a l’amour dit « malheureux ». Cela ne veut pas forcement dire qu’il faille abandonner totalement l’idee que nous sommes aussi capables de parler, et pour cela d’utiliser des mots et les choses autour de nous comme des mots, mais savoir qu’il est tout aussi justifie de nous considerer nous-memes comme les mots d’un langage que comme les utilisateurs des mots, est une maniere possible de deconstruire l’anthropocentrisme. Nous sommes des mots comme tous les autres etres de l’univers.

  23. hors sujet : ergonomie du nouveau site je réitère ma question : pourquoi proposer tout l’article? il serait plus lisible de ne proposer qu’une partie avec un clic pour accèder à l’ensemble si on le désire dans ce genre là; genre fonction chapeau d’un article

    1. On ne peut espérer d’un poisson qu’il vole , de même on ne peut s’attendre à ce que JMSylvestre parle intelligemment .
      Après le plat de résistance , le dessert des commentaires est à la hauteur ( j’ai bien aimé les éoliennes qui déciment les chauves-souris qui fertilisent les sols !)

  24. Je suis d’accord avec l’article de Fabrice, l’avenir passe par la lutte contre la crise écologique, si elle est efficace, elle permettra aussi de sortir des crises économiques, sanitaires et démocratiques actuelles.
    Pour cela elle ne doit pas devenir » un enfer vert », un totalitarisme vert qui conduirait aux mêmes dérives que les totalitarismes communistes ou religieux.
    La lutte doit passer par une sobriété heureuse, ce n’est pas une vie de privations mais comme la rappeler Myriam
     » j’ai lu les phrases suivantes d’Arne Naess dans « Vers l’écologie profonde » : « Il ne faut pas trop parler de devoirs, parce que … les devoirs ne jouent le plus souvent qu’un rôle minime pour la plupart des gens », puis « Et plus les gens seront nombreux à avoir une expérience joyeuse de l’écosystème, plus on aura de chances de sauver un grand nombre d’écosystèmes ». »

  25. Miguel, c’est ce type de personnage qui prétend aussi que pour sauver l’industrie l’ouvrier doit accepter des sacrifices, et qu’un bon ouvrier compétitif, ne dois pas demander le salaire d’un Français, ni d’un Chinois ou d’un Roumain (trop cher) mais celui d’un Benguali ou d’un Ethiopien.

  26. N’utilisez pas Windows 10: Ce systeme fait une copie de tous vos mots de passe (y compris wifi) sur les serveurs de Microsoft, et garde une copie de tous vos fichiers et de tous vos e-mails sur les serveurs de Microsoft (ou d’autres serveurs, ce n’est pas precise). Comme c’est ecrit en tout petit quelque part dans les 45 pages du contrat, les utilisateurs n’ont aucun moyen legal de protester: « Nous prendrons connaissance, rendront publique, et garderons une copie de vos donnees personnelles, y compris votre contenu (comme le contenu de vos emails, autres communications privees, ou fichiers dans des dossiers prives), lorsque nous croirons de bonne foi que c’est necessaire ». Cerise sur le gateau: Pour les recalcitrants naifs qui voudraient utiliser windows 10 tout en se protegeant, il sont obliges d’aller sur un certain site web pour desactiver certaines options: Autrement dit, apres leur visite sur le site web ils sont fiches en bonne et due forme! C’est comme aller mettre son nom sur la liste des cibles prioritaires d’espionnage.

    Finalement la seule solution pour etre en securite c’est probablement de ne pas avoir de portable. Mais pour combien de temps pourra-t-on encore s’en passer si on veut garder une vie commerciale et administrative normale (acheter des billets de train, s’inscrire a l’universite, et le plus important, s’informer?)

  27. Dans le publi-reportage sur Windows 10 dans « le journal de reference » francais, il est ecrit: « Seul regret : Windows ne fouille pas dans les e-mails ». Comment peux-t-on etre aussi bete? Qu’on n’aie pas le temps de faire son travail, qu’il faille accepter pour casser sa croute des commandes emmerdantes, ca peut s’imaginer, mais a un niveau aussi desastreux de choix des mots, c’est de l’intuition a l’envers… Est-ce a ce type d’intelligence « bete » que nous mene l’intelligence artificielle?

      1. Porcinette, Merci!
        (« chuban »… vous avez utilise le dictionnaire de votre grand-mere?)

        Sur l’intelligence artificielle, il ne suffit pas de denoncer ses dangers ou d’essayer de se proteger (ce qu’il faut absolument essayer de faire aussi, bien sur) mais il faut se demander quelle forme d’intelligence « humaine » nous devrions essayer de developer pour nous en tirer « par le haut ». Cela signifie, par exemple, essayer de comprendre pour quelles raisons exactement nous ne devrions pas avoir besoin d’un logiciel qui anticipe nos besoins (comme la nouvelle version d’Android, etc.) ou pour quelles raisons nous ne devrions pas trouver belles ni interessantes les images « morphees » faites par les logiciels de reconnaissance d’image bases sur les reseaux de neurones (alors que certains trouvent que ca evoque les travaux d’Ensor ou de grands peintres!!!). Si nous ne comprenons pas vraiment pourquoi alors nous ne resisterons pas, ce n’est qu’une question de temps comme dit Kurzweil (2030, 2050, peu importe) pour que les avantages l’emportent sur notre perception intuitive de notre dignite, ce n’est qu’une question de niveau qui sera franchi un jour ou l’autre, peut-etre pas le meme jour pour chacun, mais ce niveau sera franchi ineluctablement. Donc cela pose la question, quelle sorte d’intelligence pouvons-nous develloper qui ne soit pas la meme chose que « l’intelligence artificielle » mais qui ne soit pas non plus simplement la continuation du passe, dont on constate qu’il n’a pas la force de s’opposer a l’IA.

  28. Laurent Fournier,

    Vous avez raison sur le fait de ne pas avoir de portable. Ca devient pas évident.
    De moins en moins de cabines. eT autre chose :

    J’ai voulu aller sur le site de covoiturage blablacar pour aller à Lyon et je n’ai pas pu m’inscrire pour un trajet car je n’avais pas de portable. Une honte. Ils ont vidé de son sens le covoiturage une fois la base de données remplie, la porte s’est refermée et il fallait payer en ligne, payer si on annule, une part était prise sur chaque trajet et là mise à l’écart des non dotés d’un téléphone portable.

  29. Le seul moyen de communication qui garantit la confidentialité est le courier papier . Avec un brin de mauvais esprit , on interpreterait les tentatives de réduire son importance , voire de le faire disparaître , comme faisant parti du plan Big Brother . Il est en effet impossible de lire le contenu d’une lettre manuscrite sans l’ouvrir , ou sans la soumettre à un rayonnemet puissant . Dans ce dernier cas , le seul fait de plier la lettre , ce qui équivaut à écrire un mot sur l’autre , rend le procédé insuffisant . A grande échelle , aucune des deux méthode n’est applicable . Il faut donc continuer d’utiliser le bon vieux système postal , et rire de l’argument environnemental utilisé par ceux qui promeuvent le courriel , dont la confidentialité est nulle .
    Quant au portable , il doit être réservé aux communication professionnelles ordinaires , ou aux urgences ( je ne dépasse que rarement les dix minutes par mois , en toute rigueur dans l’évaluation puisqu’ on peut connaitre son temps de communication à la seconde près )

  30. 🙂

    Oh oui! Oh oui! Du courrier! Plein.

    http://jm-perruche.fr/JMP/Sortie_en_boite_(aux_lettres).html#89

    Adressé a Melle Porcinette Clairenette, rue du tire bouchon, 102 000 Port et Pique

    Merci. 🙂 Béné a voï tuttti,

    Sérieux, restez vigilant(e)s,

    La future téléphonie selon l’inventeur du téléphone portable.

    Le 3 avril 1973, le tout premier appel effectué depuis un téléphone portable est passé dans les rues de New York. Son inventeur, Marty Cooper revient sur l’aventure et partage sa vision de l’avenir.

    Aujourd’hui âgé de 89 ans, Marty Cooper a inventé le tout premier téléphone portable : le Motorola DynaTAC 8000X. Dans une interview recueillie par le magazine Motherboard, l’homme explique que dans les années 1960, l’opérateur AT&T souhaitait développer tous les canaux de communication, du téléphone à la radio de police. la société venait d’ailleurs de présenter les premiers téléphones de voiture.

    Marty Cooper et son équipe conçoivent alors un téléphone véritablement portable. L’homme avoue que l’appareil n’était pas très fiable. Puisqu’à l’époque, les cartes intégrées (SoC) n’existent pas, le terminal est fabriqué avec plusieurs centaines de composants. « Je pense que l’invention du téléphone portable est peut-être aussi importante que l’invention de la roue » affirme M. Cooper.

    L’homme explique que nous sommes toujours au début des usages liés au téléphone portable et qu’il faudra encore deux générations avant de comprendre toutes les possibilités offertes par les communications mobiles. Selon lui, le fait même de porter un appareil à l’oreille pour passer un appel n’est pas naturel. « J’imagine un avenir où il y aura des implants sous la peau, derrière l’oreille par exemple », précise-t-il. Il ajoute que l’utilisateur sera en mesure de communiquer avec un ordinateur faisant office d’assistant virtuel établissant des communications via un serveur personnel.

    Sur la question des applications, l’homme avoue les trouver complètement inutiles. Plutôt que de rechercher parmi les millions d’applications pour trouver celle qui nous correspond,« en faisant usage de l’intelligence artificielle, vous pouvez avoir un serviteur capable de connaître vos besoins », déclare M. Cooper. Et d’ajouter que c’est l’application qui doit trouver l’utilisateur et non l’inverse.

    Les travaux portés actuellement sur l’intelligence artificielle donnent effectivement naissance à quelques dispositifs amorçant cette idée. C’est le cas de divers launcher Android capables d’afficher la bonne application au bon moment de la journée après une analyse des habitudes du mobinaute. Mais ces travaux ne font que débuter.

    La vision de Marty Cooper rejoint celle des sociétés travaillant sur des projets de transhumanisme. Un peu plus tôt ce mois-ci, à l’occasion de la conférence Exponential Finance qui s’est tenue à New York, Ray Kurzweil, directeur de l’ingénierie chez Google, a présagé que les humains deviendraient des êtres hybrides au cerveau connecté dans le courant des années 2030.

    http://www.latribune.fr/opinions/20141006tribffa94fd4f/homo-technicus-un-futur-hallucinant.html

    http://www.lepoint.fr/sante/la-pilule-du-futur-de-bill-gates-07-07-2014-1844171_40.php

  31. Oui oui. Je partage vos inquiétudes quant à l’écologie mais. « Jamais … la vie n’a été autant menacée », écrivez-vous. Certes, mais c’est ce qu’on pouvait déjà dire il y a dix mille ans et que l’on pourra encore répéter une seconde avant que s’éteigne la dernière vie. Jamais je n’ai été si proche de ma mort. Jamais la fin n’a été si proche. Ce sont des truismes.
    Ensuite, quant à la « gauche » et la « droite », je sais que pour vous cela a un sens social voire socialiste respectable, mais la seule différence que je peux constater, c’est que la gauche est animée de l’esprit du « Progrès », la croyance qu’il y a un avenir meilleur et que l’on va toujours vers le mieux. La droite n’étant que l’ensemble de ceux qui ne sont pas « de gauche » et doutent de cet éternel « progrès ». Ce Progrès, il correspond assez exactement à la Providence des chrétiens et c’est justement dans les pays occidentaux du christianisme qu’est né ce mythe du Progrès, religion qui me semble tout aussi douteuse que celle qu’elle a remplacée.

  32. Sur les dangers de la surveillance, et en reference a ceux qui pensent, pour se rassurer: « je ne suis pas terroriste, je n’ai rien a cacher et rien a craindre »:

    http://www.liberation.fr/monde/2015/08/07/niloy-neel-intellectuel-engage-assassine-au-bangladesh_1360258

    Il me semble qu’il y a plusieurs questions a se poser:

    D’abord, Niloy Neel etait-il un « terroriste »? (et si oui, pour qui?)
    Ensuite, comment ses assassins ont-ils obtenu son addresse?
    Et puis, qui les a paye et leur a garanti une sortie sure apres l’operation?
    Enfin, est-t-on si sur que « ces choses » n’arrivent que dans, disons… des « pays comme-ca »?

    Il ne faut certes pas arreter de vivre et travailler, mais peut-etre ces gens, dont certains sont celebres, qui ne se laissaient pas prendre en photo, qui restaient discrets sur leur adresse, leurs mouvements physiques, leurs cercles intimes, devraient-ils nous servir d’exemples. Peut-etre etaient-ils les precurseurs d’une sorte d’hygiene « post-facebook » de plus en plus necessaire.

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