Pesticides, l’éternel retour des bons produits

Certains de vous doivent commencer à le savoir : j’ai publié au printemps 2007 un livre écrit avec François Veillerette, Pesticides, révélations sur un scandale français, chez Fayard. Je connais donc le sujet, de près. Je sais précisément de quoi je parle, je me permets de vous l’assurer. Avant de commencer ma goualante du jour, un mot sur François, mon co-auteur. J’ai une vraie amitié pour lui, qui se bat depuis tant d’années contre la chimie moderne. Il est, je le précise, président d’une association en tout point remarquable, le MDRGF (ici).

C’est peut-être un comble, mais je ne suis pourtant pas d’accord avec lui. On finira par croire que je me fâche avec tout le monde, mais ce n’est pas le cas, et en cette occurrence, je ne suis nullement fâché. Mais il est vrai que j’ai reproché à François le jeu mené par lui et d’autres au cours du Grenelle de l’Environnement en octobre passé, et qui a fait l’objet ici de plusieurs papiers emportés et parfois rageurs. Dont le dernier, en réponse à Jean-Paul Besset. Je conteste, définitivement, le principe même de la contamination chimique des milieux de la vie. Et l’on ne me verra jamais négocier le niveau acceptable de l’empoisonnement universel auquel on nous condamne. Je crois, j’affirme que le Grenelle aura été, sur ce point comme sur les autres, une pantomime dans laquelle les écologistes ont accepté une place indigne.

Passons au sujet du jour. Une décision de l’Union européenne vient de tomber. Je dis tomber, car comme elle fait mal, j’imagine qu’on l’a jetée du haut de l’armoire, au moins. Les lobbies de l’industrie chimique, qui sont à demeure à Bruxelles, viennent de gagner une formidable partie. Je résume. À partir du 1 septembre 2008, les LMR se multiplient comme des petits pains. LMR signifie Limite maximale en résidus. C’est au départ, dès le départ une infamie, car cette LMR dit légalement quelles saloperies peuvent contenir nos aliments. Mais enfin, je ne suis le maître de rien, et certains estiment que ce n’est déjà pas si mal. Qu’il y ait des limites établies.

349 pesticides différents sont officiellement présents dans la nourriture humaine en Europe. Et jusqu’à maintenant, les LMR étaient des mesures nationales. On ne pouvait pas, en théorie, vendre en France des productions dépassant notre propre norme. Eh bien, c’est fini, car l’Europe a décidé d’«harmoniser » toutes les LMR de l’Union. Comme c’est mignon ! Bien entendu, on prendra comme base universelle européenne la LMR la plus haute des pays membres, celle qui est la plus favorable à l’industrie. Bien entendu, sinon, où serait le profit ?

En Autriche par exemple, selon l’association Global 2 000 – qui est sérieuse, je regrette presque de l’écrire – 65 % des pesticides verront leur LMR augmenter,  jusqu’à 1 000 fois ! Ce n’est pas une coquille : 1 000 fois ! Mais que cette forêt sombre ne cache pas toute la splendeur de l’arbre isolé dans la clairière : dans 4 % des cas, la LMR baissera. Mes aïeux, les salopards qui nous gouvernent sont bien des salopards. Et je dois dire que je m’en doutais un peu.

Deux courtes informations qui complètent le tableau. La première : un arrêté préfectoral du Rhône vient d’autoriser l’épandage de pesticides pour lutter contre la chrysomèle du maïs dans l’est lyonnais. Communiqué de l’association régionale de protection de la nature, la Frapna : « Comme trop souvent hélas, la réponse de la profession est disproportionnée puisque des traitements chimiques généralisés à l’aide d’hélicoptères sont prévus à compter du 1er septembre en dépit des risques pour les riverains et bien sûr pour l’environnement ». Oh merde, quel pur radotage ! Je n’en veux pas à la Frapna, je nous en veux à nous tous.

La deuxième : des apiculteurs allemands du pays de Bade et des Alsaciens de chez nous ont manifesté il y a quelques jours à Fribourg en Brisgau, contre l’usage des pesticides dans les champs de maïs. L’occasion ? Un meeting d’Apimondia, groupement international des associations d’apiculteurs, très préoccupés par le sort funeste des insectes sociaux. L’hiver dernier, 40 % des abeilles des ruchers badois sont mortes. Bayer, transnationale de la chimie, a versé  2 millions d’euros,  mais en jurant bien sûr que ses produits n’étaient pas en cause. D’évidence, il s’agissait d’un acte de charité publique, bien rare de nos jours.

Écoutez donc, combien de temps encore serons-nous aussi ridicules en face d’eux ? Combien de temps avant que nous ne sortions les fourches pour de bon ?

28 réflexions sur « Pesticides, l’éternel retour des bons produits »

  1. Il me semblait hier avoir répondu sur ton précédent message, mais rien n’apparait.

    Ca n’a pas directement à voir avec ton message d’aujourd’hui, mais tout de même.

    Je pense qu’on a un sérieux problème par rapport à l’écologie et aux citoyens. Dans les paroles, tout le monde est d’accord pour sauver la planète. Dans les faits, il faut l’avouer c’est contraignant. Cela signifie renoncer à de nombreuses choses, à beaucoup de facilités.

    Je parcours quotidiennement 25km à vélo aller-retour pour aller travailler. Je monte dans une voiture maximum 5 fois par an (j’évite même le co-voiturage quand je peux faire autrement). Je mange bio et local un maximum (même si cela me coûte parfois 50% plus cher). Pour éviter la cruauté infâme qu’inflige l’abattage industriel (et pour éviter le gaspillage de protéïnes), je n’ai pas mangé un seul gramme de chair animale depuis près de 10 ans. Tous mes appareils électriques (sauf frigo) sont branchés sur une prise avec interrupteur que j’éteins chaque fois que je ne m’en sers pas. Je bois strictement de l’eau du robinet. J’ai refusé de servir dans l’armée suisse par conflit de conscience. Je recycle tous mes déchets (alu, pet, verre, carton, compost). Je n’ai pris l’avion que 3 fois ces 10 dernières années. J’économise l’eau autant que possible, et particulièrement l’eau chaude (douches strictement glacées quand il fait chaud). Je ne bois plus de café (produit importé de très loin et cultivé dans des conditions souvent déplorables). Malheureusement, je n’ai pas encore pu renoncer au téléphone portable parce que je dois être joignable pour des raisons de santé précaire de qqn dans mon entourage (et comme je n’ai pas de job fixe…).

    Tout ceci je ne le fais que parce que ma conscience me le dicte. Aussi, parce que je suis plus heureux ainsi (en vivant en accord avec ma conscience) mais aussi parce que cela me permet d’être en bonne santé (vélo, végétarisme, etc.).

    Mais franchement, Fabrice… un seul de ces sacrifices paraîtrait énorme au français moyen qui roule tous les jours en bagnole, mange de la viande 3 fois par jour, part en avion à tout bout de champ, etc.

    Je déteste comme toi le pouvoir trop fort venant d’en-haut et j’ai très peur qu’on en vienne un jour à une dictature écologique qui impose des « quotas de CO2 ».

    Mais COMMENT FAIRE? Comment arrivera-t-on à éviter d’en venir à des mesures strictes venant d’en haut? Tout notre imaginaire moderne repose sur la profusion d’objets et de « confort » auquel j’ai, pour partie, renoncé.

    S’il n’y a pas de débouché politique pour faire entendre la parole écologiste, penses-tu vraiment que les citoyens, d’eux-mêmes, prendront le problème à bras le corps sans qu’il n’y ait eu de catastrophe majeure? Penses-tu vraiment que la majorité de la population consente à des sacrifices alors que nos politiciens restent passifs et que, dans notre système, tout pousse à consommer plus?

    J’ai foi en l’humanité et sa capacité de changement, mais je ne vois pas aujourd’hui de signe qui montre que les gens sont prêts à faire le moindre sacrifice.

  2. @ Sandro, des signes, j’en vois beaucoup, c’est pour cela que les politiques doivent bouger, avant d’être pris de court.

  3. A Bénédicte : comme Sandro, je ne vois, hélas, pas (encore ?) beaucoup de gestes concrets, y compris (je vais me faire critiquer mais tant pis !) chez la plupart des jeunes que la société publicitaire a formatés (par ex : vivre sans portable leur paraît proprement insensé et ne parlons même pas de cette fichue télé où 90 % des programmes correspondent à du décervelage); quant aux politiques, ils sont et seront pris de court comme nous tous, par les diverses catastrophes en cours et à venir mais ce n’est pas la mobilisation citoyenne actuelle qui va beaucoup les pousser aux fesses… Voir ce qui a occupé les « éléphants » (Stan va encore me faire des remarques !) du PS à La Rochelle… C’est pourquoi il me paraît nécessaire d’agir sur tous les terrains.

  4. A nos fourches!…et tous en taule! Comme notre âme-sœur a tous, la très éclairée et pertinente et courageuse Amy Goodman , arrêtée a la convention républicaine il y a deux jours… pour journalisme. Le vrai journalisme d’enquête, j’entends, d’ou délit: http://www.youtube.com/watch?v=oYjyvkR0bGQ
    En attendant, apprenons aussi à cultiver des fruits à la maison, des plantes sauvages aussi, même si le mode d’emploi est ici en anglais:
    http://www.monbiot.com/archives/2008/09/02/strange-fruit/
    Ou encore, ici, sur toitube
    http://www.youtube.com/watch?v=Zqt4zCeGMnk
    Moi, en tout cas, j’ai pas d’amis, comme ca je me fâche avec personne. Deux exceptions confirment la règle: mon fils… et Fabrice, bien entendu. Oh, puis les abeilles, aussi, que j’ai appris a aimer lors d’un trop bref stage d’apiculture en pays Amish, cet été dans l’Ohio, après mon séjour chez Lulu et Zizi (i.e.: la cabane a Nicolino, in Southern France).
    J’espère que le votre d’été, a tous, a été également agrémente d’un peu de miel, de vin, d’espoir, que sais-je, d’un bon livre ou par l’observation paresseuse d’un vol de bourdon dans quelque lande a orchidées…
    A dans bientôt, je retourne encore et encore a mes patates (des violettes, cuites a la vapeur, saupoudrées d’aneth et de cumin, que je mets ensuite avec de l’huile d’olive en conserve. Pour mon fils. Pour l’hiver. Et pour partager bien volontiers avec Fabrice, s’il le veut bien – en échange d’un peu de vin 😉
    Vertement,
    David
    Ps : pour ce qui est de l’antique et pourtant tres actuel débat entre voix socratique et « political insider », incarné ici il me semble par le récent échange entre Fabrice et Jean-Paul, j’ai l’impression (sauf respect – ou simple erreur de jugement) que ce type de désaccord est archétypal, profond, qu’il nous colle a notre humanité depuis l’origine de l’espèce, depuis les débuts même de la parole et des pyramides sociales un peu complexes qui accompagnent le langage ; bref, depuis que tous les systèmes de pouvoirs nous enmerdent l’existence et gâchent le plaisir du rêve anarchiste, organique…ecolo ! Ici, un savant article sur le sujet, en anglais par un politologue français, sur le cas spécifique Noam /Gauche traditionnelle américaine (http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=18354953). Ou ai-je donc entendu, ou lu, que « prophète », d’origine floue, peut-être hébreux, signifie « dissident politique » ? A vos fourches, donc, et qu’elles fassent couler beaucoup d’encre – a défaut d’autre chose. Fabrice a raison, la parole, comme l’écriture – et la pensée (que je préfère « naturaliste », de souche Aristotienne, basée sur l’observation, des faits), sont un outil, une arme redoutable.

  5. David, most raccoons wash their food, do you wash your potatoes before eating?!!!
    juste pour dire que j’apprécie votre retour sur ce blog…

  6. Interdiction de faire mumuse avec les orties, condamnation de Kokopelli, autorisation de balancer encore plus de pesticides, discours officiel sur les compléments alimentaires (soi-disans dangereux), etc. etc.
    Tout cela ressemble beaucoup à des faits allant dans le sens de tout ce que l’on entend sur le Codex Alimentarius. J’avais demandé durant l’été si quelqu’un avait des infos sur la question, solides, mais rien, nada, wallou. Voici une conférence sur le sujet, en cinq parties de 8 mn et en anglais malheureusement. L’élocution est claire, et même nul comme moi avec l’anglais à l’oral, c’est assez accessible. J’aimerais sincèrement que vous me donniez votre avis si vous comprenez l’anglais. Il y est aussi question de pesticides.
    http://fr.youtube.com/watch?v=VmrF9KjlGsc

  7. bonjour

    avez vous entendu parler des maladies auto immunes, lorsque le système immunitaire attaque son propre corps ?
    Leur augmentation serait due en partie à la chimie que l’on absorbe … via les pesticides présents dans la nourriture.

    miam miam !

  8. Et ce n’est pas tout, après avoir empoisonné la population avec ces poisons, ils augmenteront les franchises médicales « pour responsabiliser le patient » au lieu de faire payer les pollueurs.

  9. Les maladies auto-immunes seraient dues avant tout au type de régime alimentaire que l’on a, plus ou moins proche de ce pour quoi nous sommes faits. L’adoption d’un régime alimentaire hypotoxique permet d’en venir à bout. Ma compagne s’est ainsi débarrassée de la maladie de Basedow (hyperthyroïdie), à la surprise du spécialiste qui s’occupait d’elle, mais qui a refusé d’envisager que cela puisse venir de l’alimentation, sans pour autant avoir la moindre explication. Le régime hypotoxique a pourtant été proposé par un médecin-chercheur…
    Les pesticides ne doivent rien arranger, évidemment. De toute façon, santé de la Terre et santé des corps, ça va ensemble.

  10. @ david rosanne, contente de te relire ! Comment se portent les bruan zizi ?(si tu peux encore les observer d’où tu te trouves ?)
    @ JG, j’ai une maladie auto-immune . il semble que ce soit plus compliqué que cela : je ne sais pas si leur nombre augmente ou si on les détecte simplement mieux (on a découvert la sclérose de ma mère seulement vers ses 54 ans, avant, elle manquait de fer… moi, je manquais de fer et de magnésium, jusqu’à ce qu’un médecin plus avisé me sauve la vie) .

  11. @ bruno, là où je vis, les gens manquent de moyen mais sont débrouillards, alors ils avancent peut-être plus vite que les autres : en tout cas, nous sommes de plus en plus solidaires .

  12. @ hacène, pour la maladie de basedow, tu m’interesse énormément !! J’ai essayé beaucoup de chose pour m’en débarasser, sans succès .

  13. david : pour aller dans la cabane à Lulu et dans l’Ohio t’as pris le train, la voiture, l’avion peut être ? Tout ça me semble insoluble. Je pense comme beaucoup que l’être humain ne peut plus et ne veut pas renoncer au confort moderne même si ça le rend malade.

  14. @ Suzan, il existe une différence entre prendre sa voiture tous les jours pour allerchercher son pain et en louer une de temps en temps par nécessité, non? Il ne s’agit pas pour le moment de choisir entre tout ou rien (car en effet, c’est difficilement concevable) mais d’aller vers le plus constructif dans nos démarches, ce qui est dans nos cordes .

  15. Bonjour, je m’appelle david et je suis un junk (applaudissements…). D’energie. Je me shoote au kerosene, je sniffe le gaz et je fume du charbon toute la journee, toute l’annee. Je bois le nucleaire, ici en France, a la tasse. La guerre du petrole en irak, je l’ai finance avec mes impots americains que j’avais. Mon ordi, je l’ai achete a des esclaves chinois. Il y sera sans doute jette. C’est d’ailleurs pourquoi (je vous en avais pourtant parle!) je suis en train de creer une ferme pedagogique et autarcique et ecologique, ici en France, plutot au sud. Sortir du reseau. Sortir dehors. Y travaillir et y reflechir. Y faire l’amour aussi, pourquoi pas. Y identifier des bruants zizis – ou pas. Puis, tres important: flinguer ma tele (c’est deja fait). Immoler mon putain d’ordinateur. Recycler mes derniers livres (bibliotheque PUBLIC!) – et, apprendre a raconter des histoires autour du feu, tendance fringe theater. A mon fils et a ses copains. Et oui, c’est d’ailleurs pour ca que je suis alle dans l’Ohio, avec de l’essence a base de sable bitumeux canadien – voir comment les amish ils font, pour vivre hors industrie, DANS le vivant. Pour la mesure, sachez que leurs toits a receuillir l’eau de pluie est une pure merveille, de simplicite. Merci pour vots mots, Suzan, Benedicte et Raton laveur. Avec toute l’hypocrise qui m’habite encore, et l’honnetete que je vous dois
    fossilement
    david

  16. Bénédicte, pour Basedow, c’est pas de la rémission à 100%, mais ça permet de vivre bien sans médicament. Mais s’il y a un coup de stress pas évacué, le goitre se fait sentir un moment. Pour l’alimentation, l’élément fondamental à éliminer en l’occurrence semble être le gluten (ça peut faire bizarre au début, mais ensuite on s’y fait ; j’ai peu à peu éliminer produits laitiers, puis gluten et maintenant tout sucre ajouté, et je mange plus diversifié qu’il y a dix ans et suis en meilleure santé). Si tu souhaites échanger par mail sur le sujet avec ma compagne, elle est d’accord. Reste à savoir comment se contacter…

  17. @ david , bah t’es un junk comme les autres,mec ! la télé, c’est fait . l’ordi, j’y pense, mais pas encore . les livres, hého !

  18. je transmets à tous ce message des réalisateurs de « hotspots » : « vous ne pouvez pas déprimer, vous devez toujours être optimiste, car aussi mauvaise que la situation puisse être, vous pouvez toujours faire quelque chose. Ne baissez donc jamais les bras, ne soyez jamais pessimiste ou négatif, auquel cas vous perdez la bataille avant même de l’avoir commencée“ …bonne nuit
    bénédicte

  19. A nos fourches donc, pour qu’une nouvelle récolte lève!Acheter ou louer de la terre et la cultiver semble la priorité des priorités.
    @David: merci pour les liens très intéressants. Sur celui de la permaculture, je n’ai pas compris le nom de la plante qui se trouve sur l’étang et est utilisée comme activateur de compost: « isola »?
    Et dans la 2e partie, les fleurs sont elles bien des hémérocalles, que j’adore utiliser dans les salades?
    @ Hacène: vraiment inquiétant, ce codex alimentarius qui devrait imposer des règles insensées du genre « tous les animaux devront être traités avec de l’hormone de croissance bovine de Monsanto et des antibiotiques, tous les aliments (même bios)devront être irradiés » et on ne pourra pas refuser ce type d’aliments définis par le codex dans le cadre de l’OMC sous peine de sanctions,tout cela devant entrer en vigueur au 31/12/2009. La décision de l’union européenne va, bien entendu, dans le sens du codex qui prévoit de relever énormément les taux de pesticides . Oui, les choses se corsent, et il faut suivre cela de très près et en paticulier l’action de healthfreedomusa. On se tient au courant?

  20. Ah non, David, pas l’ordinateur, vous immoleriez du même coup vos amis de toile et il sont aussi nombreux que les alouettes lulu en pays cévenol dont la population est en augmentation!

  21. Katia, j’espère bien qu’on se tient au courant ! Et qu’un maximum de gens vont mettre le nez là-dedans et, si les choses se confirment, se mobiliser comme jamais.

  22. @ Marthe, contente de vous relire . la toile est interessante , les barrières sociales y sont effacées, et nous avons la possibilité d’y rencontrer des personnes selon nos affinités . De plus, c’est un outil d’information remarquable . mais….ces amitiers seraient-elles durables hors écran, j’ai appris que certaines succombent très rapidement à la vrai lumière . par ailleurs, la toile nous permet-elle de gagner du temps face aux problèmes critiques que nous connaissons ou est-elle un formidable éparpilleur d’énergie ? cette charte des devoirs de l’homme évoquée ici en Décembre, voit-elle doucement le jour ? avons nous réuni nos forces pour de grandes actions ? Et les chinois dans tout cela ?

  23. @ hacène etdavid, merci pour les liens , j’ai pris le temps de les consulter ce matin .
    david, en ce qui concerne les plantes, c’est ce que nous essayons de faire : donner une culture locale de la flore de façon générale et de ses particularités utiles . c’est un travail de longue haleine (d’autant que je ne suis pas botaniste) , mais les gens sont heureux de d’oser gouter du tétrapode qui poussentà foison etde s’en servir comme engrais vert , de faire du purin de consoude, ect
    Hacène, j’ai toujours déclaré que les sociétés dans lesquels nous vivons sont les fruits pourris de la seconde guerre mondiale, simplement parce que nos systèmes economiques me semblaient conçus dans leurs ensemble par de froids psychpopathes . je ne suis donc pas surprise . Au fond, je crois que l’inertie générale est dûe à une peur inconsciente . Nous voyons les populations du sud se faire massacrées de façons atroces, la vie hachée menue en tant que matière première, c’est vraiment effrayant . il faut du courage pour contrer ce qui existe .

  24. Je suis en train de lire « Tchenobyl, retour sur un désastre », de Galia Ackerman (le billet de Fabrice sur le Pr Nesterenko m’a fait dépiler ce livre que j’avais trouvé d’occasion… ).
    Face à la catastrophe, l’URSS avait relevé ses normes de radiation de manière phénoménale.
    Cela nous fait donc un point commun fonctionnel entre cette UE et le stalinisme. Je dis ça aussi histoire de jeter de l’huile sur le feu 😉 .

  25. Il est évident qu’accepter l’existence de LMR, même très basses, mêmes infimes, c’est accepter notre empoisonnement par les pesticides. C’est l’admettre, intimement, comme inévitable. Inutile d’épiloguer là-dessus.
    Le piège est pourtant connu. Le piège de l’habituation. L’horreur : l’idée fausse, celle de l’ennemi, du dominant, celle qui dit votre mort ou votre écrasement nécessaire, n’est pas balancée d’un coup, elle est progressivement et insidieusement diffusée, au compte-gouttes, pour qu’elle soit finalement intégrée sans résistance. Et ça marche. Le dominé partage les idées du dominant. C’est dingue, non ? J’ai rencontré – quand je faisais partie du Mouvement Anti-Apartheid – des Noirs Sud-Africains qui ne paraissaient pas si bien que ça dans leurs peaux noires. Et c’était touchant et affligeant. Ces gens que j’admirais tant ! Mais je pouvais comprendre ça très bien de l’intérieur, en tant que femme vivant dans une société sexiste (mais si, mais si !).
    Mais revenons aux pesticides : nous aurait-on finalement presque convaincus que l’agriculture industrielle, la mondialisation, ce qu’ils appellent le progrès sont inévitables et que la seule solution est de limiter les dégâts ?
    Accepter de ne faire que limiter les dégâts, c’est rester dans leur cadre de pensée. LE LEUR. UN PARMI DES MILLIERS D’AUTRES.
    Il me semble qu’insidieusement, en ce moment en France, c’est ce qui se passe dans bien d’autres domaines que l’écologie. Ne sommes-nous pas tranquillement en train de glisser vers une société d’extrême-droite ? Et sans la moindre résistance sérieuse ?

    Je me demande, moi aussi, pourquoi le mouvement écologiste n’est pas plus fou, plus violent. Est-ce de la peur ? Mais de quoi avons-nous peur ? Ou alors, peut-être n’y croyons-nous pas vraiment à ces catastrophes écologiques imminentes, pas vraiment à ces cancers que nous donneront (que nous donnent déjà) les pesticides. Ou alors encore avons-nous tous été élevés comme des gentils, trop policés … Si quelqu’un a la réponse …

    Et puis, on ne sait pas pourquoi, un jour, ça pète. Sûrement pas derrière un isoloir, fut-il européen. Quelle perte de temps, effectivement, que cette tentative de « rassemblement des écologistes pour les élections européennes » ! Que feront-ils une fois élus ? Que pourront-ils faire de l’intérieur de cette société capitaliste ? Car ils voudront FAIRE, hé, c’est pour ça qu’ils veulent se faire élire. Et à vouloir absolument faire quelque chose, ils feront du mou, du réformiste. À moins que nous, dehors … Mais alors, pourquoi pas tout de suite ? Pourquoi attendre des élections ?

    Si j’ai voté des milliers de fois pour décider, à l’intérieur de groupes toujours assez petits !, de choses très précises, ne concernant que nous et toujours révocables, je n’ai jamais voté pour donner à quelqu’un le pouvoir de décider à ma place. Pas même pour Chirac en 2002. Et je peux vous dire que l’agressivité autour de moi a été immense. Tout le monde dans ma famille s’est découvert une âme d’antifasciste, même ceux qui jamais ne sont descendus ni ne descendront dans la rue. Ça ne les a pas empêchés de voter Sarko la fois suivante.

    Marie-Hélène Rudel

  26. L’explosion du taux de LMR ne va-t-elle pas provoquer une explosion des achats bios?*

    Auquel cas l’offre risque de se retrouver sacrément débordée par la demande- Et l’Europe se retrouvera bien forcée de légiférer enfin pour réformer la pac et les aides au bio …
    Ca pourrait être pas plus mal finalement: Le lobby agrochimique qui se tire une rafale dans le pied!

    *A condition que l’info sur lesdites LMR soit suffisamment relayée par les médias dominants

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