Point d’orgue sur Robert Lion (et sur Greenpeace)

Le papier publié ici précédemment a provoqué de nombreuses réactions, ce dont je me félicite. Et je me permets de remercier tous ceux qui y ont participé. Tous, y compris donc Pascal Husting, le directeur de Greenpeace en France. Ce n’est pas formel, c’est sincère. Nous avons infiniment besoin de confrontation, de contradiction, de désaccords.

Dans ce domaine, il est vrai, je suis servi. Je ne reviens pas ici sur ce qui m’oppose frontalement à Greenpeace. La nomination de Robert Lion à sa présidence est d’une logique d’airain. Il était à peu près fatal qu’une association de cette sorte, lancée sur une trajectoire de cette nature, rencontre tôt ou tard un personnage comme Robert Lion. Tout est donc dans un certain ordre.

Si j’interviens à nouveau ce matin, c’est que je suis frappé. Par l’incapacité à dialoguer vraiment avec qui vous critique. Cela, c’est tragique, ni plus ni moins. J’ai proposé à Pascal Husting, et je récidive, que Greenpeace aide à organiser des états généraux du mouvement écologiste. De manière à tirer ensemble, fût-ce de manière contradictoire, le bilan des quarante années écoulées.

Je le rappelle, il y a quarante ans, une pétition recueillait en France près de deux millions de signatures. Les autorités de l’époque – Robert Lion en faisait partie – voulaient rogner une partie du parc national de la Vanoise, créé en 1963. La pétition, précédée par force d’une mobilisation de terrain, permit de lancer en France le mouvement moderne de protection de la nature. C’est glorieux, cela sent la naphtaline et le cimetière. En quarante ans, nous sommes passés de menaces localisées – que l’on croyait localisées – à des disjonctions planétaires, lourdes de menaces pour la structure même des sociétés humaines.

Il est donc manifeste que les formes inventées il y a des décennies n’ont pas pu contenir le flot de la destruction. C’est un simple fait, que tout le monde peut constater. Il me semble donc indispensable, élémentaire, de réunir le mouvement auquel je m’honore d’appartenir, de façon qu’il puisse éventuellement repartir sur des bases nouvelles. N’est-ce pas du simple bon sens ?

Ayant proposé cela à Pascal Husting, je m’attendais de sa part à une réponse, qui viendra peut-être. Je l’espère en tout cas. Mais j’ose un commentaire général, qui ne le vise pas personnellement. Je crois et je crains que les multiples microbureaucraties qui sont aujourd’hui installées à la tête du mouvement écologiste ne veuillent d’aucune façon discuter librement. Car la liberté serait nécessairement la remise en cause des pouvoirs en place. La liberté serait sans aucun doute l’expression de fortes divergences, susceptibles de faire vaciller les trônes miniatures sur lesquels tant sont désormais assis. Et je pense donc qu’il faudra passer par-dessus la tête des monarques. J’avoue que cela ne me déplaît pas.

En attendant, selon moi du moins, le système est bloqué. Cela arrive, ce n’est pas un crime, je ne désigne pas à la vindicte tel ou tel. Le système est bloqué, qui concourt toujours plus au compromis, et nous demandera demain d’applaudir la compromission. Je me répète encore : je trouve salutaire que des gens qui ne sont pas des écologistes – tel Robert Lion – se mettent en marche. C’est une excellente nouvelle. Mais j’ajoute que le monde – le monde entier – a besoin d’un mouvement écologiste réel, sûr de lui et de ses idées, cohérent, conquérant, attachant. Il ne s’agit pas d’espérer demain conquérir 51 % des voix – qu’en ferait-on ? -, plutôt d’ouvrir des voies difficiles, comme en montagne. D’être un lumignon au  cœur de la nuit. D’incarner sans détour un autre avenir possible. Et désirable.

10 réflexions sur « Point d’orgue sur Robert Lion (et sur Greenpeace) »

  1. Ne vendez pas le climat!

    La souveraineté alimentaire peut refroidir le climat!

    Jeudi 11 décembre à 13h00,
    Vendredi 12 décembre à 8h30
    à l’entrée du centre de conférence sur la rue Grunwaldzka, Poznan

    Opportunités pour des interviews pour les medias

    Jusqu’à présent, la CCNUCC (Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques) a plus servi à ouvrir de nouvelles opportunités de profits pour les entreprises via la soit-disant « économie verte » qu’à réduire les émissions de carbone. Les agrocarburants, le commerce de carbone et les semences prêtes au changement climatique ne sont que quelques exemples de comment les négotiations sur le climate sont manipulées pour faciliter la main-mise des grandes entreprises sur les ressources naturelles. Et les peuples et le climat sont victimes de ces fausses solutions.

    S’ils veulent agir sérieusement face au grave problème du changement climatique, la CCNUCC et les gouvernements doivent discuter des vraies causes de la crise. Ils doivent commencer par reconnaître leurs erreurs et leurs échecs et à affronter la vraie racine du changement climatique: le modèle de développement vorace basé sur les firmes transnationales et son expansion dans le monde entier. Ils doivent prendre en considération les alternationales réelles proposées par les mouvements sociaux: la souveraineté alimentaire (c’est à dire le droit des peuples à une alimentation saine, dans le respect des cultures, produite à l’aide de méthodes durables et respectueuses de l’environnement, ainsi que leur droit à définir leurs propres systèmes alimentaires et agricoles), la relocalisation des production et le développement d’énergies locales et renouvellables.

    Participez aux deux manifestations, les jeudi 11 et vendredi 12 décembre, pour dénoncer les fausses solutions au changement climatique et exprimer que des alternatives existent qu’il est possible et urgent de mettre en place! Vous êtes tous bienvenu-e-s!

    La presse pourra interviewer des leaders paysans, hommes et femmes, d’Asie, d’Amérique Latine, d’Europe et d’Afrique. Bonnes opportunités de photos.

    Contacts presse à Poznan:

    Morgan Ody: (+48) 666 396 502 (à partir du 7 décembre)

    Anna Witowska (an anglais ou polonais):(48) 692 392 160

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    Position de Via Campesina sur la CCNUCC (Convention-Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques)

    La CCNUCC profite au business. Est-elle vraiment utile pour enrayer le changement climatique?

    Les paysans et les paysannes font partie des premières victimes du changement climatique. Partout dans nos champs, sur les plantes que nous cultivons, avec les animaux que nous élevons, ses conséquences sont palpables. Cependant, ceci n’a rien de nouveau. Déjà dans les années 1970, les paysans et paysannes africaines étaient touchés par la désertification et par un changement radical dans le rythme des saisons. Depuis, nombreux parmi nous sont ceux qui ont été touchés par des ouragans, des inondations, le raccourcissement de la saison humide et des maladies des plantes et des animaux dues à des températures inordinaires. Nous avons adapté nos modes de vie et de production pour faire face à ces changements. Par exemple, nous avons développé des semences qui poussent plus vite ou qui résistent à la sécheresse, nous avons mis en place des systèmes pour endiguer l’eau ou au contraire pour la garder dans les sols plus longtemps pendant la saison séche. Presque toujours, nous avons accompli ces changements avec tant de réussite que la plupart des gens ne s’en sont pas rendu compte. C’est seulement du fait de la crise des prix alimentaires au printemps 2008 et car les émeutes dans les villes menacaient les gouvernements nationaux que les médias ont commencé à prêter attention à la crise de long terme à laquelle font face les comunautés paysannes et à la situation critique de la production alimentaire dans l’économie mondialisée.

    Les paysans et les petits agriculteurs sont menacés par les « solutions » au changement climatique promues par le monde des affaires

    Cependant, il semble que les paysans et les paysannes soient aujourd’hui plus menacés par les solutions au changement climatique promues par le monde des affaires, les pays du G8, l’Organisation Mondiale du Commerce et la Banque Mondiale, que par le changement climatique en lui-même. Les agrocarburants, les semences adaptées au changement climatique, la fertilisation des océans et les mécanismes de commerce de carbone, en accélérant la privatisation de toutes les ressources naturelles de la Terre, exclus les communautés locales de l’accès aux ressources autrefois appelées les « biens communs »: la terre, l’eau, les semences, et peut-être même maintenant l’air que nous respirons.

    La plupart de ces solutions visent en fait plus à faire face à l’épuisement des hydrocombustibles qu’à arrêter le changement climatique. Un des buts exmplicite de la Conférence des Parties (COP) est maintenant également de « sécuriser à long-terme l’approvisionnement énergétique supply ». Les agrocarburants sont caractéristiques de ce problème. Bien qu’ils soient présentés comme un moyen de diminuer les émissions de CO2, en réalités ils servent essentiellement à remplacer les carburants fossiles pour pouvoir continuer à augmenter les consommations énergétiques au niveau mondial, au profit du monde des affaires.

    Les solutions néo-libérales au changement climatique et à l’épuisement des réserves de carburant fossile font qu’il devient de plus en plus difficile de vivre du travail de la terre. Partout dans le monde, la terre est confisquée par les multinationales pour faire pousser des agrocarburants. Partout dans le monde, les géants semenciers avancent le rouleau compresseur de la propriété intellectuelle pour interdire aux paysans et aux paysannes de reproduire eux-même leurs semences -les seules pourtant qui puissent s’adapter à l’évolution des conditions climatiques- et imposer leurs hybrides brevetés et leurs OGM. Les politiques agressives de « libre »-échange imposées par le Japon, les Etats-Unis et l’Union Européenne via les accords bilatéraux dépossèdent les commuanutés de leurs marchés locaux et les mettent sous le contrôle des firmes financières, agroindustrielles et de distribution. Il devient de plus en plus difficile pour les paysans de tirer un revenu digne de leur travail, non pas parce qu’ils ne produisent pas assez ou pas assez efficacement, mais à cause de la prise de contrôle violente des multinationales sur toutes les ressources naturelles et sur les marchés. La crise alimentaire de cette année a effectivement montré que ce n’étaient pas le manque d’alimentation qui avait entrainé la hausse vertigineuse des prix, mais essentiellement la spéculation financière sur les marchés des céréales.

    De façon plus générale, les solutions promues par les gouvernements et les institutions néo-libérales font toutes porter le coût des politiques d’ajustement au changement climatique sur les plus pauvres. D’un côté, ils encouragent la consommation « verte » pour les plus riches, leur permettant ainsi de se décharger de leur responsabilité face à la crise environnementale, de l’autre ,en augmentant le prix des produits de base, ils empêchent l’essentiel de la population d’avoir accès aux ressources indispensables pour couvrir leurs besoins élémentaires (alors qu’on acclame les riches Européens et Américains qui achètent des voitures qui rejettent peu de CO2, le prix du pétrole pour cuisiner dans le Sud est devenu tellement cher que beaucoup ne peuvent plus se l’acheter). Le changement climatique est devenu un nouveau prétexte pour exploiter les plus pauvres tandis qu’une élite de plus en plus exclusive peut continuer à vivre comme avant: business as usual.

    La destruction de l’agriculture paysanne est une des causes principales du changement climatique.

    Un exode rural massif découle de ces politiques. En Europe et aux Etats-Unis, où presque tous les biens communs ont été privatisés et où les petits paysans sont face à la concurrence impitoyable de l’agriculture industrialisée soutenue par les subventions, moins de 5% de la population continue à cultiver la terre. Partout dans le monde, les paysans et les paysannes sont piégés entre d’un côté leur dépendance à des semences, des pesticides et des engrais qu’ils achètent de plus en plus chers, et de l’autre côté les prix très bas qu’ils obtiennent à la vente de leur produits. Les paysans quittent les campagnes et rejoignent la misère des bidonvilles. Sur les six milliards d’habitants que compte la planète, trois sont maintenant des urbains, dont un milliard qui vit dans les bidonvilles. Les experts prédisent que bientôt la majorité des urbains pourrait bien se trouver dans les bidonvilles.

    Cet exode rural est parmi les plus grandes menaces pour le climat. En effet, alors que l’agriculture paysanne refroidit le climat, le modèle industriel de production et de consommation qui le remplace décuple les émissions de carbone. Ces dernières 150 années, l’industrialisation de l’agriculture a signifié le remplacement de l’énergie humaine – le travail des femmes et des hommes paysans- par l’énergie des carburants fossiles: on pense aux tracteurs, mais aussi aux engrais et à la spécialisation des production et au développement des monocultures, basées sur des transports de marchandises sur de longues distances pour nourrir les êtres humains et les animaux d’élevage. Cela a entrainé le remplacement d’un modèle de production qui, en prenant soin de l’humus, stockait d’énormes quantité de carbone dans les sols, par un système qui utilise quatre fois plus de calories issues d’énergies fossiles qu’il n’en produit en aliments.

    La CCNUCC doit reconnaître l’échec de Kyoto et adopter un ordre du jour de négotiation radicalement différent

    Le protocole de Kyoto qui a été signé en 1997 et a été mis en application depuis 2005 a déjà prouvé son inefficacité. Alors que les discussions commencent pour le réviser avec son expiration en 2012, les gouvernements et les institutions internationales doivent reconnaître que les solutions qu’ils ont avancées, à savoir les mécanismes de commerce de carbone, n’ont eu aucun effet pour arrêter le chnagement climatique. Depuis 1997, les émissions mondiales de CO2 ont dépassé les projections les plus pessimistes faites alors par les experts du Groupe Intergouvernemental sur le Changement Climatique.

    S’ils souhaitent donc sérieusement s’attaquer à la crise, la CCNUCC (Convention-Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques) et les gouvernements doivent discuter des causes réelles du changement climatique. Ils doivent commencer par reconnaître leurs erreurs et leurs échecs, ils doivent ouvrir un large débat public avec les mouvements de la société civile pour faire face à la racine du problème: l’avidité du modèle de développement basé sur le pouvoir des firmes et sa propagation dans le monde entier.

    Pour faire cela, l’ordre du jour des négotiations climatiques devraient être radicalement modifié. Il devrait inclure les sujets suivants:

    *

    l’impact du commerce international sur les émissions de carbone et la relocalisation des économies;
    *

    l’impact de l’agriculture industrielle sur le climat et le soutien à l’agriculture paysanne et aux modèles de production agroécologiques;
    *

    une stratégie pour respecter la souveraineté alimentaire des peuples;
    *

    une stratégie pour laisser les carburants fossiles dans le sol, pour diminuer de façon drastique la consommation énergétique et pour développer des énergies renouvellables contrôlées au niveau local;
    *

    une stratégie pour assurer un accès juste pour tous aux biens communs, et plus spécifiquement via des réformes agraires et l’arrêt de la privatisation de l’eau;
    *

    une stratégie pour faire cesser le pillage des ressources du Sud par les pays du Nord tel qu’on le connait depuis l’époque coloniale.

    A moins qu’un tel ordre du jour soit enfin discuté au sein de la CCNUCC, et non pas comme prévu les mécanismes de commerce de carbone, nous pouvons être sûrs que cela n’aura aucun effet sur la catastrophe climatique.

    La CCNUCC doit s’attaquer à la racine de la crise climatique ou bien disparaître

    Le mandat de la CCNUCC est de s’attaquer de façon sérieuse au changement climatique, et pas d’ouvrir de nouveaux marchés « verts » au bénéfice des grandes firmes. S’il ne remplit pas son mandat, il est inutile, voire a des conséquences négatives, puisqu’il fait croire que les gouvernements font face à la crise alors qu’il n’en est rien. Le sommet de Bali a montré un mauvais précédent en terme de prise de contrôle des intérêts financiers sur les négotiations.

    Les prochaines réunions de la CCNUCC, à Poznan en décembre 2008 (COP14) et à Copenhague en décembre 2009 (COP15) seront décisives.

    La Via Campesina appelle la CCNUCC et les gouvernements à changer immédiatement l’ordre du jour des discussions à Poznan. Les peuples et les mouvements sociaux jugeront sur les résultats de la COP14 à Poznan si la CCNUCC est digne ou non de leur confiance pour faire face au changement climatique, et ainsi si elle est utile et légitime ou non.

    Nous nous engageons à travailler avec nos alliés à Poznan et à Copenhague et tout au long de l’année prochaine dans le monde entier, pour dénoncer les fausses solutions au changement climatique et pour construire de réelles alternatives aux niveaux local, national et international basées sur la souveraineté alimentaire et l’agriculture paysanne.
    Via campesina

  2. Je me pose beaucoup de questions et cette « affaire », même si elle ne me plaît pas, n’est pas la pire, loin de là.

    Mais après tout, on dit qu’on a les politiques qu’on mérite, alors pourquoi ne pourrait-on pas dire qu’on a les associations écologistes qu’on mérite ?

    Pourquoi toujours jeter l’opprobe sur ceux qui « font » même mal ?

    Comme pour les politiques, ils sont là parce qu’on les y laisse.

    Et on, c’est nous…

    MH

  3. Il me semble que le monde a besoin d’un mouvement écologiste ET politique. La régression liberticide en cours n’est pas moins inquiétante que la transformation du monde en usine, l’une est le corollaire de l’autre…
    F.A.

  4. Sur son blog toujours décapant, Fabrice Nicolino s’indigne de la récente nomination de Robert Lion à la présidence de Greenpeace France.

    Tout à sa rage de dénoncer l’accession d’un représentant de la haute technocratie d’Etat à la tête d’une des plus actives ONG françaises, il oublie de signaler que Robert Lion a aussi été à la fin des années 70 l’un des fondateurs du Comité d’action solaire, ancêtre de l’actuel Observatoire des énergies renouvelables, animé par Yves-Bruno Civel. Peu après, Robert Lion a figuré dans le petit noyau (avec entre autres Bernard Laponche et Pierre Radanne) qui a imposé en 1981 à un PS réticent la création de l’AFME (Agence française de maîtrise de l’énergie) qui, après quelques mésaventures, est devenue l’ADEME.

    Convenez avec moi que ce n’est quand même pas rien !

    Fabrice Nicolino néglige aussi de préciser que, comme dans beaucoup d’organismes, le poste de Président de GP France, est essentiellement honorifique. A Greenpeace France, ni Jean Chesneaux, ni Susan George, qui ont occupé cette fonction, n’en ont profité pour se mettre en avant ou imposer leurs vues. De même, en tant que Présidente, Katia Kanas a été d’une grande discrétion. Pour les journalistes et le public, les voix de GP France sont les porte-parole de campagnes comme Arnaud Apotheker sur les OGM.

    Alors (comme pour Obama), jugeons aux actes et non aux intentions ! Je crois GP France assez fort pour ne pas se laisser dévorer par le Lion !

  5. Cher Laurent,

    Je ne vais tout de même pas polémiquer avec toi. Il est clair que nous sommes en vrai désaccord, ce qui n’est pas encore trop grave. Mais un piège est caché dans ton texte, dirigé contre ton propos.

    Puisque Robert Lion s’est intéressé au solaire dès la fin des années 70, après avoir joyeusement massacré au ministère de l’Équipement, pourquoi n’a-t-il rien fait quand il était chez Mauroy après 81 ? Pourquoi n’a-t-il rien fait quand il dirigeait la Caisse des dépôts et ses 1600 milliards de francs(en 1992) d’actifs ? Voilà qui est troublant. Voilà qui, en tout cas, me trouble.

    Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  6. Que R. Lion ait été chef de cabinet chez Mauroy ne fait pas de lui le responsable de la politique de merde menée sous ce Premier Ministre, du moins sur le plan écologique.
    Que peut un chef de cabinet contre la volonté d’un gouvernement ?

    Ne faudrait-il pas se souvenir que c’est P. Mauroy et son gouvernement, autrement dit F. Miterrand, qui a fait passer de force le relance de la construction de centrales nucléaires contre l’avis de sa propre majorité ?

    Fait unique dans l’histoire de la 5ème République, le gouvernement d’alors avait menacé d’utiliser l’art. 49-3 pour faire passer un loi contre sa propre majorité, qui n’en voulait pas.

    Comment peut-on imaginer dès lors, vu la volonté politique forte de ce geste, qu’un banal chef de cabinet (qui ne l’est pas resté longtemps) puisse le moins du monde imposer quoi que ce soit.

    Enfin, dire que R. Lion n’a rien fait lorsqu’il dirigeait la CDC me paraît un peu vite dit.
    Que sais-tu au juste de son action à la tête de cette institution ?

    Il y a certainement des zones d’ombre dans l’action de R. Lion tout au long de sa carrière de Haut fonctionnaire et technocrate.
    Il serait intéressant de passer en revue toutes ces années, y compris avec lui en personne au cours d’un entretien, pour lui poser des questions franches et gênantes.
    Il a certainement plein de choses à nous apprendre.

    Nous serions alors mieux armés pour le critiquer.

  7. Je ne résiste pas – même si c’est un peu tard – au plaisir d’ajouter un grain de sel à la discussion. Il s’agit d’un portrait de Pascal Husting, ci-devant directeur général de Greenpeace France – lequel Pascal Husting est intervenu ci-dessus.

    Ce portrait est publié sur le site d' »Eco-life ». Et il me paraît – comme on dit – suggestif.

    Une précision préliminaire : « Eco-life », ça parle (si je comprends) d’écologie et d’économie – en voilà une promesse prometteuse !

    « Eco-life », nous dit-on, c’est « le journal de l’économie durable », édité par Capitalisme Durable, « société indépendante participant à la promotion d’une économie durable ».

    Un certain Olivier Millet est président d’Eco-life, « également Président du directoire d’Ofi Private Equity (société cotée en Bourse) depuis 2005, Olivier Millet a été pendant 11 ans directeur général de Barclays Private Equity. Il a débuté son parcours professionnel en créant, en 1986, Capital Finance – première revue des professionnels du capital investissement – puis en travaillant pendant 4 ans dans le fonds britannique 3i. »

    Bon, j’abrège. Le portrait de Pascal Husting publié sur le site d’ « Eco-life » – enthousiaste, comme il se doit – est intitulé :

    « Un ex-golden boy tient les rênes de Greenpeace ».

    Et présenté comme suit : « Ex-financier au Luxembourg, le directeur général de Greenpeace France a la lucidité d’un entrepreneur. »

    Bien entendu, Pascal Husting n’est en rien responsable de cette présentation, due à la « journaliste » d' »Eco-life ».

    En revanche, ce garçon n’a apparemment pas cru nécessaire de démentir les propos qui suivent : « Pour moi, Greenpeace, c’était les phoques, les baleines, au mieux l’anti-nucléaire, admet-il. Ce n’est pas le fond qui m’attirait. »

    Pascal Husting, poursuit la journaliste, « veut faire de cet organisme militant une machine efficace ». « Je voulais canaliser ce grand bouillonnement d’énergie, faire des choix dans les projets mis en compétition, selon leur pertinence » (…) Ce qu’il cherche à placer le plus possible dans la vie associative, « c’est le goût du risque, qu’on trouve dans le milieu de l’entreprise, ce que j’appelle la radicalisation positive ».

    (…) Ses voyages en avion sont moins fréquents, « avec regrets, parce que le video-conferencing est plus efficace ».

    Voilà. Tout est à l’avenant. Edifiant, non ?

    Une chose doit être claire pour (presque) tout le monde : il est beaucoup trop tard pour soutenir ces gens-là.

    Ce magnifique portrait de Pascal Husting peut-être consulté dans son intégralité ici:
    http://www.eco-life.fr/un_ex_golden_boy_tient_les_renes_de_greenpeace.php

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