Élisabeth Badinter est-elle furieuse (contre moi) ?

Avant toute chose, cet aveu : je suis ignorant de bien des choses. Et peut-être n’est-ce qu’une alerte imbécile de ma part. En ce cas, et à l’avance, toutes mes excuses à qui me lira. Mais enfin, il se passe quelque chose de curieux sur le Net, le grand réseau de la liberté mondiale, comme chacun sait.

Il y a quelques jours, j’ai écrit ici un article très désagréable à l’encontre de madame Élisabeth Badinter. J’ai eu la curiosité deux jours plus tard de regarder si ce texte était référencé par Google, l’ami de l’homme, lorsque l’on tapait sur le clavier : « elisabeth badinter ». Et cela m’a fait rire, au point que j’y suis retourné. Le texte ne cessait de grimper, figurez-vous ! Il était environ dans les quinze premiers quand on cherchait à se renseigner sur la dame. Diable !

Et puis je suis passé à autre chose, car j’ai des occupations réelles, il ne faut pas croire. Mais ce matin du 12 janvier, j’ai recommencé, et là, surprise. Ô surprise ! Le texte avait disparu. Zou. Qui cherche des renseignements sur notre grande philosophe ne saura pas que je me suis moqué d’elle. Hasard des rencontres entre constellations ? Peut-être. Mais il y a cette mention au bas de la page Google, qui n’y figurait pas, et que je recopie : « En réponse à une demande légale adressée à Google, nous avons retiré 1 résultat(s) de cette page. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette demande, vous pouvez consulter le site ChillingEffects.org. ».

En l’état, rien ne prouve qu’il s’agisse de mon article. Mais enfin, que penseriez-vous à ma place ? Je précise que nul ne s’est attaqué à l’article lui-même, que vous pouvez lire ou relire ici. Non. Simplement, il semble bien que Google, dûment avisé, ait décidé de ne plus associer une demande concernant madame Badinter et ma critique de sa pensée. Voilà qui pourrait faire réfléchir. Notre philosophe des Lumières aurait-elle des problèmes à régler avec la liberté de penser et de s’exprimer ? N’hésitez pas à m’aider, car j’en ai besoin.

Et au risque de me répéter, si je me trompe, mes excuses dès maintenant.

19 réflexions sur « Élisabeth Badinter est-elle furieuse (contre moi) ? »

  1. Et avec ces mots de recherche (« Élisabeth Badinter nicolino ») on trouve ce présent billet mais pas le précédent (au deçà de 3 pages en tout cas) … amusant et intriguant.

  2. Philippe,

    On trouve aisément ce qu’on veut en cherchant ce que tu dis. Ce n’est pas mon article qui semble avoir disparu. C’est simplement que les recherches concernant madame Badinter paraissent contrôlées par elle. Car à priori, personne n’a aucune raison d’associer mon nom au sien. Est-ce clair ? Je t’avoue que je n’en suis pas sûr…

    Fabrice Nicolino

  3. on apprend plein de choses par le web
    http://www.bibliomonde.com/
    la 4ieme ligne de gougle

    « Élisabeth Badinter est la fille de Marcel Bleustein Blanchet, l’inventeur de la publicité en France et fondateur du groupe Publicis (dont elle est aujourd’hui l’actionnaire majoritaire).  »

    on comprend mieux certains choses

    « à bas la pub » est il un slogan réducteur ? je n’en suis pas si sur.

  4. La recherche « Elisabeth Badinter » donne 33 600 résultats, mais en bas, on peut chercher « nicolino » dans ces résultats et on en trouve encore 136 avec, en tête, les pages de Planète sans visa (les 2 notes sont sur la même page). En fait, ldans les 33 600, Planète sans Visa arrive en bas de la page 9, ce qui n’est déjà pas mal. Pas de pb donc, a priori.

  5. François,

    Non, ce n’est pas ça. Je me suis mal expliqué. La manoeuvre est ailleurs. Certes, il est impossible, sauf décision judiciaire lourde, d’interdire un papier de mon blog. Donc, il continue d’exister. Et Google peut en effet renvoyer à lui si on réunit mon nom à celui de madame Badinter. Ce qui a été fait auprès de Google est autre chose. Mon (très) désagréable papier apparaissait dans les 15 premières occurrences quand on tapait « elisabeth badinter ». Dans les 15 premières sur près de 40 000. Apparemment, cela ne plaisait pas. Car l’article a bien disparu quand on tape « elisabeth badinter ». Et comme Google annonce lui-même une demande légale qui l’a conduit à retirer une page de la recherche « elisabeth badinter », eh bien, il est quasi-certain que quelqu’un ou quelqu’une aura cherché à contrôler son image en faisant disparaître une critique.
    Je ne sais pas si c’est clair, je crains un peu que non. En fait, personne n’a de raison de relier mon nom et celui de Badinter dans une recherche sur Google. En revanche, ceux qui cherchent des renseignements sur Élisabeth Badinter n’auront plus le droit de savoir ce que je pensais d’elle. De la sorte, on contrôle et on limite la critique publique. Est-ce plus clair, François ?

    Fabrice Nicolino

  6. hors sujet je sais . mais dans le genre « le versatile est sans limite chez l’humain » je crois qu’on ne fait pas mieux :

    Des médecins évoquent l’usage « d’un nouveau type d’arme » à Gaza
    LE MONDE | 12.01.09 | 08h50  •  Mis à jour le 12.01.09 | 13h11
     
     
    Le bilan des morts de l’offensive israélienne à Gaza, entrée dans sa 17e journée, a dépassé lundi le seuil des 900, a annoncé le chef des services d’urgence du territoire palestinien. Selon le docteur Mouawiya Hassanein, le bilan des tués a atteint 905 après la mort de 15 Palestiniens lundi matin. Parmi les morts, figurent 277 enfants, 95 femmes et 92 personnes âgées,a-t-il précisé. Plus de 3 950 Palestiniens ont en outre été blessés.
     
     
    Al-Arish (Egypte), envoyée spéciale
     
    Des blessés d’un type nouveau – adultes et enfants dont les jambes ne sont plus que des trognons brûlés et sanguinolents – ont été montrés ces derniers jours par les télévisions arabes émettant de Gaza. Dimanche 11 janvier, ce sont deux médecins norvégiens, seuls occidentaux présents dans l’hôpital de la ville, qui en ont témoigné.
    Les docteurs Mads Gilbert et Erik Fosse, qui interviennent dans la région depuis une vingtaine d’années avec l’organisation non gouvernementale (ONG) norvégienne Norwac, ont pu sortir du territoire la veille, avec quinze blessés graves, par la frontière avec l’Egypte. Non sans ultimes obstacles : « Il y a trois jours, notre convoi, pourtant mené par le Comité international de la Croix-Rouge, a dû rebrousser chemin avant d’arriver à Khan Younès, où des chars ont tiré pour nous stopper », ont-ils dit aux journalistes présents à Al-Arish.
    Deux jours plus tard, le convoi est passé, mais les médecins, et l’ambassadeur de Norvège venu les accueillir, furent bloqués toute la nuit « pour des raisons bureaucratiques » à l’intérieur du terminal frontalier égyptien de Rafah, entrouvert pour des missions sanitaires seulement. Cette nuit-là, des vitres et un plafond du terminal furent cassés par le souffle d’une des bombes lâchées à proximité.
    « A 2 MبTRES, LE CORPS EST COUPة EN DEUX; ہ 8 MبTRES, LES JAMBES SONT COUPةES, BRغLةES »
    « A l’hôpital Al-Chifa, de Gaza, nous n’avons pas vu de brûlures au phosphore, ni de blessés par bombes à sous-munitions. Mais nous avons vu des victimes de ce que nous avons toutes les raisons de penser être le nouveau type d’armes, expérimenté par les militaires américains, connu sous l’acronyme DIME – pour Dense Inert Metal Explosive », ont déclaré les médecins.
    Petites boules de carbone contenant un alliage de tungstène, cobalt, nickel ou fer, elles ont un énorme pouvoir d’explosion, mais qui se dissipe à 10 mètres. « A 2 mètres, le corps est coupé en deux; à 8 mètres, les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d’aiguilles. Nous n’avons pas vu les corps disséqués, mais nous avons vu beaucoup d’amputés. Il y a eu des cas semblables au Liban sud en 2006 et nous en avons vu à Gaza la même année, durant l’opération israélienne Pluie d’été. Des expériences sur des rats ont montré que ces particules qui restent dans le corps sont cancérigènes », ont-ils expliqué.
    Un médecin palestinien interrogé, dimanche, par Al-Jazira, a parlé de son impuissance dans ces cas : « Ils n’ont aucune trace de métal dans le corps, mais des hémorragies internes étranges. Une matière brûle leurs vaisseaux et provoque la mort, nous ne pouvons rien faire. » Selon la première équipe de médecins arabes autorisée à entrer dans le territoire, arrivée vendredi par le sud à l’hôpital de Khan Younès, celui-ci a accueilli « des dizaines » de cas de ce type.
    Les médecins norvégiens, eux, se sont trouvés obligés, ont-ils dit, de témoigner de ce qu’ils ont vu, en l’absence à Gaza de tout autre représentant du « monde occidental » – médecin ou journaliste : « Se peut-il que cette guerre soit le laboratoire des fabricants de mort ? Se peut-il qu’au XXIe siècle on puisse enfermer 1,5 million de personnes et en faire tout ce qu’on veut en les appelant terroristes ? »
    Arrivés au quatrième jour de la guerre à l’hôpital Al-Chifa qu’ils ont connu avant et après le blocus, ils ont trouvé un bâtiment et de l’équipement « au bout du rouleau », un personnel déjà épuisé, des mourants partout. Le matériel qu’ils avaient préparé est resté bloqué au passage d’Erez.
    « Quand cinquante blessés arrivent d’un coup aux urgences, le meilleur hôpital d’Oslo serait à la peine, racontent-ils. Ici, les bombes pouvaient tomber dix par minutes. Des vitres de l’hôpital ont été soufflées par la destruction de la mosquée voisine. Lors de certaines alertes, le personnel doit se réfugier dans les corridors. Leur courage est incroyable. Ils peuvent dormir deux à trois heures par jour. La plupart ont des victimes parmi leurs proches, ils entendent à la radio interne la litanie des nouveaux lieux attaqués, parfois là où se trouve leur famille, mais doivent rester travailler… Le matin de notre départ, en arrivant aux urgences, j ai demandé comment s’était passé la nuit. Une infirmière a souri. Et puis a fondu en larmes. »
    A ce moment de son récit, la voix du docteur Gilbert vacille. « Vous voyez, se reprend-il en souriant calmement, moi aussi… »
     
    Sophie Shihab

  7. à philippe, oui et nous sommes sur la carte (projet de formule 1 dans ma région). Et les projets d’incinérateurs, quel scandale quand on connait l’impact ! Nos dirigeants ont 10 000 ans de retard !

  8. Fabrice, je comprend ce que tu veux dire et je te dirais que c’est hautement probable! C’est un peu le contrôle des pensées sur le Net… dès qu’une personne ou une institution n’aime pas trop une appréciation la concernant, elle demande le retrait à des sites ou à des moteurs comme Google et en général, ils acceptent (par conservatisme, asservissement volontaire ou intérêt commercial).
    C’est fini l’internet comme espace de liberté…

  9. Ecœurantes, ces attaques à Gaza. Quand cela va-t-il cesser ? Les Israéliens ne comprennent pas qu’ils sont en train de se mettre le monde entier à dos. Que ça va retomber sur des Juifs qui n’y sont pour rien, en plus !

    Fabrice, c’est fou ton histoire. Je ne pensais pas que ce fût possible…

  10. effectivement c est vraiment incroyable cette histoire !!

    boycottons google , et recherchons avec hooseek !
    au moins là , fabrice, tu apparais au n°51

    sans rire (d’ailleurs je ne riez pas !)
    que peux tu faire ?
    que peux t on faire pour sauvegarder nos liberté de s’informer ?(…par google et sur badinter, apparemment il faut taper :elisabeth badinter nicolino article du 8 janvier 2009 planète sans visa….svp)

    peut être tu devrais faire un article critiquant sévèrement le PDG de google …et tu vois si il disparait aussi !
    🙂

    sans rire (et là je riais) … si E. Badinter- Publicis et google font ce genre de collision pour effacer des adresses internet c est quand même extrêmement grave.

    une fois de plus la réalité aurait dépassé la science fiction

    tiens nous au courant

  11. @Bénédicte; je viens d’avoir la confirmation d’utilisation de bombes au phosphores à Gaza par une journaliste Belge!

    Je me demande bien comment ils vont oser justifier cette horreur contre un parti politique radical…

  12. J’ai réentendu cette info ce matin à la radio. C’est donc vrai… Pas de scrupules pour faire ça sur des enfants…

  13. Fabrice,

    Le premier mot qui m’est venu à l’esprit en lisant ton billet, c’est : censure ! Ni plus ni moins ! Et je suis consternée de constater que ça en étonne plus d’un, ici sur ce blog ! Nos libertés ne sont qu’un leurre ! Comment peut-on encore en douter ?

    Evans a raison, en plus, en prenant hooseek comme moteur de recherche, on soutient financièrement de 1 à 4 associations de notre choix, rien qu’en faisant des recherches sur le web ! Plus d’infos sur hooseek.com

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