Résumé pour les plus patients (Élisabeth Badinter)

Chaque jour son lot de surprises. Je me couche censuré, je me lève (peut-être) rétabli. Peut-être de rigueur, car tout est confus au possible. Le certain, c’est que mon article désagréable sur Élisabeth Badinter (ici) a été retiré des recherches « elisabeth badinter » sur Google, « suite à une demande légale ». Le certain, c’est que Daniel Schneidermann (voir épisode précédent) a écrit hier soir, sur son site Arrêt sur images, un premier commentaire sur cette vilaine affaire. Le possible, c’est qu’il y ait un lien de cause à effet entre le retour – limité, provisoire ? – de mon article sur Google et l’intervention du journaliste.

Parce qu’il faut bien rire un peu et saluer l’imbécillité des robots qui travaillent jour et nuit, je me permets de signaler que le retour de mon article du 8 janvier a quelque chose de burlesque. Car voici ce qu’on trouve sur Google ce matin quand on tape « elisabeth badinter » :

  1. Planète sans visa » Élisabeth Badinter, Publicis et les Précieuses

    Acte un : il y a quelques jours, j’entends sur France-Inter un matin la philosophe Élisabeth Badinter. Et je dresse l’oreille, bien que n’ayant jamais lu le
    fabrice-nicolino.com/index.php/?p=474 – 42k – Il y a 14 heures – En cachePages similaires

Il y a un point qui me fait rire pour de vrai. Comme les ordres sont donnés par des hommes – des femmes ? – à des ordinateurs, il arrive qu’un grain de vérité vienne enrayer la belle machine à rafistoler. Ne se croirait-on pas dans l’univers de George, George Orwell ? Regardez bien : mon article, selon Google, daterait de…14 heures. Soit juste après l’intervention d’Arrêt sur images. 14 heures. Alors que mon article date du 8 janvier. Ne dirait-on pas comme le signe qu’il a d’abord été supprimé, puis qu’on l’aura rajouté ? Mes connaissances étant ce qu’elles sont, j’en resterai là, mais je serais ravi d’en savoir un peu plus.

Au delà de cette pantomime, vous savez, en tout cas ceux qui me lisent régulièrement savent qu’une telle péripétie ne compte guère, pour moi, au regard de la crise très extraordinaire dans laquelle nous sommes plongés. Laquelle crise étant d’abord, avant tout hélas, écologique. Hélas, car touchant à des limites physiques indépassables. Il reste qu’en l’occurrence, un principe élémentaire a été gravement malmené. Et je devais donc réagir.

Rien n’indique au moment où je vous écris que ce pénible affrontement avec madame Badinter soit terminé. On verra. Restez vigilants. Je vous tiendrai au courant. Et au passage, un merci sincère à Arrêt sur images.

PS : Je ne suis pas totalement stupide, il ne faut pas se fier aux apparences. Cette petite affaire significative peut fort bien se retourner comme un gant. Quelle que soit la vérité – et je ne prétends pas la connaître dans ses méandres, car je ne suis pas devin -, il n’existera probablement aucune preuve permettant de refermer la boîte. Google ne répondra pas. Madame Badinter, si quelqu’un ose la questionner, répondra d’un revers de la main, rira à gorge déployée, et évoquera le sort de ces pauvres paranoïaques que l’époque moderne fabrique comme à loisir. Et ce sera terminé. Bon. Tant pis.

10 réflexions sur « Résumé pour les plus patients (Élisabeth Badinter) »

  1. En tout cas, ton article se décale vite dans les profondeurs du classement Google… Comme tu dis, circulez, y a (plus) rien à voir.

  2. Eh bah ! On s’absente quelques jours et au retour, une vraie saga… J’ai vérifié, aujourd’hui 16h30, « élisabeth badinter » ne renvoit qu’en quatrième page à Planète sans visa (et à Arrêt sur image). Par contre sur Google.ch ou –.de, c’est dès la deuxième page. Y a pas à en douter, et le déroulement des faits semble bien le confirmer, c’est pas vraiment du hasard et la dame y est visiblement pour quelque chose…
    Pour une étude universitaire, un ami avait dû voir de très près (du genre récupérer leurs algorithmes, ce genre de choses -légalement)les sites web de grands journaux français. Eh bien peu de temps après, il a pu constater que son ordinateur avait été bien fouillé de fond en comble de l’extérieur, histoire de voir qui se permettait une telle intrusion…
    Internet est un outil de grande liberté, c’est net (!!), mais aussi, et peut-être avant tout, de contrôle…
    Bon,je repasse dans quelques jours…

  3. @ paysan bio . j’avais vu cette horreur de plus . merci de faire passer .
    sinon, si vous êtes dans l’eure, je vous signale le passage d’Issouf Ag Maha , représentant du peuple touareg en Europe, à Vernon vendredi Soir à partir de 20H30 . Voir sur amda_de_la_boucle.etyc.org/

  4. http://www.etyc.org/amda_de_la_boucle/ .
    @ Fabrice, j’avoue que j’ai été agacée et que j’ai été tenté de trouver ton histoire avec Elisabeth Badinter subalterne aux évenements de ces derniers jours . car la rentrée 2009 commence dans un tel éclat de massacres, qu’il est difficile de ne pas se laisser submerger par l’émotion que cela suscite . Or elle ne l’est pas . Le droit à la critique est d’autant plus à défendre qu’il est peau de chagrin ! N’oublions pas que ce même groupe google semble avoir eu un rôle plus terrible en chine, où des internautes dissidents au régime se sont vus dénoncés .

  5. La vérité n’est jamais anodine. L’épisode Badinter a plusieurs grilles de lecture. Celle que je retiens est la désinformation. Brider la circulation de l’information revient indirectement à désinformer. L’article en question était certes écrit avec une belle plume bien acérée, mais de là à le circonscrire sur le blog de l’auteur, c’est un déploiement de petites manoeuvres étonnantes. Etait-ce la forme ou le fonds de l’article qui dérangeait ? Les deux, j’imagine.
    Il est savoureux de constater l’effet retour suscité par la mise au grand jour de ladite « affaire ».
    Internet est un bel outil, probablement l’un des faits majeurs du 20ème siècle, même si l’on n’a pas suffisamment de recul pour le ressentir. Comme toutes les créations humaines, c’est son utilisation qui en fera un bel outil de communication ou un outil détestable de contrôle.
    L’épisode Badinter n’est là que pour nous le rappeler. Merci Mme Badinter de nous rappeler par réaction à la vigilance…

  6. Finalement, oui je partage le sentiment de Bénédicte moi aussi. L’agacement, puis à la réflexion, la compréhension que tout cela est loin d’être anodin…

  7. Arrêtez d’être assis(e), de taper sur un clavier et de regarder votre écran : sortez, baladez-vous et protégez notre planète!
    Antoine Lima

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