Messier, Monbiot et (pauvres de) nous

J’arrête ici mes pauvres aventures avec madame Badinter. Il n’en sortirait rien, je le crains. Et non pas pour la raison qu’il n’y aurait rien à trouver. Simplement, les nouvelles puissances du monde, comme Google, sont hors d’atteinte. Et si elles le sont, c’est bien entendu parce que nous sommes faibles. À la vérité, nous sommes bel et bien à genoux. Ça changera. Ça changera certainement.

En attendant, Jean-Marie Messier, l’homme de Vivendi Universal, celui qui annonçait de prodigieux résultats au début de 2002, quelques semaines avant la cessation de paiement, Jean-Marie Messier paradait ce matin sur Inter, dans l’émission de Nicolas Demorand. J2M, comme il se laissait si gentiment appeler, avait affirmé, pour que le Bourse suive encore un peu plus ses frasques : « Notre groupe va mieux que bien ». Et puis rideau, sauf pour les employés. Cet homme-là, ce bonimenteur ne vous en rappelle-t-il pas quelques autres ?

Donc, je laisse madame Badinter à ses nobles occupations, sans déplaisir. Et vous signale le formidable succès du journaliste britannique George Monbiot, qui éditorialise dans The Guardian. Monbiot, qui déteste les biocarburants autant que moi – il y a concurrence, il y a émulation -, est parvenu à faire interdire une pub par leur Bureau de Vérification de la Publicité (devenu l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité). L’Asa (Advertising Standards Authority) a estimé que l’industrie locale des biocarburants, Renewable Fuels Association (RFA), poussait un peu loin le bouchon.

Dans une lettre ouverte à l’OPEP, RFA mettait en parallèle ceux qui entassent les milliards – les pétroliers – et les philanthropes – eux – qui mettent sur le marché, au prix le plus bas possible, un carburant enfin renouvelable. Or donc, saisie par Monbiot, qui sait ce qu’écrire peut obtenir, l’Asa a interdit la pub, jugée mensongère (ici). Oh. George, si tu me lis, a real big kiss to you. Long live Great Britain !

PS : Je rappelle qu’une campagne de pub tout aussi mensongère que chez Monbiot a déferlé en France début décembre. Et que la très grande presse a accepté sans moufter des pages de propagande à la gloire de la betterave industrielle et des biocarburants. Mais voilà que je reparle de la publicité. Je vais finir par recevoir des coups de bâton.

13 réflexions sur « Messier, Monbiot et (pauvres de) nous »

  1. Oui j’ai entendu Messier aussi ce matin..Une honte ce type là qui vient vendre son bouquin d’analyse( à vomir) devant un parterre de journalistes faisant semblant de croire qu’il a un message crédible et important à délivrer…Pfffu…..J’entendais Daniel Mermet l’autre jour évoquer ce qu’il pensait du métier de journaliste…..Il les considéraient comme les majorettes ( pompom girls à la française) du capitalisme…..Des majorettes tout court suffiraient…

    Mais ce n’est pas de tout ça que je voulais parler. En fait, j’aurais besoin d’un avis éclairé et évidemmment j’ai pensé à venir ici pour cela :). Voilà. J’ai reçu un mail d’une personne désireuse de profiter d’un petit cours d’eau passant à côté de chez elle et d’un petit moulin à retaper pour créer sa propre électricité. Energie hydraulique donc. Je ne connais pas cette personne mais elle demande de l’aide, des renseignements au sujet des démarches administratives, aides ou subventions qu’elle pourrait éventuellement obtenir.

    Dans un premier temps, j’ai effectué quelques recherches grâce au moteur de recherche qui a occupé quelques pages ici ces jours derniers et j’ai bien trouvé quelques réponses…Mais je vous avouerai que je préférerais un avis venant d’une personne connaissant le sujet….Et que, peut_être je peux trouver ici….

    Je vous remercie d’ors et déjà pour la réponse que vous voudrez bien me donner, à moi et à la personne qui se lance dans cette aventure….

    Sinon un dernier mot ( j’en profite, c’est ma pause ;)). Ne sachant ce qu’est une télé, je lis des livres et je viens de finir dans la foulée « Planète au pillage » de Fairfield Osborn( Ahurissant ce vrai cri d’alarme si on le rapproche de la date à laquelle il a été poussé….1949), « Nouveau tour du monde d’un écologiste » de Jean Marie PELT ( pour un amoureux de la nature non spécialiste comme moi, une vraie mine de découverte pour apprendre), le dernier Kempf( Si vous avez l’occasion de le voir Fabrice, embrassez le pour moi et félicitez le…..Un vrai livre de combat) et enfin avec le tard ( mais mieux vaut….) un autre livre de combat que vous avez déjà tous lu depuis longtemps  » nous sommes ce que nous mangeons » de Jane Goodall…..Essentiel

    Tout ça pour vous dire qu’après ces saines lectures qui ne prennent leur plus grande valeur que si elles sont partagées avec ceux qui ne savent pas ou ne veulent pas savoir, et bien, je suis tendu comme un ressort et il suffirait qu’on me lâche dans une salle de réunion du MEDEF, dans le palais de l’Elysée ou à l’assemblée Nationale et pourquoi pas autour du bureau ovale pour que je fasse un massacre genre zébulon…….

    Savez vous s’il y a un endroit où l’on apprend la guérilla environnementale ?

    Bonne journée à tous. Et merci à ceux qui prendront le temps de répondre à ma demande.

    Et merci à vous Fabrice de me permettre cette fenêtre d’expression.Merci.

  2. Euh je me relis…Et je ne voudrais pas de méprise : Ma demande concerne l’énergie hydraulique….Pas l’adresse de la guérilla ! 🙂

  3. Mais heu, pourqui jean-marie messier pourrait pas nous parler savamment d’économie dans le poste en compagnie de journalistes de cour prosternés devant tant de sagacité? Puisque Claude Allègre nous parle savamment de climatologie et Nicolas Hulot d’écologie et que ça ne dérange pas grand monde, que je sache…Bien au contraire. A noter que Demorand devient très agressif avec certains auditeurs qui téléphonent, perplexes ou choqués devant le déballage un poil obscène de Messier et consort. Tant que 40 pour cent des Français croiront que ce que disent les médias est vrai de vrai, qu’ils nous relatent fidèlement le réel, on n’a pas fini de rigoler avec ce genre de pitres.

  4. Le mot profiter d’un cours est bien choisi.
    Ce genre d’instalation est soumis Heureusement à autorisation.
    Les atteintes aux milieux aquatiques sont très nombreuses, notamment la circulation des migrateurs.
    Imaginez si chaque riverain avait envie de « profiter » du ruisseau.
    Cet ouvra

  5. J’ai fait une fausse manoeuvre.
    Cet ouvrage de petite centrale électrique est soumis à enquête publique, mais en général une autorisation est très rare.

  6. désolée, je suis souvent hors sujet . Il faut dire que 2009 semble être dès le départ un « millésime » en matière d’atrocités . J’ai préparé une émission il n’y a pas très longtemps avec une dame fantastique qui tente d’aider la population du Malawi . Ce pays que Fabrice nous avait signaler comme un des plus petits et des plus pauvres d’Afrique (espérance de vie= 30 ans, tout le monde est mort du sida et ce sont les vieillards qui tentent d’élever les enfants) et qui a cédé si je me souviens bien des milliers d’hectares à la Chine pour faire pousser du Sorgho…pour fabriquer du biocarburant . Nous n’avons pas fini d’entendre pleurer .

  7. Nous sommes en démocratie, mais entendre Messier hier interviewé par Nicolas Demorand. Messier, donneur de leçon… Messier avec des trémolos dans la voix pour parler de ses enfants… Messier qui vend sa soupe (son livre) ! Et que dire des réactions de Demorand à cet auditeur qui l’a traité d’âne ? Personnellement j’aurais eu un mot encore plus fort et plus méprisant pour le duo Demorand/Messier qui était tout simplement écoeurant !

  8. @ jean-yves, nous allons très certainement reparlé de l’eau qui est au coeur du prob dans l’histoire de la F 1 à Flins. J’ai une grippe carabinée, et suis encore moins disponible qu’avant,mais dès que cela passe, on en reparle.

  9. Bénédicte on reparle du sujet.
    C’est toujours dans des environnements fragiles et rares que l’on retrouve ces projets.
    Le plus souvent cela à été des décharges.

    J’ai quelques beaux plans de cormiers et de grands poiriers.
    Il me reste de la graine de cormier.
    Cet arbre fournit le plus beau bois que je connaisse.
    Il est considéré comme espèce menacée.
    Un inventaire nationnal va être fait.
    Le plus beau spécimen que nous avons répertorié fait 25 m de haut et 2,80 de circonférence à 1,30 du sol, huit mètres de bille (400 ans)

  10. @ cyril:

    Dans les Hautes Alpes, l’ONF a installé des gites de randonnée avec une petite turbine hydraulique pour les fournir (modestement) en électricité. Et utilise ces gites dans le cadre d’un circuit de randonnée appelé « La retrouvance ».

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