Les amitiés particulières de France Nature Environnement (Acte 2)

À DIFFUSER SANS MODÉRATION DANS TOUS LES RÉSEAUX

À propos de la chasse

Je ne sais plus très bien si je dois vous conseiller la lecture de mon papier. Quand on est comme moi un amoureux profond et parfois niais de la nature, des oiseaux, du ciel et des arbres, il n’est pas facile, je vous le certifie, de se mettre à ce qui va suivre. Mais il se passe des choses insupportables dans le monde de l’écologie, et je crois qu’il est préférable que le plus grand nombre soit mis au courant.

Il s’agit donc de l’Acte deuxième des Amitiés particulières de France Nature Environnement (FNE), psychodrame commencé ici jeudi passé. Je vous ai raconté la bureaucratisation de FNE. Celle-ci va loin et se double de positions dont très peu de gens se doutent. Ainsi dans le domaine de la chasse. Comme le dit le naturaliste Roger Mathieu dans un texte qui circule sur le net, Théodore doit se retourner dans sa tombe ! Monod était en effet le président d’honneur d’une association digne et combative, le Rassemblement des opposants à la chasse (ROC).

Depuis sa disparition, la roue a tourné, et de plus en plus vite. Le ROC est devenue la Ligue ROC, et a adouci son propos d’une manière que je qualifierai d’époustouflante. Il ne faut plus rien condamner, ni personne. Il faut rechercher le consensus avec les chasseurs, il faut faire des réunions à n’en plus finir, il faut se regarder dans le blanc des yeux. Ma foi, et je suis sérieux, on juge les arbres aux fruits qu’ils donnent. Or donc, voyons de plus près : et si c’était la bonne tactique ? Mais d’abord cette précision : la Ligue ROC appartient à FNE et dirige en son nom le réseau nature de la confédération. Ce qui signifie que deux ou trois personnes, pas plus, impriment leur marque à propos de sujets clés, dont celui de la chasse.

Or un journal de chasseurs vient de mettre le feu aux poudres parmi mes amis naturalistes. Ce journal, c’est le célébrissime Saint-Hubert. Dans sa dernière livraison, il revient sur « le Grenelle de la chasse » commandé à Borloo par Sarkozy l’an passé. Il s’agissait officiellement de rapprocher les points de vue entre protecteurs de la faune sauvage et chasseurs. Mais l’affaire a viré à la manipulation pure et simple.

Qu’explique le Saint-Hubert ? Que les lignes ont bougé. Mais curieusement, à la notable exception de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui maintient des positions dignes de son objet social, seuls les « écologistes » bien en cour ont fait mouvement dans la bonne direction, celle indiquée par les chasseurs. Et quels ? Mais ceux de la Ligue ROC, bien sûr. On voit dans le journal de magnifiques « cartes de l’opinion », sur lesquelles – ô miracle ! – la Ligue ROC et FNE ont passé la ligne médiane pour se rapprocher très, très près de la Fédération nationale des chasseurs (FNC).

On y trouve même un hommage appuyé aux néoréalistes, dont je reproduis les termes : « Tout à fait inattendue, estime le Saint-Hubert, la déclaration de la Ligue ROC ». Et de citer le communiqué de l’association : « la Ligue ROC a pris une part active dans ce processus de normalisation du dossier chasse. Elle se félicite du compromis obtenu (avec ses faiblesses et ses points forts, mais c’est le propre de tout compromis) » (…) Cette déclaration, reprend le Saint-Hubert, « apparaît comme un mouvement rapide vers l’Est-Nord-Est [des fameuses cartes de l’opinion], passant d’un discours historiquement “philosophique” sur un “droit des non-chasseurs” à un discours hyper-réaliste sur les bienfaits du compromis ! ».

Vous l’avez compris, la Ligue ROC, qui représente FNE sur cette question essentielle de la chasse, a donc fait plus qu’un pas en direction des nemrods. Jusqu’à ce point, pas de commentaire. Pensons ensemble aux fruits de l’arbre. Mais justement, où sont les fruits ? C’est à ce moment de l’histoire que tout bascule. Je vais essayer d’être bref et compréhensible. L’opération « Grenelle de la Chasse », comme celui de l’Environnement, est une grossière entourloupe, et FNE lui a accordé un soutien insensé, et même ridicule.

Résumons. Le 18 décembre 2008, les députés ont adopté sans coup férir une proposition de loi du sénateur UMP Ladislas Poniatowski, déjà votée par le Sénat en mai, et qui étend nettement les droits des chasseurs. Les fédérations de chasse pourront être agréées au titre de la protection de la nature – si -, et consultées sur les projets d’aménagement du territoire. Elles pourront dans ce cadre saisir la justice et se porter partie civile. En outre, en cas d’infraction au droit de la chasse, le permis du contrevenant ne sera plus automatiquement suspendu. Un juge devra intervenir.

Est-ce tout ? Non, trois fois non. Le grand lobbyiste de la chasse, Thierry Coste, qui anime une boîte de com et tape dans le dos de la moitié des parlementaires – il est « conseiller politique » de la Fédération nationale des chasseurs – a annoncé une grande nouvelle. Au moment du vote de la loi, en décembre,  Borloo aurait promis aux députés un décret pour « renforcer les sanctions contre les antichasse extrémistes qui cherchent à entraver le déroulement de certaines chasses ». Vous avez bien lu. Et Coste n’a pas inventé. Il ne faudra plus, bientôt, embêter les flingueurs.

Cette fois, y est-on ? Non. Fin janvier 2009, Borloo a publié des arrêtés de fermeture de la chasse qui sont scélérats. Dans un communiqué commun, près de 70 associations françaises et européennes ont aussitôt protesté (ici). Citation qui se passe de commentaire : « La chasse de la plupart des espèces est prolongée jusqu’au 10 ou au 20 février, soit dix à vingt jours supplémentaires par rapport à la date de clôture précédente. Alors que tous les ornithologues constatent depuis quelques années une avancée des périodes de migration et de reproduction, conséquence du changement climatique ». La Ligue ROC, FNE ? Aux abonnés absents. Une honte, une capitulation.

La conclusion, cette fois ? Toujours pas. À la mi-décembre 2008, la martre et la belette avaient enfin été retirés de la liste des animaux nuisibles après un combat écologiste interminable. Borloo avait cédé, disons-le. Mais Sarkozy, qui câline les voix des chasseurs à l’approche des élections européennes, leur a offert de nouveau la tête de la martre et de la belette. En deux mois, ces animaux sublimes seront repassés au statut d’animal « nuisible », susceptibles d’être piégés tout au long de l’année. Comme on respire mieux !

Les chasseurs ne se sont jamais sentis aussi soutenus. La preuve par la Gazette officielle de la chasse et de la nature (n°du 13 février 2009). Ce bulletin des chasseurs annonce froidement une offensive en règle contre la directive européenne dite Oiseaux, qui date de 1979, et qui demeure un verrou de protection. Une atteinte à cette loi européenne serait un hallali ! Non, réellement, les choses vont très mal. Je vous signale ou vous rappelle qu’un chasseur de Haute-Savoie vient de buter de sang-froid un loup, en théorie protégé par la Convention internationale de Berne.

Mais le pire est dans son propos public (ici). Le tueur dit, entre autres joyeusetés : « Je ne sais pas mentir. Et puis, j’ai pris un coup de sang. Ce n’était pas calculé, mais je suis monté avec ma carabine et je l’ai tué. Mais je ne pensais pas à mal en tuant un loup. Pour moi, j’ai fait une bonne chose… Pour tout le monde ».  J’en reviens au sentiment de Roger Mathieu, que je salue au passage. Naturaliste, très fin connaisseur de la chasse, il note : « Ce qui est assourdissant, ce n’est pas tant le silence de FNE et de son conseil d’administration, c’est le silence absolu de (presque) toutes les associations de protection de la nature (sic) membres de FNE ». Et il ajoute, et je contresigne moi-même : « Théodore reviens !… Ils sont devenus fous ! ».

Le grand Théodore Monod n’aurait en effet jamais toléré pareille dérive.

PS 1 : L’analyse de la loi Poniatowski commande d’aller plus loin, notamment en ce qui concerne l’obtention de cartes temporaires de chasse, délivrées aux Associations communales de chasse agréée (Acca). Je peux d’autant moins le faire que je n’ai pas les compétences pour cela. Mais les commentaires sont les bienvenus.

PS 2 : Comme pour le papier précédent, faites circuler je vous prie. Faites marcher vos carnets d’adresse électroniques !

35 réflexions sur « Les amitiés particulières de France Nature Environnement (Acte 2) »

  1. Ben alors Fabrice, tu nous avais annoncé un scoop, mais tout ça on le savait déjà ! -:))

    PEUT MIEUX FAIRE. ON VEUT DU SANG !

    @ Denis Salmon : ele est où la réponse argumentée de Mme Boutinot ? Elle ne dit rien sur le lien indiqué.. mais c’est peut-être normal ? -:))

  2. Bonjour Fabrice,
    Je passe par ici, car j’ai tenté de passer par la rubrique « contact », mais sans résultat.
    Voici l’objet de ma demande : pourrais-tu, à l’occasion d’un papier, dénoncer l’ignomie du sujet traité dans le lien suivant :
    http://www.youtube.com/watch?v=Yc0wmyyguzw&hl=fr
    Tu as certainement déjà entendu parler de la « vache à hublot » ?
    Avec mes plus sincères remerciements.

  3. Concernant le braconnier du Petit-Bornand, les chasseurs n’approuvent pas son acte et FNE s’est exprimé clairement sur ce sujet.
    Je ne suis ni chasseur, ni membre de FNE.
    Il y a des crétins partout, chez les militants de l’écologie et chez les chasseurs.

  4. @ Hérisson :
    J’ai cherché, en vain, le communiqué de presse des chasseurs condamnant l’acte de braconnage sur le loup au Petit-Bornand, mais j’ai dû mal regarder sans doute… En revanche, dans le canard local, le Dauphiné pour ne pas le nommer, on y apprend ceci : « Dans leur lettre au préfet, agriculteurs et chasseurs réclament une information publique de la progression du loup sur le secteur, un droit à l’abattage pour les chasseurs comprenant des périodes de tir pertinentes et des moyens ainsi que la révision des modalités de défense des troupeaux. »
    Le comité de soutien au chasseur est d’ailleurs composé de collègues, entre autres… Curieux non, pour des gens qui n’approuvent pas l’abattage de ce loup ?

  5. Il est exact que FNE s’est exprimée (par la voix de JB Adel qui pilote la Mission loup) à la fois sur le braconnage de loup du petit Bornand, sur les demandes de tir de loups du préfet et sur la troisième relaxe de l’éléveur ayant tué un loup dans les Bauges.. Rien vu non plus sur le fait que les chasseurs auraient déclaré désapprouver le tir du petit Bornand.. Mais il me semblait qu’on parlait ici plutôt de belettes, non ?

  6. Bonjour,

    Très rapidement, qqs éléments :
    sur les dates de chasse : La ligue ROC et FNE ne sont pas aux abonnés absents :
    http://www.fne.asso.fr/fr/chasse–suspension-partielle-des-dates-de-fermeture.html?cmp_id=37&news_id=311&vID=51
    et
    http://www.lpo.fr/comm/comm2009-01-22.shtml

    et une question :

    sur les positions respectives ROC, LPO, FNE, on a d’autres points de vue que ceux du Saint Hubert (à moins.. qu’on puisse considérer ici leur intégrité éditoriale comme suffisante) ? Par exemple, pour commencer, ceux des structures en question.

    à+

    Marc Brignon

  7. Bonjour

    les associations de chasseurs ne sont-elles pas celles qui financent le plus de projets d’entretien et de maintien des espaces naturels en France ?

  8. Oui sûrement qu’elles financent le plus d’entretien, elles y ont un intérêt direct et pas désintéressé dans l’intérêt général comme les associations de protection de l’environnement qui sont obligées d’aller à la pêche (ou à la chasse ;o) aux ressources pour mener des actions de terrain, et elles en ont plus facilement les moyens, elles (assoc de chasse), avec les cotisations OBLIGATOIRES qu’elles encaissent !

  9. quelques éléments d’information supplémentaires:
    il existe une liste non publique de discussion rassemblant les représentants associatifs membres de France Nature Environnement siégeant dans les Commissions Départementales de la Chasse et de la Faune Sauvage; elle comprend 62 membres dont une représentante de FNE au niveau national. La liste fonctionne depuis le 1er Janvier 2008; 424 messages ont été écrits:demande de renseignements, témoignages, échanges de pratiques…il y a eu 82 réponses de la représentante de FNE.

    Par ailleurs:

    le groupe des députés chasse et territoires à l’Assemblée

    Pour connaitre le fonctionnement d’une CDCFS, voir le témoignage éloquent de Richard Mathieu
    Ca permet de voir ce que représente le travail devant les chasseurs. La liste de discussion est un maigre moyen indispensable pour résister ensemble comme faire se peut à un ensemble fort bien organisé.

    Je remercie Fabrice des informations recueillies dans son article.

  10. Pour les chasseurs-gestionnaires de sites et aménageurs de la nature: blablablablablabla pan pan pan pan pan pan pan pan; pan pan pan pan pan pan pan pan; pan et enfin PAN!
    Pour les autres: quelques phrases du poème d’Alfred de Vigny..:
    « J’aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
    Et je vois au delà quatre formes légères
    Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
    Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
    Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
    Leur forme était semblable et semblable la danse ;
    Mais les enfants du loup se jouaient en silence,
    Sachant bien qu’à deux pas, ne dormant qu’à demi,
    Se couche dans ses murs l’homme, leur ennemi.
    Le père était debout, et plus loin, contre un arbre,
    Sa louve reposait comme celle de marbre
    Qu’adorait les romains, et dont les flancs velus
    Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus.
    Le Loup vient et s’assied, les deux jambes dressées
    Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
    Il s’est jugé perdu, puisqu’il était surpris,
    Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;…………

    Nos fusils l’entouraient en sinistre croissant.
    Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
    Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
    Et, sans daigner savoir comment il a péri,
    Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.
    J’ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
    Me prenant à penser, et n’ai pu me résoudre
    A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
    Avaient voulu l’attendre, et, comme je le crois,
    Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve
    Ne l’eût pas laissé seul subir la grande épreuve ;
    Mais son devoir était de les sauver, afin
    De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
    A ne jamais entrer dans le pacte des villes
    Que l’homme a fait avec les animaux serviles
    Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
    Les premiers possesseurs du bois et du rocher.

    Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d’Hommes,
    Que j’ai honte de nous, débiles que nous sommes !
    Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
    C’est vous qui le savez, sublimes animaux !
    A voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse
    Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
    – Ah ! je t’ai bien compris, sauvage voyageur,
    Et ton dernier regard m’est allé jusqu’au coeur !
    Il disait :  » Si tu peux, fais que ton âme arrive,
    A force de rester studieuse et pensive,
    Jusqu’à ce haut degré de stoïque fierté
    Où, naissant dans les bois, j’ai tout d’abord monté.
    Gémir, pleurer, prier est également lâche.
    Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
    Dans la voie où le Sort a voulu t’appeler,
    Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler.

  11. J’ai un abruti de chasseur qui passe ses week-end à 150 m de chez moi.
    Je ne le lache pas.
    Ce sont de dizaines de coups de feu.
    Je gueule à chaque coup de fusil.
    Cela à été chaud plusieurs fois avec menaces.
    Il tire le pigeon.
    C’est sans doute un lieu de passage.
    Les agriculteurs autour ne le supportent même plus.
    Vu qu’il reste en poste les patures sont plombées.
    Hier il y avait une battue dans le seul lambeau de nature sauvage restant( c’étaient la quatrième cette année).
    Je les ai vu arriver.
    Ils roulaient à fond avec la remorque à chien, énervés par la perspective du sang.
    Je ne fais jamais confiance à un chasseur, je n’aurai jamais un ami chasseur.

  12. La dérive de la politique faune de FNE est, comme le dit Fabrice, la conséquence de la main mise du ROC sur le réseau nature de la fédération des APN.
    Cette dérive, suit celle du ROC qui n’est pas nouvelle. Elle a débuté il y a quelques années. Le fait le plus marquant de se retournement de position a sans aucun doute été l’arrivée d’un bénévole de choc: Gilles Pipien qui avait été le directeur de cabinet de Bachelot. C’est à lui que l’on doit pas mal de ce qui a été fait à l’époque comme retour de la martre, du putois et de la belette dans la liste des nuisibles.
    C’est lui qui en 2003 est monté au col de l’Escrinet(Ardèche) encourager les braconniers à massacrer les pigeons ramiers en mars, leur promettant une dérogation à la directive oiseaux.
    Il nous aura fallu 6 ans, pour espérer enfin cette année que ce braconnage de masse soit réellement interdit. Enfin on l’espère… six années de perdue à cause de lui! des milliers de pigeons massacrés à cause de lui. Pourtant les portes du ROC lui ont été grande ouverte. Il a été l’artisan de pas mal de déviances du ROC. Mais il n’a pas été le seul…

  13. Ces gens-là sont des malades. Comment peut-on éprouver du plaisir à tuer, faire souffrir ?………

  14. Pierre,

    J’avais totalement oublié l’épisode Pipien ! Il est pourtant essentiel pour comprendre la dérive de la Ligue ROC. Ce monsieur, adhérent de la Ligue Roc et de la LPO, a été en effet directeur de cabinet de Roselyne Bachelot après 2002, quand elle était ministre de l’Écologie. Il est ingénieur général des Ponts et Chaussées. Et le reste, que vous allez lire, se trouve dans le numéro 25 du bulletin Action Nature (juillet 2005)

    Mais que diable sont-ils allés faire dans cette galère ?

    Le monde associatif de la protection de la nature nous réserve quelques fois de bien curieuses surprises. Ainsi, dans un livre à paraître à la rentrée mais déjà diffusé à quelques heureux privilégiés, la ligue ROC pour la défense de la faune sauvage et la défense des non-chasseurs (exRassemblement des Opposants à la Chasse) a réuni quelques spécialistes pour parler de tout ce qui ne va pas sur notre planète.
    Jusque-là rien d‘anormal, ni même d‘original, d‘autres avaient pratiqué de même il y a peu. Mais là où le ROC a fait très fort, et ce que personne jusqu‘alors n‘avait osé faire, c‘est de confier la synthèse de ces réflexions « offertes au débat » à Gilles Pipien, qui n‘est autre que le premier directeur de cabinet de la célèbre Roselyne Bachelot du temps de son très remarqué passage au ministère de l‘écologie et de la Destruction Durable !

    Alors même qu‘il était on ne peut mieux placé pour réaliser tout ce qu‘il recommande dans cet ouvrage, ou tout du moins pour tenter de le faire, il s‘était à l‘époque appliqué à faire exactement le contraire ! C‘est grâce à lui et à son zèle, que nos chers Martres, Putois et Belettes sont retournés illico presto rejoindre les fouines et autres corbeaux dans la liste nationale des espèces nuisibles. Liste dont ils n‘étaient sortis que quelques mois auparavant grâce à Yves Cochet !

    C‘est également M. Pipien qui a complaisamment réouvert le récurrent dossier des dates de chasse, que l‘on pensait clos depuis janvier 2002. Réouverture qu‘il s‘est appliqué à réaliser en saucissonnant les décisions en de multiples arrêtés et décrets, afin de rendre la tâche des associations de protection de la Nature plus dure. Peine perdue, le Conseil d‘Etat a statué à de multiples reprises contre ces arrêtés Pipien/Bachelot.

    Et la liste est encore longue. (nous avons des tonnes d‘archives !) Bien sûr, on peu croire aux miracles, ou aux conversions tardives. Mais un tel retournement de veste n‘est tout de même pas près de passer pour crédible ! Ainsi, en région Rhône-Alpes, Gilles Pipien est l‘objet depuis le 7 mars 2003 d‘une tendresse toute particulière. C‘est lui en effet qui s‘est rendu sur le col de l‘Escrinet, haut lieu du braconnage de masse, pour y soutenir et y encourager cette pratique totalement illégale ! Les braconniers ardéchois en rient encore…

    Les associations de protection de la Nature beaucoup moins. Depuis ce coup d‘éclat de mars 2003, le braconnage à repris de plus belle. Si le ROC a accueilli à bras ouverts l‘ancien directeur de cabinet, c‘est avec du goudron et des plumes que certains aimeraient l‘accueillir en Ardèche et dans les environs …

    Nous aimerions plaider les circonstances atténuantes pour le ROC, vous dire qu‘il s‘agit d‘une regrettable erreur, qu‘ils ne savaient pas, qu‘ils n‘avaient jamais été mis au courant des étonnantes aventures du sieur Pipien. Mais ce n‘est malheureusement pas le cas. Toutes les associations de protection de la Nature se souviennent très exactement des agissements du directeur de cabinet de R. Bachelot, avant qu‘il ne se transforme en Monsieur bons offices du ROC. Les faits sont têtus, et la presse a largement relaté les divers coups bas qu‘il a assénés à la protection de la nature. Y compris le « Pipien Show » de l‘Escrinet, épisode peu glorieux dont les medias s‘étaient à l‘époque faite l‘écho en citant quelques perles du bonhomme, dont l‘une des plus gratinées : « La loi doit être respectée. En matière de chasse, il faut l‘adapter car elle pose problème » !

    Souvenons-nous que s‘en sont suivies deux lois sur la chasse particulièrement régressives… Le nouvel ami du ROC a vraiment un lourd passé. Nous n‘oublions pas non plus que la vice-présidente du ROC a plaidé, aux cotés de R. Bachelot devant le Conseil d‘Etat saisi par l‘ASPAS (Association pour la Sauvegarde et la Protection des Animaux Sauvages) et la CVN (Convention Vie et Nature) de recours contre les arrêtes des dates de chasse ! Ce qui n‘a heureusement porté chance ni à la ministre ni à ses arrêtés…

    Mais que diable sont-ils allés faire dans cette galère ?

    Fabrice Nicolino

  15. Ca commence à devenir diablement intéressant..l’apport de Pierre et les précisions de Fabrice qui suivent.
    Dans notre lointaine province, peu informée hélas, mais qui ne demande qu’à l’être, nous allons regarder avec une curiosité particulière les résultats du communiqué de presse du ROC (dont, je précise, je ne suis pas adhérent!)et la suite des activités d’un ingénieur général des Ponts et Chaussées qui se mêle de Biodiversité et de développement durable: spécimen rare !!
    Finalement Fabrice, tu as eu raison d’ouvrir ce débat, source d’information dans une situation complexe.

  16. Si une association a une attitude contestable en matière de stratégie, il faut d’abord savoir pourquoi et ensuite voir comment on y remédie. Le virage à 180 degrés du ROC au cours des années n’a échappé à personne. Qu’en disent les adhérents du ROC ? Ont-ils validé la nouvelle philosophie du ROC ? Et les présidents des associations constituant FNE ? Ont-ils été consultés ? Si M. Pipien est un membre influent du ROC et qu’il a un passé en matière de protection de la nature aussi douloureux que ce qui est expliqué ci-dessus, comment se fait-il que les dits adhérents n’en aient rien vu et n’aient rien dit ? Quels sont les rôles respectifs du directeur du ROC, de son président ? des autres responsables ? Comment le ROC a t-il pu faire partager ses orientations aux 3000 associations fédérées par FNE ? Comment fonctionne FNE ? Comment peut-on peser, en tant qu’adhérent « de base » sur ce que FNE dit ou fait en matière de faune sauvage ou de chasse ? Voilà des questions auxquelles il serait intéressant d’avoir des réponses. Sans ces réponses, il ne serait pas sain de fustiger davantage le ROC ou FNE. Après tout, il est possible que les choses se soient passé de manière tout-à-fait démocratique et que seuls quelques râleurs professionnels (j’en suis) doutent de la politique suivie par la fédération dans ce domaine.

    PS : Un défaut majeur de beaucoup d’associations est le déficit chronique de contrôle par les adhérents eux-mêmes de ce qui est fait de leur association par ses dirigeants. Quand les décisions prises sont bonnes, pas de souci, mais s’il y a dérive, on voit bien qu’il est ensuite difficile de redresser la barre. C’est aux présidents d’associations qu’il devrait revenir de mettre en place les outils permettant ce contrôle. En annonçant avant leur élection les grandes lignes de ce qu’ils comptent faire, leurs rapports avec les dirigeants politiques, les autres organisations etc.. Mais a-t-on déjà vu un président d’association se faire élire sur la base d’un programme ou d’orientations comme on le fait en politique (quitte à tricher ensuite..) ? Cela peut arriver, mais c’est assez rare. La plupart du temps, après avoir voté, (le plus souvent à l’unanimité !) le rapport moral, le rapport d’activité et le rapport de trésorerie (qui ne concernent que l’année qui vient de s’écouler et non le futur) les participants aux AG se contentent de valider comme un seul homme les propositions de candidatures aux CA de la direction sortante ! C’est con, hein ?

  17. Présidente d’une association militante de terrain, je sais combien il est difficile de trancher entre une collaboration afin de faire avancer nos objectifs et la politique de la chaise vide. mais je ne supporte pas les déclarations et pire l’agrément des chasseurs au titre de défenseurs de la nature. Sont-ils là pour lutter contre les coupes rases de forêts de feuillus dans le Morvan ? sont-ils là lorsque nous nous battons contre les élevages hors sols? sont-ils là pour défendre natura 2000 (bien au contraire systématiquement ils combattent natura,), leur but est de détruire ce qui les met en concurrence pour le gibier . Non c’est faire injure aux bénévoles qui rament sans aucunes aides de l’état que de considérer la majorité des chasseurs comme défenseurs de l’environnement ( j’en connais quelques uns qui sont plus écolo que chasseurs et ceux-là je les respecte). je connais pour la forêt la frilosité de FNE pour un soutien à une gestion écologique, et combien cela arrange nos adversaires qui ne cessent de clamer que les associations sont d’accord puisque FNE est d’accord . Je suis adhérente au ROC pour la dernière fois

  18. Je connais un chasseur qui tire les pigeons sans les consommer.
    « je ne vais pas les manger, ils sont empoisonnés par les produits »
    Comme quoi on peut tuer pour le plaisir et être conscient des problèmes de pollution.
    Il n’est pas rare que des pigeons empoisonnés se posent et tombent dans la cheminée..
    Cela se passe à la péroide des semis de blé et maïs.
    Le corbeaux trinquent aussi.
    J’ai essayé de leur laver le jabot, peine perdue à chaque fois.

    Etre sensible à la nature c’est comprendre la fragilité de la vie.

  19. Bonjour à tous,

    J’ai reçu un message d’Éric Féraille, président de l’association Frapna Haute-Savoie. Il est manifeste que j’ai heurté ce véritable écologiste, et j’en suis tout meurtri. J’ai donc relu mon texte, et il est clair qu’il laisse de côté des pans de la réalité. À tort, je n’en discute même pas.
    Il est certain et heureux que des structures fédérées à FNE ont eu, ont et auront un comportement exemplaire. Et je suis sincèrement ravi que la mission Loup de FNE ait agi, sitôt l’annonce de la mort du loup connue. Mais, cher Éric, cela ne remet pas en cause l’analyse générale, ce me semble. Car je parle bel et bien d’une politique nationale, qui fait de gros dégâts sur son passage.

    En bref et en résumé, je présente mes excuses à ceux de la Frapna Haute-Savoie que j’aurais pu heurter. Mais je les invite aussi à réfléchir à ce qui se passe dans la fédération nationale. Sans aucune rancune moi-même, et bien à toi,

    Fabrice Nicolino

    UNE LETTRE D’ÉRIC FÉRAILLE, PRÉSIDENT DE LA FRAPNA HAUTE-SAVOIE

    Cher Fabrice,

    c’est la seconde fois que je t’écris en réaction à tes pamphlets . Je suis particulièrement meurtri des propos injustes sur le silence des associations suite au braconnage d’un loup au Petit Bornand les Glières. En tant que président de la FRAPNA Haute-Savoie, je suis très directement impliqué dans la mobilisation de nos associations et sympathisants suite à la campagne d’intoxication menée par le détestable Dauphiné Libéré.

    Cette campagne de presse est manifestement orchestrée par un groupe bien décidé ayant de bons relais parmi les politiques qui tirent les ficelle de ce bon journal dit institutionnel! Cette campagne est bien préparée, elle a pour but de retourner l’opinion publique contre le loup en attisant les peurs irrationnelles (combien de gens savent que l’école d’Entremont près de laquelle une carcasse de biche a été trouvée est perchée a l’orée des bois à plusieurs centaines de mètres du village!), propageant des mensonges grossiers comme les lâchers de loups d’élevage et ses zélateurs sèment la terreur chez tous ceux qui dans la vallée n’adhèrent pas à leurs thèses.

    Aboutissement logique de cette montée en puissance de la peur, un justicier est apparu et s’est senti tout puissant et sur qu’il allait bénéficier de la même impunité des tueurs d’ours des Pyrénées s’est posté près d’une carcasse qu’il avait préalablement repéré et a bien ajusté son tir. Il a ensuite méthodiquement dépecé sa proie, jeté le cadavre dans la rivière et a conservé précieusement la peau comme trophée macabre. Seulement, il a été dénoncé par des citoyens respectueux des lois et la gendarmerie comme la justice ont fait leur travail qu’il convient de saluer dignement.

    NOUS AVONS AUSSI FAIT NOTRE TRAVAIL en portant plainte dès le lundi 16 février au matin et en réagissant par un communiqué de presse qui n’a bien sur été repris que par peu de journalistes. Seul le Messager-Essor et un journal local de l’Albanais nous ont laissé nous exprimer! Sommes nous coupables de ne pas avoir la puissance de feu des agriculteurs et des chasseurs dans la presse locale? Sommes nous coupable de la servilité de la presse locale vis à vis du pouvoir politique? Sommes nous coupables de l’absence totale d’écho de nos « petits problèmes d’écolos » dans la presse nationale qui ne se préoccupe que de la crise du capitalisme qui nous précipite tous dans l’abîme?

    Vas faire un tour sur le site de la FRAPNA et tu verras que nous avons réagi par tous les moyens possibles et que dès le 25 février nous avons avec nos petits moyens organisé le blocage des courriels parlementaires de nos députés mais sans le soutien de grandes associations comme Ferus ou le WWF qui ignorent superbement l’appel à l’aide que nous leur avons lancé. Pas plus d’écho de la LPO nationale que tu encenses. Les seuls qui nous ont aidé et qui nous aident c’est la mission loup de FNE, justement ceux que tu assassines!

    Le but des tueurs de loups est limpide, c’est faire monter la pression au besoin par une manifestation violente (comme ils e doit dans ces milieux) pour la visite annoncée de longue date de Jean-Louis Borloo en Haute-Savoie courant mars et celle du président de la République en avril au plateau des Glières et ainsi obtenir la peau de la meute qui s’est installée dans le massif des Bornes.

    Alors je ne te demandes qu’une chose, c’est de rectifier ton propos à notre égard et de nous soutenir avec la force de ta belle plume car NOUS SOMMES SEULS ET RIEN N’EST PIRE QUE DE SE FAIRE POIGNARDER PAR LES SIENS.

  20. Cher Éric,

    Je reprends la plume une seconde, à cause d’un oubli. Je comprends sans discussion ta peine comme ta colère. Mais le passage concernant le loup reprenait un bout de phrase de Roger Mathieu qui disait textuellement : « Ce qui est assourdissant, ce n’est pas tant le silence de FNE et de son conseil d’administration, c’est le silence absolu de (presque) toutes les associations de protection de la nature (sic) membres de FNE ».

    Presque, c’est presque. Cela signifie que certaines ont réagi, dont la tienne. J’aurais dû le signaler avec plus de clarté, mais j’espère que tu m’accorderas ce point. Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  21. Vous avez raison tous les deux. Fabrice a eu raison de brocarder le ROC, bras armé mou de FNE pour ce qui concerne sa politique faune sauvage.

    Eric de la Frapna haute Savoie a raison de réagir car il a bien compris que la visite de Borloo et Sarkosy sur place allait être exploitée avec force par les adversaires des « nuisibles » et qu’il fallait être aussi présents sur ce terrain médiatique..

    Il faut qu’Eric sache que son appel à cyberaction a été relayé en dehors des structures associatives classiques par des militants « de base » très agacés par le manque d’unité ou de solidarité inter-associative ou le manque manifeste d’inititiatives de certaines associations.

    Le loup n’est d’ailleurs pas le seul concerné.

    Voir cet article de Stéphane Carbonnaux qui parle du rejet par le Conseil d’Etat d’une requête effectuée par les éleveurs pyrénéens (ils avaient demandé au Conseil d’Etat de suspendre en référé, c’est-à-dire en urgence, la décision du ministre de l’écologie « d’introduire 5 ours slovènes dans les Pyrénées ».

    La fin de cet article est croustillante :  » aucune association de défense de la nature, et de l’ours en particulier, n’a manifestement jugé bon d’intervenir en défense » !

    Alors à quoi servent donc les associations ?

    Lien vers l’article signé par Stéphan CARBONNAUX, Le Conseil d’Etat rejette la requête des ultrapastoraux, http://www.buvettedesalpages.be/2009/03/stephan-carbonnaux-ours-les-reintroductions-actuelles-sont-tres-loin-de-faire-le-compte.html

  22. Cher Fabrice,

    Je suis une lectrice assidue de vos ouvrages, je viens souvent ici, mais je ne suis pas vraiment d’accord avec vous, lorsque vous vous attaquez à la Ligue Roc…

    J’en suis une simple adhérente, j’ai créé un refuge sur ma propriété, et la Ligue Roc a toujours été derrière moi, contre les chasseurs…

    Du concret, en bref. Et je peux vous garantir que je ne cède rien aux paysans chasseurs bas de plafond que j’ai en face de moi.

    Et cela, même si, dans une association, rien n’est parfait. Une association c’est aussi l’ensemble de ses adhérents, motivés, bénévoles souvent, pour que les choses changent.

    Rien n’est facile, effectivement, il faut parfois faire des compromis, vous proposez quoi, vous, concrètement ?

    Voici le communiqué que l’on trouve sur le site de la Ligue Roc, daté du 2 mars :

    « Chasseurs et non-chasseurs : deux poids, deux mesures.
    La Ligue ROC en appelle au Président de la République.

    Le Gouvernement a décidé de mettre à l’ordre du jour du prochain CNCFS, la création d’un délit d’entrave à la chasse. La Ligue ROC pour la préservation de la faune sauvage et la défense des non-chasseurs demande le retrait de ce texte inadmissible :
    – Inadmissible, car on crée un délit pour régler un problème qui ne se pose en France que de façon ultra marginale, les actions de sabotage d’actions de chasse étant quasi inexistantes dans notre pays (entre 0 et 10 cas par an, selon un rapport de l’Assemblée Nationale).
    – Inadmissible, car dans ces rares cas, des outils juridiques existent dans notre droit pour en punir les auteurs.
    Cédant aux pressions, le Gouvernement s’apprête à prendre un décret de complaisance pour un problème qui ne concerne, au plus, que quelques personnes par an.

    La Ligue ROC espère donc qu’il va mettre la même célérité à régler un problème qui se pose dans toutes les campagnes de France et pour des milliers de personnes : celui du dérangement, voire des dangers que vivent nos concitoyens subissant la pratique de la chasse à proximité de leur demeure.
    Depuis 1982, il n’existe plus d’interdiction de chasser à proximité des maisons, ce qui entraîne dérangement, sentiment d’insécurité, incidents, altercations et parfois accidents affectant des animaux de compagnie ou d’élevage, voire des humains.

    La Ligue ROC attend donc le décret qui instaurera un périmètre de quiétude autour des habitations et des lieux de vie.

    Au-delà, il est frappant de constater que les pouvoirs publics se sentent devoir créer un outil juridique pour régler quelques cas marginaux, quand dans le même temps les 1,3 millions de chasseurs peuvent pratiquer leur loisir sans qu’existe un code de la chasse.

    Imaginerait-on la circulation routière sans code de la route ? C’est-à-dire sans code qui permette de punir préventivement tout auteur de comportement dangereux ? Et bien, il en est ainsi pour la pratique de la chasse avec une arme ! *

    La Ligue ROC demande donc l’instauration d’un code de la chasse qui permettra d’améliorer la sécurité de tous. Et la Ligue ROC en appelle au Président de la République, dont on sait l’attachement pour la sécurité des français.
    Monsieur le Président de la République, sortons du « deux poids, deux mesures » entre chasseurs et non-chasseurs : la sécurité et la tranquillité des uns vaut bien celle des autres.
    Monsieur le Président de la République, sortons du déséquilibre dans la façon de traiter les intérêts des uns et des autres : c’est indispensable pour renforcer la voie du dialogue dont la table ronde chasse a montré cet été que c’est la seule voie possible pour sortir d’un conflit stérile pour la nature, et c’est le seul moyen d’empêcher d’entretenir le conflit.

    * Explications : en matière routière, si vous grillez un feu rouge vous êtes condamnable que vous ayez causé ou non un accident, c’est une réglementation préventive indispensable. En matière de chasse, si vous commettez une imprudence sans provoquer d’accident, vous ne serez pas verbalisé, la prévention ne joue donc pas. »

    Signez la pétition de soutien.

  23. Mon cher Fabrice,

    En donnant un coup de pied dans la fourmilière, la réaction de certaines fourmis (celle qui gravitent autour de la Reine…) est immédiate et « féroce » (c’est une image bien sûr et pas une donnée entomologique !)…

    Continue à taper en argumentant bien sûr.

    En effet, le ROC, avec son dernier communiqué vient de bouger… C’est peut-être parce qu’il est encore vivant ?… Ou que tout ce charivari l’a un peu réveillé ?.. ou, et c’est l’hypothèse qui a ma préférence, pour « faire bonne figure » et rassurer ses adhérents… qui vont bien finir par se rendormir…

    Pour répondre à Eric concernant le loup Haut-savoyard : bravo pour la réaction de la FRAPNA 74, rapide et qui propose du concret ; j’ai d’ailleurs signé immédiatement et fait suivre la cyberaction auprès de mes contacts (tu as la copie).
    Petit bémol : Eric parle de « braconnier » à propos du tueur de loup (il faut savoir que Eric a un « faible » pour les chasseurs…) ; j’ai remplacé le mot « braconnier » par le mot « chasseur » ce qui est la stricte réalité : le tueur de loup haut-savoyard est un chasseur à jour de son permis; il a agi en tant que chasseur et le revendique très fort ; il est parfaitement soutenu par la Fédération des chasseurs de Haute-Savoie. L’appeler « braconnier » laisse à penser qu’il s’agit de monsieur tout le monde… Etranger au monde de la chasse. ce qui ravit les chasseurs mais m’agace un peu.

  24. En réponse à Mathieu :

    Merci pour la comparaison avec la fourmi « féroce » … sans doute suis je une fourmi ROUGE !

    Petite précision également, je ne dors pas, je n’envisage pas de me rendormir, je me bats au quotidien contre les chasseurs, sur le terrain… et oui, je suis adhérente à la Ligue Roc, et aussi à l’ASPAS, et aussi à la LPO … Et vous ? A part surfer sur la toile, et écrire sur les forums ?

  25. Gavroche,

    Restons calmes, gardons à ce débat la tenue qu’il mérite. On a bien le droit de s’énerver, mais je vous le dis, faisons tous attention au dérapage possible.

    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  26. Gavroche, comme vous des tas de personnes continuent de toute bonne fois à adhérer au ROC, car à aucun moment les adhérents du ROC n’ont été informés du changement d’orientation de cette association qui a, certes un très beau passé. Mais ce passé date de l’époque de Serge Boutinot et de Théodore Monod.
    Mais cela commence à se savoir, et nombreuses sont les personnes qui ont quitté ou qui quittent maintenant le ROC avec amertume.
    Bien sur le ROC a tout à fait le droit de changer de politique, de but et d’idéaux. Mais dans une association, ces choix doivent être discuté. Ils ne l’ont pas été. Nelly Boutinot n’est pas Serge Boutinot… Peut-être parce que les adhérents du ROC n’ont pas suffisamment veillé à l’héritage de S Boutinot et de T Monod.
    Mais ce qui est plus grave, et qui nous ramène au début du débat lancer par Fabrice, c’est que cette association s’est en plus octroyée le choix de la politique faune de FNE qui est une fédération.
    Ne croyez pas que les APN fédérées soient toutes dupes. Il en est un certain nombre qui ont dénoncé cela. De plus en plus d’asso écrivent au président et menacent de démissionner de FNE si ce réseau (Réseau Nature) ne se remet pas à fonctionner de façon fédérale et démocratique.

  27. J’espère que ceux qui critiquent le ROC ( ce qui est parfaitement légitime , bien que les critiques sont partiales )adhèrent au RAC , dont le discours est bien plus radical ( ce qui n’a rien de péjoratif ) .

  28. Un message de Marc Giraud

    Marc est un ami, mais aussi, évidemment, un esprit indépendant. Il m’a envoyé un texte en m’autorisant à le mettre sur le blog. Je suis sûr qu’il intéressera. Je signale qu’il est le vice-président de l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas). Qui n’est pas membre de France Nature Environnement. Bien à vous tous.

    Merci Fabrice Nicolino ! En cette heureuse période de victoire (et elle est belle, mais attendez la suite !), merci à celui qui énonce simplement ce que tant d’autres n’osent pas dire, on ne sait même plus pourquoi.

    Tentons d’analyser. En tant que bénévole de longue date dans plusieurs associations, dont l’Aspas, je me suis toujours gardé de donner dans la « querelle de clocher », car les adhérents détestent ça, et je suis comme eux. Même quand on sait des vérités gênantes, on évite donc de les sortir, par délicatesse pour « son camp », ou pour ne pas donner des arguments au « camp adverse » qui en serait trop content, alors qu’on ne se bat que pour la vérité. Justement. La vérité ne peut pas éternellement se censurer par diplomatie.
    Depuis le « Grosnul de l’Environnement » bien des choses se sont révélées. Ce Grosnul fut en réalité la fête de l’éco-business, mais sur ce qui touche la « nature naturelle », le non rentable financièrement, on attendra encore longtemps…

    Les soupçons que nous portions à l’égard de quelques responsables du Roc et de FNE se sont non seulement confirmés, mais ils sont allés au-delà de nos désespérances. Aujourd’hui, de nombreuses associations sœurs demandent des comptes aux responsables de la fédé, et elles ont raison. Nous communiquons entre nous et nous le savons : des Frapna, le Cora, la Capen et bien d’autres, qui attendent les décisions de leur conseil d’administration avant de les annoncer, se réunissent actuellement pour trancher sur leur réadhésion ou non à FNE.

    On en est là. Lamentable ? Oui, mais pas définitif. Des collectifs efficaces se forment sur des actions ponctuelles, la protection de la nature n’est pas morte car elle ne repose par sur une ou deux têtes. Elle est juste en train de se réorganiser.

    Et voilà la bonne nouvelle : pour la première fois, après 30 ans de non respect de la directive oiseaux, le col de l’Escrinet a vu passer les migrateurs sans les coups de feu des braconniers. Ceux-là même qui n’avaient pas hésité à séquestrer des garde-chasse, qui se croyaient tout permis, qui bravaient les lois, qui cassaient le matériel et menaçaient de mort les ornithologues à coups d’opérations musclées.

    Fini, fini, fini ! Grâce aux responsables de FNE ? Bien sûr que non. Grâce à des militants indépendants, tenaces et dévoués, soucieux de démocratie et de protection de la nature. Bravo au Collectif Escrinet col libre qui a tant œuvré (entre autres à son président Pierre Athanaze), et à tous ceux là et ailleurs qui maintiennent le cap, quitte à prendre des risques. Car oui, la grande majorité des bénévoles et des salariés, de quelle association qu’ils soient, n’ont pas perdu le Nord. Loin des lambris dorés et des compromis pourris, ils continuent de bosser. Entre autres, ils balaient devant leur porte.

    Marc Giraud,Écrivain naturaliste

  29. BONJOUR
    Une Association qui cherche du financement pour son projet d’élevage de lapins. Cette Association est basée à lomé au togo

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