Connaissez-vous l’agrivoltaïsme ?

Figurez-vous que je découvre l’ampleur de ce nouveau problème. Son nom est un défi à la langue, et même à la beauté, mais en tout cas, l’agrivoltaïsme – et même agri-photovoltaïsme – se répand partout en France. Sur le papier, c’est assez simple : il s’agit de produire de l’électricité solaire au-dessus d’une surface agricole qui continuera(it) d’être cultivée. Les panneaux sont en effet installés à quatre ou cinq mètres de hauteur.

Marginal ? Je crois qu’on ne peut plus dire cela. Le Japon a lancé les premières expérimentations dès 2004, l’Autriche dès 2007, l’Italie en 2009, etc. En France, le lobby – car il y a bien sûr lobby – affirme que des dizaines de milliers de projets existent, mais pour l’heure, seuls quelques dizaines sont aboutis ou en passe de l’être. Antoine Nogier, président de la fédération France Agrivoltaïsme affirme tranquillement que cette trouvaille pourrait représenter jusqu’à 60% de la promesse gouvernementale de produire en France 100 GW d’électricité solaire en 2050. Avec moins de 1 % de la surface agricole utile. Les optimistes font par ailleurs valoir que 500 000 hectares de systèmes “agrivoltaïques” en France représenteraient la totalité de la production d’électricité nucléaire. Sur 2% de la surface agricole utile. L’agriculteur reçoit aujourd’hui, en louant ainsi ses terres à l’industrie photovoltaïque, entre 1500 et 2000 euros par an. Parfois bien moins. Parfois bien plus.

Si je vous parle de ce sujet que je ne connais pas, c’est parce que je compte sur vous pour m’éclairer. Intuitivement, j’ai le sentiment que naît sous nos yeux un nouveau lobby industriel, comme il y a un peu plus de quinze ans celui des bionécrocarburants, détournant avec la complicité de la FNSEA une production alimentaire au profit de la sacrosainte bagnole. Mais j’avoue ne pas avoir assez creusé. Un indice cependant : la composition des membres de France Agrivoltaïsme, où l’on retrouve les chambres d’agriculture et les SAFER, la FNSEA, la Compagnie nationale du Rhône (CNR) – terrible destructeur des écosystèmes -, Iberdrola – l’industrie multinationale.

Je ne vais pas plus loin ce jour. Sincèrement, éclairez-moi. Avec des bougies si nécessaire.

32 réflexions sur « Connaissez-vous l’agrivoltaïsme ? »

  1. Donc apres l’elimination des haies, arbres, mares et bosquets pour introduire la monoculture et tuer la biodiversite, on introduit des « arbres » d’acier, de verre et de plastique… Avec des dimensions concues pour ne pas gener les machines agricoles!

    Les memes causes produisant les memes effets, l’intuition devrait nous suggerer que ces « surfaces plantees » semi-ombrees vont devenir des paravents pour un abandon encore plus prononce, et pour les pires pratiques, pas pour les meilleures, et que la biodiversite va s’enfoncer encore un peu plus. Un peu comme on appelle « espace vert » ce qui reste de terrain encore non-occupe entre les parkings, les voies de circulation et les immeubles, et dont le vrai nom est « desert »… Le tour est boucle, la depossession est complete, de serviteur de l’industrie chimique l’agriculteur devient un faire-valoir, un squatteur de panneaux solaires, dont la seule raison d’etre est qu’un terrain completement couvert est trop cher, a cause des problemes d’erosion et de drainage ingerables sur de telles surfaces, et donc espacer les panneaux pour garder quelques plantations pour stabiliser la surface est la seule solution viable techniquement… pour le moment… jusqu’a ce qu’un genie resolve le probleme en inventant la terre completement artificielle, 100% plastique recycle ! Et 100% « vert » bien sur…

  2. Bonjour Fabrice,

    Une façon supplémentaire d’alliéner le paysan à la mégamachine (sans compter la destruction et l’épuisement des ressources pour le maintien de la production de ces cochonneries, dont il ne faut pas parler sous peine d’être un super réac pétainiste anti-progressiste et tutti quanti), il ne deviendra qu’un opérateur supplémentaire plus oppressable que jamais participant de plus près à la catastrophe en cours, par la production de la seule chose qui compte: l’énergie à tout prix. Ceci pour assouvir ce rêve de la puissance maximale pour tout et partout, soit l’artificialisation totale de la planète en une espèce de «boule-piste à autos tamponeuses».
    https://greenwashingeconomy.com/ecomodernisme-des-fous-furieux-veulent-piloter-la-planete/
    (ce site à de bons liens pour étayer)
    En echo au lien de René : https://dijoncter.info/la-confederation-paysanne-critique-le-principe-de-l-agrivoltaisme-4217
    Ils se retrouvent aussi toujours de plus en plus dépossédés, entre ça, le rachat par de grosses transnationales pour robotiser/numériser une production de végétaux-esclaves génétiquement modifiés pour une consommation sans conscience et la production de techno-bouffe en labo à partir de n’importe quelle bouillasse de rejets industrielles végano-compatible.
    L’attrayante facilité. Accepter ça (et ils y poussent), et ce sera la fin de toute résilience, autonomie, souveraineté et autres mots dont ils ont plein la bouche en bien moins d’un demi-siècle.

    1. Ne faites pas semblant de ne pas savoir ! Il s’agit de l’application pure et simple du capitalisme économique néolibéral mondialisé (la start-up nation) et tant que vous ne voudrez pas tourner le dos, combattre, détruire cette idéologie, tout ce que vous ferez ce sera le pont aux ânes, jouer les idiots utiles, faire partie du troupeau de moutons perroquets – les moutons bêlants – l’alignement forcé – complètement aliénés, c’est-à-dire à la fois dupes et victimes de la duperie, alors ne venaient pas chialer lorsque vous ne voulez même pas voir ni entendre que notre effondrement a commencé et que vous continuez tous à consommer et posséder comme des intégristes et radicalisés de ce modèle de société, des adeptes de la science, la technique, la recherche, le progrès dont les résultats sont presque toujours dévoyés vers le pire et le plus souvent à finalité militaire, c’est bien fait pour vos gueules !
      Les agriculteurs contemporains qui sont presque tous des anti Rhabi, constituent un lobby puissant qui trouve toujours des parlementaires, des ministres et des journalistes pour les présenter comme de pauvres paysans (alors qu’ils ne veulent jamais rien payer mais bénéficier de tout) – et n’allez pas dire qu’ils portent une lourde responsabilité dans la casse climatique, le massacre de la biodiversité, la pollution de l’eau, de l’air, de la terre, les ressources en eau, les cancers (1000/jour dont la moitié en meurt) parce qu’ils vous attaqueront en justice en vous demandant de prouver ce qu’on n’exige nullement d’eux pour les produits qu’ils mettent sur le marché (la preuve de leur innocuité), quid du principe de précaution (on absorberait 5lit de pesticides/an/personne si j’en crois mes lectures) vous savez de ces produits qui se trouvent dans des bidons peints en rouge avec une tête de mort et comportant la mention « danger de mort », mais dire que ça empoisonne les consommateurs ou les riverains serait vraiment faire acte de mauvaise foi !
      L’histoire des panneaux solaires et toutes ses nuisances environnementales a commencé dans le rural avec les parcs d’éoliennes pour le plus grand profit de petites communes et là aussi d’agriculteurs (si vous avez un pylône sur vos terres c’est le jackpot) – puis tous les supermarchés qui en ont recouvert leurs parkings et maintenant l’histoire que vous soulevez qui n’est rien d’autres que des subventions déguisées comme d’habitude aux agriculteurs (les sinistrés des quatre saisons) !
      On pourrait écrire des pages et des pages, des livres et des livres, dès lors que personne ne veut faire de déterminisme ni se remettre en question, nous sommes constamment menés en bateau comme l’histoire de l’AMGOT de 1944 que très peu de Français connaissent et admettent, ou de l’origine de la guerre Etats-Unis – Russie par le proxy Ukrainien (lisait géopragma pour voir entre autres), c’est peine perdue, nous allons au Big-crunch.
      Et n’oubliez pas que c’est à la fin qu’on fait les comptes, autrement à la fin du cycle, mais ce sera trop tard car déjà les cygnes noirs sont partout (crises sur crise – guerres) et certains totalement irréversibles.
      ————————–

      1. Oups, quelle diatribe ! et quelle colère !
        Je pense que vous avez raison sur certains points, mais pas sur tous
        Tous les agriculteurs ne sont pas pour l’agrivoltaïsme, pas uniquement ceux de la Conf, certains de la FNSEA aussi, ainsi que certaines chambres d’agriculture.
        Ils réfléchissent, voient ce qu’il est possible de faire, avec quel bénéfice – au sens large du terme pas uniquement financier. Ils se documentent, font des essais, s’échangent des informations …
        Pour l’instant, on n’en est qu’aux balbutiements et aux essais
        Certains montent des toitures photovoltaïques sur des hangars pour assurer leur autonomie électrique (chambre froide, espace de vente, locaux administratifs ).
        D’autres concluent des contrats avec des entreprises qui leur installent une serre, assurent la maintenance et revendent l’énergie à EDF. Le rendement est moindre et ça ne marche pas avec toutes les cultures mais ils peuvent y gagner un confort de travail très appréciable qui compense la perte de rendement lorsque on produit et vend « local ».
        Ce type de serre coûte très cher, et ce n’est pas un petit agriculteur qui va pouvoir se le payer, une serre de 1,5 à 1,8 hectare coûte environ 2.2 millions d’E.
        Le problème ce sont les champs entiers de panneaux montés dans des espaces agricoles car ils rapportent plus à l’agriculteur que toutes les cultures qu’il pourra installer. C’est valable aussi pour les espaces naturels et forestiers.
        L’artificialisation des terres agricoles est déjà un vrai problème, surtout dans certaines régions ou le foncier bât des records. De grandes entreprises achètent des terres (avec l’aval de la Safer) à des prix astronomiques qui empêchent des agriculteurs « normaux » de se positionner .
        Il y aurait trop à dire sur le sujet pour un si petit espace de discussion. Mais je suis bien d’accord avec vous que ça va être un vrai problème dans peu de temps, car nous n’allons bientôt plus avoir à manger pour nourrir les smartphones ! Nos dirigeants ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Mais ce n’est pas nouveau.

      2. Ton commentaire me remet en mémoire ces quelques lignes postées il n’y a guère sur le blog de Paul Jorion à propos de la place des écolos dan la vie politique en France.

        1 / Qu’est-ce qui fracture la vie politique ? Le rapport au capitalisme.

        2 / D’un côté, celles et ceux, quel que soit le parti auquel ils appartiennent et pour lequel ils votent, qui réfléchissent et agissent dans le cadre capitaliste ( le marché, la concurrence, la spéculation et la finance incontrôlée avec pour conséquences la destruction de la planète et des rapports sociaux. )

        3 / De l’autre côté les anticapitalistes qui se reconnaissent dans le municipalisme libertaire, disons les écolo-anarchistes pour faire simple.

        4 / Dans les partis d’extrême droite et de droite extrême, les partis centristes et sociaux-démocrates ( PS et EELV ) auxquels il faut paradoxalement peut-être ajouter une partie de LFI et du PC, nous trouvons cette propension à raisonner dans le cadre capitaliste et à l’aménager. Les positions du NPA et de LO dont le rapport à l’écologie ne sont pas clairs posent problème. Outre la confusion qu’ils entretiennent dans les esprits, ils sont incapables d’apporter des réponses globales satisfaisantes et de porter une vision positive et réaliste de l’avenir.

        5/ Alors de tous ceux qui ont pu passer de la gauche classique à la droite même ripolinée, pour assurer une carrière politique et des revenus confortables moquons-nous ! Et montrons leur que nous voyons clair dans leurs petite boutiques.

        6 / Il y a une solution :  » Pour une économie au service de l’humanité et du vivant dans le respect absolu de la planète, de ses ressources et de ses capacités à se régénérer.

        Voyons ce que cela donne à propos des réformes des retraites pétries depuis des siècles dans le fournil capitaliste. Elles réclament de la compétition violente entre tous, de la forte croissance, des ressources à gaspiller, des déchets à produire et des vies à bousiller.

        Mais, au fond que veulent vraiment les humains ?
        Que les sociétés s’organisent pour qu’ils disposent tout au long de leur vie de la certitude que leur finitude sera prise en considération par la société dans laquelle ils existent, qu’ils seront nourris, logés, que leur santé ne sera pas menacée et qu’ils seront soignés, accompagnés, qu’ils auront accès à la culture et à des formations tant qu’ils resteront en vie…

        Hors de ce chemin hélas je ne vois pas de salut.

  3. Produire toujours plus, pour consommer toujours plus. Il n’y a pas vraiment de remise en question de ce coté là.
    Il faut donc plus de surfaces et au lieu d’utiliser les toits des maisons (ce qui serait assez intelligent et pourrait aider à prendre conscience les résident de leur production et consommation et payer un peu moins), c’est plus simple de s’emparer des terres agricoles qui ne sont guère protégées, on le voit tous les jours. Produire pour vendre bien cher. Point.
    Et les ptites maffias locales sont à l’oeuvre, elles ne vont pas passer à coté de ça quand-même!
    En pratique, hormis le fait que le paysage soit encore enlaidi d’avantage, je me demande quel est le comportement de l’eau de pluie (déjà bien rare, hein!) sur des champs de panneaux. J’ai pour ma part 3 panneaux au sol, et je range les outils de jardin en dessous, car ça reste au sec…
    Mais bon, c’est déjà ficelé, on va nous dire qu’il n’y aura pas de soucis, pas de problème pour la faune sauvage ( ça fera des abris) ni d’incidence électromagnétique, circulez et fermez la. Business is business. Circulez, car Il faut prévoir l’arrivée en masse de la bagnole électrique.
    Pas grave, on importera toujours plus de bonne bouffe indus .
    Désespérant.

    1. Le comportement de l’eau de pluie ! Exactement !

      D’immenses surfaces de panneaux posent exactement le meme probleme que d’immenses surfaces de toitures de batiments, en termes d’eau de pluie, du drainage, de la recharge des nappes, de l’erosion, des glissements de terrain, inondations, etc.

      Donc poser les panneaux sur des toits c’est faire d’une pierre 2 coups, du point de vue de l’eau, car tous ces problemes sont deja geres (bien ou pas, c’est une autre question) par les batiments.

      Mais c’est cher car ca implique de creer un support pour les panneaux sur une toiture sans l’abimer ni percer l’etancheite, ce qui revient souvent a faire une deuxieme structure au-dessus de la structure principale. C’est ce que j’ai toujours fait pour mes clients. J’ai bien essaye une fois d’utiliser les panneaux eux-memes comme systeme d’etancheite, comme couverture, mais ca n’a pas marche car avec les panneaux normaux on ne peut pas recouvrir la moindre portion (meme pas 1%) des cellules sous peine d’une baisse drastique de la production. (C’est un truc d’ingenieur electricien, je ne comprends pas mais c’est comme ca) donc le recouvrement d’etancheite est un probleme, et en pratique pour le moment je mets une 2eme structure.

      Donc on voit bien en quoi cette arnaque, l’agri-voltaisme, est tentante: On fait reporter la gestion et la responsabilite de l’eau de pluie sur « l’agri » (l’espace entre les panneaux, avec des plantes) et le « voltaique » ne paye que pour le support des panneaux eux-memes, quelques cornieres d’acier galva, c’est a dire zero… Ca serait interessant de voir les contrats, dans les details. Je suis sur qu’il y a une clause stipulant que la societe qui installe les panneaux n’est aucunement responsable de l’eau de pluie, de l’erosion, des eboulements et glissements de terrain qui pourraient survenir, et que toutes ces choses sont entierement de la responsabilite du proprietaire du terrain!

      Un coup de genie pour le « voltaisme », une descente d’un etage vers l’esclavage pour « l’agri »!

  4. Et puis d’immenses surfaces de panneaux posent un immense probleme d’acces. Une route ca ne marche que si les bords de la route sont poreux et draines. On ne fait pas une surface en beton de plusieurs centaines de metres. C’est super cher et ca pose des problemes enormes de gestion de l’eau de pluie. Donc, l’acces aux panneaux…

    C’est simple: « L’agri » resoud le probleme: L’espace soi-disant « agri » entre les panneaux non seulement prend toute la responsabilite de la gestion de l’eau et des sols, mais sert en plus de route de desserte pour l’installation et entretien, et de chemin de cables!

    Un coup de genie: Je massacre ton terrain a tes frais !!!

  5. Vous reprendrez bien une tartine de progrès ?

    Salut Fabrice, as tu lu/écouté/vu les travaux de François Jarrige ? Lien plus bas.

    Concernant l’énergie, on sait bien que les éoliennes et panneaux solaires etc. ne sont pas là pour se substituer au pétrole ou au nucléaire, mais bien pour s’y ajouter. Le nucléaire sans pétrole on ne connait pas. Le solaire photovoltaïque ou les éoliennes sans pétrole on ne connaît pas non plus. Et il y a aussi Derrick Jensen ainsi que d’autres qui parlent de l’aspect autoritaire des techniques. Le photovoltaïque ou l’éolien moderne en font partie : il faut une structure de domination et d’extractivisme imposé pour créer ces objets technologiques. Tandis que la trogne, c’est dépass’haie, les haies on les arrache encore aujourd’hui. Les fils de pecnos industriels sont les seuls qui s’installent pour reprendre les structures de papa. On rêve encore de gros tracteurs dans les lycées agricoles. Si 80 élèves de 18 piges sortent du lycée pour faire comme papa ou tonton, il en sort 10 pour faire quelque chose de moins mauvais, bio et petit, et encore 10 pour faire du bio 100% pétro addict.

    Sans parler des chefaillons de centre de formation qui pensent que l’agriculture connectée est la solution. On ne forme pas assez de ploucs qui vont dans le bon sens ? Rassurez vous, on garde les technophiles et on les assiste avec des robots…

    https://www.youtube.com/watch?v=UkmWXYbd-sY&ab_channel=GreenletterClub

    La campagne est toujours une zone de conflit entre du vivant qui ne demande qu’à exprimer sa vitalité et des humains qui ne demandent qu’à prouver qu’ils sont dans le coup, sans en maîtriser toujours la portée, par la technique qui fera pisser les vaches plus fort, briller les toitures de photovoltaïque et dresser les éoliennes. Un monde toujours plus bruyant et concentrant le pouvoir. Un monde qui ne fait que bricoler des rallonges à une planche de salut bientôt rongés par les termites favorisés par les sécheresses.

    Partout il faut imposer le bruit du monde moderne et ériger les solutions illusions, les haies sont has been dans l’inertie des rouages de l’agriculture industrielle. Inutile de dire qu’à partir du moment où un seul homme a tout pouvoir sur 50 à 100ha et que le tracteur prolonge le bras de l’agriculteur au moins 50% du temps travaillé, alors il s’agit de rien d’autre que d’agriculture industrielle.

    Il faut voir comment la machine influence la manière d’aborder la pratique agricole. Il est bien plus courant de voir un agriculteur démarrer le tracteur et être servi que de réfléchir à comment moins utiliser le tracteur ou mutualiser celui ci. Les raisonnement ne vont pas beaucoup plus loin que le temps du flash de l’immédiateté et de la visibilité de l’effet de l’acte. On préfère donc labourer et semer un blé que de planter le noyer, le châtaigner ou le chêne qui pourrait nourrir les cochons et les hommes quand le pétrole ou son prix rendra l’alimentation industrielle inaccessible à ceux qui ne seront pas en mesure d’en payer le prix… On se rappelle de Bruno le Merdeux qui ministre de l’agriculture bredouillait quand on lui demandait ce qu’est un hectare, et ce même Bruno le Merdeux qui pensait mettre à genoux l’économie Russe… La classe dirigeante aveugle et confiante dans ses croyances nous mène droit dans le mur, droit à la famine, droit à la guerre. Qui pense sérieusement qu’avec le scénario RCP 8 on mangera encore du poisson d’élevage ? Rien ne s’adapte à ce scénario, la civiliation sera disloquée, et on y va, et dommage qu’elle ne tombe que parce qu’elle fonce dans le mur et non pas parce qu’on s’attèle à la mettre au rebus.

  6. 2 documents m’ont beaucoup aidé à m’éclairer sur la question. Voici le lien vers le premier.
    https://www.scotgrandnevers.fr/static/cdec4da86cbbaab0860dfdefb8ef5b67/-211119-note-scot-projets-pv-octobre–21-v3.pdf

    Le deuxième est un document très argumenté du « collectif de réflexion citoyenne sur le photovoltaïque du Causse Comtal » que je t’aurais bien envoyé mais je ne vois pas la possibilité de joindre un document par ce biais. Je ne pourrais le faire que par un mail.

    Sabine

  7. Pas plus tard qu’il y a trois jours, un voisin agriculteur proche de la retraite me dit :  » dans 7 mois mes derniers bovins partent à l’abattoir, et ensuite sur 1ha je mets du photovoltaïque et des moutons, parce que je voudrais bien voir quelque chose qui rapporte autant à l’hectare que le photovoltaïque ».

    Le photovoltaïque dépend des énergies fossiles et de la destruction de la planète.

    Documentaire à partir des travaux de Derrick Jensen : https://www.youtube.com/watch?v=L4ccAJJrrjM&ab_channel=LePartage

    1. Même chose près de chez moi, Olivier. Un copain, céréalier prospère, en bio depuis 25 ans pense monter 40 hectares de panneaux photovoltaïques sur ses terres pour s’assurer un retraite plus confortable… Génial !!
      Je précise qu’il n’est pas à la Confédération paysanne !

  8. Un inconvénient dont personne ne parle : les rapaces ne peuvent plus chasser leurs petites proies sur les hectares recouverts de panneaux

  9. Bonjour Fabrice.
    C’est dommage, mon premier message, d’hier, apparemment n’a pas passé la modération. Peut-être parce que il contenait un lien vers un site internet sur lequel je voulais attirer ton attention.
    Je vais le dire autrement. Le SCoT du Grand Nevers en octobre 21 a publié sur son site une étude très instructive sur « Les projets photovoltaïques … », dans les « Notes du SCot », concernant la Nièvre mais d’intérêt général. Nous l’utilisons beaucoup dans les mobilisations en cours.
    Également j’aurais aimé te faire parvenir une notre très fournie du Collectif de réflexion citoyenne sur le photovoltaïque du Causse Comtal. Mais je ne peux pas joindre un fichier.
    Je laisse mes coordonnées, peut-être que ça marchera comme ça.
    Sabine (que t’as connue « dans le temps »)

  10. Bonjour Fabrice,
    je lutte régulièrement, sur les RS professionnels, contre ce lobby émergent (et d’autres, comme les méthaniseurs, dont très très rapidement le principe a été dévoyé).
    J’y retrouve toutes les figures des groupes d’intérêt subventionnés qui reviennent continuellement en France sous une forme ou une autre, profitant d’un consensus forgé un peu vite, de gains politiques ou « moraux » vite réalisés, et de la faiblesse d’acteurs économiques ou territoriaux (en réalité la première « matière première » des EnR.
    Ici c’est aussi compliqué par le fait qu’il y a des gens que tu trouverais peut-être « sympas », comme des chercheurs pro EnRI ou des collectifs de sortie du nuc.
    Cela dit, et même en étant depuis longtemps (sous ton influence, mais aussi celle d’autres que tu apprécies modérément j’imagine, comme Jancovici) favorable à des formes de décroissance, et pourtant partisan d’autres choses que tu combats (le nuc dans les pays développés qui peuvent gérer le système), il faudra bien mettre des « collecteurs » d’EnRI quelque part, en optimisant l’équilibre entre dégâts environnementaux, coûts pour la collectivité, et réels besoins.
    Mon avis est que, tant qu’à en avoir, autant que ce soit aux endroits où ça coûtera le moins cher, sera massifié pour éviter des surinvestissements dans le système de transport du courant, et où ça produira le moins de dégâts environnementaux.
    En faire sur les toits, au dessus des vignes ou vergers de Provence, Languedoc ou de Gascogne, et même les parkings me paraît au minimum discutable… mais c’est la direction prise.
    A ta dispo pour te donner les infos que j’ai sur la carto des « influenceurs » sur la question

  11. Bonjour
    Presque d’accord avec tout ce que vous dites (dénoncez va aussi). Cependant, pensez-vous qu’on puisse mettre un bémol si, en dessous des panneaux, on cultive … une plante qui a besoin d’ombre pardi !
    https://presselib.com/article/france-ginseng
    Je vois ça près de chez moi aux portes de Toulouse, et ne sais quoi en penser.
    Séduisant ou hypnotisant ?

    1. Si bémol ? Il faudrait mettre le Haut La, car il s’agit encore et toujours de massifier les productions, donc les déchets à terme. Quand vous transformez le calme relatif de la campagne en champs d’éoliennes, puis en parking à panneaux solaire, cela ressemble bien au cheval de Troie : un cadeau séduisant pour sauver la planète tandis qu’il s’agit toujours de mieux la contraindre sans remettre en question la domination de l’homme machine. Cela ne réduit pas l’investissement dans le chaos et dans les énergies fossiles. Les renouvelables sont des cerises sur le gâteau des énergies fossiles.

      1. Absolument !

        Il faut être très très clair ici, et je prends l’exemple des « façades plantées » et jardins en terrasse. Il n’y a rien à opposer à cela en principe, mais beaucoup en pratique:

        1) Les façades plantées sont en général bourrées de plastiques, d’engrais et de pesticides, et la solution traditionnelle des pots de fleur en terre cuite suspendus aux balcons est immensément supérieure;

        2) La terrasse plantée ne peut en aucun cas servir de compensation (ou pire encore, justifier) la destruction des sols, qui jouent un rôle (rétention et purification de l’eau, biodiversité, etc.) qu’aucune terrasse ne peut remplir.
        Donc, de la même manière qu’il n’y a rien à opposer à faire pousser des plantes sur les terrasses (ou les balcons!), cela ne peut en aucun cas justifier de détruire des sols existants, donc:

        – Installons les panneaux solaires (et le ginseng si vous aimez ça !) sur les toitures des bâtiments que nous avons déjà construits, et arrêtons de détruire ce qui reste encore de vrai sol, plus ou moins vivant, et qui peut toujours être soigné et guéri. Après tout, soigner la terre est ce que les hommes ont fait depuis des milliers d’années, y compris la transformation du désert en savane, la création des oasis etc. (Voir Ellis et. al. la savane n’est pas une forêt dégradée, c’est un désert transformé !)

        1. Oui oui, mais si on voit l’ensemble, dans le cas du ginseng ici (je ne sais même pas quel est son goût) il me semble que :
          – la culture étant bio
          – le sol pas devenu un désert non plus, n’exagérons rien
          – le produit n’ayant pas fait le tour de monde (ça vient d’Asie normalement et bourré de saleté à en croire les tenant du produit français)
          – et si il y a une demande,
          Alors que faire ?
          On ne cultive pas de bananes en France. Que celui qui n’en a jamais mangé leur lance la première pierre !

          Dois-je accepter le choix suivant :
          Local à tout prix, et bio, et donc plus de bananes
          Ou
          Bio à tout prix et tant pis pour le CO2

          Ça va devenir dur d’être propre.
          Mon avis : L’ÉDUCATION.

          1. Les plantes qui poussent a l’ombre n’ont pas attendu les panneaux solaires pour prosperer ! Le ginseng, les champignons, etc. existent et sont consommes et meme cultives depuis des milliers d’annees ! Ca s’appelle « la biodiversite » en jargon moderne… Les terres agricoles en France sont deja en grande part devenues des deserts, et la conversion de ces terres en « terrains » generateurs de courant ou « le couvert vegetal » sera reduit au role de gestion de l’erosion (pour avoir acces aux panneaux sans payer une route en dur, trop chere) et de cache-sexe fiscal et technique, enterinera leur statut de desert.

          2. On a toujours des panneaux solaires qui s’appellent des plantes, mais apparemment, l’homme 2.0 les trouve pas assez sophistiqués et pratiques, bien qu’ils possède des caractéristiques bien pratiques…

  12. Pendant que nous parlons de futilités et bien que tout soit lié :
    Un journaliste d’investigation américain accuse les Etats-Unis d’avoir saboté les gazoducs Nord Stream 1 et 2 :
    Selon le journaliste d’investigation, Seymour Hersh, les sabotages des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en septembre dernier dans la mer Baltique sont l’œuvre des Etats-Unis et non de la Russie comme l’accusaient plusieurs de pays occidentaux.
    Caroline Galactéros disait la même chose et donne plus généralement une version de la guerre en Ukraine totalement inverse de celle des grands médias menteurs et gouvernement Français (lisez géopragma).
    J’ai lu et entendu aussi que si cela est vrai ce serait un acte de guerre contre l’Allemagne de la part d’un allié !
    Mais chez les Européens personne ne bronche !!!!
    Ça vous étonne ? Pas moi !
    Pierre de Gaulle disait « ils ont détruit la France de mon grand-père » !
    ——————————

  13. Article sur le sujet
    Source : https://lempaille.fr/contre-lagrivoltaisme-lautonomie-paysanne

    avec cette info :
    « L’ADEME démontre qu’en mobilisant les friches industrielles et les parkings, on pourrait produire 53 GW, et évalue que les toitures industrielles à elles seules permettraient d’installer 123 GW. Au total, de quoi faire turbiner 176 GW sans toucher aux surfaces agricoles. À l’inverse, si l’objectif de Macron d’installer 100GW de panneaux solaires se réalisait par une installation au sol, cela couvrirait 100 000 hectares de terre. »

    Franchement qu’on commence par couvrir tous les bâtiments publics, les parkings, les autoroutes et après on verra pour les terres agricoles non ?

    1. Et oui, bien d’accord. Et les toits des particuliers qu’il faut régulièrement rénover (vie d’une tuile ?). J’ai eu à changer une partie du mien, bien vieillot. J’ai cherché des tuiles solaires. Mazette, que c’est compliqué, cher, et pas sur que ce soit très propre tout ça (batterie, made in chine, etc…)
      Je me dis qu’il faudrait des « obligations » au moins dans le neuf de construire deux réseaux, de la basse conso pour l’éclairage par ex, et le tradi pour les grosses puissances. Pareil pour l’eau, tirer la chasse avec de l’eau potable alors que la pluie ruisselle et se perd… sur des tuiles pas solaires !

  14. Un des problèmes majeurs résultant de l’installation de panneau solaire sur de grandes surfaces est l’albédo qui en découle : les rayons du soleil sont réfléchis et réchauffent l’atmosphère. De plus ces mêmes rayons ne parvenant plus au sol, l’absence de lumière -et de chaleur- modifie également ce qui peut y pousser, se développer, y vivre…

  15. Bonjour,
    Au sujet des panneaux photovoltaïques dans les champs, je pense que l’agrivoltaïsme est le nouveau modèle, étant donné qu’en Allemagne, on les démonte après 10-12 ans de services rendus en raison de l’état du sol.
    Voir ici : Arte Regards consacrés aux déchets électroniques.http://www.arte.tv/fr/videos/107194-075-A/arte-regards/‌ Tout au début, il y a un exemple de site en Allemagne où ils démontent des panneaux et les réutilisent ou les recyclent. Mais, ce qui est intéressant, c’est pourquoi ils les démontent après 10 ans de fonctionnement. Parce que la terre est détruite. Le reportage n’insiste pas sur cet aspect, mais on peut creuser. Je vais chercher.
    On n’a pas de recul de 10 ans chez nous. Ce qui est sidérant, c’est qu’il n’y a pas de panneau sur les entreprises autour de ce garage, comme chez nous, il n’y a pas de panneau dans les zones artisanales, commerciales ou industrielles.
    « une partie sont démontés car le sol doit être assaini » On voit dans quel état il se trouve, alors que de loin, le pré est tout vert.
    Alors, en les élevant un peu, cela règle un problème.

  16. « Centrales solaires sur les terres cultivables : uniquement pour l’agrivoltaïsme
    Si réaliser des installations solaires respectueuses des sols est donc bel et bien possible, le développement du solaire doit aussi être encadré afin de ne pas empiéter sur les terres agricoles. Car au-delà de la réduction de l’impact des installations sur les sols qui les accueillent, le choix des zones d’implantation a bien évidemment une importance capitale. Comme la recherche de la rentabilité pousse naturellement les développeurs de solutions à se tourner vers les zones au foncier plus intéressant, et face à la raréfaction des friches, il y a bien un risque réel d’artificialisation des zones agricoles. »
    Voilà une explication, le prix du foncier. https://www.revolution-energetique.com/dossiers/lenergie-solaire-est-elle-la-plus-respectueuse-des-sols/
    Mais attention, le foncier diminue aussi par l’installation d’entreprise du caillou, et les communes ont la possibilité de modifier les zones Ae en zones Ag : « dans le secteur Ag, l’ouverture et l’exploitation de gravières ainsi que les installations indispensables à l’extraction et au stockage provisoire des matériaux. Ces travaux et le périmètre exact sur lesquels ils porteront devront au préalable avoir été autorisés par arrêté préfectoral ». (enquête publique PLU Basse-Ham, dans une boucle verdoyante de la rivière Moselle). Et après, ce sera une friche et on y mettra des panneaux solaires. Ce qui est le cas des anciennes carrières de gypse, redevenues sauvages depuis 40 ans.
    Des entourloupes à surveiller de près. C’est épuisant.

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