Ajout (triste) sur le parc national des Pyrénées

D’abord merci à l’un de mes lecteurs, Maraudeur, qui me signale une nouvelle qui m’avait échappé. Je signalais l’autre jour une grande farce en cours au parc national des Pyrénées (ici). L’État – qui, dans l’État ? – avait décidé de nommer au conseil d’administration de ce parc une ennemie jurée de l’ours. En lieu et place de l’association régionale de protection de la nature, qui détenait depuis des lustres ce strapontin.

Bon, quelles sont les nouvelles ? Il y a recul, et la madame qui déteste tant les ours n’aura finalement pas son siège au conseil d’administration (ici). Ce pourrait être un moment de joie partagée pour tous ceux qui disent – j’en suis – que l’ours a sa place, toute sa place, dans ce grand paradis que sont les Pyrénées. Mais la fête, si elle a lieu, se fera sans moi.

J’ai sous les yeux le texte de l’Uminate, l’association régionale fédérée à France Nature Environnement. La vie reprend. Celle d’avant. Celle des réunions calmes et sages. Celle des compromis qui se changent peu à peu en compromissions. Je n’accuse pas des personnes, je désigne un processus par lequel ceux qui devraient défendre la vie sauvage ne cessent de reculer et de s’excuser d’être encore là. Je le rappelle, l’ours est dans ce pays que nous occupons depuis environ 250 000 ans, une époque où les humains ne se bousculaient pas au portillon.

En quelques petits siècles, le déclin de cette espèce fabuleuse n’a cessé de la rapprocher du néant, en France du moins. Ne remontons pas à ce bon vieux Mathusalem. L’ours était présent en Franche-Comté il y a 150 ans seulement. Dans les Alpes, jusqu’en 1937, date à laquelle les Pyrénées « françaises » en abritaient encore entre 150 et 200. En 1954, il en restait sans doute 70, et 36 en 1970. Et 18 en 1981. En 1988, le 6 octobre précisément, notre Mitterrand proclamait sans rire : « En 1982, j’avais lancé un appel pour la sauvegarde de l’Ours ; et bien ! Je recommence ! », ajoutant ce mot admirable : « À quoi servirait-il de protéger les ours si dans un même moment on détruit leur habitat ? ».

Et en effet, vieux renard, à quoi bon ? Il n’y a pratiquement plus d’ours autochtones dans les Pyrénées. Deux, peut-être trois entre Ossau et Aspe, auxquels il faut ajouter ceux qu’on a fait venir de Slovénie, et qui ont été relâchés dans les Pyrénées centrales. Une génération humaine aura suffi pour achever 250 000 années de présence ursine. Un tel désastre mériterait peut-être qu’on s’y arrête. Qu’on réfléchisse. Qu’on parle avant que d’agir d ‘une manière enfin déterminée contre tous ceux qui empêchent la cohabitation.

Je constate que bien des acteurs, y compris du côté naturaliste, sont incapables du courage nécessaire au sursaut. Il faut, il faudrait une assemblée constituante, seule capable de définir une vraie stratégie, et de s’y tenir. Une stratégie enfin offensive, unifiant toutes les forces disparates qui défendent encore l’animal. Cela ne serait peut-être pas suffisant, certes. Mais c’est devenu nécessaire. Obligé. Jouer le jeu de la concertation avec des gens et des structures qui ont tué ce rêve sans égal ne peut mener nulle part. Ne mène nulle part. N’aura mené qu’à la destruction définitive du pacte immémorial passé sans un mot entre nous et eux.

Croyez-le ou non, mais j’ai honte.

38 réflexions sur « Ajout (triste) sur le parc national des Pyrénées »

  1. Dans ce que je viens de lire, il s’agit simplement, au fond, d’une question de partage. Mais comment les hommes accepteraient -ils de partager avec l’ours, alors qu’il leur est presque impossible de partager entre eux, sauf exception ? Et puis, avons-nous besoin de l’ours? Il se trouve que je porte un certain intérêt aux abeilles, dont tout le monde (ou presque) connaît maintenant la diminution des populations. Ce déclin a commencé depuis déjà quelques décennies et j’invite celles et ceux que le sujet intéresse à faire une recherche Internet avec pour intitulé « Requiem pour nos abeilles ». C’est un article publié en 2007 et j’ignore s’il a été mentionné sur ce blog; l’auteur y fait référence à plusieurs reprises à un livre qui a pour titre « Pesticides : révélations sur un scandale français ». Malgré ce que l’on sait actuellement sur la régression de cet insecte dont l’activité est vitale pour les humains, rien à ce jour ou presque n’a bougé. J’ai eu très récemment au téléphone un professionnel qui pratique l’apiculture écologique et auteur d’un livre qui a maintenant dix ans. Pour lui la situation n’ a cessé et ne cesse d’empirer, malgré les enjeux et en dépit des menaces que fait courir la disparition des abeilles. Dans un tel contexte, vous pensez bien que l’on se soucie de l’ours comme d’une guigne. D’ailleurs lui aussi n’aurait-il pas sa part de responsabilité dans la surmortalité des abeilles ?

  2. La bonne question serait sans doute à mes yeux:
    Plutôt que de se demander si l’abeille est plus utile à sauvegarder que l’ours, ne vaudrait-il mieux pas tirer un trait sur cette espèce malsaine: l’homme? L’homme qui est responsable du déclin des ours et des abeilles, voire de son propre déclin .
    Encore cette nuit, le constat est amer: car ce matin, mon vélo a disparu, victime de la cupidité et de l’idiotie de certains. C’est moins grave que les abeilles ou des ours, mais c’est symptomatique du grand tout.

    Un proverbe hindou dit:
    Il a 3 grands mystères dans la nature: l’air pour l’oiseau, l’eau pour le poisson, et l’homme pour lui-même.

  3. Oui, l’homme est un loup pour l’homme (vieil air).

    A propos de mystère, ce qui me sidère souvent, ce sont tous ces contemporains qui entonnent le grand air du « désenchantement » – comme si ce monde et l’existence des uns et des autres pouvaient une fois pour toutes (et quand ? lors de la pseudo-fin des idéologies ?) avoir été clarifiées au point qu’on ne pourrait plus s’en étonner, s’interroger, etc. Reste la télé, remarquez…

  4. ou alors , pour l’homme, la via campesina:

    Appel à la mobilisation pour Copenhague, Décembre 2009

    Stop! La CCNUCC déraille!

    Ne faisons pas entrer l’agriculture paysanne dans le marché des droits à polluer!

    Tandis que les prédictions des scientifiques sur la catastrophe climatique vont grandissantes, les grands de ce monde vont se réunir à Copenhague en Décembre 2009 – du 7 au 18 Décembre – pour la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC). Les solutions débattues par la CCNUCC continuent d’autoriser les grands consommateurs d’énergie à polluer sans impunité à partir du moment où ils payent pour que d’autres mettent en œuvre des projets de capture du carbone. Le protocole de Kyoto et les mécanismes de marché qu’il met en place n’ont pas réussi à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à ralentir les changements du climat (1).

    Malgré l’urgence de la situation, il est clair que cette convention ne remet pas en question le modèle actuel de consommation et de production basé sur l’illusion d’une croissance continue. Au contraire, ils ont inventé de nouvelles opportunités de business pour le secteur privé afin que celui-ci puisse continuer à faire d’énormes profits au détriment de la planète. Le Carbone est devenu une nouvelle marchandise privatisable aux mains des spéculateurs de tous poils. Ils l’utilisent comme un nouveau produit de l’économie virtuelle, qui a engendré la crise actuelle.

    L’agriculture est désormais au centre des négociations sur le climat. D’après les statistiques, pour la période 1990 – 2005, les pratiques agricoles contribuaient pour 17% aux émissions globales. De plus, la pression grandissante sur les terres agricoles va devenir l’une des principales causes de la déforestation, contribuant ainsi fortement à la production de gaz à effet de serre (2). En réalité, la destruction de la forêt et la dégradation de l’environnement par le secteur agricole proviennent essentiellement de l’agriculture industrielle. Les grandes entreprises agricoles et les monocultures à perte de vue font un usage intensif des engrais chimiques issus de la pétrochimie, des pesticides et des machines. Ils convertissent les forêts et les prairies riches en carbone en déserts verts. Ces modes de production s’appuient sur tout un processus long et inutile de transformation secondaire et génèrent de multiples transports.

    Par ailleurs, l’agriculture familiale durable à petite échelle est la solution au changement climatique. Elle contribue au refroidissement de la planète et joue un rôle vital dans la relocalisation des économies nous donnant ainsi l’opportunité de vivre dans une société plus durable. La production locale et durable d’aliments consomme moins d’énergie, ne dépend pas de l’importation d’aliments pour animaux. Elle capture le carbone dans le sol tout en augmentant la biodiversité. Les semences locales sont mieux adaptées aux changements du climat qui nous affectent déjà. Non seulement l’agriculture familiale améliore le bilan carbone de la planète mais elle emploie aussi à travers le monde 2,8 milliards de personnes (3) – hommes et femmes. Elle reste aussi la meilleure manière de combattre la faim, la malnutrition, et la crise alimentaire actuelle. Pour que les petits paysans puissent continuer à nourrir le monde et à protéger la planète, on doit leur donner accès à la terre, à l’eau, à l’éducation, et à la santé, avec le soutien de politiques en faveur de la souveraineté alimentaire.

    Pour les paysans du monde, les fausses solutions avancées dans les négociations climatiques, telle que l’initiative REDD (Réduction des Émissions provenant de la Déforestation et de la Dégradation des forêts), les mécanismes de marché du carbone, les projets de géo-ingénierie, sont aussi menaçantes que la sécheresse, les tornades, et les nouvelles tendances du climat. D’autres propositions telles que l’initiative Biochar, le semis direct et des OGM résistants à la sécheresse sont des propositions de l’agrobusiness qui ne feront que marginaliser davantage les petits paysans. La promotion massive des plantations industrielles et des monocultures d’agrocarburants, présentée comme une solution à la crise, augmente en réalité la pression sur les terres cultivables. Cette logique a déjà conduit à l’accaparement massif de terres par les multinationales dans les pays en voie de développement, provoquant l’expulsion des paysans et des communautés indigènes hors de leur territoire.

    Il est injuste de se servir des bénéfices que les petits paysans apportent à l’environnement comme excuse pour continuer à polluer. La CCNUCC est en ce moment en train de discuter de mécanismes visant à inclure les terres agricoles dans les schémas de commerce du carbone. Une telle manoeuvre pourrait laisser les agriculteurs sans aucun autre soutien que l’argent sale provenant de polleurs. Ces mécanismes sont voués à l’échec parce qu’ils ne visent pas la réduction de l’utilisation des ressources fossiles ni la réduction des émissions dans les pays industrialisés.

    En Conséquence, la Via Campesina appelle tous ses membres, amis et alliés à se mobiliser à Copenhague et partout dans le monde pendant la conférence de la CCNUCC en décembre 2009. Une journée spéciale d’action sur l’agriculture sera définie pour s’intégrer aux manifestations de masse organisées par des centaines de mouvements sociaux et d’organisations.

    En ce qui concerne Copenhague : voici ce que pouvez faire dans chacun de vos pays et localement.

    1.

    Collecte de données et d’informations illustrant l’impact du changement climatique sur l’agriculture paysanne et les moyens d’existence des petits paysans.
    2.

    Collecte de données et d’informations illustrant l’impact sur les petits paysans des fausses solutions basées sur le marché pour répondre au changement climatique
    3.

    Faire remonter du terrain des informations sur la manière dont l’agriculture paysanne protège les écosystèmes.
    4.

    Persuader votre gouvernement de rejeter les solutions basées sur le marché et favorables au profit pour promouvoir au contraire de véritables solutions à la crise actuelle. Protéger l’agriculture durable à petite échelle et la souveraineté alimentaire font partie de telles solutions.
    5.

    Rejoindre la mobilisation! Ensemble avec d’autres mouvements sociaux, nous participerons à de nombreuses activités en septembre à Bangkok lors de la dernière réunion de préparation de la CCNUCC avant Copenhague.

    Nous rejetons les fausses solutions business de la CCNUCC!

    Nous demandons une réorientation urgente de l’économie mondiale dans l’intérêt des peuples – une économie où l’agriculture paysanne et les systèmes de production locaux d’aliments jouent un rôle central.

    Les peuples et la planète passent avant le profit quel qu’il soit!

    Ne faisons pas de business d’une catastrophe environnementale!

    L’agriculture paysanne à petite échelle et la souveraineté alimentaire contribuent à refroidir la planète!

  5. Il me semble qu’il y a un léger malentendu. Mon propos n’était pas de savoir s’il fallait sauvegarder l’abeille plutôt que l’ours mais qu’au vu du sort que connaissent les abeilles dont le rôle est crucial pour nous ( et la situation ne paraît pas évoluer favorablement pour elles), l’ours qui, lui, ne nous est pas « utile » pourrait disparaître sans que nos existences en soient affectées. En tout cas, notre société a du mal à lui laisser une petite place. C’est donc bien une question de partage.

  6. Pauvres ours et pauvre protection de la nature (on dit biodiversité maintenant c’est plus chic)! Mais les associations n’ont même pas tiqué lorsque le ministère de l’environnement a disparu en 2007, noyé qu’il a été dans le ministère de l’équipement et avec lui la DNP (Direction de la nature et des paysages) qui a été fusionnée avec son ennemie naturelle la DGUHC ( direction de l’urbanisme de l’habitat (pas ceux des ours!!) et de la construction). Comment s’étonner de la situation qui prévaut en France dès lors que la dialectique habituelle entre un ministère protecteur et un ministère développeur a disparu!

  7. Sans compter les protecteurs de la nature qui se transforment en acteurs de l’industrie du tourisme. Ils sont nombreux ceux qui défendent pour mieux s’approprier, mieux exploiter des arpents de terre, vierge si possible.

    Il y avait les stations balnéaires, qui, par vagues successives de béton, dégradent des sites remarquables pour en faire des barnums. Comptez sur les appetits spéculateurs pour ça.

    Maintenant, il y a le tourisme vert qui fait débarquer des légions de randonnneurs-qui-bronzent-pas-idiots dans les endroits les plus préservés de nos montagnes, nos plages, nos récifs. Et bientot, l’offre va s’etoffer pour répondre à tous leurs besoins.

    Et bim c’est reparti. On va partager entre la virginité d’une terre qui ne demande rien et les amoureux de la nature, qui veulent voir toujours plus proche l’objet de leur amour et ce faisant, le tuent.

    Il faudrait savoir rester chez soi.

  8. Les randonneurs de Jo le Bug sont-ils les mêmes que ceux de la FFRP, qui en dénombre plus de quinze millions en France ? Personnellement, pour avoir fait de la randonnée aussi bien dans les Alpes que dans les Pyrénées, destinations où je me suis rendu en train, je n’en ai pas croisés beaucoup. Par contre, des promeneurs en voiture qui laissent leur véhicule au parking, font cinq ou six kilomètres à pied sur une autoroute pour piétons et dorment dans un refuge auquel vous êtes, vous, arrivés après une journée entière de marche avec un sac à dos de vingt kilos, mais trop tard pour avoir une place, ça oui, il y en a.

  9. L’idéal serait de tuer l’homme pour laisser la place à l’ours et autres espèces animales sauvages

    Je propose que nous débutions l’extermination humaine par ceux qui le propose. Histoire de donner l’exemple….

    Mais l’homme fait peut-être aussi partie de la nature, de la biodiversité tout comme les animaux d’élevage. Enfon, si je me trompe, expliquez moi pourquoi on dit que la biodiversité c’est l’ensemble du vivant animal et végétal….

    Lorsque Fabrice Nicolino parle des acteurs, de quels acteurs parle-t-il ? Ceux qui, comme lui, palabre derrière un écran ou ceux qui sont sur le terrain ? C’est peut-être là le problème.

    Ceux qui sont sur le terrain… chasseurs, éleveurs, etc… En 1996 et 1997, beaucoup étaient pour les introductions et elles ont eu lieu avec leur participation. Pourquoi, à partir de 2000 tout bascule ?

    Un rapport final LIFE qui parle de fiasco pour ces premières introductions… des acteurs parmi lesquels des membres de l’ADET-Pays de l’ours qui deviennent des créateurs et dirigeants actifs de l’ASPAP, des sociétés de chasse acteur des introductions de Melles qui basculent et deviennent des forces vives de l’opposition dont certaines adhèrent massivement à l’ASPAP… 7 000 personnes dans les rues de Bagnères de Bigorre pour dire non aux introductions contre 500 à Toulouse pour dire oui…

    Et la liste est longue pour montrer s’il en était besoin que tout repose sur un vaste mensonge qui dure depuis 30 ans pour imposer une vision des pyrénées par ceux qui n’y vivent pas à ceux qui y vivent.

    Le vrai problème est sans doute là et parions que l’ASPP 65 avec la Dame seront au Conseil d’Administration du PNP car elle représente toutes les forces d’un territoire contrairement aux associations naturalistes qui ne représente rien ni personne, ne l’oublions pas.

    Le PNP est déjà malade de 6 démission en Béarn, le retrait forcé de la Dame pourrait en entrainer d’autres, beaucoup d’autres… c’est peut-être la raison pour laquelle, contrairement aux affirmations ci-dessus il n’y a pas eu recul du Ministère puisque l’arrêté n’a pas été modifié à ma connaissance si non ça se saurait.

    Actuellement il n’existe qu’un communiqué d’UMINATE/FNE laissant entendre qu’ils déposent un recours contre l’arrêté du Ministre. Sur quelle base ??? Elles sont maigres.

    En fait c’est Jolfre en personne qui est vexé dans son amour propre de perdre une de ses nombreuses représentations. Car FNE 65 c’est lui tout seul. Il ne représente rien ni personne depuis très longtemps. Il n’a aucune légitimité. C’est peut-être aussi ça le problème à force de faire du nombrilisme et de personnaliser des fonctions que l’on croit inamovible depuis 30 ans.
    Il faudrait aussi que FNE / UMINATE s’interroge. A force d’engager des procédures judiciaires touts azimuts sans aucun dialogue, aucune concertation, après des séries de menaces, les acteurs locaux en ont peut-être (sûrement) marre des « écolos » institutionnels qui détiennent tous les postes. Alors il y a des réactions qui s’installent progressivement depuis 10 ans comme l’ASPP 65 avec des forces vives locales contre des fantômes extérieurs. C’est sans doute ça aussi le problème.

    A force de tout polariser autour de l’ours on commence à ennuyer. La biodiversité, le développement durable ce n’est pas que l’ours c’est beaucoup d’autres choses que FNE 65 fini par ne plus voir. Il faudrait aussi se remettre en cause d’autant que le Conseil scientifique du Parc National s’est prononcé contre les introductions d’ours… L’ASPP 65 a donc tout pour elle et se justifier…. FNE va répondre quoi ?

    Et puis l’alternance, c’est aussi la démocratie. Mettre une image sur la Dame (anti-ours) n’est-ce pas comme lui mettre une étoile jaune sur la poitrine ? N’est ce pas de la discrimination sur les opinions ? On appelle ca de l’ouverture d’esprit ?

    En fait, il faut faire attention à l’état d’esprit de jalousie de la part de Jolfre qui joue une carte strictement personnel qui n’a rien à voir avec FNE. Le vrai problème c’est lui et la politique qu’il fait suivre à FNE dans les Hautes-Pyrénées. Il faudrait peut-être en tirer les conséquences à son égard plus qu’à l’égard de la Dame qui est tout aussi respectable que le Monsieur humilié par 30 ans d’erreurs.

  10. René,
    L’anthropocentrisme que tu manifestes est affligeant.
    Comment peux-tu parler d’utilité pour l’homme de telle ou telle espèce ?
    En inversant ton propos, en quoi l’homme est-il utile aux autres espèces ? Et pourtant cette question n’est pas culturellement correcte, mais ô combien nécessaire pour amorcer une saine reflexion…

  11. Pour Martine,

    J’ai décidé de passer votre courrier, malgré son aspect très déplaisant. Pour commencer, il me semble que, lorsqu’on attaque des personnes, on se présente. On ne s’abrite pas derrière un anonymat commode. Il me semble.

    Mais j’ai donc décidé de laisser passer, car votre lettre montre de la façon la plus claire la manière mesquine dont la grandiose question de l’ours – et donc de l’homme – est posée dans les Pyrénées. Et notamment par cette poignée de « spécialistes » autoproclamés dont vous faites apparemment partie.

    Quelle misère ! M. Trucmuche, de l’Uminate, ne vaut pas un clou. Et Nicolino est un blablateur qui ne va pas sur le terrain – tu parles, j’y suis allé des centaines de fois, et sur tous les terrains et dans bien des pays ! -, etc, etc.

    Ce que je retiens est précisément ce contre quoi je m’élève avec force, ne vous déplaise. Non, les Pyrénées n’appartiennent pas à une coterie, fût-elle pyrénéenne. Comme chaque morceau de notre petite terre, elle appartient à tous. Et j’ai le droit, oui le droit, de défendre avec mes faibles moyens la présence de l’ours dans les estives. Avec les bergers, certes. Mais, si possible, sans tous ces bureaucrates qui passent leur temps en vaines discussions et stériles affrontements.

    Je vous salue bien.

    Fabrice Nicolino

  12. Chanee (et Alain) : t’emballe pas comme ça ! À moins que je n’ai strictement rien compris, il me semble que les propos de René sont clairs et justes : si l’on ne fait rien pour contrer l’effondrement des effectifs d’abeilles alors même que l’on claironne partout qu’elles nous sont indispensables, faut pas s’étonner que le sort de l’Ours soit si sombre, puisque l’on pourrait très bien vivre (j’ai pas dit vivre très bien, hein ?!!) sans lui sans avoir peur d’un effondrement de la production agricole. Et dire cela, ce n’est pas faire soi-même un jugement de valeur.
    Que René me pardonne de parler en son nom, surtout si je travestis sa pensée (ce dont je doute)…

  13. A Chanee,

    Je suis désolé de n’avoir pas été aussi clair qu’il l’aurait fallu. Mais je pensais qu’en mettant « utile » entre guillemets, qu’en disant que « notre société a du mal à lui laisser une petite place » et en terminant par « C’ est donc bien une question de partage », il n’ y aurait pas de quiproquo qui amènerait mes propos à être interprétés dans un sens opposé à ce que j’ai voulu dire.

    A Fabrice,

    Entièrement d’accord avec le ton et le contenu de la réponse adressée à Martine.

    René.

  14. A propos d’ours mais d’une autre couleur :

    Pour les écologistes, l’une des préoccupations principales liées à la fonte de la banquise est la survie des ours polaires. Mark Schrader n’en n’a vu qu’un seul, vers l’Alaska, qui a nagé avec son bateau alors qu’il gagnait la mer.

    Le reste ici :

    http://fr.news.yahoo.com/3/20090810/twl-environnement-climat-arctique-1be00ca.html

    Les « écologistes » s’en préoccupent donc tandis que les autres, comme l’écrivait René avec justesse…

  15. pourquoi donner des préférences à une espèce plus qu’une autre? la nature c’est un ensemble d’espèces animales et végétales qui sont indispensables à notre vie. Je suis scandalisée du peu de réaction devant les annonces de disparition d’espèces, les abeilles et l’ours en font partie. Chaque espèce devrait avoir sa place dans notre univers , mais voilà lorsqu’il y a selon les opposants concurrence avec la chasse, la production intensive, ces bêtes deviennent des nuisibles et tout est bon pour les éliminer. Un rapport  » LANG » en prévisions des tables rondes sur la chasse fait froid dans le dos , il propose en autre absurdités par exemple

  16. la suite> Oui les abeilles sont indispensables à la vie sur terre, mais qui s’en préoccupe vraiment ? le Préfet de Saône et Loire vient d’autoriser l’épandage aérien sur la Bresse et malgré les engagements de l’Etat 130000 litres de cruiser ont été déversés dans l’environnement en 2009. Si l’homme est le plus grand nuisible de tous les temps, nous sommes quand même de plus en plus nombreux à réagir à ces destructions qui sont décidées sous la pression de lobbies qui n’ont rien d’écolo

  17. Précisions météo succintes pour Bruno. Il est question dans ton article du bourg Tuktoyaktuk sur la côte (nord) des Territoires du NW, non loin du Yukon. Je te rassure, les prévisions météo pour aujourd’hui sont T max de 2°C, couvert et risque de neige. Par ailleurs, en cherchant environ une minute, on trouve facilement les informations permettant de savoir que les anomalies de températures de ce côté-là du Canada sont négatives, c’est-à-dire inférieures à la moyenne. Par ailleurs, la température moyenne au-delà de 80°N (c’est un centre de recherche danois qui fournit ces infos) est, pour toute la période estivale (certes pas finie !), probablement la plus faible depuis le début des mesures (1958 -les données remontent aussi loin, mais on peut douter de la fiabilité avant la fin des années 70).
    Ca ferait plaisir de voir que ceux qui sont préoccupés cherchent et trouvent des infos de première main et délaissent un peu les intermédiaires.
    Bon je ne parle plus climato depuis le 7 mars, mais on dira que ce n’est ici que de la météo, n’est-ce pas ? 😉 Mais à l’avance, pas de problème, je ne parlerai plus météo non plus…

  18. Un extrait d’un reportage sur le séquencage du génome humain, entendu ce matin sur la radio suisse romande (http://real.xobix.ch/ramgen/rsr/rsr1/journal_du_matin_0530/2009/journal-du-matin-05-30-07-1520090810-050000-56k-001.rm?start=01:54:16.540&end=01:59:20.150)

    La journaliste: Tout cela ça veut dire qu’on va fondamentalement changer l’homme interne.

    Le médecin: bon, on change fondamentalement la médecine, on va voir une révolution de la pratique de médecine qui va devenir plus prédictive et le métier de généticien, de médecin, peut se comparer à un conseiller financier. On a le capital de notre santé qui est dans notre génome, et notre généticien va nous conseiller comment va les actions chaque jour et chaque année, avec les connaissances qui viennent chaque année, on peut influencer les prédispositions négatives, et améliorer les prédispositions positives, donc garder ce capital de santé à long terme.

    La journaliste: c’est la prévision que vous faîtes, vous, aujourd’hui, en 2009, professeur de génétique, c’est comme ça que vous voyez le métier pour plus tard?

    Le médecin: oui, absolument. Comme Shakespeare a dit « tout ce qui s’est passé, c’est le prologue ».

    Deux commentaires: 1) j’espère que le capital santé ne connaîtra pas quelque chose de comparable à la crise financière… 2) Shakespeare, il ne parlait pas de notre monde j’espère…

  19. A Hacène : en effet (du moins pour les températures). Cela dit, pourquoi donner alors des chiffres aussi faux ? Qui est derrière cette manipulation ? A qui profite le crime ?

  20. Bruno, ce n’est pas le lieu pour en parler. Et avant de se poser ce type de question, il faut d’abord regarder au plus près les faits. Avec le temps, on trouve et, même si l’on part avec le handicap d’être peu familier de ces questions, on comprend l’essentiel. Lire l’anglais, même un peu laborieusement comme moi, est un atout certain. Mais il existe aussi un site en français, à ma connaissance le seul, qui est enrichissant. Les livres aussi, notamment un récent en français, sorti au printemps dernier. En cherchant, on le trouve (il pose une question). Et comme il est bon d’entendre tous les sons de cloches, il y a bien sûr le livre de Fred Pearce, à lire en parallèle, si ce n’est déjà fait.
    Voilà, bon courage si tu t’aventures dans cette direction.

  21. « Certainement il faut que l’homme s’empare de la surface de la terre et sache en utiliser les forces ; cependant on ne peut s’empêcher de regretter la brutalité avec laquelle s’accomplit cette prise de possession..
    La nature sauvage est si belle….. » Elisée Reclus.

  22. A l’attention d’Hacène

    Un grand merci pour avoir rendu explicites quelques lignes dont j’étais loin de penser qu’elles allaient être mal comprises. Cela met en évidence le côté réducteur d’ Internet : le ton, les gestes, parfois les mimiques qui accompagnent les paroles d’un interlocuteur qui se trouve face à soi lui permettent de mieux se faire comprendre et d’éviter plus aisément les quiproquos. Merci aussi pour l’humour ( courrier du 7 août) : nul doute que Rocard, à l’écoute attentive de Fabrice, fera tout pour coincer la nouvelle bulle de Goldman Sachs ; actuellement « vivre reclus » ne serait-ce pas une solution pour vivre heureux ? Cela dit sans vouloir offenser la mémoire de l’ anarchiste et géographe qui a beaucoup voyagé.

  23. René, je crois, hélas, que ce n’est pas le côté réducteur d’Internet qui conduit bien souvent à l’incompréhension. Vous ne semblez d’ailleurs pas écrire à la va-vite. Non, malheureusement, les élans passionnés sont le la plupart du temps à l’origine du phénomène. Certains réagissent en fonction de ce qu’ils pensent que vous pensez, de ce qu’ils craignent vous entendre dire.
    Plus généralement, entre ce que l’on veut dire, ce que l’on croit dire, ce que l’on dit réellement d’un côté et ce qui est entendu, ce qui est compris de l’autre, y a moyen de ne pas avancer, voire de reculer !

  24. A René :
    « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre. » (Pascal)
    Cela dit, faut peut-être pas vivre cloîtré non plus…

  25. René, Hacène, aucune envie de créer une polémique, juste le besoin de m’expliquer :

    Si mon interprétation du billet de René est erronée, accordez-moi au moins que certaines phrases sont ambigües : « et puis, avons-nous besoin de l’ours ? », « D’ailleurs, lui aussi n’aurait-il pas sa part de responsabilité dans la surmortalité des abeilles ? », « … cet insecte, dont l’activité est vitale pour les humains… ».
    J’ai lu et relu, mais où se cache donc cette ironie que vous tous avez perçue sauf moi ?
    En revanche, il m’apparaît de façon évidente une propension à tout rapporter à la survie de l’humanité, au détriment d’autres espèces vivantes ; telle ou telle espèce nous serait vitale, d’autres moins, voire pas du tout. Il me semble que ce genre de théorie est totalement éculée. Pardonnez-moi, mais je ne reconnais pas un caractère plus sacré à la vie de l’espèce humaine qu’à une autre. Evidemment, cette dernière phrase vous paraît inconcevable, contre nature, c’est une gageure….
    Ceci n’est pas une provocation, juste ma façon de penser.
    Et, dans le même temps, je me dis qu’après tout, peut importe les raisons qui motivent mes congénères à vouloir protéger les écosystèmes, la priorité étant de les protéger.
    En dépit de cette nécessaire conviction, il m’arrive encore de me laisser emporter par quelques élans de passion…

  26. « Je me rends compte que l’enfant que je fus, prompt à s’éprendre comme à se blesser a eu beaucoup de chance. J’ai marché sur le miroir d’une rivière pleine d’anneaux de couleuvre et de danses de papillons. J’ai joué dans des vergers dont la robuste vieillesse donnait des fruits. Je me suis tapi dans des roseaux, sous la garde d’êtres forts comme des chênes et sensibles comme des oiseaux. Ce monde net est mort sans laisser de charnier…..

    …Nés avec lui sous le même ciel. Ils n’avaient guère besoin de se parler…Il y a bien longtemps ils lui avaient appris à pêcher, à nommer les étoiles, à poser des collets et à reconnaitre les arbres et les herbes. Depuis ils se voyaient et communiquaient en silence. Ils pouvaient passer des heures à marcher ensemble. Ils savaient qu’ils étaient là, les uns pour les autres.
    …………………………
    Les transparents, des simples, des loyaux, des sincères : les messagers du pays profond 1er terreau poétique. Des gens de la terre, instinctifs, profonds, c’étaient les transparents ».
    devinette. Qui a écrit çà?

  27. Marie,

    Je ne sais pas pour toutes les citations, mais « Ce monde net est mort sans laisser de charnier », c’est du Char. Et c’est beau. Bises,

    Fabrice Nicolino

  28. J’ai juste envie de dire que je viens d’une belle région de montagnes rouges entaillées de hautes vallées desséchées.

    Tous mes ancètres, coté père, coté mère, en sont issus, sans exception. Je ne sais pas s’ils ont été heureux. Ils n’ont rien laissé d’autres que de petites maisons exigues, fraiches sous le soleil d’été.

    Quand je me promène aux alentours, j’appelle par leurs noms ces lieux désormais vides pour qu’ils m’en livrent les secrets, qu’ils me parlent du partage, de l’envie, des vengeances fraternelles.

    Il m’arrive de suivre, sur des centaines de metres, les murettes élevées pour les siecles à venir, a coup de blocs cyclopéens, pour quelques centiares de terre blanche. Je devine leur orgueil, leur volonté, leur rage face au destin. Je tourne dans l’aire abandonnée au vent.

    Ces hommes et ces femmes, obstinement, ont modelé les courbes de cette colline, l’anse de cette rivière, le relief de ce versant, maintenant en terrasse.

    Il ont défié le Diable pour quelques fruitiers. Ils ont tués pour quelques litres d’eau. Ils sont partis aussi, par la route ou ailleurs.

    Ces hommes et ces femmes, mes ancètres, mon sang, mon histoire et ma terre.

    Fabrice, si tu venais, pour un sujet ou un autre (il y a de quoi faire), tu serais bienvenu et écouté attentivement.

    Mais la terre est a nous.

  29. A l’attention d’Hacène

    Rentré depuis peu d’un court séjour chez des amis ( à titre d’anecdote, pour aller chez eux et en revenir, j’ai suivi un itinéraire qui m’a fait passer par A., car je voulais éviter M.), j’ai lu ta réponse – tu me permettras de te tutoyer, même si je n’ai pas pour habitude, vestige de mon éducation, de le faire pour des personnes que je ne connais pas – sur les malentendus engendrés au cours d’échanges sur un blog. Je ne suis pas tout à fait convaincu de cette réponse, car, je le répète, les gestes, l’intonation qui accompagnent les paroles de quelqu’un ont une importance certaine pour la compréhension de ce qu’il dit. Même si la comparaison est osée, il n’est que de voir les différences d’interprétation d’une pièce de théâtre par des comédiens.
    Pour changer de sujet, j’ai beaucoup apprécié l’humour de « Marie, pour vivre heureux vivons reclus ? » qui faisait suite à sa citation d’Elisée Reclus.
    Enfin, je voudrais préciser à l’intention de ceux qui se sont mépris sur le sens de mes propos au sujet de l’ours et des abeilles, que l’anthropocentrisme ne tient pas la moindre place dans ma vision du monde. Ce ne doit pas être le cas de Monsieur Pierre Lang si l’on en juge son rapport sur les espèces nuisibles remis récemment à Jean-Louis Borloo; c’est un grand pas en arrière pour ce qu’il est convenu d’appeler maintenant la protection de la biodiversité. Ce rapport peut être consulté sur Internet.

  30. Du nouveau chez les ours. Je ne sais pas si ça t’intéressera… Mais tu aimes ce qui est désespérant, alors pourquoi pas.

    – Philippe Lacube a déclaré qu’au printemps, deux ours ont été braconné en Haute-Ariège.
    – Les associations ont demandés une enquête.
    – La ministre a parlé.
    – Les associations s’inquiètent, et s’étonnent (on croirait le Quai d’Orsay, non ?)

    Source : http://www.ferus.org/

    Mon avis succinct et dégraissé d’aigreur : On savait que C. Jouannot était anti-nature, pourquoi les associations ne « s’étonnent »-elles que maintenant alors qu’elle n’est au final qu’égale à elle-même ?

  31. Maraudeur,

    Je suis au courant, cela m’intéresse, tu as selon moi raison sur toute la ligne. Sauf sur ce point précis : je n’aime pas les choses désespérantes. Je les subis. Autrement que certains, mais je les subis. Et pour en revenir à l’ours, je suis de près la situation. Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

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