Une réponse à monsieur Francis Sorin (sur le nucléaire)

Ce texte est une réponse à celui qui précède, et ne se comprend guère sans sa lecture préalable.

Cher monsieur Sorin,

Il va de soi que nous sommes en désaccord radical, mais ce n’est pas une raison pour manquer de politesse. Vous avez jeté un regard sur un mien article, et vous en êtes apparemment sorti tourneboulé. Ma foi, je le comprends. Vous êtes un défenseur convaincu de l’industrie nucléaire, je suis son adversaire définitif. Vous avez bien lu : définitif. Après tout, vos amis ne mettent-ils pas en service et en mouvement des radionucléides dont la demi-durée de vie se compte en millions d’années ? Je ne prétends pas, moi, atteindre ces invraisemblables durées.

Monsieur Sorin, je suis bien certain que vous savez tout sur le plutonium 240 – je prends un exemple presque au hasard – et son rôle dans l’industrie que vous défendez avec vaillance. Mais tous les lecteurs de Planète sans visa ne sont peut-être pas dans ce cas. Aussi bien, me voilà obligé d’écrire que le plutonium 240 se désintègre en uranium 236, qui lui-même se désintègre en thorium 232. Or la demi-durée de vie de l’uranium 236 se compte en centaines de millions d’années et celle du thorium en un nombre considérable de milliards d’années. Ce qui explique d’ailleurs qu’il existe sur cette planète, dans des quantités significatives, du thorium originel, contemporain de la création même de la Terre.

Eh bien, je vais vous dire calmement comment je vois les thuriféraires du nucléaire. Calmement. Ils sont empreints d’une arrogance qui confine à la folie la plus extrême. Et croyez, monsieur Sorin, que je n’en fais pas une affaire personnelle. Et croyez de même que je retiens ma plume, car ce que je pense réellement de ceux qui ont créé ce monde neuf, puis l’ont imposé à toute l’humanité, n’est pas publiable. Vous évoquez dans votre courrier la durée grotesque – je vous prie de m’excuser – de 50 années pour justifier l’existence d’une industrie créant de la radioactivité pour des millions et des milliards d’années. Le drame de gens comme vous, c’est qu’ils reconstruisent un monde, une société, une histoire, à partir d’une misérable technique.

Car le nucléaire n’est qu’une misérable technique, rien de plus, mais qui a changé le destin de l’humanité, quoi qu’il arrive désormais. Vous ne semblez rien savoir ce que c’est une société d’humains. De ce qu’est son rythme. De ce qu’est sa mémoire. De que sont ses convulsions. Cinquante ans, dites-vous ? Mais un pays administré comme l’est la France – et combien sont dans ce cas ici bas ? – ne sait pas même où se trouvent les aiguilles au radium qui ont été dispersés dans les hôpitaux entre 1910 et 1950. Où sont-elles, monsieur Sorin ? Avez-vous eu des nouvelles ? Un pays comme la France a connu depuis un peu plus de deux siècles une révolution – 1789 -, d’innombrables émeutes et soulèvements, dont la Commune de Paris en 1871, de nombreuses guerres – entre autres, celles de Napoléon, celle de 1870, celle de 14, celle du Maroc, celle de 1939, celle d’Indochine, celle d’Algérie -, des changements de régime, plusieurs modifications radicales de son paysage, et j’en passe.

Et voilà que, s’appuyant sur un savoir technique censé obéir au projet humain et ne pas s’imposer à lui, voilà que des gens comme vous surgissent et prétendent qu’ils sont les plus forts, les plus beaux, les plus intelligents. Combien de temps faudra-t-il pour que les hommes oublient tout, TOUT, des localisations des cimetières nucléaires que votre industrie va léguer à notre pauvre descendance ? Je vous aide, et prévoyant plus que large, je nous donne 300 ans. Trois siècles en arrière, mais c’est encore Louis le Quatorzième, ses carrosses, son château de Versailles et les « baisades » dans les allées du Jardin. Comment oseriez-vous vous porter garant pour ce qui va se passer sur terre dans des millions d’années, quand tout souvenir de nous – vous, moi, le voisin de palier – aura été effacé ? Comment osez-vous, monsieur Sorin ?

Le nucléaire résume le pire de l’homme, en ce qu’il prétend vaincre le temps et les limites physiques. En ce qu’il entend défier l’éternité. Si votre industrie était moins ivre de sa surpuissance, elle serait bien obligée d’admettre cette évidence, car c’en est une, qu’une technologie d’une telle force recèle nécessairement des failles que l’esprit humain n’est pas en mesure de deviner. Je vous renvoie, monsieur Sorin, à un autre article que j’ai écrit sur Planète sans visa, en avril 2008. Il concerne les mystères qui entourent la catastrophe de Tchernobyl, et il ne s’agit pas de fantasmagorie, mais de physique (ici). En voici un extrait qui en donne le ton : « Par exemple, pourquoi les peintures intérieures de la centrale sont-elles restées intactes ? Pourquoi des traces de craie datant de la construction y sont-elles encore visibles, si la chaleur est montée si vite, et si haut ? Le tout – peintures comme craie – aurait dû disparaître sous la chaleur des flammes. Et puis, une explosion dans la salle des machines a-t-elle réellement eu lieu avant celle du réacteur ? Trois secondes avant, trente secondes ? Ce n’est pas la même chose. Enfin, quelle force inouïe a-t-elle pu soulever le couvercle du réacteur, lourd de 2 000 tonnes, jusqu’à le faire retomber sur le côté ? N’ayons pas peur de l’écrire : cela sent l’énigme ».

Le spécialiste français de la mécanique quantique, Georges Lochak, président par ailleurs de la Fondation Louis-de-Broglie, est-il lui aussi, et autant que moi, un antinucléaire ? Je suis sûr que vous me le direz. Vous me donnerez aussi des nouvelles du professeur Bandajevski, si cela ne vous dérange pas trop (ici). Et puis vous me direz tout le mal qu’il faut penser de Nesterenko, mort récemment (ici). Enfin, s’il vous reste un peu de temps, vous m’aiderez sans aucun doute à retrouver cette maudite aiguille perdue hélas dans une botte de foin (ici). Restera à régler la question de mon insondable ignorance. Eh ! Il me faut bien répondre à mon tour. Alors voilà.

Alors voilà. Je ne reçois pas vos textes. Parce que je n’en ai pas besoin. Jadis, j’ai envoyé aux pelotes d’autres institutions qui organisent la propagande en faveur du nucléaire et qui inondaient mon adresse professionnelle de journaliste d’hymnes patriotiques à la gloire de l’atome, sur papier évidemment glacé. L’eussé-je voulu, j’aurais pu faire le tour du monde aux frais de la Princesse, car vos amis sont riches, et bienveillants à ceux qui leur mangent dans la main. Mais je préfère mes petits menus à moi. Et je me vante de ne recevoir aucune publicité, aussi déguisée qu’elle soit, en faveur d’une industrie que je juge criminelle par essence. Ce qui ne m’empêche pas de me tenir au courant, figurez-vous.

Je viens d’aller vérifier dans ma bibliothèque, qui compte 75 livres sur le sujet. Cela paraît rond, cela peut sembler un truc, mais c’est plus simplement la vérité. Et parmi eux, des livres de scientifiques, mais oui, parfaitement. De scientifiques. Mais aussi de philosophes, certes. Connaissez-vous Paul Ricœur ? Cet homme, né en 1913 et mort en 2005, était un intellectuel, de mon goût. Je nous laisse tous réfléchir, vous comme moi et quiconque, à ces quelques phrases de lui, qui datent du 29 octobre 1991 : « Il ne s’agit pas de nier l’existence de domaines où des compétences juridiques, financières ou socio-économiques très spécialisées sont nécessaires pour saisir les problèmes. Mais il s’agit de rappeler aussi, et très fermement, que, sur le choix des enjeux globaux, les experts n’en savent pas plus que chacun d’entre nous. Il faut retrouver la simplicité des choix fondamentaux derrière ces faux mystères ».

Recevez, monsieur Sorin, mes salutations. Elles sont malgré tout sincères. Malgré tout.

Fabrice Nicolino

50 réflexions sur « Une réponse à monsieur Francis Sorin (sur le nucléaire) »

  1. Ce technarque nucléocrate a oublié de nous dire que lui et ses copains chercheurs en dépossession ont trouvé la solution au problème des déchets : la dilution des déchets, la contamination par les déchets et la foi en l’adaptation de l’homme à un environnement de plus en plus dégradé.

    En effet, depuis le 5 mai 2009 un arrêté de l’UMP autorise à utiliser les déchets radioactifs dans les biens de consommation (à part quelques exceptions comme les jouets, les cosmétiques, les jouets afin de faire croire que l’on est modéré ), alors que c’était fortement interdit avant.

    Les média n’en n’ont pas parlé.
    Seraient-ils à la botte des industriels ?

    Voici la mobilisation de la CRIIRAD contre cet arrêté :
    http://www.criirad.org/mobilisation/5mai2009.html

  2. Merci pour cette réponse. Votre argument sur la fragilité dans le temps de toute organisation humaine face à des déchets qui eux seront presque éternellement dangereux est la réponse la plus définitive que l’on puisse adresser à un technocrate baignant dans les certitudes de ses connaissances.

  3. Fabrice l’argument du temps et des risques associés ne laisse pas indifférent. On peut y ajouter, ce qui peut me semble plus crédible, la possibilité d’un conflit conventionnel, où les centrales nucléaires seraient les premières candidates à une pluie de bombes et autres missiles de croisière. C’est peu probable aujourd’hui, mais ça l’était franchement jusqu’en 1990…

    Mais…
    La morale interdit tout autant de se rééquiper en centrales à charbon, tandis que nous avons « équipé » (salopé?) la quasi-totalité de nos bassins versants avec des barrages, pour 10% de la consommation électrique en France.

    Quand nous aurons érigé des éoliennes sur toutes les crètes des Cévennes et du Cantal, dans toutes les plaines de Picardie, et salopé tout le littoral breton, plus le littoral de Normandie désormais candidat aux hélices sur plateau continental (ces perspectives te font bondir de joie, n’est-ce pas?), multipliant ainsi par 4 le potentiel d’aérogénérateurs de la France, nous disposerons de 20000MW installés, efficients 10% du temps, soit l’équivalent de deux réacteurs, sans rapport avec les besoins de consommation, d’ailleurs. Seulement quand nous aurons engraissé jusqu’à peut-plus les industriels chinois, allemands, et danois, de l’éolien, que nous aurons industrialisé tous nos paysages, nous pourrons ainsi répondre, de manière intermittente, à 4% des besoins en électricité du pays. Donne-moi un peu de pouvoir et je te réduis la consommation française d’électricité de 4% en deux semaines, c’est la partie la plus facile.

    Elément de réflexion additionnel:
    A l’exception de la Pologne et de l’Allemagne qui continuent à éventrer la terre pour extraire la lignite, il n’y a AUCUNE source d’énergie en Europe — sinon le gaz et le charbon de Poutine –plus ou moins sales, plus ou moins sujets à épuisement.

    Que faire? On ne peut qu’équiper marginalement plus en termes de renouvelables, et il est hors de question de faire du charbon. Reste la baisse de la consommation, bien sûr. Il faudrait diviser par 4 ou 5 la consommation d’électricité rien qu’en France pour se passer complètement du nucléaire considérant l’équipement de production actuel — et on peut largement considérer (voir plus haut) qu’on ne peut pas équiper davantage.
    Même en supprimant la totalité des radiateurs électriques (consommation d’énergie électrique la plus stupide, même Kosziusko-Morizet a su le dire… et dont on ne nie pas qu’elle a été promue pour justifier a posteriori le suréquipement en nuc de la France), et bien sûr en interdisant d’ores et déjà le remplacement en l’état du parc automobile à explosion par un parc équivalent électrique (cette option serait une catastrophe environnementale effroyable), toute argumentation d’opposition au nucléaire doit donc impérativement poser noir sur blanc les implications qui vont en face.

    Je ne suis pas de ceux qui utilisent l’impératif de la réduction des GES pour justifier de vendre notre came nucléaire; maintenant il faut poser clairement les choses:
    1) l’urgence absolue à échéance des prochaines décennies, c’est la réduction considérable de la consommation d’énergie fossile
    2) Les européens ne veulent pas de nucléaire — alors même qu’il s’agit de la région du monde où il est le moins déraisonnable d’en conserver l’exploitation — mais ils n’ont aucune ressource correspondant en volume à la satisfaction de leur consommation
    3) Il n’y aura pas de miracle avec les énergies renouvelables.

    Ca n’enlève pas la pertinence des critiques contre le nuc. Ca n’excuse pas la suffisance des arguments de nombre de ses promoteurs. Mais ça oblige à les accompagner d’une injonction sans faiblesse en vue de la diminution de la consommation. Celle-ci n’implique pas un retour au XVIIIème siècle en termes d’éducation et d’espérance de vie, mais elle implique une réduction considérable du niveau de vie.

    Quand on voit que même les personnes prétendument exemplaires et informées ne peuvent se passer des choses les plus superflues (un voyages aux Maldives à Noël, par exemple…), on peut se demander comment on arrivera à faire accepter ça.

    Donc le nucléaire, non merci, soit, mais allons jusqu’au bout de la franchise et de la vérité. Bonne chance.

  4. Ayant déjà un certain âge et ayant commencé très jeune à me méfier du nucléaire militaire en lisant Jean Rostand, Daniel Parker et quelques autres, j’ai vite pris la mesure des risques liés au nucléaire civil et le programme Messmer (1974) m’a amené à constater avec plaisir que nous étions nombreux du même avis. Pendant les années qui ont suivi nous avons inlassablement posé la question des déchets et il nous a rapidement été promis que la vitrification sur laquelle les « scientifiques » travaillaient d’arrache-pied allait résoudre la question. Trente-cinq ans après, on attend encore cette miraculeuse vitrification et les projets d’enfouissement, les stockages à la sauvette ici et là ne font qu’en démontrer le caractère mensonger. Le simple fait que je n’ai jamais entendu un responsable du nucléaire français, Sorin ou pas, dire « oui, on s’est planté à propos de la vitrification, on n’y arrive pas » montre bien qu’ils ne sont pas à la hauteur des problèmes qu’ils posent à l’humanité.
    François

  5. je vous signale que de nombreux dechets sont jetés en mer,ce qui n’est pas illegal et autres, fondus dans les bétons radioactifs,alors le nucléaire c’est le pire des pires,7 centrales a l’arrêt en France,et personne n’en parle,ici ,chez nous,des centrales sur des zones sismiques,les fleuves radioactif,voir la Garonne,chauffés gratis les poissons ,ls sorties de Flamanville ,eau tiede et radioactive,donc cancérigéne,et ils font rien c’est tres grave,un Tchernobyl en France est trés possible et personne ne se ruera sur le réacteur pour sauver des vies,comme en Ukraine,ou les enfants distordus continuent de crever,personne ne peux defendre cette saleté eternelle,enfoissement est la pire des solutions,le Nucléaire n’a pas un seul aspect defendable,sauf pour les Mineux,la clique qui dirige cette energie terrifiante!!!
    Et qui c’est ti qui bloque l’essor de l’eolien en France,devinez!!!

  6. L’éolien à 10 % « d’efficience » ?
    Ce sont les chiffres de VGE.
    De la pure calomnie.
    Il y a aujourd’hui en France une capacité éolienne de production égale à celle d’un réacteur EPR.
    Malgré VGE et toutes les entraves insensées que la filière connaît dans notre pays.
    Pourquoi ce dénigrement suspect ?
    Serait)ce que l’éolien est en passe de montrer ce que tous tenaient pour irréalisable ?
    Les Espagnols on prouvé en novembre que leur parc éolien était capable de dépasser 50 % de la demande par pics de production.
    Et puis il n’y a pas que l’éolien en renouvelables.
    Il y encore mieux : les énergies de la mer. Et aussi le solaire thermodynamique.

    Et puis, enfin, je prétends que ce ne sont pas les « besoins » de le demande en électricité qui doivent dicter les technologies acceptables par une société. Mais uniquement ses capacités de production, justement, RENOUVELABLES.

    D’ailleurs, quels sont nos « besoins » ?

    Ecrans plasma dans toutes les pièces de la maison ?
    Quatre ordinateurs par famille ?
    Production de chaud et de froid à satiété ?

  7. D’ailleurs, quels sont nos “besoins” ? eh bien Claudio allez faire un tour dans les grandes surfaces dont le territoire regorge. et ensuite, pour le rêve et l’imaginaire jettez un oeil sur la presse people, voici par ex., qui tire à 483 000 exemplaires et compterait 4 millions de lecteurs; on entrouve dans les cabinets médicaux et autres meme pas besoin de l’acheter

  8. @ Marie.
    M’invites-tu à une découverte de notre civilisation ?
    Ou bien à constater la confirmation de l’absurdité que je dénonçais ?
    Est-ce à la presse People de susciter nos envies ?
    Par incitation au mimétisme ?

    Le futur meilleur, cela dépend AUSSI de nous.

    Je te rassure Marie, je n’ai pas besoin de prendre pour thermomètre la presse People pour connaître l’état de délabrement de la santé mentale de nos concitoyens.

  9. @ Claudio
    Je ne lis ni les argumentaires, ni les romans de VGE. Ses tentatives de prose constitutionnelles sont déjà suffisamment chiantes. Mais il n’y a pas besoin d’être VGE pour poser des questions de bon sens sur les aérogénérateurs. Ils ne sont ni écologiques, ni adaptés aux besoins. Passe encore dans des régions moches comme le Danemark ou l’Allemagne du Nord.
    L’éolien fonctionne à pleine puissance quand il y a le bon niveau de vent, et ce n’est sûrement pas 7760 heures par an. Et il ne fonctionne sûrement pas à pleine puissance quand on en a besoin.
    Les espagnols ont augmenté de 50% leurs émissions de GES depuis Kyoto, je ne suis donc pas sûr que leur exemple soit le bon.

    Il y a du potentiel avec d’autres énergies, on ne le nie pas. Mais quand il s’agit d’un pays de 350000 habitants posés sur une grosse île volcanique propice à la géothermie (Islande), ou d’un pays de 9 millions d’habitants situé au bord d’une immense forêt sans intérêt écologique majeur et propice aux installations hydroélectriques (Suède), c’est plus facile de fonctionner sur les renouvelables.

    Et j’ai été assez clair sur les « besoins », même si j’approuve partiellement vos dernières lignes.

  10. l’état de délabrement de la santé mentale de nos concitoyens: je ne sais pas si c ce qu’il faut dire mais en tout cas les people dont on nous rabat les oreilles, eux n’en ont rien à faire de ces questions qui nous agitent, voyages lointains, shoppings, etc..etc..on croirait qu’ils ne sont pas sur la meme planète, et ces gens et leur vies font rêver le pékin moyen , cela dit sans mépris, ni agressivité, mais comment lutter contre cela, cet imaginaire?

  11. L’éolien fonctionne en moyenne 2200 heures par an.
    C’est bien pour cela qu’une puissance de 4400 MW comme celle que nous avons en France correspondent à 1100 MW réels, soit, à peu de chose près, la puissance réelle d’un EPR de 1600 MW fonctionnant (au mieux) à 80% du temps.

    Quant aux Espagnols qui auraient augmenté de 50 % leurs émissions depuis Kyoto, je demande à comparer ce chiffre avec les tonnes de Plutonium et de déchets radioactifs que nous avons produit durant la même période.
    A 11 grammes par MWh, dont 0,023 g de Plutonium, je vous laisse calculer le tonnage monstrueux de radiaoctivité que nous avons disséminé depuis 1997, sachant que la production nucléaire française est de environ 400.000.000 MWh par an.
    En 12 ans cela fait combien ?
    Plus de 50.000 tonnes.
    Et après ces calculs prétendra-t-on que, parce que nous « émettons peu de CO2 », nous serions les champions de l’écologie ?

  12. Je crois que tout est dit. J’entends déjà Monsieur Sorin, au loin, nous dire qu’il faut avoir confiance en l’être humain et qu’il trouvera avec le temps une autre solution au problème qui est présenté aujourd’hui comme une solution à nos problèmes… Ben, j’ai p’têt pas fait autant d’études que lui, mais le peu de bons sens dont je dispose m’amène à penser qu’on ne peut pas se fier à une espèce dotée de si peu d’humilité.

  13. Que Monsieur Sorin et ses semblables aillent donc passer un an ou deux en Biélorussie et vivre avec les populations des zones contaminées. Leur séjour là-bas modifierait peut-être l’opinion qu’ils ont de l’industrie nucléaire. De plus, pour se préparer au voyage, la lecture de «  La Supplication » de Svetlana Alexievitch apporterait ce qu’il faut de « charge émotionnelle » .

    Voici la dénonciation par André Breton du scientisme et du nucléaire dans ce qui est sans doute le premier tract contre cette industrie publié à la Sorbonne en 1958.

    DEMASQUEZ LES PHYSICIENS, VIDEZ LES LABORATOIRES !

    Rien, plus rien aujourd’hui ne distingue la Science d’une menace de mort permanente et généralisée : la querelle est close, de savoir si elle devait assurer le bonheur ou le malheur des hommes, tant il est évident qu’elle a cessé d’être un moyen pour devenir une fin. La physique moderne a pourtant promis, elle a tenu, et elle promet encore des résultats tangibles, sous formes de monceaux de cadavres. Jusqu’alors, en présence des conflits entre nations, voire du possible anéantissement d’une civilisation, nous réagissons selon nos critères moraux et politiques habituels. Mais voici l’espèce humaine vouée à la destruction complète, que ce soit par l’emploi cynique des bombes nucléaires, fussent-elles « propres » (!), ou par les ravages dus aux déchets qui, en attendant, polluent de manière imprévisible le conditionnement atmosphérique et biologique de l’espèce, puisqu’une surenchère délirante dans les explosions « expérimentales » continue sous le couvert des « fins pacifiques ». La pensée révolutionnaire voit les conditions élémentaires de son activité réduite à une marge telle qu’elle doit se retremper à ses sources de révolte, et, en deçà d’un monde qui ne sait plus nourrir que son propre cancer, retrouver les chances inconnues de la fureur.

    Ce n’est donc pas à une attitude humaniste que nous en appellerons. Si la religion fut longtemps l’opium du peuple, la Science est en bonne place pour prendre le relais. Les protestations contre la course aux armements, que certains physiciens affectent de signer aujourd’hui, nous éclaire au plus sur leur complexe de culpabilité, qui est bien dans tous les cas l’un des vices les plus infâmes de l’homme. La poitrine qu’on se frappe trop tard, la caution donnée aux mornes bêlements du troupeau par la même main qui arme le boucher, nous connaissons cette antienne. Le christianisme et ses miroirs grossissants que sont les dictatures policières nous y ont habitués.

    Des noms parés de titres officiels, au bas d’avertissements adressés à des instances incapables d’égaler l’ampleur du cataclysme, ne sont pas à nos yeux un passe-droit moral pour ces messieurs, qui continuent en même temps à réclamer des crédits, des écoles et de la chair fraîche. De Jésus en croix au laborantin « angoissé » mais incapable de renoncer à fabriquer de la mort, l’hypocrisie et le masochisme se valent. L’indépendance de la jeunesse, aussi bien que l’honneur et l’existence mêmes de l’esprit sont menacés par un déni de conscience plus monstrueux encore que cette peur de l’an mille qui précipita des générations vers les cloîtres et les chantiers à cathédrales.

    Sus à la théologie de la Bombe ! Organisons la propagande contre les maîtres-chanteurs de la « pensée » scientifique ! En attendant mieux, boycottons les conférences voués à l’exaltation de l’atome, sifflons les films qui endorment ou endoctrinent l’opinion, écrivons aux journaux et aux organismes publics pour protester contre les innombrables articles, reportages et émissions radiophoniques, où s’étale sans pudeur cette nouvelle et colossale imposture.

  14. Fabrice,
    C’est pour des écrits comme ça qu’on t’aime. Et quand bien même j’ai pu avoir quelques désaccords avec toi, nous sommes bien du même sang (aucune référence à l’identité nationale hein….mais au sang du combat!) et rêvons de quelques choses d’assez proche… et tu as le don pour le mettre en mot… C’est d’ailleurs pour ça que je viendrais résolument toujours prendre des nouvelles et me faire parfois chahuter le cerveau ici…. En principe je ne laisse que des contribs pour exprimer mes désaccords car les contribs de gens d’accords sont assez nombreuses, mais la je te félicite, et te remercie, chaleureusement et humblement…
    Bien à toi,

  15. @ Claudio

    Ai-je dit qu’il n’y avait pas de problème avec les déchets? Il y en a évidemment, même si il faudrait démêler dans ces 50000 tonnes en 12 ans entre les différents types de dangerosité.
    Ce qui n’enlève pas le risque d’accident, aux conséquences pires que celles de la gestion des déchets.

    Vous envoyez de très bons chiffres sur l’éolien. ça représente aujourd’hui 1 à 2% de la consommation électrique en France, soit 4-5% quand on aura multiplié par 4 le parc, avec des dégâts environnementaux suffisants pour se poser certaines questions.
    Ces dégâts seraient tout à fait supportables si les aérogénérateurs apportaient une réponse sérieuse au problème de la génération d’électricité. Le nucléaire apporte une réponse sérieuse (80% de la production électrique)… avec des sérieux inconvénients (risques, déchets, surcoûts). Je veux bien qu’il ne soit donc pas la solution.

    La solution c’est de réduire considérablement la consommation d’énergie et il serait temps que les écologistes anti-nucléaires accompagnent leur discours contre l’atome de positions très fermes sur ce point. Les « experts », scientifiques, industriels, et « lobbyistes » de l’atome sont, avant d’être des comploteurs voués au mensonge et à la destruction, des gens qui ont essayé d’apporter une réponse à l’une des questions essentielles de notre temps.

  16. @ Gery
    Et si l’on arrêtait de parler de « dégâts environnementaux » à propos de l’éolien ?
    Comment oser placer les éoliennes sur le même plan que le nucléaire en termes d’inconvénients ?
    Faites exploser une éolienne. Les dégâts ne dépasseront pas la centaine de mètres à la ronde.
    Et puis l’assurance les couvrira.
    Aucune assurance ne couvre ni ne couvrira les dégâts d’une explosion nucléaire, dont le rayon se chiffre en centaines de km et la durée en milliers d’années.
    Tout est dit.

  17. Gery votre discours est ambigu,limite anti eolien donc suspect a mes yeux,et ne tient pas la route,le nucléaire c’est même pâs 15 °/° electricité en France,7 centrales en arrêt,les autres en etat de délabrement avançé et cela ne produit rien,l’eolien allemand en est a 20°°/°et va doubler,plus les centrales solaires,le lobby anti eolien et pronucleaire bat son plein,et EDF empeche que d’autres boites eoliennes s’installent ,et fait capoter les projets déja en route ,et c’est ca la realité en France,alors les economies oui,mais avec eolien et solaire en nombre,pourquoi ne ralez vous pas contre les lignes a hautes tensions,nocices,laides et sanitairement dangereuses,pourquoi!

    Je vous signale a tous :
    Le GRAND RALLYE DE BURE
    POUR DIRE STOP AUX DECHETS NUCLÉAIRES
    le dimanche 17 Janvier dans la region
    ce rallye sera précédé d’une reunion publique d’information destinées aux riverains de Bure,le vendredi 15 Janvier a la salle polyvalente de Gondrecourt le Chateau

    Federation Grand Est STOP Dechets Nucléaires
    52101 Saint Dizier cedex
    tel 0666959777

  18. Eolien ou nucléaire (que je ne mets évidemment pas sur le même plan), le début devrait évidemment être la diminution de la surconsommation électrique (entre autres choses…) et de connaître ainsi les besoins réels et non ceux « imposés » par la pub. Or, sur ce terrain-là, le discours productiviste et consumériste est encore d’actualité, hélas, non seulement à l’UMP & Co mais aussi dans ce qu’on nomme la gauche…

  19. @Claudio
    L’éolien est meurtrier pour les oiseaux et les chauves-souris. Dans les deux cas, il est aisé de limiter fortement les dégâts : en évitant de placer des éoliennes sur les couloirs de passage des oiseaux, et en ne les faisant tourner que par grand vent (quand les chauves-souris ne volent pas). Mais il faut bien avouer que l’on réduit par cela et le nombre d’emplacement, et les moments où l’éolien produit.
    De plus, le principe de l’éolien, c’est qu’il ne fournit du jus que quand il y a du vent. Pour l’instant, les compensations possibles sont :
    – le démarrage de centrales à énergie fossile quand il n’y a pas de vent (ce qui n’est pas plus sympa pour les générations futures que les déchets nucléaires)
    – la mise en réseau des éoliennes pour que celles qui tournent compensent celles qui ne tournent, ce qui signifie encore des lignes à haute tension un peu partout, surtout qu’en général l’absence ou la présence de vent se fait sur une grande échelle

    On peut envisager une autre façon de consommer qui consisterait à utiliser des appareils électriques selon des périodes dépendant du vent (bref, un système imprévisible d’heures pleines et creuses) – de la même façon que je n’utilise pas mon lave-linge cette semaine pour éviter le black-out… Mais de toutes façons, on a toujours besoin d’une autre source d’énergie pour fournir du jus quand il n’y a pas de vent. Un réseau de plusieurs type d’énergie renouvelable, pourquoi pas, mais pour l’instant la priorité est de consommer moins, et c’est pas avec quelques ampoules fluorescentes qu’on va économiser assez.

    Concernant les déchets, je pense qu’il est trop tard pour cet argument. Le fait est que nous avons, actuellement, des déchets à gérer. Et une bonne quantité à gérer, en comptant les centrales à démanteler. De l’uranium à bas prix, on en a encore pour 30 à 40 ans… C’est une bonne raison pour ne pas construire de nouvelles centrales, mais pour celles qui existent, de quel pourcentage monterait la quantité de déchets si on les laissait tourner pendant ce temps ? A mon avis, très peu… Il ne fallait pas construire de centrales du tout mais maintenant qu’elles sont là et que nous lèguerons des déchets aux générations futures, quelques % de plus seront-ils catastrophiques ?

    Reste le problème d’accident… Et moi qui me situais encore dans les pro-nucléaires il y a quelques années, la privatisation d’EDF et le recours de plus en plus fréquent à des prestataires externes m’inquiète. La sécurité est en conflit avec le profit, et je pense qu’il y a de quoi commencer à avoir peur…

  20. #Gery je ne sais pas pourquoi, mais ça me choque beaucoup la façon péremptoire dont vous affirmez : « des régions moches comme le Danemark ou le nord de l’Allemagne ». Je trouve ça limite méprisant pour les gens qui y vivent

  21. @Sylvie, j’allais le dire ! Idem pour la forêt sans intérêt écologique majeur. Là, pas de problème, en tout cas beaucoup moins. Avec ce genre de vision des choses, on devrait envoyer nos déchets en plein Tanezrouft, là où n’y a rien, et encore moins de majeur.

    Entièrement d’accord avec Bruno et donc René (et sans doute beaucoup d’autres !) : commençons par voir de quoi on a vraiment besoin en s’extirpant du tout électrique et en supprimant les niaiseries dévoreuses d’énergie
    Imaginons un instant une vraie grande vague de froid intense (celle-ci est somme toute moyenne), comme février 1956. Pour voir la fragilité de notre société, ce serait parfait, mais terrible. C’est simple, tout serait par terre, les dégâts humains sans commune mesure avec ce qui eut lieu à l’époque…

  22. @ Sylvie: à mon sens la valeur patrimoniale des plaines du Nord de l’Allemagne et du Danemark (ou des PB) n’est pas celle des Cévennes ou de la pointe du Raz. Je suis moins choqué par les éoliennes qu’on voit dans la Frise ou dans les Länder du nord de l’Allemagne que par celles qu’on a plantées partout dans le Massif Central ou les Cévennes, subventionnées à mort d’ailleurs. OK j’ai été un peu vache en parlant de régions moches, d’autant plus que l’épuisement du pétrole invitera bientôt à y passer les vacances dans le Holstein plutôt qu’aux Maldives…

    Quant aux lignes à haute tension elles sont laides, sans doute nuisibles pour la santé au niveau très local, mais franchement nécessaires. [Et évidemment vitales pour transporter l’électricité nucléaire du Cotentin, je n’en disconviens pas, c’est pour cela qu’elles sont ciblées par certaines mobilisations. Mais ce ne sont pas ces mobilisations qui paieront les pots cassés quand il y aura un black out en Bretagne ou en Provence]. Je ne comprends pas l’enthousiasme des écologistes pour l’éolien. C’est de l’industrialisation encore plus poussée des dernières terres qui échappaient à l’emprise de l’urbanisme et de l’agro-industrie, développée de manière anarchique comme c’est le cas en France ça coûte cher et ne sert à rien, sinon à faire se frotter les mains aux Poweo (ex Beigbedder) qui veulent installer des centrales à charbon ou à gaz pour compenser les trous de production. Une production d’éolien dans les régions européennes à valeur patrimoniale moindre et potentiel réel (en gros, des Pays-Bas au Danemark, avec interconnexion au réseau, dont on ne se passera pas), soit, mais il ne faut pas perdre de vue qu’il y a des intérêts bien réels derrière, même si les boîtes portent des noms aussi sympathiques que « la compagnie du vent ». On trouve tout le gratin du capitalisme financier quand on va à un colloque sur les énergies renouvelables…

    Je suis assez sur la ligne de Yoda.

    Si l’avenir est à un certain développement de « smart grid » on ne coupera pas à un développement accentué du réseau de transport d’électricité. Et nos sociétés sont trop dépendantes de l’électricité pour risquer la coupure (coupures qui étaient fréquentes quand j’étais petit garçon, en province, dans les années 80). Le smart grid n’est pas incompatible avec une pression à la baisse contre la surconsommation, qui pourrait passer par une taxe progressive au-delà d’une certaine puissance consommée par occupant d’un foyer.

  23. désolé ma position est assez « jancoviciste » même si je désapprouve les propos parfois légers et/ou injurieux que cet expert formule à l’encontre des opposants au nucléaire.

    Mais il faut poser les problèmes en ordre de grandeur, et l’éolien a aussi pour inconvénient, avec les ampoules basse conso, de donner l’impression que l’effort à fournir repose simplement sur ces deux gadgets à la mode qui ne représentent RIEN en termes d’économie d’énergie (1% de la consommation d’électricité passe dans l’éclairage) ou de production (1% de l’électricité en France par des aérogénérateurs aujourd’hui, 4% quand on aura planté des éoliennes partout). Et de détourner nos bonnes consciences des véritables enjeux.

  24. @ Hacène
    merci pour la vidéo. J’en profite, histoire de redorer mon blason, pour inviter à lire le dernier numéro de la Hulotte consacré au beau planeur.

    Un mot sur la forêt scandinave: j’ai été un peu direct, mais je crois pouvoir dire que son exploitation (bois de chauffage, pour la pâte à papier, et nos pas chers placards Ikéa), même criticable, ne date pas d’hier, et n’a rien à voir dans ses conséquences avec la destruction de l’Amazonie ou de la jungle indonésienne… ou même de la destruction de la forêt française transformée en champs d’épicéas.

    Vous avez du lire dans mes interventions que je condamne le chauffage électrique (qui va de pair bien évidemment avec la promotion du nucléaire), et que c’est à ce niveau que se trouvent les consommations les plus inutiles. Mais il va falloir sacrément changer la structure et l’organisation du bâti pour faire baisser la note de chauffage…

  25. Le premier gisement énergétique à notre disposition ce sont bien les économies d’énergie.
    Nul ne conteste ce constat.
    Le deuxième gisement se trouve dans l’efficacité : utilisation plus intelligente de l’énergie disponible.
    Enfin, le 3ème, c’est le développement des renouvelables.
    Mises en réseau, ce qui est forcément le cas dès lors qu’elles se connectent, les unes compenseront toujours les autres.
    Je rappelle pour mémoire que des 58 réacteurs actuellement en service (enfin, lorsqu’ils marchent tous) :
    – 6 ont déjà plus de 30 ans d’exploitation
    – 27 en ont déjà plus de 25 ans
    – 15 autres entre 20 et 25 ans
    – 6 ont plus de 15 ans.

    Ce qui veux dire, en toute logique et si l’on se tient aux durées de vie initialement prévues, qu’il faudrait en fermer 38 réacteurs sur les 58 dans les 5 ans qui viennent.
    Mais nous savons déjà (voire Fessenheim) que les lobbys à l’oeuvre s’arrangeront pour prolonger la durée de fonctionnement au-delà de leurs propres paris – je parle bien de paris – initiaux.

    Ce qui ne veux pas dire du tout qu’il faut chercher à remplacer cette capacité de production par d’autres moyens. Car tel est le biais dans la présentation du problème par les nucléophiles.

    Personne n’a jamais imaginé de produire 418 TWh annuels d’électricité par renouvelables.
    C’est le chiffre de la production française en 2007.
    Bien que 3 réacteurs du parc servent uniquement à enrichir et retraiter le combustible (Tricastin).

    Enfin et encore, bien évidemment qu’il ne s’agit pas de planter des éoliennes partout.
    Il n’a jamais été question de cela.
    Mais que l’on vienne nous dire, n’est-ce pas Géry, qu’elles portent atteinte à la « valeur patrimoniale », cela me fait marrer.

    Qui s’est jamais soucié de la valeur patrimoniale des abords des 19 centrales nucléaires françaises ? Et des 100.000 pylônes électriques plantés dans notre paysage ?

  26. Et le solaire ? On n’en parle pas. Pourtant il y en a beaucoup en Allemagne, donc ça doit fonctionner…
    Déjà, si on équipait toutes les zones industrielles, plate-forme de logistique, hangars, etc… C’est énorme, ces surfaces, non ? Toutes les nouvelles maisons devraient en être équipées…

  27. etbien moi j’ai voulu faire une mini centrale,pour etre autonome,je vous dis pas le parcours du combattant,le resultat,le local special rien que pour les piles sont hyper polluantes pour produire pour mes besoins sont exhorbitants :et il me faudrait dix fois ce que j’ai mis,et j’ai 20m2, pour avoir 3 jours avec 2 ampoules et frigo,donc pour le moment je vend a EDF ,mon courant,peux pas encore le vendre a Enercoop,mais le reste est une calamité,tres polluant le solaire et ces piles helas,donc je vais mettre un groupe elctrogene,c’est un comble pour les coupures ,merci le nucléaire,alors une eolienne finlandaise sur mon toit,ca va etre encore la bagarre,en France etre autonome c’est le parcours du combattant,les monuments historiques,les mairies,les macs pas competents qui se plantent sur les estimations,et je vous assure,je suis echudée sauf chauffe eau,ca marche mais il faut toujours de l’electrique a la base,et c’est cela le probléme.

  28. C’est bien ce qui me semblait. Moi aussi je me suis renseignée et j’en suis arrivée un peu à ces conclusions. ça n’est pas encourageant pour ceux qui veulent faire autrement ! Pourtant le solaire, à la base ça ne semble pas une mauvaise idée… peut-être la technologie est-elle encore à développer, et rendre accessible à tous. Là je ne suis pas compétente…

  29. Le solaire est ce qui a le meilleur potentiel. L’approvisionnement est moins aléatoire que l’éolien (on sait quand il va faire jour), et il correspond aux activités humaines (il fait jour quand les usines tournent). Le moment où un autre approvisionnement doit le remplacer est plannifiable (parce que l’électricité solaire pour allumer des réverbères, c’est pas très utile).

    Reste à trouver le moyen d’améliorer le rendement et le retraitement…

  30. Je suis surpris des réactions suscitées par le premier post de Gery, au prétexte qu’il émet quelques critiques sur l’éolien, alors que l’essentiel de son intervention se trouve dans les paragraphes suivants, et principalement dans sa conclusion.

    Le résultat est ainsi le même que dans tous les forums qui traitent des crises climatique et/ou énergétique, où dès qu’un intervenant aborde la question du nucléaire (et cela arrive très vite), le débat se focalise sur celle-ci et l’essentiel, c’est-à-dire la réduction des besoins en énergie, est oublié.

    Or cette question est un préalable indispensable à toute recherche de solution sérieuse aux crises susmentionnées. Pourquoi donc est-elle aussi facilement escamotée?

    Le petit exercice de calcul suivant donne sans doute une amorce de réponse à cette question:
    avec un taux de croissance du PIB de 2% par an (ce qui est considéré comme très moyen), de combien le PIB aura-t-il augmenté après 10 ans?

    Ceux qui ont répondu 20% n’ont pas la bosse des maths. La bonne réponse est 21,9%. Avec un taux de 10%, allègrement dépassé par la Chine avant la crise financière, le PIB croît de 159,4% sur la même période.
    Ce qui nous amène à la question suivante: si la condition première à remplir pour se passer des énergies fossiles est de diviser par quatre nos besoins ACTUELS en énergie – compte non tenu des besoins engendrés par la croissance – , est-il concevable d’y arriver en restant dans une logique de croissance de biens matériels? Poser la question c’est y répondre, et par la même occasion c’est remettre en cause le productivisme sur lequel est basé toute notre économie.

    Voilà sans doute pourquoi tout débat sur la réduction de la demande énergétique est escamoté, soit systématiquement par ceux qui veulent éviter à tout prix une remise en cause du productivisme, soit inconsciemment par ceux qui n’ont pas (encore) poussé leur réflexion assez loin.

    Lorsque le problème de la demande énergétique sera vraiment abordé, on s’apercevra que le nucléaire est tout sauf une solution. Et lorsque le débat aura permis de dégager des pistes pour résoudre ce problème, on pourra commencer à discuter du bien-fondé des éoliennes sur le littoral breton. Avant ça, toute technologie ne servira qu’à faire du profit, pas à contrer le réchauffement.

    Ce qui me fait dire que l’écologie n’est pas soluble dans le capitalisme. Mais ça, c’est un autre débat 😉

  31. Quelques renseignement supplémentaires permettent de supposer que ce couvercle pouvait peser 2000 tonnes
    http://www.liouba-lorrukraine.fr/menu_ukraine/tchernobyl/page_tchernobyl.html

    Et si ces messieurs avaient raison et nous tort.
    Pourquoi ne se porteraient-ils pas volontaires pour les activités suivantes
    – Mineur au Niger
    – Entretenir le sarcophage de Tchernobyl (d’après eux, cet accident étant mineur (seulement 2000 à 3000 morts selon l’oms malgré le sacrifice pour notre survie des 600000 liquidateurs), les doses de radioactivité ne devraient pas poser trop de problème pour ces personnes saines d’esprit.
    – Soutenir les personnes victimes des radiations dans la région (le sacrifice ne devrait pas être trop important d’après leur données)

    Depuis bientôt 24 ans il me paraît surprenant que ces “fans du nucléaire” n’ont toujours pas montré l’exemple en accomplissant ces actions.

  32. a propos de déchets, me rappelle une phrase de mon véto radoteur: « tout système a son anus »; ce je trouve d’une indépassable sagesse.

  33. MarcDS
    On peut retourner le problème avec celui mathématique du nénuphar : un nénuphar double de taille chaque jour. Au bout de 30 jours de croissance, il occupe tout le bassin. Au bout de combien de jours a-t-il commencé à en occuper la moitié ?
    La réponse n’est pas 15 jours, mais 29 jours. Bien sûr la croissance n’atteint pas (heureusement) de tels chiffres, mais le problème illustre assez bien comment on peut se faire avoir par une « croissance » continue. En effet, au 26e jour, il reste 90% du bassin de vide, et on peut penser qu’il reste encore du temps… Si en moins de 26 jours on n’a pas couvert 10% du bassin, on pense qu’il en faudra encore bien 200 avant de commencer à s’inquiéter. En fait quand la moitié est atteinte, 3 jours plus tard, là on commence à se dire que ça va trop vite. Et le lendemain… il est trop tard !

    Autre problème de mathématique : on a une baignoire dont la bonde laisse échapper une certaine quantité d’eau. Un robinet que l’on ouvre de plus en plus -> dès que le débit du robinet dépasse celui de la bonde, la baignoire se remplit. On est dans la situation où la baignoire se remplit. Que faut-il faire pour que le niveau d’eau dans la baignoire reste stable ? Si vous avez répondu qu’il faut cesser d’ouvrir le robinet, vous avez perdu : le débit du robinet, même s’il ne croît plus, reste supérieur à celui de la bonde et la baignoire continue à se remplir. C’est ce qui se passerait si on cessait d’augmenter nos émission de CO2 d’année en année : son taux dans l’atmosphère continuerait d’augmenter. Il faut pour arriver à l’équilibre que le débit du robinet diminue jusqu’à atteindre celui de la bonde. Et pour reprendre l’analogie avec nos conneries et la façon dont la nature les compense : il faut décroître.

  34. Je vous envoie une petite page de pub, si tu permets Fabrice, car elle concerne aupremier chef le sujet de notre débat.

    5 000 consommateurs et l’équilibre financier pour Enercoop !

    2010 s’annonce au mieux pour l’énergie citoyenne : Enercoop a dépassé en ce début d’année le seuil des 5 000 consommateurs, lui permettant d’atteindre le point d’équilibre financier.

    Cela constitue une réelle performance sur le marché difficile de la fourniture d’électricité, à l’heure où les principaux nouveaux acteurs accusent encore un déficit important. Une belle preuve, s’il en faut, de viabilité et de réussite du modèle coopératif appliqué à l’énergie !

    A noter que les 5 000 consommateurs séduits par l’approche écologique et solidaire de la coopérative sont des consommateurs satisfaits ! Sur les 13 000 plaintes enregistrées en 2009 par le Médiateur de l’énergie, aucune ne concerne Enercoop.

    Cette situation permet désormais à la coopérative de passer à la phase suivante de son développement, à savoir la création de coopératives locales de production d’énergies renouvelables, de commercialisation de l’offre de fourniture et de services énergétiques.

    La première d’entre elles, Enercoop Ardennes, a vu le jour l’année passée et produit d’ores et déjà de l’énergie photovoltaïque pour Enercoop. Elle sera rejointe d’ici la fin de l’année par Enercoop Rhône Alpes et Enercoop Nord Pas de Calais.

    L’énergie citoyenne est en marche…

    L’équipe Enercoop
    contact@enercoop.fr
    http://www.enercoop.fr
    0811 093 099 (prix d’un appel local)

  35. Claudio, excusez-moi d’être un peu ras la paquerette, mais je n’arrive pas à voir 1 le côut de ce fournisseur non pas que ce soit l’ARGUMENT, mais parce que cela peut avoir SON importance, et j’ai été sur le site et je n’ai pas trouvé la rubrique tarifs, c vrai aussi que je n’y suis pas restée 1 heure. g un ami qui est effectivement chez enercoop.

  36. Le prix du kWh est de 14 centimes TTC.
    Tarif unique (pas de jour/nuit).
    Les abonnements sont un peu moins chers que chez EDF et chez les autres.

  37. Bonjour,
    Le kwh et l’abonnement aussi sont plus cher que ceux d’EdF. Mais chacun a le droit de choisir…

    Pour ma part, le choix d’Enercoop est un choix militant, même si pour ma faible consommation, je paye 40% de plus qu’avant !!

    Claudio,
    Je ne comprends pas votre : “L’électricité consommée par mon ordinateur est compensée à 100 % par de la production renouvelable, fournie par Enercoop”.

    La compensation, c’est quand un fournisseur d’électricité verte achète ses khw à n’importe qui (donc souvent au prix le plus bas) et la « verdit » en achetant des certificats (type RECS par exemple).

    Enercoop, pour sa part, achète directement aux producteurs d’éléctricité d’origine renouvelable (à un vrai prix « de marché », non subventionné !) et la revend a ses clients.

    Avec un réseau de transport mutualisé, qui fonctionne à flux tendu pour reprendre votre image.

    Ne devrait-on pas plutôt écrire :
    “L’électricité consommée par mon ordinateur est à 100 % d’origine renouvelable ! Elle m’est fournie par Enercoop”

  38. A Philou,

    On ne saurait mieux dire. Le  » Réseau Sortir du nucléaire  » a publié une brochure intitulée  »  Nucléaire comment s’en sortir ? » dans laquelle on trouve des scénarios pas du tout irréalistes de sortie de cette énergie mortifère sur cinq ou dix ans; les adeptes de Monsieur Jancovici, qui affirme qu’on ne peut se passer du nucléaire, ne perdraient sans aucun doute rien à lire cette publication accessible à tous.

    A Marc DS

     » Ce qui me fait dire que l’écologie n’est pas soluble dans le capitalisme. Mais ça, c’est un autre débat. » Il ne peut en effet y avoir de compromis. Mais c’ est loin d’être rentré dans la tête de nombreux écologistes.

    A Yoda

    Bon gré, mal gré nous serons amenés, et certainement à court terme, à modifier nos modes vie particulièrement gourmands en énergie et en ressources.

  39. A Filou69.

    Je persiste avec ma formule.

    Le fait que Enercoop se fournisse directement auprès des sources renouvelables ne change en rien le fait que cette production est absorbée par le réseau commun.

    Et que, par conséquent, la consommation de ses clients se fera via ce réseau « mutualisé ».

    En pompant mon courant du réseau, je ne saurai jamais quels électrons je consomme. Mais peu importe, ils sont compensés (j’insiste sur ce mot)
    par une production renouvelable quelque part dans le la toile électrique.

    Il y a une forte notion de mutualisation en cette matière.

    Autrement, il faudrait imaginer des réseaux dédiés, un peu comme ceux des opérateurs en téléphonie mobile. Ce dont in ne saurait être question.

  40. Il n’est bien sur pas question d’envisager des réseaux non mutualisés !

    « Compenser » est très très ambigu. La compensation à un sens établi complètement différent (dans le contexte finance carbone, mécanismes cap&trade, etc…).

    Compenser c’est :
    – j’achète un bien carboné
    – je décide de payer plus cher (chez des vendeurs de compensation comme actioncarbone, climatmundi…) pour financer une quote part de projet (planter des arbres par exemple…) pour « décarbonner » ce que j’achète.

    Avec toutes les limites inhérentes à ces mécanismes, et qui dédouannent de la nécessité de faire des efforts (acheter des biens moins carbonnés, consommer moins…).
    La compensation, c’est un truc pour permettre aux riches de continuer « as usual ». C’est acceptable à petite échelle, innacceptable à un niveau global.

    Dans ce sens, la compensation, ce n’est pas du tout ce que propose Enercoop.

  41. Mais qu’est-ce que tu vas chercher avec cette acception spécifiquement marketing du mot compenser ?

    En bon français, et il ne fait pas aller chercher plus loin, compenser veux dire équilibrer, balancer, contrebalancer, neutraliser, réparer…
    C’est en ce sens qu’il faut l’entendre.

    Son sens premier, lequel correspond bien au phénomène physique à l’oeuvre.

    C’est bien une compensation physique, et non virtuelle.

  42. Ca n’a rien d’une acceptation merketing !
    Va dire à Enercoop qu’ils font de la compensation.

    Quoi qu’on pense…

  43. Il ne s’agit pas d’aller dire à Enercoop qu’ils font de la compensation.

    La compensation se fait, point.

    Soutirage d’énergie chez le consommateur, injection d’une quantité équivalente par les producteurs payés par Enercoop.

    Je ne vois pas ce qu’il y a de déplacé dans cette présentation.

  44. Et puis ça fait penser à la compensation carbone, avec peut-être le même travers. Si le consommateur pense que toute l’électricité qu’il utilise vient du renouvelable, ne risque-t-il pas de se lâcher plutôt que faire des efforts pour consommer moins ? Je suppose que Enercoop prévoit un nombre maximum de clients, jusqu’à ce qu’elle ajoute des installations, mais du coup la saturation risque d’être transparente pour les clients déjà en place…

  45. Yoda.
    Enercoop n’a que 5.000 clients et vient d’atteindre, tout juste ce 31 décembre, l’équilibre financier.

    A ne surtout pas mettre sur le même plan que les carnassiers de type Poweo, Direct Energie ou Suez.

    A ma connaissance, Enercoop était donc en déséquilibre par sa surproduction, ou plutôt par excédent d’achats.
    Il y avait plus de courant disponible que de consommation.

    Vous savez, ce n’est pas facile le métier d’énergéticien gestionnaire d’équilibres.

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