Le lobby de la viande fourbit sa revanche

Croyez-moi, en tout cas lisez-moi : il se prépare quelque chose dans les coulisses de notre monde. En la circonstance, à propos de la bidoche industrielle. Laurence Mermet – des bises ! – m’envoie copie du journal professionnel Réussir bovins viande, de janvier 2010 (ici, grâce à Hacène). Le journal sonne directement l’hallali contre « les attaques anti-viande ». Et précise : « Cette recrudescence des attaques a commencé avec le livre à charge du journaliste Fabrice Nicolino, Bidoche, l’industrie de la viande menace le monde. Une offensive sans nuance, ne serait-ce que dans son titre péjoratif, qui a été perçue dans le monde de l’élevage comme une volonté particulièrement injuste de nuire ».

Même si c’est dur, pas question de rire. Ces gens-là font semblant de croire que je mets sur le même plan un éleveur broyé par la machine industrielle et la machine elle-même. Tout est du même tonneau. Le journal attaque Mc Cartney, le président du Giec Rajendra Pachauri, et il aurait attaqué le pape de Rome si celui-ci avait osé dire un mot sur la viande industriellement produite. Le titre de l’article n’est pas piqué des hannetons : « Réagir vite, fort et collectivement ». J’en tremble. Ces gens-là ne sont visiblement pas tranquilles, qui font le parallèle avec la crise de la vache folle, estimant que le mouvement en cours « pourrait être tout aussi dévastateur ». Mazette ! On ne se rend pas compte de sa puissance. Mais la leur est bien plus grande encore. Sans hésiter, la filière bovine promet une mobilisation tous azimuts des éleveurs, des bouchers, des abatteurs et bien entendu des…élus, qui vont être travaillés au corps pour contenir ce que le journal présente comme « une vague de fond ».

Vous imaginez bien que les innombrables relais politiques de l’élevage industriel ne vont pas tarder à donner de la voix. Il est déjà une étrange déclaration d’un certain Bernard Vallat, directeur général de l’OIE depuis 2000. Je vous présente, en commençant par l’OIE, ou Office international de la santé animale, comme son acronyme ne le dit pas. Il faut dire que l’OIE, créé en 1924 à Paris, s’est longtemps appelé Office international des épizooties (OIE). Ce que c’est ? Une grosse machine étatique et bureaucratique, qui rassemble des membres désignés par leurs gouvernements respectifs. L’OIE compte 167 membres, qui sont réunis une fois par an à Paris. Il s’agit d’une structure presque inconnue, mais dont le poids, à mesure que se répandent les épizooties, dont certaines menacent de se changer en pandémies, augmente d’année en année. Les considérations politiques y priment, et comment pourrait-il en être autrement dans un cénacle de cette sorte ?

Quant à Vallat, vétérinaire de son état, il est fonctionnaire de la France depuis près de quarante ans. Je serais ravi de savoir comment sa carrière internationale a été remplie avant 2000, date de sa nomination à la tête de l’OIE. En tout cas, il a visiblement bien œuvré dans des pays du Sud, notamment africains. Et il ne s’est pas occupé seulement du bétail, mais aussi de pesticides, ce qui me le rend d’emblée sympathique. Estiva – merci à elle – me signale une bien étrange information (ici). En deux mots, Vallat veut réunir des experts pour étudier les rapports entre élevage, écosystèmes et changement climatique.

Pourquoi pas ? Mais surtout pourquoi. Pourquoi maintenant. Il existe une source fiable en ce domaine, ce qui ne veut pas dire indiscutable : la FAO. Comme je l’ai écrit dans mon livre, et répété depuis, un rapport FAO de 2006 (ici) établit que l’élevage mondial est responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre anthropiques, c’est-à-dire dues à l’homme. Chose éminemment curieuse, alors que la FAO dispose de centaines de traducteurs de qualité, ce rapport n’a été traduit en français qu’en 2009, et peut-être parce que des voix de plus en plus nombreuses s’étonnaient d’une telle distraction (le texte français).

Quoi qu’il en soit, ce texte de la FAO est une pièce maîtresse dans la critique résolue de l’élevage industriel. On doit donc se demander ce que vise au juste l’OIE en lançant une nouvelle expertise. Bien que l’envie me démange, je vais tâcher de ne pas faire de procès d’intention à Bernard Vallat. Nous allons donc attendre, mais en restant aussi vigilants qu’il sera possible. Quelque chose me tarabuste pourtant. Annonçant sa nouvelle étude, Bernard Vallat, fonctionnaire de l’État français, a déclaré : « On va devoir produire plus d’animaux pour nourrir la planète quoiqu’il arrive ». Je trouve cela très bien, de commencer de la sorte un travail aussi fondamental. Notons pour commencer l’usage du mot produire qui renvoie si justement à l’univers de l’usine et des engrenages. Notons également ce puissant impératif moral, forcément moral, qui pousse les philanthropes de notre temps à vouloir nourrir la planète. Avec de la viande, quand il n’y a déjà pas assez de céréales.

Enfin, admirons ensemble le quoi qu’il arrive. Autrement dit, il n’y a de toute façon rien à faire, car la messe est dite, et le vin servi, qui sera de toute façon bu. Est-ce une manière juste, est-ce une façon admissible de préparer le terrain à un travail authentique ? Ne s’agirait-il pas au bout du compte d’une sorte de conclusion a priori ? Voilà qu’il me vient des doutes. Voilà que je me demande si l’industrie de la viande n’est pas en train de préparer une riposte à la hauteur des enjeux colossaux de ce qui pourrait bien s’appeler demain la « crise de la viande ». Je ne me réjouis pas, malgré ce que dit et répète le lobby dans mon dos – j’ai des informateurs, voyez-vous -, de la peine d’éleveurs qui se demandent avec angoisse de quoi demain sera fait. Je me réjouis pas, mais la consommation de viande bovine aurait baissé de 4,6 % en octobre 2009 par rapport à 2008. Et de 5 % en novembre. Il serait ridicule de penser que mon livre en est le responsable, car une telle évolution se prépare dans les profondeurs de la société. Simplement, Bidoche aura permis de cristalliser le refus du grand massacre des animaux par l’industrie.

49 réflexions sur « Le lobby de la viande fourbit sa revanche »

  1. Mais bien sûr qu’il faut s’en réjouir, Fabrice, de la baisse de la consommation de la viande.
    Les actions en local se mettent en place. Le mouvement de fond prend corps. Il est évident (et obligatoire) que tout va basculer vers la raison.
    Grâce à toi, grâce à tous ceux qui AGISSENT.
    Il faut le faire en laissant le moins possible de gens sur le carreau (agriculteurs à qui on a menti pendant longtemps, entre autres…). La conversion ne va pas être facile…

    Je le répète : le changement va venir d’en bas.
    C’est à nous, la base, de choisir notre destin.
    Qui d’autre ?

  2. N’omettons toutefois pas l’influence de la crise économique pour expliquer une partie de la baisse de consommation de la viande bovine. Je reste heureusement persuadé que la mèche d’une véritable prise de conscience est allumée. Et ton influence dans cette tendance positive, ta modestie dût-elle en souffrir, me semble réelle et significative.

  3. L’idée a jauni a raison, c’est probablement le facteur premier.
    La plupart des éleveurs qui se sentent attaquer n’ont hélas pas lu le livre et ne le connaissent qu’à travers ce qu’on a bien voulu leur en dire. « On » étant les lobbies. Et comme on disait, « on » est un con !
    Pour réparer ça, je te conseille Fabrice, lors du prochain salon de l’agriculture, d’aller y faire une lecture publique devant un parterre d’éleveurs bienveillants !!! 😉

  4. Dans le magazine de référence (hélas) des agriculteurs français : La France agricole, daté de la semaine dernière, c’est la même attaque anti-antiviandes ; il n’est pas exclu que les réactions soient concertées, ils défendent le même beefsteak, si j’ose dire.
    Dès la couverture, le ton est donné, quant à l’article, le magazine est fidèle à lui-même, pas plus odieux que d’habitude.

    Mais sur leur site je vois qu’ils ont décidé d’être objectifs…
    http://www.lafranceagricole.fr/actualites/changement_climatique_l_oie_va_etudier_l_impact_de_l_elevage/%28pub%29/1262886232

    « L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) va réunir des experts pour étudier les impacts de l’élevage sur les écosystèmes et les changements climatiques […]
    Les experts chargés d’étudier l’impact de l’élevage sur le climat se réuniront une première fois en mars 2010 et leurs travaux seront publiés au plus tôt cet été. »

    Il faudrait leur dire que ce travail a déjà été fait ! À moins que ces derniers experts n’aboutissent à des conclusions différentes ?…

  5. Fabrice, tou-te-s les végétarien-ne-s se réjouissent bien entendu du bazar que tu sèmes dans le monde de la viande.

    Mais as-tu pensé à faire blinder ta salle de bains?

    :-/

  6. Qui de l’œuf ou de la poule? Ce que je vais écrire ne diminue en rien l’intérêt du livre de Fabrice, mais je constate depuis quelques mois, dans mon entourage et au-delà, que les gens consomment de moins en moins de viande, pour des raisons diverses : économiques, par souci de leur santé, et parfois, parfois, par souci environnemental.

  7. Et effectivement le CIV multiplie les actions de comm (vidéos tournées au pays de Heidi, communiqués de presse; j’en passe et des meilleures..).
    Dans le lot des diverses actions, j’ai noté la parution d’un numéro spécial du journal « l’Actu » (destiné aux ados dès 14 ans) élaboré en partenariat avec le CIV et dispo en ligne
    http://ejournaux.playbac.fr/?revue_id=34

    Les enfants sont à la fois de bons prescripteurs en la matière et les futurs consommateurs/décideurs, alors si on peut matraquer le message au plus vite, faut pas se géner.

  8. Et pourquoi ne pas reprendre les arguments pro-viandards en les démontant sur les places publiques des réseaux sociaux ? Il y en a pas mal, dans toutes les langues, c’est gratuit. Il suffirait d’une 1/2 brigade légère de bloggeurs…

  9. C’était il y a pile vingt ans que je bossais pendant une courte période pour le groupe Réussir.
    Des [bip-bip] irrécupérables. C’est du faux journalisme et derrière il y a les fédérations de la FNSEA le Crédit Agricole etc. Pour faire bref chez Réussir j’ai tout raté (youpi). En fait je voulais seulement présenter mes voeux à tous les félés qui peuplent ce site et particulièrement à Hacène, Bénédicte, Hélène, Marie et bien naturellement au père Fabrice et vous dédier ce petit film qui pourrait s’appeler l’avenir nous guette:
    http://www.dailymotion.com/video/x8dr7p_harvie-krumpet-vostfr_creation.
    Et n’oubliez pas 2010 n’est que cette année.

  10. C’est plus confortable pour les intensifs hors sol de noyer le poisson en s’en prenant à Bidoche Ce sera plus difficile de répondre sur la responsabilité directe de ce mode de production des famines, de la déforestation, de l’immigration, pollutions, risques sanitaires majeurs.
    On utilise sept fois la surface agricole utile de l’europe pour nourrir nos élevage industriels médicalisés.
    Ne pas se remettre en cause et faire porter le châpeau aux écolos c’est facile, mais le mur qui est en face ils vont se le prendre sans réfléchir.

  11. « On va devoir produire plus d’animaux pour nourrir la planète quoiqu’il arrive »

    Celle-là, il faut quand même l’oser ! Ils n’ont peur de rien !

    Et la prochaine, c’est quoi ? Il va falloir produire plus de porcs en Bretagne pour dépolluer les rivières ?

  12. Ils réagissent car ils ont peurs.
    Que pourront-ils faire si demain plus de la moitié de la population européenne devient végétarienne ou se contente de consommer moins de 50 g par jours de viande issue d’élevage extensif.

  13. erratum peur sans s
    ps S’ils veulent défendre une consommation de viande de qualité et non une barbarie (« production de bétail en élevage intensif ») et une intoxication (cancers, maladies cardiovasculaires…) liée à une surconsommation de viande, pourquoi ne réclament’ils pas?
    – des prix plus élevés pour le boeuf de plus de 30 mois que pour le taurillon (viande immature de 18 mois issue de bovins « poussés » en élevage intensif)
    – le report des subventions consacrés à ce type d’élevage aux élevages extensifs, qui seraient encore largement suffisant pour couvrir une consommation de viande réduite.
    De plus,l’élevage extensif (bovins ou ovins nourris à l’herbe et au foin) présente l’avantage de maintenir des prairies en zones humides contrairement à l’élevage intensif nécessitant des céréales produites souvent dans des prairies labourée pour en faire des champs drainés et, ou irrigués.

  14. Travaillant en collège, j’ai vu passer au courrier un dépliant du CIV proposant d’intervenir à la « cantine » pour faire des animations et présenter les avantages de la consommation des viandes (toutes sauf humaine ;)) auprès des élèves et pour former les équipes de cuisine afin de proposer des recettes chaque jour différentes.

  15. Suzanne,

    Ce serait drôlement bien de trouver le moyen de protester ! Je sais que ce n’est pas facile, mais c’est hautement nécessaire ! Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  16. J’avoue avoir résolu le problème par un classement vertical du courrier.
    Les élèves ont des repas plutôt équilibrés (un peu trop de féculent) mais vivant en zone pauvre, le but premier est qu’ils aient le ventre plein.
    A l’avenir et si les décideurs sur ce sujet sont d’accord, j’aimerai mettre en place une journée végétarienne par semaine. Cela permettrait de montrer qu’un plat sans viande ni poisson est aussi bon et nutritif qu’avec (voire plus, mais ce n’est que mon point de vue!).

  17. Fabrice.

    avec Bidoche,tu es juste dans la droite ligne de tes 2 livres précédents,tu as déjà subi le poids des lobbies,ça montre que,une fois encore,tu as frappé juste.

    ton livres défend des peuples indigènes comme les Kalowas.

    il défend aussi les agriculteurs européens,même si tous ne s’en rendent pas compte.
    et …il défend les consommateurs.

    je suis d’accord avec Hacène sur l’idée d’une lecture au salon de l’agriculture.

    j’ai une proposition complémentaire:
    je fais d’une association d’éducation populaire.
    nous avons l’habitude de projeter des petits films et de demander aux spectateurs de réagir ensemble à ce qu’ils ont vu afin de créer le débat.

    le film existe.

    tu peux le voir là :

    http://www.dailymotion.com/video/xbrtwc_les-champs-de-la-mort_news

    je trouve qu’il est une remarquable justification quand à l’intérêt de ton livre.

    au-delà du raisonnement imagé par le film,il montre aussi que des agriculteurs se posent des questions.

    Hanny Van Beek est présidente du syndicat agricole néerlandais des cultivateurs NAV.

    je pense que ça remet en cause la représentation syndicale agricole Française qui défend les industries polluantes aux dépends des agriculteurs eux-même et au-delà, aux dépends de l’humanité toute entière.

    bonne année

    pascal

  18. @Pascal. C’était de ma part avant tout une plaisanterie, bien sûr. À moins de chercher à tout prix la publicité, mais en prenant de sacrés risques…

  19. @Philou
    Pourtant, ils n’ont aucune raison d’avoir peur. Si nous concommons moins de viande, ils peuvent en produire moins mais mieux, et bien en vivre en la vendant plus cher… ou en profitant de subventions, ce qui à défaut de décourager de la consommation de viande, ne l’interdit pas aux classes les plus pauvres.

  20. Hacene,

    regarde le film.

    la crise du lait a démontré que le modèle économique industriel n’assure pas forcément un revenu décent aux agriculteurs.

    les agriculteurs défendent leur revenu,ils ont des familles à nourrir.

    je n’ai pas pris le livre de Fabrice comme une charge contre les agriculteurs mais comme un éclairage sur un système de production qui au final les rend ESCLAVES AU SERVICE DES BENEFICES DES AUTRES.

    bien-sûr beaucoup d’ agriculteurs sont drogués du système et n’accepteront pas facilement de remettre en cause leur modèle de production.

    l’idée d’un échange au salon est de ne pas laisser les syndicats se présenter comme des victimes des vilains écologistes qui ne pensent qu’à RUINER les agriculteurs.

    les absents ont toujours tort.

    pascal

  21. Il ne faut pas perdre d’énergie à répondre sur des arguments de propagande.
    On se retrouverait en position de subir.
    C’est ce qu’ils cherchent.
    Il faut continuer à apporter un éclairage sur les risques et conséquences de la fillière industrielle médicalisée.
    Notamment les résistances aux antibiotiques, virus émergents.

  22. Merci, Bernhard. Un petit bijou d’animation, ce film !
    Hey, au salon de l’agriculture ils vont peut-être dégainer les grands couteaux contre Fabrice !…

  23. Ne pas oublier une des recommandations de l’Institut National du Cancer :

    « …il a été estimé que le risque de cancer colorectal augmentait de 29 % par portion de 100 g de viandes rouges consommée par jour et de 21 % par portion de 50 g de charcuteries consommée par jour. En France, un quart de la population consomme au moins 500 g de viandes rouges par semaine, et plus d’un quart de la population au moins 50 g de charcuteries par jour. »
    http://www.e-cancer.fr/la-sante-publique/prevention/nutrition-et-cancers/2405

    Le communiqué est paru le 17 02 09, avant Bidoche. Il semble que le lobby de la bidoche ait choisi de focaliser sur Fabrice et son excellent livre.

  24. info sur pollution lumineuse. article d’univers nature
    « C’est suffisamment rare pour être mentionné : une nouvelle réserve d’obscurité vient d’être créée. Située à Jizerske hory, en République Tchèque à proximité de la frontière avec la Pologne, cette zone d’environ 75 km2 voit l’obscurité régner en maître dès la nuit tombée. Aucune source lumineuse ne troublant la quiétude des lieux, il est ainsi possible d’y observer des milliers d’étoiles à l’œil nu, quand, en ville, on doit se contenter de quelques dizaines !
    De tels lieux, où la pollution lumineuse n’a pas droit de cité, sont de plus en plus rares. C’est ainsi qu’on en vient à les protéger, à l’instar d’espaces naturels sensibles pour leur faune ou leur flore. Au niveau mondial, seuls une dizaine de ces lieux sont protégés (Canada, Etats-Unis, Italie et Slovénie).

    Outre le gaspillage énergétique qu’elle illustre, rappelons que la pollution lumineuse a des impacts multiples, tant sur la faune que la flore, sans oublier l’homme. Les espèces animales les plus touchées seraient les oiseaux migrateurs (troubles de l’orientation, collisions, etc.), tandis que le phénomène de la photosynthèse serait perturbé chez les végétaux les plus exposés. Pour l’homme, la pathologie la plus fréquente tient à des troubles du sommeil. « 

  25. @Pascal. D’accord avec toi sur le fond, tu t’en doutes. Sur le principe, je trouverais ça très bien (en mettant de côté l’aspect « lecture publique » ; plutôt un exposé-débat). C’est juste que je m’interroge sur la faisabilité de la chose avec les énergumènes que l’on trouve au Salon. Même en admettant qu’ils y soient minoritaires, les pros industrie bidochienne sont suffisamment peu fins pour imaginer le pire…

    @Marie. 75 km2 : à peine un carré de 8,5 km de côté. Même en Europe occidentale, il y a pas mal de coins où l’on trouve de telles superficies avec pas ou quasiment pas d’éclairage. En faire des « réserves » d’obscurité est un peu ridicule. C’est surtout le gâchis (quand par exemple l’essentiel de la lumière émise part vers le ciel) qu’il faut chasser. Et puis même dans une telle zone, accroche-toi pour bien voir le ciel nocturne si à 20 km il y a une ville ne serait-ce que de 30 000 hab., surtout si elle éclaire particulièrement quelques monuments et a un stade… Je ne peux pas dire que je condamne, je trouve juste ça un peu ridicule. À quand une journée par an pour faire attention à ne pas trop diriger de lumière vers les étoiles ? En voilà une idée lumineuse ! 😉

  26. Salut

    moi ce qui me gêne dans l’élevage industriel c’est le mot industriel.
    bravo pour votre combat qui est le mien aussi.
    continuons, je vous soutiens.

    DD

  27. Je fais partie d’une AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne), l’éleveur qui nous vend sa volaille CROULE sous les demandes.
    C’est vrai que ce n’est pas de la viande rouge …mais je pense que le circuit court pourrait être une bonne solution, à condition que l’acheteur accepte de cuisiner TOUS les morceaux d’un bovin !
    En tout cas, je fais tout mon possible pour manger le moins de viande rouge possible.

  28. Bravo, bravo à Fabrice Nicolino bien sur et à sa fine et malicieuse analyse sémantique de ces messieurs les viandards.
    Pour notre part, du côté des animaux de compagnie, nous nous heurtons à des « usines à chiots » situées surtout en Roumanie, Bulgarie, Hongrie, dont le programme est de « produire toujours plus de chiots pour distraire la planète »…
    Combien de pauvres chiennes littéralement sacrifiées pour la reprduction jusqu »à ce que mort s’ensuive ?
    Soyez tous vigilants dans les rues de la capitale et des grandes villes, surtout ne payez pas les chiots et harcelez les flics qui savent très bien que tout cela est illégal, mais n’ont pas « d’instructions » pour intervenir…Certains interviennent parfois au cas par cas. Et surtout prenez des photos et envoyez-les nous ! Merci.

  29. De tout coeur avec toi fabrice .

    Si vous avez le temps allez faire un tour sur le site du Monde :
    Elisez votre geste vert de l’année 😉

    http://www.lemonde.fr/a-la-une/visuel/2009/12/22/elisez-votre-geste-vert-de-l-annee_1281870_3208.html#xtor=RSS-3208

    Je suis a la recherche d’un sondage assez recent sur l’avenir de l’agriculture ou justement le pb de l’élevage avait le plus de contributions .

    Prochaine action : démystification des protéines animales et réhabilitation des protéines végétales ?

  30. Bonjour Fabrice,
    Merci pour cet article. Je viens de recevoir un email qui m’a révolté ! Dans la même veine que le CIV se préparant à l’offensive, la société de semences et de pesticides Baumaux s’acharne contre l’association Kokopelli. Le semencier, après avoir déposé la marque Kokopelli, vient de mettre en vente sur son site des tomates sous la référence commerciale Kokopelli ! Je suis scandalisé par de pareilles méthodes !
    L’article sur le site de Kokopelli : http://www.kokopelli-blog.org/?p=207
    Les tomates en question : http://www.graines-baumaux.fr/75615/TOMATE+KOKOPELLI%26reg%3B.htm

  31. La réaction du lobby de l’élevage industriel n’est pas étonnant.
    Je pense que la baisse de consommation de viande est plus liée à la baisse des revenus et de son prix (concernant la viande bovine en particulier, y compris en supermarché), plus que par une démarche soucieuse de l’environnement. Mais comme la situation socio-économique n’est pas prête de s’améliorer, bien au contraire, il y a peu de chance que la consommation reparte à la hausse.
    Relocaliser est nécessaire et pas seulement en terme d’agriculture et d’environnement, mais également en terme de société viable, où le lien social puisse se retisser.
    J’ai la chance (c’est aussi un choix) d’habiter en zone rurale, j’achète à des petits producteurs sur le marché en terme de fruits, légumes , fromage et viande. Du coup la viande c’est du porc. Je ne suis pas en Bretagne, mais dans le minervois, où une douzaine de petits éleveurs de porc d’une variété plus rustique que la viande sur patte industrielle, a créé un label « porc cathare » pas bio mais avec une charte en terme de conditions d’élevage et sans antibio, ogm, etc… qui est commercialisé uniquement à travers des petits commerçants a un prix raisonnable si on mange pas de la viande tout le temps (8,5€ la côte ou l’échine, 6,5€ la poitrine fraîche, 9,5€ la

  32. Je n’ai pas lu vos lives, mais lire vos articles est un plaisir, et merci pour le travail d’information que vous faites.

    La réaction du lobby de l’élevage industriel n’est pas étonnant.
    Je pense que la baisse de consommation de viande est plus liée à la baisse des revenus et de son prix (concernant la viande bovine en particulier, y compris en supermarché), plus que par une démarche soucieuse de l’environnement. Mais comme la situation socio-économique n’est pas prête de s’améliorer, bien au contraire, il y a peu de chance que la consommation reparte à la hausse.
    Relocaliser est nécessaire et pas seulement en terme d’agriculture et d’environnement, mais également en terme de société viable, où le lien social puisse se retisser.
    J’ai la chance (c’est aussi un choix) d’habiter en zone rurale, j’achète à des petits producteurs sur le marché en terme de fruits, légumes , fromage et viande. Je suis dans le minervois, une douzaine de petits éleveurs de porc d’une variété plus rustique que la viande sur patte industrielle, a créé un label « porc cathare » pas bio mais avec une charte en terme de conditions d’élevage et sans antibio, ogm, etc… qui est commercialisé uniquement à travers des petits commerçants a un prix raisonnable si on ne mange pas de la viande tout le temps (8,5€ la côte ou l’échine, 6,5€ la poitrine fraîche, 9,5€ la saucisse). Des oeufs, de la volaille, du veau, du taurillon/génisse, de l’agneau de petits producteurs, on peut en trouver dans mon secteur mais sur réservation lors de l’abattage en caissette de 5kg et c’est plus cher. Par contre du boeuf (viande rouge) il n’y a aucun petit producteur sur mon secteur, mais on peut se passer de boeuf 🙂
    Et puis acheter à des producteurs sur le marché, vous ne vous contentez pas d’échanger de l’argent contre une marchandise, vous pouvez bien sûr, mais c’est dommage de faire l’impasse sur la relation à l’autre, le plaisir qu’elle procure, le lien social qu’elle retisse. J’adore faire le marché !
    J’admets que bien qu’ayant de petits revenus, le fait d’être seule me permet de le faire facilement et de payer un peu plus cher certaines choses. Je privilégie le local, donc le petit producteur au bio s’il n’est pas local, et seulement si le « bio » est vendu à un prix raisonnable et ne s’adresse pas qu’à ceux qui ont des revenus supérieurs à la moyenne, en surfant sur la vague écolo. Je reconnais aussi que dans cette société, changer ses habitudes alimentaires, en particulier lorsqu’on a des enfants, sollicités en permanence par la publicité, qui vont comparer avec ce qu’il y a chez les camarades, etc… ce n’est pas facile, ça demande d’être solide, ne pas renoncer, être pédagogue, si l’on est dans un environnement standard. Ma fille a 24 ans et ne vit plus avec moi, j’ai toute marge de manoeuvre, c’est facile.

    Pour la personne qui souhaitait mettre en place dans une cantine un repas végétarien par semaine, je trouve que c’est une très bonne idée, même si je ne suis pas végétarienne, mais je ne mange pas de la viande tous les jours. Faire découvrir aux enfants, qu’il y a plein de plats savoureux sans viande, et les sortir du schéma d’une viande obligatoire à chaque repas, je trouve ça bien.

    Merci pour l’information concernant Kokopelli, du coup bien que je n’achète pas de graines je n’ai ni jardin, ni terrain, j’ai adhéré en soutien. J’espère que ça va jouer en leur faveur dans le procès méprisable que cette entreprise leur fait et qui est toujours en cours.

  33. je ne pense pas que la baisse de consommation de la viande vienne de « la crise » …. J’ai un faible revenu, pourtant j’arrive à manger à 90% bio … je suis végétarienne et je peux vous dire que le prix de « viande » et charcuterie végétale n’est pas donné !! Après,il faut voir ce qu’on préfère privilégier : le contenu de son assiette et finalement sa santé où sa garde-robe (….). Je n’ai jamais été (bizarremment ??!!) aussi en forme et en bonne santé !! Et je n’ai jamais mangé aussi varié depuis que je ne mange + de viande (de matières animales pour être + précise, hormis des oeufs : de poules élevées en plein air !!) De quoi tordre le cou ……. aux idées reçues comme quoi les végétariens mangent fades !!!!

    Merci pour ces dénonciations primordiales !!

  34. Le circuit court pour la viande rouge bio existe déjà! Chez nous, les producteurs vendent des caisses de viande à partir de 5kg (et ils livrent sur des centaines de km!), on congèle. C’est ni bon marché, ni cher, on en mange moins, on a conscience du luxe,…
    POur plus d’info par exemple:
    http://www.parc-haut-languedoc.fr/upload/fichier/guide_producteurs_2008.pdf

    Un grand merci pour le livre Bidoche, plus de viande industrielle, et tout le monde se portera mieux!

  35. je suis producteur de lait et j’ eleve quelques boeufs en extensif(3 ans).je travaille entre 50 et 70 heures par semaine j’ai perdu 16000euro avec la crise laitieres et la baisse des cereales

  36. On n’est pas prêt de changer ne serait-ce que le début d’un petit bout de pas grand chose… mais il faut se battre quand même.
    Merci Le Fur, député des cotes du nord, pardon cotes d’armor… il est tellement archaïque, rien que prononcer son nom donne l’impression d’être aspiré par une machine à remonter le temps…
    Le progrès bon dieu, puisqu’on vous le dit !!
    http://www.rue89.com/planete89/2010/06/18/grandes-porcheries-grenelle-se-retourne-dans-sa-tombe-155347

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