Avant toute explication supplémentaire

J’avais annoncé en janvier que je comptais réfléchir au futur conditionnel de Planète sans visa avant de vous donner quelques nouvelles le 1er mars. Eh bien, je le ferai demain, et non pas aujourd’hui. Car aujourd’hui, je voudrais vous dire deux mots qui me paraissent préalables. Je sais qu’ils ennuieront plus d’un lecteur, qui se moquent bien de la question que je vais évoquer. Mais je n’y peux rien.

Comme on sait, la droite commande ce pays. Comme on sait, la gauche social-démocrate entend la remplacer demain. Comme on devrait savoir, il n’y aura jamais aucun espoir à attendre de ce côté-ci de ce qu’on appelle l’échiquier. Ni de l’autre. Ni d’aucun. Bon, je dois me montrer un poil plus précis. Je le ferai en sept points, qu’on pourra juger indépendamment les uns des autres. Pour moi, ils forment une cohérence. Ils donnent un sens évident à l’époque dans laquelle nous sommes tous fourvoyés. Mais jugez.

1/En décembre 2009, dans son numéro 2352, Le Nouvel Observateur publie au moins deux textes exceptionnels. Dans le premier, l’éditorialiste Jacques Julliard s’en prend avec une rage contenue mais essentielle à l’écologie (lire ici). Il invente pour cela des ennemis imaginaires – la deep ecology chère à son ami de comptoir Luc Ferry -, se vautre lui aussi dans de honteux rapprochements entre nazisme et protection de la nature, mais dans le même temps, glisse des choses vraies. Oui, il est bien certain que l’écologie est contradictoire avec l’idéologie du progrès dont Julliard et ses amis « de gauche » ne voient pas qu’elle nous conduit droit au gouffre. Julliard est indigne, mais lucide.

L’autre texte du même numéro est plus risible que détestable. Mais il vaut. Signé par Olivier Pérétié, qui réalise pour ce bel hebdomadaire les essais automobiles des modèles à 30 000 euros, il s’attaque à la célèbre église de « Sciencécologie ». On est prié de trouver cela très fun (lire ici). Cette excellente personne ne croit pas à la « doctrine » du réchauffement climatique, qui n’est jamais qu’une « hypothèse ». Et, par Dieu, il faudra bien qu’elle le reste, de gré ou de force. Car comment M. Pérétié ferait-il pour continuer d’allécher les futurs acheteurs de grosses cylindrées ? Pour lui, la cause est entendue : le Giec est la Curie d’une nouvelle congrégation religieuse.

2/Dans un livre dont je vous ai déjà parlé (lire ici), Lionel Jospin, qui eût pu être notre président de la République, balade ses interlocuteurs en n’expliquant rien à propos de vingt ans de liens directs avec l’un des mouvements les plus mystérieux de l’après-guerre, longtemps appelé Organisation communiste internationaliste (OCI), sans doute par antiphrase. Et comme tout passe, tout passe. Ce qu’il a été réellement, ce qu’il a fait vraiment, nous ne le saurons jamais. L’un des chefs occultes de l’OCI, Alexandre Hébert, qui se faisait passer pour anarchiste, vient de mourir. Il avait pris comme aide de camp, depuis une vingtaine d’années, un responsable du Front National, Joël Bonnemaison. Lequel, se mariant, avait choisi comme témoins Le Pen d’un côté et Hébert de l’autre.

3/ Ministre de cet excellent Jospin jusqu’en 2002, ancien membre de l’OCI comme lui, adhérent du parti socialiste pendant 31 ans – une courte paille -, Jean-Luc Mélenchon a finalement créé un nouveau parti. Le Parti de Gauche. Qui se veut aussi, en plus de tout le reste, écologiste. C’est infiniment crédible. C’est comme si c’était fait. Il suffit de se mettre à prier. Alleluia, mes frères, un Messie républicain nous est né. On peut abandonner une défroque vieille de plus de quarante ans – le productivisme, l’absolu mépris pour la nature – et se métamorphoser en une nuit. Comme c’est beau, la vie !

4/Claude Allègre, que l’on ne présente plus ici, a connu Jospin il y a cinquante ans, et il a été son ministre, chéri entre tous. Il publie ces jours-ci un livre appelé L’Imposture climatique (Plon). Je ne l’ai pas encore parcouru, et ne sais si je le ferai, car j’ai déjà tant lu de ce monsieur qu’il me semble le bien connaître. Deux journalistes que je respecte, Sylvestre Huet, de Libération, et Stéphane Foucart, du Monde, lui taillent un costard XXXL. Allègre a inventé des noms, des études, et confond par exemple Georgia Tech, diminutif de Georgia Institute of Technology, avec le nom d’une personne, qu’il cite à l’appui de ses thèses. Il fut le principal conseiller de Jospin, alors Premier ministre de la France, dans le décisif dossier du climat.

5/Vincent Peillon, responsable national socialiste, pose au philosophe et aime à citer les classiques, y compris ceux du mouvement ouvrier français. Il se veut noble autant qu’irréprochable. Il se rêve calife à la place de la dame que vous savez, et probablement davantage encore quand il se rase. Et il se rase chaque jour. Peillon est un moraliste intransigeant, mais quand il faut aborder le cas Frêche, l’homme qui traite les harkis de sous-hommes dans une ville – Montpellier – où la canaille fasciste est puissante, il déclare : « C’est un humaniste. C’est un professeur de droit romain. Frêche n’est ni raciste ni antisémite ». Aucun rapport avec le poids des réseaux Frêche dans le courant même de Peillon, nommé, je n’invente rien : « L’espoir à gauche ». Car les fédérations « socialistes » et néanmoins « frêchistes » du Languedoc-Roussillon votent Peillon au moindre coup de sifflet. Comme c’est aimable.

5/Bernard-Henri Lévy doit une bonne part de sa fortune à la déforestation de l’Afrique de l’Ouest après-guerre. Son père André a en effet longtemps dirigé la Becob, une entreprise forestière qui a changé radicalement le visage de pays entiers, dont la Côte d’Ivoire. Mais chut ! car il est de gauche. Je répète : de gauche. On le sait, dans un accès de drôlerie formidable, Bernard-Henri a publié un livre, « De la guerre en philosophie » (Grasset), où il cite un auteur inventé par le journaliste Frédéric Pagès, Jean-Baptiste Botul, le prenant pour un notable philosophe. Et pas à propos d’un détail, certes non ! Pour régler son compte, vite fait bien fait, à un certain Emmanuel Kant. Lequel serait un « fou furieux de la pensée », comme l’a excellemment démontré Botul l’imaginaire dans une série de conférences qui n’ont jamais eu lieu.

6/Bien entendu, le grand penseur de gauche Bernard-Henri Lévy ne pouvait rester seul face à la mitraille toute relative qu’a pu déclencher sa fantaisie. Jean Daniel, l’un des fondateurs du Nouvel Observateur, où il continue d’écrire à près de 90 ans, et beaucoup – encore bravo -, s’est immédiatement proposé comme témoin de moralité (lire ici). Mais comment dire ? Son argumentation rend un son un peu étrange. Voici : « J’ai depuis longtemps un faible pour ce glorieux cadet qui se rêve à la fois l’héritier de Malraux, de Levinas et de Brummell, et assume avec une élégance provocatrice son dandysme philosophique. Il risque sa vie sur tous les fronts humanitaires, mais prend hélas des risques encore plus grands du fait d’une trop imposante stratégie de surexposition médiatique.

» J’ai un jour été très bassement attaqué pour mon œuvre. Bernard-Henri Lévy a aussitôt pris ma défense, et d’une façon fidèle, radicale et spectaculaire. Je veux lui dire que je ne l’oublierai jamais et que si mes sombres prévisions se sont réalisées, j’en ai pour lui de la peine ».

Sauf très grave erreur d’interprétation, il me semble bien que Jean Daniel défend Bernard-Henri pour la raison que l’autre en a déjà fait autant. Ne me dites pas que l’on appelle cela un renvoi d’ascenseur, cela gâcherait ma journée.

7/Enfin, the last but not the least,  Ségolène Royal, qui eût pu, elle aussi, être présidente de la République, vole au secours du pauvre Bernard-Henri, injustement calomnié. Vous vous souviendrez avec moi que la candidate socialiste aux présidentielles de 2007 avait fait du grand philosophe son conseiller personnel, et qu’en retour, celui-ci la portait aux nues, jusqu’au ridicule achevé. Ou peut-être l’avez-vous oublié ? C’est sans grande importance. Madame Royal a publié une tribune dans le journal le Monde (lire ici) qui commence par ces mots fatidiques : « Je lis ce qui s’écrit, tous ces jours-ci, sur Bernard-Henri Lévy. J’observe l’incroyable chasse à l’homme déclenchée contre lui pour une obscure histoire d’auteur sous pseudonyme qui l’aurait prétendument piégé ».

Il est assez rare d’énoncer autant de choses fausses en aussi peu de mots, et je crois devoir saluer cet exploit. Chasse à l’homme ? L’essentiel de la presse se tait ou soutient le martyr. Obscure histoire ? Elle est limpide de bout en bout. Mais si gênante, qu’elle doit, par obligation supérieure, devenir incompréhensible. Auteur sous pseudonyme ? Mais non, madame. Auteur imaginaire, imaginé, fictif, inventé de toutes pièces sans même la volonté de nuire. Prétendument piégé ? Mais si, madame. Piégé. Votre bel ami a bel et bien été piégé, et par lui-même, et par lui seul. Il aura apporté une nouvelle fois la preuve, qui indiffère hélas, qu’il ne lit pas, et ne sait pas grand chose. Ajoutons que madame Royal utilise un argument jumeau de celui de Jean Daniel. Citation de la dame : « J’ai retrouvé la passion et la voix de l’un de ceux qui m’ont soutenue jusqu’au bout, et au-delà, sans jamais douter ni se lasser ». Ce qu’on pourrait décrire, ce me semble, comme une forme hypertrophiée d’égotisme.

Revenons-en au héros une seconde. Déjà confondu en 1979 par ces véritables intellectuels que furent Pierre Vidal-Naquet et Cornelius Castoriadis, ridiculisé comme il arrive rarement par le grand Simon Leys dans ses Essais sur la Chine Dans son aimable insignifiance, l’essai de M. Levy semble confirmer l’observation d’Henri Michaux : les philosophes d’une nation de garçons-coiffeurs sont plus profondément garçons-coiffeurs que philosophes »), Bernard-Henri reçoit en tout cas, et à juste titre, les excellents soutiens qu’il mérite.

Je sais et j’assume. J’ai été long, j’ai perdu en route les trois quarts des lecteurs du départ, et le pire est que je m’en moque, car c’était inévitable. Le Net est cet instrument qui, sous nos yeux, bouleverse le rapport qu’une partie de la population entretenait avec l’acte majeur de lire, relire, et réfléchir tranquillement. Sur le Net, cette pesante activité est sur le point de disparaître totalement. Il faut, il faudrait, il faudra peut-être – mais alors, je n’en serai pas -, faire court, résumer, ne pas dépasser quelques centaines de signes. Twitter, si je ne m’abuse, en est à 140, record à battre. Ce monde-là m’intéresse si peu que je ne parviens même pas à souhaiter sa mort. Si, tout de même. Comme dans le roman Ravage, de Barjavel, j’aimerais bien voir s’effondrer ce château de cartes biseautées. Et qui sait ?

J’ai voulu montrer ici, et cela n’a pas été trop difficile, qu’il n’y a strictement rien à attendre de la politique en place. J’ai parlé des socialistes parce qu’ils sont candidats à tout. Mais j’ai plus d’une fois abusé de votre patience à propos des staliniens, du NPA ou des Verts. Du point de vue qui est le mien, tous se valent. Aucun courant n’incarne si peu que ce soit l’avenir, en tout cas un avenir humain possible, qui passerait par la restauration des écosystèmes de la planète et la proclamation universelle des devoirs de l’homme envers le vivant et les autres que lui-même. Au sein d’une humanité d’où la faim aurait disparu, ce qui est tout de même le point de départ moral de tout renouveau. Nous en sommes loin ? Oui, si loin que l’illusion est notre pire adversaire. Pour commencer, pour commencer vraiment, pour commencer seulement, il faut rompre. Mais qui le veut ? À demain, pour une autre explication concernant Planète sans visa.

21 réflexions sur « Avant toute explication supplémentaire »

  1. Cher Fabrice,
    Rassurez-vous nous sommes de plus en plus nombreux à lire et relire les différentes études concernant l’évolution de notre humanité. Rassurez-vous nous n’accordons qu’une attention distraite à ce qui se passe politiquement en France. Le monde est plus vaste et la France n’en est pas la représentante patentée. De plus en plus d’individus deviennent matures au point de se passer de ces substituts parentaux que sont tous les politiques de toute tendance. Je mets au singulier car d’après moi il n’y en a qu’une. Chaque postulant au pouvoir fait le même rêve que ses colistiés, co ceci et co celà. On s’en fout. On ne vote plus. On vit, on avance sans eux. C’est cette conscience neuve qui contribuera (je l’espère) à un renouveau. On travaille à l’éclaircissement et au désentravement de notre conscience. Il fait jour, on le voit. On se fout des détails sordides illustrant la vie des uns ou des autres. Pas de temps à consacrer aux discussions de comptoir. Tout devient clair.

  2. Ah ! quel plaisir de vous relire !

    En furetant de ci-de là j’ai enfin trouvé un reportage non caricatural et à peu près honnête sur les objecteurs de croissance avec en plus une interview de Serge Latouche très intéressante.

    Si ça peut donner des idées, voilà le lien :

    http://blogs.rtlinfo.be/reporters/2009/10/13/les-objecteurs-de-croissance-emission-du-16-octobre/

    L’objection de croissance est une des voies pour rentrer en dissidence ou résistance:
    – critique de la technique et de l’idéologie de Progrès (le progrès technique n’est pas le progrès humain, la technique n’est pas neutre mais ambivalente (Ellul) et ne dépend pas de l’usage que l’on en fait)
    – critique radicale du Développement (qui est le problème et non la solution (1))
    – simplicité volontaire (moins de biens, plus de liens)
    – sortir de l’économie (travailler moins pour gagner moins et consommer moins en s’organisant autrement, voire collectivement en développant des sphères de gratuité).

    note :
    1 : Gilbert Rist, spécialiste du développement, dans son excellent livre : Le développement, histoire d’une croyance occidentale, 2007 fait cette définition de ce mot valise, ou mot toxique :
    « Le développement est la transformation des relations sociales et de la nature en biens et services marchands pour la demande solvable ».
    bref, dépossession généralisée et insertion dans l’économie de marché mondialisée (aka l a Mégamachine ou la Machine Travail Planétaire)

  3. Le pouvoir en place et ceux qui attendent ont pour raison d’etre de briller dans le vaste univers ou trop personne ose crier que tout est possible si on ose se départire de certain luxes.Si la « conscience » d’exister,et la « conscience « de la difficulté de vivre pour certain et pour le vivant en général, était vive en nous ,le pas décisif se ferait naturellement.mais a quand?Pour cela la vrais information aide a ouvrir les yeux.

  4. La Cybérie est vaste, parfois monotone, souvent très froide, glaçante. Mais elle est aussi parfois bien douce, belle, surprenante, habitée. D’aucun voudrait la mettre en coupe réglée, mais elle est encore sauvage. On y rencontre même des lecteurs qui vont au bout des articles. Peut-être sont-ils sur la liste rouge de l’UICN, m’enfin il y en a encore, notamment dans les parages. Content de savoir qu’il pourront revenir encore demain, au moins.

  5. Fabrice,

    Pourquoi est ce que votre papier me fait si mal au coeur?

    Votre malaise,c’est moi qui le ressent…fort.

    Prenez soin de vous.Léa.

  6. Te retrouver me fait grand plaisir. Ne critique pas trop internet, ceux qui ne parviennent pas à lire plus de 140 signes de suite ne lisaient peut-être pas du tout avant. Mais il est exact qu’on perd l’habitude, si on ne se surveille pas, de lire des textes longs…

    Depuis que j’ai lu (sur internet) un article sur ce thème, je me surveille, je persévère davantage. Au pire (tant pis pour la déforestation) j’imprime les textes longs ce qui me permet de les surligner en les lisant et fixe mieux mon attention. Et, bien sûr, je garde du temps pour les revues papier et pour les livres.

    Sinon, ton texte m’a bien convaincue de ce que je sais déjà, ne pas compter sur les politiques (ni sur les syndicats). La plus « honnête » de leurs motivations étant la sauvegarde de l’emploi, sans se soucier de « quel emploi », oubliant au passage les malheureux ouvriers de l’amiante, dont on a, hélas, « sauvegardé l’emploi » quarante ans de trop. Oubliant aussi les ouvriers de la chimie qui peuvent en mourir vite (AZF) ou lentement. Les ouvriers agricoles, ceux des bananes guadeloupéennes ou des tomates espagnoles sous serre. J’en oublie? Qui en fera une liste exhaustive?

  7. « Je sais et j’assume. J’ai été long, j’ai perdu en route les trois quarts des lecteurs du départ, et le pire est que je m’en moque, car c’était inévitable. Le Net est cet instrument qui, sous nos yeux, bouleverse le rapport qu’une partie de la population entretenait avec l’acte majeur de lire, relire, et réfléchir tranquillement. Sur le Net, cette pesante activité est sur le point de disparaître totalement. »

    Internet est peut-être, pour la pensée humaine, une évolution aussi importante que l’utilisation de l’écriture pour coucher la pensée et la mémoire, puis l’imprimerie…
    Avec l’écriture, les savants ont oublié l’apprentissage « par coeur », avec l’imprimerie, nous avons appris à conserver les textes originaux sans les interpréter, et à les offrir au plus grand nombre.
    Internet offre une ouverture formidable en même temps qu’une autre façon de penser…

    Mais les textes longs ne sont pas morts ! Et leurs lecteurs non plus !

  8. Je propose un huitième point, qui concerne une figure incontournable de la gauche française. Une haute figure morale.Pas un journal qui ne se soit fait l’écho, pas un journaliste qui n’ai tendu son micro ces trois dernières semaines aux diatribes anti-écolos d’Elisabeth Badinter. Avec la même rage que Jacques Julliard, Mme Badinter s’en prend en vrac aux discours naturalistes, à l’allaitement maternel, aux couches lavables et même, dans la dernière livraison de Charlie Hebdo, à l’éthologie. Oui, à l’éthologie! cette science coupable de nous rappeler que nous sommes des mammifères et que comme tous les mammifères nous prodiguons soin et tendresse à notre progéniture.
    Insupportable pour la 61ème fortune française, actionnaire de référence de Publicis, qui compte parmi ses clients les petits pots Nestlé et les couches Pampers. Mais, biensur, il ne s’est pas trouvé un seul journaliste pour évoquer devant Mme Badinter les ravages du monde marchand sur lequel elle a bati sa fortune. On ne contredit pas la philosophe des couches jetables…

  9. comme yoda je pense qu’internet apporte beaucoup,notamment pour l’information en general,et ceux qui ne lisaient pas beaucoup ,ne lise toujour pas,par paresse,habitude,bétise,et que sait-je?

  10. oui mais Fabrice le net permet aussi à ceux qui le Désirent de s’informer à la source, de consulter et étudier des textes officiels pour lesquels « l’accès- papier » est plus compliqué, car se les procurer demanderait beaucoup d’énergie et de temps… exemple ci-dessous
    http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-info/i2254-t2.asp.
    Choisissons
    pour une citoyenneté qui ne se limite pas à voter!

  11. Oui Fabrice, le Net détruit un peu plus la capacité de penser et le cerveau(?) de la fameuse ménagère de moins de 50 ans; mais il permet à quelques résistants dont je me targue de faire partie de partager un espace de réflexion et d’avoir la chance de te connaitre et de profiter de tes analyses qui aident se remettre en question et se sentir un peu moins seul!

  12. Fabrice, merci, merci, merci d’écrire :
    « Pour commencer, pour commencer vraiment, pour commencer seulement, il faut rompre. Mais qui le veut ? »
    J’attends fébrilement ton texte de demain et … encore merci !!! 😉

    P.S : as-tu reçu mon petit texte (courriel) suite à ta demande de contributions au débat « Planète Sans Visa, quoi ? et après ? ».
    Je me permets de te demander car suite à des actions militantes intenses (pour l’ours des Pyrénées, pour la désobéissance des instits… etc…) nombre de mes messages finissent automatiquement en spams où ils il demeurent éternellement dans les éthers du ouèbe que je n’aime pas plus que toi… si ce n’est qu’il peut aussi nous relier un peu 😉

  13. Slider,

    A nous deux,cher Slider,

    « Beaucoup ne lise pas,par paresse,habitude,bétise,et que sait je? »
    Pourriez vous vous relire et mesurer la portée de vos propos?Merci.

    Oula!Je suis morte d’étonnement,si,si,je vous promet!

    Par paresse?

    La personne qui se lève le matin tôt,une journée de travail harrassante,deux heures de trajet,serait elle a vos yeux quelqu’un de fainéant?

    Combien sont dans ce cas?

    J’ai connaissance de gens qui dès rentré de leur dur labeur,font des activités supplémentaires pour pouvoir finir leur fins de mois dans des conditions plus ou moins décentes.Leur journées font douze heures,et ils sont HS le soir venu.
    Croyez moi,la lecture est le dernier de leur soucis.

    Bétise?

    La bétise de quoi?De ne pas lire ou de comprendre?
    Livres,internet,bibliotèques….en plus rien n’est gratuit.
    Encore faut il avoir accès a toutes ses facilités.
    Elles le sont pour certains,mais il ne faut surtout pas oublier les plus démunis.
    Eux ne sont en rien coupables de leur exclusion. L’éloignement a cette modernité est ce qui les empèche de se cultiver.

    Et que sais je?

    Léa,elle sait,d’ou vient le gros problème!Pourquoi nous n’arrivons pas a ouvrir les yeux et bien informer les « petites gens »!
    Vous souvenez vous,étant plus jeune,votre petit camarade au fond de la classe?
    Le maître le mettait au dernier rang,considérant qu’il était un peu en retard et que cela empèchait la bonne marche du cours.
    Aujourd’hui,il se passe exactement la même chose,a l’échelle mondiale en plus!

    Nous laissons derrière les plus lents,nous n’avons pas les bons mots pour les aider a comprendre.Un fossé s’est creusé…

    Slider,vous avez fait des études,vous êtes sans doute une personne intelligente,mais tout le monde n’a pas cette capacité.Estimez vous heureux d’avoir eu la grande chance d’affiner votre savoir.

    Le paysan qui trait ses vaches matin et soir,a d’autres problèmes que de passer trois heures sur un texte incompréhensible,mais si aisé a décrypter pour vous.
    C’est a ceux qui ont le plus de savoir de se mettre a leur niveau,pour les aider et leur expliquer simplement mais clairement vers quoi nous allons.

    Slyder,a votre avis,dans les temps futurs,quel seront les plus « chanceux »?
    L’illettré qui aura un champ de patates?
    Celui qui aura ses étagères remplies de livres?

    Si vous avez l’extrème « bol » d’avoir les deux,j’en suis heureuse pour vous,sincèrement…

    Ceci n’était en aucun cas exprimé agressivement et je ne visais personne en particulier.C’était juste une image pour tenter de vous faire comprendre pourquoi et comment 70% d’humains sont dans l’incapacité de visualiser leur futur.

    Les « pauvres bougres » ont d’autre priorités pour leur survie.Alors la lecture….!

    Cher Slyder,

    Chien qui aboie,ne mord pas!C’est vous,j’éspère!

    Léa dit,

    Excuser moi
    Je vous demande pardon
    Je vous aime
    Merci

    Cordialement,

  14. lea vous n’avez pas tord c’est vrais,mais je parle de ce que je connais;De nature rationnel et pragmatique j’observe autour de moi,et bien des personnes que je « connais »,et qui ont relativement du temp pour faire plein de choses,ne sont pas curieuse de connaitre plus le monde en profondeur,je le voit,je n’invente rien;mais bien sur une partit de la population (ouvrier,maçon,paysans,etc..)n’ont pas le temp et l’énergie néccessaire,je suis d’accord.Mais a voir le nombre de 4×4 ,et de nouvelle voitures neuves,nous voyns en cette indice révélateur ,le manque de « conscience,de courage a vouloir changer »,en général.

  15. Quand je vois le nom de Luc Ferry en début d’un article , je le lis en entier , même s’il s’agit de l’intégrale des aphorismes d’ Eric Cantonna !

    Jean Daniel prétend donc avoir une  » oeuvre  » . Je vais m’empresser de la lire car j’aime les auteurs qui ont de l’humour ! Quel dommage que cet homme qui a  » depuis longtemps un faible  » pour BHL n’en ait plus pour longtemps … Rien que d’y penser , mon humeur s’assombrit ( aux éclats )
    Quant à Badarot Hyper Léger et son désordre capillaire et vestimentaire soigneusement ordonné qui témoigne d’un authentique rebelle , je regrette qu’il ait arrêté de fumer car il est non seulement moins beau mais va surtout durer plus longtemps …
    En tout cas , la transition entre le dandy et la dinde était , si non-intentionnelle , logique vue la proximité de ces deux espèces .
    Je suis d’ailleurs impatient d’entendre le caquetage qui va suivre l’inondation de l’Ile des Trois Fesses :

    – Dindinette : j’ai toujours dit qu’il ne fallait pas construire l’urbanitude si près des côtes !
    – Boeuffaillon : non , c’est moi qui l’ait toujours dit ! D’ailleurs , je vais régler ça avec mon gros karsher ! Hasta la vista !
    – Pichou XVI : Ah non ! Prem’s ! C’est moi qui a toujours dit que si on écoutait plus les chasseurs qui sont les premiers des écologistes , on n’en serait pas là !
    – Un facteur : c’est pas avec la privatisation de la poste qu’on aura des zodiaks pour livrer ! Si seulement vous aviez écouté les sages de l’ APN ( Anciens Pris pour du Neuf )
    – Vieuxramboborgne : je l’avais prédit ! Pas étonnant que l’eau monte , avec tous ces petits arabes qui viennent en vacances pisser dans l’Atlantique ! Forêts Naturels , voici le seul authentique parti pour l’environnement !

    Et ce n’est qu’un modeste avant-goût !
    Quand l’eau monte , il est des introductions d’une grande profondeur …

  16. « le Net détruit un peu plus la capacité de penser et le cerveau(?) de la fameuse ménagère de moins de 50 ans »
    Alors là je ne suis pas, mais absolument pas d’accord. Je n’affirme pas que la ménagère de moins de 50 ans qui met les photos de son chien en ligne et qui achète là où c’est moins cher utilise le net à bon escient. Mais de là à dire qu’en s’informant sur le ouèb plutôt que sur TF1, qu’en devenant actrice de ce qu’elle veut lire ou regarder plutôt que regarder passivement la télévision, elle détruit sa capacité de penser et son cerveau, c’est un énorme contresens.
    Le cerveau ne s’use que si on ne s’en sert pas. Or, ce qui correspond à le moins d’usage, c’est la passivité, c’est de rester scotché devant la télévision, sauf programme qui fait réfléchir, et ceux-la sont extrêmement rares… La télévision fait appel à l’émotion et pas à la réflexion. Et quelqu’un qui regarde la télévision, même si c’est devant un reportage montrant à quel point la nature c’est beau et l’homme est méchant (sous l’angle émotif), utilise moins son cerveau que si elle est devant son PC, même si c’est pour jouer à un jeu vidéo « stupide » ou pour utiliser un moteur de recherche pour savoir quelle vedette couche avec qui…

  17. Bonjour Fabrice, et tous les autres amis : Léa écrit : « Le paysan qui trait ses vaches matin et soir,a d’autres problèmes que de passer trois heures sur un texte incompréhensible,mais si aisé a décrypter pour vous », je veux bien, mais il pourrait arriver au même résultat que peuvent donner la lecture de certains textes en respectant et aimant ses bêtes et non en les considérant comme des rentes sur pattes uniquement (pardon pour la poignée qui n’est pas comme çà). la connaissance du terrain et de la terre, de la nature, quoi. a autant de noblesse que les livres et les textes. restée coincée aux années d’avant revoici une phrase de Ponge, un pouet pouet qu’évidemment nul n’écoute ni n’entend in :
    « .LE MONDE MUET EST NOTRE SEULE PATRIE »
     » Dans ces conditions on aura compris sans doute quelle est selon moi la fonction de la poésie. C’est de nourrir l’esprit de l’homme en l’abouchant au cosmos. Il suffit d’abaisser notre prétention à dominer la nature et d’élever notre prétention à en faire physiquement partie, pour que la réconciliation ait lieu. »

  18. Patrick pappola que vous connaissez et qui fait avec moi le blog Bifurc a insisté pour que je visite votre site Planète sans visa

    . J’ai été un peu étonné à la lecture de ressentir les mêmes sentiments qui m’habitent. On se croit toujours si seul…A cause de

    mon peu d’appétence pour la technique, même quand elle a pour objet l’Ecologie, j’avais reporté mon attention à votre site

    jusqu’à ce jour. J’ai eu tort, car avec un étonnement heureux, cette lecture m’a montré un versant actualisé des vues de Bifurc.

    Comme Hector Malo dans « Sans famille » le fait faire penser à Rémi à propos du chien Capi : « Je n’étais plus seul, j’avais un

    ami ».
    J’ai d’autres affinités, avec le mouvement espérantiste pour le versant relationnel et démocratique; avec le

    mouvement de la Décroissance pour la politique mais avec une vision bien plus large des conversions nécessaires.

    Peut-être y en a t’il d’autres places occultées que je n’ai pas en tête qui doivent se conjoindre.
    Fabrice, je cite la fin de ta note du 3 mars >
    Bifurc ! Rompre est l’objet du blog Bifurc. Rompre suppose une assise qui permet de repenser le Tout du

    monde. Bifurc voit dans la philosophie hermésienne telle qu’elle est donnée dans le livre de Gilbert Durand >, cette sagesse rationnelle et profondément ancrée dans le coeur

    de l’homme et qu’il nous faut retrouver. Il n’y a pas de sauveur suprême mais il y a des pensées pour ouvrir les chemins.
    En pratique, on ostracisera la « barbarie » actuelle en se souciant des âmes en peine qui cherchent le chemin d’une

    humanité meilleure. Le tout est souvent (toujours ?) plus riche que l’ensemble des parties; il faut que se relient, s’ouvrent et

    communiquent et se promeuvent ceux là qui, chacun à sa manière, veulent rompre avec ce monde mortifère. C’est l’objet de

    cette communication. Michel Eliard

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