Des vautours plein mon vallon à moi

Que serais-je sans ce vallon perdu ? Un autre. Je viens de passer quelques jours ailleurs, c’est-à-dire là, dans ce lieu que je croyais ne jamais connaître. Si vous êtes assez patient, je vous parlerai plus bas de vautours et de brebis. Pour le reste, c’est difficile à expliquer, et du reste, je ne tiens pas trop à m’étendre. Ce vallon est d’une beauté profonde et limpide, indiscutable. En face, sur la petite montagne d’en face, des dinosaures pataugeaient naguère dans les lagunes d’une mer tropicale. Il y a des traces, figurez-vous. Il est des restes, la chose est établie. Des dinosaures. Juste en face.

Mais le vallon lui-même suffit à emplir de joie et de bonheur, en un tout simple coup d’œil. Les premiers mètres de la pente sont des Causses. Le peuple des herbes y règne en maître. L’été, d’ailleurs, Tommaso y trouve de prodigieuses mantes religieuses, à foison. Pour le reste, le genévrier, le buis, le chêne pubescent accrochent la pierre affleurante. Jadis – il y a dix ans déjà -, Jean l’ancêtre m’avait montré comment l’on tendait des pièges à grives, avec une pierre, un bâton et quelques baies de genévrier. Je sais. La chasse. Mais ces gestes appartenaient au temps néolithique des humains. Ils ne disaient pas la mort. En tout cas pas la mort industrielle des tueurs à 4X4 et bedaines.

Donc, les Causses. Et des haies transversales, coupant le versant, retenant à grand peine la terre caillouteuse arrachée par le vent et les pluies. Dessous, plus bas, une marge indécise de buissons et de pins sylvestres, où se rencontrent deux pays vivants : celui du calcaire; celui du schiste. Car le schiste n’est pas loin, qui descend jusqu’au ruisseau et au-delà. Le châtaignier administre et y distribue les rôles subalternes. Malade, affaibli par des décennies d’abandon et de brisures, mais encore splendide quand reviennent les feuilles d’avril. Deux pas encore, et l’on atteint l’eau, qui file sur un lit d’ardoise, il n’y a plus qu’à attendre la nuit, ou le jour, ou la pluie, ou le gel, ou le froid, ou la faim, ou le soleil levant et le soleil couchant. On est arrivé quelque part, cela ne fait pas l’ombre d’un doute.

Le 3 avril 2010, lors qu’il faisait frais et sombre, j’ai vu un spectacle qui ne se peut oublier. C’était le matin, et sans prévenir quiconque, comme à la suite d’un coup de baguette magique, le ciel s’est empli de silhouettes. On peut, on doit même parler d’une fête instantanée, d’une fantasia de cris, de vols tendus et planés, de chocs évités de justesse, et d’ailes. Mais que d’ailes ! Au total, voici ce que j’ai pu dénombrer : 15 vautours fauves et 2 vautours moines, au moins deux Grands corbeaux et de nombreux freux, plusieurs milans. Ensemble. Sous mon nez. Au-dessus du vallon perdu.

Une partie des vautours s’est dirigée vers le Champ rond, avant de se poser dans des pins et des chênes. Une autre troupe s’est postée plus bas dans une haie transversale. Certains oiseaux faisaient sans cesse des va et vient, dans un sens – celui du ruisseau – et dans l’autre. Un peu comme s’ils testaient des possibilités d’atterrissage. Un peu. Moi, je bondissais comme je pouvais, non sans avoir récupéré une paire de jumelles qui me permettait de suivre de près cette folle démonstration. Je ne sais pas si vous avez déjà eu la chance de voir des vautours, mais je tiens à déclarer ici, sur l’honneur, que ce sont des oiseaux enchantés. Les fauves semblent d’or. Les moines de deuil. Mais les deux sont d’immenses voiliers naviguant dans les cieux, dont seul le cou se meut. Ils regardent. Ils nous regardent, aussi bien, sans modifier leur trajectoire d’un degré. Comme on aimerait embarquer !

L’explication de cette vaste exhibition est simple. Il y avait dans le vallon cinq brebis. Mortes. Dont deux réduites à l’état de squelettes, déjà. Dont une, rouge sang, qui ne montrait plus que l’arc de ses côtes. Dont deux intactes. Presque intactes. Les corbeaux avaient pris les yeux. Les vautours avaient commencé à tirer sur les entrailles. Je n’ai vu aucun de ces derniers à terre. Plutôt si, j’ai aperçu un vautour moine dans un pré, assis, donnant l’impression qu’il parlait à quelqu’un. Qui peut jurer que ce n’était pas le cas ? J’ai grande foi dans le mystère, et je ne crois (presque) rien de ce qu’on dit des animaux. Le peu que je sais, c’est mon besoin vital d’en voir le plus souvent possible.

Avec mon ami Patrick, nous avons arpenté le vallon, à la recherche de ce que nous appelions la cinquième carcasse, avant que de la retrouver près d’un buis. Au troisième jour des agapes, elle n’avait toujours pas été mangée. Pourquoi ? Je n’en sais rien, mais nos déambulations nous ont permis d’observer un jeune cerf broutant les pousses neuves du printemps. Et plus tard, seul, j’ai vu deux chevreuils et une fouine. La suite viendra, tôt ou tard. Je compte voir des renardeaux en mai, et des blaireautins. Pour vous dire le fond de ma pensée, je ne sais pas trop comment je parviens à changer à ce point de peau, de regard, de propos. Il m’arrive de ne pas penser au malheur du monde. Il m’arrive encore de croire à la radicale beauté des êtres et des lieux.

40 réflexions sur « Des vautours plein mon vallon à moi »

  1. Comme ce dernier billet m’a fait du bien… Il y a du Giono dans cette aventure entre causses et vallons, du bonheur tout simple, de la vie à l’état brut.
    Merci Fabrice pour cette parenthèse enchantée, comme un souffle d’air pur dans ma semaine de grisaille citadine !

    Comme je plains les malheureux esprit pragmatiques qui n’ont pas accès à ces moments magiques, faits d’observation attentive, de surprises et de cheminement instinctif dignes d’une escapade enfantine. Enfantine, sans doute le mot le plus juste pour décrire cet état d’excitation joyeuse, de
    plénitude sans limites…

    J’ai eu la chance de vivre des instants proches sur les sentiers vertigineux des balcons des gorges du Tarn et de la Jonte. J’imagine que ton vallon n’en est pas très éloigné.
    printanier

  2. Fabrice, merci.
    Je passe une grande partie de mon temps dans la nature. J’observe des vautours, des loups, des résédas et des ophrys, des bocages et des pelouses sèches, des mares et des roselières, et je peux aussi témoigner que c’est bien une des seules activités qui me fassent oublier tout le reste (à condition de bien choisir son endroit !).
    Pourquoi ? [attention, note optimiste] Peut-être parce que l’esprit humain est bien fait, et que la beauté des choses de la nature peut faire oublier toutes nos productions -morales et matérielles- les plus laides.

  3. Les orchidées printanières démarrent…mais aussi le petit et modeste Saxifrage à trois doigts..
    Les colchiques sont en fruit..

  4. C’est vrai que cela ressemble à du Giono & à mon merveilleux coin des Cévennes.

    Et le bruit des insectes volants dans la chaleur d’un jour d’été…

  5. fin du message envoyé prématurément, suite à une erreur de frappe.

    … Printanier, adjectif synonyme d’optimisme tant la nature paraît soudain exubérante, souveraine; période où tout redevient possible.
    Et tant mieux si elle permet d’oublier momentanément tout ce qui peut susciter en nous, colère et révolte.

    Quant aux vautours, superbes oiseaux, planeurs inégalés que l’ont peut facilement confondre avec des humains lorsqu’ils se tiennent debout, campés sur leur puissantes pattes, pareils à des gardiens voûtés.
    Leur exécrable réputation n’est pas méritée car ils sont les garants d’un équilibre sanitaire indispensable et
    leur réintroduction sur les grands Causses en ont fait des alliés précieux des éleveurs de moutons.

    Quelle expérience inoubliable que de se retrouver quelques mètres au dessous de ses géants à l’envergure impressionnante, profitant des courants ascendants pour économiser leurs forces !

  6. Bonjour,

    C’est tout simplement merveilleux….un moment de pur bonheur.
    Merci Fabrice.

    Eh bien ! mêle ta vie à la verte forêt !
    Escalade la roche aux nobles altitudes.
    Respire, et libre enfin des vieilles servitudes,
    Fuis les regrets amers que ton cœur savourait.

    Dès l’heure éblouissante où le matin paraît,
    Marche au hasard ; gravis les sentiers les plus rudes.
    Va devant toi, baisé par l’air des solitudes,
    Comme une biche en pleurs qu’on effaroucherait.

    Cueille la fleur agreste au bord du précipice.
    Regarde l’antre affreux que le lierre tapisse
    Et le vol des oiseaux dans les chênes touffus.

    Marche et prête l’oreille en tes sauvages courses ;
    Car tout le bois frémit, plein de rhythmes confus,
    Et la Muse aux beaux yeux chante dans l’eau des sources.

    Juillet 1842.

    Théodore de Banville

    Salutations,Léa.

  7. Ivre des nature,on devient plus sensitif,moins rationnel et gavé d’informations souvent inutiles comme en ville.je connais un endroit(heureusement il y en a plein encore),dans les pyrénées,qui ressemble aux paradis .J’ai meme vue des traces d’ours,et comme j’aimerais voir le loup,aux yeux si étranges.Un monde ou l’homme ne fait pas sa loi,permet de respirer,et d’ouvrir sont esprit sur autres choses,d’autres réalités.Des lieux encore libre de la tendance totalitaire de ce bipède peureux,névrosé a l’extrème,et fou de possession

  8. Du Giono, voui, et peut-être aussi un peu d’un de mes extraits préférés de Tristes Tropiques : « je range encore parmi mes plus chers souvenirs, moins telle équipée dans une zone inconnue du Brésil central, que la poursuite au flanc d’un causse languedocien de la ligne de contact entre deux couches géologiques. Il s’agit là de bien autre chose que d’une promenade ou d’une simple exploration de l’espace : cette quête incohérente pour un observateur non prévenu offre à mes yeux l’image même de la connaissance, des difficultés qu’elle oppose, des joies qu’on peut en espérer. […] soudain l’espace et le temps se confondent ; la diversité vivante de l’instant juxtapose et perpétue les âges. La pensée et la sensibilité accèdent à une dimension nouvelle où chaque goutte de sueur, chaque flexion musculaire, chaque halètement deviennent autant de symboles d’une histoire dont mon corps reproduit le mouvement propre en même temps que ma pensée en embrasse la signification. Je me sens baigné par une intelligibilité plus dense, au sein de laquelle les siècles et les lieues se répondent et parlent des langages enfin réconciliés ».
    Se fondre dans les éléments, discrètement disparaître, se rappeler ce que, essentiellement, nous sommes.
    Sans aller très loin, je me réjouis d’aller ce dimanche matin à la rencontre des cigognes, aigrettes, cormorans et, avec un peu de chance, d’une buse ou d’un martin-pêcheur.

  9. Sans rapport avec le post.

    Je vous ai entendu ce matin sur RMC; malheureusement je n’ai capté que la fin de votre playdoyer « contre les biocarburants », et je me permets de vous applaudir à nouveau car, c’est effectivement « … un crime contre l’humanité » que de proposer de la terre cultivable pour faire rouler des bagnoles. J’ai donc, à mon grand regret, raté l’essentiel de votre intervention, d’où la question suivante:

    Pourquoi ne pas annoncer à l’avance vos interventions dans les médias ? Y a t il un motif particulier, à part votre modestie naturelle ?

  10. Hifi,

    Il y a ceux qui aiment passer dans le poste, et ceux qui préféreraient laisser la place. Malgré les apparences, je ne suis pas à l’aise avec cela. Mille excuses.

    Fabrice Nicolino

  11. Une première fois du côté d’Aubenas, puis vers Figeac, et une troisième vers Florac. Trois fois des vacances à la limite des schistes et des calcaires, trois fois un émerveillement des paysages , des fantaisies de l’eau, et la richesse de la faune et la flore. De cette étreinte minérale, que de naissances !

  12. Ah oui, que c’est bon cette beauté ! Comme elle est indispensable, vitale, encore si palpable par endroits. Aucun discours, aucune lecture, aucun visage de m’emporte tant qu’être dehors, dans une nature, et ranger un moment tout l’attirail humain et mental…

    Pourquoi dit-on qu’on manque de mots pour dire le beau ? Et le bonheur ? Souvent je me demande si le français n’est pas complètement obsolète comme langue tant je les trouve épuisés nos mots. Ce que je trouve très fort avec ton style Fabrice c’est sa simplicité directe. Avec tes phrases toutes courtes il y a juste l’effet du paysan qui chemine, lentement mais sûrement, et qui d’un revers achève une pensée comme un jet de chique.

    Il y en a d’autres mots dans d’autres langues (je m’excuse de tartiner mais ça me touche et je voudrais vous partager ça si vous ne connaissez pas). Par exemple, dans la langue des Navajos, le Hozho désigne l’harmonie, l’équilibre avec le monde en même temps que la beauté, physique, affective et spirituelle… Etre en beauté, c’est être complet de tout cela. Le mot possède deux faces : pile, il est lié à des comportements harmonieux et cohérents qui préservent toute la beauté d’un être, face il concerne la série de comportements à adopter pour soigner un déséquilibre (par les plantes, les peintures, les chants, etc.). La beauté guérit. Les Japonais aussi ont le mot ample de Yugen, « qui veut dire un sentiment d’harmonie mêlé à celui d’une beauté et d’une profondeur insondables » (réf. là : http://www.naturalwriters.org/Pierre-et-le-Hozho).

    Bef, merci Fabrice, c’est vraiment un beau texte.

  13. Fabrice,

    La prochaine fois que vous passez sur les ondes,articles dans des journaux,etc…,merci de nous tenir au courant.Cela nous ferais plaisir.

    Bien a vous,Léa.

  14. Après vous avoir lu ma journée sera plus belle. J’ai la chance de vivre à la campagne et dans le jardin, la prairie et le petit bois qui occupent mon terrain pas de pesticides, plein de « mauvaises » herbes, des insectes, des oiseaux et dans le petit bois des terriers de blaireaux et de renards. L’an prochain j’espère pouvoir remettre la mare en état pour les libellules, les grenouilles, …

  15. Les mots sont plus savants que nous d’un infini savoir qui diffuse en silence la sève subtile de l’âme et le suc vibratoire de la vie sans frontières.
    L’Univers est un divin collage.
    extrait d' »un pur silence inextinguible » Frankétienne

  16. c’est vraiment bien de se ressourcer dans la nature quand celle-ci est presque intacte, et de pouvoir admirer les merveilles qu’elle nous offre généreusement quand on sait être patient
    Nous sommes dans ces cas-là récompenser de nos efforts, je me souviens m’être levé de bonne heure et d’avoir eu l’énorme chance d’observer en toute quiétude deux loutres – instant magique et inoubliable – parmi toutes les observations que j’ai la chance de faire dans mon coin d’Auvergne.

    Pour revenir aux Vautours, il existe un magnifique film réalisé par Daniel Auclair, que j’ai eu la chance de revoir hier soir, lors d’une réunion LPO parmi d’autres films qu’ils a fait.
    ce film s’appelle Testament Ovin, les vautours en sont les vedettes.
    d’autres films de lui, sont connus et ont été primés au Festival de Ménigoute.
    Brunoaydat

  17. Merci Fabrice pour le partage de ces moments. Plus qu’à Giono qui fait de la littérature, c’est à certaines déclarations d’indiens d’Amérique du nord que ta contemplation me fait penser. A ma modeste mesure, je me penche dans mon jardin sur le développement de sa flore spontanée et surtout sur le monde très organisé des insectes dont je favorise la vie par mes initiatives.

    A propos des mares, beaucoup seront peut-être étonnés de savoir qu’un bassin (même en plastique) d’environ 1,30 m de longueur sur 0,80 m de large et 0,50 m de profondeur suffit dans un jardin pour la reproduction des libellules qui viennent y pondre, souvent plusieurs couples en même temps. Il ne faut pas y mettre des poissons qui mangeraient les œufs.

  18. Il y a en liberté deux sortes d’hommes : l’homme contemplatif , pacifique, qui face à la nature et aux mystères du vivant a du mal, à en croire ses yeux, à maîtriser ses sentiments et se laisse jusqu’à l’exstase submerger par les éléments,et, l’homme conquérant de quelques toisons d’or et peaux d’ours dont le seul objectif valorisant à ses yeux est depuis le fond des ages de maîtriser et d’ordonner à son propre plaisir cette même nature . J’appartiens à la première sorte , il me suffit d’un peu de terre sous les ongles pour cultiver le bonheur !

  19. Merci Fabrice. C’est très beau . J’espère , un jour, avoir le privilège de voir un vautour en dehors d’un livre ou d’un écran .
    Si je ne crois pas en l’homme , j’ai foi en ce qui le dépasse et en ses capacités d’émerveillement .
    Chez moi, la nature , plus discrète, foisonne de beauté . les restes de vergers sont couverts de fleurs . Le cerisier scintille d’argent et de rosée comme l’an passé . le rouge gorge y a courtisé sa belle , hier, sans se soucier du voisinage tandis que résonnaient les bourdonnements .
    Et les saules en bord de Seine :  » hanches de branches, branches de fleurs » .
    Bientôt, j’irai traqué l’engoulevent, l’aigle botté et le martin pêcheur . Avec un peu de chance, je croiserai la huppe fasciée .
    Bonjour Stan, bonjour Jivaro !

  20. Je reviens à la « nature » pour suivre le fil du post de Fabrice.

    Entendu à la radio ce matin une nouvelle « sensationnelle », et divulguée par une « scientifique » qui s’intéresse aux méduses et qui aurait découvert que les méduses sont « immortelles ».

    Cette dernière tente d’expliquer que les méduses auraient la capacité de se régénérer et donc d’être « immortelles ».

    Bon, le côté scientifique me dépasse et le mot « immortel » me semble inapproprié, mais si j’évoque ce sujet, c’est parce que la conclusion de la scientifique a gâché mon dimanche.

    Voici sa conclusion: « grâce aux méduses, on pourrait régénérer les cellules humaines, notamment la peau… » alors mon imagination a carburé très vite, et j’ai vu les prédateurs des firmes de cosmétiques écumer les océans pour vendre des crèmes aux « vieilles peaux », et puis je me suis fait une raison: sur cette planète, tout appartient à l’Homme, tout est prévu pour l’Homme, tout lui revient, et en plus, il n’a même pas de respect pour ces êtres gracieux, transparents, innocents, programmés dans la chaîne alimentaire pour servir l’Homme.

    La nature est à son service et son unique préoccupation est de l’exploiter sans respect, car ce qui compte pour certains stupides scientifiques, c’est l’immortalité physique de l’Homme, le reste ne compte pas.

    J’espère ne pas avoir trop gâché votre dimanche printanier si joliment évoqué par certains.

  21. Bonsoir,

    Pas besoin de toucher a nos méduses pour régénérer les cellules humaines.
    Nos « savants chercheurs » s’en occupent déja en labo.Malheureusement,ce sont nos animaux qui vont servir de cobayes pour les tests de réussites.

    Des chercheurs en passe de produire de la peau humaine.

    Les chercheurs australiens sont en passe de produire une peau humaine, vivante et d’une épaisseur naturelle, susceptible d’être transplantée pour soigner les grands brûlés, a annoncé dimanche une porte-parole de la Sydney Burns Foundation.

    Des expériences sur des animaux pourraient commencer dans le courant de cette année.

    Cette peau produite en laboratoire serait entièrement fonctionnelle et sa transplantation pourrait changer la vie des grands brûlés.

    Actuellement, les victimes de brûlures graves reçoivent des greffes de leur propre corps ou de petites portions de peau cultivées en laboratoire à partir de leurs propres cellules mais ces fragments de peau ne concernent que l’épiderme, manquent de plasticité, ne conduisent pas les flux nerveux, sensibles et moteurs normaux, empêchent la transpiration et sont dépourvus de fonction pileuse, a précisé la porte-parole.

    Le Pr. Peter Maitz, de l’Université de Sydney, a déclaré de son côté que des tests étaient en cours pour constituer une base de données permettant des expériences sur les animaux dans un proche avenir.

    Cordialement,Léa.

  22. Norok!
    je vous adresse ce mot dans la langue du pays d’où je reviens.
    Norok! à la santé des ours, tout juste sortis d’un long engourdissement hivernal, que j’ai vu se régaler de fleurs de cornouillers et d’épinards sauvages.
    Norok! gloire à ces vallons perdus qui abritent le coeur de la vie.

  23. Bonsoir,

    Les chasseurs et leur sport loisir meurtrier.

    ACCIDENTS DE CHASSE

    La Ligue ROC a longtemps tenu cette triste comptabilité du nombre de victimes d’accidents de chasse car il lui importait de fournir pareilles statistiques que se gardait de produire le monde cynégétique. En publiant les chiffres, année après année, grâce au réseau des adhérents qui font remonter les informations parues dans les journaux locaux, la Ligue ROC a amené les instances cynégétiques à établir leurs statistiques.

    ——————————————————————————–

    Tableau récapitulatif
    des accidents de chasse par saison
    Saisons de chasse Nombre d’accidents Nombre de morts
    2007-2008 163 15
    2006-2007 179 24
    2005-2006 169 24
    2004-2005 168 26
    2003-2004 203 29
    2002-2003 180 27
    2001-2002 167 31
    2000-2001 186 23
    1999-2000 232 40
    1998-1999 259 40
    1997-1998 221 40
    NB : chiffres communiqués par l’ONCFS.

    Balles perdues.

    http://www.buvettedesalpages.be/2009/08/accidents-de-chasse-en-france-2009-2010-.html#tp

    Flûte alors,nous faisons du dérapage!
    Du merveilleux texte écrit par Fabrice,nous passons aux horreurs sanguinaires d’uluberlus sans cervelles.

    Bien a vous,Léa.

  24. Honteux cette histoire de laie! ..dans un village d’Italie un maire pour lutter contre les moustiques pense à faire éclore et s’installer des libellules dans un lac; le problème étant que il y vit des tortues et que celle-ci peuvent faire décamper les dites libellules..tandis qu’un autre pense au confort des chauves-souris dans sa ville (baisse des éclairages pour pas géner leur chasse) et qu’on réfléchit au niveau gouvernemental à la suppression dess zoos et des animaux dans les cirques.
    Quant aux ours et aux loups un très chouette article sur la buvette des alpages: extraits:
    « L’activité touristique est devenue le moteur économique de cette zone montagnarde à deux heures de route de Rome. …
    Dans la région du Parc National des Abruzzes, l’Ours et le Loup sont intégrés dans les pratiques pastorales et acceptés par les éleveurs. Pourtant les aides allouées par l’Etat pour faire face à cette contrainte sont réduites et se limitent à l’indemnisation des dégâts. Il n’existe pas de plan d’accompagnement au pastoralisme lié à la contrainte des prédateurs sauvages. En fait, les systèmes de protection pour réduire la vulnérabilité à la prédation sont inscrits dans la culture pastorale…

    Les éleveurs italiens les considèrent comme des habitants légitimes de la montagne.

    Comme eux sur le même territoire ils semblent résister à un environnement parfois hostile. Il semblerait surtout au vu de nos observations que la présence continue de ces animaux, leur protection dès 1923 pour l’Ours brun, ait engendré une habitude «de vivre ensemble». La politique presque jusque boutiste de l’Etat français à vouloir exterminer ces animaux pourrait avoir généré une culture de destruction bien inscrite dans la population montagnarde et pastorale.

    L’évolution des mentalités semble être le domaine le plus lent dans les sociétés humaines… »
    http://www.loup-ours-
    berger.org/ours_marsicain_des_abruzzes_italie/#tp

  25. Voilà contre qui se battent en France les apiculteurs sans aucun appui gouvernemental: BASF! des colosses.
    « Le numéro un mondial de la chimie envisagerait une offre sur son compatriote Cognis, estimé entre 3 et 3,5 milliards d’euros.
    BASF préparerait une OPA de 3 milliards d’euros
    sur son compatriote Cognis, d’un montant de 3 milliards d’euros.

    Cognis, propriété des fonds Goldman Sachs Capital Partners et Permira, est en effet à vendre, selon l’agence qui précise que ses propriétaires espèrent récolter 3,5 milliards d’euros.

    Ces derniers seraient en discussions avec d’autres repreneurs potentiels, mais seul BASF serait prêt à faire une offre rapidement. Le numéro un mondial de la chimie espère ainsi augmenter sa présence sur les marchés asiatique et américain.…

  26. Basf: pomme de terre transgénique amflora, régent..

    2 autres colosses: Syngenta et son cruiser
    Bayer et son proteus, tout nouveau, tout beau pour éradiquer ces salopards de pucerons!

    « On retrouve alors nos abeilles mortes en plein champ, mais pour les pouvoirs publics qui ne prennent en compte que les mortalités aigües, ça ne compte pas », déplore Sophie Dugué, spécialiste des pesticides à l’UNAF et apicultrice dans la Sarthe. « Proteus mélange deux produits déjà toxiques séparément, les apiculteurs ont toutes les raison d’être inquiets », estime M. Clément, qui envisage un recours en justice.

  27. J’ai retrouvé quelques lignes de Giono (l’Oiseau bagué), que j’ai lues il y a bien longtemps, je vous les soumets, comme un écho au vallon merveilleux de Fabrice :

    « La matinée gonflée d’or et de soleil s’arrondissait de plus en plus haut et blanchissait le bleu du ciel. Les deux hommes suivaient la crête d’un hermas de bruyère qui descendait vers l’érable. Ils pouvaient voir sous eux tout le pays hérissé de rayons glorieux. Les étincellements de la rosée faisaient couler le long de l’herbe la plus mince des ombres d’un violet presque noir et la balle mûre des graminées sauvages plus blonde que la lumière se renversait en glacis éblouissant.
    – Est-ce que tu prends toujours autant de plaisir avec tes oiseaux ?
    – De plus en plus. J’y mets toute la rage silencieuse que tu emploies, toi, à composer la perfection de ta solitude (…)

  28. Fabrice,

    Pour te donner un peu le moral, j’ai assisté il y a une semaine à une réunion d’information dans notre village, sur la réintroduction de bouquetins dans le massif de Chartreuse dans le lequel nous habitons.

    Quand on voit les bêêêtes que c’est :
    http://photonature.over-blog.org/article-le-retour-du-bouquetin-en-chartreuse-46089993.html

    qui plus est, protégées, on est ré-joui, par ici.

    La survie de cette espèce a été possible grâce à qui ? Un roi ! Et oui, un roi.
    En 1856, le roi Victor Emmanuel II a décidé d’arrêter la tuerie quand il a vu qu’il ne restait plus que quelques têtes dans le massif du Grand Paradis (lui, faisait partie de ses chasseurs sauvages qui dézingaient à tout va…). Comme quoi.

    Date de réintroduction : fin avril 2010. Dans 15 jours…!!
    Que du bonheur…

  29. A tous,

    Je viens d’aller voir le dernier Coline Serreau.
    « Solution locales pour un désordre global ».
    Il est obligatoire d’aller le voir.
    Il positive, ce film…
    Il donne des solutions pour l’avenir.

    Merci Coline et tous les acteurs pour ce formidable espoir.
    Courrez le voir.

    Pierre, de Chartreuse.

    PS : Bourguignon est absolument fumant…

  30. Phamb merci je ne savais pas cette histoire de bouquetin
    Pour ceux que l’histoire intéresse:
    Voici quelques bribes biographiques sur ce roi (in wikipédia)
    Victor-Emmanuel II de Savoie (aussi connu sous le nom de Victor-Emmanuel II d’Italie, né le 14 mars 1820, mort le 9 janvier 1878), en italien Vittorio Emanuele II di Savoia, est un prince de la Savoie. Il est prince de Piémont, duc de Savoie et roi de Sardaigne de 1849 à 1861 et ensuite premier roi d’Italie du 17 mars 1861 à sa mort. la réalisation de l’unification italienne lui procure l’appellation de Père de la patrie, il est surnommé aussi Roi gentilhomme (Re galantuomo).

  31. Ah bah voila un magnifique texte.C’est du vrai …de l’authentique…j’en redemande plus souvent. Çà me rappelle ..Il ya longtemps tes textes dans terres Sauvages.

    A vous lire Yves

  32. Les deux dernières phrases de cette « carte postale » m’ont fait penser à un texte de… st François d’Assise. Je veux parler du franciscain Eloi Leclerc qui met ces paroles dans la bouche du « poverello » :

    Le Seigneur m’a fait voir que la plus haute activité de l’homme et sa maturité ne consistent pas dans la poursuite d’une idée, si élevée et si sainte soit-elle, mais dans l’acceptation humble et joyeuse de ce qui est, de tout ce qui est. (…) Il est difficile d’accepter la réalité. Et à vrai dire aucun homme ne l’accepte jamais totalement. Nous voulons toujours ajouter une coudée à notre taille, d’une manière ou d’une autre. Tel est le but de la plupart de nos actions. Même lorsque nous pensons travailler pour le Royaume de Dieu, c’est encore cela que nous recherchons le bien souvent.
    Jusqu’au jour où, nous heurtant à l’échec, à un échec profond, il ne nous reste que cette seule réalité démesurée : Dieu est. Nous découvrons alors qu’il n’y a de tout puissant que lui, et qu’il est le seul saint et le seul bon. L’homme qui accepte cette réalité et s’en réjouit à fond a trouvé la paix. Dieu est, et c’est assez. Quoi qu’il arrive, il y a Dieu, la splendeur de Dieu. Seul l’homme qui accepte Dieu de cette manière est capable de s’accepter vraiment soi-même. Il devient libre de tout vouloir particulier. Plus rien ne vient troubler en lui le jeu divin de la création. Son vouloir s’est simplifié et en même temps il s’est fait vaste et profond comme le monde. Un simple et pur vouloir de Dieu, qui embrasse tout, qui accueille tout. Plus rien ne le sépare de l’acte créateur. Il est entièrement ouvert à l’action de Dieu qui fait de lui ce qu’il veut, qui le mène où il veut.
    Et cette sainte obéissance lui donne accès aux profondeurs de l’univers, à la puissance qui meut les astres et fait éclore si joliment les plus humbles fleurs des champs. Il voit clair à l’intérieur du monde. Il découvre cette souveraine bonté qui est à l’origine de tous les êtres et qui sera un jour tout entière en tous, mais il la voit déjà répandue et épanouie en chaque être. Il participe lui-même à la grande forme de la bonté. Il devient miséricordieux, solaire comme le Père qui fait resplendir son soleil avec la même prodigalité sur les bons et les méchants.

    Eloi Leclerc, Sagesse d’un pauvre

    PS : loin de moi l’idée de convertir quiconque avec st François ou un autre !

  33. j’étais la semaine dernière dans les alpes.
    Dans le même prés, en milieu d’après midi, broutaient deux biches et un chamois, quand passa lourdement monsieur le blaireau… magie… Mes clichés, même au téléobjectif, ne rendent rien, mais rien, de la magie…

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