Hollande, Aubry, Royal et leurs petits poignards

Le dernier week-end de l’été s’achève. Olivier Besancenot, du NPA, le communiste Pierre Laurent, le Vert Jean-Vincent Placé ont posé sur la même photo que le socialiste Benoît Hamon au Vieux-Boucau (Landes) où se tenait  l’université de rentrée du courant Emmanuelli-Hamon. De son côté, Ségolène Royal rassemblait sa « Fête de la fraternité » à Arcueil (Val-de-Marne) sous l’œil hypocrite de tous les crocodiles socialistes, excepté DSK, retenu au FMI pour une énième saignée d’un peuple lointain. Un livre récent éclaire sur l’état d’esprit véritable de nos socialistes à nous, Petits meurtres entre camarades, par David Revault d’Allonnes (Robert Laffont, 20 euros)

Ne me dites pas que je perds du temps, car je le sais. Il n’y a rien à attendre. Je perds du temps, et ne vous recommande pas de perdre le vôtre. J’ai eu la curiosité malsaine d’aller jeter un regard sur le blog (ici) de François Hollande, premier secrétaire du parti socialiste entre 1997 et 2008, date de l’arrivée de Martine Aubry à ce poste. Hallucinant reste un faible mot pour décrire mon sentiment. Ce machin est lamentable de la première ligne à la dernière image (il y en a beaucoup, évidemment). Si vous en avez le temps et le courage, tapez donc sur le moteur interne de recherche des mots comme écologie ou biodiversité. Vous ne serez pas déçu de ce court voyage. Hollande n’est au courant de rien. Cet homme de 56 ans – ce n’est pas le perdreau de l’année – aura donc passé au moins trente ans à faire de la politique sans se rendre compte que la vie sur terre, et donc l’avenir des sociétés humaines, et donc celui des désolants politiciens dans son genre, étaient désormais en question.

Il ne sait foutre rien. Et il a commandé le principal parti de la gauche pendant onze années. Jospin, qui occupait le poste avant lui, était aussi ignare, tendance stupide. Et Aubry ne vaut pas mieux, tandis que Royal feignait – feignait seulement – d’avoir des lumières qui lui font radicalement défaut. Mais pourquoi radoter une fois encore au sujet si navrant de la social-démocratie ? Mais parce qu’ils souhaitent remplacer Sarkozy dans deux ans ! Voilà pourquoi. Que feraient-ils dans ce domaine plus important qu’aucun autre ? Rien. Je vous le dis, et vous en faites ce que vous voulez : rien. Ils n’ont rien lu, rien compris, et ne savent rien de la nature, du rôle des écosystèmes, des extrêmes menaces qui pèsent sur eux, rien.

Mais que font-ils donc de leurs saintes journées ? Ils s’exècrent. Ils attendent de pouvoir dégainer, de se venger, de mordre, ou plutôt mordiller, car leurs dents sont de dentiers. Le livre du journaliste de Libé  David Revault d’Alonnes, cité plus haut, le montre avec précision. Je précise que ce journaliste ne s’en indigne pas plus que cela. Il est visible qu’il considère tout cela comme normal. Et je lui donne raison, puisque c’est moi, qui ne suis pas normal. J’allais presque oublier : d’abord, ils truandent. Ce sont des truands de cette démocratie qu’ils convoquent dix fois par discours. Des truqueurs, des tricheurs qui bourrent les urnes sans état d’âme, comme en 2008, lorsque Martine Aubry a fini par l’emporter sur Ségolène Royal de 42 voix. Le récit de cette vaste opération, reconnue dans le livre par ses acteurs, est impressionnant. La fraude, massive, était dans les deux camps. Aubry, épaulée par des voyous au sang très froid, est parvenue in extremis à repousser Royal dans les ténèbres extérieures.

Je m’arrête une seconde, tant nous sommes tous blasés. Les socialistes violent le principe de base sur lequel est basé le système démocratique. Ils refusent la loi du vote et de la majorité. Je dois hélas rappeler que cette triche est un délit pénal. Et que si elle avait été établie devant les tribunaux, elle aurait pu – dû ? – conduire ses auteurs en taule. Je vous laisse en compagnie de deux questions. La première : est-il crédible de s’attaquer à ce ruffian de Woerth en absolvant les trucages électoraux socialistes ? Seconde question, neuneu à n’en pas douter : des politiciens de ce calibre s’arrêtent-ils en route ? Arrivés au pouvoir, changent-ils brutalement de comportement ? Deviennent-ils vertueux ? Respectent-ils la parole donnée au moment de la campagne électorale ? Hésitent-ils à utiliser les services d’un cabinet noir ? Reculent-ils devant l’usage d’écoutes téléphoniques sauvages ? Etc, etc. J’ai mon idée, soyons sincère.

Et puis ? Vous lirez, plus probablement vous ne lirez pas. Tous ces gens sont d’une médiocrité à faire peur. Ce sont de toutes petites personnes, qui n’ont pas la moindre idée de l’avenir. Pas la moindre, vous pouvez m’en croire. Osons le mot : ce sont des nains, et pardon à ces derniers, qui n’ont rien à voir là-dedans. Disons qu’ils ont les dimensions de leur carrière et de leur rêve. Dans les deux cas, il s’agit de niquer ceux qui s’opposent à leur appétit de pouvoir de pacotille. Le niveau de haine, de mépris, de mensonge, de coups bas, d’intrigues que l’on rencontre dans ce parti m’a soufflé. Moi, qui en ai tout de même vu d’autres. Hollande vomit Aubry, qui le traite de « couille molle ». Mais il est vrai qu’elle agonit d’insultes tous ceux qu’elle exècre, et elle exècre tout le monde. Ségolène Royal lévite, ce qu’on savait, sans jamais dépasser le niveau du comice agricole. Les flingueurs patentés – Cambadelis ou Bartolone -, les apprentis tueurs, bien plus nombreux, se côtoient dans un pandémonium où tout semble pouvoir arriver. Et tout finira par arriver, peut-être même la victoire en 2012.

Mais quelle victoire, grands dieux ! Je ne suis plus assez naïf pour croire qu’une structure de pouvoir dégénérée peut se réformer de l’intérieur. Le parti socialiste est au moins aussi corrompu, moralement parlant, que l’était la SFIO de Robert Lacoste et Guy Mollet en 1956. Seules les circonstances l’empêchent, pour le moment en tout cas, de verser dans le déshonneur public. Non, je ne rêve pas d’un parti qui serait vertueux. Mais je m’étonne sincèrement, profondément qu’aucun responsable ne soit capable de sortir le pied de cette fange et d’assumer une rupture franche avec cette merde.  Ce n’est vraiment pas bon signe. Tous, je dis bien TOUS – et Mélenchon, qui tente de faire croire, avec son Parti de Gauche, qu’il serait un autre, a tout partagé avec cette joyeuse bande – acceptent le jeu sordide de la lutte à mort pour les places.

La gauche ? Mes pauvres orphelins, je vous rappelle que le parti communiste a truqué ses congrès tout au long de son histoire de sang. Je vous rappelle que l’ancienne direction d’Attac, venue du Monde Diplomatique, a été lourdement accusée d’avoir triché au cours d’élections internes décisives. Et je viens de vous raconter ce qu’il en est des socialistes. Si vous pensez que ces structures-là peuvent incarner, si peu que ce soit, un avenir désirable, soyez sûrs que je vous envie. La foi du charbonnier, c’est émouvant. Le sourire de l’enfant, imaginant le gros Père Noël passer par la cheminée, c’est émouvant. Je vous envie, il n’y a pas de doute.

48 réflexions sur « Hollande, Aubry, Royal et leurs petits poignards »

  1. d’accord avec toi. Je suis comme beaucoup, j’en ai marre d’aller voter pour le moins pire. Alors ne pas aller voter? Celui ou celle qui sera élu(e) se contrefout des abstentionnistes. Qu’est ce que je (on) peut faire? Je (on) sais pas quoi faire. Mais il reste dix-huit mois pour y penser. Toutes les idées sont bienvenues

  2. « … Ils n’ont rien lu, rien compris, et ne savent rien de la nature, du rôle des écosystèmes, des extrêmes menaces qui pèsent sur eux, rien. »

    Superbe analyse, M.Nicolino. Pourquoi ne publiez-vous pas ces petits chef d’oeuvre dans la rubrique  » courrier des lecteurs » dans la grande presse ? Pensez-vous que vous seriez censuré ?

  3. Censuré par les sangsues de la république .,on avancent a la vitesse de cette invertébré en écologie,mais ceux qui détiennent le pouvoir de changer,sont ceux qui amassent,et qui polluent.total,elf,and co,je ne vais pas faire le total!!pierre qui roule n’amasse pas le sous.

  4. Bonsoir,

    Merci Fabrice,j’ai tout compris,pour une fois!:)

    Pour tous,

    Je me permet de mettre mon grain de sel….Vous aimez les devinettes?

    Il parle couramment l’anglais,l’allemand et …le grec.
    Il est plongé jusqu’au cou dans la crise financière.
    Il en connait tout les rouages.
    Il est connu et reconnu par les dirrigeants du Monde entier.

    Il est, à mon avis,le seul capable de redresser la Gauche,en conciliant solidarité et compétitivité économique,mais aussi et surtout le seul à pouvoir battre Sarkozy en 2012.

    Etant donné la conjoncture économique dans laquelle sera l’Europe,et vu l’acharnement et le zèle de notre président pour enfoncer la France,avec toutes ses conséquences désastreuses,il sera reçu a bras ouvert.

    CET HOMME LA SERA UN « CADEAU DU CIEL »!

    Son mandat court jusqu’a novembre 2012,mais sa maman lui fera un joli billet d’excuse pour anticiper son départ.

    Vous avez trouvé?

    Mince,je me sens mal!

    Bises,Léa.

  5. Salut Léa,

    Je crois que j’ai trouvé !!! Cet homme providentiel, ce spécialiste, ce cadeau …

    C’est Bernard Tapie, non ?

    Quoi que… je ne sais pas s’il parle couramment le grec.

  6. Mais pourquoi voter puisqu’on sait que cela ne changera rien à la vitesse de la locomotive qui se dirige vers le gouffre?

    Tenez cette année, pour la première fois il n’y aucune abeille qui butine mes asters.

    Vous croyez que DSK and consorts pourront y faire quelque chose ?

  7. Bonjour,

    Sancho,votre naïveté est très touchante…:)))

    Tapie,c’est qui?Ah…oui,c’est celui qui traîne beaucoup de casseroles derrière lui.Non,non,c’est pas çui çi,c’est un « ange » a côté de l’autre.

    C’est çui là qui dit, »Je me lève chaque matin en me demandant comment être utile a ……. »

    Plouf!Ca y est,je me ressent mal!:))

    Je n’irais point « veauter »,pas même avec un beretta sur la tempe!

    Sérieux,

    Les approbations d’OGM continuent en Europe.

    Le commissaire européen à la santé et aux consommateurs, John Dalli, est prêt à amender ses propositions visant à assouplir la culture des OGM en Europe lors des négociations avec les Etats membres et le Parlement, mais il prévient que les approbations de semences se poursuivront pendant les discussions. ‘Je suis toujours flexible. Les propositions de la Commission évoluent et ne sont pas coulées dans le béton. Mais naturellement, elles répondent à un objectif et cet objectif doit être atteint’, a-t-il déclaré dans une interview à Reuters.

    http://fr.news.yahoo.com/4/20100920/twl-union-dalli-mo-bd5ae06.html

    http://www.healthywithaim.com/blog/fr/tag/gmo/

    Bien a vous,Léa.

  8. parce que les Roms, parce que les retraites, parce que les sans-papiers, parce que le mépris pour les pauvres,de France et d’ailleurs. et j’en oublie.

  9. Freddi,

    Puisqu’on vous dit que ce DSK est celui que nous attendons tous ! Que la Providence, elle-même, nous l’envoie. Vous ne lisez donc pas les gazettes ?

    Quant aux abeilles, pourquoi croyez-vous qu’elles sont de plus en plus nombreuses à Paris ? Comme nous, elles ont bien compris que dans 18 mois, tout va s’arranger. Et elles veulent être aux première loges. Ne vous étonnez donc pas de ne plus en voir sur vos asters… Des roses à la rigueur !

  10. Sancho,

    Très bonne réponse.

    Etant à équidistance de Paris & Madrid, mes butineuses sont peut être parties juger les socialistes sur place.

    Il me tarde qu’elles reviennent me raconter si les roses sont meilleures!

  11. Marie,bonjour,

    “veauter”,attention Léa.

    Excuses.On change contre vôôôôter,alors!Il est vrai que cela peut être considéré comme une injure pour le bel petit animal qu’il est!

    Pour de plus amples réclamations,adressez vous a ce grand monsieur.

    Charles de Gaulle.

    « Les Français sont des veaux. » Il a réellement employé cette expression ?

    Il l’a souvent employée quand il les voyait ne pas réagir ou se considérer comme battus avant même d’avoir engagé le fer.

    Bises,Léa.

  12. Plus sérieusement (ça fait aussi du bien de plaisanter un peu en ces jours moroses… Merci, Léa, pour votre devinette et parenthèses poétiques ;-), je suis comme Fabrice. Désolé par le spectacle affligeant que nous offrent les ténors du PS (et des autres partis).

    Une amie écolo dont le père est un fidèle adhérent du parti à la rose me confiait dernièrement qu’elle n’arriverait jamais à le convaincre de l’urgence et de l’importance des sujets environnementaux. Rien ne semble exister pour lui que la lutte sociale et la politique à l’ancienne. Il a tout de même une (petite) excuse : il pourrait être le père de DSK, ou de Martine Aubry…
    Mais est-ce vraiment une excuse ?

    Comment imaginer que pour certains, de ma génération, l’horloge se soit ainsi figée ? Que rien ne les intéresse plus que leurs rivalités malsaines, leurs minables privilèges ou leurs plans de carrières ?
    Comment peuvent-ils encore se mettre en avant comme représentants du peuple (c’est bien ce qu’est sensé être un député, un sénateur, un élu en général, non ?) en étant aussi éloigné de lui, de ses aspirations profondes, vitales ?

    J’étais dans la rue en mai 1981. J’ai fêté la victoire de la gauche. Comme une promesse inouïe, un possible à peine imaginable, un espoir, immense… J’ai frissonné en écoutant Barbara « Un jour, une rose à la main… »
    Qu’ ont-ils fait de cette attente, de cette confiance ? Et ils voudraient que nous y croyions, cette fois encore ?

    Plus question de marcher et de se laisser confisquer notre libre arbitre, notre révolte ! Pourquoi ne pas lancer un grand mouvement de boycott des élections ? Comme pour un produit frelaté. N’est-ce pas exactement de quoi il s’agit ?

    Continuer, comme si de rien n’était, à mettre dans l’urne notre bulletin ne revient-il pas à donner carte blanche, rose, verte ou bleue à ceux qui n’ont que faire de l’intérêt public, de la vie, de la biodiversité ?

  13. @Léa,

    Vous appréciez mes histoires j’espère que vous avez appréciez celles sur l’ours ainsi que celle sur le fil « Duclos-Nazabaiev »
    @+

  14. @ Sancho on est un paquet à penser la même chose, on en fait quoi de ça? en ne votant pas, on prend le risque de laisser le pire continuer à s’installer. en votant pour le moins pire, si toutefois il gagne, on le laisse penser qu’on lui délivre un chèque en blanc. on n’est pas dans la merde…

  15. @ Sylvie,

    Voilà qui est bien résumé. Mais si on est si nombreux à penser la même chose, il serait bien d’en faire justement quelque chose, si possible de constructif et de remarquable (au deux sens du terme)
    Nous avons quelques mois pour y réfléchir.

  16. Krolik,bonsoir,

    Bien sûr je lis tout,même si je n’adhère pas a certaines de vos vues.Vos écrits,sont assez compliqués,je suis du genre limace côté intelligence,ras les pâquerettes,si vous préférez!Alors que vous,c’est plutôt aigle,haut,très haut.Pas le même monde….J’éspère que cet oiseau n’est par friand de gastéropodes!

    L’histoire de la peau d’ours.

    « poils de la peau sortaient un peu de la valise. »

    Pouvez vous m’expliquer comment on ferme une valise avec des poils qui coincent la fermeture?

    Bonne soirée,Léa.

  17. à Sancho

    J’étais adhérent au PS depuis 2002, puis je l’ai quitté l’année dernière pour ce genre de chose

    : »Une amie écolo dont le père est un fidèle adhérent du parti à la rose me confiait dernièrement qu’elle n’arriverait jamais à le convaincre de l’urgence et de l’importance des sujets environnementaux. Rien ne semble exister pour lui que la lutte sociale et la politique à l’ancienne. »

    Vous allez me dire j’en ai mis du temps, mais mieux vaut tard que jamais, et puis j’ai pu voir de l’intérieur de la rose comment cela fonctionne (pouhhaaa!).
    Mais j’entends tout ce que vous dites et, je ne sais vraiment pas quoi penser, d’un coté je vois bien qu’il n’y a aucun vote qui me sied (moi aussi, j’en ai marre de « veauter » pour le moins pire) et d’un autre coté j’ai envie de faire mon devoir de citoyen, de respecter ceux qui m’ont offert ce droit, ceux qui ont souffert pour cela, j’ai envie aussi de respecter ceux qui ne peuvent jouir de ce droit…
    Bref, je me sens bien désarmé (c’est la première fois que cela m’arrive) mais il est vrai que nous pourrions changer tout cela, voir la politique autrement, changer notre système (vers quoi?), changer nos façons de vivre … mais je souhaiterai pour cela reprendre une phrase lue chez monsieur Nicolino :
    « Ce n’est pas parce que le rêve semble hors de portée qu’il faut lui préférer la réalité. C’est parce que la réalité est impossible qu’il faut la changer. »

    Merci à lui, merci à vous toutes et tous

  18. Ouais, c’est un peu triste de lire tous ces aveux de « jeunes » électeurs déçus par tous les partis. De mon temps, jusqu’au départ de de Gaulle environ, on ne savait pas et on ne nous avait pas dit que tous ces guignols que l’on voit les mercredi à la télé, n’avaient qu’une ambition: se servir d’abord ! Quand on voit que des mecs de gauche, Royal, Hollande, DSK, sont asujettis à l’ISF, et j’en oublie sûrement d’autres, on ne peut qu’être dégoûté. Ouais, tous ces politicards, gauche, droite, centre me dégoûte, et je regrette maintenant, grâce à mes votes successifs innocents, de les avoir maintenus en place, d’avoir conforté des gens avides de « croissance », leur veau d’or, celui qui laisse à nos jeunes une planète délabrée sur laquelle leurs propres enfants ne seront pas sûrs de survivre. Ouais, je m’en veux et je leur demande ( à ces jeunes générations) d’excuser ma naîveté et mon manque de perspicacité. On ne savait pas.

  19. 🙂

    Saumons OGM: des experts indépendants veulent de nouvelles études.

    ROCKVILLE (Etats-Unis) – Un groupe d’experts indépendants a recommandé lundi à l’autorité américaine de réglementation des médicaments et des aliments (FDA) de procéder à davantage d’études avant d’autoriser la commercialisation des saumons OGM.

    🙂

  20. Vouahhhhhhh!

    Vous avez vu?Comment se fait il?

    C’est la première fois que cela arrive.Les frimousses rigolotes quand on est content!

    C’est un bon signe.:)

    🙂

    🙂

    🙂

    Bisous,Léa.

  21. « avant d’autoriser la commercialisation des saumons OGM… »malheureusemnt Léa, ce n’est qu’une question de temps…ces firmes sont si puissantes et leur font face peu d’états
    et la guerre des militants anti est une guerre de position..il suffira d’un changement de génération et de personnel et houps!

    et le temps des décideurs à c…est révolu. alors pataugeons en attendant..

  22. ça n’est pas que l’horloge se soit arrêtée. C’est surtout que l’écologie n’a jamais été une priorité, ni à droite, ni à gauche. Et pourtant ça n’a pas été faute de tirer la sonnette d’alarme. L’écologie, ça fait 40 ans que ça existe (disons pour le grand public). Quand j’étais p’tite, je me souviens de René Dumont.
    Oui, on « savait » déjà. Mais les écolos étaient vus comme d’aimables chevelus. Pas des gens sérieux. Un peu comme les artistes, quoi…
    Bon, là ça change un peu grâce à l’émergence des Verts et à des fortes personnalités. Mais pour aboutir à quoi, en fin de compte ? Des mesurettes ?
    Qui donc aurait le courage de prôner la décroissance ainsi que le contrôle des naissances au niveau mondial ? La terre explose. Trop de gens, trop d’avidité, trop de déplacements, trop d’insouciance.
    Politiquement incorrect !…

  23. @cultive,

    A mon sens, et n’y voyez nulle offense, cet article ne prend pas du tout en compte le problème écologique, il s’appuie sur la puissance de feu du productivisme industriel mâtiné d’une ré-appropriation des moyens de production (ce qui participerait de la lutte des classes du rêve marxiste traditionnel) pour s’affranchir du travail, grâce aux machines, à l’industrie, à l’agro-alimentaire, aux méga-plateformes logistiques, à la fuite en avant de la techno-science (1)
    Cette dystopie, selon moi, a le goût de toujours la même hyper-consommation, les mêmes flux illimités de marchandises folles, la même insécurité alimentaire pucée par RFID, mais pour tous, pendant qu’on jouirait pleinement des gadgets, du même tittytainment, la même aliénation, le même fétichisme de la marchandise.

    Le but serait de partager le gâteau pétro-industriel hypertrophié, frelaté et fait par des machines de manière plus équitable au lieu de changer la recette est d’apprendre à chacun à faire et manger sobrement un petit gâteau maison.

    Deun et Clément de Sortir de l’économie n°2ont réglé son compte à ce que l’on appelle le distributisme et qui est ce dont il est question ici, dans leur très bon article article « Le distributisme ou l’envoûtement logistique » (2)

    Pour moi et d’autres la solution serait d’abord de sortir du productivisme, de l’industrialisation, consommer beaucoup moins, de travailler (pour l’argent) beaucoup moins, et avoir une activité en rapport avec son besoin, partager un nécessaire au maximum auto-produit individuellement ou collectivement.

    C’est comme cela que l’on peut s’affranchir du travail (au sens du travail dans les sociétés capitalistes, le travail abstrait, sans qualité, réduit à une quantité de temps d’un travail objectivé et à un équivalent global (argent.)

    notes :
    (1) techno-science alors qu’on aurait besoin dare-dare de « pequenot-science », le bon sens, la connaissance des petits paysans ayant enfin un accès aux ressources équitable sur terre.
    (2) http://sortirdeleconomie.ouvaton.org/sde-n2.pdf

  24. @ jg : Edifiant, cette article sur le FMI !

    DSK, le seul candidat qui puisse battre Sarkozy en faisant exactement la même politique que lui…
    A croire que ce serait juste un problème de personne, pas de fond. Trop fort.

    @ DD :

    J’ai plusieurs fois eu la tentation de m’encarter. Plusieurs fois eu la prudence de ne pas le faire.
    J’imaginais trop bien le nombre de couleuvres à avaler, les maux de ventre lorsqu’il faudrait se plier à la discipline du parti. Et c’est sans regrets, vraiment.

    Il y a beaucoup et mieux à faire au sein d’associations, de collectifs, je crois… En toute liberté.

  25. Eugène,

    J’essaierai d’écrire sur eux. Je pense que, globalement – car il est des exceptions -, ils ne valent pas mieux. Je sais que, pour certains, cela n’est pas audible. Mais au moins, j’écris ce que je pense. Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  26. Bonjour,

    Sans entrer dans les détails pour l’instant, la voie de l’abstention « politique » et non défaitiste me paraît une voie assez prometteuse. Par ailleurs cette démarche associée à ce que décrit LIONEL me paraît également bien plus prometteuse que toutes les autres car elle remet fondamentalement en question le mode de vie entre humains. Faire du neuf avec du neuf, créer, inventer.

    Richard

  27. @ lionel, « cet article ne prend pas du tout en compte le problème écologique, il s’appuie sur la puissance de feu du productivisme industriel mâtiné d’une ré-appropriation des moyens de production »

    Tu pointes en quoi cet article reste attaché aux anciennes valeurs syndicalistes. Moi, j’ai vu plutôt ce en quoi il s’en écarte (remise en cause de la valeur travail, abandon des mythes du plein emploi et de la croissance.

    J’aime bien repérer (et valoriser) ce qui bouge. C’est l’avenir, alors que ce qui stagne c’est le passé.

    Bien sûr, Fabrice nous dirait que ça bouge trop peu et pas assez vite. Ce qui est vrai.

  28. @ jg:

    J’apprécie beaucoup en général les articles de Bastamag. Ce sont eux qui réussissent le mieux, me semble-t-il, à articuler luttes sociales et environnementales. Alors que Politis, par exemple, se contente de les juxtaposer.

    Si nous ne réussissons pas cette articulation, nous allons dans le mur, ou plus exactement vers des oppositions destructrices entre écolos et ouvriers ou salariés défendant leur « emploi » y compris contre leur propre vie (combien de « scandales de l’amiante » en train de couver sous la défense de l’emploi?).

    Voir ce qui se passe à propos d’AZF! neuf ans après le conflit reste rude, et les usines n’ont été que changées de place.

  29. Voir aussi la double manif à Douarnenez: « défense » (???) des paysans contre manif écolo, la « France qui travaille » contre les rigolos. Les oppositions de ce genre, factices parfois, semi-factices souvent dans la mesure où elles exploitent quelque chose qui existe, vont se multiplier: si j’étais « eux » je veux dire ceux qui nous gouvernent, y compris en sous-main, c’est là dessus que je tablerais, non?

  30. @Richard; d’accord avec toi mais comment faire pour que les abstentionnistes potentiels que nous sommes ne soient pas assimilés à ceux qui se désintéressent du monde dans lequel ils vivent, ceux qui disent »de toute façon je ne fais pas de politique » ?

  31. il faudrait que quelqu’un se présente avec un programme défendant l’abstention et les raisons pour lesquelles ceux qui voteraient pour lui (elle) s’abstiennent tout en votant pour lui(elle). Je ne sais pas si c’est clair…

  32. André Chassaigne, député du Puy de Dome vient d’écrire « Pour une terre commune » un livre pour expliquer comment il en est venu a quitter les idées productivistes du PC pour épouser la cause écologiste et il a l’air de parler vrai… le futur candidat du parti de gauche ! Un espoir peut être ?

  33. Jacques,

    J’ai si souvent ici attaqué le parti communiste et la tradition stalinienne que je ne serai pas soupçonné de composer. Je dois donc dire que j’ai pu lire et entendre Chassaigne à propos du loup il y a quelques années. La vérité commande de dire qu’il était (presque) parfait. Et j’en resterai là. Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  34. @ Sylvie : J’aime bien votre côté « je ne sais pas si c’est clair ». Si, il est clair que l’on peut tenter l’absurde. Regardez DSK, il passe son temps à affamer ceux que l’on peut encore opprimer et plein de gens iront voter pour lui, si, si. Surtout des pauvres.

    Cordialement

  35. @cultive ton jardin a écrit :
    « Moi, j’ai vu plutôt ce en quoi il s’en écarte (remise en cause de la valeur travail, abandon des mythes du plein emploi et de la croissance. »

    J’avais vu cela aussi, mais je trouvais dommage qu’il ne fasse que la moitié du chemin en n’allant pas jusqu’à remettre en cause la société de consommation et l’industrie ne parlant que de réappropriation des moyens de production, sans remettre en cause de ces moyens de productions, justement.

    @cultive ton jardin a écrit :
    « J’aime bien repérer (et valoriser) ce qui bouge. C’est l’avenir, alors que ce qui stagne c’est le passé. »

    L’avenir aurait plus de valeur que le passé alors ?

    On est dans la société du zapping, de l’innovation pour l’innovation permanente, on bouge constamment, le changement pour le changement est érigé en valeur suprême,l’immobilisme et la lenteur sont des injures pour les sociétés capitaliste ?
    Est-ce pour autant une société souhaitable ?

    L’hyper-président bouge beaucoup les bras par moulinets, c’est sûrement pour augmenter sa valeur et représenter l’avenir.

    Bon…je vous taquine un peu alors que je suis d’accord avec vous je pense.
    🙂

  36. Le passé, on ne peut pas le changer, seulement en tirer des leçons (et nous sommes hélas servis en ce moment) comme l’écrit Patrick Chamoiseau, « De très vieilles ombres sont de retour et nous fixent sans trembler ».

    L’avenir, surtout en de telles circonstances, peut être porteur d’espoir. Ou de désespoir, je vous l’accorde. Mais au moins, on peut douter.

    Quant au zapping permanent, rien à voir avec l’avenir: il s’agit plutôt, avec une méthode plus douce de briser le cours de nos pensées avec des électrochocs répétés. Nous empêcher d’imaginer un quelconque avenir différent de celui qu’ils nous préparent.

  37. C’est gentil de me prêter ce sentiment de désespérance, cette action de stagnation ou d’inaction, cette orientation figée vers le passé, ce champ lexical du gris ou du pathos /thanatos (pulsion de mort), mais je crains que cela ne me ressemble guère.

    Qu’est-ce qui vous dit que je n’ai pas d’espoir ? d’Eros (pulsion de vie) alors que j’invite à faire plus que ce qui est décrit dans le texte en foutant en l’air l’industrie, la société de consommation et en se réappropriant sa vie ?

    Combien de ceux qui vont défiler cet après-midi, « gauchistes dans la droiture » (1), même d’extrême gauche, voire certains anars oseraient boycotter totalement les grandes surfaces, et l’agro-alimentaire, auto-réduire son temps de travail prendre une partie de leur retraite maintenant, foutre en l’air la télé, la voiture et le téléphone portable ?

    Comme dirait un Latouche citant François Partant : « Que la crise s’aggrave, que la vie l’emporte ! »
    Ce qui signifie, entendons nous bien que même si l’économie était au top, on vivrait mal.
    Voire surtout que quand l’économie va bien dans un pays, les gens vont mal et vivent comme des cons (metro boulot télé dodo, vacances de masse)et qu’une crise de l’économie est une lumière au bout d’un tunnel.
    On est à côté de sa vie, à quoi ça sert d’avoir la meilleure cabine si le bateau est en train de couler ? De dire j’ai été vainqueur au moment au moment où le bateau sombrait ?

    Note :
    1 : « Chez les gauchistes dans la droiture, chez les anars de mon pays, je ne vois que des télés qui s’allument est des filles qui disent oui », Damien Saez dans sa chanson Pilule).

  38. L’éclairage que propose Lionel et avec lequel je suis profondément en accord soulève un problème évident. Cela revient à dire à chacun, prenez-vous enfin en charge, cessez d’attendre le matin du grand soir, cessez d’attendre toujours des autres qu’ils créent VOTRE VIE à votre place. Simplement ayez confiance en vous-même, en votre goût pour la vie et des idées nouvelles viendront. Le problème vient d’une situation qui est rarement abordée, celle de la SOLITUDE… Peu de gens sont réellement prêts à se découvrir LIBRES de penser par eux-mêmes sans faire référence à tel ou tel guru manipulateur. Et bien peu se sentent assez forts intérieurement pour assumer de véritables changements qui ne soient pas une nouvelle fois une pâle copie d’avant. Et je pense que toutes les pseudos solutions abordées ici et là ne sont que le produit de cette peur. C’est à cette peur de la solitude que chacun devrait se confronter. Et peut-être certains en découvriraient une intense joie intérieure réellement créatrice et novatrice, enfin. C’est à ce « prix » là que nous trouverons la force de mettre en oeuvre un réel CHANGEMENT. TOUT le reste, les répétitions des mêmes illusions et des mêmes attentes ne nous mèneront qu’à un esclavage toujours plus aliénant.

  39. @ Jacques :

    En ce qui concerne André Chassaigne, je crois aussi que cet homme est honnête. Son implication sur le sujet capital des OGM plaide en sa faveur et son accent incomparable aussi…

    Il est un opposant déterminé aux VRP des biotechnologies appliquées à l’agriculture, aux côtés de socialistes bon teint : Germinal Peiro, Philippe Martin, et quelques autres… Il semblerait donc qu’une sensibilité écologique ait touché une partie infime de la gauche.

    Dans la région Rhône-Alpes où je réside, de nombreuses actions ont été faites en faveur de l’agriculture biologique et certains départements (Drôme, Hautes-Alpes) donnent un bel exemple dans ce domaine.

    Sans doute n’est-ce pas complètement étranger à la présence de Pierre Rabhi en Ardèche.

  40. Il y en a un certain nombre de qui on a pu dire qu’ils paraissaient honnêtes, lucides, etc. Depuis qu’ils ont vécu le temps du pouvoir politique combien en reste t’il dont on pourrait encore dire la même chose? Disons sur les trente dernières années? Ce n’est plus un rêve d’imaginer ce genre d’attente, c’est un cauchemar. En tous cas ce bon Chassaigne a l’air d’apprécier les hochets offerts par la République…Heureusement certains arrivent encore à les refuser!

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