Archives mensuelles : juillet 2012

Nous en sommes donc là (une photo de presse)

Ce n’est qu’un signe parmi des milliards d’autres. Le signe en tout cas que l’esprit public se contente d’inepties. De billevesées, sornettes et coquecigrues, qu’on pardonne mon usage des synonymes. Alors même que la pensée vive devrait se concentrer sur l’essentiel, et cet essentiel ne saurait être autre chose que la crise écologique, elle se perd dans les sables du désert de l’intelligence. Regardez, oui regardez bien la photo ci-dessous, tirée d’un article de Libération de ce 12 juillet 2012.

Ce journal, né en 1973, avait alors pour bannière : « Peuple, prends la parole et garde-la ». Aujourd’hui, voici comment débute l’article qui accompagne la photo : « Qu’on se le dise: Jean-François Copé a déjeuné hier avec Nicolas Sarkozy. Opportunément alerté, un photographe de l’AFP a surpris le secrétaire général de l’UMP sur le chemin de ce rendez-vous, auquel s’était joint Brice Hortefeux, gardien du temple sarkozyste ».

Un journaliste professionnel de l’AFP a donc, sur ordre bien sûr, attendu Copé sur un trottoir parisien, après arrangement avec son staff pour régler les questions d’horaire. La photo publiée aurait pu être prise deux ans avant, cinq ans plus tard, sans que rien n’en soit changé. Elle dit à la perfection le vide dans lequel nous acceptons tous de vivre. Jusqu’à cette fausse distance prise par le journaliste de Libération, qui tente sans y parvenir de nous faire croire qu’il n’est pas dupe. Eh si ! il l’est. Il est la dupe que l’on espérait, et il nous prend du même coup pour ses pigeons. En quoi il a raison.

Attention les yeux : le 14 juillet, dans le cadre de l’entretien télévisé coutumier du président de la République, il est question que François Hollande aborde la question du tweet que sa nana, Valérie Trierweiler a envoyé en juin au candidat « dissident » de La Rochelle, Olivier Forlani. Je n’en dors plus. La photo :

Le patron de l'UMP Jean-Francois Copé en route pour son déjeuner avec Nicolas Sarkozy, le 12 juillet 2012, à Paris.

Le patron de l’UMP Jean-Francois Copé en route pour son déjeuner avec Nicolas Sarkozy, le 12 juillet 2012, à Paris. (Photo PIERRE VERDY.AFP)

Traversée du miroir (ce que pense un ponte de la chasse)

Je remercie Raymond Faure de m’avoir adressé le texte que vous lirez ci-dessous. Qui est signé par le président de la fédération des chasseurs du Pas-de-Calais, Willy Schraen. Je pense que nous tomberons d’accord sur ce point : il est très rare de savoir ce que pensent des personnes à ce point éloignées de soi. Cela n’a pas que du bon, car fatalement, on découvre de l’humanité chez ses pires adversaires. Je pense par exemple à la petite-fille de Le Pen, élue députée il y a quelques semaines. Marion Maréchal-Le Pen, que j’ai par extraordinaire vue à la télé chez un voisin, n’est-elle pas sympathique ?

Je précise que je n’entends pas rapprocher Le Pen et ce monsieur Schraen, que je ne connais pas. Mais sa lettre m’a entraîné fort loin dans l’introspection. Il serait facile de (seulement) rigoler. Ou de pleurer devant sa folle rage contre les si magnifiques cadeaux que nous offre le vivant. Je retiens notamment cet extrait sublime, dans un genre que je préférerais ne pas connaître : « Je  n’accepterai  jamais  cette  situation  et  vous  défendrai  jusqu’à  la  victoire  et  le  retour  de nos nuisibles  dans  notre  liste départementale ». L’expression « nos nuisibles » ne devrait-elle pas entrer dans une anthologie ? Vous connaissez peut-être cette phrase écrite par Spinoza dans une lettre : « Pour moi, ces troubles ne m’incitent ni au rire ni aux pleurs ; plutôt développent-ils en moi le désir de philosopher et de mieux observer la nature humaine ». Ma foi, je suis dans cet état d’esprit : je m’interroge.

Et je m’interroge d’autant plus qu’il faut et faudra toujours cohabiter sur Terre avec des personnes comme Willy Schraen. Lui imagine peut-être d’autres solutions – je l’ignore -, mais moi, je n’en vois qu’une : le partage des lieux et de ce qu’ils recèlent. Peut-être aurez-vous une idée. Que faire ? Quoi faire avec tous les Willy Schraen qui nous entourent ?

Fédération départementale des Chasseurs du Pas-de-Calais

Nuisibles 2012 : l’heure est grave ! 

Chers piégeurs, chers chasseurs,  

Je connais votre attachement à la régulation des espèces nuisibles pour la sauvegarde de nos populations de petits gibiers naturels et vous connaissez mon engagement à défendre cette approche de la chasse,  approche de gestionnaires impliqués, passionnés, travailleurs, responsables de nos territoires du Pas?de?Calais que nous partageons avec beaucoup d’autres départements. C’est  pourquoi  nous  avons  décidé  sur  ce  dossier nuisibles  2012 de  prendre  l’attache  d’une  experte  scientifique pour constituer avec nos personnels un dossier en béton que j’ai porté directement au plus haut.

Mais voilà, après quinze jours de négociations, après de nombreuses garanties données vu notre dossier tant  par  le  cabinet  de  la  ministre  que  par  notre  FNC, voilà  que  ce  lundi,  vers  20  heures,  tombait le  premier  grand  couperet gouvernemental  sur  la  nuque  de  la  chasse  Française  et  Départementale. Nous apprenions  sur  le  site  Internet  du  ministère  de  l’écologie  que  le  putois,  la belette  et  l’étourneau  étaient  retirés  de  la  liste  des  nuisibles  du  Pas  de  Calais.

Le putois et la belette sont d’ailleurs perdus pour tous les départements  de France, en plus d’une réduction  personnalisée à la carte pour certains départements, avec la perte de  la  fouine,  du  renard,  de  la  pie  ou  des  corvidés, selon la décision de notre ministre de l’écologie, Mme Delphine Batho. Après tant  d’efforts  de  notre  part,  tant  de  justifications,  d’explications, comment  ne  pas  être  fou  de  colère,  au  regard  des  dossiers  scientifiques  précis que  nous  avons  présentés.  Comment  ne  pas  ressentir  une  profonde incompréhension pour cette injustice, alors que le tribunal administratif de Lille en  mars  dernier  nous  donnait  raison  au  travers  d’une  jurisprudence inattaquable.

Il  faut malheureusement se rendre à l’évidence, nous ne sommes plus dans la raison  juridique  ou  scientifique.  Nous  sommes  entrés  à  grands  pas dans  une période où la raison d’état, la volonté  politique  d’un gouvernement, est  de  détruire  ou  de  laisser  détruire  par  les  écologistes  au  pouvoir,  la  chasse Française.  La  ministre  avait  déjà  donné  le  ton  en  annonçant  au  dernier  CNCFS sa  volonté  de  fermer  la  chasse  de  la  bernache  du  Canada  dès  le  31  janvier, préparant ainsi le  terrain pour empêcher toute forme de chasse des migrateurs après cette date. Je  vais  d’ailleurs  demander  également  le  compte  rendu détaillé  de  ce  même  CNCFS,  qui  a  vu  à  nouveau  une  certaine  dérive  dans les attitudes d’une  partie  des  personnes  qui  composent  cette  commission.  Si le besoin  devait  s’en  faire  sentir,  je reviendrai  sur  ce  point  dans  les  semaines qui viennent.

Mais ce n’est  pas tout.  Lors de  la dernière  réunion  d’AEWA qui s’est  tenue  il y a quelques  jours  à  la  Rochelle,  quelle  ne  fût  pas  là  aussi  ma  surprise  d’apprendre que  l’ONCFS,  organisme  d’état,  subventionné  en  partie  par  les  chasseurs, a présenté un graphique attestant que la sarcelle d’hiver et le canard siffleur sont en grand danger en Europe. La  possibilité  de  mettre  un  moratoire de fermeture  sur  ces  deux  espèces  avant  la  fin  2013  semble plus  que  jamais d’actualité.

Quand  on  voit  que  nos  dossiers  scientifiques  sur  les  nuisibles  n’ont  même  pas  été  ouverts,  on  ne  se  pose  même  plus  la  question  de  l’orientation  politique  qui est  donnée  à  ces  estimations  de  population.  Il  est  fort  regrettable  que  les données  techniques  fournies  par  les  chasseurs  soient  systématiquement mises de côté.

N’y aurait-il pas un délit de sale gueule contre nos dossiers scientifiques ?

Ne nous voilons pas la face, comme on dit chez nous : « On va prendre cher, très cher ! » Les  écologistes, petit  groupuscule  suivi  par  à  peine  2%  des  votants  aux  dernières  élections, ont  prouvé  toute  leur  emprise  sur  le  gouvernement  actuel. Mais  la  question  demeure  néanmoins  posée,  ont?ils  réellement  eu  besoin de convaincre la nouvelle patronne de l’environnement pour agir de la sorte ?

Ces décisions politiques sont inacceptables et je ne les accepterai jamais.
La  chasse  du  petit  gibier  naturel  est  un  symbole  et  ces  espèces  ont  besoin  de  notre  implication,  voilà  ce  que  nous  entendons  défendre,  voilà peut-être ce qui gêne ! Et bien voilà ce qui va encore plus nous motiver. Qu’allons-nous faire ? Le  ministère  vient  de  mettre  en  place  une  consultation  publique,  via  son  site  internet.  Pour  vous,  il  est  donc  urgent  d’y  répondre  et  de  faire  répondre  un maximum  de  personnes  avec  des  écrits  argumentés  en  utilisant  le  lien  ci?dessous  et  en  vous  inspirant  de  l’argumentaire  qui  vous  est  fourni.  Dire  que l’on  n’est  pas  d’accord c’est bien, mais  sachons aussi  expliquer clairement pourquoi, cd sera encore mieux.

De  mon  côté,  je  suis  déjà  en  train  de  préparer  notre  attaque  au  conseil  d’état, car  notre  cause  est  juste,  et  la  justice  saura  je  l’espère  entendre  et  reconnaître nos  arguments.  La  nuit  du  4  août  1789,  qui  a  vu  la  fin des  privilèges  et  la naissance  d’une chasse  populaire et  rurale,  ne  prendra  pas fin un après midi  de juillet 2012, soyez?en sûr !  Dans  les  jours  qui  viennent,  je  vais  écrire  à  nouveau  au  Président  de  la République  Française,  qui  nous  avait  promis  une  écoute  attentive  aux arguments  scientifiques  de  notre  passion.  J’espère  avoir  enfin  une  réponse  à mes  courriers,  ce  qui  n’a  pour  l’instant  pas  été  le  cas.  Je  lui  rappellerai  notre  solide  dossier,  la  jurisprudence  du  tribunal  administratif,  mais  aussi  le  soutien massif  des  maires  du  Pas?de?Calais,  ainsi  que  celui  de  nos  députés  et  de  nos sénateurs.

Depuis  deux  jours,  le  téléphone  ne  fait  que  sonner,  et  nombreux  sont les  présidents  d’associations  qui  désirent  en  découdre  avec  l’état  à  travers des actions  surmédiatisées  comme  les  manifestations,  par  exemple.  Leurs  collectifs décideront  dans  les  jours  qui  viennent  s’ils  arrêtent rapidement d’une  date  au département, à  la  région,  ou  au  national.   Quoi  qu’il  arrive,  tous  les  élus  de  la fédération  seront  présents  ce  jour là,  unis  pour  défendre  tous  les  chasseurs  et tous  les  modes  de  chasse.  Notre  site  vous  tiendra  bien  sûr  au  courant  des  actions à venir.

Je  compte  sur  vous  pour  vous  investir  dans  cette  action  de  résistance  et  de rébellion  républicaine,  et  sachez  que  je  n’accepterai  jamais  cette  situation  et  vous  défendrai  jusqu’à  la  victoire  et  le  retour  de nos nuisibles  dans  notre  liste départementale.

Au final, j’en appelle également à tous les Présidents des fédérations, ainsi qu’àtous  les  chasseurs  de  France,  afin  qu’ils  nous  rejoignent  dans  ce  combat légitime pour l’unité et la survie de toutes les chasses de France.

Je compte sur vous, amitiés en Saint Hubert. 

WILLY SCHRAEN, Président  des  Chasseurs  du Pas?de?Calais

La consultation publique est disponible à l’adresse ci?dessous :

http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/nuisibles-g2

Proposition de réponse à la Consultation :

Madame la Ministre,

Je soussigné (nom, prénom), gestionnaire et acteur du monde rural, ne donne pas mon accord  pour le projet d’arrêté ministériel concernant le classement des nuisibles car les espèces Putois, Belette et Etourneaux sansonnet ne sont
pas reprises dans le projet d’arrêté alors qu’il est reconnu que ces espèces sont
largement réparties sur le territoire départemental du Pas?de?Calais, qu’elles
causent de nombreux dégâts à la faune sauvage et qu’elles sont vectrices de
maladies. En respect avec ces motifs de classement, je souhaite donc voir le
retour de ces trois espèces dans l’arrêté nuisibles ainsi que le maintien du projet de classement nuisible des espèces de fouine, renard, corbeaux freux,
corneille noire, pie bavarde pour l’ensemble du département du Pas?de?Calais.

La lettre originale est là : courrier-consultation-nuisibles.pdf ukoutletsonline ukoutletsonline

Faut-il réellement sauver PSA ?

Ce n’est pas bien drôle, car je m’apprête à parler de la bagnole, ennemie du genre humain et de la vie sur terre, bien au-delà de notre espèce. Je vais même parler de Peugeot et de la France de M.Hollande, mais avant cela, un mot pour détendre l’atmosphère. Je vois que certains continuent de voir des avantages à cette invention des Enfers. Je dois reconnaître que, bien que n’ayant pas d’automobile, je m’en sers à l’occasion. Et l’occasion n’est jamais si loin que cela. Aussi bien, je n’entends pas me complaire dans un exercice de culpabilisation, fût-il tourné contre moi-même. Au fond, la situation est si grave qu’elle mérite davantage que simple flagellation.

J’ai écrit ici plusieurs articles sur le sujet, dont je ne citerai que deux. Le premier racontait une France qui aurait tout misé sur le train il y a cent ans (ici). Comme cela aurait été merveilleux ! J’en ai le frisson rien qu’en y pensant. Nous aurions pu nous passer de l’étalement urbain, de nombre de cancers des bronches, des autoroutes si désespérantes, d’une partie au moins de cette vitesse qui tue l’esprit humain. Dieu ! nous avons échappé à un vrai bonheur.

Le second (ici) évoque une étude apparemment sérieuse de l’été 2009, dont je vous livre ce court résumé : le monde comptait alors 672 millions de bagnoles, mais par la grâce d’une augmentation de 600 % des ventes dans les pays « émergents » d’ici 2018, il pourrait espérer atteindre cette année-là 1,5 milliard d’unités. Nous sommes sur cette route. Bien sûr, cela suppose une apocalypse humaine, géographique et spatiale, sociale, sanitaire, écologique. Complète et totale. Mais qu’importe, franchement, à ceux qui prennent les décisions en notre nom ?

Je serai bien incapable de seulement imaginer, dans les grandes lignes, ce que ce programme de destruction de l’espace, des ressources, de l’avenir signifie. En fait, je crois bien que cet effort d’anticipation dépasse les capacités humaines. Dans le Sud, pour ne regarder que de ce côté, la bagnole individuelle trucide ce qui sert de villes et oppose chaque jour un peu plus, dans une sorte de guerre civile – larvée, pour l’heure – ceux qui tiennent un volant et ceux qui courent derrière. Ces crétins au pouvoir ne semblent pas même imaginer cette évidence qu’une ville a ses limites physiques intrinsèques. Et qu’en y ajoutant chaque jour des milliers de véhicules en plus des autres, il arrive un moment où plus personne ne circule. Je suis injuste : les bureaucrates de Canton, en Chine, viennent de décider de limiter à 120 000 par an le nombre d’immatriculations nouvelles. La ville compte à la louche 2,4 millions de bagnoles, soit 2,5 fois plus qu’il y a cinq ans, avec une croissance annuelle moyenne de 19% (China Business News). Je parie que la mesure ne tiendra pas. Où iraient les millions d’autos produites désormais chaque année en Chine ? Allons, soyons sérieux.

Venons-en à Peugeot PSA. Qui annonce en France une baisse de 13 % de ses ventes mondiales. Préalable plus que probable à un plan de licenciements massifs. Notamment à Aulnay-sous-Bois, où j’ai distribué naguère, sous les coups des staliniens de la CGT et des petites frappes fascistes de la CFT, des tracts appelant à l’unité entre Français et immigrés. Si je note au passage cette anecdote, c’est pour insister sur un point : je souhaite que la vie et le travail des milliers de prolos d’Aulnay soient considérés, respectés et d’une certaine manière protégés.

Mais de quelle manière ? La droite – je ne prends pas la peine de chercher – ne voit qu’une solution : un surcroît de compétitivité qui permettrait à PSA de tailler des croupières aux autres constructeurs. En avant vers le néant, et pied au plancher. La gauche gouvernementale envisage – ce sera peut-être fait dans les prochaines heures – d’accorder des aides publiques à l’entrepreneur privé pour sauver les quelques meubles encore debout. Il faut sauver PSA, car la bagnole, c’est l’économie, et si le chômage étend encore son ombre menaçante, adieu aux élections de 2017. En avant vers le néant, pied au plancher. La gauche mélenchoniste et communiste rappelle les profits passés du groupe automobile, et exige que le pouvoir empêche des « licenciements boursiers » et accorde des « droits nouveaux aux travailleurs dans la gestion de leurs entreprises ». Les écolos officiels d’Europe-Écologie Les Verts se planquent derrière dossiers et maroquins. Pas un ne prend la peine de parler aux prolos de PSA de l’avenir. Il y a des coups de pieds au cul qui se perdent.

Le futur est par définition dans les limbes. Mais qui est écologiste ne peut que constater cette évidence : la bagnole individuelle appartient à un temps du passé, pendant lequel les hommes, en naïfs indécrottables, pensaient le monde sans ses limites. Changer, aussi vite qu’il est possible, de modèle universel de déplacement est d’évidence un impératif catégorique. Je sais bien que cela semble un objectif démesuré, mais sauver les écosystèmes de leur affaissement, aussi. La bagnole n’est simplement pas possible. Ainsi qu’on disait naguère, ainsi que j’ai pu le clamer sur les berges de la Seine au printemps 1972, « la voiture, ça pue, ça pollue et ça rend con ». Comme je n’ai pas changé d’avis, comme au contraire j’ai ajouté quantité d’arguments contre le monstre de métal et de plastique, j’en arrive à me demander si je ne suis pas obsédé sur les bords. Possible.

Mais il y a de quoi. Les sommes démentielles englouties dans la voiture, ses réparations, ses accidents, les routes, les cancers induits, les drames et sacrifices familiaux itou, doivent être réaffectées à la restauration écologique de la planète, de manière à assurer le minimum pour les dix milliards d’humains qui seront là dans quelques années. À moins que nous n’entendions nous débarrasser des surnuméraires ? Les humanistes-droits-de-l’hommistes qui n’abordent pas le sujet me font royalement chier.

Tout le reste est aussi absurde que criminel. Les forces politiques préfèrent leur démagogie et leur stupidité coutumières. Pourtant, PSA pourrait devenir une occasion historique de faire comprendre aux ouvriers de l’automobile que The Times They Are a-Changin’. Que cela plaise ou non, les temps sont bel et bien en train de changer. Il faut enfin dire que les métiers associés à l’automobile sont condamnés par la crise écologique. Sans jeter à la benne les ouvriers, qui ont perdu santé et jeunesse dans les ateliers. J’ai une idée, qui ne vaut peut-être pas tripette, mais qui en tout cas permet d’ouvrir une discussion.

Un, il faut garantir l’avenir professionnel des ouvriers de l’automobile. Sans conditions, par une signature publique qui nous engagerait tous. La France est encore assez riche pour cela. Deux, et pour commencer, il faut fermer l’usine d’Aulnay. D’autres suivront, inéluctablement. Trois, il existe sur place un savoir-faire ouvrier et technicien fabuleux. Et des machines. Quatre, il faut faire de PSA-Aulnay – je continue de prendre Aulnay comme point de départ – un lieu symbolique de notre volonté de changement.

Symbolique, mais aussi réel, matériel. Aulnay pourrait devenir la pierre de fondation d’une industrie de l’énergie renouvelable. Cela vous semble niais ? Poursuivons. L’Allemagne est en train de bâtir des services éoliens et solaires qui font de ce pays – qui sort du nucléaire – un exemple. Je n’oublie pas le reste, vous vous doutez bien. Ni Merkel, ni le reste. Mais en tout cas, l’Allemagne nous montre qu’il n’existe pas un seul chemin. Si la question énergétique est en France aussi taboue, c’est bien sûr à cause de la surpuissance de pouvoirs comme EDF et Areva, qui disposent de clientèles politiques dans les deux camps.

Or, il est facile de faire l’inventaire de certains besoins énergétiques satisfaits en dépit du bon sens. Des particuliers, mais aussi quantité de collectivités – villages et bourgs, petites boîtes, paysans, pêcheurs, etc. – pourraient aisément – non, d’accord, pas aisément – basculer vers un usage raisonnable de formes d’énergie renouvelable. Encore faudrait-il définir un cahier des charges, dessiner des prototypes, essayer, prouver, vendre.

PSA-Aulnay, coincé dans une zone industrielle immonde, pourrait devenir un lieu de réflexion et d’action de valeur mondiale. Certes, pas en un mois, pas en un an, pas même en dix ans peut-être. Mais n’est-il pas essentiel, compte tenu de la merde suffocante où nous sommes plongés, de relever enfin la tête ? D’avoir de l’ambition ? De tenter des coups susceptibles au moins de redonner un peu d’espoir ? Une telle initiative est inconcevable sans un débat social de qualité. Sans un engagement collectif sans faille. Sans la garantie qu’on ne laissera pas tomber les prolos d’Aulnay et d’ailleurs.

Est- ce concevable ? Je ne sais. Les forces politiques, Verts compris, sont en dessous de tout. Si l’on met de côté le friselis à peine perceptible de leurs microscopiques divergences, chacun peut voir ce qui se prépare. Le marché automobile français est dit « mature ». Trop de gens ont trop de bagnoles – une, deux, trois-, souvent récentes, rarement à bout de souffle. Renault importe, ce traître, des voitures low cost assemblées en Roumanie, comme la Logan. Le client devient rare. La seule perspective de relance, c’est la prime à la casse, associée à des modèles nouveaux, que l’industrie du mensonge – la pub – rendra appétissants. Toute la classe politique, malgré ce que certains prétendent, est au fond d’accord avec ce modèle, qui nous condamne tous.

Alors quoi ? Alors, en attendant mieux, parler. Se parler. Réfléchir. Ensuite entraîner. Et ne jamais oublier que nous n’avons rien à attendre de ceux qui dirigent, quelle que soit leur couleur. Tant que la société ne sera pas en mouvement, les castes professionnelles au pouvoir resteront au service de la destruction. C’est l’histoire de la poule et de l’œuf ? En effet. Sommes-nous la poule, sommes-nous l’œuf ? Je m’en fous. J’attends l’omelette.

Serge Orru chez Delphine Batho ?

Bon, on va attendre la suite. Serge Orru ira-t-il au ministère, comme l’envisage ci-dessous Guillaume Malaurie, du Nouvel Obs ? Je ne souhaite pas en rajouter, même si la tentation est grande d’évoquer tant d’autres copinages d’Orru. Une chose est certaine : nous sommes les spectateurs du désastre en cours. Si nous étions des acteurs, si nous étions à d’autres moments de l’histoire humaine, tout cela ne pourrait avoir lieu. Patience, patience dans l’azur. Un tel merdier ne saurait durer éternellement.

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INFO OBS. Serge Orru quitte WWF

Créé le 05-07-2012 à 15h04 – Mis à jour à 15h18

Guillaume Malaurie

Par 

Son nom circule au ministère de l’Ecologie, où il pourrait apporter à Delphine Batho les réseaux dont la ministre est dépourvue.

Le Directeur général de WWF a annoncé ce matin qu’il quitterait en septembre son poste et l’ONG. (SAURA PASCAL/SIPA)(SAURA PASCAL/SIPA)

Le Directeur général de WWF a annoncé ce matin qu’il quitterait en septembre son poste et l’ONG: « J’ai décidé de vivre une nouvelle ère professionnelle dont forcément vous entendrez parler ». Serge Orru avait du affronter l’année dernière une fronde externe et interne mais il assure que sa décision n’a pas le moindre rapport avec cette épisode : « Il était prévu dés mon embauche en 2006, qu’au bout de six ans, j’arrêterais. Je tiens parole, confie-t-il, et c’est sain ».

Il est vrai que le nom de Serge Orru commence à circuler au ministère de l’Ecologie. Hypothèse plausible car Delphine Batho, la nouvelle ministre de l’Ecologie, a encore moins de réseaux que sa prédécesseuse Nicole Bricq dans le petit monde des environnementalistes.

Le bouillant Serge Orru est connu pour son verbe haut, un style rentre dedans et un peu provoc. En fait, il a plutôt fait preuve de pragmatisme. Et lui revient le mérite d’avoir toujours soutenu l’ONG spécialisée RSE (Réseau Environnement Santé) spécialisée sur la santé environnementale.

Il laisse une organisation en bonne forme : un budget doublé et un total de 104 salariés grâce notamment aux partenariats avec les entreprises, qui s’engagent contre l’utilisation du label WWF à développer une stratégie plus durable. Orru avait été également à l’origine de l’idée de l’audit financier de la filière nucléaire que Nicolas Sarkozy avait fait diligenter. Un travail qui servira de référence pour le futur grand débat sur l’énergie promis par François Hollande.

Suivre des chauves-souris, ça vous tente ?

Je reçois ce message de Jean-Paul Urcun, dont j’ai croisé la route il y a beau temps déjà. Je crois pouvoir dire que ce pilier d’Organbidexka Col Libre (OCL), devenu responsable de la LPO en Aquitaine, est une excellente personne. La proposition qui suit est donc honnête, et je dirais même alléchante.

Dans le cadre de son programme estival d’étude sur les chiroptères, la LPO Aquitaine recherche des bénévoles pour des diagnostics naturalistes des sites natura 2000 de la montagne pyrénéenne. Et organise cet été une session d’étude des zones de chasse d’espèces de chauves-souris.?? Du lundi 6 aout au samedi 18 aout 2012 😕 étude des habitats de chasse du Petit Murin (Myotis blythii) en vallée d’Ossau (64). ?Hébergement dans un gîte à Louvie-Juzon??. Cette étude consiste à suivre par télémétrie des individus de chaque espèce afin de définir leur exploitation et leur sélection des habitats lors de leur phase de recherche alimentaire nocturne.? Cette technique nécessite un fort investissement humain mais permet d’apporter des éléments indispensables à la bonne connaissance et conservation de ces espèces méconnues. L’équipe des salariés et stagiaires se fera un plaisir de vous accueillir.?? L’association prend en charge le gîte et le couvert pour tous les amateurs de randonnée nocturne.

Renseignements et inscription 😕 Denis Vincent, ?pyrenees-atlantiques@lpo.fr

Tél : ?06 10 49 29 07