Archives mensuelles : décembre 2014

À quoi servent les socialistes ?

Titre de la Une du journal Le Monde qui paraît aujourd’hui :

Le fossé entre riches et pauvres n’a cessé de se creuser depuis trente ans

Comme la réduction des inégalités est la raison de discourir des socialistes, notamment français, la question en titre de ce semblant d’article est purement rhétorique. Ces gens devraient se cacher, ils plastronnent. Et pendant ce temps perdu, tout devient plus difficile sur le front décisif du climat. Sur celui de la biodiversité. Sur celui de la vie.

Un mot sur le programme Le Pen

Si j’ai si peu évoqué ici la politique et les ambitions du Front National, c’est bien entendu parce que cela n’a le plus souvent aucun rapport avec la crise écologique. Mais cela pourrait changer, comme vous allez voir. Avant cela, deux mots personnels sur ce parti. Je suis né à la politique entre 1968 et 1970. J’avais alors de 12 ans et quelques cacahuètes à 14 puis 15 ans. Mon vieux était un communiste stalinien, un ouvrier à l’ancienne, qui se tapait ses 60 heures par semaine, dix heures par jour, samedi compris. J’ajoute un point qui est pour moi crucial. En décembre 1970 eut lieu en Espagne le « procès de Burgos », au cours duquel 16 Basques furent jugés par le vieux Franco. Ce même mois, les ouvriers polonais de la Baltique se soulevaient contre le régime stalinien de Gomulka. Moi, j’ai manifesté pour eux tous. Ceux de Burgos, ceux de Gdansk et de Gdynia. Contre les fascistes, contre les staliniens. Et je n’ai pas changé.

Je n’ai pas assez connu mon père, car j’avais huit ans à sa mort.  Mais comme il était d’une singulière bonté, je lui dois assurément ma survie psychique, et peut-être bien physique. Je l’ai aimé et l’aime encore d’un amour inconditionnel, ce qui ne signifie nullement aveugle. Il avait ses faiblesses, mais aussi, mais surtout sa grandeur. J’ai appris de lui, sur le mode incandescent, le culte de la résistance antifasciste, celle des années noires des guerres – l’Espagne, l’Europe, le monde -, celle de la lutte armée. Quand cette pauvre crapule de Le Pen a émergé en 1972, je n’ai pas hésité une seconde. Je ne raconterai pas ici ce que j’ai fait, mais je l’ai fait. Je ne regrette rien, je ne regrette aucun des affrontements de ces années-là, car il arrive toujours un moment où la vérité s’impose. On ne saurait transiger avec des fascistes.

Le Front National l’est-il, fasciste ? Je crois que l’usage de ce mot répugnant empêche de comprendre qu’il s’agit d’autre chose. Je sais que ce mouvement compte de vrais fascistes, qui n’attendent qu’un moment favorable pour abattre la Gueuse, notre pauvre République à nous. Néanmoins, je n’imagine pas un remake. Plutôt une terrible habituation aux pires politiques. Déjà, la France glisse de jour en jour vers une droite qu’on espérait ne plus jamais voir chez nous. Tout le monde finira par trinquer, à commencer par les Noirs et les Arabes. Tout le monde. Et je suis convaincu de la nécessité de bâtir ensemble des digues, qui dureront ce qu’elles dureront. Contre le pire, contre la régression, avec des gens qui auraient pu passer jadis pour des adversaires. L’union est une action magnifique.

Pourquoi ce papier déjà bien long sur le Front National ? Parce que Marine Le Pen, ainsi qu’on sait, ratisse autant qu’il est possible, et s’empare de besaces qui étaient celles de ses ennemis. Au plan économique, je n’insiste pas sur ses invocations altermondialistes, qui convainquent tant d’esprits faibles. Mais voilà aujourd’hui qu’elle se lance dans « l’écologie patriote », ainsi que vous pourrez lire ci-dessous. Évidemment, c’est grotesque de bout en bout. Un M.Murer, venu des marges du Front de Gauche (ici), entend promouvoir une transition énergétique made in France avec le nucléaire et sans doute le gaz de schiste. Et pas question d’imposer quoi que ce soit aux entreprises, de manière par exemple à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

C’est pourtant sérieux. Les angoisses montent sans trêve, et aucune offre politique ne propose de s’attaquer aux vraies racines de la crise, celle de la vie sur Terre. Les stimuli fantasmagoriques ne peuvent donc que se multiplier. L’avenir est aux « solutions » magiques. Au rêve d’une France reconquérant ses risibles frontières, et montant à l’assaut des « pollutions ». Je l’ai dit ici de nombreuses fois : le froid s’étend, la glaciation nous guette. Il n’est qu’une parade possible : bouger. Et bouger ensemble, en se serrant les uns contre les autres, en direction du printemps. Car le printemps viendra, je n’ai pas de doute. La seule question, pour nous tous, est de savoir si nous tiendrons jusque là.

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Un article du Huffington Post

Le FN invente « l’écologie patriote »: la préférence nationale lave plus vert que vert

 | Par

FRONT NATIONAL – C’est un des axes stratégiques empruntés par Marine Le Pen pour élargir sa base électorale et muscler son programme en vue de 2017. Depuis 2012 se sont créés dans le sillage du Rassemblement Bleu Marine plusieurs cercles de réflexion thématiques ouverts aux membres du FN et aux compagnons de route dits « patriotes ».

Il y eut le « collectif Racine » pour les enseignants, le « collectif Audace » pour les jeunes actifs ou encore le « collectif Marianne » dédié à la jeunesse. Autant de niches catégorielles (aux effectifs confidentiels) jadis délaissées par l’extrême droite par manque d’intérêt, de moyens ou d’opportunité.

Plus surprenant, ce mercredi 10 décembre, c’est un « collectif Ecologie » que Marine Le Pen entend introniser. Sa lettre de mission est double: d’une part, rassembler les « patriotes » en phase avec la ligne nationale-étatiste du FN et sensibles à la question du développement durable; de l’autre, plancher sur le programme environnemental de la future candidate à l’élection présidentielle.

L’invention de la nationale-écologie

A sa tête, l’économiste Philippe Murer, assistant parlementaire de Marine Le Pen et auteur d’un ouvrage publié chez Fayard intitulé « La transition énergétique: une énergie moins chère, un million d’emplois créés ». Cet ancien adhérent du Parti socialiste, hostile au référendum sur la Constitution européenne et passé depuis chez Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan, a débarqué au Front avec armes et bagages en mai dernier en qualité de conseiller économique.

Proche de l’économiste Jacques Sapir, lui-même compagnon du Front de Gauche mais adulé par les souverainistes depuis qu’il a théorisé l’échec et la sortie de l’euro, Philippe Murer fait partie du groupe d’universitaires (avec Bruno Lemaire et Jean-Richard Sulzer) dont la présidente du FN s’est entourée afin de « densifier » son programme économique en vue d’une hypothétique sortie de l’euro. A ses côtés, Eric Richermoz, jeune adhérent FN et étudiant en master finances, assurera les fonctions de secrétaire général du collectif.

Tous deux ont théorisé les contours d’une nationale-écologie liant les fondamentaux du Front (indépendance monétaire, dévaluation massive et protectionnisme ciblé) et les bienfaits d’une transition énergétique synonyme à terme d’indépendance énergétique, d’économies pour les Français et de croissance verte.

Si les constats ne divergent pas dans les grandes lignes de ceux prônés par Europe-Ecologie Les Verts, l’Ecologie Bleue Marine récuse la nécessité d’agir à une échelle globale ou européenne sur les questions environnementales. « La France doit réaliser sa transition énergétique, ce qui entraînera d’autres pays par l’exemple », plaide Philippe Murer, convaincu que cette transition n’est possible qu’à la condition que la France retrouve son indépendance monétaire et la maîtrise de ses frontières douanières.

Un positionnement anti-mondialiste et anti-EELV

Les premières bases de cette « écologie patriote » sont encore balbutiantes. Elles se veulent avant tout un réquisitoire contre l’écologie politique incarnée par les Verts, accusés d’avoir « monopolisé » la défense de l’environnement et « détourné » ses principes au profit d’une idéologie « punitive et fiscaliste ».

« L’écologie ne doit pas être un totalitarisme qui impose sa loi sur tout, il faut qu’elle se conjugue avec le reste », plaide Philippe Murer. « EELV prône une politique mondialiste favorable aux marchés de quota et soumise aux lobbies des multinationales qui ont pignon sur rue à Bruxelles », renchérit Eric Richermoz. Tous deux récusent le principe d’une fiscalité verte et plaide sur une négociation « apaisée » avec les entreprises pour qu’elles réduisent leurs émissions de CO2.

Alors que les écolos d’EELV défendent des accords globaux sur le climat, le collectif Ecologie du FN mise sur la « nation » et le retour au nouveau franc pour mener un « protectionnisme ciblé » qui favoriserait la relocalisation de l’industrie verte sur le territoire national. La renationalisation complète d’EDF et des investissements publics massifs dans le renouvelable, financés par la Banque de France (et donc la planche à billets), permettraient selon eux d’achever la transition d’ici 20 ans.

Autres nuances de taille avec la ligne d’EELV: l’écologie bleu marine est favorable à l’industrie nucléaire comme énergie de transition à faible émission de CO2 et ne ferme pas définitivement la porte au gaz de schiste tout en excluant la fracturation hydraulique.

« Une vision hygiéniste et naturaliste de l’écologie »

Du côté d’Europe-Ecologie Les Verts, l’initiative fait sourire. « Marine Le Pen n’a rien d’une écologiste puisqu’elle reste une productiviste forcenée », tranche le porte-parole d’EELV Julien bayou. « L’écologie nationaliste du Front revient à dire: du moment que c’est français, on construit n’importe quoi. Si la France avait une industrie de pointe dans l’amiante, le FN continuerait de promouvoir l’amiante », raille le conseiller régional d’Ile-de-France.

Pour le Front national, « l’écologie est un instrument de plus au service des mêmes fantasmes », regrette l’eurodéputé Yannick Jadot, pour qui il est illusoire de « vouloir lutter contre le dérèglement climatique sans passer par une triple approche locale, nationale et globale ». Sous couvert de promouvoir le bien-être animal, le Front national « instrumentalise l’écologie pour conforter sa clientèle islamophobe et s’en prendre à l’abattage rituel », renchérit-il, pointant également l’exploitation d’un « ordre naturel » des civilisations pour justifier le refus de l’immigration.

Le député européen renvoie surtout le Front national à ses contradictions, comme le soutien du FN aux Bonnets rouges « qui défendent pourtant les élevages les plus intensifs ». « Le FN défend la qualité de l’air mais prône une politique farouchement automobiliste », ajoute-t-il avant de renvoyer aux votes de Marine Le Pen au Parlement européen. En décembre 2013, les trois eurodéputés FN avaient voté contre l’interdiction du chalutage en haute mer, pratique désastreuse pour les fonds marins.

Alors, le collectif Ecologie n’est-il qu’un nouvel avatar du greenwashing? « Pas du tout », assure Philippe Murer qui promet que Marine Le Pen est « sincère » lorsqu’elle veut « proposer des solutions sur l’écologie ». « Le FN défend depuis longtemps ces thématiques même s’il ne les mettait pas toujours en avant », assure Eric Richermoz.

Une longue histoire d’écolo-scepticisme

En 2010 pourtant, Jean-Marie Le Pen associait encore « l’écologisme » à une « nouvelle religion des populations urbaines aisées ‘bobos gogos’ de l’Occident » lors d’un colloque organisé par son parti, sobrement intitulé « Réchauffement climatique, mythe ou réalité ».

Dans son programme présidentiel de 2012, Marine Le Pen détaillait assez peu ses projets en matière de développement durable, plaçant la priorité sur la sécurité alimentaire, la préservation de la faune et de la flore ainsi que des paysages. Aucune référence au réchauffement global ou à la transition énergétique n’y figurait.

En matière d’énergie justement, le programme FN de 2012 semblait plus que sceptique sur l’intérêt immédiat des énergies renouvelables jugées « pas réalistes en l’état ». Le programme de Marine Le Pen ne citait l’énergie éolienne qu’une seule fois pour estimer qu’elle n’était pas une source crédible d’énergie de substitution. Quant au solaire, il n’était même pas évoqué.

« Toutes nos propositions n’engagent pas le Front national, même si j’ai bon espoir qu’elles inspireront Marine Le Pen », précise Philippe Murer. Il y a du travail.

Interrogés en marge du congrès du parti à Lyon, nombre d’élus FN accueillaient ce nouveau collectif. avec bonne humeur mais circonspection. « L’écologie c’est une nouveauté au FN. A Hénin-Beaumont, c’est une source d’économies comme pour l’éclairage public. Mais moi, je ne veux pas d’éoliennes dans ma ville », tranchait le vice-président Steeve Briois. « Il faut un peu de bon sens, y compris dans l’écologie. N’oublions pas de concilier respect de l’environnement et le respect des travailleurs », nuançait l’eurodéputée Sophie Montel, élue dans un bassin industriel du Doubs.

Pris de court par la question, un élu botte en touche: « ce qui est sûr, c’est que nous on est pas des Ayatollah ». Preuve que, même en matière d’écologie, les vieilles références du FN marchent encore.

Un vrai salut au peuple iranien

Vous lirez ci-dessous un article paru dans Le Monde, qui illustre comme rarement le sous-titre de Planète sans visa : Une autre façon de voir la même chose. Le Monde, et toute la presse avec lui, pratique la recette du pâté d’alouette. Laquelle consiste à mélanger ensemble un cheval et une minuscule alouette. Le cheval, en la circonstance, se traduit par des milliers d’articles sur le nucléaire iranien et le régime des mollahs. Et l’alouette, bien entendu, c’est cette sécheresse apocalyptique créée par les hommes, et qui menace de destruction pure et simple l’ancien Empire des Perses, qui existe, sous une forme ou une autre, depuis des millénaires.

Je ne dis évidemment pas que l’arme nucléaire, éventuellement entre les mains de fous de Dieu iraniens, n’est pas un problème. C’en est un, et il faut le traiter. Mais d’évidence pour moi, tout doit être désormais pensé dans le cadre de la crise écologique, qui n’a que faire de nos agendas. Les dirigeants iraniens, mais les nôtre aussi, cela va de soi, agissent comme des aveugles volontaires, qui verraient dans les ténèbres un lumignon trembloter. Et qui le prendraient pour une vraie Lumière. Pauvres de nous.

De même, combien d’analyses à propos des révolutions arabes et du sort, en particulier, de l’Égypte, pays sans lequel notre Occident serait bien plus mal placé encore dans le Moyen-Orient ? Combien de supputations sur le général Sissi, les Frères musulmans, les salafistes locaux ? Et combien pour dire cette évidence que le Nil, seule source de vie dans ce pays désert, ne saurait longtemps encore satisfaire les appétits d’une population de près de 90 millions d’habitants, dont la croissance démographique reste folle ?

Je vous l’ai dit et répété tant de fois que j’hésite une seconde, mais pas davantage : il va falloir tout rebâtir. Notre imaginaire est de pacotille. Notre réflexion est d’une telle faiblesse qu’on se laisse aller, parfois, à ne guère miser sur l’avenir. Mais ça passe. En tout cas, chez moi, ça passe.

L’article du journal Le Monde

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L’Iran menacé de devenir un immense désert

Les Iraniens ont beau essayer de nier la gravité de la crise de l’eau, certains écologistes considèrent qu’il est déjà trop tard pour arrêter le train en marche d’une grave sécheresse. Pour les plus alarmistes, l’Iran sera  » la prochaine Somalie « ,  » un pays des fantômes dans trente ans « , transformé en  » un immense désert « . Réputé pour son climat continental, le pays connaît des changements radicaux et abrupts.

Ces deux dernières années, le lac d’Oroumiyeh, qui fut le plus vaste du Moyen-Orient (5 200  km2), situé dans la région iranienne de l’Azerbaïdjan (nord-ouest), s’est asséché à 95  %. Pour tenter de le sauver, le président modéré, Hassan Rohani, a décidé, le 27  novembre, de lui consacrer un budget de 7 300  milliards de rials (178  millions d’euros). Un autre plan est également en négociations avec les différents groupes de travail, baptisé  » Nakasht « ( » ne pas cultiver « ). S’il est adopté, les agriculteurs des champs avoisinant la rivière de Zarineh Roud, qui se déverse dans le lac d’Oroumiyeh, seront payés 5  millions de tomans par an (1 200  euros) pour chaque hectare non cultivé.

Téhéran connaît aussi des problèmes d’eau. L’été dernier, trois des cinq barrages alimentant la capitale ont été pratiquement vidés, obligeant les autorités à mettre en place des programmes de rationnement. Dans la ville d’Ispahan, dans le centre du pays, l’assèchement de la rivièreZayandeh Roud a également profondément marqué les Iraniens.

 » La nature ne résiste plus « Pour le climatologue Nasser Karami, ces changements climatiques brutauxmontrent que  » leseuil de tolérance a été dépassé et que la nature ne résiste plus « . Pour cet enseignant à l’université de Bergen en Norvège, la cause principale résulte de la croissance démographique – l’Iran compte 78  millions d’habitants, deux fois plus qu’il y a quarante ans – et du développement économique du pays.

A la suite de la révolution en  1979 et de l’avènement de la République islamique, l’Etat a permis le développement sans limite de l’agriculture dans le pays, cherchant par ce biais une assise sociale et un soutien parmi les couches défavorisées et rurales. C’est le cas des régions avoisinantes d’Ispahan et de celles du lac d’Oroumiyeh. Dans l’Azerbaïdjan, la superficie des champs cultivés est passée de 150 000  à 600 000 voire 800 000 hectares.

Pour subvenir aux besoins des agriculteurs (92  % de l’eau consommée sont utilisés dans l’agriculture, dont 70  % sont perdus), barrages et digues ont été construits sans analyses scientifiques. Les spécialistes parlent de 700 grandes digues et en recensent presque 1 000 de tailles petite et moyenne.  » Etant donné le climat plutôt continental de l’Iran, construire des barrages où une grande quantité d’eau, conservée pendant longtemps, s’évapore, n’est pas la solution optimale « , explique Behrooz Dehzad, enseignant en écologie à l’université de Shahid Beheshti, située à Téhéran. Les agriculteurs et les villageois ont également foré de nombreux puits sans permission (leur nombre est estimé à 650 000), épuisant les nappes phréatiques.

Le développement des industries, exigeant un important approvisionnement en eau, notamment dans la région désertique d’Ispahan, a aggravé la situation. Alors que les précipitations ont diminué de 16  % en quarante ans(250  mm par an, soit un tiers de la moyenne mondiale), et que les trois quarts de ces pluies ne tombent que sur un quart du territoire, créant de grandes zones désertiques, les Iraniens ne sont toujours pas enclins à faire des économies. Les données officielles évoquent une consommation de 250 litres par jour, par habitant, presque deux fois plus que la moyenne mondiale de 130 litres. Un chiffre qui s’explique notamment par la subvention élevée accordée par l’Etat.

Plan d’austérité nationaleLes chercheurs sont unanimes pour dire que la crise de l’eau s’est manifestée sous la présidence de l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013). Il a notamment contribué à l’assèchement de Zayandeh Roud en annulant l’ordre de boucher les puits non autorisés dans la province de Chahar Mahal et Bakhtiari (centre), où coule cette rivière.

Son successeur, le président Rohani, se montre davantage sensible aux problèmes environnementaux.  » En ce qui concerne les digues par exemple, le gouvernement n’envisage pas d’en construire de nouvelles, alors que sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, cent projets de construction ont été lancés « , expliqueBehrooz Dehzad.

Pour faire face à la sécheresse, il faudra beaucoup plus que ces signaux positifs.  » L’Iran, estime Nasser Karami, doitsupprimer tous les puits illégaux, arrêter l’agriculture dans 50  % des champs du pays, ainsi que la culture de certains grains qui consomment trop d’eau, dont le blé. «  Et par-dessus tout,  » il est nécessaire que le gouvernement annonce un plan d’austérité nationale. « 

Les répercussions pourraient largement dépasser les frontières iraniennes et déstabiliser un peu plus une région du Moyen-Orient déjà en crise.  » Les expériences dans d’autres pays montrent que la sécheresse affaiblit le pouvoir central et laisse place à des conflits ethniques, religieux, confessionnels et à la violence « , assureNasser Karami.

Ghazal Golshiri

Hollande est bien l’homme de la situation

Je vous ai dit hier ce que je pensais de Ségolène Royal. Grâce à Luce Lapin (son indispensable blog), que j’embrasse au passage, il me faut féliciter le père de ses enfants, François Hollande. Mais regardez cette image renversante, qui date d’hier.

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On voit sur cette photo hideuse notre président de gauche en entretien privé avec le dictateur du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaiev. Je vous passe les détails, que vous connaissez ou pouvez imaginer. Le pays est plein d’uranium, de pétrole, de charbon, de fer, et son taux de croissance est de 7 % par an. Nazarbaiev règne sans partage depuis 1990, soit avant même la chute définitive de cette maudite Union des républiques socialistes soviétiques. Bien entendu, il a été lui-même dirigeant du parti communiste, avant d’imposer sa dictature personnelle, qui dure depuis un quart de siècle. Chez ce brave garçon, on torture tranquillement tous ceux ce qui pourraient gêner la corruption de masse, qui fait enfler chaque jour les comptes secrets du maître et de ses valets.

Pour en revenir à Hollande, on notera – je noterai – trois choses. Un, comme la Royal, il s’exhibe sans manières avec de la fourrure. Je gage que, cette fois, il pourrait bien s’agir de loups, car on en tire beaucoup au beau pays de ces grands salauds. Deux, il est atrocement ridicule, et réussit à nous faire encore un peu plus honte.Un exploit. Trois, il se comporte comme une pute. Attention ! J’emploie ce mot à contre-cœur, piégé que je suis par l’usage de certains mots. Il va de soi que je ne vise pas celles qui vendent leur corps. C’est Hollande, que j’entends insulter. Il ne vend certes pas son corps, mais c’est pis : il a fourgué ce qui lui restait d’âme à un tortionnaire de bas étage. Pour quelques tonnes d’uranium qui seront cramées dans nos centrales nucléaires avant, peut-être, de vitrifier tout ou partie de la France. Le dégoût.

Ségolène Royal en panthère (peut-être) synthétique

Deux choses, qui dégoûtent en profondeur de l’offre politique lamentable qui nous est faite.

Un, Ségolène Royal, ministre de l’Écologie en titre, prend l’avion pour aller à Lyon et manque se crasher (ici). L’information, ce n’est pas le train d’atterrissage qui ne se débloque pas, la seule retenue par nos piteux médias. Non, la chose importante est que Royal, qui prépare avec ardeur sa ridicule Conférence mondiale sur le climat, l’an prochain à Paris, se contrefout du dérèglement en cours. Le message atroce qu’elle adresse à 65 millions de Français, c’est : continuez tout comme avant. Le TGV met Paris à deux heures de Lyon, mais c’est encore trop pour nos misérables Excellences. Combien aura-t-elle gagné ? Un quart d’heure ? Je la vomis. Cela ne se fait pas d’écrire cela, mais justement, je le fais : je la vomis.

Deux, Ségolène Royal s’exhibe dans une soirée élyséenne avec un manteau de fourrure. Du loup ? Je n’en sais rien, et pour l’heure, il n’y a, à ma connaissance, aucune confirmation. Il n’empêche : c’est un message. Elle eût pu dire, ou laisser dire par son entourage – c’est un classique, chez ces gens-là – que la fourrure était synthétique. Elle n’en a rien fait, car ce qu’elle veut dire de toute façon, c’est qu’elle nous emmerde, nous les défenseurs de la vie sur Terre. Eh bien, elle a raison : elle nous emmerde. Vienne le temps où nous pourrons mieux exprimer ce que nous pensons vraiment.

S. Royal le 3 déc 2014