Ozon et le massacre de Norvège (sur le Front National)

Il y a quelques jours, j’ai pris à parti ici Laurent Ozon, « écologiste » brun, adorateur des forêts, – jadis – ? – proche d’Antoine Waechter, aujourd’hui membre du bureau politique du Front National. Cet excellent personnage a posté un  commentaire sur Planète sans visa, que j’ai exceptionnellement – pour des raisons que je précise en lieu et place – publié. Et voilà que cet homme écrit sur Twitter ceci, à propos de l’acte insupportable du nazi norvégien Anders Behring Breivik : « Expliquer le drame d’Oslo : explosion de l’immigration: X6 (multipliée par 6) entre 1970 et 2009 ».

Qui le dit ? Le journal de Serge Dassault et Étienne Mougeotte, Le Figaro, donc (ici). Ainsi donc, massacrer des jeunes (et moins jeunes) gens – 76 morts apparemment – pourrait s’expliquer, voire se justifier, par l’évolution du nombre d’immigrés dans un pays. Or la question immigrée est évidemment bien plus prégnante en France qu’en Norvège. Ozon est-il prêt à justifier les pires horreurs sur le sol de notre pays ? Je vous laisse répondre. La guerre au fascisme n’a jamais été une plaisanterie, ni ne le deviendra.

23 réflexions sur « Ozon et le massacre de Norvège (sur le Front National) »

  1. Sauf erreur de ma part, et si j’ai bien suivi les divers bilans de reportage, ce massacreur norvégien blond aux yeux bleus, a tué en grande majorité, quasiment que des norvégiens non issus de l’immigration !
    – Les immigrés sont un danger !!!
    Peut-on sourire d’une phrase aussi con, après un tel massacre perpétré par un taré d’extrême droite ?

  2. @ Llea, tu semble confondsre avec le réalisateur François OZON
    http://www.allocine.fr/personne/filmographie_gen_cpersonne=17705.html

    Fabrice, tu va encore t’enerver, mais j’ai souvent l’impression que « vous redécouvrez l’eau chaude ».
    je ne sais comment l’écrire, pour eviter les sempiternel points Godmachin, mais l’écologie, si on y fait pas très attention, est une composante forte, sous-jacente, romantique de ce que l’on sait ( le désir de pureté..).

    Et cela ne m’étonne aucunnement que des écolos se retrouvent engagés dans la marine.

    Je pense que tu le sais très bien, beaucoups d’ecolos sincères, et « petite fleurs » si il approfondissaient se rendraient compte – avec un certain effroi – de cela.

    ce qui, à mon sens, prouve que l’éducation de la responsabilté ecologique, ne peut cohabiter et trop s’imbriquer dans la « politique idéologique » de quelque bord soit-il.

    Plutot que de se voiler la face, il vaut mieux l’aborder fontalement, je trouve, ne serais-ce que éviter que d’autres le fassent, on l’on déjà fait.

  3. Breivik est un Nazi, ses ecrits (des extraits ont et publiés dans les journaux) le montrent clairement. Il souhaitait une résurgence du Nazisme en Europe, par une méthode qui consistait a déclencher des niveaux de violence de plus en plus haut, jusqu’à créer un état de guerre. Il est intérieurement en état de guerre et souhaitait que les autres le soient aussi. Sa méthode n’est pas « idiote » si l’on ose dire, elle a donné des résultats prouvés. On peut espérer que Breivik était isolé. Mais on n’en est pas certain. En tout cas il a des amis qui commencent déjà a se montrer, alors que le sang n’a même pas encore séché. Est-ce que le Front National n’aurait pas la même stratégie, moins clairement révélée, plus honteuse ? Mr. Ozon semble implicitement approuver ce qui s’est passé en Norvège.

  4. Le terrorisme, qui est la violence mise en spectacle, n’est possible que s’il existe un public qui apprécie et goûte ce spectacle. Les réactions dans Le Figaro montrent que ce public existe. Ou allons-nous ?

  5. Le plus effroyable dans ce massacre, c’est que TOUTES les officines, faiseur d’opinions, se soit précipités dessus pour l’exploiter « selon », régler ses comptes.

    C’est pour moi le plus « effroyable » de cette affaire.
    Posté içi, mais pourrait être posté sur pratiquement 90% des « officines », blog, journaux, media.

  6. Phil : « je ne sais comment l’écrire, pour eviter les sempiternel points Godmachin, mais l’écologie, si on y fait pas très attention, est une composante forte, sous-jacente, romantique de ce que l’on sait ( le désir de pureté..) »

    C’est un point que j’ai un peu de mal à suivre. Il y a eu des textes de Luc Ferry là-dessus, pas très creusés comme beaucoup de textes de Ferry, mais franchement, Hitler le végétarien qui aime les chiens et les forêts, c’est oublier d’une part qu’il a surtout construit une industrie lourde (y compris génocidaire) à la grande joie de la bourgeoise allemande, d’autre part que s’il n’avait été que cela (végétarien, aimant les clebards et les forêts noires, etc.), eh bien sa venue au pouvoir n’aurait pas été très grave. En d’autres termes, la composante létale du nazisme n’a rien à voir avec les options alimentaires ni le folklore romantique ni l’empathie canine de son leader : cela relève de l’espace vital, la lutte des races et de l’antisémitisme grossièrement théorisés dans ses textes comme dans ceux des idéologues du régime. Et que l’on ne retrouve évidement pas dans la pensée écologiste. (Mais plutôt dans les délires du terroriste viking)

    Je trouve en revanche qu’il existe parfois une dimension réactionnaire dans certains textes écologistes (surtout des témoignages de base comme j’en lis ici certains), ce qui peut les rapprocher d’une esthétique antimoderne et ruraliste de la droite contre-révolutionnaire. On a l’impression que pour certains, l’horizon d’émancipation est l’instauration d’ordre naturel immuable, avec des petites communautés autarciques qui se reproduisent sur place en échangeant au strict minimum (pour ne surtout pas léser le moindre équilibre du milieu par leur exploitation, leur transport, etc.). Mon principale problème avec ce monde-là n’est pas qu’il serait structurellement droitier ou gauchiste, mais terriblement emmerdant – aussi chiant qu’un souvenir de roman de Giono 😉

    Pour ceux qui ne se retrouvent pas dans cette perspective de communautés néorurales, je ne connais pas la théorie de l’Etat écologiste. J’espère évidemment qu’il n’est pas question d’imposer par voie autoritaire et centralisée la (supposée) émancipation du programme politique – passages célèbres de Jonas sur les limites de la démocratie face à la situation de crise environnementale, par exemple. Mais comme l’écologie politique semble destinée à devenir la cinquième roue du carrosse branlant de la sociale-démocratie et à faire du réformisme que Fabrice Nicolino déteste… En gros, il faut attendre la Grande Catastrophe qui produira spontanément l’adoption des solutions de rechange par la base conscientisée?

  7. Lléa & Martine

    Plus que simplet! Ignace! je suis!
    ( Erreur en lisant les pseudos, au dessous des posts, au lieu d’au dessus)
    Phil stupido!

    Bien à vous

  8. Entre Phil, skept et Lléa,
    je ne suis ps sur de très très bien suivre précisément le débat, avec les non dit et sous entendus et clin d’oeils, c’est un peu opaque.

    cela dit, Phil, la pensée écologiste vient de certains constats, évidents, que tout un chacun peu faire avec un minimum de connaissances et de bon sens, et de bonne volonté aussi….
    ces ingrédients ne sont pas l’apanage d’une pensée politique. il n’est donc pas étonnant, qu’Hitler aie eu des vision d’évologistes par moment, que certains de anciens fidèles aient créés le WWF et que les tenants de la pensée Eugéniste « blanche » actuelle qui a court dans les hautes sphères de la fiance mondiale, puisse aussi avoir ce genre de vision. Michel Tarrier a fait un peu la Génèse de tout ça dans son bouquin « dictature écologiste », en prenant d’ailleurs un sacré risque de se faire amalgamer avec toute ces paniers de crabes… dont il n’est pas.

    Skept, ta description caricaturale de l’idéal écologiste est assez décourageante…(((est-ce que ça vaut le coup de s’adresser à ce zigotoo qui joue la provoq ?? 🙂 )))
    je dirais juste, sans forcer le trait, qu’à mon avis nous n’avons guère le choix. les renoncements nécessaires ne sont sans doute pas aussi terribles que cette vision à la Giono qui t’erraie tant….
    ton problème est peut-être celui de la grande masse de nos concitoyens, vous manquez de cette expérience fondamentale qui permet de rêver à ce monde différent, utopique, possible, également avec la moitié de notre population dans les grandes villes. c’est une question de volonté politique et de priorités, et de remises en questions intelligentes.
    bien sur il faudrait avoir d’autres types de gouvernants et de de gouvernance…..

    mais la grande catastrophe vient peut-être….. il faut souhaiter que ça se passe sans trop de casse….

  9. A Léa,

    Merci pour cette vidéo.

    René.

    La corrélation entre la montée de l’extrême droite et crise économique n’est pas nouvelle; il suffit de se rappeler ce qui s’est passé en Europe avant la deuxième guerre mondiale.Le Front national n’a cessé de progresser depuis une trentaine d’années qu’a commencé la casse sociale que les gouvernements successifs se sont employés à développer, en particulier depuis 2007. Tout cela bien entendu sous le prétexte de l’efficacité économique chère aux libéraux de tout poil qui sont dans l’incapacité de raisonner autrement. On en a surtout et fréquemment la preuve quand il s’agit d’écologie.
    Les leçons du passé n’ont, encore une fois, servi à rien et on ne peut être étonné de ce retour de bâton.
    L’extrême droite a de beaux jours devant elle et pas seulement en France, comme on peut le constater. Bah! Les libéraux sauront passer ces conséquences fâcheuses par profits et pertes.

  10. 😀 vous vous prenez trop au sérieux messieurs dames…

    Skept m’était invisible jusqu’au poste de Fabrice, mais là je le vois et je le lis… c’est digne de toutes les idioties d’un luc ferry (qui est quand même un des 10 hommes les plus neuneus de France!!! C’est grave quand même!!!

    Et le progrès qui doit nous sauver, ne peux rien pour soigner « ça »? (a ben non, le progrès ne doit surtout pas soigner « ça », c’est l’engrais du système)… question: c’est quelle maladie le « ça »?

  11. Merci Fabrice d’éclaircir la situation au sujet de certains « écologistes » qui n’ont pas peur de frayer avec l’extrême droite : il est important de clarifier tout cela et d’affirmer haut et fort que nous les condamnons fermement. Ils s’associent à une idéologie de malheur, pour l’Homme et pour la Nature bien entendu. Ils me donnent la nausée.

  12. en attendant, continuons à délocaliser , à détruire les savoirs et les emplois, les responsables de cela, ceux qui ont jugé bon de développer cette globalisation sont autant responsables; ce n’est pas humain de détruire ici , de mettre des gens au chomage pour faire suer le burnous sous-payé, plus loin et tout çà pour le profit, ceux qui ont laissé faire çà et ont voulu çà ont aussi les mains très sales

  13. Skept écrit : « On a l’impression que pour certains, l’horizon d’émancipation est l’instauration d’ordre naturel immuable, avec des petites communautés autarciques.. ». meuh non! nous sommes modernes nous nous voulons encore plus de parkings, encore plus d’ikéa, encore plus de voitures, encore plus de croissance …et en attendant on choisit l’homme au détriment des sols et du reste (absurdité totale..?)

    « L’UICN, en partenariat avec le Muséum National d’Histoire Naturelle, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), la Société d’études ornithologiques de France et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, a suivi les populations de 277 espèces d’oiseaux nicheurs de France métropolitaine. Résultat, 73 espèces sont menacées. Cette étude (2010) complète l’indicateur de biodiversité que nous avions présenté ICI.
    Les résultats sont sans appel. Par exemple la Pie-grièche à poitrine rose est « en danger critique » d’extinction sur notre territoire avec seulement 30 à 40 couples en France.
    Le Milan royal, pourtant espèce protégée, est classé « vulnérable », victime de tirs au fusil et d’appâts toxiques. L’Aigle de Bonelli, également protégé, est classé « en danger », menacé par la raréfaction du lapin de garenne, sa proie favorite, et par les lignes à haute tension.
    J’en suis d’autant plus affligé que j’ai beaucoup d’attachement pour le Milan royal, très beau rapace à la queue en biseau rousse, facile à repérer dans le ciel. Il venait souvent attraper des volailles dans la basse cours de ma tante en Alsace lorsque j’étais petit et j’adorai suivre la migration des Milan royaux et des Milan noirs qu’on voyait encore nombreux planer dans le ciel de Suisse en septembre.
    Parmi les espèces marines, le Pingouin torda et le Macareux moine, qui subissent à la fois la pollution due aux hydrocarbures et les effets du réchauffement climatique, sont considérés comme « en danger critique ».
    La conjugaison de l’ensemble de ces menaces se traduit par un déclin marqué de nombreuses populations d’oiseaux comme le Pic cendré ou le Bouvreuil pivoine dont la population a plongé de 60% en moins de 20 ans. C’est une tragédie naturelle, mais aussi culturelle. Toute mon enfance je voyais ces magnifiques bouvreuils pivoine au dimorphisme sexuel marqué (le male est pivoine, d’où le nom de l’espèce, et la femelle marron) venir picorer les graines que nous leur destinions l’hiver sur les rebords de fenêtre. Je n’en vois plus autour de la maison familiale.
    Au total, la part des espèces menacées est plus importante en métropole (26%) que dans l’ensemble du monde (12%), note l’UICN. »

    Geniale société indistrielle, aucun doute là-dessus

  14. Je ne vois pas en quoi lutter contre les fachos ou néofachos, nous rends forcément partisan des délocalisations et de la dérégulation des échanges.

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