Internet versus cerveau humain (un seul vainqueur)

Finalement, trois mots sur Internet, tout de même, car je viens de lire un article fort éclairant dans Le Nouvel Observateur (ici). On y voit, on y confirme qu’Internet et tous ses dérivés funestes – Facebook, Twitter – modifient le fonctionnement du cerveau humain, et même l’ensemble de la vie de leurs utilisateurs. Et de leurs proches, ce qui commence à faire du monde.

La glorification d’Internet, y compris dans des cercles militants que je ne souhaite pas, exceptionnellement, envoyer aux pelotes, a quelque chose de tragique. Car s’il est une abdication de la liberté, c’est bien celle-là. On confère aux machines un poids sans aucun précédent dans l’histoire des hommes, de loin. Avec accès presque universel aux caches les mieux dissimulées de nos psychés. Qu’Internet soit une police planétaire, ce me semble certain. Faut-il préciser ce que tout le monde sent ou pressent ? Surveillance des goûts, surveillance des déplacements, surveillance des pensées : nous sommes à genoux. Mais dans l’article cité plus haut, on met aussi l’accent sur ce que je constate tous les jours chez moi – un peu – et parmi tant de proches, bien plus.

Le cerveau rétrécit son champ de réflexion et donc d’action à mesure que les mégamachines prétendent lui ouvrir espace et mémoire jusqu’à l’infini. Évidemment, le net est une forme de délégation extrémiste. Aussi extrémiste qu’individualiste. Tandis que la personne et son esprit abandonnent, le vaillant moteur prend le relais, et va bien au-delà de ce qui aurait été tenté et entrepris. Bien au-delà signifiant, en l’occurrence, tout autre chose. Et nul ne s’en offusque.

Au risque de vous paraître ringardissime, je suis convaincu que l’usage du net diminue tendanciellement l’intelligence collective et individuelle de l’homme. Nous n’avons pas besoin de vitesse. Nous avons besoin de temps, de maturation, d’échanges, de confiance, d’élaboration en commun. Tout ce que le net refuse par définition même. Les plus fous, les plus fous et furieux d’entre nous n’attendent qu’une chose, et c’est qu’on leur greffe un appendice électronique sous la peau, de manière à être connecté sans perdre la moindre milliseconde. Mais en attendant, place à Facebook, place à Twitter, où la non-pensée s’exprime en quelques dizaines de signes. Quand je pense m’être constamment moqué des journaux télévisés, au cours desquels on prétend parler d’une situation complexe en moins de deux minutes ! C’est dépassé, et de combien désormais. À quand le simple cri ?

Qui ne voit que les générations abreuvées par le net et wikipédia refuseront toujours plus l’absolue nécessité de lire de longs textes ? De peiner ? De revenir une fois de plus sur une phrase compliquée, mais essentielle ? Il m’arrive même ici de pouvoir juger l’effet délétère de l’ordinateur. Je veux parler de certains commentaires, minoritaires certes, où celui qui écrit démontre d’emblée qu’il n’a lu que le titre et la première phrase de mon article. Ce n’est pas un gémissement de vieillard, c’est un constat : il ne faut plus écrire long. Mes textes sont souvent incompatibles avec l’usage que font la plupart des internautes du texte écrit. Il faut que ça swingue. Il faut aller plus vite encore.

Quelquefois, je me dis qu’il me faudrait éditer mes articles, comme on le dit dans le jargon de la presse, qui est le mien. En résumant à l’entrée par ce que l’on appelle un chapeau. En ajoutant chemin faisant des intertitres pour faciliter ou relancer la lecture. Mais je m’arrête en si bon chemin, car je n’en ai simplement pas envie. Je ne dispose pas, je ne dispose plus depuis un an au moins de la moindre statistique concernant Planète sans visa. Je sais juste que vous êtes nombreux, en tout cas bien assez à mon sens. Car j’entends m’adresser au vero lettore, au véritable lecteur acceptant le principe d’un échange honnête entre celui qui prend le soin d’écrire aux quatre vents, et cet autre, qui accepte de consacrer à cette lecture le temps qu’elle doit prendre. Ni plus ni moins.

84 réflexions sur « Internet versus cerveau humain (un seul vainqueur) »

  1. Je ne peux qu’être d’accord… Je travaille dans l’édition, et il faut que les textes et présentations soient « ludiques », quel que soit l’âge des lecteurs, d’ailleurs… ça m’effraie toujours un peu, ce terme de ludique…
    Il faut que tout soit simple, clair, que « le message soit visible immédiatement »… Bref…
    Tout article sur l’Iphone m’a fait réfléchir, aussi, sur la responsabilité des « créatifs » dans tout ce marketing. Créatifs qui sont comme tout le monde, d’ailleurs, il faut bien qu’ils bouffent !
    Et puis cette mode « nomade », il y a quelques années. J’avais trouvé ça d’un ridicule ! Les fringues nomades, le bureau nomade, les objets nomades, être « sans attaches »… Quelle énorme connerie, ce truc, alors que la plupart des gens n’ont qu’une envie : être bien avec leurs collègues, leurs famille, leurs amis, etc… Quelles couleuvres on nous fait avaler, tout ça pour quoi, en fin de compte ? Vendre et consommer. Sans être plus heureux pour ça, en plus !

    On a l’impression que nous sommes tous pris dans un système qui ne nous convient pas réellement, mais… nous y sommes ! Alors faire autrement ?…

    Bon, je retourne à ma peinture : au moins c’est un boulot qui se fait dans la longueur, la réflexion, le calme. ça ne paie pas, mais ça fait du bien !

  2. En effet Internet fait des ravages, les profs en sont les témoins.
    Les parents pour rationaliser pensent que c’est leur enfant qui est surdoué (sans rire) car hyper-actif à cause du fait qu’il reste planté devant des machines pendant que ses parents sont devant des machines.

    On confond allégrement intelligence avec accès à l’information et on honnore celui qui comprend l’ordianteur-fétiche, c’est-à-dire dont le raisonnement doit être conforme à l’algèbre de Boole : la binarité des 0 et des 1, bien pratique pour effacer tout discernement dans la société.

    Bon ou mauvais avec peu de mots de vocabulaire.

    Et je ne peux m’empêcher, j’espère que Fabrice m’excuser de la redite, de penser à ce poème du chanteur Damien Saez, qui a bien brossé le tableau du massacre de la socialisation électronique et de la junk-culture qui lui est associé.

    à écouter ici :
    http://www.youtube.com/watch?v=KUSN6oxkNlU

    ——————————
    Les Anarchitectures :
    ——————————

    Aux agneaux égorgés au loin
    au chant du coq dans le lointain
    à l’orée des grands champs de blé
    humanités les poings liés
    scotché à la lisière du bois
    petit poucet cherche pourquoi
    ses parents ont capitulés
    aux grands vents des communicants
    de tous nos temples les églises
    n’ont plus le grand des cathédrales
    au temps des anarchitectures
    et des lances pierres contre les murs
    les sacs de billes ont pris le large
    et les amours au coin des grives
    toutes ces choses d’autrefois
    putain je ne vois plus la rive.

    Puisqu’il faut accepter du temps
    l’évolution toujours plus bas
    au vulgaire des concessionnaires
    des libertés pour nos enfants
    il sera équipé c’est sûr
    pour parler à la Terre entière
    mais n’aura rien à dire bien sûr
    que ce qu’il voit sur les écrans

    certains les plus bourgeois toujours
    sauront savoir garder leurs plumes
    quand le peuple verra ses ailes
    blessées sous les coups de l’enclume
    .

    C’est fini le temps des instruits
    le temps des populaires aussi
    fini le temps des littéraires
    au-dessus des comptes bancaires
    et des lilas dans les bouquets
    oublié le temps des muguets
    je ne vois que les chrysanthèmes
    des orthographes dans les poèmes

    finies les latines les racines
    au bon dos de nos origines
    finie la parole sacrée
    bonjour la parole au plus con
    finis les ni bon dieu ni maître
    l’heure est aux clients du paraître
    fini le temps de nos jeunesses
    fini le chant des rossignols
    fini salut à toi mon frère
    l’heure est aux champs des électrons
    abonnez-vous peuple de cons
    par satellite à d’autres cons
    au libre échange du néant
    à chacun son bon mot bien sûr
    c’est la liberté d’être con
    la liberté d’être ignorant
    tous égaux dans le carnaval
    je sais mon ami ça fait mal
    c’est la liberté d’expression

    c’est la liberté d’expression
    pour clamer à tous les faubourgs
    surtout à tous les râteliers
    nos faiblesses et puis nos discours
    sur nos tristes identités.

    Salut toi mon frère de faubourg
    salut à toi le Bérurier
    je ne vois rien aux alentours
    que des tristesses à bon marché
    salut à toi frère de banlieue
    toi qu’on voudrait laisser pourrir
    dans le ghetto des consommants
    dans le ghetto des illettrés
    salut à toi femme au combat
    toi dont la lutte a pris la rouille
    comment te dire mais de nos jours
    les féminismes manquent de couilles.

    Salut toi mon étoile au loin
    l’illuminé de nos chemins
    s’éclairera bientôt je sais
    si l’on n’en perd pas le parfum
    vigilance à tous nos esprits
    et feu de tous les journalismes
    puisque toujours il faut combattre
    des nouveaux temples
    les fascismes.

  3. Ce n’est pas Internet le coupable mais certains usages qui en sont fait, comme ce n’est pas le couteau qui fait le meurtrier mais bien l’usage que l’on en fait … C’est important de garder cela à l’esprit car sinon nous retournons aux temps oû l’on brûle les livres et autres dérapages malheureusement incontrôlés 🙂

  4. Mouais, pas convaincu par ce post.

    Le raccourci est grandiose, on passe de :
    « je suis convaincu que l’usage du net diminue tendanciellement l’intelligence collective et individuelle de l’homme » à twitter dans la phrase suivante.

    Je suis personnellement convaincu du contraire, l’information est disponible, en abondance, et cette liberté d’accès est primordiale pour tout un chacun. Je n’ai jamais autant ouvert les yeux que depuis que je passe du temps sur le net, que j’échange des idées, qu’on me suggère des lectures, que je tombe sur des documentaires, etc.

    Ton article me fait penser à certains esprits qui estiment que la BD est le sous produit de la grande littérature, pour celles et ceux qui ont la flemme de vraiment lire.

  5. bon d’accord.. mais moi qui adore lire, j’ai l’impression d’avoir une géante bibliothèque au bout des doigts! quelle richesse! d’accès possible !je crois que l’internet c’est l’auberge espagnole! on y trouve ce qu’on y apporte! et le pire et le meilleur! exactement comme le monde réel dont il n’est qu’un reflet implacable…infos, auteurs, vieilles chansons du temps d’avant, etc..etc. on trouve gràce à ce fantastique outil! et parfois meme des amis, des amours; ceux que la justice, la société, les journalistes ne veulent pas entendre ont cette possibilité de raconter leurs malheurs aux autres ici.. l’usage d’internet n’empêche pas de lire, ni de réfléchir..et si les enfants ne lisent pas ce n’est pas à cause d’internet mais de l’éducation qui n’a pas su former ses élèves face aux écrans si séduisants -(à commencer par la télé) alors bon je ne m’associe pas à sa critique;l’arrivée de l’internet en 1998, m’a rendu heureuse (cadre professionnel) quel pied! et ce que je déplore est le fait que là aussi le COMMERCE avec un grand K s’est immiscé: insupporable ces spams; ces publicités qui s’ouvrent sur le site que vous consultez!
    (je ne prends pas en compte l’aspect environnement)

  6. @Jérôme :

    « comme ce n’est pas le couteau qui fait le meurtrier mais bien l’usage que l’on en fait »

    Et comme ce n’est pas l’argument automatique de la soi-disant neutralité de la technique qui fait le lieu-commun de l’usage chanté par tous les technoscientistes lorsque l’introduction de leurs techniques dans la société était on ne peut plus politique, mais bien l’usage que l’on en fait.

    Si si, avec le couteau on aura plein de gens tué avec un couteau ET plein de pommes coupées.

    Et le fusil, qui a permis le meurtre à distance et entraîné pas moins que l’occidentalisation du monde c’est à cause du fait qu’on ait pas cassé des noix avec la crosse ? Allons… 🙂

    La pseudo neutralité de la technique est l’une des premières choses à démystifier.

    Avec une technique ou un objet, les bons et mauvais usages auront lieu de manière concomitante, il convient alors de s’interroger sur le type de monde, le type de socialisation et l’usage/l’accident le pire qui aura lieu de toute manière.

  7. mon témoignage ?????

    j’ai connu les articles de Fabrice sur un site en naviguant distraitement un jour de flemme…. »la buvette des alpages »… ce qui m’a informé d’un débat que j’ignorais et que je suis content de connaitre, celui du conflit entre écologistes et pasteurs/chasseurs Pyrénéens…..
    puis je l’ai retrouvé sur Altermonde sans frontière, de Michel Berthelot…. site que je consulte chaque jour depuis presque deux ans….. et où on trouve des articles de bonne qualité, avec des phrases qu’il faut relire pour les apprécier, long, demandant du temps, etc…….. et Michel Berthelot nous offre un tri d’articles prits ici et là….. du grand art…. et si vous faites de fautes de français dans vos commentaires, garre à la chicotte, il est retord et intraitable sur la grammaire et l’ortograffe…… essayez vous verrez…

    sans internet, je n’aurais que les infos télévisées et Radio france internationale pour m’informer ici à Bobo Dioulasso…. certes, je n’en serais pas moins heureux… mais une peu plus idiot quand même….

    et je n’aurais jamais entendu parler de Fabrice, ni jamais commandé ses bouquins……
    ni entendu parler de Michel Tarrier, ni des gaz de schiste, ni de la décroissance et je pourrais même croire que YAB ou Hulot sont d’authentiques écologistes……

  8. @marie :
    « et si les enfants ne lisent pas ce n’est pas à cause d’internet mais de l’éducation qui n’a pas su former ses élèves face aux écrans si séduisants  »

    Aïe aïe aïe !

    Il est de bon ton de s’en prendre à l’éducation nationale comme bouc-émissaire de cette société des écrans, alors que l’école est l’un des rares lieux où l’on apprend à former une pensée, un refuge dans lequel on peut échapper aux écrans, et à ce que les sociologues nomment la cyber-dépendance à laquelle les jeunes sont de plus en plus confrontés avec l’hyper-activité.

    Et pas pour longtemps car tout est fait pour fourguer des écrans dans les salles, informatiser le métier de prof pour le vider de sa substance, le rendre transparent et en ligne, les TICE pour pouvoir récupérer ce temps pris aux écrans.

    Demandons aux parent démissionnaires si ils accepteraient d’être surveillés, tracés, pour voir s’ils s’occupent de leurs enfants et ne sont pas vissés derrière leurs écrans.

    Quand même.

  9. Fabrice,

    Depuis que j’ai commencé à lire les articles, souvent graves, de votre blog, je dois vous remercier de m’avoir fait rire, pour la première fois.

    Ce n’est pas un rire moqueur, je précise : c’est un rire de lecteur amusé par votre verve.

    Le sujet est cependant tragique, c’est sûr. Mais vous le présentez en restant drôle, et ça c’est quelque chose que je trouve très fort. Bravo et merci.

  10. @ Marie , « l’éducation qui n’a pas su former ses élèves » par le terme élève tu entends quoi ? personne ? Enfant ? apprenti ? âme ? Et l’éducation … juste en institution de l’état ? C’est un sujet tellement vaste . Sinon, je suis d’accord, il y a à la base un gros problème de formation , et au-delà, un problème de maturité également , car tu as beau transmettre une forme d’éducation, l’humain passe par des phases également régressives pour grandir .
    Internet m’apporte beaucoup également , je peux suivre une formation, réaliser rapidement mes outils de travail, échanger avec moult formateurs et m’offrir tous mes ouvrages de cours à la revente , me rendre à des manifs suite à des mails, échanger en direct avec des amis lointains …
    Par contre je ne lis la plupart du temps que sur un ouvrage , l’odeur des pages, le toucher faisant partie du plaisir de lire .

  11. à Jerome, Lilian, je suis d’accord
    sur point, internet apporte un complément d’informations et d’échanges que nous n’avions pas avant.
    Mais nous raisonnant en tant que personnes qui ont commencé par lire des livres, découvert l’informatique plus tard (perso à 24 ans et internet à 30 ans), de plus la plus part d’entre nous ne passent pas leur vie devant un ordinateur (perso je le boycotte au moins 2 à 3 jours par semaine), aussi les accrocs aux « réseaux sociaux » « jeux bourrins » et autres, vivent plus dans un monde où l’essentiel se résume à des réflexes et non à la réflexion.

  12. @lionel, devons nous nous couper la main car elle peu étrangler notre voisin ? Couper les dents du lion car elles peuvent tuer une gazelle ? Je respecte votre vision des choses mais ce n’est pas qu’une question de technique ou de technologie mais bien de l’usage qui en est fait et de la signification bonne ou mauvaise que nous en donnons dans notre cadre de référence culturel, social, etc.

    @Philou Je suis d’accord avec vous mais je pense qu’à l’époque les personnes qui ont vu arriver le livre ont du se dire la même chose, pourquoi un livre à lire dans son coin alors que les échanges en famille ou sur la place du village permettent d’echanger de l’information, de se former, etc.

    A

  13. je suis plutôt rassurée de lire cette étude, et votre article aussi. Je crois qu’il y a une forme d’aveuglement par rapport au net, et aux nouvelles technologies en général. J’ai entendu aussi récemment à la radio un scientifique expliquer qu’on ne pouvait pas faire 2 choses en même temps, simplemnt pas possible !
    J’ai testé un temps facebook, sous l’influence d’un proche qui trouve ce site ‘génial ‘, mais je me suis barrée en courant (fermé définitivement mon compte)au bout de quelques mois pour deux raisons : vivre mes relations sur la place publique, ça j’ai vraiment du mal – et surtout parcequ’il y a un flux d’information tel sur ces réseaux sociaux que c’est totalement ingérable pour ma petite cervelle,j’ai un voyant interne qui s’allume et me qui dit « stop ». D’autant plus que beaucoup des informations ne sont absolument pas intéressantes, alors pourquoi se disperser et s’encombrer la tête inutilement ? tout va vite, tellement trop vite, on a aussi le sentiment que tout le monde se fout de tout au final, il y a une forme de folie là dedans .
    Pour moi Internet est un outil pratique, que j’utilise aussi beaucoup pour découvrir de la musique. Pour les relations je n’y crois pas trop, on s’accommode en fait de relations faciles, lisses, superficielles, flatteuses et sans conflit,on « zappe », mais rien ne peut remplacer ce qui passe par les sens, la voix, le regard, les gestes… bien sur on peut se faire des amis, par chance je dirais. Quand j’ai fermé mon compte fb je me suis réellement sentie libérée. Et de suite j’ai repris l’habitude de lire et je suis très contente de ça.
    J’ai souvent le sentiment que cet engouement généralisé pour les nouvelles technologies est une forme de crise d’acné juvénile qui va bien finir par passer !!! mais bon je peux me tromper et je vais peut-être moi aussi finir complètement seule, j’espère que ça ne sera pas au fond d’un ravin, mais sans cette excroissance du cerveau inventée par S Jobs,ça c’est sur !( et j’espère aussi sans exosquelette ajusté à mes os défectueux!!!)

  14. version corrigée

    à Jerome, Lilian, je suis d’accord
    sur un point, internet apporte un complément d’informations et d’échanges que nous n’avions pas avant.
    Mais nous raisonnons en tant que personnes qui ont commencé par lire des livres, découvert l’informatique plus tard (perso à 24 ans et internet à 30 ans), de plus la plus part d’entre nous ne passent pas leur vie devant un ordinateur (perso je le boycotte au moins 2 à 3 jours par semaine), aussi les accrocs aux “réseaux sociaux” “jeux bourrins” et autres, vivent plus dans un monde où l’essentiel se résume à des réflexes et non à la réflexion.

  15. @ lionel, tu lance un débat intéressant sur les profs en ligne . les cours informatiques sont désormais obligatoire en primaire . Perso, je n’y suis pas opposée puisqu’ils permettent d’apprendre aux élèves à s’en servir à bon escient, et également à découvrir des sites pertinents .

  16. Au XVeme siecle Gutemberg a inventé l’imprimerie.
    Bon pas de quoi fouetter un chat c’était facile.
    Jusque là les livres étaient « recopiés » par des moines, bonjour la censure.
    Après, il y a eu le siecle des lumières (ça a mis du temps, mais l’histoire n’allait pas aussi vite à l’époque,( désolé pour le racourci mais internet oblige …)), et cela a permis à des Montesquieu, Montaigne, Rousseau, Voltaire,….. et même l’évêque Bossuet (l’ancêtre polémiste de Fabrice Nicollini) de se faire connaître et surtout de faire connaître leurs idées.

    Cela a aussi créé France Dimanche, Ici Paris,(pour les plus vieux), Gala, Voici.

    Mais n’oubliez pas que la lecture ne permet pas les questions-réponses. C’est comme la télé en un peu plus conscient, on reste spectateur.

    Alors Internet, Wilkipedia, Google, Facebook, Twitter…, ce n’est finalement que ce que l’on en fait.

    Aujourd’hui quelques indignés savent le manipuler pour se retrouver et vont peut être un jour faire bouger le monde, Les révoltes dans les pays arabes doivent beaucoup aux « nouvelles technologies », Fabrice nous distille 4 ou 5 fois par mois ces idées pernicieuses et subversives qui vont enfin réveiller nos consciences…

    Pas de panique, La civilisation du racourci informatif autant qu’informatique arrive, c’est sûr, mais si nous savons l’utiliser, elle ne servira pas qu’a ses maîtres.
    Le premier livre imprimé par Gutemberg était bien la bible non ?

  17. Je pense aussi qu’on est sur un problème d’usage, et que ceux qui ne prennent pas le temps de lire sur le web n’auraient de toutes façons pas lu sans le web…

    Cela dit c’est un peu énervant, je fréquente des forums, et parfois c’est de grosses prises de têtes avec des personnes qui lisent les messages en diagonale, ne comprennent rien et répondent à côté de la plaque. Sans doute effectivement des zappeurs fous, ils prennent le temps d’écrire mais pas celui de lire. Parfois c’est même visible à la vitesse à laquelle ils répondent, il n’y a pas eu le temps matériel pour une lecture complète, et encore moins pour la réflexion.

  18. @Jérôme :

    « devons nous nous couper la main car elle peu étrangler notre voisin ? Couper les dents du lion car elles peuvent tuer une gazelle ? Je respecte votre vision des choses mais ce n’est pas qu’une question de technique ou de technologie mais bien de l’usage qui en est fait et de la signification bonne ou mauvaise que nous en donnons dans notre cadre de référence culturel, social, etc. »

    Il semble que vous n’ayez pas compris ce que j’ai essayé de vous expliquer en vain puisque vous revenez indéfectiblement, tel un culbuto, au poncif usagiste ou de la neutralité de la technique.

    Ce lieu-commun nous été mis en tête par deux siècles d’obscurantisme techno-scientifique a été et est encore plus que jamais ânonné – tel les moutons de la ferme des animaux d’Orwell « Technique neutre ! Usages mauvais » – dès que quelqu’un remet en question le progrès scientifique.

    Tant pis…

  19. @bénédicte et @marie :

    Avant de se lancer dans un débat sur l’éducation ou l’informatique dans l’éducation qui serait fatiguant pour moi tellement les arguments sont rabâchés et je suis lassé de rencontrer ces lieux-communs ailleurs que sur internet, je tiens à partager un texte avec lequel j’adhère totalement et qui mériterait d’être mis en ligne quelque part tellement son propos est pertinent et je ne pourrais que le paraphraser tel un épigone.

    C’est un texte de Cédric Biagini, co-auteur de la tyrannie technologique ( ed. L’échappée 2007), que j’encourage vivement à lire par tout un chacun : ici.

  20. Article extrêmement intéressant, et réactions/témoignages non moins intéressants !

    J’ai donné des cours d’informatique dans mon ancien lycée en 1988-92. L’idée était de donner aux élèves de première quelques éléments pour mettre cette technique en perspective dans l’histoire générale des techniques. C’était assez expérimental mais en général les élèves étaient plutôt contents. Ils manipulaient un additioneur a relais électro-mécaniques avec des petites ampoules qui s’allumaient et s’éteignaient, appris comment fonctionne un métier Jacquard, une introduction a l’ordinateur conceptuel de Turing, un résumé de son théorème en liaison avec la méthode de la « diagonale de Kantor » (Kantor ça allait a peu près, ils suivaient, mais Turing c’était un peu limite), et on faisait un peu de « turbo pascal » et de lisp. Internet n’était pas encore ce qu’il est devenu et je passais des journées a la bibliothèque de La Villette qui avait une section très riche en histoire des techniques.

    J’ai compris grâce a cette expérience qu’une base scientifique solide (je veux dire, l’aptitude a prendre la responsabilité personnelle de former des jugements et d’être capable de les justifier sur des bases objectives, extérieures a soi) est nécessaire pour utiliser ces machines tout en restant libre. Il me semble que cette aptitude scientifique ne commence vraiment a poindre qu’aux alentours de 16 ans. En somme je m’efforçais, en décortiquant l’ordinateur, de rompre la magie dont il était déjà constitué après 40 ans d’informatique.

    Aujourd’hui, avec les téléphones-ordinateurs que les enfants manipulent avec plus d’aisance que leurs parents, ils faudrait s’y prendre un peu autrement. Etre plus radical, mettre cela en rapport avec l’Art. Car ce n’est plus seulement la pensée, mais la perception et la sensation qui sombrent dans la magie… Il ne reste plus grand chose de la terre ferme sur laquelle poser le pied, condition indispensable pour construire sa liberté !

    Mes enfants doivent subir le cours d’informatique réglementaire en primaire, mais ils n’ont pas le droit de toucher a l’ordinateur a la maison, qui n’a pas de lecteur de CD. Pour l’instant…

    Ici il y a une excellente compilation d’études sur l’ordinateur a l’école (en Anglais) :

    http://drupal6.allianceforchildhood.org/fools_gold

  21. Avec internet, je vois davantage la confirmation d’une tendance de la société actuelle – à laquelle nous participons tous, plutôt à notre corps, coeur, et tête défendant ici – qu’une nouveauté absolue, et ses effets sur notre être ne me paraissent qu’une conséquence logique, tant par l’étendue, la protéiformité et l’emprise du « machin » sur nous, que par notre nature (humaine) quelque peu plastique.

    J’ai lu le grand roman inachevé de Robert Musil à une époque (L’Homme sans qualités), en y restant souvent sur le bas-côté de la compréhension (il faudra s’y remettre), mais en prenant pas mal de notes, et en cherchant autour (Jacques Bouveresse notamment). Et j’en garde un souvenir ébloui : mais je témoigne d’une manière d’être qui est la mienne, et qui n’est pas forcément préférable à autre chose (notamment par la souffrance et la marginalité qu’elle m’inflige aussi, avec un internet du coup parfois salvateur : dans le magma, des fils rouges intenses).

    J’ai retenu définitivement, et sans doute parce que cela rejoignait mes penchants intellectuels et mes questions fondamentales, et j’ai repris de ces notes récemment : « substance colloïdale », ou encore « amorphisme » pour nous résumer, nous autres, humains… Bon, c’est un peu abrupt quoique franchement mou, diront certains, mais, parmi tous les vivants, nous témoignons de tellement de variétés de formes de vie (ensemble, comme face à la Nature) – sans même parler de nos trombines.

    Robert Musil ne s’arrête cependant pas là : de l’irréductible, une identité, de l’humain pur jus veillent en fait, dans cette sorte d’hyper-sensibilité et cette réactivité au monde qui nous façonnent et si diversement.

    Et pour être plus juste et un peu complète, voici ce qu’en rappelle Jacques Bouveresse (L’Anti-Spengler) :
    « Le substrat, l’homme, n’est en fait qu’une seule et même chose, à travers toutes les cultures et les formes historiques ; ce par quoi elles et, du même coup, lui aussi se distinguent provient de l’extérieur et non de l’intérieur. » (p. 167)

    Des périodes et des civilisations humaines vont faire écho à la nôtre particulièrement, dans ce grand modelage incessant de nos formes de vie, des redites, des variations…

    Puisque vous aimez Mumford, Fabrice, et que grâce à vous, je lis La Cité à travers les âges – 800 pages avec des images aussi ! : à mon rythme, en le croisant avec d’autres livres, et donc internet, que je trouve plus légers et/ ou complémentaires, mais aussi en prenant le temps de chaque période historique, je donne ici de nouveaux extraits, là où l’auteur américain doué de sagesse et de lucidité (parfois son texte est aussi répétitif, voire quelque peu contradictoire ou rapide, j’me permets) nous rapproche des Romains de l’Antiquité, en fin d’Empire. Pas terrible, les humains… et capable du meilleur aussi, et même, et parfois, merveilleusement, ici et là, de par toutes les cités sorties de ses expressions vitales, le village en parenthèse.

    « La mentalité des habitants des grandes villes modernes est assez proche encore de celle des foules romaines pour nous permettre de comprendre les réactions de ces dernières. Nous avons aussi ces doses d’excitantes vitamines, propres à faire oublier la médiocrité de la vie : les journaux, la radio, la télévision, les romans, les films, tous évoquant complaisamment les différentes formes possibles de la violence – perversions, crimes, faits divers, actes de désespoir. » (p. 316)

    « De nos jours, l’écran de télévision, devenu indispensable à l’existence de millions de personnes, leur fait considérer comme accessoires et presque irréelles toutes les autres occupations, de même les Romains n’auraient pu supporter une existence sans spectacles ; les interdire eût été supprimer la liberté et le goût de vivre : The show must go on ! (…) Ces divertissements publics semblaient d’autant plus nécessaires que la grande masse de la population menait une existence vaine et oisive. » (p. 318)
    Ailleurs, chez les Romains encore, il est question d’interdépendance, « génératrices de désirs insatisfaits et de perpétuelles angoisses. » (p. 314)

    Télé contre cirque et arènes sanglantes (« chambres de tortures » – p. 316). Internet pour stimulations permanentes et goutte-à-goutte à vitesse surmultipliée pour personnes en errances maximales, ou un peu trop déracinées ?

    Et elle est où la Nature ?
    Annie Le Brun donne une analyse tout aussi lumineuse de la noirceur et de notre déconfiture actuelle, si jamais on persiste de ce côté.

  22. Je suis d’accord avec ce qu’écrit Lionel. La technique, quoi qu’en pensent et disent certains, n’est pas neutre. Sur ce point,on peut lire avec profit « Le bluff technologique » de Jacques Ellul.

  23. Merci pour cet article. En plus les centres de données consomment énormément d’énergie, sans compter l’extention du réseau de télécommunication et son entretien… La technique n’est pas neutre: voir comment par exemple l’automobile, le téléphone portable, pour ne prendre que ces deux exemples’ ont modifiés très fortement les relations sociales et la stucture de la société. Voir le numéro de la revue « Silence » N° 390 de de mai 2011 intitulé « internet l’envers de la toile ».

  24. Bien-sûr que la technologie n’est pas neutre , la preuve : je viens de lire le texte de Biagini mis en ligne par Lionel ! Blague à part Lionel ,un peu de zen . je ne cherche pas à argumenter pour le simple plaisir de débattre et pour moi, il n’y a pas de lieux communs . je suis en train de découvrir le monde de l’éducation national et tes arguments m’intéressent (même s’ils me semblent manquer de nuances ).

  25. On va où là?

    De tous temps on a fait des outils, avec un bon usage et un mésusage…
    La concentration c’est une question d’état d’esprit; moi si je suis stressée que j’ai des soucis genre familiaux ou factures, j’ai aussi la mémoire d’un poisson rouge. Et pourtant je sais me manger des livres des pièces de théâtres des opéras, des concerts, des films…Et avec mon cerveau dyslexique gaucher je ne devrais même pas avoir accès à l’écris!

    Petite mon père me grondait lorsqu’il me voyait lire; il m’a juste enseigné qu’il y a un temps pour tous! En comment éviter l’addiction.
    Mon instit me grondait parce que je lisait de la BD; et pourtant cela m’a permis d’avoir deux nivaux de lecture! Associer image et texte cela doit se faire jeune et c’est une défense devant la publicité.
    De cette génération de zapping on disait qu’ils ne lirait jamais et pourtant des tas de gosses se sont passionnés pour un texte long et indigeste que sont les Harry Potter.

    Ma fille de neuf ans qui est née avec internet trouve assez de concentration pour lire un roman qui l’intéresse jusqu’au bout, et restituer ce qu’elle a lu!

    Les films de Clint Eastwood on du succès alors qu’ils ont un rythme très lent et que cela nécessite presque un ré-apprentissage de lecture!

    A chaque nouvelle inventions on nous a pondu « ça » comme excuse d’une société qui va moins bien; et pourtant les exemples sont là pour démontrer que ce n’est pas l’outil qui fait la pensée, mais la culture et le sociétal.

    La culture et le tissus social; c’est quelque chose qui se travaille et qui se mérite… Je m’excuse beaucoup mais est-ce que les parents démissionnaires sont seuls responsables de leur progéniture? Quand sommes nous responsable du tissus social???

    Pourquoi est-ce que facebook et twitter ont si bien pris?

    La communication commerciale est désocialisante et infantilisante, pas internet ni la télé ni les livres… Juste une propagande.
    La propagande existe depuis toujours, et a toujours su mettre à profit les outils qu’elle avait sous la main… Elle n’a en aucun cas attendu internet pour désocialisé et attisé la haine.

    On a le cerveau qu’on mérite, le cerveau d’un animal social! On a laisser notre culture et notre société se faire envahir par de la communication commerciale! On nous instille qu’on peut vivre dans une bulle et que les autres se démerdent chez eux; et puis on s’étonne que les gens crient leur vie privée sur une place publique comme peut l’être internet???

    Les ordinateurs sont juste des machines qui font ce qu’on leur demande de faire… A nous de voir si nous conservons ces outils énergivores où pas, si le jeu en vaut la chandelle ou pas!
    Mais dire que l’outil transforme le cerveau alors que c’est sociétal; non!

    Confier sa vie à une machine qui va plus vite que le pensée c’est une connerie; ce n’est certainement pas la com commerciale qui va nous l’apprendre; il me semble que le travail de concentration est a faire sur l’état de notre culture, l’état de notre société; plus que les outils…

    Si moi j’ai appris à associé le texte et l’image; les jeunes d’aujourd’hui apprennent d’autres association avec les multimédias qui peuvent aussi les rendre plus aptes à lutter contre une nouvelle forme de propagande… Maintenant qui leur apprend à faire la différence entre de la propagande et de l’information???

    Quand sommes nous responsable de l’état de notre culture et du tissus social?

  26. @ Laurent Fournier , le cours d’informatique en primaire permet , s’il est bien fait, justement de comprendre de quoi est constitué le poste de travail informatique , en nommant chaque chose et de le présenté comme un outil , non comme une baguette magique . Par ailleurs, il y est rappelé des règles éthiques .
    Quand j’avais des enfants en primaire, je raisonnais comme toi . Maintenant, j’ai des ados , ce qui change totalement la donne . Malgré les règles de la maison, ils ont grandi avec des stylets dans les mains (ceux du voisin, de la cousine…) et ont échangé les mêmes jeux interdits au moins de 18 , etc .Du coup nous avons un ordinateur familiale que tous consultent à la maison un temps clairement défini . Ils naviguent entre les deux mondes : le virtuel et le réel avec une aisance déconcertante . Ce sont de bons lecteurs , avec une vie sociale très bien remplie en dehors de facebook .
    Nous échangeons beaucoup à ce sujet car je préfère être présente et prévenir comme je le peux plutôt que rejeter le phénomène .

  27. Je suis d’accord avec le fait que Internet a modifié considérablement les modes de vie des êtres humains, mais il reste un outil formidable de partage de la connaissance, de la culture… Lorsque la transition énergétique, bien établie, permettra d’en user sans se culpabiliser, on pourra se féliciter tout de même des avancées technologiques !

  28. @Réné,
    Je suis content de voir que nos violons sont accordés, que ce soit sur la critique de la valeur ou la critique de la technique, et nous avons les mêmes références et je me sens moins seul.
    Le bluff technologique d’Ellul ou Le système technicien est essentiel pour comprendre l’ambivalence de la technique (et non la neutralité) et le phénomène technique (le fait que la technique nous transforme et nous pousse à rechercher toujours l’efficience).

  29. @bénédicte :
    « [même si tes arguments] me semblent manquer de nuances »

    C’est exactement l’inverse de mon côté, l’argument de neutralité de la technique semble faussement nuancé puisqu’on a l’impression de prendre du recul, d’être sage et pondéré mais c’est un leurre.

    En effet c’est l’argument d’acceptation totale de toute technique au nom du progrès (technique) qu’on ne pourrait jamais remettre en question.

    Et là sans nuance aucune, le progrès serait intrinsèquement bon, on a juste à se coucher devant les innovations et accepter sa gamelle de pâtée industrielle sans broncher.

    —- copie d’un de mes commentaires de 2010 —-

    De plus, lorsque l’on regarde un peu en arrière dans l’histoire des sciences ou dans les travaux d’épistémologie, on voit justement que le mythe de la science neutre, pure ou encore comme simple outil dont dépendrait l’usage est né précisément au moment où l’imbrication de l’industrie et de la science était définitivement scellée (1).

    Cette idée émerge à l’époque où les scientifiques sont justement, à l’issue de la seconde révolution industrielle (celle de la « fée électricité » et de la chimie), les plus impliqués dans les développements technoscientifiques modernes. Au moment où sciences, techniques et grand capital travaillent presque toujours main dans la main, l’idée d’une science pure apparaît (2).

    En plein essor lors de la 3ième révolution industrielle (microélectronique et informatique), cette idée de neutralité de la science est devenue totale, et évidente et, à force d’être serinée de partout par les idéologues du Progrès, se retrouve dans la tête de presque tout le monde.

    Note :
    (1) : Groupe Oblomoff : Le futur triomphe mais nous n’avons plus d’avenir.
    http://www.les-renseignements-genereux.org/var/fichiers/textes/Tex_Futursansavenir.pdf (p.1, le mythe de la science pure)

    (2) : Guillaume Carnino dans OLS n° 10 sur l’impérialisme scientifique : « Le mythe de la science pure ».
    http://offensive.samizdat.net/spip.php?article70

  30. Internet?

    outil de communication?
    outil?
    Depuis la confection d’un couteau de silex, l’humain n’a cessé de complexifier ses outils grace à sa faculté technique. Si vous avez un doute quant à l’autonomie de cette faculté, intéressez vous aux atechniques qui l’ont précisément perdue (totalement ou partiellement). voir l’ouvrage par exemple de Didier Le Gall
    http://www.sites.univ-rennes2.fr/las/lirl/livres/apraxies.html

    Communication?
    ce pseudo concept n’est qu’un foutoire fini!
    http://www.bod.fr/index.php?id=1786&objk_id=559891
    Cette référence n’est qu’une mise au point quadristructurée juste à l’intention des chercheurs.

    CONTROLE ET/OU AUTOCONTROLE DE CET OUTIL?

    Question politique et/ou morale: manipulation ou émancipation?

  31. Lionel, et René. Entièrement d’accord avec vous (et vos références) pour parler d’ambivalence et de rétroaction de l’outil vers l’utilisateur, influencé à son tour. Mais ne pouvons nous faire tout de même une différence entre objets ? Un couteau permet de couper une pomme et de trucider autrui, un flingue n’est fait que pour zigouiller son prochain (et, avec la technologie actuelle, son lointain aussi).

  32. A propos ddes indignés, je trouve que les questions de cet article sont assez perinentes, non?
    Questions :
    – comment le « Mouvement des Indignés » a-t-il fait pour avoir accès à toutes les grandes télévisions et radios du monde, aussi facilement et en quelques jours ?
    Questions :
    – pour quelles raisons ce livre sans intérêt (très « facile à lire », donc très probablement conçu par des spécialistes de marketing, et ne procédant à aucune analyse de fond) a-t-il bénéficié d’une telle publicité ?
    Ce livre a bénéficié d’une promotion média extraordinaire ainsi que d’un réseau de distribution non moins exceptionnel. A titre d’exemple, la présence ou l’absence d’un livre dans toutes les FNAC est un excellent critère pour mesurer si un livre plaît ou déplaît au Système. Celui de M. Hessel y a bénéficié d’une présence ostentatoire exceptionnelle.

    http://sos-crise.over-blog.com/article-manipulations-et-recuperation-qui-est-vraiment-derriere-les-indignes-86872752.html

  33. Sylviane, je pense que ça ne veut pas dire grand-chose, « se concentrer sur l’état de notre culture plus que sur les outils », car les outils font partie intégrante de notre culture et ils sont même pratiquement en son centre, a notre époque en tout cas !

    D’autre part, il y a souvent une confusion dans l’argument que c’est la personne qui est responsable de l’usage et pas ses outils, une confusion qui vient de la tendance a ancrer la question dans la moralité. Et bien sur, il est difficile voir du bien ou du mal dans l’ordinateur considéré comme un objet matériel ! Mais c’est oublier que l’usage de chaque outil a un coût. Celui de l’ordinateur est très clair : C’est la réalité virtuelle. « Abandonne la réalité, je te donne l’efficacité. » C’est ce qui se passe a tous les niveaux d’utilisation, de la programmation a l’utilisateur final. Le plus gênant ce sont les logiciels soi-disant « éducatifs », qui ignorent que l’essentiel que les enfants (et les adultes) apprennent, c’est dans les interstices, les rugosités et imperfections de l’expérience, jamais dans l’illusion d’une mise en scène parfaite qui voudrait ressembler a l’illustration d’un théorème.

    Alan Turing fut probablement la première personne au monde a vivre l’expérience de l’ordinateur interactif, passant ses journées devant l’écran d’un ordinateur de son invention (personne ne comprenait alors l’utilité d’un écran), peu avant sa mort. Il fut aussi le premier a conceptualiser cette expérience d’interaction avec les ordinateurs et a la projeter dans le futur avec une logique implacable, avec son fameux « test », qui revient simplement a dire que lorsque les humains ne seront plus capables de faire la différence entre l’interaction avec un ordinateur et l’interaction avec un autre humain, la question théorique de l’intelligence artificielle aura reçu une réponse pratique.

    Mais, face au troc « réalité contre efficacité » proposé par les ordinateurs, on peut se demander, par exemple, ce que vaut vraiment l’efficacité sans la réalité…

  34. @ Lionel , je n’ai jamais dit que les sciences et les techniques sont neutres , voire pures . le fait est : toi et moi communiquons en ce moment grâce à internet . C’est comme ça , et la plupart des gosses sont quasi-nés avec une souris dans les mains . Si effectivement, comme le dit Eugène, la communication n’était pas un foutoir fini, il en serait autrement . Maintenant je me sers d’internet parce que c’est utile, et j’explique son usage pour éviter des dégâts aux mômes .

    Mais….nous sommes dans une ère des techniques que je désapprouve sur le fond parce qu’effectivement, globalement, elle nous fait perdre de vue le sens commun des choses et nous déshumanise . je ne crois pas en sa pérennité . Par ailleurs, je pense de plus en plus à l’alternatif .
    merci pour les liens .

  35. @ Laurent;
    Je parle de culture au sens large du terme, et je ne stigmatise personne, mais tous le monde à la fois et je me met dans le lot tend j’ai parfois du mal à sortir de l’imaginaire collectif!

    Le virtuel est addictif avec ou sans machine; le virtuel existait avent internet! Un beau roman c’est virtuel hein 😉

    Nous vivons dans un monde où le serpent se mord la queue…
    La réalité virtuelle tel qu’on l’a trouve aujourd’hui existait en littérature, les GSM (ou des moyens de communication similaires) existaient en littérature… Ces outils et leur usages actuelles existaient dans notre imaginaire collectif; et des ingénieurs leur ont donnés un caractère matériel!

    Le parent qui pense sécuriser son enfant en lui donnant un GSM est souvent celui qui le conduit au plus près de l’école sans penser que d’autres enfants sont à pied ou en vélo! Son comportement est dangereux et pourtant ce n’est pas un mauvais parent, il pense à sécuriser son gosse… C’est un imaginaire collectif, c’est de la culture! Un bon usage voudrait que les voitures n’approchent pas de l’école et là on penserait moins à « brancher » son gosse… C’est une culture de la peur.
    Les routes autour de l’école ne sont pas moins dangereuse avec où sans GSM.

    Quand au virtuel addictif; la réalité d’aujourd’hui nous démontre que ce qui est addictif c’est lorsqu’on rencontre d’autres personnes via des machines… Les jeux en life et les réseaux sociaux sont les plus addictifs… Est-ce que lorsqu’on interagit avec des gens on peut encore parler de virtuel au sens propre?

    Quelle culture fait que c’est plus « ludique » de se parler via ses machine qu’en vrai?
    On tourne en rond dans un imaginaire collectif au point que les ingénieurs parle de trans-humanisme…C’est quelque chose de foncièrement culturel, c’est un mésusage de la technique! Les outils sont ce qu’on en fait et ce qu’on accepte.
    Sinon ce serrait invendable.

    Je sais pour avoir touché à la pub, à quel point on peut influencer sur l’imaginaire collectif avec des outils qui influencent la masse… Pour moi la meilleure façon de retrouver du bon sens sur les usages que nous faisons de notre technique c’est d’avoir une culture riche variée et solide. Parce qu’utiliser des moyens d’influences de la masse reviens à utiliser de la propagande et des outils du totalitarisme.

    Des gens instruits sont plus autonomes.

    Imaginer qu’on peut construire des villes avec d’autre moyens de transports que la bagnoles, qu’on peut communiquer sans machines; qu’on peut vivre autrement c’est franchement dur! Imaginer qu’on peut faire d’internet un outil rationnel au point de vue énergétique c’est franchement dur… Qu’est-ce qui fait que tous ça est si dur à imaginer, une culture fragilisée. Pas des outils, là ça fait quelques décennies que les outils sont matérialisés après leur conceptualisation et leur usages… On point que lorsqu’on découvre un truc sans application on ne sait qu’en faire. On ne donne presque plus de sous à la science absolue; et ça aussi c’est culturel… Qui va payer pour des trucs qui ne servent à rien… Et pourtant avant on le faisait.

    Payer pour des trucs qui n’ont pas d’utilité commercial et qui renforce notre culture et notre imaginaire, ça c’est franchement subversif 😉

  36. Encore une fois un bon papier De F Nicolino!
    Internet a un intérêt , d’ailleurs il permet de découvrir pleins de choses( à chacun de se faire sa propre idée ), mais si on ajoute fessebouc,tweeter et c° ,au bout du compte cela fait de plus en plus de gens qui restent devant un écran et là je doute que cette avalanche de technique soit anodine et innocente.
    Avec une société où l’on détruit encore plus la nature ,où l’on est trop nombreux et qu’on nous apprend de plus en plus à partager l’espace, il y a l’informatique,comme pour nous suggérer sans le dire,dehors c’est pollué ,dangereux ,stressant ,
    restez un peu plus chez vous devant ces satanés bécanes.Il y a des nouveautés constamment,on s’occupe de tout.
    Bon c’est pas tout mais demain matin, je vais écouter les grues,spectacle gratuit et revigorant.
    ( juste sortir une paire de jumelles, une paire de chaussures, ouvrir grand les yeux ,écouter et respirer un grand bol d’air frais.)

  37. J aime lire et je suis frustré justement quand les articles sont courts. Je prefere de loin avoir un bon bouquin entre les mains qu une page wikipédiat. Internet me permet de trouver des trucs puis je vais compléter ces trouvailles en lisant des livres qui parlent de ce qui m interesse. C un moyen pas une fin.

  38. Juste faire observer que, comme tout nouvel outil, internet a des spécificités qui piègent quand on n’a pas encore repéré leurs effets, quand on n’en a pas pris l’habitude.

    Survoler en diagonale, je le fais aussi avec les livres, quand un passage me semble sans intérêt, au risque bien sûr de faire des contresens, mais avec le bénéfice d’éviter de perdre mon temps. Par contre, avec un bouquin, je n’ai pas comme sur le net la possibilité de répondre dans la foulée une bêtise qui mettra en évidence que j’ai pas lu ou pas compris.

    Internet a mis à ma disposition, avec une rapidité inégalée, une quantité énorme de « savoirs », malheureusement noyés dans une mer de conneries et d’insignifiance. Beaucoup de temps perdu, certes, une manière de pensée parfois hachée, zappante, velléitaire. Mais quelques pépites que je garde précieusement et auxquelles je n’aurais jamais eu accès auparavent.

    Je crois qu’il faut encore laisser décanter un peu. Et analyser plus sérieusement ensuite. Si l’on condamnait l’invention de Gutemberg en prenant prétexte de la somme de publicités idiotes qui débordent de nos boîtes aux lettres, on ferait un contresens.

    (J’ai lu, vite mais complètement, l’article, mais je n’ai que survolé très rapidement les commentaires, je revendique ce droit).

  39. je suis daccord. comment ne pas l’etre. je constate aussi que moi et quelques amis dans la vraie vie profitions de l’outil facebook pour poster, echanger, se refiler des tonnes d’articles comme ceux -ci, permttant la prise de cosncience et, qui sait, un jour, le nirvana par la noosphere? Articles et pamphlets, je l’avoue que nous lisons jusqu’au bout parfois, tout le temps? non. Pas le temps. Lorsque je travaillais comme assistant de recherche a cornell, bien avant les ordi d’aujourdhui, je navais pas le temps de lire topus les articles scientifiques que je devais/aurai du lire. Souvent je n’avais le temps que de lire le titre, l’abstract, et la conclsuion, voire la fameuse « discussion » des resultats. Pour les amis parisiens: il est pas beau ce temps froid? Tant de molecules resserees qui vous collent au visage !!J’ai comme l’etrange impression qu’on me serre dans les bras. Pour paraphraser une certaine poete: o world, I cannot hold thee close enough!

  40. Les Egyptiens, les Tunisiens, les Lybiens, les Syriens, les Chinois remercient Internet d’exister !
    Pour mémoire, grâce aux réseaux dit « sociaux », ils ont pu nous contacter et diffuser leurs messages de luttes !
    Nous sommes le cul au chaud à converser par blogs interposés, mais parfois les liaisons Internet se trouvent être des armes efficaces pour les peuples en lutte.

  41. Qu’est donc Internet, sinon un grand média d’informations libres ainsi qu’un vaste espace marchand?
    OK, c’est un grand média mais finalement pour quoi?
    Pour rien, car on est au courant de tout, très vite, mais les dictateurs ont-ils disparu? Quand je parle des dictateurs, je parles des politiques qui gèrent tous les pays, car que ce soit en France, en Angleterre, aux USA ou au Canada, les politiques appliquées relèvent de la dictature (douce, mais dictature quand même).

    Lire, ce n’est pas faire. Savoir ce n’est pas faire non plus. On croit qu’on a le pouvoir, mais comme on ne l’utilise pas, on n’a aucun pouvoir.

    Et qu’on ne parle pas des révolutions arabes, c’est l’Otan qui fait les soit-disant libérateurs, pas le numérique et l’information.

    Tout çà, c’est un marché de dupes. Car ne rien faire en ne sachant rien c’est identique à ne rien faire en sachant tout.
    L’internet, c’est un nouveau joujou, rien de plus. De l’échange, mais rien de plus. Ca ne provoque pas de révolutions (sauf dans les propagandes médiatiques), sinon où sont donc les révolutions dans les pays occidentaux? Avec Facebook et Tweeter qui vrombissent de révolte, je n’ai toujours pas entendu le bruit des canons s’attaquant aux nouvelles bastilles? Et vous?

  42. À tous,

    Deux commentaires sur les commentaires. Le premier, c’est que j’espère vivement me tromper sur internet, fût-ce à la marge. Car ce que je crois pour l’heure n’est pas gai. Et je souhaite continuer à rire de bon coeur longtemps encore.

    Le deuxième ne vise pas à mortifier les auteurs de tel ou tel avis. Je veux néanmoins insister sur le fait que plusieurs d’entre vous ne jugent internet qu’au travers de ce qu’ils en retirent eux-mêmes. N’illustrent-ils pas, de la sorte, ce que je critique moi-même ? C’est-à-dire le fol individualisme où nous sommes, exacerbé par la puissance sans mesure de tant d’objets individualisés à l’extrême par l’industrie, qui a tant besoin de consommateurs. Navré, mais on ne juge pas une situation planétaire au travers du prisme de l’intérêt personnel. Le net est, globalement parlant, un ennemi décidé des intérêts communs. En espérant, je me répète, me tromper lourdement. Bien à vous tous,

    Fabrice Nicolino

  43. @David Rosane « world, world, i cannot thee close enough …Thy winds, thy wide grey skies! mais aujourd’hui, le ciel était si bleu avec ce merveilleux vent piquant . Oui, comment ne pas avoir le coeur plein quand tout ce qui existe indépendamment de nous émerveille ?!

  44. Pour moi, l’internet, c’est à double tranchant. Ca me permet, par exemple, de savoir que ce qu’il se passe en rep populaire de Chine reléve de l’imposture… Ca me permet de savoir que lula, dilma, chavez et compagnie ne sont que des médiocres charlatans et que les grands hommes de ce continent s’appelent Raoni… (Fernando Vargas?)…

    Après, l’internet, c’est remplis de trucs fait par des gens plus malins que les autres… les trucs genre thierry meyssan, les marxistes agités qui ont le monopole du « bon coeur » (qui prône l’ethnocide généralisé)…

    Internet, faut une sacré maturité pour y naviguer sans se noyer. C’est une invention ambigue le net quand même!

  45. Je suis d’accord avec Fabrice sur le net, mais ca me parait tres difficile a prouver, et ca touche a des choses tres profondes. Ca me rappelle un article par un écrivain connu, dont j’ai perdu la trace, dans un journal Argentin qui critiquait une décision de l’administration d’utiliser l’Anglais pour des rapports officiels, et ironisait (en substance) : « formidable, a partir de maintenant la CIA n’aura même plus besoin de traduire, ça optimisera leur cycle d’action ! ». Au-delà de l’anecdote, cela touche a une question profonde et difficile. Dans quelle mesure la pensée a-t-elle besoin d’identité, et dans quelle mesure l’identité a-t-elle besoin d’intimité et de discrétion ? Nous savons que les mots sans les actions n’ont aucun sens, peuvent même avoir le sens opposé a ce qu’ils prétendent. La transparence forcée par internet nous oblige a re-penser ce que signifie « agir » a notre époque. Et (par exemple) ça ne peut être que très différent de ce que « Avaaz » fait (ou prétends faire).

  46. Ces échanges sont vraiment interessants . Je crois que Sylvianne résume assez bien la situation : les gens instruits sont autonomes . Combien de fois ai-je montrer à des groupes qui n’y trouvaient jusque là aucun intérêt des oiseaux chanter en ligne , les loups de Sylvain Machi , etc ? (en complétant avec la Farnce racontée aux enfants, magnifique ouvrage de Fabrice et de quelques illustrateurs = succès garanti , regards transformés!)
    Par ailleurs, des révolutionnaires de différents pays peuvent témoigner en direct contre la tyrannie et ça peut parfois changer la donne (@ Alain, j’ai dit parfois . Je connais bien la situation nigérienne et d’ailleurs dont tout le monde se fout ). Je pense que l’instruction est vraiment la clé et qu’internet peut être un outil provisoire (puisqu’il est là) parmi d’autres vers autre chose .

  47. Il a été observé que l’Inde a été relativement épargnée par la crise économique actuelle originaire des Etats-Unis, parce que son économie est moins globalisée.

    Par analogie, on pourrait se demander si une organisation ou un groupe qui ne serait pas capable de contrôler son niveau de présence sur internet ne serait pas plus vulnérable politiquement, stratégiquement, et en fin de compte spirituellement.

    On voit bien que c’est le point de vue, dans la pratique, de TOUS les gouvernements de la planète. TOUS s’efforcent de filtrer internet, de ficher les gens qui s’y connectent et de traquer leurs activités. Pas seulement la Chine ! Les premiers, les maitres en la matière et les seuls à arriver à faire cela au niveau mondial, ce sont (pour le moment), les Etats-Unis. Les diplomates n’ont pas le droit de laisser leur portable allumé, ni même parfois de le garder sur eux, avant de rentrer en réunion. La transparence, c’est bon pour les autres !

    On peut se demander si cette méfiance de fait envers internet, bien compréhensible, n’est pas tout aussi nécessaire pour les gens normaux et pour la société civile. La création et l’action véritables ont besoin d’intimité, la « transparence en temps réel » les tue dans l’œuf.

  48. Lu aujourd’hui dans le New-York Times :

    Les cadres et employés de Ebay, Google, Apple, Yahoo and Hewlett-Packard a Los Altos (Californie) envoient leur rejetons dans une école (dont je m’honore d’être un ancien élève -pas en Californie mais en France)…

    …SANS ordinateurs !

    N’agiraient-ils pas en connaissance de cause ?

    L’article en Anglais:
    http://www.nytimes.com/2011/10/23/technology/at-waldorf-school-in-silicon-valley-technology-can-wait.html?nl=todaysheadlines&emc=tha25&pagewanted=all

  49. Le fait que tous les gouvernements s’en méfient est pour moi un bon argument en faveur d’Internet… 😉
    Je pense effectivement qu’il est aussi peu innocent et aussi dangereux que l’imprimerie en son temps. Comme tout outil de diffusion et de démocratisation des connaissances et des opinions !

  50. Bakounine,
    100 % d´accord avec vous. Merci de mettre dans ce débat (au demeurant fort intéressant), un point de vue un peu moins égoïste.

  51. juste une parenthèse mais peut-être essentiel : vous êtes vous nourris de la beauté du jour ? cette lumière incroyable, la musique des feuilles des platanes dans le doux vent d’Automne, la mer , rayure magique entre celle du ciel et du sable blanc . Nourrissez vous de la beauté ! Merci la vie !

  52. « Imaginer qu’on peut construire des villes avec d’autre moyens de transports que la bagnoles, qu’on peut communiquer sans machines; qu’on peut vivre autrement c’est franchement dur!  »

    Encore plus dur qu’imaginer la ville sans voiture (ça ne m’est pas trop difficile) : imaginer la campagne sans voiture. Et sans machines pour communiquer…

  53. Pourtant les Iraniens ont su renverser le Shah sans internet. Si les Américains avaient obligeamment donné les informations a la police du Shah (comme Gmail et Hotmail le font a la demande des gouvernements des pays ou ils opèrent, conformément a la loi) est-ce que les évènements n’auraient pas pu prendre une direction différente ? Comme, par exemple, la co-optation des nouveaux dirigeants ?

  54. @ Bénédicte, je ne serais pas aussi sur. Apres avoir résisté, au prix de sacrifices humains immenses, a une longue guerre d’agression menée par l’Irak, dont l’armée était supérieure, et qui avait le plein appui des Etats-Unis, l’Iran a réussi, malgré un climat de guerre froide/tiède permanente, a devenir non seulement plus démocratique que d’autres pays de la région (comme l’Arabie Saoudite, qui n’a pas subi de guerre) mais aussi plus démocratique que sous le Shah, qui lui-même était moins brutal que son père, le shah précédent. Les ministres pouvaient être exécutés à tout moment et devaient baiser la main de leur souverain en public, mais aujourd’hui leur président est obligé de tenir compte de ses adversaires de divers camps. C’est un fait objectif. Qui peut passer en une seule génération d’un régime de monarchie absolue a la démocratie locale et participative ? Rappelons-nous la terreur, les guerres Napoléoniennes, les révolutions et contre-révolutions qui ont suivi « LA » révolution Française ! Il faut se méfier des jugements a distance, désincarnés.

  55. @Alain,
    « Et qu’on ne parle pas des révolutions arabes, c’est l’Otan qui fait les soi-disant libérateurs, pas le numérique et l’information. »

    Tout çà, c’est un marché de dupes. Car ne rien faire en ne sachant rien c’est identique à ne rien faire en sachant tout. »

    Et là je dis bravo !

    Ça fait plaisir de voir quelqu’un qui ne tombe pas dans le fétichisme technicien et qui ne répète pas ce que la propagande médiatique clame depuis le printemps arabe : grâce aux nouvelles technologies, le peuple se serait émancipé des dictatures. Il aurait twitté la révolution.

    Dans son article pertinent de Offensive Libertaire et Sociale, toujours Cédric Biagini, dézingue cette idée complétement farfelue et – le comble – tenue par les mêmes qui disent que la technique st neutre et qui ne voient pas la contradiction.

    Quand les effets politiques et sociaux de l’objet et de sa technique sont évident : elle est neutre et mon petit usage individuel justifie son existence !

    Quand ça n’a rien à voir mais que l’évènement crée l’adhésion totale (comme un peuple qui s’émanciperait) alors c’est lui ! le fétiche qui nous a sauvés !

    Des stylos ont été utilisés aussi dans la lutte contre Ben ALi. Est-ce à dire que le stylo est l’objet qui a libéré la Tunisie de la mafia Ben Ali ?

    Je suis allé en Tunisie en 2001 lorsque twitter , n’existait pas, chez un collègue de travail, eh bien la révolte de mettait déjà en place, dans les caves, ça parlait d’humain à humain, des réunions secrètes, on fomentait déjà le soulèvement du peuple par les paysans du du Sud.

    En tout cas pour les sceptiques et les envoûtés par la babasse (ordinateur) , je ne l’ai pas sous la main et n’ai pas le temps , mais courez acheter le dernier Offensive Libertaire et Sociale journal chez votre marchand de journaux, il y a un article p.36 : « Twitte la révolution ! » de Cédric Biagini (toujours lui !) qui remet les pendules à l’heure sur ce sujet.

    http://offensive.samizdat.net/

  56. Philippe : sur Bruckner: il ne sévit pas seulement sur internet, vu qu’il cherche à VENDRE, comme un simple épicier ; je l’ai entendu sur europe 1 (je crois) et il était chez ruquier à la télé! je ne comprends pas d’ailleutrs qu’il ne soit pas plus ciblé que çà par Fabrice! ce type est infect!

    mais AU MOINS sur internet nous pouvons répondre et descendre ce livre! il faut lire « les i tellectuls faussaires » de boniface. notamment sur monsieur bernard henri lévy; consternant.

  57. « Qui peut passer en une seule génération d’un régime de monarchie absolue a la démocratie locale et participative ? »

    N’importe quel pays ayant connu la démocratie avant la monarchie absolue. L’Iran a une histoire avant le retour du shah…

  58. A la lecture du « Bluff technologique » de Jacques Ellul, on peut ajouter celle de « La tyrannie technologique » ouvrage collectif paru en 2007.aux Editions L’Echappée.

  59. Voici ce qu’écrivait en 1920, de manière semble-t-il prémonitoire, André Suarès qui ne connaissait pas Internet:
    « Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre. Si l’homme tourne décidément à l’automate, s’il lui arrive de ne plus penser que selon les images toutes faites d’un écran, ce dernier finira par ne plus lire. Toutes sortes de machines suppléeront ; il se laissera manier l’esprit par un système de visions parlantes ; la couleur, le rythme, le relief, mille moyens de remplacer l’effort et l’attention morte, de combler le vide ou la paresse de la recherche et de l’imagination particulière ; tout y sera, moins l’esprit. Cette loi est celle du troupeau. »

  60. Benedicte, tu sais, en France, la dictature ou le totalitarisme, c’est pas un truc pris au sérieux… juste une « exotiquerie » pour se donner un look « anticonformiste »…

  61. @René,
    Merci pour ce texte que je ne connaissais pas.

    A mon tour, j’aimerais mettre un extrait de Bernard Charbonneau qui me semble aussi prémonitoire, puisque écrit en 1980 :

    « Grâce à la micro-informatique nous saurons tout ; une mémoire sans faille sera à notre disposition. Plus besoin de se souvenir, de connaître, il suffira d’appuyer sur la touche.
    Plus besoin d’apprendre, plus d’effort à faire, une culture bien plus générale que la nôtre sera inscrite dans les circuits de la grande machine.

    N’est-ce pas là le péril suprême pour notre liberté ? Comme la télé, si rien n’intervient, la diffusion de l’informatique risque de fabriquer un être sans mémoire, passif, dont le cerveau après les muscles sera menacé d’atrophie.

    Car si l’effort épuise, par ailleurs il crée.

    Et aujourd’hui il n’en est pas de plus grand que de dominer la technique. Ce n’est pas l’ordinateur qui dispensera l’homme de maîtriser l’ordinateur.

    […]

    Poussé à l’extrême l’usage d’[internet] pourrait être la suprême aliénation. L’homme y deviendrait un consommateur d’images et de signes placé devant un écran universel, capable de solliciter tous les savoirs, toutes les mémoires et tous les services. Il n’y aurait plus besoin de se déplacer : l’enseignement, les achats, les consultations médicales et même l’activité professionnelle se feraient à domicile. La communication deviendrait abstraite et la révolution entreprise par la télé serait portée à son terme, le monde entier serait proche, mais l’homme n’aurait plus de prochain.

    Mais au fait, cela commence. »

    B. Charbonneau : Finis Terrae – ré-ed. À plus d’un titre 2010 – cité dans OLS n°31 sept 2011 p.27.

  62. Au sujet de l’Iran, il ne faut pas oublier, que les religieux étaient associés au shah et soutenus par les gouvernements anglosaxons pour renverser Mossadegh qui avait entrepris la nationalisation des ressources énergétiques. Quand à la révolution de khomeiny le motif principal était le désaccord sur le partage du gâteau entre le shah, trop gourmand, et les religieux.

  63. @Bigfoot,
    « Mais ne pouvons nous faire tout de même une différence entre objets ? Un couteau permet de couper une pomme et de trucider autrui, un flingue n’est fait que pour zigouiller son prochain »

    Je pense que, et c’est même très important.
    C’est indirectement ce qui est dit dans la critique de la technique en disant que la technique n’est pas un outil.
    Puisque l’introduction d’une technique dans la société provoque, lorsque son usage se généralise (*) un type de monde, de société, des accidents ou catastrophes maximums – voire majeurs – et que donc l’autorisation de son usage devrait être décidé démocratiquement en toute connaissance.

    Et pas besoin d’avoir fait Saint Cyr pour comprendre qu’une centrale ça pète, un avion ça tombe, un train ça déraille et dire si on n’en veut ou non, donc tout le monde peut être consulté.

    Un couteau tue quand même pas mal et sert aussi à peler des pommes entre autre, mais son usage est accepté universellement car le risque de destruction maximum reste faible (tuer une personne) et la probabilité de s’en sortir reste grande.

    Le fusil sert effectivement dans la quasi-totalité des cas qu’à tuer (bien que je connaisse des personnes qui s’en servent pour décorer), son usage est fortement règlementé puisqu’il permet de blesser et tuer à distance mais an ayant laissé une trace lors du permis.

    Cet exemple du fusil et des noix est pris comme symétrique absurde à l’exemple du couteau qui sert à faire accepter toutes les techniques sous prétexte que seules les applications sont mauvaises, par les tenants du progrès technique et pour montrer que la technique est éminemment politique.

    (*) -et indifféremment de la possibilité de rendre bon l’usage ou lutter individuellement contre un mauvais usage.

  64. Pour internet, c’est à la fois une source d’ouverture d’esprit mais aussi un moyen de couper de la société certains citoyens, par le temps et la dépendance due aux réseaux sociaux et aux jeux bourrins.
    Si ce n’est pas le premier média portant ces défauts et ces qualités, le problème est qu’à la différence des autres il donne l’illusion de diriger le système ce qui renforce l’addiction.
    Pour informer un maximum de personnes sur la situation actuelle, il est bon de placer des liens sur des forums, blogs, vidéos, ne concernant pas forcément l’écologie.

    Etant donné que tout le monde n’ayant pas internet et qu’un pays pouvant nettement brider la liberté d’expression sur le web, Il ne faut pas négliger les autres moyens de lutte : tracts, manifs, conférences…

  65. Au sujet de la neutralité ou non de la technique, j’ai revu les échanges de l’année dernière et il est vrai que l’innovation ne peut pas être neutre du fait des modifications de comportements (vie sociale…) qu’elle entraine. Modifications qui agissent en retour sur l’innovation.
    Toutefois le plus gros problème posé par la technique demeure l’écart entre la rapidité de son développement et la lenteur des progrès de la conscience humaine. Même si le taux de connerie diminue faiblement, son niveau de nuisance augmente considérablement du fait de la prolifération des moyens mis à sa disposition.

  66. Bénédicte, c’est vrai, je n’ai et n’ai eu avec des Iraniens vivant en Iran que des contacts superficiels et passagers. (et vous ?).

    Je me souviens d’un court passage dans un article dans « La Gueule Ouverte », vers la fin des années 1970, ou le (ou la) journaliste en reportage dans une dictature Sud-Américaine racontait comment il (elle) s’était fait copieusement engueulé par une militante gauchiste. Elle lui avait demandé s’il avait visité les vestiges archéologiques, admiré l’artisanat traditionnel, et il lui a répondu qu’il n’avait pas le temps, qu’il n’était pas venu pour faire du tourisme. Elle l’accusa alors de ne s’intéresser qu’aux complots et analyses politiques, et d’être aveugle et sourd a la beauté de la nature et de la culture de son pays, qui, disait-elle, étaient infiniment plus importants, pour quelqu’un venu de si loin (de France), que des péripéties passagères auxquelles il (elle) ne pouvait de toute façon pas prendre part.

    Plus tard, j’ai lu une interview d’Emmanuel Lévinas, que je n’arrive pas à retrouver, ou il répondait en substance, a une question sur Israël, qu’il se refusait à parler d’Israël, cette « haute et difficile aventure » (je cite de mémoire), parce qu’il n’y vivait pas. Se défilait-il lâchement ? C’était je pense le contraire, il avait une conscience aigue du danger à parler d’une situation piégée lorsqu’on n’est pas en situation de payer le prix de ses propres paroles.

    Enfin je voudrais citer Jesaiah Ben Aharon, « révolutionnaire » Israélien qui déclarait dans une interview a Yediot Aharonot, « la toute première condition des politiques Israélienne et Palestinienne, si elles veulent vraiment sortir de ces cycles incessants de violence mutuelle, est de mettre fin a leur participation dans la lutte globale, entre le ‘Capitalistan’ Occidental et ‘l’Islamistan’ extrémiste »
    (traduction approximative)

    Ce que ces points de vue m’enseignent sur le cas particulier d’internet est qu’il peut être un outil, dangereux mais utile, comme support a une action physique locale. Mais un « activisme internet » qui ne serait pas dirigé par ceux-là mêmes qui agissent au niveau le plus local ne peut être que négatif sur le long-terme. Voire être un instrument au service des adversaires supposés. Voila pourquoi je me méfie d’Avaaz.org et de ce genre de choses.

    (Winston, je crois que les Français ont vécu la dictature, en masse, il n’y a pas si longtemps, et il y a un certain nombre de Français qui l’on vécue individuellement dans les dernières décennies, volontairement ou non, d’un coté ou de l’autre, sur différents continents. En ce qui me concerne, je me tiens a distance, et je m’abstiens de jugements a l’emporte-pièce sur ceux qui y vivent.)

  67. @ Laurent, oui j’ai échangé avec des iraniens à ce sujet . La question n’est pas pour ou contre le shah ou pour ou contre vos arguments . Les iraniens n’ont malheureusement rien gagné dans cette révolution, c’est histiorique et c’est tout .

  68. Bénédicte, si c’est votre avis… Mais il y a aussi des Iraniens, même des opposants au régime actuellement en place, qui sont exaspérés par l’image caricaturale de pays presque nazi qui est façonnée de l’extérieur. Ce qui est bien naturel, quand on voit que la seule chose qui protège aujourd’hui les pays de la région des bombardements, c’est l’idée plus ou moins haute que s’en fait « l’opinion publique Occidentale ». On peut décider de n’en être aucunement responsable, et c’est peut-être vrai, mais le fait demeure que la manière dont on parle de ces choses, même sur un forum sur internet, n’est pas sans conséquences sur les évènements physiques.

  69. @ Laurent fournier . je réponds une dernière fois, car c’est un autre débat sur le blog de Fabrice . Non, ce n’est pas mon avis , ni ma vision étroite d’occidentale , et mes propos ici, et , heureusement, vos propos n’ont et n’auront aucune conséquence sur l’avenir de ce pays et de ces habitants . Vous confondez beaucoup de choses . Je ne vois pas ce que le manque de liberté en Iran a à voir avec l’opression nazis . reparlez en sérieusement avec des iraniens , voire des iraniennes .

  70. Chère Bénédicte, je respecte votre opinion sur l’Iran, que vous connaissez sans doute mieux que moi. Je suis d’accord pour clore ici une discussion dans laquelle nous avons eu ample opportunité de clarifier nos idées, surtout que le lien avec l’objet du débat n’est pas l’Iran (qui n’était qu’un exemple) mais le rôle d’Internet et de la préparation de l’opinion publique pour faire la guerre, ce qui est un sujet très grave et malheureusement d’actualité.

  71. La seule chose qui apparait c’est qu’à l’évidence on a toujours diabolisé un pays pour pouvoir ensuite lui taper dessus le moment venu! (remember Irak et ses armes de destruction massive, les couveuses du Koweit! de VRAIs GROS MENSONGEs) on ne va quand meme pas nous faire gober que ces actions guerrières sont « saintes » car reposant sur « porter secours aux peuples plus faibles! ». çà va comme çà; quant aux pays du printemps arabes ils ont très longtemps été sous la coupe de dirigeants gros affairistes obscènes laissant leur peuple dans la misère et çà n’a géné aucun responsable occidental d’aller frétiller de la queue pour obtenir toutes sortes de petites ou grosses faveurs!

  72. 0° Laurent une fois encore, vous confondez les sujets . Nous n’étions pas parti du nucléaire en Iran, lmais de la (enfait,c’est des) révolution iranienne , qui n’a rien à voir avec notre tricolore et qui, j’espère, aura la suite que les iraniens voudront lui donner .

  73. du bon usage d’internet et des réseaux sociaux : grosse mobilisation pour soutenir la caissière que le magazin « CORA » veut fiche dehors pour une pécadille!

  74. Ou bien …
    On commence à s’initier par « google actualités » avant de s’apercevoir que c’est un pur condensé du JT de Ti-F-one en plus trash. On pense avoir pris de la hauteur en « favorisant » la rue 89 avant d’avoir à nouveau la nausée, par commentaires pré-pubères interposés ne visant que la private-joke si prisée par la tribu. Alors de guerre lasse et de neurones usés mais toujours disponibles et aiguisés on atterrit au fil des jours et des ramifications des tuyaux sur « planète sans visa » ou sur « le buvard bavard » ou chez Bernard Gensane, ou chez tant d’autres qui donnent aux mots, une belle écriture.
    Bref, un grand merci, fusse-t-il passablement virtuel.

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