Eva Joly et Thomas Sankara (liens croisés)

Je plains sincèrement Eva Joly, car je vois comme tout le monde que sa candidature est encalminée, probablement jusqu’au terme de cette pitoyable campagne présidentielle. Je le regrette. Et j’ajoute, peut-être à la surprise de certains lecteurs de Planète sans visa, que j’aurais pu voter pour elle. Plus exactement, j’y ai pensé, quelque jour déjà lointain.

Cette femme n’est évidemment pas une écologiste*, mais comme aucun candidat ne l’est, cela limite, vous en conviendrez, les possibilités. J’aurais pu voter pour elle, mais non en raison d’idées écologistes qu’elle n’a pas. Il m’aurait suffi que, s’appuyant sur son passé, elle fasse campagne autour des relations infernales entre le Nord et le Sud de la planète. Et qu’elle relie ce combat évident à la nécessité de faire reculer concrètement la corruption, qui mine la France après bien d’autres pays. Cela m’aurait suffi, puisqu’il m’est interdit de voter pour mes idées.

Mais tel n’aura pas été le cas. Entourée par de piteux apparatchiks verts semblables à Boa constrictor étouffant sa proie – mais ce dernier est incomparablement plus beau -, elle s’est donc perdue en route, ballottée d’imbécillités en insignifiances. Baste ! il n’y a rien à faire. Pensant un peu à elle, j’ai convoqué à moi le spectre d’un être étrange et merveilleux qui s’appelait Thomas Sankara. Pardon à ceux qui connaissent le personnage, mais je dois bien sûr penser aux autres. Sankara est né en 1949 dans ce que notre si belle colonisation avait appelé la Haute-Volta à la suite d’un simple décret.

Dans ce pays qui n’avait jamais existé, Sankara était un Peul-Mossi. Une réunion à lui seul de deux peuples, les Peuls – des éleveurs – et les Mossi, ou plus exactement les Moagha, antique population africaine. Je ne vais pas livrer ici sa biographie, mais quelques étapes sont nécessaires. Militaire, fougueux, rebelle, il fonde une association clandestine appelée Rassemblement des officiers communistes ou ROC. Personne n’est parfait, même pas lui. Car en deux ans, de 1981 à 1983, c’est par une série de putschs militaires à l’africaine qu’il parvient finalement au pouvoir.

Nous sommes en août 1983, et Sankara est président du Conseil national révolutionnaire. Il va régner sur le Burkina Faso, nouveau nom du pays – dont la traduction signifie  « pays des hommes intègres » – , jusqu’au 15 octobre 1987, date de son assassinat. Je gage volontiers qu’il ne fut pas seulement un Archange de la beauté et de l’harmonie. Mais je sais deux choses, et même un peu plus, de lui. Un, il avait imposé à ses ministres de rouler dans une R5 Renault, alors que tous les corrompus du continent s’affichent dans de grosses cylindrées, Mercedes de préférence. Et deux, il avait longuement reçu mon cher ami Pierre Rabhi, agroécologue bien connu, à qui il avait ouvert les portes du pays. Et de la mobilisation de ses paysans. Car Rabhi a mené sur place quantité de programmes de formation à l’agroécologie, au départ grâce à Sankara.

Oh, il n’est que trop clair que Sankara incarnait alors un tiers-mondisme daté, marxiste, anti-impérialiste comme l’on disait, cruellement aveugle à tout ce qui sortait de la mythologie. Mais il aimait les gens, son peuple, et vomissait ces innombrables petites crapules blacks qui ont si bien pris la place de nos innombrables petites – et grandes – crapules blanches du temps des belles colonies. Sankara ne plaisantait pas avec le fric que le pouvoir d’État faisait miroiter devant lui. Relisons ensemble cet extrait de l’un de ses discours consacré à la dette qui étrangle et affame les plus pauvres : « La dette, c’est encore les néocolonialistes ou les colonisateurs qui se sont transformés en assistants techniques. En fait, nous devrions dire qui se sont transformés en assassins techniques. Et ce sont eux qui nous ont proposé des sources de financement, des bailleurs de fonds, un terme que l’on emploie chaque jour comme s’il y avait des hommes dont le bâillement suffisait à créer le développement chez d’autres. Ces bailleurs de fonds nous ont été conseillés, recommandés. On nous a présenté des montages financiers alléchants, des dossiers. Nous nous sommes endettés pour cinquante ans, soixante ans et même plus. C’est-à-dire que l’on nous a amenés à compromettre nos peuples pendant cinquante ans et plus.

Mais la dette, sous sa forme actuelle, contrôlée et dominée par l’impérialisme, est une reconquête savamment organisée, pour que l’Afrique, sa croissance et son développement obéissent à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangères, faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier, c’est-à-dire l’esclave tout court, de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer des fonds chez nous avec l’obligation de rembourser. On nous dit de rembourser la dette. Ce n’est pas une question morale, ce n’est point une question de ce prétendu honneur que de rembourser ou de ne pas rembourser ».

Je ne sais pas pour vous, mais moi, comme on dit aux Amériques, I buy it. Je marche, même si cela ressemble à bien des discours convenus. Je marche, car je sais que Sankara croyait à ces paroles, à la différence de tant de phraseurs. Mais d’autres que moi s’en étaient rendu compte en temps réel, et parmi eux nos grands socialistes, dont cet Immense Mitterrand que messieurs Hollande et Mélenchon se disputent à coups de menton en ce mois de février 2012. Nul ne veut se souvenir du Mitterrand atlantiste de l’après-guerre, quand il défendait la politique américaine par tous les moyens à sa disposition. C’est alors qu’il noua des liens avec de futurs satrapes de l’Afrique, comme Houphouët, qu’il devait retrouver plus tard. C’est alors qu’il défendit bec et ongles l’Empire que nous avaient légué nos massacreurs. Élu président en 1981, sur un programme de « rupture avec le capitalisme » – hi, hi, rires préenregistrés -, que fit-il de nos relations avec l’Afrique ? Eh bien, il commença par lourder ce pauvre Jean-Pierre Cot, son premier ministre de la Coopération, qui entendait, ce sot, mettre en cause la Françafrique. Juste avant de le remplacer par Christian Nucci, héraut de l’affaire de corruption – sur fond de nuits africaines – connu sous le nom de Carrefour du développement.

Passons. Il ne faudrait pas, mais passons. Sankara a été assassiné en 1987, à l’époque où Mitterrand était président et Chirac Premier ministre. Le premier avait choisi Guy Penne pour être son « Monsieur Afrique ». Franc-maçon, ce qui n’est pas un compliment sous ma plume, Penne était à sa façon un parfait françafricain. Quant au second, Chirac, il disposait des admirables services de Jacques Foccart, qu’on ne présente plus. Imagine-t-on que nos gouvernants de l’époque auraient pu laisser Sankara enflammer les jeunesses africaines sans réagir ? À vous de voir. Le certain, c’est que Sankara fut emprisonné une première fois au Burkina en mai 1983, peu après une visite sur place de Penne. Hasard ? C’est la thèse de certains. Conséquence ? Telle est l’idée d’autres.

Plus ténébreuse est la suite. Le 18 novembre 1986, Mitterrand quitte le Burkina furieux, après sa première visite officielle dans le Pays des hommes intègres. Il est en colère, car au cours d’une réception, Sankara s’est lancé dans un discours au ton bien peu diplomatique. Vous en trouverez le texte complet ici, dont j’extrais ceci : « C’est dans ce contexte, Monsieur François Mitterrand, que nous n’avons pas compris comment des bandits, comme Jonas Savimbi, des tueurs comme Pieter Botha, ont eu le droit de parcourir la France si belle et si propre. Ils l’ont tachée de leurs mains et de leurs pieds couverts de sang. Et tous ceux qui leur ont permis de poser ces actes en porteront l’entière responsabilité ici et ailleurs, aujourd’hui et toujours ». Il va de soi que pour un homme comme Mitterrand, une telle mise en cause valait déclaration de guerre.

Beaucoup de rumeurs ont depuis circulé. Sur le rôle de Penne. Sur le rôle d’Houphouët, le vieux complice ivoirien de Mitterrand. Je n’ai bien entendu aucune certitude. Au reste, qu’importe ? L’assassinat de Sankara, en octobre 1987, servait indiscutablement les intérêts d’une certaine France, représentée autant par Chirac que par Mitterrand. Et l’ordre régna de nouveau sur le Burkina Faso. Mais je vois que j’ai fait un considérable détour pour vous parler de madame Eva Joly, et de cette déplorable campagne pour l’élection présidentielle de mai 2012. Oui, je crois qu’elle aurait fait des voix si elle avait su être elle-même. Il est évidemment désastreux de prétendre représenter une idée aussi haute que l’écologie alors qu’on n’y connaît strictement rien. Cela ajoute – qui ne le voit ? – à la détestation désormais générale de la politique.

Oh oui, elle aurait pu concentrer son propos sur ce qu’elle a vu. L’affaire Elf – je rappelle qu’Elf est désormais dans Total, services spéciaux made in Africa inclus -, la corruption de nos élites, si massive, et l’impérieuse nécessité d’un retour à la morale commune. Par exemple. Cela aurait fait du bien à tout le monde, et je gage qu’elle aurait obtenu bien au-dessus de 5 %, seuil retenu pour être remboursé des dépenses électorales. Bon, c’est bel et bien terminé, mais je veux ajouter un point. Un point infime, mais qui pourrait, qui eût pu réunir quelques forces dispersées, mais saines en tout cas. Je veux parler des hôtels de région. Vous voyez ce que je veux dire ? Je vous explique : les régions de France ont tapé vertigineusement dans la caisse publique pour construire des hôtels-vitrines.

Je me fous bien sûr de la couleur politique de ses présidents, le plus souvent de gauche. Eussent-ils été de droite que cela n’aurait rien changé, pensez. Mais regardez plutôt. 164 millions d’euros pour l’hôtel de région à Lyon. 32 millions d’euros pour la seule extension de celui de Toulouse, hors taxes. À Lille, 164 millions d’euros pour le bâtiment inauguré en 2006, et ainsi de suite. Je n’ai pas le courage de chercher tous les coûts de ces monstres. Auxquels il faut inclure l’entretien de dizaines de milliers de mètres carrés à chaque fois, le chauffage, etc.

Est-ce populiste de mettre en cause cette frénésie ? Je ne le crois pas une seconde. De la même manière que le défunt Sankara obligeait les ministres à rouler dans de petites bagnoles, je crois qu’un point de départ possible d’une nouvelle aventure commune serait de tirer le bilan de ces années-bacchanales au cours desquels tant de roitelets ont dilapidé sans état d’âme. Nommer la dépense, dénoncer la corruption – en France, elle n’est jamais bien loin -, tel est à mon sens l’un des préalables à l’action pour un autre monde. En somme, vive Sankara ! Mais pas vive Eva Joly, qui a définitivement perdu l’occasion de nous aider à rassembler nos forces.

* Je précise pour ceux qui ne me connaissent pas que le mot écologiste contient pour moi un sens exigeant, si exigeant même qu’il faudra bientôt trouver un terme neuf pour désigner ceux qui entendent vraiment sauver les équilibres de la vie. En attendant, personne, dans la campagne en cours, ne mérite ce qualificatif admirable.

47 réflexions sur « Eva Joly et Thomas Sankara (liens croisés) »

  1. Eva Joly n’est pas une oratrice, elle est toute en retenue, et c’est très dommage pour les idées écologistes qu’elle est sensée mettre au jour.
    Il y a aussi ce mauvais joueur de N.Hulot qui l’a lâchée, et dont le discours et l’aura médiatique manque dans sa campagne .Il va peut-être revenir sur la scène et sauver les meubles …qui sait ?
    Malgré cela ,et parce que c’est une femme honnête,à l’opposé de tout ces vieux briscards de la politique, je voterai Eva Joly au premier tour.

  2. Thomas Sankara interdisait même aux ministres de voyager en 1ère classe et se déplaçait souvent à vélo, faiblement escorté.

    Concernant les femmes :
    « Il n’y a de révolution sociale
    véritable que lorsque la femme est libérée. Que jamais mes yeux ne voient une société où la moitié du
    peuple est maintenue dans le silence. J’entends le vacarme de ce silence des femmes, je pressens le
    grondement de leur bourrasque, je sens la furie de leur révolte. J’attends et espère l’irruption féconde
    de la révolution dont elles traduiront la force et la rigoureuse justesse sorties de leurs entrailles
    d’opprimées »3. Concrètement, le CNR [Conseil National de la Révolution] interdit l’excision, réglemente la polygamie pour décourager les
    mariages forcés, nomme des femmes aux plus hauts postes gouvernementaux, instaure la mixité des
    formations militaires, lance des campagnes de communication sur le partage des tâches ménagères…

    Concernant l’autonomie alimentaire :
    Par la redistribution des terres, la construction
    de puits et le développement de coopératives, l’autonomie alimentaire est quasiment atteinte en trois
    ans. Pour soutenir l’industrie locale, la population est fortement incitée à consommer Burkinabé. Cette
    recherche d’autonomie matérielle s’accompagne, chez Sankara, d’une critique radicale du modèle
    consumériste néocolonial : « La plus grande difficulté rencontrée est constituée par l’esprit de néocolonisé
    qu’il y a dans ce pays. Nous avons été colonisés par un pays, la France, qui nous a donné
    certaines habitudes. Et pour nous, réussir dans la vie, avoir le bonheur, c’est essayer de vivre comme en
    France, comme le plus riche des Français. Si bien que les transformations que nous voulons opérer
    rencontrent des obstacles, des freins. »

    source : OLS n°26 – « En finir avec la françafrique »

    http://www.les-renseignements-genereux.org/var/fichiers/textes/Tex_Sankara_Offensive.pdf

  3. Merci pour cet hommage à Thomas Sankara un Monsieur pour qui je romprai volontiers mon abstentionnisme vieux de maintenant 38 ans s’il existait un homme de sa trempe parmi nos prétendants de 2012. Malheureusement l’indigeste menu qui nous est proposé m’oblige à continuer mon jeûne des urnes.
    « la politique doit être une partie mineure et discrète de la vie, et non le sport public grotesque qu’elle est devenue. » La vie sans principe Henry David Thoreau

  4. Merci d’évoquer Sankara, sans que le lien avec Eva Joly soit bien établi.
    Pour en savoir plus, ses discours, les films, ce qu’on dit de lui, des analyses et sur son assassinat aller sur thomassankara.net.
    Et n’oubliez pas au passage de signer la pétition « Justice pour Sankara Justice pour l’Afrique » à l’adresse http://www.thomassankara.net/spip.php?article866 afin que l’on connaisse la vérité sur son assassinat.

  5. mais qu’est-ce qui peut bien donner aux citoyens le goût de l’urne ? (tiens c’est joli ça « le goût de l’urne ») – Probablement le sentiment de l' »importance…de soi » – Donc, je vais voter pour moi, chacun peut en faire autant, je vois d’ici la tête du maire de mon village voyant défiler sur les p’tits papiers les noms de ses administrés.

  6. Merci d’avoir rappelé la lutte déterminée, courageuse et exemplaire d’Eva Joly contre la corruption, et il parait tellement naturel, tellement logique, tellement sain, de passer de la lutte contre la corruption a l’écologie… Tant pis si elle n’est pas Thomas Sankara, qui lui aussi avait compris le lien entre l’une et l’autre… tant pis si elle n’est pas « parfaite ».

  7. On en est au même point de réflexion.Et peu d’espoir de changement de discours.

    Merci Fabrice d’avoir rappelé ici la mémoire de Thomas Sankara qui montre bien qu’on peut parfois espérer encore tout de même.
    Un rêve ?

  8. Pendant que tous les bouffons de droite, gauche et tutti quanti nous montrent combien ils sont beaux, eux, leurs costume-cravates et leurs programmes minables, Dame Nature est apparemment en train de nous concocter un vrai programme présidentiel mondial et écologique, à la hauteur de la bêtise et de l’égocentrisme de l’espèce humaine, avec changement climatique, raréfaction et pollution irréversible de la ressource vitale en eau, désertification, etc. Et on n’aura pas à voter pour ce compostage annoncé des civilisations de l’anthropocène…
    Sinon, je trouve assez curieux que le vote blanc ne soit pas comptabilisé dans les élections présidentielles. Cet « abstentionnisme civique » serait sans doute le grand gagnant et permettrait l’émergence de candidats moins guignolesques… En attendant, pourquoi ne pas proposer un boycott généralisé des élections ?

  9. POur en savoir plus sur l’assassinat de Sankara vous avez à http://www.thomassankara.net/spip.php?article794 une traduction des retranscriptions d’un documentaire ou des compagnons de Charles Taylor témoignent de la participation française et de la CIA, et à http://thomassankara.net/spip.php?article1085 les extraits de ce documentaire sous titrés en français.

    Pour information, une demande d’enquête parlementaire a été déposée à l’assemblée nationale pour enquêter sur les responsabilités françaises. La pétition à http://www.thomassankara.net/spip.php?article866 vise entre autre à obtenir l’ouverture de cette enquête parlementaire…

    Nous avons d’autres éléments d’information pour ceux que ça intéresse (écrivez à bruno . jaffre @ thomassankara . net

  10. Fabrice,

    Ton long et passionnant détour par « le pays des hommes intègres » et ton évocation lucide du bref parcours politique de Thomas Sankara t’ont amené à parler de Pierre Rabhi. Et de ses programmes de formation à l’agroécologie dispensés au début des années 80 aux paysans burkinabés.

    Aussi, je ne peux que rebondir sur ta phrase que je trouve tristement définitive : « Cela m’aurait suffi, puisqu’il m’est interdit de voter pour mes idées ».

    Tu ne peux ignorer la lumineuse initiative de Pierre et de son mouvement Colibris dans le cadre de cette élection présidentielle. N’est-ce pas la plus belle réponse qu’on puisse faire aux tartuffes de tous bords ? Il me semble que tes idées et celles de beaucoup d’entre nous se trouvent là et nulle part ailleurs…

    TOUS CANDIDATS !

  11. marieline hulot ne doit pas être un saint…traité et vilipendé comme il l’a été il devait en plus servir de faire valoir? ils ont choisi, maintenant ils assument; quand le vin est tiré il faut le boire

  12. Même constat que beaucoup sur la puanteure de cette campagne éléctorale. Les programmes très discutables des partis ne sont même plus discutés, tout est centré sur les candidats, rien sur les idées.

    C’est en dehors de la campagne que les lignes bougent, la fameuse société civile, cela passe par la base avec un rôle très actif des associations par des conférences sur la crise, la dette, l’écologie, les comités d’audit de la dette …

  13. à propose de Thomas Sankara, il suffit de (re)écouter ce célèbre discours pour se rendre compte à quel point ce qu’il dit est d’actualité :
    http://www.youtube.com/watch?v=FhkqN6KTtJI.
    ce passage manque même au film grec « debtocraty » !
    J’ai une profonde admiration pour cet homme. Il était aimé des gens du peuple parceque ceux-ci percevaient en lui non pas un maitre, mais un frère et donc ils ont vécu son assassinat comme celui d’un parent, en plus de voir s’écrouler l’espoir dont il était porteur. La clique au pouvoir qui a suivi, et qui sévit encore, a fait de ce pays, d’après ce que j’ai lu, un « bon élève du fmi » ! quelle tristesse

    Eva joly je la trouve courageuse d’aller jusqu’au bout. Cohn Bendit affiche vis à vis d’elle une déloyauté décomplexée que je trouve gerbante ! Eva Joly aurait mieux fait de s’associer avec Corinne Lepage .

    je pense aussi qu’il faudrait trouver un mot pour remplacer « écologie ». Puisqu’aujourd’hui ce mot est utilisé à tout va, souvent pour servir de label à des choses diamétralement opposées à ce qu’est l’écologie réelle, comme par exemple la production de biocarburants. Mot argument de vente pour fourguer de la bonne conscience à bas prix. Du coup le discours est totalement brouillé. Pourtant c’est important les mots, très important même. Alors il faudrait remplacer « écologie » au sens où vous l’entendez bien sur par un mot ou une expression qui veut vraiment dire « défendre la vie « 

  14. merci Fabrice,

    je te le dis avec une larme à l’oeil,MERCI pour le Burkina….. ton hommage à Sankara, que tu semble si bien connaitre, et ce rappel de l’histoire, fait ici le lien entre une écologie profonde dont je me réclame et que tu éclaire, et un sentiment révolutionnaire qui m’anime. Et je ne vois pas de contradiction entre les deux.

    Et sais-tu ? ton article donne de l’eau à notre moulin ici. Car la création de l’association écologiste « ECOCENTRE de BOBO-Dioulasso » devra bien se nourrir de l’expérience du pays, que l’on doit à Sankara. On retrouve Sankara partout, dans les formateurs en agro-écologie héritiers de Pierre Rhabi qui sont toujours là et certains membres de l’association, dans les expériences de travaux collectifs et de solidarité que l’on peut faire renaître dans les cas d’assainissement (je t’ai passé le dossier du marigot de Dafra ?), etc……

    c’est quand que tu viens nous voir ?

    Roland Hammel

  15. et je rappelle pour les lecteurs de Planète Sans visa, qu’ils peuvent se solidariser abvec la lutte des femmes du vieux quartier de Dioulassoba,à Bobo-Dioulasso, donc au Burkina, dont le marché aux fruits et légumes à été détruit sur l’Autel du Veau D’Or récemment, le smençant de ruine et de famine.

    sur ce lien vous trouverez le site complet, avec la chanson mi rap mi reggae des jeunes du quartier sur le sujet « page la chanson » et els articles, et les photos.
    vous y trouverez aussi le lien vers le film, qui montre des inetrview sous-titrées mais surtout les femmes vendeuses de légumes aux prises avec les CRS. a voir absolument, même si se sont des images amateurs…

    http://www.123siteweb.fr/lemarcheoulamort

  16. Pour madame Marie-Élisabeth Allaire,

    Je crois qu’il vaudrait mieux lire avant de commenter. Car j’explique, ce qui n’oblige personne à être d’accord. Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  17. Sur quoi se fonde ce jugement sans appel qu’Eva Joly n’est pas écologiste? Lisez son admirable parcours dans son livre « Sans tricher » avant de prétendre être plus écologiste qu’elle. L’écologie politique ne se limite pas aux petites fleurs et la Solidarité Nord-Sud en fait partie. Si vraiment vous trouvez que personne au sein d’EELV ne mérite le « qualificatif admirable » d’écologiste, pourquoi ne venez vous pas soutenir Eva Joly au lieu de condamner tous ceux qui se battent avec elle pour faire avancer un monde plus solidaire. Invoquer l’exemplarité de Thomas Sankara pour suggérer qu’Eva Joly aurait mieux fait de se limiter au combat Nord-Sud est une réduction absurde de ce qu’est l’écologie politique. J’ai suivi l’évolution de la Haute-Volta depuis mon premier travail en 1962 pour y promouvoir la culture asine et j’étais à Abidjan pour panifier des céréales tropicales le jour où Sankara a été assassiné par son collègue Compaoré. Que la France ait ou pas aidé ce dernier à passer à l’acte ne réduit pas sa culpabilité.
    Jacques Berthelot, membre du bureau de la Commission agricole d’EELV, membre du Conseil scientifique d’ATTAC, administrateur de Solagro

  18. J’ai bien lu, Fabrice, ton post mais je dois dire que je m’interroge sur ce lien. Quand on le lit , on se dit . Tiens il a trouvé quelque chose sur Eva et Thomas. Elle a encore du  » fauter  » quelque part. Rien . Mais gageons que le post va circuler comme u;ne rumeur de plus . Tu aurais pu intituler ton papier Franà!s et sankara, Nicolas et sankara, marine et sankara; Non ton probleme avec les verts est si ancien que c’est plus facile de tutrer Eva et SAnkara. Pour mémoire ce sont les députés écolos qui sont à l’initiative de la demande de commission d’enquête sur l’assassinat de sakara. Je suis intervenu au nom des députés verts au meeting de Survie en juin dernier. ET il se trouve que je suis un affreux bureaucrate vert qui entoure Eva et qui accessoirement est l’un des fondateurs de la semaine anticolonaial ( voir http://www.anticolonial.net ) . ALors que je suis en général plutot d’accord sur ton analyse du capitalisme vert, cet artifice en matiere de titre me donne envie de vomir.

  19. Une première réponse pour Patrick Farbiaz (Farbiazl)

    Je me permets un mot sur l’auteur de ce mot, que je connais depuis…35 ans. De loin, certes, mais depuis 35 ans quand même. Farbiaz joue un rôle clé dans la petite bureaucratie d’Europe Écologie et il est, je crois, comme disent les gazettes, « un proche » de Noël Mamère.

    Bon, Patrick, tu n’es visiblement pas content. Bah ! je suis bien sûr que tu es déjà passé à autre chose. Tu crois – mais je doute que cela soit sincère – que j’ai artificiellement parlé d’Eva Joly. Seulement, habitué que tu es à ne plus lire sérieusement, tu auras surfé sur mon texte, assurément. Car ainsi je suis : ma pensée passant sans prévenir de Joly à Sankara, j’en ai fait état librement sur Planète sans visa, petite boutique tenue depuis août 2007.

    Y a-t-il un lien ? Mais pas un, plusieurs ! En particulier pour la raison que madame Joly a souvent travaillé sur la Françafrique, de près ou de loin. Ça t’ennuie ? Dieu que j’en suis malheureux. Puis, mais là j’écris pour les autres, soyons franc : j’exprime du respect pour cette personne, et précise que j’ai envisagé de voter pour elle. Pouah, hein ?

    Pour le reste, et sur le fond, raconte-nous plutôt ce que Jean-Paul Besset, pressenti pour devenir le président d’Europe-Écologie fin 2010, voulait dire lorsqu’il décida de rompre moralement à vous. Oui, s’il te plaît, éclaire donc notre lanterne. Voici quelques mots de la lettre de Besset : « Autrement dit, j’avoue l’échec, personnel et collectif : je ne souhaite plus m’épuiser à construire des passerelles alors que l’essentiel des préoccupations consiste à entretenir les suspicions ou à rêver d’en découdre pour affaiblir tel courant, détruire tel individu ou conquérir tel pouvoir. Je n’assumerai pas plus longtemps la fiction et l’imposture d’un rôle revenant à concilier l’inconciliable ».

    Et encore : « Il y a bien un après Lyon… mais, à l’image du nom retenu (Europe Ecologie-Les Verts), il reproduit ce que nous avions eu tant de mal à contenir dans l’avant Lyon : le scénario des crispations et des jeux claniques, la comédie du pouvoir, le monopoly des territoires. Règlements de compte, délices du déchirement, obsessions purificatrices et procès en sorcellerie saturent à nouveau l’espace, au point de rendre l’air interne irrespirable et le travail politique secondaire ».

    Et enfin : « J’ai contribué à construire un mouvement que je juge désormais métastasé et auquel, pas plus que quiconque, je ne sais apporter de remèdes ».

    Vois-tu, c’est cela, c’est le spectacle répugnant que vous offrez, vous qui aviez juré de faire de la politique autrement, qui donne envie de vomir. Mais je pense que tu dois avoir l’estomac bien plus solide que le mien. Allons, je préfère encore en rire.

    Fabrice Nicolino

  20. Pour Jacques Berthelot,

    Ma réponse à votre courrier figure en partie dans celui adressé à Patrick Farbiaz. J’ajoute quelques lignes pour vous dire avant tout que j’exerce mon droit à exprimer librement un point de vue. Et vous de même.

    Avez-vous pensé que nous n’avons pas forcément la même conception de l’écologie ? Pour ce qui concerne Patrick Farbiaz, je suis bien sûr d’être en désaccord radical sur cette question-là. Je subodore qu’il en va de même avec vous. Et puis après ?

    Madame Joly est une personne infiniment respectable, mais elle a fait un choix d’opportunité, poussée par monsieur Cohn-Bendit, en adhérant à Europe-Écologie. Avant cela, elle a failli pactiser avec François Bayrou, ce qui est bien son droit. Au reste, et au risque de vous choquer un peu plus, il est évident pour moi, qui suis ces questions depuis près d’un quart de siècle, qu’Europe-Écologie n’est nullement un groupe écologiste. Mais la queue de comète épuisée d’événements si anciens qu’ils sont pour partie oubliés. En somme, et à mes yeux, une structure du passé, et en aucun cas un instrument de l’avenir.

    Vous n’êtes heureusement pas tenu de partager mes vues. Mais voilà en deux mots pourquoi madame Joly n’est en aucun cas une écologiste. Bien à vous, si vous me le permettez.

    Fabrice Nicolino

  21. Bonjour.
    Petite question. qu’est ce qu’un écologiste? Ma réponse serait: une personne dont l’empreinte de vie n’excède pas une planète; et là, patatra, si on se réfère à J.M Jancovici,(http://www.manicore.com/documentation/serre/quota_GES.html) il n’y a guère que les SDF pour rester dans ce cadre, et pourtant nombre « d’écologistes » saute dans un avion pour aller voir si la misère est différente ailleurs. J’essaie, mais je ne réussis pas a être un écologiste, il faut accepter de perdre tellement de nos réflexes!

  22. Bonjour à tous,

    Avez-vous des infos (en français) sur la récente conférence de Yokohama ? J’ai dit sur http://laseiche.net/ que personne n’en n’avait parlé mais je n’ai pas non plus forcément tout épluché. Merci d’avance s’il y a des infos spontanées…

    Eva

  23. « …Europe-Écologie n’est nullement un groupe écologiste. Mais la queue de comète épuisée d’événements si anciens qu’ils sont pour partie oubliés. En somme, et à mes yeux, une structure du passé, et en aucun cas un instrument de l’avenir. »

    Dur constat mais si juste !

  24. Conclusion de la critique du livre « L’enfer vert » de Tomjo faite par Jean-Luc Porquet dans « Le Canard enchaîné » du 18 janvier 2012:

    La charge de Tomjo se termine ainsi: »Ils (les Verts de Lille et la région) sont les meilleurs gestionnaires dont le techno-capitalisme a besoin pour survivre à ses propres méfaits, pour renouveler les marchandises et les discours. »
    Charbonneau, Illich et Gorz (que cite l’auteur) avaient prévu l’arrivée de bureaucrates verts se chargeant d’optimiser la croissance: ils sont là.

    Vous avez dit: » Faire de la politique autrement ? »

  25. Qui tue l’écologie Nicolino ou EVA JOLY ?

    Evidemment elle est entourée par des personnages douteux, (même après le départ de Nicolas Hulot)
    Pourtant elle est la seule à s’être rendue à FUKUSHIMA et avoir dit clairement sa volontée de sortir du nucléaire
    La campagne n’est pas finie et je te conseilles de regarder ce qui va se passer sur le net avec le rappel de ses exploits antérieurs
    Tu peux évidemment prôner l’abstention, c’est ce que je faisais avant la participation d’EVA JOLY aux élections, mais c’est aussi nul que le départ de Nicolas Hulot et de quelques autres.
    Maintenant regarde son budget de campagne et celui des autres candidats sponsorisés par AREVA.

    Alors Nicolo laisse nous encore rêver un peu .
    Qui a dit que la démocratie serait assurée quand nous aurions un président begue ?

    Avec consternation

    Daniel

  26. Pour moi, un écologiste, c’est tout simplement quelqu’un qui n’est pas suicidaire, qui se rend compte que détruire la nature, c’est se détruire nous-mêmes. C’est quelqu’un qui réalise sa fraternité biochimique (voire psychique) avec toutes les espèces vivantes, fraternité sans laquelle il ne pourrait même pas se nourrir, qui est encore capable de s’émerveiller devant un simple bousier et qui voudrait que les générations suivantes puissent encore le faire.
    A une époque où on atteint les limites de tous nos modèles, économiques, financiers, agricoles, industriels, etc., les programmes proposés ne sont encore que des listes d’épicier de mesurettes conjoncturelles, qui se ressemblent toutes dans leur vacuité, alors qu’il faudrait des nouveaux paradigmes.
    Et je viens de découvrir un candidat qui sort du lot : Dédé l’abeillaud !
    http://www.lcp.fr/videos/reportages/94123-dede-l-abeillaud-candidat-qui-bourdonne
    J’espère qu’il aura ses 500 parrainages…

  27. Cher Jacques, « accepter de perdre nos réflexes » cela peut s’appeler aussi renoncer à ce qui nous conditionne… faites attention car c’est un chemin vers la liberté !

    Par ailleurs dans le système actuel rien ne sert de jouer à « plus écolo que moi tu meurs » ou de chercher qui peut le plus légitimement prétendre à ce titre. Même si beaucoup de changements sont possibles dès à présent dans nos modes de vie – changements qui sont déjà à l’œuvre un peu partout – l’écologie demeure un projet, un projet de vie pour une société qui souhaiterait s’établir dans la durée…

    Anne a une vision qui me semble des plus juste : « détruire la nature c’est se détruire soi-même ». L’homme n’est pas « dans » la nature, il est « de » la nature. L’illusion fondamentale c’est de nous en croire séparés et c’est elle qui nous permet de rester aveugles devant nos propres destructions…

  28. Un ecologiste est un politique, mais un vrai écologiste ( je garde le même nom pour rester cohérent) est un enfant de la nature ( nous le sommes tous)un enfant de la nature qui reconnait « sa » mère, qui l’aime et la respecte. C’est quelqu’un (une) qui consomme uniquement vital -pas de portable, ni d’ordi, pas de télé ni de grande maison, pas de voiture, peu de vetements, des denrées le plus naturelles possibles,pas de montre ni de bijoux,l’énergie machiniste utilisée au mini minimum…-un être sensible mais pas un illuminé-
    Voyez je n’en connais pas! On baise tous les mains qui nous empoisonnent: Ces « multinationales sangsues » -qui ou que sont elles réellement et qui ou que servent elles vraiment-?
    Pourtant des ecologistes ils y en a beaucoup, des Hommes véritables, dignes de ce noms et si, dans nos actes, et uniquement dans nos actes nous nous fondons tous comme eux au plus près de la nature alors l’écologie pourra avoir un porte parole qu’on écoute ( à defaut de l’entendre aujourd’hui).
    Il est compréhensible que sans changement radical de la part des être humains qui empiffrent malgré eux les serials killers qui nous manipulent moralement et physiquement, sans changement dans nos manières de consommer, sans changements dans nos actes les plus habituelles… aucun changement n’est possible.
    On ne peut pas lutter contre une armada avec un caillou me direz vos!
    C’est juste mais la stratégie maitresse consiste, autant que faire se peut et au niveau de chacun, à couper les vivres aux serials killers qui détruisent notre belle planete sans vergognes, et par extension, qui détruisent tout ce qui vie.
    Consommons essentiel !!!!!!le coeur du bonheur ne bat pas dans des matières sans vie.
    Consommons essentiel afin que la terre redevienne la planete des tous les êtres vivants.

  29.  » sauver les équilibres de la vie  »

    Tout est dit dans cette superbe phrase de M. Nicolino.

    Tout le reste n’est que bavardage ou calcul politique pour des circonscriptions ou des places au Sénat. Oui, le mot « écologie » est à redéfinir d’urgence: il a été récupéré par tous les marchands du Temple, au sens large, pour vendre des « produits » matériels ou intellectuels.

    Même la mode a su utiliser le concept « écologie » pour réussir à vendre du coton « bio » (!) et ainsi déculpabiliser toutes les fashion victims sur cette planète.

  30. Et pour « sauver les équilibres de la vie », il faut les connaître. C’est le point de départ. L’information officielle sur l’état de ces équilibres est réalisée actuellement par un service du ministère de l’environnement, le SOeS (service de l’observation et des statistiques) à la fois juge et partie donc. Ce devrait être la revendication première des partis « écologistes » que de réclamer l’indépendance de cette information. A ma connaissance, ce sujet fondamental est assez occulté… Et pourtant, parcourez ne serait-ce que cet article : « Information ou désinformation sur l’état des eaux (3) : les publications officielles du SOeS depuis 2009 sur l’état des eaux et ses tendances sont consternantes » (http://eau-evolution.fr/doc/divers.php?lien=eau_etat_tendance_evolu_inform_publi_soes_ifen) ou le début de celui-ci « L’eau, toujours source de vie ? L’état réel des eaux et des données sur l’eau » (http://eau-evolution.fr/doc/articles.php?lien=eau_vie_etat_rivi_nappe_sediment_wwf_pestic_nitrate_micropol.
    Personnellement, j’aurais préféré entendre Eva Joly réclamer d’abord et très fort l’indépendance et la pertinence de l’information sur l’état des équilibres de la vie, avant un jour férié pour Kippour et l’Aïd-el-Kebir. Au moins si elle avait réclamé un jour férié dans nos interventions dans les équilibres naturels…

  31. Pour moi aussi, il y a un lien. Car d’Éva Joly, je pensais: au moins, elle, elle sait ce qu’est la corruption et la lutte anti-corruption. Elle sait ce que c’est que le pillage des pays pauvres à travers le soutien à leurs dictateurs et l’assassinat de leurs leaders « intègres ».

    Et la corruption n’est pas sans rapports avec l’écologie, car elle pousse à tous les gaspillages sous lesquels on peut accrocher, dissimuler, des commissions ou rétro-commissions. C’est beaucoup plus difficile de pomper du fric dans un projet utile, et si on se cantonne aux projets VRAIMENT utiles, ils sont évidemment moins nombreux et mois dispendieux.

    Or là dessus, on l’a pas tellement entendue, voire pas du tout. D’ailleurs, j’ai cessé de m’intéresser à elle au moment de ce calamiteux accord/désaccord où le refus du nucléaire a été vendu contre un plat de lentilles. Parce que là, déjà, il y a quelque chose qui ressemble à de la corruption. Puisque pour un bénéfice électoral on renie ses principes…

  32. pour remettre un peu de fraicheur on se rappellera également de Thomas Sankara (qui jouait de la guitare électrique) surpris à se taper un boeuf avec Jerry Rawlings dans une boîte de Bobo Dioulasso (on les appelait Tom & Jerry).

    Par ailleurs il est vraiment difficile de douter du rôle de Blaise (gendre du vieux) à l’époque commandant (que dis-je il n’y avait que des capitaines et il n’en reste qu’un sur les 4) des para de Pô. Il attendait dans une 504 près de l’aéroport pendant qu’eut lieue la mutinerie à la présidence.
    Je m’en rappelle comme si c’était hier, c’était un jeudi. Ce fut la seule (et certainement la dernière fois) que la mort d’un chef d’État me tira des larmes.

  33. Salut Fabrice,

    Assez bien construit ce billet et je me reconnais dans l’abbatement que tu ressens face aux arrivistes qui ont détourné et détournent encore l’énergie de tant de militants écolos du parti vert ou EELV. Les Cohn-Bendit, Placé etc. qui ne parlent ni n’agissent en écologistes mais passent leurs temps à échafauder des stratégies électorales et carriéristes.

    Par contre, si tu lis le projet présidentiel d’Éva Joly, tu verras que les thèmes que tu souhaitais trouver (corruption et rapports nord-sud) sont en tête de ses priorités. Ce projet est critiquable mais il va dans le bon sens. Il ne faut pas juger Éva Joly d’après les articles de journaux ou les citations tronquées que l’on entend à la radio.

    http://www.scribd.com/doc/81276037/Le-projet-presidentiel-d-Eva-Joly

    Enfin, la levée de boucliers que suscite ce projet chez les conservateurs prouve bien qu’on aura du mal à changer de société, beaucoup de gens (une majorité ?) y sont encore réticents.

  34. Cher Fabrice,

    Je tiens à vous remercier pour le travail d’investigation et de révélation que vous faites. Travail argumenté et précis, loin de l’amalgame du genre « tous pourris », qui verse de nombreuses pièces au dossier de l’immoralité et/ou de l’inconséquence des hommes.

    Je suis assez d’accord avec vous sur le peu de levier final qu’ont les élections en France et dans les autres démocraties (choix final entre gris bonnet et bonnet gris), même s’il me paraît tout de même important d’y participer ne serait-ce que parce que de trop nombreux pays nous montrent comment les choses se passent là où il n’y en a pas (ou des fausses), le Burkina par exemple..

    Cependant, il y a un bulletin de vote que nous utilisons tous les jours et qui est beaucoup plus puissant que celui des élections : notre porte-monnaie, fût-il faiblement garni. Comme on l’apprend en mathématiques, très peu multiplié par l’infini peut faire beaucoup.
    Donc, vilipender les méchants puissants est une hygiène morale et intellectuelle fondamentale, mais il me semble que s’insurger contre la connerie et la mollesse du citoyen de base l’est autant. Je lis aujourd’hui que 470 millions de smartphones ont été vendus dans le monde en 2011. En gros, 47000 tonnes de ces engins qui ont flatté quelques instants l’ego de 470 millions de terriens en 2011, grossiront dans moins de 2 ans les décharges africaines ou indiennes, ayant au passage salement enrichis leurs fabricants et les compagnies de telecom. Où est le bon sens commun ? Et je ne parle pas de tous les autres équipements électroniques…ni de tout ce qu’un peu de raison, de sobriété et de courage nous éviterait de (sur)consommer. Les actionnaires et autres investisseurs, s’ils se heurtent à un « marché » qui ne répond pas à leurs attentes, iront mettre leur argent ailleurs. Bon, c’est vrai qu’ils peuvent finir par envoyer les chars, mais on peut essayer…

    Une démarche visant à montrer l’image de l’humain moderne idéal (propre et lisse à en être synthétique, utilisant avec brio une multitude d’outils motorisés pour échapper à la peine des tâches manuelles rébarbatives et dégradantes, projetant ses prochaines vacances sur une plage de rêve en faisant « Vroum-Vroum » dans son carrosse « sur-équipé (le truc qui me fait hurler) en croquant un machin chimique vite-prêt-sans-effort, sur-coloré et sur-emballé) comme le moteur de notre misère me paraît de la plus haute urgence. Tant que le rêve de l’homme commun sera celui de l’apparence, de la facilité et du luxe, vous aurez tous les jours motif à dénoncer des scandales. Eva Joly et tutti quanti ne tiennent pas ce discours, parce-que ça n’est pas porteur de préconiser des efforts en se disant dans le camp des pauvres (cela dit, au point où elle en est, elle aurait pu le tenter). Les écologistes officiels parlent encore de croissance, ils n’ont pas compris…

    Consommons peu mais local et bio, retroussons-nous les manches (cela ne fait pas partie du langage des écologistes officiels), associons-nous, collaborons, communiquons avec notre sensibilité et notre intelligence.

  35. Bonjour : Ah ! le ministère de l’écologie rattaché directement à Matignon à compter d’aujourd’hui…Je comprends mieux pourquoi en lisant votre texte . Cependant je voterai EVA au premier tour. Au premier tour depuis René Dumont et son verre d’eau , je vote selon ma conscience … Au deuxième tour je re-vote selon ma conscience …si possible pour celui ou celle qui tente de sauver l’équilibre de la maison Terre . Je vous souhaite un bon samedi 18 février 2012 . Mes amitiés sincères

  36. Thomas Sankara avait heurté l’ego gonflé à l’hélium de ce cher François Ier, l’assassin de la gauche française. Rien que pour ce crime de lèse-majesté, il méritait d’être exécuté. Tonton, je te souhaite là-haut TOUT CE QUE TU MERITES…

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