Grève de la faim pour notre avenir à tous

Ce qui suit n’est pas une publicité pour le NPA (Nouveau parti anticapitaliste), mais un emprunt à son hebdomadaire. N’ayant pas le temps de rédiger quoi que ce soit sur l’un des événements réels en cours – une grève de la faim contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes -, je vais au plus court. L’essentiel étant, tout de même, de savoir ce qui se passe là-bas. On donne toujours Jean-Marc Ayrault comme possible Premier ministre d’un François Hollande victorieux. Ayrault, c’est Notre-Dame-des- Landes, jusqu’au fond de la lie. Voici l’article du NPA :

Notre-Dame-des-Landes Grève de la faim contre les expulsions

Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 146 (26/04/12)

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Depuis le mardi 11 avril, un agriculteur exploitant et un agriculteur retraité menacés d’expulsion par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique ont entamé une grève de la faim. Le 17 avril, ils ont été rejoints par Françoise Verchère, conseillère générale PG du département. Ils demandent l’annulation de la déclaration d’utilité publique «?promulguée à partir d’une étude économique faite en 2006, et dont les éléments sont erronés, voire falsifiés?».1

Devant le mur de mépris et d’entêtement des éluEs PS, soutenuEs par le PCF et l’UMP (dont la solidité a néanmoins été récemment ébranlée par la prise de position de la commission agricole du PS 44), la population de Notre-Dame-des-Landes fait encore une fois entendre sa voix, et cette fois-ci au cœur même de la ville de Nantes.

Un barnum, un tracteur, un enclos peuplé de moutons d’Ouessant conscients de leur responsabilité d’ambassadeurs, des caravanes, et bien entendu, les banderoles anti-aéroport, se sont installés en plein centre-ville. Un mouvement incessant de sympathisantEs d’ici ou d’ailleurs, d’habitantEs de la région et de personnalités politiques, souvent accompagnéEs de journalistes, soutiennent les grévistes sur le site.

Le mouvement des opposants à l’aéroport est entré depuis un an dans une phase populaire, renforcée par la manifestation du 24 mars (qui avait rassemblé 10?000 personnes à Nantes) et par cette grève de la faim.
«?Vous pourrez vous exprimer pendant l’enquête publique?», leur avait-on dit au moment du débat public?! Mais depuis ce semblant de débat, «?on?» leur dit qu’«?il est trop tard?»?!

Un argumentaire, très bien construit, prouve l’inutilité de l’aéroport, sa face cachée destructrice de fonds publics, et son côté antisocial et anti-écologique. Malgré les grandes mobilisations populaires contre le projet et les soutiens de toutes parts, y compris de la plupart des candidats à l’élection présidentielle, le débat semble impossible.

Les recours en justice des opposants n’ont pas encore été jugés. Qu’à cela ne tienne, la violence continue?: après le gazage forcené des vaches et des militantEs de Notre-Dame-des-Landes à l’automne, les bulldozers sont sur les starting-blocks pour raser les fermes de Michel et Marcel.

Ce projet, confié à la pieuvre multinationale Vinci, destructeur d’emplois agricoles, destructeur de l’environnement, est le symbole de la société productiviste et capitaliste contre laquelle nous nous battons. Le NPA est résolument engagé aux côtés des opposants.

Philippe Poutou a réaffirmé à Notre-Dame-des-Landes au cours du rassemblement de juillet 2011 (14?000 personnes), et à Paris à l’arrivée de la tracto-vélo, la ferme opposition des anticapitalistes au projet d’aéroport.

Commission écologie NPA 44

1. Voir la contre-étude réalisée par le cabinet CE Delft sur site du collectif d’éluEs?: http//aeroportnddl.fr

25 réflexions sur « Grève de la faim pour notre avenir à tous »

  1. Jamais, je dis bien jamais, on ne me reprendra à voter pour ces gens-là, c’est-à-dire à voter, puisqu’ils sont tous là (NPA compris, par alliés tôt ou tard interposés). Jamais.

    Ça ne changera rien ? Voire.

    Parce que voter, ça change quelque chose ?
    Bien sûr que oui : ça les légitime.
    Je l’ai fait pendant plus de vingt ans. Avec le plus grand sérieux, le plus sincère des engagements, jusqu’à un certain référendum. J’estime que ça suffit. Errare humanum est. Perseverare diabolicum.

    Voter ou ne pas voter ne serait donc plus qu’une question de morale ?
    Absolument. Or, s’il n’y a plus de morale, il n’y a plus rien. Sauvons-la du naufrage, nous en aurons besoin. Ne votons pas.

    Voter n’est pas agir, contrairement à ce que nous répète en boucle l’union sacrée (celle du référendum, par exemple). Voter, c’est CONSENTIR, c’est subir en se faisant croire qu’on agit. C’est surtout s’autoriser à rester passif en toute bonne conscience « citoyenne ».

    Que désormais les votants passent leur temps à culpabiliser les non-votants (quand ils ne les agressent pas) me semble une triste nouveauté. Elle est révélatrice de la pression que nous (leur) fait subir la propagande, et du besoin qu’éprouvent ceux qui l’ont intégrée de se dédouaner à leurs propres yeux d’une passivité qu’ils perçoivent sans être capables de se l’avouer, et pour cause.
    Les vilains abstentionnistes irresponsables fournissent à peu de frais un bouc émissaire qui évite bien des questionnements douloureux. A quand l’assimilation abstentionnistes-terroristes? J’exagère ? On verra. Il n’y a aucune raison pour que ce qui a commencé avec les alter-mondialistes, les syndicalistes ou les écologistes radicaux ne continue pas. Aucune.

    Et j’en ai personnellement ma claque de servir de bouc-émissaire à des gens dont le déni est devenu le mode de fonctionnement et de me faire faire la leçon par eux.

  2. Fabrice,
    une coquille dans ton intro: tu as oublié Anti dans le sigle du NPA .
    A part ça entièrement d’accord dans ce combat pro-paysan, l’avion et ses périphériques étant un des symboles du gaspillage et de l’insouciance méprisante de nos sociétés.

  3. 2ème Forum contre les grands projets inutiles en juillet 2012 pour NDDL ; et il en faudra un 3ème et quelques autres encore sans doute !

    Avant toute chose, saluons l’initiative de nos amis italiens de NO TAV du Val de Suza qui ont su enclencher ce processus en août 2011
    (voir http://www.11-12-2010.eu/ITA/ http://www.presidioeuropa.net/blog/?lan=5 ).
    A cette lutte ardue, que vivent celles et ceux qui refuse l’expropriation des terres et le déni de démocratie, vient se greffer maintenant la solidarité internationale pour un plus grand retentissement.
    Pour exemple ce 11 avril 2011, comment rester insensible devant une paysanne de 67 ans qui, sur sa propriété à la Maddalena di Chiomonte, s’enchaîne aux grilles que pose une entreprise sous renfort de police ?

    C’est dans ce cadre que l’ACIPA (http://acipa.free.fr), ainsi que d’autres associations, avait répondu présente à l’invitation de NO TAV en août 2011. Les amitiés ainsi nouées ont permis de fixer la première date où allait s’exprimer la convergence de nos luttes : le 12 novembre dernier à Paris.
    S’y sont retrouvés entre autres : NO TAV, le CADE, Stuttgart 21,… lors de la manifestation des opposants au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.

  4. Jean Marc Ayrault ! dire qu’il y en a encore qui croient en de tels margoulins et qui vont aller voter dimanche et encore deux fois le mois prochain pour…pour quoi en fait ? Ah oui pour battre Sarkosy. Ils ne se rendent même pas compte que tout ce que n’a pas fait cet histrion, le prochain gouvernement le fera puisque c’est la mission que lui aura confiée le FMI et le MEDEF.

  5. A Valérie,

    Les véritables changements n’étant presque jamais sortis des urnes, merci pour votre réflexion que je partage entièrement. Il commence effectivement à y en avoir assez de cette culpabilisation des abstentionnistes par ceux qui votent. Respectueux du choix de ces derniers, nous leur saurions gré de respecter le nôtre.

  6. beaucoup de gens croient que la democratie, c’est de donner un mandat à un inconnu, qui décide pour vous des lois, projets, du bon et du mauvais…

  7. Notre Dame des landes est le grand révélateur de ce qui se passe partout: l’urbanisation des terres agricoles. Ici une ligne TGV, là une ZAC, par là, des lotissements. On puise dans les terres nourricières comme dans une ressource inépuisable. Mais quel suicide!! On détruit la biodiversité ordinaire et extraordinaire sans même connaitre le terme « résilience ». Et puis il y a nous, les pécores. Chaque semaine, une nouvelle emmerde, de nouvelles pressions. On craque les uns après les autres.
    A toute résistance, à tout argument, on nous impose le sacro-saint développement économique.On nous dit qu’il est trop tard pour l’environnement, il y a trop d’enjeux financiers.
    Il y a trop d’enjeux financiers pour que nous continuions a avoir une agriculture.
    JM. Ayraut premier Ministre, ça fait peur, c’est un peu comme Xavier Beulin, Président de la FNSEA…
    En tout cas, je suis impressionnée par cette grève de la faim, dont pratiquement personne ne parle et de l’engagement de Madame Verchère aux côtés des grévistes.

  8. Ha, je voudrais rajouter qu’une terre agricole, même archi polluée, reste une terre agricole,potentiellement dépoluable un jour. Une terre agricole urbanisée est bétonnée et condamnée pour de bon.Il n’y poussera plus grand chose…

  9. Ils en ont ras-le-bol de voir l’impuissance des institutions qui sont rappelons-le le corrélat inféodé à la forme de socialisation capitaliste à laquelle ils participent autant que les autres le plus souvent en tant que producteurs de marchandise et consommateurs n’ayant pas remis en cause le travail dans leur vie.

    Ils voient alors les politiques comme tous pourris entretenus grassement par ce qu’ils croient la masse de moutons (ou mougeons, moutons pigeons) zombifiés par la propagande du grand complot.

    Ce qui est selon moi absurde et je l’ai expliqué dans des commentaires précédents (le réel vote est de sortir de l’économie en travaillant le moins possible pour changer de forme de cohésion sociale structurée par les marchandises et le travail, et libre à soi de voter ou pas pour les autres en leur laissant le moins pire, le moins destructeur).

    Libre à eux de ne rien changer dans leur vie, si ce n’est de ne pas voter, mais qu’il s’abstiennent aussi de la ramener alors, car les élections sont aussi leur chose, le moment de se mettre en scène comme de grands dissidents suffisants.

    Autour de moi, je note que ceux qui ont voulu parler des élections après le vote dernier , de manière obsessionnelle sont les abstentionnistes (*), pour nous traiter de mouton impuissants, d’endormis puis ensuite se victimiser en disant qu’ils sont les boucs-émissaires qui subiraient une tyrannie des votants.

    (*) et aussi les votant le pen.

  10. Mon commentaire précédent est tronqué.

    Il manque la phrase :
    « Je peux comprendre les abstentionnistes ».

  11. Merci René, ça fait de bien de se sentir moins seule. Le texte d’Elisée Reclus sur le même thème que vous avez posté l’autre jour était très beau et très instructif.

  12. Je n’ai pas le sentiment que la culpabilisation des non-votants soit une nouveauté, ni même qu’elle soit en hausse, au contraire. Quand j’étais gosse, on me disait d’aller voter, que l’abstention c’est pour ceux qui s’en moquent, et que si on est contre tous les candidats, il faut voter blanc. Maintenant, il y a constat que le vote blanc n’est pas comptabilisé, au contraire de l’abstention, et donc qu’il vaut mieux s’abstenir que voter blanc. Cela dit, le problème c’est qu’on ne distingue guère l’abstention politique de celle liée à l’indifférence, et quand un type ne va pas voter parce que ça ne change rien à sa vie pépère, ou parce qu’il n’a même pas lu les programmes, c’est la même chose que s’il ne va pas voter pour protester contre le choix qui lui est donné. Une reconnaissance du vote blanc serait plus juste.

    Autre chose : à certaines élections (régionales je crois), à NDDL, le modem et les verts étaient en tête. Si toute la région avait voté comme NDDL, on n’entendrait plus parler d’aéroport. Voter ne sert à rien non pas parce que le système est mauvais, mais surtout parce que la majorité ne vote pas comme nous. Et comme pour un électeur PS ou UMP, voter est utile (du moins on suppose, il a la politique qu’il a choisie), lui continue à voter, quand celui qui n’en veut pas cesse de voter parce que c’est toujours le PS ou l’UMP qui gagne, ça ne peut aller qu’en s’amplifiant. Je comprends que l’on ne vote pas si on ne veut de la politique ni des uns, ni des autres, mais qu’on refuse de voter NPA alors qu’on est d’accord avec les idées du NPA, ça me semble absurde. C’est un peu refuser la responsabilité de voir appliquer ses idées, et rester un opposant, à pouvoir se permettre de râler contre tout de façon fort confortable.

    Pour ma part, j’irai voter, je m’en fait un devoir quand le FN est au second tour. ça ne changera pas des masses ma vie, mais ça changera tout pour quelques musulmans et roms. Et je refuse de les sacrifier à l’aune d’un système qu’on ne veut pas cautionner.

  13. Premier chapitre de l’Esprit de révolte de Kropotkine:

    « Dans la vie des sociétés, il est des époques où la Révolution devient une impérieuse nécessité, où elle s’impose d’une manière absolue. Des idées nouvelles germent de partout, elles cherchent à se faire jour, à trouver une application dans la vie, mais elles se heurtent continuellement à la force d’inertie de ceux qui ont intérêt à maintenir l’ancien régime, elles étouffent dans l’atmosphère suffocante des anciens préjugés et des traditions. Les idées reçues sur la constitution des Etats, sur les lois d’équilibre social, sur les relations politiques et économiques des citoyens entre eux, ne tiennent plus devant la critique sévère qui les sape chaque jour, à chaque occasion, dans le salon comme dans le cabaret, dans les ouvrages du philosophe comme dans la conversation quotidienne. Les institutions politiques, économiques et sociales tombent en ruine ; édifice devenu inhabitable, il gêne, il empêche le développement des germes qui se produisent dans ses murs lézardés et naissent autour de lui.
    …La conscience populaire s’insurge chaque jour contre les scandales qui se produisent au sein de la classe des privilégiés et des oisifs, contre les crimes qui se commettent au nom du droit du plus fort, ou pour maintenir les privilèges. Ceux qui veulent le triomphe de la justice ; ceux qui veulent mettre en pratique les idées nouvelles, sont bien forcés de reconnaître que la réalisation de leurs idées généreuses, humanitaires, régénératrices, ne peut avoir lieu dans la société, telle qu’elle est constituée : ils comprennent la nécessité d’une tourmente révolutionnaire qui balaie toute cette moisissure, vivifie de son souffle les coeurs engourdis et apporte à l’humanité le dévouement, l’abnégation, l’héroïsme, sans lesquels une société s’avilit, se dégrade, se décompose. La machine gouvernementale, chargée de maintenir l’ordre existant, fonctionne encore. Mais, à chaque tour de ses rouages détraqués, elle se butte et s’arrête. Son fonctionnement devient de plus en plus difficile, et le mécontentement excité par ses défauts, va toujours croissant. Chaque jour fait surgir de nouvelles exigences. « Réformez ceci, réformez cela ! » crie-t-on de tous côtés. « Guerre, finance, impôts, tribunaux, police, tout est à remanier, à réorganiser, à établir sur de nouvelles bases. » disent les réformateurs. Et cependant, tous comprennent qu’il est impossible de refaire, de remanier quoi que ce soit, puisque tout se tient ; tout serait à refaire à la fois ; et comment refaire, lorsque la société est divisée en deux camps ouvertement hostiles ? Satisfaire les mécontents, serait en créer de nouveaux.
    Incapables de se lancer dans la voie des réformes, puisque ce serait s’engager dans la Révolution ; en même temps, trop impuissants pour se jeter avec franchise dans la réaction, les gouvernements s’appliquent aux demi-mesures, qui peuvent ne satisfaire personne et ne font que susciter de nouveaux mécontentements. Les médiocrités qui se chargent à ces époques transitoires de mener la barque gouvernementale, ne songent plus d’ailleurs qu’à une seule chose : s’enrichir, en prévision de la débâcle prochaine. Attaqués de tous côtés, ils se défendent maladroitement, ils louvoient, ils font sottise sur sottise, et ils réussissent bientôt à trancher la dernière corde de salut ; ils noient le prestige gouvernemental dans le ridicule de leur incapacité. A ces époques, la Révolution s’impose. Elle devient une nécessité sociale ; la situation est une situation révolutionnaire.
    Lorsque nous étudions chez nos meilleurs historiens la genèse et le développement des grandes secousses révolutionnaires, nous trouvons ordinairement sous ce titre : « Les Causes de la Révolution », un tableau saisissant de la situation à la veille des évènements. La misère du peuple, l’insécurité générale, les mesures vexatoires du gouvernement, les scandales odieux qui étalent les grands vices de la société, les idées nouvelles cherchant à se faire jour et se heurtant contre l’incapacité des suppôts de l’ancien régime, rien n’y manque. En contemplant ce tableau, on arrive à la conviction que la Révolution était inévitable en effet, qu’il n’y avait pas d’autre issue que la voie des faits insurrectionnels. Prenons pour exemple la situation d’avant 1789, telle que nous la montrent les historiens. Vous croyez entendre le paysan se plaindre de la gabelle, de la dîme, des redevances féodales, et vouer dans son coeur une haine implacable au seigneur, au moine, à l’accapareur, à l’intendant. Il vous semble voir les bourgeois se plaindre d’avoir perdu leurs libertés municipales et accabler le roi sous le poids de leurs malédictions. Vous entendez le peuple blâmer la reine, se révolter au récit de ce que font les ministres, et se dire à chaque instant que les impôts sont intolérables et les redevances exorbitantes, que les récoltes sont mauvaises et l’hiver trop rigoureux, que les vivres sont trop chers et les accapareurs trop voraces, que les avocats de village dévorent la moisson du paysan, que le garde champêtre veut jouer au roitelet, que la poste même est mal organisée et les employés trop paresseux… Bref, rien ne marche, tous se plaignent. « Cela ne peut plus durer, ça finira mal ! » se dit-on de tous les côtés.

    Mais, de ces raisonnements paisibles à l’insurrection, à la révolte, il y a tout un abîme, celui qui sépare, chez la plus grande partie de l’humanité, le raisonnement de l’acte, la pensée de la volonté, du besoin d’agir. Comment donc cet abîme a-t-il été franchi ? Comment ces hommes qui, hier encore, se plaignaient tout tranquillement de leur sort, en fumant leurs pipes, et qui, un moment après, saluaient humblement ce même garde champêtre et ce gendarme dont ils venaient de dire du mal, comment, quelques jours plus tard, ces mêmes hommes ont-ils pu saisir leurs faux et leurs bâtons ferrés et sont-ils allés attaquer dans son château le seigneur, hier encore si terrible ? Par quel enchantement, ces hommes que leurs femmes traitaient avec raison de lâches se sont-ils transformés aujourd’hui en héros, qui marchent sous les balles et sous la mitraille à la conquête de leurs droits ? Comment ces paroles, tant de fois prononcées jadis et qui se perdaient dans l’air comme le vain son des cloches, se sont-elles enfin transformées en actes ?

    La réponse est facile. C’est l’action, l’action continue, renouvelée sans cesse, des minorités, qui opère cette transformation. Le courage, le dévouement, l’esprit de sacrifice, sont aussi contagieux que la poltronnerie, la soumission et la panique.

    Quelles formes prendra l’agitation ?

    Eh bien, toutes les formes, les plus variées, qui lui seront dictées par les circonstances, les moyens, les tempéraments. Tantôt lugubre, tantôt railleuse, mais toujours audacieuse, tantôt collective, tantôt purement individuelle, elle ne néglige aucun des moyens qu’elle a sous la main, aucune circonstance de la vie publique, pour tenir toujours l’esprit en éveil, pour propager et formuler le mécontentement, pour exciter la haine contre les exploiteurs, ridiculiser les gouvernants, démontrer leur faiblesse, et surtout et toujours, réveiller l’audace, l’esprit de révolte, en prêchant d’exemple.

  14. Parmi les infos diffusées par le comité de soutien aux grévistes de la faim, on trouve cet instructif récit :

    Philippe Collin, porte parole national de la Confédération Paysanne, présent à Paris pour accompagner la délégation du Comité de soutien aux grévistes de la faim, estime que ce déplacement fut utile car il est important que d’autres personnes essaient de comprendre le dossier sans passer par le filtre que représente Jean Marc Ayrault.
    Lors de la rencontre au QG de Nicolas Sarkozy avec la directrice de cabinet de Nathalie Kosciusko-Morizet (après fouille et contrôles) la délégation s’est vue opposer une fin de non-recevoir. Le candidat s’est pourtant déclaré soucieux des « gens qui souffrent » et des « ruraux qui ne veulent pas mourir »….

    Au QG de François Hollande, plus de convivialité et même des discussions intéressantes avec Marc Mancel (l’un des organisateurs de la campagne), Stéphane Le Foll (député européen en charge des questions agricoles) et François Hollande lui-même qui s’est tout de suite déclaré inquiet de la santé des grévistes de la faim, a dit connaître le dossier et s’est même dit prêt à nous recevoir lors de sa venue à Nantes le 3 mai. Une lettre signée de François Hollande devait être remise à la délégation : nous l’attendons toujours ! Stéphane Le Foll, après une conversation téléphonique avec Jean Marc Ayrault, a brusquement changé d’avis et depuis il semble bien que la visite de François Hollande à Nantes soit annulée ! La délégation montée à Paris espère pourtant avoir semé encore un peu plus le doute dans l’esprit de certains décideurs politiques !

  15. Bonsoir, bonjour,

    J’ai confiance dans l’industrie nucléaire.

    Nucléaire : fermeture de Fessenheim, seule à l’ordre du jour du quinquenat

    PARIS – Le candidat PS à l’élection présidentielle, François Hollande, a affirmé que la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim était la seule à l’ordre du jour du quinquennat, lors d’un entretien accordé lundi à l’association des journaux de l’Est de la France.

    La fermeture de Fessenheim est la seule à l’ordre du jour du quinquennat a-t-il déclaré, ajoutant qu’il n’en annoncerai pas d’autre.

    J’ai confiance dans l’industrie nucléaire, a rappelé François Hollande. Nous achèveront le réacteur EPR de 3e génération de Flamanville, a-t-il insisté.

    L’arrêt de Fessenheim ne sera sans doute achevé qu’en 2017. La centrale aura alors quarante ans, ce qui correspond à la durée de vie d’une telle installation, a précisé François Hollande.

    Selon lui, tout le personnel sera reclassé et Fessenheim deviendra un site pilote pour la démantèlement des centrales en fin de vie.

    C’est un enjeu industriel majeur, a estimé le candidat PS à la présidentielle qui dit vouloir arriver à 50% d’énergie nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025 en précisant qu’actuellement, nous sommes à 75%.

    (©AFP / 02 mai 2012 01h09)

    Bien a vous,

  16. ajoutons la position de monsieur Hollande sur Nantes et on se pose la question: que font les gens d’EELV avec les socialistes? peut-être sont-ils de gauche avant d’être des écolos?
    les oiseaux, cocus de l’affaire!

  17. http://www.dailymotion.com/video/xas83s_transfert-de-l-aeroport_news
     » il faut connecter Nantes aux capitales européennes »
    à quel prix?
    pourquoi par avion?
    une interview du maire de Nantes qui déroule un argumentaire pour ce projet et explique une volonté d’urbanisation des quartiers autour de l’actuel aéroport qui serait impossible à cause du bruit.
    Il est bien connu que les vaches et les petits oiseaux supportent très bien les 120 dB des avions au décollage.

  18. hé oui, ça fait bien un aéroport, c’est bien plus beau que des champs ou des bois pleins de bestioles qui ne servent à rien, on n’anticipe pas la fin du pétrole et encore moins le changement climatique, non, non il faut se déplacer toujours plus et toujours plus loin,
    il ne reste qu’à se battre et si un jour les engins arrivent, les faire sauter,
    ce n’est pas un appel à la violence mais ça finira comme ça, les gens qui vivent de ces terres n’auront plus rien à perdre et le désespoir ne donne rien de bon, et comme ceux qui sont en face ne veulent rien comprendre…

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