George Monbiot l’écologiste répond à Serge Orru (du WWF)

Toujours grâce à Jean-Paul Brodier – sincèrement, merci à toi -, voici la suite de l’article de George Monbiot, toujours aussi bien traduite (l’original en anglais est ici). Monbiot y écrit ce que chacun devrait répéter en toute occasion : ce qui a été tenté voici quarante ans, et maintenu pour le seul bien des petites bureaucraties « écologistes », n’a plus le moindre sens. Rio n’est jamais qu’une étape de plus le long d’une impossible descente aux Enfers.  L’échec des pathétiques tentatives pour retenir la machine à détruire le monde, cet échec doit conduire à une remise en cause totale. En ce sens, le texte de Monbiot, qui reste loin de ce que je pense, est tout de même une réponse à Serge Orru, que j’étrillais ici même, hier. Une réponse en forme de gifle.

L’article de Monbiot

Et maintenant que faisons-nous pour défendre la vie sur terre ?

C’est, peut-être, la plus grande faillite de la gouvernance collective depuis la première guerre mondiale. Les systèmes vivants de la Terre s’effondrent et les gouvernants de certains des pays les plus puissants — États-Unis, Royaume Uni, Allemagne, Russie — ne peuvent même pas être dérangés pour se réunir et en discuter. Ceux qui ont assisté au Sommet de la Terre la semaine dernière se sont mis d’accord solennellement pour continuer à fourgonner les feux ravageurs : par seize fois dans leur texte ils ont promis de poursuivre la « croissance soutenue », la cause première des dégradations de la biosphère (1).

Les efforts des gouvernements ne s’attachent pas à sauver la Terre vivante de la  destruction, mais à sauver la machine qui la détruit. Chaque fois que le capitalisme consumériste se trouve bloqué par ses propres contradictions, les gouvernements se démènent pour dépanner la machine, pour assurer — alors qu’elle consume les conditions qui permettent nos vies — qu’elle tourne plus vite que jamais auparavant.

La pensée que ce pourrait être la mauvaise machine, attelée à la mauvaise tâche, ne peut même pas être exprimée dans la politique dominante. La machine enrichit largement l’élite économique, tout en coupant l’élite politique des mouvements de masse qu’elle pourrait avoir à affronter autrement. Nous avons notre pain ; maintenant nous errons, dans une rêverie envoûtée, entre les jeux du cirque.

Nous avons utilisé nos libertés incomparables, chèrement acquises par nos prédécesseurs, non pas pour manifester en faveur de la justice, de la redistribution, de la défense de nos intérêts communs, mais pour rechercher les décharges de dopamine déclenchées par l’achat de produits dont nous n’avons pas besoin. Les esprits les plus inventifs du monde s’emploient non pas à améliorer le sort de l’humanité mais à concevoir des moyens encore plus efficaces de stimulation, pour compenser l’atténuation des satisfactions que procure la consommation. Les dépendances mutuelles du capitalisme consumériste font que nous conspirons tous involontairement dans le saccage de ce qui pourrait être la seule planète habitable. L’échec de Rio de Janeiro appartient à nous tous.

Cet échec marque, plus ou moins, la fin de l’effort multilatéral pour protéger la biosphère. Le seul instrument mondial efficace — le Protocole de Montréal sur les substances qui dégradent la couche d’ozone — a été adopté et mis en œuvre des années avant le premier Sommet de la Terre de 1992(2).  C’était l’un des derniers fruits d’une autre ère politique, dans laquelle l’intrusion dans le marché en vue du plus grand bien n’était pas considérée comme un blasphème, même par les gouvernements de Thatcher et Reagan. Tout sujet valable discuté depuis lors a conduit à des accords faibles et inapplicables, ou à pas d’accord du tout.

Il ne s’agit pas de suggérer que le système global et ses réunions annuelles de plus en plus dénuées d’objet disparaîtront ou même changeront. Les gouvernements qui ont permis la faillite du Sommet de la Terre et de toutes les réunions semblables ne manifestent aucun sens de leur responsabilité dans ce résultat, et ne semblent pas dérangés par la pensée que si un système n’a pas fonctionné pendant vingt ans, quelque chose ne va pas dans le système. Ils s’en vont, sachant qu’il n’y a pas de sanction politique ; que les médias sont aussi absorbés que nous tous dans le quotidien consumériste ; que leur contribution sera oubliée quand les générations futures auront à se colleter avec la situation catastrophique qu’ils ont laissée derrière eux. (Et c’est à nous tous qu’ils font la leçon sur notre responsabilité.)

Il ne s’agit pas non plus de suggérer l’abandon du multilatéralisme. Les accords sur la biodiversité, les océans et le commerce des espèces menacées peuvent réaliser une atténuation marginale de l’assaut tous azimuts que la machine consumériste a déchaîné contre la biosphère. Mais c’est à peu près tout.

L’action — si action il y a — se situera principalement ailleurs. Ceux des gouvernements qui conservent un intérêt pour la planète Terre devront agir seuls, ou en accord avec des nations dans les mêmes dispositions. Il n’y aura aucun moyen de retenir ceux qui feront cavalier seul, aucun moyen de persuader les électeurs que leurs actions seront accompagnées par celles d’autres pays.

Il paraît maintenant évident que nous avons manqué la chance d’éviter deux degrés de réchauffement global. De même qu’il est évident que toutes les autres limites de la planète seront franchies. Alors que faisons-nous maintenant ?

Certains répondront par l’abandon, ou au moins par le retrait de l’action politique. Pourquoi, demanderont-ils, devrions-nous nous tracasser, si la fin inévitable est la destruction de tant de ce qui nous est cher : forêts, ruisseaux, marais, récifs coralliens, banquises, glaciers, chants d’oiseaux et chœurs nocturnes, le climat doux et constant qui nous a été favorable si longtemps ? Il semble qu’il y aurait au moins trois raisons.

La première est d’étaler la destruction sur une période aussi longue que possible, afin de permettre à nos enfants et petits-enfants de goûter un peu des  merveilles et des délices du monde naturel et des vies paisibles et sans trouble qui nous ont été données. N’est-ce pas un but valable, même s’il n’y en avait pas d’autre ?

La deuxième est de préserver ce que nous pouvons, dans l’espoir que les conditions puissent changer. Je ne crois pas que la machine à dévorer la planète, servie par une armée de mécaniciens, lubrifiée par des injections constantes d’argent public, s’effondrera avant les systèmes vivants dont elle se nourrit. Mais je pourrais me tromper. Ne serait-ce pas un terrible gâchis que de permettre la disparition du tigre, du rhinocéros, du thon rouge, du megapenthes lugens et de l’abeille-coucou, de l’octospora humosa et de l’anémone-fontaine(3), sans combattre, si cette période d’exploitation intense devait se révéler de courte durée ?

La troisième est que, même si nous n’avons aucune influence sur les décisions prises ailleurs, nous pouvons faire beaucoup à l’intérieur de nos frontières. Le ré-ensauvagement — restauration massive d’écosystèmes — nous offre le meilleur espoir de créer des refuges pour le monde naturel, c’est pourquoi j’ai décidé d’y consacrer une grande partie des quelques années à venir, ici et à l’étranger.

Abandonner les accords mondiaux ou, plus exactement, l’espoir de les voir modifier substantiellement nos relations avec le monde naturel, est presque un soulagement. Cela signifie tourner la page de décennies de colère et de frustration. Cela signifie quitter un endroit où nous n’avons aucune influence, pour un autre où nous avons, au moins, une chance d’être entendus. Mais cela provoque aussi une grande tristesse, parce que cela signifie abandonner tant d’autres choses.

Était-ce trop demander aux gouvernements du monde, qui ont accompli des miracles tels que les bombardiers furtifs et la guerre des drones, les marchés mondialisés et les renflouements à coups de milliers de milliards de dollars, que de dépenser, pour sauver notre planète vivante, un dixième de l’énergie et des ressources qu’ils ont consacrées à ces projets ? Il semblerait, hélas, que c’était trop demander.

References :

1. http://www.slideshare.net/uncsd2012/the-future-we-want-rio20-outcome-document

2. http://ozone.unep.org/pdfs/Montreal-Protocol2000.pdf

3. http://www.guardian.co.uk/environment/series/name-a-species

24 réflexions sur « George Monbiot l’écologiste répond à Serge Orru (du WWF) »

  1. « Les dépendances mutuelles du capitalisme consumériste font que nous conspirons tous involontairement dans le saccage de ce qui pourrait être la seule planète habitable. L’échec de Rio de Janeiro appartient à nous tous. »

    Conspiration involontaire ? J’ai quelques doutes à ce sujet. Je parlerais plutôt de complicité passive. Car, dès lors que nous savons – et des sites comme le vôtre, merci, contribuent largement à nous faire ouvrir les yeux – j’ai le sentiment que l’indignation qui nous étreint, la pétition que nous signerons peut-être dans la foulée, constituent bien souvent une fin en soi. En somme, savoir nous dispenserait de nous sentir responsables et, partant, d’agir pour que le monde change.
    Je ne cherche évidemment pas à dédouaner l’industrie, les lobbies de toutes sortes, etc. de leurs responsabilités. Je pense juste que nous avons nous aussi, en tant que consommateurs, une sorte de pouvoir, voire de devoir : celui de dire non. Il est immense, ce pouvoir, pour peu qu’il se manifeste massivement. Encore faut-il le vouloir, mais cette sorte d’insurrection des consciences, à une grande échelle, ne constitue-t-elle pas la seule réponse efficace à ce qui nous menace, notre unique planche de salut pour échapper à un monde qui n’a ni éthique, ni états d’âme et seulement un porte-monnaie en place de coeur ?

  2. Sous ce lien un article de Marianne qui dit que nous sommes encore très loin d’avoir passé le pic pétrolier …ça donne le frisson.

    http://www.marianne2.fr/obj-washington/L-avenir-radieux-des-petroliers-americains-bouleversera-t-elle-vraiment-la-donne-economique-mondiale_a106.html

    Quant à l’article de Monbiot, en le lisant j’avais l’impression de me trouver dans un roman de science fiction, c’est horrible.
    Il a raison, il faut résister sur le terrain, protéger tout ce qui peut l’être autour de nous.
    Nous venons par exemple de créer une association contre les gaz de schiste , une de plus, il en faudrait des milliers.

  3. Bonjour,

    Je ne comprends pas très bien ce qu’il entend par « ré-ensauvagement ». Ça peut vraiment se faire au niveau individuel ?

  4. Merci. Un des plus beaux articles qu’il m’ait été donné de lire depuis bien longtemps.

    Le problème dans la phrase suivante c’est que le « nous » n’englobe très certainement qu’une infime minorité de la population :

    « si la fin inévitable est la destruction de tant de ce qui nous est cher : forêts, ruisseaux, marais, récifs coralliens, banquises, glaciers, chants d’oiseaux et chœurs nocturnes »

    Il faudrait réécrire cette phrase de la sorte, pour coller avec ce que pense la majorité de nos concitoyens :

    « Si la fin inévitable est la destruction de tant de ce qui nous est cher : portable, IPOD, télé, écrans plats, centres commerciaux, divertissements ineptes et putassiers, villes et bitume à perte de vue, viande industrielle surgelée pas cher, fringues en solde, etc. etc. »

  5. Un petit hors sujet concernant Fukushima:
    avec l’expression « niveaux records de radiations dans le sous-sol du bâtiment » dans un moteur de recherches, vous trouvez plus d’un millier de réponses, la plupart sur un article récent.
    Bizarrement, cet article est amputé d’une phrase, la dernière.
    Avec l’expression « Tepco, dont les finances ont été dévastées par les conséquences » vous ne trouvez plus que 2 (deux) réponses, avec l’article complet!

    Voila la phrase manquante : Tepco, dont les finances ont été dévastées par les conséquences de la catastrophe nucléaire, a été nationalisée mercredi, suite à une augmentation de capital grâce à un apport de l’Etat.

  6. Il est toujours intéressant de lire Monbiot, c’est un réaliste, par exemple ici :
    Evidence Meltdown
    April 4, 2011 The green movement has misled the world about the dangers of radiation.
    By George Monbiot. Published in the Guardian 5th April 2011

    Over the past fortnight I’ve made a deeply troubling discovery. The anti-nuclear movement to which I once belonged has misled the world about the impacts of radiation on human health. The claims we have made are ungrounded in science, unsupportable when challenged and wildly wrong. We have done other people, and ourselves, a terrible disservice.

    I began to see the extent of the problem after a debate last week with Helen Caldicott(1). Dr Caldicott is the world’s foremost anti-nuclear campaigner. She has received 21 honorary degrees and scores of awards, and was nominated for a Nobel Peace Prize(2). Like other greens, I was in awe of her. In the debate she made some striking statements about the dangers of radiation. So I did what anyone faced with questionable scientific claims should do: I asked for the sources. Caldicott’s response has profoundly shaken me.

    First she sent me nine documents: newspaper articles, press releases and an advertisement. None were scientific publications; none contained sources for the claims she had made. But one of the press releases referred to a report by the US National Academy of Sciences, which she urged me to read. I have now done so – all 423 pages(3). It supports none of the statements I questioned: in fact it strongly contradicts her claims about the health effects of radiation.

    I pressed her further and she gave me a series of answers that made my heart sink – in most cases they referred to publications which either had little or no scientific standing, which did not support her claims or which contradicted them. (I have posted our correspondence(4a,4b), and my sources, on my website). I have just read her book Nuclear Power is not the Answer(5). The scarcity of references to scientific papers and the abundance of unsourced claims it contains amaze me.

    But it gets worse; much worse. For the past 25 years, anti-nuclear campaigners have been racking up the figures for deaths and diseases caused by the Chernobyl disaster, and parading deformed babies like a mediaevel circus. They now claim that 985,000 people have been killed by Chernobyl, and that it will continue to slaughter people for generations to come. These claims are false.

    The UN Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation (Unscear) is the equivalent of the Intergovernmental Panel on Climate Change. Like the IPCC, it calls on the world’s leading scientists to assess thousands of papers and produce an overview. Here is what it says about the impacts of Chernobyl.

    Of the workers who tried to contain the emergency at Chernobyl, 134 suffered acute radiation syndrome; 28 died soon afterwards. Nineteen others died later, but generally not from diseases associated with radiation(6). The remaining 87 have suffered other complications, included four cases of solid cancer and two of leukaemia. In the rest of the population, there have been 6,848 cases of thyroid cancer among young children, arising “almost entirely” from the Soviet Union’s failure to prevent people from drinking milk contaminated with iodine 131(7). Otherwise, “there has been no persuasive evidence of any other health effect in the general population that can be attributed to radiation exposure.”(8) People living in the countries affected today “need not live in fear of serious health consequences from the Chernobyl accident.”(9)
    Caldicott told me that Unscear’s work on Chernobyl is “a total cover-up”(10). Though I have pressed her to explain, she has yet to produce a shred of evidence for this contention.
    In a column last week, the Guardian’s environment editor, John Vidal, angrily denounced my position on nuclear power(11). On a visit to Ukraine in 2006, he saw “deformed and genetically mutated babies in the wards … adolescents with stunted growth and dwarf torsos; foetuses without thighs or fingers”. What he did not see was evidence that these were linked to the Chernobyl disaster.
    Professor Gerry Thomas, who worked on the health effects of Chernobyl for Unscear, tells me that there is “absolutely no evidence” for an increase in birth defects(12). The National Academy paper which Dr Caldicott urged me to read came to similar conclusions. It found that radiation-induced mutation in sperm and eggs is such a small risk “that it has not been detected in humans, even in thoroughly studied irradiated populations such as those of Hiroshima and Nagasaki.”(13)
    Like John Vidal and many others, Helen Caldicott pointed me to a book which claims that 985,000 people have died as a result of the disaster(14). Translated from Russian and published by the Annals of the New York Academy of Sciences, this is the only document which looks scientific and appears to support the wild claims made by greens about Chernobyl.
    A devastating review in the journal Radiation Protection Dosimetry points out that the book achieves its figure by the remarkable method of assuming that all increased deaths from a wide range of diseases – including many which have no known association with radiation – were caused by the accident(15). There is no basis for this assumption, not least because screening in many countries improved dramatically after the disaster and, since 1986, there have been massive changes in the former eastern bloc. The study makes no attempt to correlate exposure to radiation with the incidence of disease(16).
    Its publication seems to have arisen from a confusion about whether the Annals was a book publisher or a scientific journal. The academy has given me this statement: “In no sense did Annals of the New York Academy of Sciences or the New York Academy of Sciences commission this work; nor by its publication do we intend to independently validate the claims made in the translation or in the original publications cited in the work. The translated volume has not been peer-reviewed by the New York Academy of Sciences, or by anyone else.”(17)
    Failing to provide sources, refuting data with anecdote, cherry-picking studies, scorning the scientific consensus, invoking a cover-up to explain it: all this is horribly familiar. These are the habits of climate change deniers, against which the green movement has struggled valiantly, calling science to its aid. It is distressing to discover that when the facts don’t suit them, members of this movement resort to the follies they have denounced.
    We have a duty to base our judgements on the best available information. This is not just because we owe it to other people to represent the issues fairly, but also because we owe it to ourselves not to squander our lives on fairytales. A great wrong has been done by this movement. We must put it right.
    http://www.monbiot.com
    References: voir sur son site.
    @+

  7. L’article de Monbiot posté ci-dessus par Krolik est très troublant.

    Seulement, il ne l’est pas par ce qu’il dit, qui ne remet aucunement en question la nature mortifère du nucléaire. Car en admettant ses « arguments » — qui ne sont que la dénonciation d’une absence de preuves, et moins par moins, ici, ne fait pas plus — en quoi, pourquoi et comment un moindre nombre de morts, un impact un peu moins terrible (!!) des radiations viendrait-il fondamentalement changer quelque chose à ces morts et à ces radiations et justifier le nucléaire ?
    Et, par ailleurs, à qui donc le mouvement anti-nucléaire aurait-t-il causé un tort si grave qu’il faudrait de toute urgence le réparer ?
    Je dois dire que ça m’échappe totalement.

    Non, si l’article trouble, enfin, me trouble, tout au moins, c’est par la question qu’il laisse ensuite sur l’estomac : mais où donc Monbiot — que je ne connaissais pas avant que Fabrice en parle — veut-il en venir exactement ?

  8. Peut-être que Monbiot s’étant aperçu que les antinucs fonctionnaient à coups de papiers falsifiés (voir la descente qu’il fait de Caldicott..) s’est mis à compter les morts et les blessés effectifs dus aux radiations… et s’apercevoir que c’était peanuts vis à vis du charbon, du gaz ou de pétrole..
    Et finalement la Grande Bretagne a décidé de se rééquiper en centrales nucs..
    Imaginons Hervé Kempf devenir pro-nuc !!!!! Si l’on peut faire une comparaison entre « Le Guardian » et « Le Monde ».
    Peut-être que Monbiot a adhéré à la branche british de l’association des écologistes pour le nucléaire (AEPN), si , si cela existe..
    @+

  9. M.Krolik,

    Nous nous connaissons depuis un moment, n’est-ce pas ? Je crois nécessaire de rappeler que vous avez fait une longue carrière au sommet de l’industrie nucléaire. Depuis le temps, vous avez pu constater que vous publiez ici ce que vous voulez. Les lecteurs de Planète sans visa sont majeurs et vaccinés.

    Cela ne vous autorise pas à la calomnie. Quand vous écrivez « à coups de papiers falsifiés », je veux que vous me disiez qui, quand, comment. Faute de quoi, la prochaine fois, je ne publierai pas votre commentaire. J’ajoute que vos grands amis de l’AIEA ont constamment avancé des chiffres ridicules sur la mortalité liée à Tchernobyl, avant d’estimer, en 2005, que 4 000 personnes au total pourraient mourir des suites de l’irradiation. Un chiffre incommensurablement plus bas que celui avancé par de nombreuses sources qui ont la particularité de ne pas être inféodées aux pouvoirs que vous respectez tant.

    Tenez, un peu de lecture. Madame Corinne Lepage, ancienne ministre de la République, dans Le Nouvel Obs du 8 juin 2011.

    —————————————
    << En fait le seul objectif réel de L'Agence internationale de l'Energie atomique ( AIEA ) est le développement de l'énergie nucléaire. Cet objectif revêt une importance telle que d'autres agences liées à l' ONU, en particulier l'OMS, l'Organisation mondiale de la Santé ( on n'évoque même pas le programme des Nations Unies pour l' Environnement, qui n'a pas pu ou pas osé se pencher sur le sujet ), ne peuvent s'intéresser et à fortiori communiquer les conséquences sanitaires de l'utilisation de l'énergie nucléaire sans en avoir sans en avoir obtenu auparavant l'autorisation. De qui ? De l'AIEA justement. En effet, un accord incroyable a été signé le 28 mai 1959 (WHA12-40 ), accord que dénoncent de nombreuses ONG. ( et en particulier des associations qui ont lancé une pétition pour que l'OMS s'émancipe de l'AIEA ), car il restreint la liberté d'information. Cet accord léonin réduit à peu de chose l'influence de l'OMS en cas de catastrophe nucléaire - on l'a vu à Fukushima- , alors que l'étude de la santé publique est, en théorie, sa raison d'être . Ce texte comporte des clauses qui méritent d'être connues . Par exemple, l'article III, selon lequel " l'OMS et l'AIEA reconnaissent qu'elles peuvent être appelées à prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel de certains documents (....) dont la divulgation (...) compromettrait d'une manière quelconque la bonne marche ( des travaux....)de l'une ou de l'autre (partie). De quoi garantir le silence. Cela ne suffit pas, apparemment. L'article VII (...) prévoit que l'OMS et l'AIEA, agences qui dépendent donc toutes deux de l'ONU, s'engagent à éviter " dans leurs activités respectives les doubles emplois inutiles dans le rassemblement, l'établissement et la publication des statistiques (...)" ------------------------------------- Je me répète : vous avez le droit d'intervenir ici, mais en respectant des règles élémentaires. Bonne journée, Fabrice Nicolino

  10. Alors vous vouklez des précisions sur des sources falsifiées.
    En fait je ne faisais que faire allusion à Mr Monbiot qui tacle sévèrement la dame Caldicott, et qui réfute le bouquin publié sous le non-égide de l’Académie des Sciences de New York.. Si vous ne trouvez pas que c’est de la falsification sur les origines scientifiques.. bon.. Mais pour moi c’est tout de même de la « fausse monnaie »..
    Et bien je vais vous en donner en France, une (pour commencer, et d’autres pour suivre si vous voulez).
    Il y a eu l’émission de Laure Noualhat passée sur ARTE, concernant les déchets nucléaires. Pour cette émission Laure Noualhat s’est entourée des services d’expertise de la Criirad. Ils sont allés sur les bords de la Techa où en 1957 il y avait eu un énorme accident nucléaire. On voit « l’expert » gambader sans protection aucune sur un terrain dit lourdement contaminé.
    Il n’a pas de de surbotte, donc il pourra répendre la contamination dans la voiture et en coller aux voisins. Il n’a pas de de dosimètre, il ne sait ce qu’il encaisse en fait. Il ballade un compteur Geiger au ras du sol, ce qui lui permet de mesurer n’importe quoi car la norme de mesure est à 80cm du sol (à la hauteur des gonades).
    Il fait un prélèvement de terre et importe ce prélèvement en France. L’importation de déchets radioactifs est strictement interdite et sujette à une amende pénale. Mais les écolos dits « indépendants » c’est à dire complètement « contre » ne s’ennuient pas pour si peu. Ils auraient pu demander une dérogation d’exportation à Rosatomnadzor .. mais non.. transport dans une boite qui n’est conforme à aucune norme, les voisins dans l’avion peuvent en prendre pour pas cher.
    De retour à Valence, le contrôle met en évidence la présence de césium.. OK, à raison d’environ 4000Bq/kg.
    Mais que deviennennt ces déchets ? Sont-ils transmis à l’Andra pour un stockage définitif et soigné ? Non , pas de nouvelle.. Un échantillon qui a du finir dans un bas-côté de la route..
    En fait il faut savoir que la Directive Européenne « Radioprotection » JOEU du 29/6/1996 dans le tableau II les quantités maximales d’isotopes que l’on peut détenir, et dans le cas du césium137 il s’agit de 10 000Bq dans un échantillon à moins de 10 000Bq/kg. En dessous de ces valeurs ce n’est pas considéré comme un déchets nucléaire. Heureusement d’ailleurs que cette norme existe car vous et moi faisons dans les 10 000Bq naturellement, nous pouvons donc rentrer chez nous en toute tranquilité sans avoir de déclaration à faire.
    J’ai fais allusion à cette arnaque de la Criirad qui fait passer un échantillon non significatif pour un « déchet » (cf le titre de l’émission) sur un forum antinuc, le responsable a communiqué cela à Mr Roland Desbordes qui a répondu qu’effectivement ce n’était pas du déchet nucléaire…et quant auc condition de transport, cela n’avait pas été de sa responsabilité mais de de celle de la production de l’émission…!!!
    Si au lieu du terme de falsification vous préférez le terme d’arnaque, je n’ai rien contre.
    Mais des « trucs » comme cela de la Criirad, je peux vous en sortir bien d’autres..

    En ce qui concerne la non indépendance de l’AIEA, je tiens à vous souligner que sur les quelques 170 pays participants à l’AIEA et en y envoyant des experts, il y a une grande minorité qui exploite effectivement des centrales nucléaires et parmi ceux qui en exploitent il y a ceux qui sont devenus antinucléaires comme l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne… et considérer que l’AIEA serait soumis à un pseudo lobby nucléaire c’est considérer que les experts de ces pays sont des « blaireaux » qui se laissent enfumer..
    Pendant une grande période la patron de l’AIEA a été le respecté Mohammed El Baradeï, Egyptien.. combien de centrale électronucléaire en Egypte ?

    Quant à George Monbiot je me permets de vous signaler que c’est vous-même qui avez cité le fait qu’il avait émis un papier « curieux » sur le nucléaire.. donc j’ai recherché dans mes archives..Je n’ai fais que venir étayer votre mémoire.
    Cordialement.
    @+

  11. M.Krolik,

    Je ne sais si je dois rire. Nous ne devons pas parler la même langue. Vous écrivez exactement que  » que les antinucs fonctionnaient à coups de papiers falsifiés », et quand je vous demande de préciser ce qui s’apparente à une calomnie, pfuit, plus personne. Car franchement, oser incriminer UNE séquence d’UN documentaire télé, c’est en dessous de tout. Si même vous aviez raison, quel rapport avec ces « papiers falsifiés » ? Puis, je vais vous dire, je vois que vous n’avez aucune idée de la manière dont sont faits la plupart des docs de la télé. Desbordes a mille fois raison de renvoyer aux responsables de l’émission. Mais comme vous haïssez – je sens que le mot n’est pas trop fort – ceux de la Criirad, vous faites flèche de tout bois.

    Enfin, concernant l’AIEA, vos (non)arguments sont déplorables. J’ai évoqué, plutôt Corinne Lepage a évoqué le pacte inouï de 1959, dont vous ne dites curieusement rien. À vous suivre, ce qu’à Dieu ne plaise, il faudrait aussi considérer que le scandale de l’amiante n’a jamais pu exister. Voyons, tous les beaux experts n’auraient jamais songé à enfumer personne, n’est ce pas ?

    M.Krolik, je me répète une ultime fois. Malgré ce qui nous sépare de manière irréductible, vous avez le droit à l’expression ici. Mais je vous demande instamment de ne pas vous livrer à des attaques qui ne soient précisément documentées. Autrement, je ne passerai pas vos propos. Bonne journée,

    Fabrice Nicolino

  12. Cher Monsieur,
    Vous ne voulez pas reconnaître mes arguments, mais vous accepterez sûrement ceux de George Monbiot (notre référence commune). Alors je vous mets les références de Monbiot à la suite de son article :
    1. http://www.democracynow.org/2011/3/30/prescription_for_survival_a_debate_on
    2. http://www.helencaldicott.com/about.htm
    3. Committee to Assess Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation, National Research Council, 2006. Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation: BEIR VII – Phase 2. National Academies Press. http://www.nap.edu/catalog/11340.html. The PDF costs $34.
    4a. Here’s the correspondence: http://www.monbiot.com/2011/04/04/correspondence-with-helen-caldicott/
    4b. And here are my responses to what she says are her sources: http://www.monbiot.com/2011/04/04/interrogation-of-helen-caldicotts-responses/
    5. Helen Caldicott, 2006. Nuclear Power Is Not the Answer. New Press, New York.
    6. United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation, 2011. Volume II, Annex D: Health effects due to radiation from the Chernobyl accident. This is the latest section of the 2008 report Sources and Effects of Ionizing Radiation: Report to the General Assembly. See Paragraph 2, page 1 and Figure VII and paragraph 63, page 14. http://www.unscear.org/docs/reports/2008/Advance_copy_Annex_D_Chernobyl_Report.pdf
    7. Para 33, page 8 and para 4, page one. As above.
    8. Para 99, page 19. As above.
    9. Para 100, page 19. As above.
    10. http://www.democracynow.org/2011/3/30/prescription_for_survival_a_debate_on
    11. http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2011/apr/01/fukushima-chernobyl-risks-radiation
    12. Professor Gerry Thomas, Chair in Molecular Pathology, Department of Surgery & Cancer, Imperial College, London, pers comm, 1st April 2011.
    13. Committee to Assess Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation, page 6. As above.
    14. Alexey V. Yablokov, Vassily B. Nesterenko and Alexey V. Nesterenko, 2010. Chernobyl: Consequences of the Catastrophe for People and the Environment. Annals of the New York Academy of Sciences. I have this in pdf form, sent to me by the NYAS.
    15. MW Charles, 2010. Review of Chernobyl: consequences of the catastrophe for people and the environment. Radiation Protection Dosimetry (2010) 141(1): 101-104. doi: 10.1093/rpd/ncq185. http://rpd.oxfordjournals.org/content/141/1/101.full
    16. The authors announce that they reject this method in the introduction to the book. Alexey V. Yablokov, Vassily B. Nesterenko and Alexey V. Nesterenko, as above, page 2.
    17. Sent to me by Douglas Braaten, Director and Executive Editor, Annals of the New York Academy of Sciences, 2nd April 2011.

    Quant à la publication de « papiers » scientifiques par des antinucs, on attend effectivement le premier papier qui ait passé les arcanes d’un comité de lecture.
    la communication antinuc se fait par les médias grand public et pas par la voie scientifique.
    Dans le cas que je vous ai cité de la pollution sur les bords de la Techa en Oural, un affluent de l’Ob, on aurait pu attendre en toute objectivité scientifique que les « conseillers » de la production dénoncent l’amalgame fait avec des « déchets nucléaires ».. mais non calme plat.. La direction d’Arte a refusé les droits de réponse demandés par d’autres scientifiques. l’affaire était bien « bouclée » elle est toujours une référence sur de nombreux sites antinucs, et reprise comme telle.

    Mais l’on peut reprendre d’autres cas :
    La CRIIRAD avait en effet fait grand bruit en mars/avril 2000, après avoir détecté des flux de rayonnement inhabituellement élevés sur une plage de Camargue à l’Est du phare de l’Espiguette (1).
    Des rejets de Marcoule étaient suspectés.. Une étude faite par le BRGM (2) avait ensuite clairement démontré que cette radioactivité était d’origine naturelle, et résulte notamment de la présence de monazite (minerai naturellement riche en thorium et en uranium) dans le sable de cette plage, la monazite étant très vraisemblablement charriée et amenée là sous forme d’alluvions par le Rhône. La polémique semblait alors close, mais elle rebondit à nouveau au début de l’été 2003, suite entre autres à une émission télévisée (France 2, Envoyé Spécial du 19 6 03) ayant relancé le débat (3) (4), certains allant, au grand dam des autorités locales, jusqu’à proposer de restreindre ou d’interdire l’accès du public à une plage faisant l’objet d’une telle « contamination » (terme évidemment inapproprié lorsqu’il s’agit de radioactivité naturelle à des concentrations ne présentant aucun danger pour la santé).
    Mais cette curiosité géologique était bien connue depuis longtemps : André Rivière, Note présentée à l’Académie des Sciences en 1955, cité par l’IRSN, « Note d’information sur la radioactivité naturelle de certaines plages de Camargue », juin 2003.
    Le problème chronique des papiers des antinucs c’est qu’ils ne font jamais de recherche bibliographique, et ils redécouvrent des choses anciennes longuement analysées sur lesquelles il n’y a plus grand chose à dire.

    Vous n’avez pas retenu mon argumentation sur l’indépendance des experts travaillant à l’AIEA et appartenant à des pays devenus antinucléaires…
    Mais on peut effectivement se poser la question sur la necessité de la transparence des informations sur le nucléaire. En fait les médias veulent plus d’accidents, plus d’incidents… il faut toujours renouveller le stock de mauvaises nouvelles pour vendre du papier et de l’heure d’écoute.
    On peut prendre un exemple, celui des barres de combustibles qui sont restés accroché aux internes d’un réacteur lors de son ouverture déchargement à tricastin il y a deux ans maintenant.
    L’information a été publiée.
    Certains ont demande que soit publié à l’avance le jour et l’heure de la tentative de décrochage de ces combustibles.
    Au passage on peut souligner que même si les barreaux étaient tombés dans le réacteur il ne se rait rien passé pour l’environnement extérieur, cela aurait été plus long et aurait coûté plus d’argent.. mais ça se limitait à un risque industriel.
    Mais certains, ont demandé à ce que la population soit évacuée pendant la manip de décrochage… Histoire d’en remettre une couche de plus. On voyait déjà la gamine partant à pied à la main de son père, traînant son doudou sur ur une route bitumée sèche.. Une photo qui aurait pu nous être reservie pendant des années..
    Mais annoncer à l’avance la date et l’heure de la manip de décrochage, c’était mettre de la pression de plus, et complètement inutilement sur les opérateurs qui n’avaient pas besoin de cette charge.
    Dans ces conditions est-il toujours nécessaire que tout soit publié dans le domaine ?
    Est-on informé de manip délicates dans les raffineries ? En 1962, prélèvement d’échantillon de butane sur une sphère à la raffinerie de Feyzin… Incendie.. une cinquantaine de morts, et une pollution…!!! Quelqu’un demande-t-il plus de transparence sur la date et l’heure à laquelle on fait des prélèvements d’échantillons dans les raffineries ?

    Quant à la liberté/censure de l’OMS en matière de nucléaire, je vous mets ici http://dl.free.fr/r7MgOg6mt
    un document de l’OMS, 124 pages, rapport préliminaire de l’estimation des doses reçues suite à Fukushima. On attend les commentaires des « spécialistes indépendants ».. sur le fond et la forme..J’espère que vous accepterez cette référence.
    Cordialement.

  13. M.Krolik,

    Décidément, nous n’avons pas le même usage de la langue française. Où sont les « papiers falsifiés » qui sont à l’origine de nos échanges ? Où ? Vous avez passé votre vie à défendre le nucléaire, et vous n’auriez donc aucune preuve de cette si lourde accusation ? Savez-vous, vous commencez à me faire peur. Le nucléaire raconterait-il des sornettes ?

    Bonne soirée,

    Fabrice Nicolino

  14. L’origine de nos échanges remonte au papier de Monbiot qui dénonce l’arnaque de Caldicott et consorts sur le nucléaire.
    Que faites vous comme différence entre une arnaque et une falsification ?
    On peut prendre comme « papier falsifié » le gros pensum non-reconnu par l’Académie des Sciences de New York (voir les refs de Monbiot)sous la signature de Bandazhevski et Nesterenko (le fils de l’académicien).
    Le père, Vassily Nesterenko avait publié février en 2008 un papier annonçant 20 millions de morts en 22 ans sur la zone Ukraine/Belarus/ Russie.. Plus personne n’était mort de mort naturelle sur cette période !! En fait il appliquait la relation linéaire sans seuil sans aucune restriction (voir par exemple le papier de l’Académie de médecine http://ecolo.org/documents/documents_in_french/recom_anm-07-03.pdf paragraphe #3)
    Son fils, Alexeï, a du finalement trouver que c’était légèrement exagéré, et au « doigt mouillé » redescendu cette valeur à 985000 morts, un gain tout de même de 19 millions de morts.. pas mal!! Et rien pour étayer ces chiffres si ce n’est la tentative dénoncée de couvrir cette publication du nom de l’Académie des Sciences de News York.
    Si vous ne trouvez pas que c’est de la falsification au sens premier du terme, effectivement nous ne parlons pas la même langue.. et pourtant nous sommes attachés à l’écologie l’un et l’autre..
    Que pensez vous du papier publié il y a une semaine par l’OMS sur les doses suite à Fukushima ? Ils écrivent beaucoup pour des gens qui sont sensés ne pas communiquer sur le nucléaire.. Vous avez glissé là-dessus..
    Cordialement.
    @+
    Mais en tous les cas, Monbiot c’est un « bon »..!

  15. M.Krolik,

    N’ayant rien à ajouter à mon commentaire précédent, je m’arrête sur ce point qui me fait rire sincèrement. Votre détestation – si peu scientifique – des antinucléaires vous fait absurdement admirer Monbiot, que vous ne connaissez visiblement pas. Des dizaines de textes de lui condamnent avec une force que vous n’imaginez pas le monde que vous nous avez légué.

    Bonne soirée,

    Fabrice Nicolino

  16. Mr Nicolino,
    Je n’ai pas de détestation particulière contre les antinucs, j’ai seulement une détestation quant à la manipulation des chiffres, leurs sur-interprétation qui elle n’est absolument pas scientifique.
    Si les antinucs se contentaient de proclamer leur appartenance à une religion antinuc, je n’aurais rien à dire, car il n’y a rien à dire contre un dogme; il est ancré dans l’esprit.Je respecte les religions. Mais le montage permanent d’arnaques, de mésinformation fait froid dans le dos..

    Il y a eu un rapport CNRS/INSERM au début de l’année sur le nombre de leucémies détectées autour des centrales nuckléaires françaises, les interprétations données sont assez intéressantes. Les antinucs ont relevé une augmentation de 14 cas par rapport à la mpoyenne nationale sur une prériode courte de 5 ans.. triomphe antinuc.. Mais dans le même rapport il était dit que sur une période plus longue et bein cela rentrait entièrement dans la moyenne nationale..
    Donc sur la période différence entre le court et le long terme, il a été moins constaté de leucémies que la moyenne nationale.
    On pouvait en conclure que pendant cette période il était plus avantageux pour la santé publique de vivre à côté d’une centrale!!!!
    En fait l’honneteté scientifique aurait été de conclure que l’on ne pouvait pas conclure, ce qui est vérifié depuis la rapport Viel de 1995, le rapport de l’Univ de Darmstadt etc..etc..
    Mais aucun journaliste n’a lu le rapport dans son entier, se contentant de reprendre une dépêche AFP très orientée..
    Mais la position de Monbiot est intéressante, car pour une fois, un journaliste a voulu aller au fond du sujet et essayer de comprendre de quoi il retournait.
    Il a rejoins quelques écolos connus pour leur changement de position sur le nucléaire: Patrick Moore, James Lovelock…
    Nota 1: je suis un lecteur du Guardian.
    Nota 2: j’ai quitté le nucléaire il y a une trentaine d’années, pour faire autre chose.
    Cordialement.
    @+

  17. ici des photos des plantes affectés par la catastrophe de fukushima http://onodekita.sblo.jp/article/47213885.html

    Je vois ces images, et spontanément je pose une question :monsieur krolik que faut-il penser de ce que peut occasionner un « incident grave » sur l’environnement? imaginons la terre « couverte » de réacteurs nucléaires (on parle meme de centrales sous marine, je crois ) si 2 ou 3 tsunami ou autre tremblement de terre viennent à occasioner le pire sur 2 ou 3 centrales , n’est ce pas là quelque chose qui occasionnerait des dégats irréversibles ? ma question est simple et j’aimerais avoir votre avis.

  18. désolé.
    Avec mon hors-sujet sur Fukushima, j’ai peut être provoqué l’irruption de l’Abominable dans ce blog

    (moteur de recherche google, mots clefs fukusihima site:fabrice-nicolino.com , moins d’une semaine)

    Vous trouvez normal, pour Tepco comme pour les banques et autres joyaux du capitalisme, qu’on nourrisse les actionnaires (qui éventuellement dépassent 35h par semaine à rien foutre) pendant des années, et qu’on aille chercher le contribuable quand le mauvais numéro sort à la roulette russe, ou japonaise ?

  19. Bonjour,

    Fukushima, un « désastre créé par l’homme » selon un rapport officiel

    L’accident nucléaire de Fukushima a été « un désastre créé par l’homme ». Il n’a pas simplement été provoqué par le séisme et le tsunami géant survenus le 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon, a conclu jeudi une commission d’enquête mandatée par le Parlement.

    L’accident « est le résultat d’une collusion entre le gouvernement, les agences de régulation et l’opérateur Tepco, et d’un manque de gouvernance de ces mêmes instances », a-t-elle expliqué dans son rapport final. « Ils ont trahi le droit de la nation à être protégée des accidents nucléaires ».

    « Logiques erronées »

    « Nous pensons que les causes fondamentales sont les systèmes d’organisation et de régulation qui se sont basés sur des logiques erronées dans leurs décisions et leurs actions, et non pas un problème de compétence d’un individu en particulier. »

    « La direction de Tepco était consciente des retards dans les travaux antisismiques et des mesures contre les tsunami et savait que Fukushima Daiichi était vulnérable », a souligné la commission.

    Troisième enquête

    Il s’agit de la troisième enquête menée sur cette catastrophe. Un précédent rapport, mandaté par Tepco, avait disculpé la puissante compagnie d’électricité de toute responsabilité, en affirmant que la puissance du séisme et l’ampleur du tsunami dépassaient toutes les prévisions et ne pouvaient pas être raisonnablement envisagées.

    « Cela ressemble à une excuse pour échapper à ses responsabilités », a répliqué la commission d’enquête.

    Société civile

    Le rapport d’enquête reproche également à l’opérateur de ne pas avoir réagi suffisamment vite dans les premières heures de l’accident.

    Cette commission d’enquête était composée de dix membres de la société civile (sismologue, avocats, médecins, journaliste, professeurs) désignés par les parlementaires.

    05.07.2012

    A plus tard …

  20. Bonjour Fabrice,
    « répondre à Serge Orru (du WWF) »… pourquoi pas ?
    Mais pourquoi évoquer cette personne et le WWF alors que Georges Monbiot n’évoque même pas cette ONG ?!? Où est le texte auquel il est répondu ? S’il y a un texte ou un propos précis, il faudrait au moins citer cette source. Dans le cas contraire, je parlerais de manipulation pure et simple. Il ne m’a pas échappé que la personnalité de Serge Orru – il vient d’annoncer son départ du WWF France – fait l’objet de controverses. Toutefois le procédé utilisé ici ne sert pas la vérité… ni la cause écologiste !
    Comptant sur des éclairages complémentaires,
    Salutations solidaires.

  21. Futursoutenable,

    Désolé de m’être si mal fait comprendre. Cela m’a paru évident de rapprocher le texte de Monbiot des envolées de Serge Orru. Je n’ai modifié aucun de leurs points de vue respectifs. Comme dans tout journal, fût-il électronique, le titre est de la responsabilité du signataire, moi en l’occurrence. Je vous invite donc à garder des mots aussi forts que « manipulation » pour d’autres occasions.

    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

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