Une lettre venue du bocage de Notre-Dame-des-Landes

Dieu sait qu’on m’a souvent demandé, ici même et bien ailleurs, ce qu’il fallait faire. J’ai constamment apporté les éléments de réponse qui étaient en moi, mais bien entendu, ce n’est et ce ne sera jamais suffisant. Ce qui n’empêche pas d’agir. Vous savez sans doute qu’une vaste coalition menée par le ci-devant maire de Nantes, actuel Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, veut un autre aéroport à Nantes.

C’est en tout point lamentable. Ayrault, qui habite la Lune avec tous ses petits camarades, ne sait rien de ce qui se passe sur la Terre. Le pic pétrolier, la crise climatique, la biodiversité, la fin des illusions progressistes, il s’en tape. Il a l’intention de finir sa vie comme il l’a commencée. On ne peut rien attendre de lui. Céder devant sa pure connerie, accepter que cet aéroport nantais soit construit serait signer une défaite historique de notre camp. Le camp incertain, mais puissant en vérité, des défenseurs de la vie et des lieux.

Marie Jarnoux, qui vit sur le territoire convoité par les promoteurs de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes, a trouvé sa voie, qui nous concerne tous. C’est celle de la lutte, drapeau déployé. On ne peut espérer gagner que si l’on se bat. Et Marie n’entend pas perdre. Dire que je la soutiens est certes un peu facile. Je n’y suis pas, moi, à Notre-Dame-des-Landes. Je ne subis pas, jour après jour, les assauts de tous les employés de la destruction. Raison de plus de lui dire merci pour le texte qui suit, qu’elle a lu au cours du « Forum européen contre les grands projets inutiles imposés », qui vient de réunir autour de 8 000 personnes près de Nantes.

Le texte de Marie Jarnoux

Amis d’ici, amis d’ailleurs,

Chacun sait qu’un territoire se défend avec ses habitants, et qu’un territoire vidé de sa population est facile à conquérir. C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’un appel à l’occupation des terrains injustement appropriés par les promoteurs de ce projet, fut lancé le 1er mai 2008. La stratégie fut payante. Le rouleau compresseur ne passe pas aussi facilement que prévu. Nous sommes en 2012 et les travaux sont fortement ralentis.

Nos ennemis communs (AGO [Aéroports du Grand Ouest], Vinci et l’État) savent bien que s’ils parviennent à nous faire partir, nous qui habitons cette zone … ils auront gagné ! Nous ne les laisserons pas réaliser leur projet de mort en détruisant nos lieux de vie, même si tous les moyens sont bons pour nous virer !  Harcèlement téléphonique, passage d’huissiers, militarisation de la zone, visite de  cadres de Vinci qui nous assènent qu’il faut être raisonnable.. accepter de quitter nos maisons… de céder nos terres… de quitter ce territoire que nous aimons sous peine de tout perdre et d’être assignés en justice.

Dans ce combat juste que nous vivons, rien ne nous est épargné :

– En septembre dernier, la violence policière aveugle s’abat sur des opposants venus investir le square Mercoeur et ses arbres pour que les passants pressés lèvent les yeux au ciel et lisent sur les banderoles pourquoi nous ne voulons pas de l’aéroport et de son monde. 24 arrestations dans la journée, un camarade électrocuté au tazer à 10 mètres de hauteur par les hommes du GIPN.

– Le 21 juin dernier, les opposants investissent la mairie de Notre-Dame-des-Landes pour exprimer leur refus catégorique du projet. Les manifestant-e-s sont matraqués et gazés. Les gendarmes mobiles brisent la vitre de certains tracteurs au pied de biche et arrêtent un paysan. Son outil de travail est confisqué et il est convoqué le 28 août prochain à Saint Nazaire,  pour « violence volontaire avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique. »

– La famille Herbin est convoquée mercredi prochain, le 11 juillet, au tribunal de Saint Nazaire pour, dans le langage juridique à vomir de l’huissier « débarrasser les lieux de leur présence. » Ce sont les premiers habitants légaux de Notre-Dame-des-landes qui se retrouveront face à un juge pour le simple fait d’habiter sur la zone. AGO/VINCI affirment dans leurs communiqués que cette famille est « sans droit ni titre », pour pouvoir leur réserver le même sort qu’aux occupant-e-s : une expulsion rapide. Depuis le 3 juillet, d’autres locataires sont expulsables et recevront eux aussi une convocation au tribunal.  Nous savons qu’à mesure qu’avance la machine judiciaire, tous ceux qui veulent rester et résister seront sans droit ni titre.

Ce ne sont que trois exemples parmi tant d’autres de la répression des opposant-e-s.Et que dire des coups de poignards dans le dos de nos chers élus politiques, Rappelons nous le discours de Mme Duflot lors de l université d été des Verts, elle fanfaronnait : « je le dis, les yeux dans les yeux, l’accord de 2012 avec le PS, s’ils ne lâchent pas sur Notre-Dame-des-Landes, ce sera non.» Ces pitoyables mensonges démontrent qu’entre les convictions écologiques et sociales sur lesquelles les politiques brodent à longueur de discours et l’attrait malsain des ors du pouvoir, ils ont choisi. Nous ne sommes pas de ceux qui se laissent berner par ses promesses électorales et ses campagnes attrape nigauds. Nous ne sommes pas de ceux qui par leur naïveté deviennent le paillasson sur lequel ils s’essuyent négligemment pour gagner le confort douillet de salon ministériels.

Face aux matraques, aux intimidations et aux trahisons politiques nous pourrions baisser les bras. L’incertitude des lendemains, la passivité d’une partie des habitants du coin, sont souvent difficile à vivre. Mais nous le redisons, la bataille continue, et nous ne pouvons pas la perdre. Non pas parce que nous sommes les plus forts, mais parce que c’est nous qui avons raison. La  procédure d’expulsion contre la familles Herbin est un test pour tous les opposants. Ne pas réagir avec force, c’est abdiquer devant Vinci, Ago et l’Etat.

Non ! Nous ne  les laisserons pas voler nos maisons, nos terres, et détruire nos vies !

Dès le 11 juillet à 9 heures retrouvons-nous devant le tribunal de Saint Nazaire pour leur signifier que nous ne partirons pas !

Dans les semaines et les mois à venir : bloquons les enquêtes publiques, les travaux préliminaires et chaque étape du projet !

Renforçons l’occupation de la ZAD et le mouvement de lutte contre l’aéroport !

C’est ensemble que nous pouvons enrayer leur machine et stopper le projet !

28 réflexions sur « Une lettre venue du bocage de Notre-Dame-des-Landes »

  1. Chapeau bas. Je m´incline avec respect devant cette dame. Que ne sont-ils pas plus nombreux, les citoyens comme elle et comme tous ceux qui se battent contre ce projet, et contre bien d´autres encore.

  2. (Hors sujet)bonjour a tous & a Fabrice

    Exprimez-vous contre la destruction d’espèces dites « nuisibles » !

    Bonjour à toutes et tous,

    Dans le cadre de la nouvelle réglementation promise par Borloo aux chasseurs et piégeurs, et malheureusement maintenue par le gouvernement récemment en place, un nouveau projet d’arrêté fixant les conditions de destruction de certaines espèces considérées comme « nuisibles » va paraître. Avant sa publication officielle, cet arrêté est soumis à l’avis des citoyens jusqu’au 24 juillet 2012 sur :

    http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/nuisibles-g2

    (Attention : si ce lien ne fonctionne pas, ce n’est pas le fait de l’ASPAS mais du Ministère).

  3. Cet arrêté permet une destruction injustifiée de nombreuses espèces autochtones : renard, fouine, martre, geai des chênes, pie bavarde, étourneau sansonnet, corneille noire et corbeau freux. Si les dégâts causés aux cultures et aux récoltes peuvent être invoqués dans certains cas, il faut savoir que ce sont bien les chasseurs qui sont à l’origine de ce classement dans la plupart des départements. Cette consultation publique est une nouvelle occasion d’affirmer notre position sur les destructions massives d’animaux qui découlent de cette législation.

    Pour vous aider, nous vous proposons ces quelques arguments en faveur des animaux dits « nuisibles ». Vous pouvez soit les recopier, soit vous en inspirer pour écrire au Ministère. L’important est d’être nombreux à s’exprimer car il y a urgence !

    Au regard de la faune et de la flore, d’innombrables données scientifiques ont clairement établi l’utilité des prédateurs naturels dans leur environnement car ils sont des éléments essentiels à l’équilibre du milieu. Ces espèces participent également à la dissémination de la flore par propagation des graines dans leurs excréments ou par la façon de se nourrir.

    Au regard de la santé publique, les prédateurs naturels jouent un rôle de police sanitaire indiscutable en éliminant des animaux morts ou vecteurs de maladies pour l’Homme.

    Au regard des activités agricoles, les prédateurs constituent une méthode de lutte alternative naturelle et gratuite contre les dégâts causés par les micromammifères. Cet avantage financier devrait être pris en compte.

    Le renard dans la totalité des départements : cette espèce autochtone « bénéficie » injustement du même traitement que les espèces dites envahissantes.

    Le renard peut être détruit par déterrage et enfumage, pratiques archaïques et barbares, cruelles et dérangeantes pour les espèces, parfois protégées, qui peuvent occuper le même terrier. Souffrances aussi inutiles qu’inacceptables, au nom d’une prétendue nécessaire régulation.

    Si les installations (ruchers ou poulaillers) sont correctement entretenues et convenablement protégées, les attaques subies restent marginales et représentent des dégâts faibles et économiquement acceptables.

    Ces prédateurs sont classés « nuisibles » pour favoriser le développement des populations d’espèces proies. Pourtant, les études menées dans ce domaine montrent que la limitation des prédateurs n’a aucun impact sur l’état des populations de leurs proies à long terme.

    Concernant la destruction des oiseaux, de la martre et du putois, ce nouveau texte impose la recherche de solutions alternatives seulement à la destruction par tir. Or, dans les directives Oiseaux et Habitats, la recherche dans un 1er temps d’autres solutions s’applique à tous les modes de destruction, et notamment au piégeage. Avec ce nouveau texte, les efforts pour résoudre les problèmes autrement que par la destruction sont considérablement réduits.

    L’état réel des populations de martres est aujourd’hui inconnu. Fragilisée par des campagnes de piégeage permanentes, cette espèce devrait faire l’objet d’études sur l’état de ses populations avant son classement.

    Les martre et fouine sont classées dans un rayon de « 250 mètres d’un bâtiment ou d’un élevage particulier ou professionnel » : la nature de l’élevage et des bâtiments n’est pas précisée, et la superficie de piégeage reste très importante (plus de 19 hectares autour de chaque bâtiment !). Elle devrait être réduite pour prévenir plus efficacement les dommages et faciliter le contrôle de la légalité du piégeage.

    La martre est surtout classée dans les zones à tétras. Or, l’impact négatif de cette prédation sur l’état des populations de Tétras-lyre et Grand tétras n’est pas établi. De plus, ces espèces restent parallèlement et paradoxalement chassées, comme le dénoncent les associations de protection de la nature depuis de nombreuses années. La gestion de ces tétraonidés en mauvais état de conservation apparaît de plus en plus partiale et incohérente.

    Les martres, fouines et pies bavardes pourront être détruits sur les territoires où des actions de restauration de populations d’espèces sauvages sont prévues par le schéma départemental de gestion cynégétique. Or ces schémas, rédigés par les chasseurs pour les chasseurs, visent les seules espèces qui présentent un intérêt à leurs yeux. Cela revient donc à privilégier des espèces gibier issues d’élevage, inadaptées à la vie sauvage (et parfois exogènes), aux espèces prédatrices autochtones. La chasse est un loisir et ne devrait pas primer sur l’intérêt général.

    Concernant les espèces ayant un comportement territorial, comme le renard et les corvidés, leur destruction est inutile et contre-productive : les territoires laissés libres par un individu tué sont rapidement recolonisés par un nouvel individu et de nombreux individus éliminés entraînent une augmentation du taux de reproduction.

    Cet arrêté est adopté pour trois ans, c’est-à-dire qu’il ne pourra pas être contesté durant toute cette période et que le classement de ces espèces ne sera pas réétudié avant 2015. Pourtant, de nombreuses décisions de justice ont déjà permis de souligner l’illégalité de ce classement. Parallèlement, le classement des espèces exogènes et des espèces causant le plus de dégâts (notamment le sanglier) est revu tous les ans, ce qui démontre toute l’incohérence de cette réforme.

    N’hésitez pas à regarder l’annexe de l’arrêté et les espèces que le ministère prévoit de classer dans votre département.

    L’ASPAS, fidèle à ses actions en faveur de la faune sauvage, fera tout son possible pour faire modifier cette nouvelle législation. Mais nous comptons aussi et surtout sur vous, pour réagir dés à présent face à cette nouvelle atteinte à notre patrimoine naturel : nous comptons sincèrement sur votre mobilisation massive pour écrire au Ministère dans le cadre de cette consultation publique !

    D’avance merci de votre engagement pour la nature et les animaux sauvages,

    Pour l’’équipe de l’ASPAS,

  4. Ce cri de Maire Janoux est bouleversant. Il a quelque chose d’universel, d’intemporel.
    Ceux qu’on chasse de leur terre pour faire voler des avions,
    Pour construire des barrages, des usines, des autoroutes,
    Pour cultiver des nécro-carburants, du soja,
    Pour implanter des antennes-relais…
    Ceux qu’on chasse de leur vie
    Ceux d’ici, ceux d’ailleurs,
    Ceux d’hier, ceux d’aujourd’hui…
    Rien ne peut justifier ça, rien. Et surtout pas un aéroport, surtout pas « le confort douillet de salon ministériels ».
    Ce monde est à vomir.
    Frédéric

  5. http://www.dedefensa.org/article-l_ombre_terrifiante_du_dust_bowl_16_07_2012.html

    Extrait :

    « (Voyez les terribles images du Dust Bowl, effectivement phénomène naturel du à la sécheresse mais fortement favorisé par les pratiques de l’agriculture intensive mise en œuvre aux USA, selon les conceptions générales du Système, mécanisation et rentabilisation hors des normes de l’évolution naturelle.)
    La question se pose aujourd’hui de savoir si l’on ne s’achemine pas vers un phénomène similaire, à l’occasion d’une formidable sécheresse qui frappe les mêmes vastes régions du centre des USA, dans le cours d’une tendance générale de sécheresse de plus en plus marquée, et qui fait craindre d’abord une réduction considérable de la production de blé, de soja, et de céréales en général. Les conséquences directes sur la vie économique devraient être très importantes, notamment avec une augmentation du prix des céréales et ses effets sur tous les produits dérivés, avec les conséquences sociales à mesure. »

  6. Quand Voynet était arrivée au ministère de l’écologie, elle avait arrêté le grand canal Rhin Rhône.
    mais Jospin n’était pas maire de Besançon …

  7. Chere Madame Jarnoux, ce sont aussi nos maisons a tous, nos terres a tous, nos vies a tous que vous defendez, car en protegeant ce patrimoine de la destruction ce ne sont pas seulement vos enfants qui en beneficieront mais tous nos enfants. Je rends hommage a votre courageux combat et a celui de vos camarades.
    Laurent Fournier (Kolkata, Inde)

  8. f656: Je viens de lire le compte-rendu de Kokopelli. C’est grave non seulement pour la biodiversite mais aussi pour l’institution judiciaire. La bio-diversite, ou en termes simples la vie, n’est pas sacrifiee sur l’autel de la « productivite » (si au moins c’etait le cas…) mais tout simplement sur l’autel de la corruption et de la stupidite. « conflit d’interet » c’est trop poli! La cour en faisant siens des arguments manifestement faux demontre non seulement son ignorance scientifique (qu’on peut lui pardonner) mais aussi et surtout son incompetence juridique a reprendre a son compte des opinions de nature technique sans se referer a des preuves.

  9. La trahison manifeste de Cécile DUFLOT (« je le dis, les yeux dans les yeux, l’accord de 2012 avec le PS, s’ils ne lâchent pas sur Notre-Dame-des-Landes, ce sera non.» ) et donc d’EELV me fair penser à la trahison par laquelle le gouvernement dont Voynet était ministre de la « verdure » avait lui aussi laissé tomber la somptueuse vallée d’Aspe aux mains des bétonneurs (cela avait valu à Denis BAUPIN de se faire copieusement entarter à Bedous !) :
    http://www.iphb.org
    L’an dernier, à Lézan (rassemblement pour la transition énergétique), un document de la coordination contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes disait l’essentiel : comme toujours, toujours le même constat (qu’avec le nucléaire, les autoroutes, le gaz de schiste, etc…) :

    « POURQUOI UN NOUVEL AEROPORT ?
    – Pour le Concorde (années 60) ?
    – Pour « être un Rotterdam aérien » (années 70) ?
    – Pour être le 3ème aéroport parisien (années 90) ?
    – Pour faire face à une saturaiton future (2002, débat public) ?
    – Pour urbaniser le sud de Nantes (octobre 2009) ?
    – Pour l’Airbus A380 (novembre 2009) ?

    EN FAIT : POUR L’IMAGE, LE PRESTIGE, LE « DEVELOPPEMENT »… »

    (extrait de la p.1 du bulletin de la coordination des assos opposées au projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes de mars 2011)

    Avec tout cela, si nous, écologistes ne comprenons pas enfin que c’est tout l’imaginaire occidental qu’il s’agit de réorienter, nous passerons notre temps à échouer, comme Sysiphe… dont se réclamait Hollande durant la campagne des présidentielles, je ne sais pas si vous avez noté cette allusion stupéfiante et ridicule ou bien terrible…
    Des pistes ici, ouvrons les davantage et engouffrons nous massivemet dans la brèche car pour le moment, je ne vois que celle-là ! :
    http://www.bifurc.fr

  10. Ce projet est au point mort depuis des années. Les allocations venant de l’Etat et des différentes institutions territoriales ont été systématiquement bloquées depuis 5 ans. Sur le terrain, les agriculteurs et les élus locaux se mobilisent depuis des années pour empêcher la construction de cet aéroport. Ca n’empêche pas Ayrault de continuer à s’acharner bêtement à vouloir construire son aeroport, mais depuis le temps qu’il veut le mettre en place, toutes les prémisses de construction ont été bloquées les unes après les autres. Le dernier blocage en date remonte tout de même à sa nomination comme premier ministre, où il a cédé à nouveau pour obtenir Matignon, et maintenant qu’il ne traine plus sur Nantes, le PS local a encore moins envie de continuer à se battre pour un projet qu’Ayrault est quasiment le seul à vouloir mettre en place. Bref, ce projet idiot n’a quasiment aucune chance de voir le jour, tout simplement parce que les habitants n’en n’ont pas envie et parce qu’il y a une mobilisation locale qui agit à tous les niveaux de la vie politique (locale, territoriale, et nationale) et qui ralentit tellement sa mise en place que ce projet perd tout son sens. L’aeroport de notre Dame des Landes fait partie de cette catégorie de grands projets inutiles qui sont finalement abandonnés parce qu’ils ne peuvent pas tenir dans la durée. L’important n’est pas qu’au terme d’une bataille aussi rapide que médiatique le projet soit finalement définitivement abandonné, mais de bloquer l’un après l’autre chaque moment de sa mise en place de façon à ce qu’il ne voit jamais le jour. C’est une bataille qui a lieu sur le long terme, et vu sa situation actuelle, Ayrault n’a plus le temps de la gagner.

  11. MERCI POUR VOTRE SOUTIEN ET UN GRAND MERCI A FABRICE NICOLINO QUI DEPUIS QUELQUES ANNEES ME DONNE LA PAROLE POUR DENONCER CE PROJET.
    VOICI L’ADRESSE DU BLOG qui permet de suivre ce que nous vivons
    nddlagirdesobeir.noblogs.org

  12. J’avais « zappé » ce billet, j’arrive un peu tard.. Bon, reprenons :

    Le loup, dit Fabrice, « nous offre une chance inouïe de nous montrer un peu, tout petit peu meilleurs que n’ont été nos ancêtres »… Sur ce coup là, José Bové a donc apparemment raté le coche. Il n’est pas le premier …

    On peut comprendre que le pauvre paysan d’autrefois, qui ne possédait pour sa survie au quotidien que quelques moutons, quelques oies ou une vache, ait pourfendu le carnivore en s’employant, depuis plus de mille ans, à le détruire .

    Mais aujourd’hui ? On ne meurt plus de la peste ni de la rage, les guerres de religion sont terminées (ou presque), on a coupé la tête à Louis XVI et on a inventé le minitel. Les temps sont donc différents.

    Les éleveurs sont, certes, toujours agacés par le prédateur, qui persiste à vouloir manger de la viande et qui fait toujours subir, ici ou là, des pertes plus ou moins dommageables à leurs troupeaux. Pourtant, de nos jours, la survie du paysan ne dépend plus de la présence – ou pas – de l’espèce « loup » dans la nature. Il y a seulement du « manque à gagner » dans ses comptes quand quelques brebis manquent à l’appel. Et mettons-nous bien d’accord, c’est bien ce « manque à gagner » qui les fait hurler au loup, ce n’est pas l’amour de l’agneau.

    Qu’on le veuille ou pas, garder ou protéger les troupeaux est le minimum syndical qu’un éleveur se devrait de respecter (comme autrefois). On sait que ce n’est pas toujours le cas, mais, quand cela est fait, la réussite du loup est bien plus aléatoire et parfois disparait même totalement. Que cela pose des problèmes d’organisation à la profession (coût de la main d’oeuvre), c’est sans doute vrai. C’est à elle de mettre en place les solutions. Ce n’est pas à la montagne – bien commun – de se plier aux exigences financières d’une profession, fut-elle agricole. .

    Quel dommage donc que les propos tenus par José Bové en Lozère ! Le rôle d’un syndicaliste-écologiste-paysan est-il d’encourager à « dénaturer » un peu plus cette nature en pourfendant (entre autres) le loup comme au bon vieux temps ? Il y aurait pourtant mieux à faire pour faire progresser dans les milieux de l’élevage (ou de la chasse) l’idée de cohabitation entre l’homme et les grands prédateurs… Puisque c’est souvent techniquement possible . Puisque certains la mettent avec bonheur en pratique. Mais aussi, accessoirement, histoire d’être « un tout petit peu meilleurs » que ne l’ont été nos ancêtres…

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