L’écologie, cet autre moyen de faire la guerre

Aujourd’hui est un peu particulier, car je me réveille, et il est 16h20. J’ai la grippe, pas de doute. Et elle est carabinée. Vous comprendrez que je ne m’attarde pas. Joelle Levert, vice-présidente d’Action Nature, m’a envoyé il y a quelques jours un excellent article de l’excellent hebdo britannique New Scientist (http://environment.newscientist.com). Joelle, je ne pourrai jamais rembourser toutes les dettes que j’accumule, comment vais-je faire ?

L’article s’appuie sur une étude ( Proceedings of the National Academy of Sciences DOI: 10.1073/pnas.0707304104), que je n’ai pas lue, je le précise. Mais par chance, on peut encore s’appuyer sur quelques journaux solides autant que sérieux. The New Scientist en fait partie. La journaliste Catherine Brahic résume la publication scientifique en insistant sur les liens avérés, au cours des 500 dernières années, entre conflit et fluctuation climatique. Les dérèglements du climat conduisent inexorablement à la chute des récoltes, ce qui mène à l’augmentation des prix alimentaires, à la faim, et aux tensions sociales. Sur le long terme, il ne fait guère de doute que le réchauffement global jouera toujours plus sur la sécurité alimentaire. Comme le refroidissement du petit Âge glaciaire l’avait fait entre 1450 et 1800.

Autre point évoqué par Brahic, mais qui ne figure pas dans l’étude : le Darfour. Combien de discours et d’envolées ? Combien de postures et de positionnements outragés ? Ban Ki- Moon, secrétaire général de l’ONU, a écrit en juin, dans The Washington Post un article inspiré (http://www.washingtonpost.com). Selon lui, cet épouvantable conflit a enflé en partie à cause de la désertification, de la dégradation écologique générale des prairies et pâturages, et de la raréfaction de l’eau.

Vous voyez où je veux en venir ? Pas forcément. À BHL, à Kouchner, à tous ces braves seigneurs des médias qui n’ont jamais fait l’effort de se pencher sur la crise écologique globale. Pour eux tous, le Darfour appartient au champ nébuleux des « droits de l’homme ». Et ceux qui veulent regarder au-delà sont complices d’un génocide. Eh bien non ! Je vous livre ma pensée, et vous en faites ce que vous voulez : seul le point de vue écologiste sur le monde permettra de faire face aux crises humanitaires géantes qui pointent. Sur ce, je vais dormir.

9 réflexions sur « L’écologie, cet autre moyen de faire la guerre »

  1. Dans certaines régions canadiennes , une très forte diminution des arbres a été constatée, après étude du phénomène, le loup y a été réintroduit , alors qu’on l’avait pourchassé jusqu’à extinction .On s’est rendu compte que sans prédateurs, les cerfs en sur nombre mangeaient toutes les jeunes poussent et abîmaient fortement les troncs de leurs bois, la forêt n’avait plus le temps de se reconstituer. Comment peut-on encore avoir la naïveté de croire que l’homme, qui, de plus, fait parti des grands prédateurs pourra survivre aux disparitions des papillons (71% des autochtonnes britaniques ont disparus en 35 ans) , des abeilles, des poissons, des tigres, des orang-outans, des dauphins (éteints aussi manifestement dans la Manche, il n’y a pas qu’en Chine, mais chut), des oiseaux. C’est de la science, l’homme fait parti d’éco-systèmes et ne peut y déroger .Le Maroc est en train de devenir un désert au bord de l’eau, du coup il se paupérise et la violence y croît chaque jour davantage, actuellement, 2,6 milliards d’individus vivent avec moins de deux dollards par jour (ce n’est pas moi qui le dis, c’est le figaro…si!), au mieux , on prévoit à l’avenir 4 milliards d’affamés et cela dû aux dégradations de l’environnement (cf dernières déclarations de l’ONU ).Allez ! debout! Réveillons nous ! (sauf toi Fabrice, faut que tu récupères..)Et puis côté humanisme,J’ai toujours préféré Dany Brauman à Bernard Krouchner.

  2. Bonjour chez vous!

    Ok, nous sommes tous à peu près d’accord sur le constat.
    Donc soit nous postulons que notre écosystème à son destin ou dessein et que ces voies, voix sont impénétrables et donc que peu ou prou nos actions humaines intelligentes sont peanuts dans la marche du monde,
    soit notre intelligence individuelle et collective peut avoir une influence, pour amortir les conséquences du réchauffement climatique qui est inexorable tant qu’il y aura quelque chose à brûler.
    Quel est la masse critique de prise de conscience et de possibilité d’action dans nos 60 millions d’âmes sur l’avenir des 6 milliards d’hommes et de quelques mammifères et autres bestioles ?
    le point de non retour est atteint c’est clair et ce n’est pas très grave car il n’y a pas d’issue.
    La bonne question à mon sens.est, que devons-nous faire demain matin pour changer le petit monde qui gravite autour de nous .et un peu plus loin en fonction de notre sphère d’influence
    Objectifs redonner espoir sans avoir la tête dans le sable, éclairer avec humour comme tu as su si bien le faire Fabrice dans tes deux derniers livres.
    Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort !

    Regarde ta grippe cela chauffe, cela glace puis la maladie passe et te purge de tous les miasmes. ce qui rend ta vie plus lumineuse et plus légère.
    Donc demain un bel article sur les Pyrénées la Bretagne , les Vosges, Jaulin un bon gars de Vendée ,.les petits rapaces dans la capitale etc…..

    Bonne nuit les petits, pom pom pom !

  3. bonjour.
    j’ai fait votre connaissance par votre conférence au salon du livre écolo.
    sur le lien climat,alimentation,famine, il y a un livre d’écologie politique remarquable de Mike Davis:Génocides tropicaux, La Découverte.
    L’argument essentiel du livre est la démonstration de la transformation d’un phénomène climatique en catastrophe humaine, par la production d’un environnement où la variabilité climatique, de risque gérable, va devenir le moyen d’un gigantesque holocauste.
    Il s’agit en quelque sorte de revenir sur l’histoire de la mise en place d’une écologie de la famine qui fait la synthèse entre histoire environnementale et mécanismes de l’accumulation capitaliste, au moment de l’expansion impérialiste qui a conduit à la fabrication du Tiers monde.
    Là où l’on a voulu nous faire croire à la fatalité d’une causalité mécanique : sécheresse entraînant mauvaises récoltes qui impliquent famines, la recherche fouillée de Mike retrace l’histoire de l’instauration des conditions sociales qui vont changer la façon dont un facteur climatique va exercer son influence sur l’ensemble d’un milieu.
    En liant les occurrences des phénomènes El Nino aux vagues de conquêtes impérialistes et aux multiples luttes de résistance paysanne de Canudos au Brésil à la révolte des Boxers en Chine, MD réalise un vrai travail d’écologie politique.
    Construit en 4 parties, le livre présente d’abord le récit historique de la coïncidence entre bouleversements climatiques, soumission au marché mondial et politique coloniale.
    Une 3ème partie s’attache à une analyse minutieuse climatologique de l’oscillation australe El Nino. La dernière partie essaye de resynthétiser les conditions d’une écologie politique de la famine, en tant qu’elle a été moteur de transformation historique pour imposer l’hégémonie capitaliste sur le monde qui ne l’était pas.
    Bref, un livre remarquable!
    salutations amicales

  4. http://www.rac-f.org/8decembre ,merci Carole, j’en serai ! Comment te sens-tu fabrice ? Un copain m’a permis de sortir assez vite d’une pneumonie : dans une tasse de café, tu mets 4 gouttes d’huile essentielle de lavande et 3 de romarin . Tu te masses tous les jours (matin et soir) avec un peu de ce mélange (prendre du bout des doigts), les reims et les voutes plantaires afin d’atteindre le système lymphatique, c’est pas mal .(attention, ne jamais exagérer sur les doses d’huiles essentielles). Sinon, decoction de thym.

  5. pour la recette, j’ai oublié…tu remplis préalablement la tasse de café d’huile d’olive (sic!)je n’arrête pas de courrir, désolée !

  6. Qu’est ce que le Monde ? Qui fait le Monde ? La masse des gens ! La majorité des gens si vous préférez !…

    Si vous voulez induire des changements dans ce monde, vous devez obligatoirement avoir « la grande masse » de votre côté. Cette condition est obligatoire, j’insiste bien sur le caractère obligatoire !…

    C’est la « grande masse des gens » qui « fait » le monde !… les grands stratèges de la politique et des affaires ont fort bien comprit ce principe ! C’est la RAISON pour laquelle, ils font tout pour garder « les masses » de leurs côtés.
    En ce sens, la démocratie est le système parfait pour y arriver, c’est un système sans failles !…

    Bien sûr, pour garder « la grande masse des gens » de leurs côtés, tout est permis, tout est autorisé, tout est ouvert, y comprit « le mensonge, la grenouille et la manipulation »…

    Mais, voir ci-dessous :

    http://www.syti.net/Manipulations.html

    La démocratie, c’est une table de poker, d’un côté, il y a des gens comme vous, de l’autre des gens comme le groupe de bilderberg, le siècle, etc, malheureusement à ce jeu, ils ont de bien meilleures cartes que toi et ils savent mieux « bluffer » que toi !…

    D’ailleurs, ne dit-on pas que la démocratie est un jeu ? le jeu démocratique !
    La démocratie est une partie de pocker ! Ceux qui gagnent sont ceux qui ont du fric, qui savent bluffer et qui ont les bonnes cartes en mains !…

    Qu’avez vous dans votre jeu ? Quelle est ta mise ? Sais tu « bluffer » et est tu un fin observateur ?

    Quant à la liberté, telle qu’elle est pratiquée ici et telle que tu la prône, c’est une liberté totale ! c’est donc un système totale !…
    Dans la « jungle » aussi la liberté est totale pour les animaux et pour les plantes, mais hélas, les « plus puissants » dévorent les « plus faibles », c’est exactement la même chose dans le monde des humains quand la liberté est totale : Pauvreté dans le monde, guerres pour les ressources, etc, etc, etc

    La crise écologique dont tu parles est certes importantes, mais ce n’est pas le problèmes n°1 à mes yeux.

    Selon toutes vraissemblances, je crains fort qu’américains et russes s’allieront à nouveau pour déclencher des séries de guerres ou une troisième guerre mondiale dont le but serait de ramener la population humaine à 1 milliard de sujets d’ici à 2050, c’est cela ma plus grande crainte.

    La marche du monde actuelle me donne hélas raison. Le monde est régi par un cycle de déconstruction et de construction, de guerre et de paix si tu préfère…

    Et face, à ce que américains et russes risque de faire subir au monde d’ici peu, la crise écologique c’est de la nioniotte à côté !…

    « La masse des gens » : c’est la clé de tout dans ce bas monde !… Et le monde c’est du théâtre, du cinéma !…

    Bonne chance, bon courage à vous.

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