Un impitoyable match Sarkozy-Al Gore (sur le climat)

François N. a déposé en commentaire, et qu’il en soit remercié, une formidable vidéo qui ne dure – hélas – que  30 secondes (ici). On y voit Nicolas Sarkozy, en 2009, alors qu’il est président de la République. Nous sommes précisément le 23 septembre à New York, au beau milieu d’une réunion qui rassemble des dirigeants du monde entier. La date est importante, car deux mois et demi plus tard se tient la grande conférence mondiale sur le climat, à Copenhague. Les politiciens du monde entier sont rappelés à leur responsabilité historique : le dérèglement climatique menace sans détour les civilisations humaines.

Que va donc faire un homme – Sarkozy – qui a promis en 2007, au temps du Grenelle de l’Environnement, une « révolution écologique » ? La veille, le 22, il a fait un grand discours sur le sujet, du haut d’une tribune de l’ONU. Vous en trouverez le texte en bas de cet article. Rien de ce qu’il promet ne sera tenu, ce qui va de soi. Qui se conduirait de la sorte dans le domaine privé serait vite traité de charlatan, de bouffon. Mais pas lui, lors même qu’il annonce : « Nous savons que nous devons le limiter [le réchauffement] à 2° et que si nous ne réussissons pas, ce sera la catastrophe. Ce point ne supporte plus aucun débat. Nous sommes, au-delà de nos différences, la dernière génération à pouvoir agir ».

Mais revenons à la vidéo proposée par François N., qui est un extrait d’un interview donné à France 2. Comme c’est court, je me propose de tout citer. Sarkozy a le visage grave des grands jours de la République. Il veut être cru. Voici : « Des scientifiques et des savants du monde entier se sont réunis pendant des mois et des mois pour dresser un constat c’est le constat qui est accablant. Le monde va à sa perte si on continue à émettre du carbone – ses mains se lèvent, comme pour monter au ciel, et son regard suit – qui crée un trou dans la couche d’ozone et qui brise les équilibres de la planète. Ça – il fixe la caméra -, c’est un constat ».

Que dire ? Commençons par le moins grave. Des scientifiques et des savants ? Hum, ce ne serait donc pas la même chose ? Des mois et des mois, alors que le Giec a été lancé vingt-et-un ans plus tôt, en 1988 ? Passons généreusement. Le pire est bien entendu cette ridicule confusion entre deux phénomènes majeurs, mais distincts. La couche d’ozone d’altitude protège la planète de rayonnements solaires ultraviolets, potentiellement meurtriers. Ce qu’on a compris en 1985, c’est que certains produits chlorés pouvaient expliquer un amincissement très inquiétant de cette protection vitale. Le dérèglement climatique provient, lui, d’une émission incontrôlée de gaz à effet de serre, parmi lesquels le CO2, dont la conséquence est l’augmentation continue de la température moyenne du globe.

Donc, Sarkozy se trompe en profondeur. Il se situe là au pire niveau des discussions de bistrot. Il est con. D’autant plus con – à cette hauteur, il faut parler de connerie stratosphérique – qu’il est le président de la République. Sur un sujet comme celui-là, qui en commande tant d’autres, il n’a simplement pas le droit d’être une buse. Il l’est pourtant, et au passage, pardon aux buses, qui sont de magnifiques oiseaux. Sarkozy, alors qu’il fait de la politique depuis près de 40 ans – nous sommes en 2009 -, n’a jamais pris soin de lire un livre sur la question. Il n’a pas même parcouru les pages wikipédia qui résument le tout,  ce qui lui aurait pris un quart d’heure. La seule explication est qu’il s’en fout totalement. Cela ne l’intéresse pas. Il aura passé des centaines, peut-être des milliers d’heures à scruter la carte électorale de la France, tantôt pour battre la gauche, tantôt pour s’imposer dans son parti, mais pas une seule à se renseigner sur la crise climatique.

Mais cela va plus loin encore. Car Sarkozy, ce 23 septembre 2009, n’improvise pas. En face de France 2, même s’il a l’air direct – cela se travaille avec des pros du media training -, il ne fait que répéter ce qu’un conseiller lui aura écrit sur une feuille deux heures avant. Il ne batifolerait pas sur un sujet de cette nature. Non, il adapte ce que d’autres ont synthétisé pour lui. Ce qui signifie que ses conseillers sont aussi désespérément incultes que lui. Est-ce étonnant ? Non, pas pour moi en tout cas. Dans un monde mieux fait, cela ferait réfléchir les écologistes de salon qui ont participé au honteux Grenelle de l’Environnement, donnant un brevet de haute moralité à des gens comme Sarkozy ou Borloo, qui ne vaut évidemment pas mieux. Notez que ces écologistes-là ont fait de même, un ton au-dessous, avec Hollande,  au cours de la Conférence Environnementale de septembre dernier. Hollande, soyez-en assurés, ne vaut pas mieux que Sarkozy. Il est manifeste, pour qui l’écoute, qu’il n’a jamais rien lu de sérieux sur la crise écologique. Ce qu’il veut, tout comme Sarkozy en 2007, c’est deux ou trois points de croissance en plus.

Comme on vote aux États-Unis ces jours-ci, je vous fais remarquer que ni Obama ni Romney n’ont sérieusement parlé de la crise climatique. Malgré l’incroyable tempête Sandy, qui a ravagé la côte Est étasunienne. Le drôle, c’est que la seule parole tant soit peu sensée est venue du milliardaire Michael Rubens Bloomberg, maire de New York depuis 2002 et fondateur de l’empire financier Bloomberg LP. Annonçant – alors qu’il est « indépendant » des deux grands partis américains – qu’il voterait Obama, il a ajouté, parlant explicitement du dérèglement climatique  : « En 14 mois, deux ouragans nous ont forcé à évacuer des quartiers entiers, ce que notre ville n’avait jamais fait auparavant. Si c’est une tendance, elle n’est pas viable ». Je précise que, n’étant pas devin, j’ignore si Sandy peut être corrélée au réchauffement de la planète. En revanche, je suis sûr que la question se pose.

Et ce grand couillon d’Al Gore ? On n’aura pas entendu, dans la campagne qui s’achève, celui qui fut vice-président de Clinton de 1992 à 2000. Gore ne vaut pas mieux que notre Sarkozy, et peut-être moins à bien y réfléchir. Car ce royal hypocrite est désormais l’une des grandes fortunes de ce monde malade, notamment au travers du fonds de pension Generation Investment Management LPP. Il est au conseil d’administration d’Apple, il est actionnaire de Google, mais comme monsieur a des vapeurs, il donne aussi dans le discours « écologiste ». Vous savez sans doute qu’il est l’acteur et le seul orateur du film An Inconvenient Truth, Une vérité qui dérange en français. Sorti en 2006, le film a permis à Gore d’apparaître comme un combattant ferme du dérèglement climatique, ce qui a pesé lourd dans son obtention, en 2007, du Prix Nobel de la Paix.

Qui oserait attaquer pareille icône ? Dès 1992, il publie un livre correctement informé sur la crise écologique, Earth in Balance. Je me souviens en avoir écrit une critique favorable. Quelle sottise ! Quelle crédulité ! En 1997, à Kyoto, pendant la fameuse conférence sur le climat, Gore assume et défend à 100 % – n’oublions pas qu’il est alors le vice-président – le sabotage américain, qui conduira au fiasco dont nous ne sommes toujours pas sortis. Depuis, et jusqu’à la lamentable campagne électorale en cours, Gore n’a cessé de jouer sur tous les tableaux. Gagnant du fric avec la destruction du monde, et prétendant être, dans le même temps, le Chevalier blanc des Amériques. L’avez-vous entendu ces dernières semaines ? Non pas. Il a laissé faire, comme à l’habitude. Obama, Gore, Sarkozy, Hollande : le monde est gouverné par des nains. Avec toutes mes excuses aux nains – décidément, les mots trahissent -, car Dieu sait qu’ils ne sont pas concernés. Le monde est gouverné par d’épouvantables couillons.

 

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Sommet sur le climat à l’ONU – Discours du Président Sarkozy

(New York, 22 septembre 2009)

Mesdames, Messieurs les Chefs d’Etat et de gouvernement,

Aujourd’hui, nous avons 87 jours pour réussir ou pour échouer. Grâce au constat des savants unanimes, nous savons que le réchauffement climatique est une réalité. Personne ne peut contester cette réalité.

Nous savons que nous devons le limiter à 2° et que si nous ne réussissons pas, ce sera la catastrophe. Ce point ne supporte plus aucun débat. Nous sommes, au-delà de nos différences, la dernière génération à pouvoir agir. Et pour la première fois, nous devons décider non pas pour nos pays, non pas pour nos régions, non pas même pour nos continents, mais nous devons décider pour la planète.

En résumé, nous avons le choix de la catastrophe ou de la solution. Nous décidons pour la planète tout entière et ce que nous ne déciderons pas, ceux qui nous suivront ne pourront plus le faire. Rarement un choix a été aussi crucial pour l’avenir de l’humanité.

Monsieur le Secrétaire général, regardons clairement où nous en sommes. Nous sommes aujourd’hui sur la voie de l’échec, si nous continuons ainsi. Ce n’est pas la peine d’être hypocrite, ce n’est pas la peine de nous lancer dans les petits jeux diplomatiques ou politiques. Ce n’est même pas la peine que je vous inflige un discours grandiloquent à 87 jours de Copenhague. Nous avons besoin de propositions, d’actions, de responsabilités.

Nous savons parfaitement quels sont les quatre principes qui feront le succès de Copenhague :

– Réduction de 50 % des émissions mondiales d’ici à 2050.

– Pour les pays développés, ce n’est pas une réduction de 50 % qu’il faut, c’est une réduction d’au moins 80 % d’ici 2050.

– Pour les pays émergents, il faut réduire la croissance de leurs émissions avec l’aide financière et technologique des pays développés, j’y reviendrai.

– Et enfin, d’une façon ou d’une autre, il faudra payer pour les pays les plus vulnérables, ceux d’Afrique et les petits Etats insulaires, il n’y a pas d’autre choix.

Qu’est-ce qu’il manque ? Il manque aujourd’hui deux choses : la volonté et la confiance.

Il y a beaucoup de dirigeants qui ont peur qu’on leur demande de choisir entre la croissance et la protection de l’environnement, on peut les comprendre, confrontés qu’ils sont à la pauvreté et au chômage. Mais ce choix, personne n’a à le faire et en Europe, nous démontrons qu’on peut passer d’une croissance forte en émission de carbone à une croissance durable. Nous l’avons démontré en Europe avec le paquet énergie-climat et nous l’avons démontré en France avec la création d’une fiscalité écologique.

Personne n’aura à choisir entre le chômage et l’environnement, entre la propreté et la protection de la planète. Dans les bonnes nouvelles, il n’y en a pas beaucoup, mais je veux saluer le leadership du nouveau gouvernement japonais qui a pris des engagements très forts et également les engagements de la Chine. Mais maintenant, il faut aller beaucoup plus loin.

Je veux proposer qu’on mette en place un mécanisme efficace pour financer ceux qui en ont besoin et pour opérer les transferts de technologie. Si on ne fait pas cela, les pays émergents ne nous rejoindront pas. Or, ils doivent nous rejoindre parce qu’ils sont comptables, eux aussi, de l’avenir de la planète.

Le Mexique a fait une proposition de contribution universelle, la France la soutient. La Commission européenne a évalué à 100 milliards d’euros par an d’ici 2020 le financement que nous pourrions envisager pour aider les pays en voie de développement à s’adapter au nouveau concept de la croissance durable, nous sommes prêts à le faire. Vraiment, m’adressant aux pays en développement et aux pays émergents, je vous le dis, les transferts financiers et les transferts de compétences technologiques, nous sommes prêts à les faire. Soyez vous-même au rendez-vous de la planète.

Je dois être franc, en France et en Europe, nous taxons les entreprises polluantes, aucun pays ne pourra s’exonérer d’efforts. Soit nous y allons tous ensemble et nous vous aiderons à financer, nous vous aiderons par les transferts de technologie ; soit nous n’y allons pas et dans ce cas là, nous serons obligés de créer une taxe carbone aux frontières de l’Europe. On ne peut pas avoir, face à la gravité de la situation, une partie du monde qui protège la planète et une autre partie du monde qui dit non sans raison, ce n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Pour l’instant, on ne veut pas s’y mettre. Il faut qu’on s’y mette tous et nous, les pays développés, on vous y aidera, financièrement et technologiquement.

Je veux également dire que la France fera des propositions avec le Brésil et les pays du bassin du Congo sur la question de la forêt. Il y a 20 % des émissions qui sont dues à la destruction de la forêt. Il faut aider les pays qui ont les plus grandes forêts du monde, qui sont des réservoirs pour la protection de l’environnement, à les entretenir, à les protéger, voire à les développer. Cela, c’est une solidarité active. Je pense à l’Amazonie, je pense à la forêt du bassin du Congo, je pense bien sûr à la forêt de Sibérie. Les forêts sont les biens de l’humanité.

Enfin, je souhaite que l’on prenne une initiative particulière pour l’Afrique. Il y a 17 % des Africains seulement qui ont accès à l’énergie primaire, on ne peut pas laisser l’Afrique dans cette situation. Au fond, nous, les pays développés, nous devrons payer et transférer de la technologie ; vous, les pays émergents, vous devrez vous engager à réduire vos émissions sans que cela ne nuise à votre croissance ; quant aux pays pauvres, ils doivent être au cœur de la stratégie de Copenhague. Mais tous, nous tirerons un bénéfice de cette nouvelle croissance.

Enfin, je terminerai, Monsieur le Secrétaire général, en faisant deux propositions. La première, c’est qu’enfin nous nous décidions à créer une seule organisation mondiale de l’environnement. Ce n’est pas tout de faire de Copenhague un succès, encore faut-il savoir qui gérera les conséquences des décisions prises à Copenhague. Il y a une soixantaine d’organisations éparses qui s’occupent des mêmes questions, créons une Organisation mondiale de l’environnement, décidons du principe de cette création dès Copenhague.

Deuxième chose, je propose que les chefs d’Etats des principales économies qui représentent rien moins que 80 % des émissions de gaz à effet de serre, nous nous retrouvions à la mi-novembre, c’est-à-dire entre votre réunion, Monsieur le Secrétaire général, et Copenhague pour sortir des jeux de rôles, des discours qui ne sont pas suivis d’effets, des jeux diplomatiques, pour mettre sur la table des propositions concrètes.

Vous l’avez compris, Mesdames et Messieurs, la conviction absolue de la France, c’est que le temps n’est pas notre allié, le temps est notre juge, nous sommes déjà en sursis. Prenons nos responsabilités, non pas dans les discours, mais dans les faits, la France et l’Europe sont bien décidées à faire cela. Je vous remercie.

32 réflexions sur « Un impitoyable match Sarkozy-Al Gore (sur le climat) »

  1. Bonsoir,

    J’en sais beaucoup moins que lui, que vous … cela n’empêche pas de faire attention a tout.

    « En résumé, nous avons le choix de la catastrophe ou de la solution. »

    Les frankensteins des labos vont nous trouver la solution. Dépollution naturelle.

    BUSINESS de la BIOTECHNOLOGIE.

    http://mendeleiev.cyberscol.qc.ca/carrefour/theorie/biotechnologie.html

    http://cordis.europa.eu/fetch?CALLER=FR_NEWS&ACTION=D&SESSION=&RCN=26097

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Deinococcus_radiodurans

    Votre busette,

  2. Encore un exemple quasi A+B pour bien nous montrer à quel point ce monde est une mascarade!

    Fabrice, as tu lu Daniel Quinn? Sur ce blog en français on peut lire son bouquin Ishmael et quelques allocutions qu’il a pu faire :
    http://frishmael.wordpress.com/

    Gardons espoir, et continuons à nous secouer le cul. En espérant que la fin du pétrolifère arrive avant qu’il ne reste rien et qu’il vienne couper le jus des machines que conduisent ces fous.

    Pour le nucléaire, ce serait simple si on osait ce que redoutait secrètement edf : couper des câbles. J’ai 24 ans et je me demande si c’est à faire. Peut être que si un Tcherno ou Fuku français arrivait, je regretterais de ne pas l’avoir fait… Autrement dit, la sobriété énergétique est-elle suffisante?

    Amicalement.

  3. Et oui, nos beaux parleurs n’ont pas le temps de lire un livre ni meme de consulter wikipedia! C’est ce que j’avais ecrit l’annee derniere au premier ministre Indien qui disait des choses sur le nucleaire qui pouvaient etre dementies en 5 minutes de consultation d’internet. Ma lettre a ete publiee, mais en omettant ce passage qui lui recommandait de passer quelques minutes de temps en temps a verifier ses informations personellement au lieu de dependre de ses conseillers. Passage remplace par « esperons que vos conseillers ne vous laisseront pas tomber la prochaine fois ». Quand j’ai demande pourquoi ce passage qui me semblait absolument crucial avait ete supprime, le redac’chef m’a repondu « pour une question de style »… Mais la bourgeoisie globalisee n’a pas vraiment accepte, n’en revient toujours pas que « l’homme de la rue » (les gamins des banlieues ou les pecheurs de Kudankulam) s’informent plus serieusement et comprennent mieux ce qui se passe, que ceux qui sont choisis pour etre aux commandes.

  4. Je ne suis pas linguiste et pourtant, quelque chose me dit que, plus ça communique chez les gens d’en haut, moins ça agit. On n’a jamais autant parlé d’écologie et on n’a jamais autant bousillé la nature.

    Je ne suis pas psychiatre, mais je me demande de quelle maladie mentale souffrent ceux qui nous exhortent à « sortir des jeux de rôles et des discours qui ne sont pas suivis d’effets » (Nicolas 1er), à « lutter contre l’artificialisation des sols » (François 1er)… Schizophrénie ? Bouffées délirantes ? Hallucinations ? Y-a-t-il un médecin dans l’avion ?

    Je ne suis pas procureur, mais je m’interroge : comment s’appelle l’escroquerie commise sur les mots ? Roublardise ? Tromperie sur la marchandise ? Abus de confiance ? Contrefaçon ? Supercherie ? Faux en usage de faux ?

    Bref, je ne suis pas né d’hier et quelque chose me dit que ces embobineurs à cravate se payent notre fiole. Non ?

    De deux choses l’une, finalement : soit ils nous enfument dans des laïus plus verts que verts, soit ils se vautrent en confondant gaz à effet de serre et couche d’ozone. Dans les deux cas de figure, ils vautrent le reste du monde avec eux. Inutile de se demander qui en tient une, de couche, même un enfant de neuf ans trouverait la réponse.

    Mais bon, pourquoi se gêneraient-ils ? Ils sont élus avec les voix de la majorité, ils ont des conseillers formés dans les plus grandes écoles…

    Difficile de se frayer un chemin, entre les éco-lobotomisés qui n’y connaissent rien et les éco-logos qui arborent leurs grands discours comme une marque commerciale pour attirer les éco-gogos. Sans oublier les égolos qui se trémoussent et se font mousser pour être au milieu de la photo…

    L’une des premières fonctions de l’éducation devrait être de confondre les faussaires, de décrypter les faux-monnayeurs du monde moderne.
    En 2007, j’avais imaginé le brouillon d’un discours prononcé par le candidat au trône présidentiel. Ça donnait ça…
    http://acrobis.over-blog.com/article-6116363.html

  5. Fabrice : POUR RIRE? la commission européenne choisit Nantes capitale verte en 2013 … http://www.ecolodujour.com/article-non-nantes-ne-peut-pas-etre-la-capitale-verte-de-l-europe-en-2013-112108878.html
    une lettre à écrire à la personne ad hoc
    « Vous êtes en charge au niveau européen du dossier du développement urbain durable qui comprend entre autres l’initiative des Capitales vertes de l’Europe . Aussi, je suis très surpris que la ville de Nantes ait été retenue pour devenir en 2013 capitale verte de l’Europe. »
    En effet, votre choix est une véritable aberration avec d’un côté des efforts réels de la ville pour assurer une meilleure mobilité, préserver une certaine biodiversité en milieux urbains ou encore un travail de diminution des émissions de CO2..…mais de l’autre, un projet en cours de nouvel aéroport (Notre-dames-des-Landes), assez proche de l’aéroport existant et qui va venir détruire plus de 1500 hectares de terres agricoles, dans une réserve de…

  6. A Frédéric Wolff, « Je ne suis pas psychiatre, mais je me demande de quelle maladie mentale souffrent ceux qui nous exhortent à « sortir des jeux de rôles et des discours qui ne sont pas suivis d’effets » (Nicolas 1er), à « lutter contre l’artificialisation des sols » (François 1er)… Schizophrénie ? Bouffées délirantes ? Hallucinations ? Y-a-t-il un médecin dans l’avion ? »

    C’est un peu le sujet du bouquin de Daniel Quinn auquel je fais référence plus haut.

    Ok pour les câbles, Laurent. Pour l’instant, la sobriété de quelques uns ne pèse pas grand chose face aux écrans de pubs qui poussent comme des champignons dans le métro et dans les gares… Une solution? A part l’éducation qui prend beaucoup de temps ou bien lâcher prise et regarder le monde se suicider tranquillement de son petit coin de campagne…

  7. Oui, Olivier, en fin de compte il n’y a que l’education qui ait quelques effets. A l’ecole, et plus tard dans la vie, tout en se rappelant que l’education n’est jamais que l’education de soi-meme. La meilleure maniere (et au fond la seule) d’eduquer les enfants c’est de nous eduquer nous-memes et de nous comporter comme nous le devons, en face d’eux et meme lorsque nous ne sommes pas en face d’eux. Comme l’a ecrit brillament Badiou, le racisme vient d’en haut. C’est vrai pour tout, pas seulement pour le racisme.
    Amicalement

  8. Hors-sujet
    « Métro, boulot, chimio. Débats autour du cancer industriel »
    Vous vous souvenez ? En avril 2012, Pièces et main d’œuvre réagissait aux appels en faveur de l’industrie du cancer. Sur Planète sans visa, on pouvait lire : « Il faut sauver la production de vinyle ! »
    Une jeune maison d’édition grenobloise, Le Monde à l’envers, vient de publier un recueil d’articles écrits sur cette question. C’est ici :
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=394

  9. Marie,
    Merci pour l’information sur la capitale verte 2013. J’envoie ce mot à Marie Hélène Vareille chargée du dossier du développement urbain durable à la Commission Européenne :

    A l’attention de Madame Marie Hélène Vareille
    Je viens d’apprendre que Nantes avait été retenue par la Commission Européenne pour devenir, en 2013, capitale verte de l’Europe et que le nom de la ville gagnante pour 2015 sera annoncé à Nantes.

    Sans vouloir aucunement être désobligeant, je vous avouerai qu’en découvrant cette information, j’ai d’abord pensé à une gigantesque farce. Une sorte de pastiche du Prix Pinocchio du développement durable qui, en France, récompense les plus grands imposteurs du « greenwashing ». Je suis allé y voir de plus près et quelle n’a pas été ma surprise de constater que tout cela était on ne peut plus sérieux.
    J’ai alors pensé que, peut-être, la Commission Européenne n’avait pas entendu parler d’un projet visant à détruire plus de 1 500 hectares de terres agricoles, une zone humide et une réserve exceptionnelle de biodiversité. En lieu et place de ces richesses naturelles, il est question d’implanter un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, à l’heure où la question du réchauffement climatique menace tous les équilibres de la vie sur terre. La résistance qui lutte pacifiquement pour préserver cet espace vital n’a certes pas été très médiatisée. Toutefois, avec les outils informatiques modernes, vous pourrez prendre connaissance des arguments repris par de plus en en plus d’opposants à ce projet insensé qui remonte tout de même aux années 60.

    Cerise sur le gâteau, la technologie LTE 4G vient d’être lancée à Nantes en l’absence de toute étude sanitaire préalable et de toute information publique de la population, alors que des centaines d’études scientifiques indépendantes ont prouvé les effets nocifs des micro-ondes pulsées. Alors que le Conseil de l’Europe, lui-même, a voté à l’unanimité une résolution publiée le 6 Mai 2011, recommandant notamment aux Etats membres de réduire l’exposition aux émissions de la téléphonie mobile et d’organiser une information réelle de la population sur les nuisances sanitaires.

    J’avais cru comprendre que la biodiversité, les espaces verts, l’eau, la pollution sonore, la qualité de l’air, l’utilisation des sols et le climat faisaient partie des critères retenus pour attribuer votre précieux trophée. Mais peut-être n’avons-nous pas la même définition de tous ces mots ?

    Dans l’hypothèse où votre choix concernant la ville de Nantes serait maintenu, je suggère à la commission européenne de postuler pour le prix Pinocchio 2013. Je suis convaincu qu’elle a toutes ses chances d’emporter haut la main la victoire.

    Je vous prie d’agréer, Madame, mes salutations les plus respectueuses.

  10. Histoire de nous remonter le moral, si tu nous faisais avec ton talent habituel celà va de soi, 1-une synthèse de toutes des cata qui pèsent sur la survie humaine (air, eau, terre, espèces animales et végétales, et ce que j’oublie en entrant par ces 5 chapitres).
    2-une synthèse des solutions à mettre en oeuvre pour enrayer ces processus destructeurs.

  11. Laurent Fournier,

    comme je l´écrivais sur un autre blog, le système scolaire ne forme pas de « têtes bien faites » mais des « têtes bien pleines » (merci à Montaigne pour le petit emprunt 🙂 ) Pleines d´un savoir inutile et nocif. Des têtes de citoyens dociles qui évolueront bien à l´aise dans l´obscurantisme de la consommation à outrance et se plieront sans rechigner à ses oukazes. L´école ne prépare pas à la Vie, elle enseigne la passivité et le conformisme dont se nourrit le système matérialiste dans lequel nous vivons. L´école alimente généreusement ce monstre insatiable, les victimes se suivent en rangs serrés. Et se ressemblent, toujours plus, obéissant à l´ordre de mobilisation générale : consomme et tais-toi.

  12. Martine c’est vrai bien sur… au moins en partie! Mais l’ecole aussi l’avantage de socialiser les enfants. Rien n’est parfait… Il y a parfois des profs tres sensibles. La prof de maths de ma fille m’a dit qu’elle a du mal avec les maths. A 9 ans, ca ne m’inquiete pas du tout, je trouve meme ca plutot sain et rassurant que ma fille n’ait guere d’amour pour les divisions a 2 chiffres, et qu’elle prefere jouer, lire ou dessiner! Mais ce qui m’a aussi rassure, c’est que la prof m’a dit, « De temps en temps, faites des maths avec elle, mais uniquement ce qu’elle sait faire, comme la table de 2 ou de 3, quelques additions tres simples, etc, et arretez des qu’elle en a assez. » Je me suis dit, voila une prof intelligente, et ses eleves ont de la chance!

  13. C’est pourquoi Martine, malgré le coût exorbitant pour ma boursedel’écolage, j’ai eu la conscience de faire suivre une scolarité dans une école Waldorf-Steiner à mes deux fils mais seulement du jardin d’enfants à la deuxième(CE1, ce qui fait 6 années de scolarité),les premières années de la vie sociale, peut-être les plus importantes pour semer de magnifiques graines qui, je le souhaite pour eux, germeront un jour, dans leur vie d’homme sur une planète à partager!!
    Je vois bien la différence capitale avec l’école publique qui me fait frissonner d’horreur et de peur, tant le conditionnement est permanent.
    Cathou

  14. Bonjour Fabrice,

    De rien pour la vidéo. Je l’ai trouvée en cherchant à vérifier si le texte de son intervention était véridique ou non, s’il avait vraiment prononcé ces mots. Ça me semblait tellement énorme !

    Mais oui, il l’a bien dit. Enfin bon, aujourd’hui je lis ça… http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/19/le-corps-d-un-homme-retrouve-a-son-domicile-15-ans-apres-sa-mort_1778417_3224.html

    C’est du « fait divers » à côté, c’est sûr, mais au niveau humain, ça dit beaucoup de choses, j’en ai peur.

  15. Bonsoir,

    Et hop!
    Une belle photo!
    La 12.
    Eux n’ont jamais portés le bonnet avec les grandes oreilles.
    Mais il en ont un gros sur leurs âmes.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/galeries-photos/presidentielle-us-2012/20121107.OBS8416/en-images-barack-obama-bis-repetita.html

    Je retourne m’asseoir près du radiateur. pardon, près du poèles a bois. Sur!

    La meilleure des écoles est celle de la vie. 🙂
    L’éducation de nos enfants n’est qu’un formatage. Il faut faire rentrer tout le monde dans le rang. Moulage général. Et que ça saute! Comme eux « ils » veulent.

    Bonne soirée,

    Merci pour vos commentaires,

  16. Que ce soit au sujet du renforcement de l’effet de serre, de l’épuisement des ressource, ou des articles précédents (Cattenom, Notre Dame des Landes),
    je constate que pour lutter contre les crises écologiques et économiques, les gouvernements se suivent et se ressemblent au niveau de leur com pét ances.

    Cependant, les mentalités du peuple évoluent guère, c’est à nous à ne pas laisser l’avenir entre les mains des seuls politiciens, pour cela nous devons montrer l’exemple par nos actions quotidiennes mais aussi en laissant pas le terrain libre (site généralistes d’internet, rue, café….) aux fachos et aux néo capitalistes.

  17. Beaucoup de « sommités », au niveau politique, économique ou scientifique, sont ignorantes de la crise écologique, ceci ne date pas d’hier, quand j’étais môme, je m’insurgeais sur le fait que des chimistes trouvent cela normale qu’une usine puisse polluer du moment qu’elle paye pour cela : à l’époque, les amendes pour pollution étaient inférieurs à des amendes pour infraction à la loi pêche quand à la politique de l’eau en France, l’industrie et l’agriculture qui représente près des 3/4 des pollutions ne payent que moins du tiers d’une dépollution partielle.

  18. @ Laurent Fournier, je te cite:
    « Mais l’ecole (a)aussi l’avantage de socialiser les enfants. »

    Bien! Mais ils faisaient comment les pauvres enfants avant l’école obligatoire de Jules Ferry?

    Ct’idée de socialisation par l’école n’est jamais que le poncif que l’institution a secrété elle-même. C’est quoi ce processus de socialisation si l’individu n’en possède pas la faculté qui ne demandera qu’à s’actualiser quelle que soit la culture ou civilisation dans laquelle il va naitre? A moins que l’équivalent des rites initiatiques des civilisations dites primitives ne soit passé progressivement du certif au BEPC puis au Bac demain je ne sais quoi… Notes bien qu’après ces rites initiatiques l’individu émergeait lui au stade adulte reconnu par les adultes et ses pairs, qd aujourd’hui, avec un bout de papier, il lui faut rester souvent de longues années encore chez papa-maman.

    Autre symptôme d’une fin de civilisation qui ne sait plus que ct’histoire de socialisation se passe autour de la puberté, et pas à la maternelle?
    ….

  19. Bonjour,

    Veolia affiche ses ambitions dans l’eau des gaz de schiste

    PARIS – Le leader mondial de l’eau Veolia Environnement a des ambitions dans le traitement des eaux utilisées pour exploiter les gaz de schiste, déclare son PDG Antoine Frérot dans un entretien aux Echos où il précise sa stratégie de développement à l’international.

    Nous avons une expertise unique pour nous positionner sur les grandes problématiques environnementales. Nous sommes ainsi un des deux seuls acteurs au monde à savoir traiter les effets sur l’eau de l’exploitation des gaz de schiste, déclare le patron du groupe français.

    L’exploitation industrielle des gaz de schiste repose actuellement uniquement sur la technique controversée de la fracturation hydraulique (fracking), consistant à envoyer dans le sous-sol rocheux un mélange d’eau, de sables et de produits chimiques pour fracturer la roche et libérer le gaz naturel.

    Gloutonne en eau, cette technique a aussi pour conséquence de faire remonter de l’eau polluée qu’il faut traiter. Mais c’est aussi un nouveau marché de dépollution pour des groupes spécialistes comme Veolia.

    Les gaz de schiste sont une des pistes de développement évoquées dans son entretien aux Echos par M. Frérot pour se développer à l’international, avec des nouveaux contrats d’expertises sur l’eau mieux adaptés aux besoins des collectivités ou encore des contrats et partenariats avec des industriels, miniers et pétroliers en tête.

    Les géants français Veolia et son rival Suez Environnement souffrent de l’érosion ou de la concurrence accrue sur leurs marchés historiques de l’eau et des déchets, notamment en France, et travaillent à préserver leurs marges.

    En Europe de l’ouest, les prix de l’eau ne reviendront jamais au niveau passé, déclare M. Frérot aux Echos.

    Veolia Environnement, engagé dans un vaste plan de cessions et de réorganisation, a annoncé mercredi qu’il comptait réduire sa lourde dette de 2,5 à 3 milliards d’euros au 4e trimestre. La baisse du bénéfice opérationnel s’est poursuivie mais les résultats ont rassuré en Bourse, où Veolia a gagné 4,9% mercredi.

    Bien a vous,

  20. Philou,
    « Pour lutter contre les crises écologiques et économiques, les gouvernements se suivent et se ressemblent. »
    Bien d’accord. Une nouvelle illustration d’actualité…

    On se rappelle la petite phrase à l’issue de la conférence environnementale, « historique et infiniment émouvante à entendre pour une écologiste ». On se souvient des réactions ici, consternées. Une « con-fait-rance » incarnant le degré zéro de l’écologie, le néant, le rien.
    Je dois admettre que nous nous étions trompés. Au vu des mesures annoncées après la sortie du rapport Gallois sur la compétitivité, cette conférence débouche non pas sur le rien, mais sur le moins que rien. Nous ne sommes plus en présence du néant, mais du trou noir de l’écologie.
    Non seulement la « nouvelle fiscalité écologique » est renvoyée en 2016, mais en plus elle est réduite à peau de chagrin : 3 milliards d’euros, quand il faudrait 20 milliards « pour rattraper la moyenne européenne », d’après le réseau Action Climat.
    Quant à « l’annonce du relèvement du taux de TVA (de 7% à 10%), elle pénalise directement le développement des transports en commun et la rénovation énergétique des bâtiments. »
    Ah, les serments électoraux, les envolées lyriques qui ne sont rien d’autres que des parjures, des fleurs artificielles qui ne feront naître aucun fruit, jamais. Elles auront l’apparence de la vie, elles ne seront que la mort, rien d’autre.
    Frédéric

  21. à Eugène: L’époque a bien changé depuis Jules Ferry! Les enfants n’avaient probablement guère besoin d’être socialisés par l’école à l’époque, et c’était plutôt la société qui ne pouvait plus se permettre de laisser 98% (ou qq chose comme ça) de la population analphabète et à la merci d’une élite microscopique. L’effet escompté a-t-il été atteint est une autre question, mais la direction était indiscutablement la bonne. Je crois qu’il y a peu d’écoles dans le monde qui soient réellement pires que, par exemple, faire des briques, trier les ordures, toute la journée dès 8 ou 9 ans. « L’école de la vie », bien sur, mais les enfants sont des enfants, et l’école fait aussi partie de la vie! D’ailleurs l’école a toujours existé, partout, si l’on prend ce terme au sens le plus simple et direct, celui d’une institution sociale par laquelle les enfants passent, en groupes, une partie de la journée consacrée à des activités qui sont spécialement organisées pour eux, par les adultes. En ce sens le plus simple, basique, je ne crois pas que le concept ait fait son temps! Il a bien sur besoin d’être constamment renouvelé, comme le font par exemple les écoles Steiner, mais aussi beaucoup d’autres, individus parfois isolés ou plus ou moins organisés…

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