Mélenchon et les Indiens de Sarayaku (ode à la « révolution citoyenne »)

Pour Grego

Habitué aux sports de haute voltige, je vais commencer, moi qui ai conchié tant de fois Jean-Luc Mélenchon, par lui rendre hommage. Attention, c’est un saut périlleux arrière retourné, et je ne suis pas sûr de bien me rattraper. Roulement de tambour. Les paroles de Mélenchon dans Libération (ici) m’ont paru sortir du cadre habituel de la simple propagande. Cette dernière y était bien sûr, mais pour qui s’en tient aux mots, nul doute qu’il y avait là une petite musique intéressante.

En deux mots, Mélenchon y affirme que le tournant de son Parti de Gauche vers l’écologie n’a rien de tactique. Il s’agirait d’une conversion profonde et sincère. L’avenir, bien que présenté d’une manière nébuleuse, appartiendrait à la « règle verte », à la « planification écologique ». Certaines formules prêtent tout de même à sourire, comme : « Il faut cesser de produire et d’échanger dans des conditions telles que la capacité de renouvellement de l’écosystème n’y répond plus. C’est simple, ça se chiffre et ça se planifie ». Mais au total, allez, une mention passable. Inutile d’insister, à ce stade, sur le but à peine caché de faire disparaître, à terme, le parti EELV. Au reste, je m’en fous bien.

Où sont passés les textes de 1992 ?

Pour être honnête ou tenter de, signalons les 18 thèses pour l’écosocialisme proposées au débat dans le Parti de Gauche (ici, puis chercher un peu). J’ai lu, ce qui ne doit pas être le cas de tout le monde. Si je veux être (très) gentil, je dirai que c’est rempli de proclamations et de bonnes intentions. Un peu comme le programme du parti socialiste d’avant 1981, que défendait d’ailleurs, à l’époque, Mélenchon. On a vu. Les programmes de partis sont comme des promesses. Des mirages. Et si j’essaie d’être franc, j’ajouterai qu’il s’agit de vieilleries assez consternantes. Le mot écosocialiste, désolé de faire de la peine aux mélenchonistes, a été employé à de nombreuses reprises dans le passé, et a même été défendu avec clarté par la Ligue communiste révolutionnaire il y a de longues années.

Le pire n’est pas là : il n’y a aucune analyse de la situation réelle du monde. De la dislocation déjà entamée de nombreuses sociétés sous le coup de la crise écologique. On se croirait en 1970. On y est, d’ailleurs. La crise diabolique du climat, la crise sans limites apparentes de la biodiversité, la crise mortelle des océans, la crise planétaire des sols fertiles ne sont pas au tableau. En somme, les questions politiques les plus essentielles ne font pas partie de la discussion publique. Quel étrange parti écosocialiste.

Retour à Mélenchon. Il est important de savoir ce que ce politicien pense. Non pour lui, je l’avoue, mais à cause des gens, souvent d’excellentes personnes, qui croient en lui. Mélenchon, dans l’article de Libération évoqué, se vante de textes qu’il aurait écrits sur l’écologie dès 1992. Qu’il les publie donc, que l’on puisse rire un peu ! Ne remontons pas à Mathusalem, seulement au 22 octobre 2012. Ce jour-là, l’agence chinoise Xinhua publie une dépêche (ici, en français) qui résume un entretien que lui a accordé Mélenchon. Que dit-il ? « Je considère que le développement de la Chine est une chance pour l’humanité ». Une telle phrase, je pense, a le mérite de la clarté, mais comme elle m’a littéralement soufflé, j’ai cherché une confirmation. Les bureaucrates chinois, staliniens dans l’âme, avaient peut-être tordu le propos de notre grand Leader Écosocialiste ?

La croissance chinoise est une chance pour l’humanité

Eh bien non. Le 28 octobre 2012, Mélenchon était l’invité de Tous Politiques sur France Inter (ici), et y parlait à nouveau de la Chine (à partir de la minute 44). Il y confirme sans détour que la « croissance chinoise est une chance pour l’humanité ». Je crois pouvoir affirmer, car à la différence de Mélenchon, je sais de quoi je parle, que notre Grand Homme de poche démontre ainsi qu’il n’a strictement rien d’un écologiste. L’inculture profonde, l’ignorance abyssale ne sauraient être une excuse pour raconter de telles inepties. Car la Chine, comme je l’écris en de nombreux endroits depuis une dizaine d’années, nous menace tous, elle d’abord, d’un krach écologique à côté duquel la Grande Dépression d’après 1929 ressemblerait à une dispute pour un bout de chocolat.

Je n’ai pas le temps de détailler, mais même ici, sur Planète sans visa, il est aisé de retrouver certains textes grâce au moteur de recherche. La Chine, qui devient la plus grande économie mondiale, n’a plus d’eau, plus d’air, plus de terres agricoles capables de supporter une croissance démentielle. Et elle ruine en conséquence, pour des siècles au moins, quantité de pays d’Asie – le Cambodge et le Laos sont en haut de la liste – et désormais d’Afrique, s’emparant aussi bien du bois que du pétrole ou encore de millions d’hectares de terres destinées à produire, in fine, la viande que réclame tant sa classe moyenne.

Dire que la croissance chinoise, qui n’est que dévastation, est une chance pour tous n’est pas seulement imbécile. C’est aussi criminel. Je pèse mes mots, si. Dans la même émission d’Inter, Mélenchon se répand comme à son habitude sur la supposée vitalité des gauches latino-américaines. C’est justement de cela que je voulais vous parler, comme en atteste le titre que j’avais placé tout là-haut avant de commencer ce roman-fleuve. Le 17 février 2013, l’Équateur vote pour l’élection de ses président et vice-président de la République. Le président actuel, Rafael Correa, se représente et espère l’emporter une nouvelle fois. Qui est-il ? Un homme de gauche, à coup sûr. Est-il plus proche de la ligne Chávez que de la ligne Lula ? C’est hautement probable, et ce qui est certain, c’est que Correa est l’un des grands inspirateurs de Mélenchon. Il a notamment popularisé l’expression un brin étrange connue sous le nom de « révolution citoyenne » que le Français arrange désormais à toutes les sauces. Pendant la campagne présidentielle du printemps dernier, Correa a envoyé à Mélenchon un vibrant message de soutien, rendu public, qui commençait ainsi : « Querido Jean-Luc ». Et finissait par ce vieux slogan guévariste : «  ¡ Hasta la victoria, siempre ! ».

Les 1200 habitants de Sarayaku

Je pense que cela suffit pour établir la grande proximité entre les deux hommes. Et je poursuis. Les élections équatoriennes approchent, et surtout, ne quittez pas, car je vais (probablement) vous apprendre quelque chose. L’Équateur est un pays deux fois plus petit que le nôtre, peuplé de 15 millions d’habitants. Entre Quito, la capitale, installée sur les flancs d’un volcan, à 2850 mètres d’altitude, et l’Amazonie équatorienne, il n’y a pas grand chose en commun. Dans la forêt légendaire, des peuples indiens survivent tant bien que mal. Mal. Et parmi eux les kichwa. Et parmi eux, les 1200 habitants du village de Sarayaku (ici). Ils vivent de, ils vivent avec la forêt depuis des milliers d’années.

Mais le pétrole ne vaut-il pas mieux que tout ? Voici un court résumé, emprunté à Frontière de vie (ici) : « Afin de développer l’exploitation du pétrole amazonien, l’Etat équatorien a emprunté des milliards de dollars à l’étranger, s’endettant de façon effrayante. Cercle vicieux, l’Etat ne peut espérer rembourser ses dettes qu’en augmentant encore l’exploitation pétrolière, ce qui implique une surexploitation dépassant toutes limites. 1.500.000 hectares de forêts sont déjà en exploitation. 500 km de routes ont été construites pour permettre l’installation de 400 puits de pompage. Ces puits génèrent quotidiennement 17 millions de litres de déchets toxiques non traités. Ces déchets sont déversés dans des bassins à ciel ouvert qui débordent lors des pluies tropicales et se répandent dans la forêt. Dans certaines rivières, toute vie a disparu ».

Un grand désastre, donc, synonyme de « développement », cette parole maudite qui réunit les droites comme les gauches. Mais Sarayaku résiste aux compagnies pétrolières depuis 25 ans. Surtout depuis qu’en 2003, ces frères humains ont réussi à foutre dehors des ouvriers payés par un pétrolier, défendus par 400 militaires, venus pour de premiers travaux. Il est impossible de seulement évoquer les principaux événements de cette saga. Elle fait des habitants de Sarayaku des héros de l’humanité. Et ils tiennent. Encore et toujours. Greg m’envoie de Colombie un article du quotidien de Bogotá El Espectador (ici, en espagnol). J’y apprends que Los hijos del jaguar, les fils du jaguar comme ils se nomment, sont au cœur du débat de la présidentielle en cours. Correa, ce fier combattant de la « révolution citoyenne » entend ouvrir un peu plus aux pétroliers l’Amazonie équatorienne,. D’un mot, l’Équateur est l’une des zones les plus riches en biodiversité de notre planète. Peut-être la plus riche. Sans doute. On y a recensé environ 1 600 espèces d’oiseaux, 4 000 d’orchidées, 382 de mammifères.

 Les Indiens vendus par Correa aux transnationales

Je lis une dépêche en espagnol de l’agence chinoise – décidément – Xinhua, en date du 29 novembre 2012 : « El gobierno de Ecuador convocó hoy a la XI Ronda Petrolera de Licitación 13 campos del suroriente del país para la exploración y explotación de crudo, en medio de la resistencia de comunidades indígenas de la Amazonía ». Le gouvernement de Quito vient de lancer des enchères pour l’exploitation de 13 champs pétrolifères au beau milieu de la résistance de communautés indiennes de l’Amazonie. Voici les propres mots du querido compañero de Mélenchon, Correa soi-même : « Bienvenidos todos los inversionistas que buscan esa rentabilidad razonable, pero con altísima responsabilidad ambiental ». Bienvenue à tous les investisseurs qui cherchent une rentabilité raisonnable, mais avec un haut sentiment de responsabilité environnementale : on croirait du Total dans le texte. Mélenchonistes éventuels, qui me lisez, épargnez-moi vos leçons : Correa vend son pétrole et les Indiens qui sont au-dessus aux transnationales.  Point final. Et tant pis pour le climat, et tant pis pour la biodiversité, et tant pis pour ces extraordinaires cultures indiennes qui sont pourtant, razonablemente, une partie de notre avenir possible.

Alors, désolé, je ne marche pas. L’écosocialisme vérolé que Mélenchon tente de fourguer en France à des crédules – chaque génération a les siens -, non merci. À moins, amis mélenchonistes, que je ne me trompe ? À moins que The Great Leader Chairman ne vole publiquement au secours des Indiens de Sarayaku, et désavoue son cher ami Rafael Correa ? Ce serait, pour le coup, une vraie nouvelle, susceptible de me faire changer d’avis sur ce que je tiens pour une pure foutaise. Tenez, il y a même un rendez-vous : en avril 2013, Correa prévoit l’organisation à Quito d’un forum mondial de sa soi-disant « révolution citoyenne ». Mélenchon a, je crois, prévu d’y aller. C’est le moment, camarade écosocialiste, de prouver que les mots et proclamations ont un sens.

75 réflexions sur « Mélenchon et les Indiens de Sarayaku (ode à la « révolution citoyenne ») »

  1. Mélenchon est comme une girouette au sommet d’un cloché.
    Quand mélenchon parle d’écologie cela me fait rire jaune, d’ailleurs un mot est utilisé par les politiques(gouvernement) et ces financiers bidon qui sont payé par qui(l ‘état).Ce mot est écosystème, qui mis a toute les sauces.Comme le mot durable, biodiversité,.
    A j’ai la visite de mes mésanges charbonnière sur le balcon.

  2. Véro le blaireau,

    J’ai eu tort, mais voici mon explication : il me semble bien qu’en italien, il arrive d’utiliser le mot biblique dans un sens profane, pour signifier un événement immense. Et j’ai dû m’embrouiller sans savoir comment. Bon, tu as raison, je vais changer l’adjectif.

    Fabrice Nicolino

  3. Bonjour,

    Merci pour ce nouvel éclairage sur les positions de mr Mélenchon. Qui confirme le fait que je vais continuer de me méfier hautement des propos du FDG, tout comme de ceux d’EELV en fait… (j’avoue qu’Eva Joly me manque, je sais qu’on n’est pas bien nombreux dans ce cas, et sans elle je ne vois plus que des fantoches dans ce parti, tristement pour la planète…)

    Bref, je commente aussi parce que j’ai sursauté aux « 505 espèces d’arbres de plus de 2m de haut sur un cinquième d’hectare ». ça m’a paru invraisemblable, et posant les yeux sur mon humble demeure, par grande chance pourvue d’un jardin et même d’un tout petit bout de forêt secondaire, j’ai eu peine à imaginer un demi-millier d’arbres, bien hauts qui plus est, sur 2000 m2. Et je ne plains pas, ce petit bout doit contenir une vingtaine, peut-être une trentaine en cherchant bien, d’espèces, à tout casser.

    Et après calcul, en fait il n’y a bien sûr pas de coquille, ça se tient, environ 2,24 m2 par arbre, bon, certainement moins si on considère qu’il y a plusieurs exemplaires de chaque espèce ; enfin, ça passe, et ça m’en dit long sur mon (notre ?) incapacité acquise à visualiser une telle profusion, une telle richesse naturelle.
    Il n’y a plus de forêt primaire, là où je suis, le bois est exploité depuis bien longtemps, et entre les pâtures, les anciens terrassements pour cultiver le moindre coin de colline, et maintenant l’urbanisation, tout bois est plus ou moins récent.
    Alors la forêt avance, et comme ils disent ici, « elle gagne » en la zyeutant d’un air mauvais. Mais rien à voir avec le joyau vert que vous évoquez. Est-ce plus facile de ne pas tenir compte de cette dévastation et de la misère promise aux peuples, du fait que c’est loin ? Et que nous n’avons même plus d’équivalent sur place pour comparer, tenter de s’identifier ?

    Bon, je digresse un peu, mais j’avais besoin de détailler ça pour contextualiser pourquoi la formule de « révolution citoyenne » me reste en travers du gosier. Si on est réellement citoyens du monde, comme on aime, certains, à se qualifier, alors il n’y a pas deux poids deux mesures. On s’occupe pareillement du sort de tous les humains, de toutes les forêts, de toutes les bêtes, de toutes les mers. De partout, quoi. Une telle révolution citoyenne consisterait alors plus (bien plus) à agir et soigner cette terre sans distinction de frontières ni d’espèces, et non à aller pratiquer une nouvelle saignée pétrolière funeste.

    (Au final je me demande si ce n’est pas la structure même de la politique, au-delà des positionnements de partis, qui est foncièrement polluante et nocive. Je n’ai pas la réponse. Mais bon.)

    Mon mot était un peu long… Belle journée, merci encore de ce travail sérieux, fourni, et toujours aussi édifiant.

  4. Dans les discours et le programme mélanchonistes, on retrouve des mots qui marquent une rupture avec la tradition productiviste. Le propos est offensif, il reprend des expressions chères aux écologistes. Et, dans le désert de l’écologie politique, on pourrait presque être tenté. Enfin, le temps de lire d’un peu plus près la rhétorique frontiste. Ce que j’ai fait et très vite, de la main gauche, je me suis tapé sur le front en m’exclamant : « Y a quelque chose qui cloche là-dedans ! » Quelques éléments en vrac, non exhaustifs…

    Le sous-titre du programme du Front de gauche, déjà : « L’humain d’abord ». Certes, faire prévaloir l’humain sur le capitalisme industriel et financier, qui pourrait s’afficher contre ce principe ? Essayez le slogan : « La finance d’abord, l’humain après »… Ce qui me gêne, dans ce que j’ai lu ou entendu chez les mélanchoniens, c’est leur vision anthropocentrique du monde. Dans la campagne présidentielle de 2012, rien sur la condition animale, par exemple. Pas un mot sur l’abolition de la corrida, en l’absence d’unanimité au sein du Front de gauche. La nature perçue comme un potentiel économique et social, n’ayant pas de véritable valeur en soi. Il est question de « l’agriculture paysanne relocalisée », pas de développement massif de la bio…

    Une autre phrase, un brin démago, pour balayer large dans la gauche de gauche : « La richesse d’un pays réside dans le travail humain, dans la capacité de ses femmes et de ses hommes à inventer et à produire ». Désolé, mais non, cent fois non : la richesse réside dans les ressources naturelles, dans l’eau, dans l’air, dans tous ces espaces qu’il faut préserver du travail humain, de la capacité à inventer et à produire. Et inventer quoi ? Produire quoi ? Des babioles fabriquées par des esclaves qui survivent avec moins de un euro par jour ? On sent revenir au galop la vieille antienne productiviste et consumériste, simplement repeinte en vert. Relire, pour s’en convaincre, les analyses de Pièces et mains d’œuvre sur le cancer français et l’industrie du PVC… Quelqu’un a-t-il entendu le mot « crime industriel » dans la bouche de Mélanchon ? Ne parlons pas du nucléaire et des contorsions rhétoriques des frontistes de gauche. Quant aux énergies renouvelables, c’est un oui timide, à condition qu’elles ne soient pas « incertaines » et qu’elles ne « ruinent pas l’économie ».

    Beaucoup de déclarations incantatoires, de grandes généralités qui ne mangent pas de pain, de la maîtrise publique de l’énergie, de l’eau…

    Et voilà la déclaration sur la croissance chinoise, « chance pour l’humanité ». On croit rêver, enfin cauchemarder. Il est beau, l’écosocialisme. Eco comme écologie ou comme économie ?

    Et l’exploitation de champs de pétrole, au mépris des communautés indiennes de l’Amazonie, me fait penser, toutes proportions gardées, à ce qui se passe chez nous, à Notre-Dame-des-Landes. De deux choses l’une : ou Mélanchon désavoue, ou il cautionne. « L’humain d’abord » ? Quel humain ? L’indien qui résiste ? L’ami Correa ?

  5. Petitefa
    « Si on est réellement citoyens du monde, … on s’occupe pareillement du sort de tous les humains, de toutes les forêts, de toutes les bêtes, de toutes les mers. De partout… »

    Profondément d’accord avec ce propos et ce qu’il implique.

    Tous les humains à commencer par les plus pauvres des miséreux qui n’ont pas même l’essentiel quand nous sommes gavés de superflu.

    Toutes les bêtes, y compris celles qui sont martyrisées dans des élevages, des abattoirs, des laboratoires, dans les derniers refuges de la nature dévastée. Y compris celles qui nous dérangent un peu, celles qui ne sont pas utiles à nos activités.

    Toutes les forêts où l’on ne devrait faire un pas qu’avec des égards infinis, sans un mot pour ainsi dire.

    Toutes les mers, toutes les rivières qui sont la source de nos vies.

    Ici, là-bas, partout.

    L’expression « révolution citoyenne » me fait bondir, c’est le type même de coquille vide inventée par les services de comm’ en tous genres.
    On pourrait à la rigueur lui préférer l’idée d’une « révolution anthropologique » à accomplir. A défaut de cette révolution, nous aurons l’extinction anthropologique, j’en ai bien peur.

  6. Merci Frédéric 🙂

    …oui voilà c’était exactement le sens de ma formule. Misère humaine, esclavage animal, déforestation, extermination marine, pollution partout empathie nulle part.

    L’idée de « révolution anthropologique » est de fait bien plus plaisante. De décentralisation des intérêts… Il est vrai que des scientifiques n’hésitent plus à parler « d’anthropocène » pour la période actuelle que traverse la Terre.

  7. Une bonne nouvelle : Le groupe italien Enel va exercer son droit de retrait du partenariat signé avec EDF pour le projet EPR. Arguments invoqués : dépassements de coûts, retards, baisse de la demande d’électricité, calendrier incertain pour les autres investissements dans le nucléaire en France.

    Autre nouvelle, bonne ou mauvaise, cela dépend…
    Le décret de création du réacteur EPR de Flamanville précise que « le délai pour réaliser le premier chargement en combustible nucléaire du réacteur est fixé à 10 ans », c’est-à-dire avant le 11 avril 2017.
    Les retards s’accumulent, les malfaçons se multiplient… si bien que ce délai pourrait être dépassé. Il faudrait alors refaire toute la procédure administrative, un nouveau débat public, l’enquête publique, ce qui prendrait plusieurs années. A moins qu’EDF ne décide de bâcler le chantier.

    Une idée, comme ça, au Front de gauche et à la CGT : Après le droit de retrait d’Enel, le droit de retrait des salariés et des intérimaires du nucléaire et des constructeurs de l’EPR.

  8. Bonsoir,

    Merci Fabrice. Merci a toutes et tous.

    « Je considère que le développement de la Chine est une chance pour l’humanité » »

    MONDIALISATION, toujours pour le PROFIT de certains, au détriment de la VIE DES AUTRES.

    1. Le chou au formol, 2012
    Dernier scandale en date, ce scandale illustre l’inventivité de l’industrie agro-alimentaire chinoise : les choux, entassés comme des cons dans les camions, avaient tendance à pourrir. Passez-moi tout ça au formol, ce truc qui sert à embaumer les cadavres, et tout se passera bien..

    2. Le lait à la mélamine, 2008
    Avec près de 100 000 malades, cette crise du lait frelaté est l’une des plus massives. Certes, l’alerte sur les produits de l’entreprise Sanlu aurait pu être donnée plus tôt, mais une telle annonce aurait certainement porté préjudice à la bonne ambiance qui régnait autour des JO 2008. Et puis la mélamine donne l’impression d’enrichir en protéines les produits laitiers. Alors ok, ça peut aussi bousiller les reins…

    3. Les nouilles de riz cancérigènes, 2010
    Alors oui, cet additif que contiennent ces nouilles de riz est cancérigène. Mais regardez comme ces grains de riz moisis retrouvent une seconde jeunesse quand on leur ajoute du dioxyde de soufre… Et tant que ces usines feront 3 kilos de nouilles avec seulement un kilo de riz, on aura du mal à lutter.

    4. Le dentifrice à l’antigel, 2007
    Pour fabriquer de la pâte à dent, quand tu tombes en panne de glycérine, pas de panique! Le diéthylène glycol, un épaississant utilisé à l’occasion comme solvant ou comme antigel, fera bien l’affaire. Par contre, effectivement, c’est toxique.

    5. Le porc transformé en bœuf, 2011
    La pierre philosophale transformerait le plomb en or. La viande de bœuf coûte environ deux fois plus cher que celle de porc. Certains producteurs ont mis au point une « marinade » qui permet de transformer une viande en l’autre, qui est en fait concoctée à base de borax, un minerai qu’on utilise comme insecticide, dans certains savons et comme « absorbant neutronique » dans les réacteurs nucléaires. Carrément. À consommer avec modération, cette « marinade » peut entrainer des cancers et des déformations.

    6. Le vin frelaté, 2010
    Dans la province du Hebei, le « Bordelais Chinois », un viticulteur est avant tout un producteur inventif : eau sucrée, colorants et arômes artificiels, une étiquette « Chateau Machin », produit et mis en bouteille au domaine, et le tour est joué. Apparemment, l’abus de ce breuvage provoque des dysfonctionnements cardiaques, des migraines et s’avère potentiellement cancérigène. Le vin, quand on est pas habitué…

    7. Les pastèques explosives, 2011
    C’est lorsque les pastèques ont explosé, que les pépins ont été projetés à des dizaines de mètres et que ses 3 hectares de champs ressemblaient à un site bombardé avec enthousiasme que cet agriculteur s’est dit qu’il avait peut-être eu la main lourde sur le forchlorfenuron, un accélérateur de croissance un poil bionique.
    8. Les champignons blanchis à l’eau de javel, 2010
    Il paraît que l’eau de javel peut être utilisée pour soigner des mycoses aux pieds. Mais de là à s’en servir pour donner un coup de jeune à des champignons vendus sur le marché, il n’y a qu’un pas que certains maraichers chinois ont franchi allègrement.

    9. Le thé aux terres rares, 2010
    Les « terres rares » sont peut-être le prochain « facteur-clé » de croissance, comme ont pu l’être le pétrole ou l’électricité lors des dernières grandes révolutions technologiques de l’histoire. Les terres rares sont indispensables à la production de moteurs électriques, de lampes basses-consommation et de plein d’autres trucs sur lesquels il faudra miser dans les prochaines années. Alors pourquoi en mettre dans le thé?

    10. L’huile de caniveau, 2011
    L’engagement écolo de la Chine se traduit dans les actes : plutôt que de se débarrasser des huiles usagées des restaurants, autant la récupérer, lui redonner un coup de jeune en la filtrant et la remettre en bouteille. Pas con.

    http://amgar.blog.processalimentaire.com/reglementation/top-10-des-intoxications-alimentaires-dont-les-chinois-ont-le-secret/

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    Chaussures chinoises : 13 000 amputations en deux ans Publié par Marc Lafontan.
    Regard sur : La Chine

    Vous vous souvenez du scandale chinois avec le fumarate de diméthyle ?

    C’est un produit chimique que les chinois mettent dans des sachets incorporés dans des emballages ou directement dans des canapés, chaisses, coussins, vêtements ou chaussures importés …

    En 2006-2007, 60 vicitimes en Finlande des effets secondaires de ce produit, en Angleterre une centaine de victimes, et en France, des canapés et fauteuils également fabriqués par l’entreprise chinoise Linkwise et contenant du fumarate de diméthyle ont été vendus par l’enseigne d’ameublement Conforama. Ces fauteuils ou canapés « allergisants » auraient fait 128 victimes connues.. Ces victimes souffrent de pathologies diverses : brûlures, eczéma, affections respiratoires, perte de cheveux, douleurs musculaires.. Au Canada, Des réactions allergiques générées par des sofas contaminés ont aussi fait des victimes.Des consommateurs ont subi d’importantes lésions cutanées après avoir acheté des fauteuils chinois …

    Un des derniers articles sortis sur le sujet concernait un Niçois de 51 ans, paraplégique, qui a été victime fin juillet de brûlures aux 2e et 3e degrés sur les deux pieds, attribuées au port de chaussures importées de Chine et achetées en Italie en 2009 …

    Tu te dis que les chinois ont rattrapé le coup ( une fois de plus) et que c’est fini .. hey non, ils ne peuvent plus vendre leurs godasses infectées en Europe ? ils les envoient en Afrique … aaaah la globalisation hein …et là je lis sur El Watan :

    Ce sont 13 000 amputations des membres inférieurs opérées en l’espace de deux ans. C’est bien là le chiffre effarant des victimes de la chaussure chinoise qui, malheureusement, continue à inonder le marché algérien. La source médicale, qui rend publique cette pénible situation, précise que le ce chiffre avancé ne concerne que les malades diabétiques dont les infections dues aux allergies déclenchées par les matériaux utilisés dans la confection des chaussures incriminées ont aggravé les complications au stade de l’amputation.
    Autrement dit, bien d’autres citoyens certainement aux moyens modestes contraints à s’habiller et se chausser petitement ont développé des maladies qu’ils doivent gérer. Ils doivent donc ouvrir un autre chapitre douloureux dans leurs dépenses déjà inconciliables avec leur pouvoir d’achat. Les caisses de Sécurité sociale auront à subir des dépenses. Mais, qu’importe le coût puisque c’est le même contribuable qui paie la note. Pourtant, la gravité d’une telle annonce n’a entraîné aucune réaction et encore moins de sanction à quelque niveau que ce soit. C’est le silence total qui traduit toute l’indifférence réservée au bien-être du citoyen. Un silence complice garant de la protection dont jouit le monde des affaires où l’argent est sublimé.
    Dans ce cas de figure, qui doit-on incriminer ? Les Chinois qui nous fourguent des marchandises n’obéissant à aucune norme d’hygiène et de sécurité ?

    Aux importateurs algériens responsables du choix de la qualité des produits sur lequel est basée toute leur stratégie de gain rapide ? Ou alors aux différents services publics, censés protéger le consommateur, qui ne s’acquittent pas de leur mission ? Si la morale condamne sur un pied d’égalité toute cette chaîne d’intervenants, il n’en demeure pas moins que la responsabilité est totale pour les auteurs et les commanditaires d’un tel business. Ces derniers sont conscients de la détresse sociale de leurs concitoyens et s’ingénient à l’exploiter pour en tirer un maximum de profit : de l’argent pour les uns et la paix sociale pour les autres.

    Source

    Bien a vous toussss, 😉

  9. Mais il se verrait bien en premier ministre, on va pas fâcher les chinois quand même !
    ça serait bien une interview solide et axée sur ce genre de questions, la Chine, les pays « amis » d’Amérique latine, si souvent cités en exemple (qui ne sont pas du tout en jaune sur la carte récente de transparency).
    Parce que se mobiliser en France pour les ouvriers de chez Mittal ou contre les GPII, etc, ça fait gagner de la sympathie, forcément, mais il est vrai que ces propos sur la Chine sont pour le moins stupéfiants.
    Quant aux écrits de 92, (à vérifier), j’ai compris qu’en 92, lors d’un congrès socialo à Bordeaux, il a signé quelque chose en faveur du développement durable, c’était pas très en vogue à l’époque.

  10. A propos de Mélanchon et du front de gauche, ou de EELV, ou de l’UMPS ou de n’importe quel parti:

    Pour apprécier les partis politiques selon le critère de la vérité, de la justice, du bien public, il convient de commencer par en discerner les caractères essentiels.

    On peut en énumérer trois :

    Un parti politique est une machine à fabriquer de la passion collective.

    Un parti politique est une organisation construite de manière à exercer une pression collective sur la pensée de chacun des êtres humains qui en sont membres.

    La première fin, et, en dernière analyse, l’unique fin de tout parti politique est sa propre croissance, et cela sans aucune limite.

    Par ce triple caractère, tout parti est totalitaire en germe et en aspiration. S’il ne l’est pas en fait, c’est seulement parce que ceux qui l’entourent ne le sont pas moins que lui.
    ( … )

    Quand il y a des partis dans un pays, il en résulte tôt ou tard un état de fait tel qu’il est impossible d’intervenir efficacement dans les affaires publiques sans entrer dans un parti et jouer le jeu. Quiconque s’intéresse à la chose publique désire s’y intéresser efficacement. Ainsi ceux qui inclinent au souci du bien public, ou renoncent à y penser et se tournent vers autre chose, ou passent par le laminoir des partis. En ce cas aussi il leur vient des soucis qui excluent celui du bien public.
    Les partis sont un merveilleux mécanisme, par la vertu duquel, dans toute l’étendue d’un pays, pas un esprit ne donne son attention à l’effort de discerner, dans les affaires publiques, le bien, la justice, la vérité.

    Il en résulte que — sauf un très petit nombre de coïncidences fortuites — il n’est décidé et exécuté que des mesures contraires au bien public, à la justice et à la vérité.

    Si on confiait au diable l’organisation de la vie publique, il ne pourrait rien imaginer de plus ingénieux.
    ( … )

    Même dans les écoles on ne sait plus stimuler autrement la pensée des enfants qu’en les invitant à prendre parti pour ou contre. On leur cite une phrase de grand auteur et on leur dit : « Êtes-vous d’accord ou non ? Développez vos arguments. » A l’examen les malheureux, devant avoir fini leur dissertation au bout de trois heures, ne peuvent passer plus de cinq minutes à se demander s’ils sont d’accord. Et il serait si facile de leur dire : « Méditez ce texte et exprimez les réflexions qui vous viennent à l’esprit ».
    C’est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s’est étendue, à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée.
    Il est douteux qu’on puisse remédier à cette lèpre, qui nous tue, sans commencer par la suppression des partis politiques.

    ” Note sur la suppression générale des partis politiques ” par Simone Weil (1940 )

    Extraits du forum du Blog de SuperNo:
    http://www.superno.com/blog/2012/12/francois-asselineau-et-la-necessaire-sortie-de-lue-de-leuro-et-de-lotan/

    Blog à conseiller sans modération!

  11. The weather is indeed diabolical but the climate change crisis is biblical. It is one hell of a biblical crisis. A crisis of such biblical proportions that no other adjective is adequate, for god’s sake. Fabrice generally leaves verbal pussyfooting to the many others who do it so much better. And don’t try to tell me it’s not French…

  12. à fabrice (et alice, en plus ça rime !)

    For god’s sake … trois fois arf.

    fabrice, je ne te demandais pas de changer l’adjectif, tu peux le réécrire tranquille, car c’est pas si important, et ce que tu as mis à la place est franchement moche …
    Non, c’est simplement que je ne comprenais pas ce que tu voulais dire. J’étais bien loin (des années-lumière) de penser que la bible était un si grand livre, maintenant j’ai compris. Je suis rassurée (éclairée) …
    Faudra l’apprendre aux kichwa. Plus on est de fous plus on rit !

    :mrgreen:

  13. … Oh. Et pas un mot sur notre soutien à l’initiative Yasuni ITT ? Que le Front de Gauche a été parmi les premiers à soutenir par le biais d’un amendement budgétaire il y a deux ans, permettant le premier financement en France d’une collectivité territoriale, la région Rhône Alpes, à hauteur de 150.000 euros, couplé à une aide de 100.000 euros à…. la communauté Sarayaku ! (http://bit.ly/WT8RPJ)

    Ni sur les propos critiques de Janette Habel aux Assises de l’écosocialisme, invitée précisément à débattre de la contradiction entre politiques de développement social et préservation de l’environnement en Amérique Latine (http://dai.ly/12eZLRK) ? De Christophe Ventura (http://dai.ly/QR3Fha) sur la gestion de la dette ou de la concentration médiatique en Equateur (le concept fumeux, Fabrice, de Révolution citoyenne…). Ou encore ceux du Ministre équatorien René Ramirez, tout ceci dans un débat contradictoire organisé par… de sectaires et aveugles mélenchonistes ! 😉

    Cela dit, on t’a connu plus violent. Et puisque tu ne veux pas de commentaires du PG ^^
    Dommage (mais je le fais quand même 😉

    Amicalement toujours…
    Corinne Morel Darleux

  14. Chère Corinne Morel Darleux,

    Je le précise pour ceux qui ne le sauraient pas, Corinne Morel Darleux est l’une des responsables nationales du Parti de Gauche. Et puisque tu me tutoies – aucun problème, évidemment -, j’en ferai autant.

    J’ai du respect, à distance, pour ta personne, même si je ne t’ai jamais rencontrée. Et c’est pourquoi je ne souhaite pas me montrer véhément, malgré ce que je ressens. Je trouve très inquiétant que tu ne saches pas mieux répondre à des faits aussi dérangeants.

    Comment, pas un mot sur la Chine, dont l’importance est si fondamentale ? Comment expliques-tu un tel propos dans la bouche de Mélenchon ? Pour le reste, sache que je me félicite du soutien de ton mouvement à l’initiative Yasuni. Probablement y es-tu pour quelque chose. Eh bien, bravo, et sans arrière-pensée sur ce sujet précis.

    Mais le reste ? Je te parle de guerre de basse intensité menée par Correa contre les Indiens, sur fond d’exploitation pétrolière, et tu m’opposes des discours du haut des tribunes ? Franchement, c’est tout ? Imagine que cette affaire des Indiens de Sarayaku se passe dans un pays mené par la droite, qu’en dirais-tu alors ?

    Je sais à quoi m’en tenir sur la valeur des mots et des programmes. Comme le disait un poète paradoxal, « las palabras entonces no sirven son palabras. Manifiestos, artículos, comentarios, discursos,humaredas perdidas, neblinas estampadas… » Les paroles alors ne servent à rien, ce ne sont que des paroles.

    Je me doute bien que ces mots ne te détourneront pas du chemin que tu as choisi. Chacun suit celui qui lui convient. Mais je peux au moins espérer que tu te souviendras d’eux.

    Avec mon salut écologiste,

    Fabrice Nicolino

  15. Ce qui me ravit dans les propos de M. Nicolino, c’est le fait qu’il me méprise. Eh oui, pas tout jeune, voilà que je ne suis rien qu’un imbécile qui me laisse avoir par un monsieur Mélenchon qui a l’immense défaut de ne pas être monsieur Nicolino !
    Donc je suis un con (j’adhère, je milite au Parti de Gauche)et monsieur Nicolino n’en est pas un, donc nous ne serons jamais ensemble, et cela me ravit !

  16. Monsieur Voinnet,

    Vous poussez le bouchon un peu loin. Car, franchement, si vous assimilez à ce point la personne de Mélenchon et la vôtre, il me semble que c’est davantage votre problème que le mien.

    Mais venons-en au fond. Vous avez une singulière manière de discuter. Au lieu de répondre sur les faits, vous vous contentez de vous en prendre à moi. Je connais sur le bout des doigts ce procédé de disqualification, et il n’a plus aucun effet sur moi. Défendez donc les positions de Mélenchon sur la Chine et Correa, et confrontons loyalement nos positions.

    Pour le reste, je vois, et ce n’est pas un reproche, que vous ne me connaissez pas. L’histoire des idées politiques, dans la France du XXème siècle, montre amplement comment des générations successives de braves personnes ont pu croire quantité de balivernes. Et quand je dis « braves personnes », monsieur Voinnet, je pense explicitement à mon père, ouvrier communiste de la région parisienne. Mais ce n’était pas une « brave personne », c’était un excellent homme. Or, ce militant antifasciste de l’avant-guerre a gobé toutes les sornettes, tous les crimes du mouvement stalinien, et s’en est donc fait, volens nolens, le complice.
    Si cela peut vous rassurer, je n’ai aucun mépris pour ceux qui se trompent. Mais cela ne m’empêche pas de dire qu’ils se trompent. Quand vous serez sorti de votre mépris – car ce sentiment, sauf erreur d’appréciation toujours possible, me semble être de votre côté -, sachez que je suis toujours prêt à discuter.

    Bonne journée malgré tout,

    Fabrice Nicolino

  17. Il y déjà fort longtemps que le danger et l’inutilité sur le sort des hommes de toute forme de pouvoir a été mis en évidence et pas qu’en occident.

    ”Les confucéens prétendent que l’Auguste Ciel, après avoir donné naissance au peuple, l’a doté d’un monarque. Mais le Ciel a-t-il une langue pour prodiguer ses conseils .

    Les faibles se soumettent aux forts et les sots se laissent commander par les fourbes. Les rapports entre prince et sujets reposent sur cette soumission des faibles, comme le contrôle des masses ignorantes sur celle des sots. Ainsi l’esclavage et la corvée sont l’expression d’un rapport de force et d’intelligence entre les hommes ou l’Azur n’a aucune part.
    …On accable de corvées la multitude afin qu’elle assure l’entretien des officiers. Les nobles ont des prébendes tandis que le peuple vit dans la misère…
    Dans la haute antiquité il n’y avait ni prince ni sujets. On creusait des puits pour boire et l’on labourait la terre pour se nourrir…Chacun se contentait de son lot, et personne ne cherchait à rivaliser avec autrui ni à exercer de charges…Le profit n’avait pas encore fait son apparition ; malheurs et troubles étaient inconnus. Lances et boucliers étaient sans emploi et il n’y avait ni murailles ni fossés…L’on bâfrait et l’on s’esclaffait ; on se tapait sur le ventre et on s’ébaudissait. La parole était franche et la conduite sans façons. Comment aurait-on songé à pressurer les humbles pour accaparer leurs biens et à instaurer des châtiments afin de les faire tomber sous le coup de la loi ?

    Puis la décadence vint. On recourut à la ruse et à l’artifice. Ce fut la ruine de la vertu. On instaura la hiérarchie. On compliqua tout avec des génuflexions rituelles, les salamalecs et les prescriptions somptuaires…On empila la terre et le bois en des tours qui percèrent la nue…Les princes rassemblèrent des monceaux de jade sans réussir à satisfaire leurs caprices, ils se procurèrent des montagnes d’or sans parvenir à subvenir à leurs dépenses…Pouvoir et profit ouvrent la voie à l’accaparement et à la spoliation. Bientôt l’on se met à fabriquer des armes tranchantes déchaînant le gout de la conquête. …

    C’est ainsi qu’il fut possible aux tyrans et à leurs émules de mettre à mort ceux qui leur adressaient des remontrances…ils se livrèrent aux pires excès de la barbarie… Si de tels individus étaient restés de simples particuliers, même dotés du plus mauvais fond et des désirs les plus monstrueux, jamais il ne leur aurait été loisible de se livrer à de telles exactions. Mais du fait qu’ils étaient princes, il purent donner libre carrière à leurs appétits et lâcher la bride à leurs vices…Ainsi l’institution des monarques est la cause de tous les maux…Prétendre apporter la paix grâce aux rites et corriger les moeurs par les règlements, dans une société où le maître des hommes tremble et se tourmente en haut dans son palais tandis qu’en bas le peuple se débat dans la misère, me semble aussi vain que de vouloir endiguer les eaux du déluge avec une poignée de terre et obstruer avec le doigt la source jaillissante et insondable d’où proviennent les océans ! »

    De l’inutilité des princes, texte taoiste du troisième siècle.
    Tiré du livre : éloge de l’anarchie par deux excentriques Chinois. Aux éditions de l’Encyclopédie des Nuisances

  18. Mr Nicolino,

    En passant, merci d’orthographier correctement le nom de notre « lider maximo », ce qui démontre que sur ce point vous faites la preuve du respect dû à son patronyme, ce qui malheureusement n’est pas toujours le cas de bon nombre de commentateurs, ici ou là, ce qui nous pose question sur la qualité desdits commentateurs :
    – sont-ils analphabètes ? Le nom de JLM ayant été reproduit à des millions d’exemplaires sur les murs des 36 000 communes de France
    – sont-ils fascistes ? Tant nous savons qu’orthographier la méluche avec un « A » est le signe de reconnaissance de tous les margoulins d’extrême-droite qui polluent les sites d’actualités et blogs politiques.

    Tout d’abord donc, merci pour ceci : »Les paroles de Mélenchon dans Libération (ici) m’ont paru sortir du cadre habituel de la simple propagande ».

    Je vois avec bonheur que vous n’en êtes plus à considérer JLM comme un trotskiste éternel tel que vous le décriviez en septembre de l’an dernier : http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1199 et reconnaissez à cette heure ce que vous écartiez définitivement à l’époque puisque « telle était votre conviction » dans votre commentaire du 20 septembre 2011. Oui, on peut évoluer voire changer, même quand on est un homme politique, même quand on est un journaliste indépendant.

    Il ne s’agissait donc que d’un retard à l’allumage. Si cela n’est que cela, alors, je vous pardonne…

    Dommage qu’il vous ait fallu tout ce temps et cet article dans Libé pour vous en apercevoir, car en ce domaine rien de neuf depuis 3 ans au moins si ce n’est un approfondissement des thèses du PG sur l’écologie politique et leurs déclinaisons en principes d’action voire en futures politiques publiques (ex : gestion publique de l’eau / gratuité des transports en commun / …) politiques publiques où les questions écologiques sont au coeur et renouvellent les anciens principes hérités du communisme communal. Et finalement, le déferlement de commentaires de partisans du Front de Gauche sur ce billet de septembre 2011 n’illustraient rien d’autres qu’une incompréhension.

    Pour revenir au billet du jour, non, non, ni les assises de l’écosocialisme ni le PG n’ont comme « but à peine caché de faire disparaître, à terme, le parti EELV », la stratégie politique portée par le PG depuis sa fondation a toujours été claire, c’est l’unité à gauche, il nous faut rassembler ce que d’aucuns appellent l’autre gauche pour passer devant le PS lors des échéances électorales, ceci n’est possible que dans l’unité, pas dans la fusion !

    L’outil de cette unité, c’est le front de gauche. Alors oui, un des horizons possibles, c’est l’inscription de EE-LV dans le Front de Gauche comme la 11ème organisation agissante, la condition n’en est pas la dilution de ce parti bien au contraire.

    Ca commence mal donc.

    Sur les « 18 thèses pour l’écosocialisme proposées au débat dans le Parti de Gauche (ici, puis chercher un peu). J’ai lu, ce qui ne doit pas être le cas de tout le monde. Si je veux être (très) gentil, je dirai que c’est rempli de proclamations et de bonnes intentions.

    J’ai donc cherché, très peu et voila l’objet du délit : http://www.lepartidegauche.fr/system/documents/Projet_de_Manifeste_ecosocialisme.pdf?1353608677

    Qu’y trouve t-on, dès la 1ère ligne : « Projet de Manifeste des Assises »

    Monsieur Nicolino, que peut-on trouver d’autres dans un manifeste que des proclamations et des bonnes intentions ? Un manifeste, ce sont des principes, posés pour l’avenir, qui doivent nous fournir le cadre intellectuel et conceptuel pour agir. Que voulez-vous y trouver d’autre ?

    Mais de toutes façons, pourquoi vous en inquiéter puisque de votre point de vue tout cela est bien inutile, puisqu’il n’y a que les naïfs et les benêts pour croire aux programmes et autres proclamations politiques ?

    Du coup, à quoi bon vous répondre sur Correa, sur la révolution citoyenne, sur la Chine et toutes ces affaires mineures que vous semblez prendre un malin plaisir à nous mettre sous le nez comme autant de preuves de l’inconséquence, de l’insignifiance, de l’incompétence, … etc de nos dirigeants, ballots que nous sommes.

    En effet, le fond de l’affaire qui nous sépare, Mr Nicolino, c’est l’appréciation que nous portons sur la marge de manoeuvre qu’il reste aux hommes quant aux enjeux qui s’imposent à eux.

    A l’heure où l’on apprend qu’après tant d’autres (Banque mondiale, AIE, Barclays, …), même le FMI commence à se préoccuper du Peak Oil et de ses effets catacylismiques http://petrole.blog.lemonde.fr/2012/12/05/pic-petrolier-lalerte-dun-expert-du-fmi-interview/, que le GIEC révise sans cesse à la hausse ses prévisions de réchauffement global (6° contre 2°), de montée des océans (3,2 mm/an contre 2 mm/an), que l’on craint de plus en plus que le permasol va libérer des quantités astronomiques de Méthane, … comme vous, je pense que la nature des problèmes auxquels nous avons à faire face, la dimension terrestre de leur ampleur et la complexité croissante due aux imbrications politico-économico-socialo-techno sont hors de notre portée, je veux dire hors de la portée de l’espèce humaine à y apporter des solutions plus ou moins radicales (peu importe) de manière organisées et donc politiques avant l’une ou l’autre échéance biologique (6ème extinction, hausse des eaux, …).

    Et voici ce que vous en disiez l’an dernier en réponse à « Cultive ton jardin » : Mélenchon est du passé car il n’a rien compris à ce qui fait la nouveauté complète de la situation. Les écosystèmes se moquent de ses moulinets et de ses fadaises. Les écosystèmes menacent ruine. Pas demain. Pas dans une autre vie. Dans celle-ci, et maintenant. Il faut s’attaquer, d’une manière encore jamais vue au niveau de production et de consommation, en commençant par le Nord. Le dérèglement climatique, mère de toutes les menaces, oblige à mener le combat CONTRE la production. Il ne peut plus être question de revendications matérielles. Ce qui ne veut pas dire, évidemment, renoncer à se battre. Il faut envisager avec sérieux la destruction de l’organisation sociale et industrielle existante. Et donc s’en prendre sans hésitation aux puissants, mais sans jamais oublier le sort des uns et des autres. C’est par une vaste coalition inédite entre la partie consciente du Nord et les naufragés du Sud qu’on doit chercher une voie, aussi incertaine soit-elle. Mélenchon n’est jamais qu’une sorte de Jules Guesde qui se prend pour Jaurès. Je le trouve ridicule, quand d’autres en font un héros. Ma foi, il semble que nous ne voyons pas la même personne. Une chose me paraît certaine : ses partisans, à l’exception de quelques-uns, je veux le croire, n’ont jamais ouvert un livre rapportant l’étendue et la gravité de la crise de la vie sur terre. Leurs cris, dans ces interminables commentaires publiés ici, ne démontrent qu’une chose : leur vide. Leur incroyable et insupportable vide. »

    Au-delà du fait que votre appréciation sur JLM a évolué, voila ce que j’en pense pour ma part.

    Face à de tels enjeux, l’homme conscientisé a quatre options :
    – se suicider,
    – se vautrer dans la société de consommation, profiter des derniers instants de l’orgie,
    – ne rien faire et attendre la catastrophe, vivre sa petite vie renfermée sur soi et ses proches (s’il en reste, car quand on a cette conscience aiguë des difficultés, on a souvent fait le vide autour),
    – s’investir et s’engager, en sachant que tout cela ne servira à rien pour éviter la catastrophe, et préparer l’après catastrophe, pour s’y adapter, et éviter le chacun pour sa gueule et donc la loi du plus fort qui s’imposerait « naturellement ».

    Mon engagement au PG, c’est l’option 4.

    Bien à vous.
    Arnaud Delcourt

  19. Cher Arno,

    Je vous remercie pour le ton de votre lettre, paisible malgré ce qui nous sépare. Car nous sommes séparés par des divergences de fond. Et, au risque de vous décevoir, mon point de vue n’a pas changé. Je vous recommande de lire, à nouveau peut-être, le dernier paragraphe de mon article :

    « Alors, désolé, je ne marche pas. L’écosocialisme vérolé que Mélenchon tente de fourguer en France à des crédules – chaque génération a les siens -, non merci. À moins, amis mélenchonistes, que je ne me trompe ? À moins que The Great Leader Chairman ne vole publiquement au secours des Indiens de Sarayaku, et désavoue son cher ami Rafael Correa ? Ce serait, pour le coup, une vraie nouvelle, susceptible de me faire changer d’avis sur ce que je tiens pour une pure foutaise. Tenez, il y a même un rendez-vous : en avril 2013, Correa prévoit l’organisation à Quito d’un forum mondial de sa soi-disant « révolution citoyenne ». Mélenchon a, je crois, prévu d’y aller. C’est le moment, camarade écosocialiste, de prouver que les mots et proclamations ont un sens ».

    Merci en tout cas de votre intervention,

    Fabrice Nicolino

  20. Avant de se payer la tête de qui que ce soit il est indispensable, me semble-t-il, de recadrer le débat pour ne pas parler que d’un homme mais aussi des conditions qui l’entourent.
    Arno, vous accordez le droit de changer, ce qui est en effet le minimum.
    Croyez-vous vraiment qu’un quelconque JLM ou n’importe quel personnage politique soit en mesure de changer juste « comme ça », parce que c’est dans l’air du temps de se rendre compte de ses erreurs ?
    S’il s’agissait de cela il nous faudrait nous incliner devant les cultes de personnalités très charismatiques…
    Non, Mr JLM, comme tous les Humains a besoin des ses semblables pour définir qui il est !
    En l’occurrence, il s’agit du Front de Gauche qui pousse à la roue et n’est pas du tout une quantité négligeable.
    La contrainte au changement est une réalité de JLM, que ce soit pour des raisons idéologiques, tactiques ou de pure réflexion.
    S’il advenait que le FdG se disperse, le PG le suivrait immédiatement dans sa chute, alors pas de querelle de clochers, il n’y a pas spécifiquement de PG, il n’y a qu’un FdG et il est dans la logique des choses que toute avancée soit attribuée à une victoire de la pensée collective.
    Sans quoi nous tombons dans la configuration d’EELV en collusion avec le PS, position intenable s’il en est.
    J’espère que vous ne mettez pas les autres participants du FdG au niveau d’EELV, sans quoi, comme le dit Fabrice, nous ne sommes vraiment pas du même bord et nous sommes vous et moi ( et tant d’autres ) les dupes d’une opération politicienne et vous ne rêvez en fait que d’hégémonie d’un parti unique dans lequel plus personne ne se reconnaîtra.
    Vous ne pouvez écarter toute la mouvance de la décroissance qui a su ( certes au dernier moment ) passer outre ses divisions et faire cause commune.
    Nous somme terriblement nombreux, infiniment plus que vous ne semblez l’imaginer, indéfinissables parce que non encartés nous vous perdons dans les méandres de nos pensées multiples, nous sommes riches d’espoirs, de critiques, de projections d’avenir ( je crois pouvoir affirmer qu’en matière de propositions pour un avenir démocratique, c’est dans cette mouvance que les parutions sont les plus nombreuses ).
    Enfin pour clore mes propos, j’ajoute qu’il ne faut par principe jamais considérer les dirigeants au dessus de tout soupçon;
    Pour ma part je pense que nous devons éradiquer les systèmes présidentialistes au profit des porte-parole, ainsi nous serons protégés de tout abus, JLM n’a pas plus d’importance que n’importe quel autre représentant, s’il représente authentiquement les voix et la pensée de ceux qu’il représente.
    Il n’est donc pas au dessus des critiques, c’est sain et ça a l’immense mérite de replacer les choses là où elles doivent être.

  21. Et avec qui va-t-on le construire l’avenir, tous les 3 dans une cabane de jardin?
    En qui peut-on avoir confiance pour générer un contre pouvoir capable d’installer une démocratie (voir Etienne Chouart)? Personne n’est parfait mais certains le sont plus que d’autres.

  22. Melenchon lors de son meeting à Metz en février déclaré « Il est possible de faire de la croissance et de l’écologie  » sic…Mélenchon a passé sa campagne à soutenir les pires boites, pétroplus, arcelor, les usines de bagnoles…Le 9 février sur Inter il s’est félicité de la vente d’avions Rafale à l’Inde..Normal il est pote avec le marchand de canons Dassault…

  23. Cher Frédéric Wolff,

    Je viens de lire un passage de Lévy-Strauss qui sans doute nous mettra d’accord (ainsi sans doute que Fabrice, Martine et quelques autres avec qui nous avons eu ici des discussions parfois serrées):

    « Le Principe de Respect

    Aux « philosophes parisiens » qui ont cru pouvoir déceler des relents antihumanistes, voire fascistes dans certains principes de l’écologie, on recommandera de lire attentivement ces lignes de Claude Lévy-Strauss: « Le respect de l’homme par l’homme ne peut pas trouver son fondement dans certaines dignités particulières que l’homme s’attribuerait en propre, car, alors, une fraction de l’humanité pourra toujours décider qu’elle incarne ces dignités de manière plus éminente que d’autres. L’homme, commençant par respecter toutes les formes de la vie en dehors de la sienne, se mettrait à l’abri du risque de ne pas respecter toutes les formes de l’humanité au sein de l’humanité même » (Nouvel Observateur, No. 74 hors-série, nov.-déc. 2009). S’il fallait expliciter ce texte, alors dirions-nous : si vous placez une barrière absolue, « essentielle », entre l’Homme et le Chimpanzé, (à propos, avez-vous déjà soutenu le regard d’un Chimpanzé captif dans un zoo ?) alors hélas tout devient possible dans la jungle que vous aurez circonscrite à l’humanité ; tout, même et surtout le pire, car vous ne pourriez plus faire appel qu’à des critères « culturels », donc éminemment subjectifs. En revanche, si vous acceptez de vous interroger sur le respect du à toute forme de vie, depuis la première algue jusqu’à notre espèce, (à propos, où placez-vous la barrière entre le loup et le chien, l’un « animal sauvage », l’autre « compagnon de l’homme » ? entre les deux ? Alors on vous permettra d’emmener avec vous, dans une petite cage, un canari pour peupler votre solitude sur la planète Mars) alors aurez-vous installé une règle d’altérité dans notre culture, avec toutes les gradations et les nuances nécessaires. Et n’essayez surtout pas de remplacer le mot « respect » par celui « d’amour ». Vous commettriez alors la même erreur tragique que des religions monothéistes qui, ce mot à la bouche, ont été et restent responsables de tant de génocides (individus et populations, documents et monuments, croyances et cultures) à travers les siècles. »

    Ce paragraphe est de Philippe Lebreton, à la page 362 d’un livre important : « le futur a-t-il un avenir ?», (Sang de la Terre, 2012)

    Je crois que cette observation de Lévy-Strauss (et le commentaire de Lebreton) ne sont pas des commentaires idéologiques mais des descriptions d’une réalité que chacun peut vérifier ! Et cette réalité peut s’exprimer de nombreuses manières, dont par exemple celle-ci : -Plus les raisons que l’on trouve de dénigrer l’homme sont implacables, plus il devient difficile de protéger la nature de ces mêmes attaques.

  24. « Faire de l’écologie »…
    Qu’est-ce que l’écologie ? Un jeu vidéo, une science mathématique ?
    Non, même pas une science « dure », seulement le récipient d’une somme de constats dont les croisements amènent à des conclusions ou de simples suppositions.
    L’écologie peut en cela se comparer à la météo, on ne fait pas la météo, on tente de faire des prévisions.
    C’est aussi ce qu’elle possède de merveilleux, il se trouve que la seule règle en écologie est que plus un milieu s’appauvrit en diversité et plus l’accélération de la disparition de la vie se fait sentir.
    Mais personne n’est foutu de l’expliquer avec des chiffres !
    Les prospectives et conjectures ne sont que suppositions mais en aucun cas prédictions…
    Sauf pour ce qui concerne l’extinction des espèces.
    L’Humain a cette caractéristique non seulement d’influer sur son milieu comme toute forme de vie, mais aussi de le modifier de manière intentionnelle. En ignorant tout de l’aboutissement.
    Parler d’une forme fascisante de vision de l’écologie n’est pas une nouveauté et je crois me rappeler que Lévy-Strauss ne faisait pas partie des délateurs du fascisme, que le naturalisme est aujourd’hui dénié par la communauté scientifique ( hors les créationnistes ).
    La référence à cet homme est donc sujette à caution !
    L’Humain est confronté à sa multiplicité de visions du monde, donc d’actions en conséquences, directement liées à une vision « culturelle » de son environnement et de son droit à intervention ( la référence au « pachamamisme » ne se rencontre qu’en Amérique latine ).
    La croissance est une vision culturelle du monde totalement idéologique. Est-il concevable que les Humains puissent respecter leur environnement sans se respecter eux-mêmes ? D’une certaine façon, oui, comme les nazis envisageaient l’écologie, télécommandée, avec des règles arbitraires de convenances elles aussi idéologiques, au détriment du reste de l’humanité et au profit d’une élite, d’une caste supérieure.
    Notre immense et insondable travail est de tenter de mesurer les conséquences de tous nos actes, trier ou ne pas trier les déchets, respecter le vivant de la croûte terrestre ou non… Autrement dit tenter de comprendre de quelle façon nous pouvons vivre sans signer notre arrêt de mort tout en maintenant un bien-être en équilibre constant.
    La question n’est pas bien entendu du bien-être des baleines ou des bactéries de grands abîmes mais simplement de leur droit à l’existence dont dépend notre survie.
    Je ne suis pas certain que L.-Strauss tiendrait les mêmes propos aujourd’hui en connaissant les dynamiques et synergies de la totalité du monde du vivant.
    Avoir une vision fasciste de l’écologie, c’est ça, s’arroger le droit de penser le monde selon nos envies.
    C’est en cela que la technocratie a hérité de l’idéologie nazie et c’est sans doute ce que nous avons de plus difficile à déconstruire dans nos imaginaires anthropocentrés puis ethnocentrés. Il est d’une grande logique que l’ensemble de nos dirigeants soient tournés vers la croissance, il n’est pas question ni d’amour ni de fariboles, simplement admettre que nous sommes les prisonniers d’une vision du monde proprement culturelle, construite et déterministe, échapper à ce pour quoi nous avons été socialement et culturellement construits n’est pas chose facile et loin de nous l’idée qu’il suffirait d’aller planter des salades à NDDL…
    Notre ignorance et notre arrogance nous fait oublier que si nous avons des effets délétères ou positifs sur l’environnement ( que ce terme est vide de sens ! ), l’inverse est aussi vrai. Nous sommes le fruit de nos actions et de nos modes de pensées, ça c’est le constructivisme en totale contradiction avec le naturalisme cher à Lévy-Strauss !

  25. Bonjour Lionel, une phrase m’a fait sursaute dans ce que vous ecrivez:

    « C’est aussi ce qu’elle possède de merveilleux, il se trouve que la seule règle en écologie est que plus un milieu s’appauvrit en diversité et plus l’accélération de la disparition de la vie se fait sentir. Mais personne n’est foutu de l’expliquer avec des chiffres ! »

    Et bien c’est ce que je croyais aussi… jusqu’en 2009 !

    J’ai eu la chance d’assister a une extraordinaire fete dans un village au Bengale Occidental ou Dr. Debal Deb expliquait brievement a une assemblee de paysans, de citadins… et a un architecte Francais, les consequences de l’etude qu’il avait mene avec ses collegues les 3 dernieres annees, sans moyens et sans argent. En somme, il avait compare pour la premiere fois la « complexite » des « reseaux trophiques » (« food web ») des champs de riz bio et non bio. Etude rare, peut-etre unique, car requerant une quantite enorme d’observations, sur une tres longue periode. En tout cas, il semble bien que Debal Deb a effectivement mesure cette complexite avec un niveau de precision encore inegale en sciences.

    (En discutant avec Deb j’ai d’abord remis en cause son utilisation du concept de « complexite » en argumentant que c’est un concept subjectif qui reflete plus l’etat d’ignorance du sujet qu’une propriete de l’objet, mais Deb m’a repondu qu’en biologie ce concept a une definition scientifique precise et qu’il peut etre mesure.)

    Une consequence de l’etude est resumee ainsi par Deb: « More species and genetic diversity mean greater complexity, which in turn creates greater resilience »

    http://independentsciencenews.org/un-sustainable-farming/valuing-folk-crop-varieties/

    L’article scientifique est ici:

    http://www.benthamscience.com/open/toecolj/articles/V002/112TOECOLJ.pdf

    ou la:

    http://www.cintdis.org/images/PDF/ricefoodwebcomplexity.pdf

    Deb a choisi de le publier dans une publication scientifique a comite de lecture mais libre de droits.

  26. Bonjour,
    Je me permets d’écrire un petit commentaire, je suis au FDG.
    Le terme d’écosocialisme est effectivement rentré en France avec la LCR, et avec notamment les travaux de Michael Löwy. Vous avez un livre de lui qui s’appelle « écosocialisme ». Pour l’amérique du nord,un des représentants de l’écosialisme est John Bellamy Foster avec notamment son livre « Marx écologiste ». Il y a, depuis plusieurs années maintenant, une relecture de la philosophie de Marx qui s’opère dans laquelle est posée en avant le souci pour l’environnement. Cette lecture, non productiviste, existait déjà avant mais était largement minoritaire.Par exemple,le philosophe Walter Benjamin défendait une telle lecture de la philosophie de Marx. Cela se voit fort bien d’ailleurs dans son ouvrage « sens unique », ainsi que dans la vive critique qu’il a fait de l’art futuriste. Bref…tout cela pour dire que le terme « écosocialisme » ne veut pas rien dire ; il possède une véritable histoire, et il est la réponse que donne Marx au problème, écologique et social,de la « rupture métabolique ». La rupture métabolique c’est quand nous en venons à oublier le lien « organique » entre la nature et nous, et que nous produisons donc n’importe quoi n’importe comment.Le capitalisme, parce qu’il entretient un rapport à la nature qui n’est pas soutenable, rompt le lien métabolique. Et le socialisme lui- même, s’il n’est que socialiste, c’est-à- dire, la lutte pour les moyens de productions, rompt aussi ce lien. En ce sens, l’écosicialisme, c’est l’interdépendance de la lutte sociale et de l’écologie. Avec lui voilà de quoi nous parlons : La nature comme condition première de notre existence, et les forces sociales comme condition première du souci de notre impact sur la nature.

    Voilà qui donne quelques éclaircissements sur cette notion. Après, je trouve que votre article ne pose pas véritablement les bonnes questions. La sincérité de Mélenchon…bof…on peut trouver d’autres choses à dire. En effet, avec tous ce que les gens disent, vous aurez toujours le moyen de trouver de quoi douter de la parole de quelqu’un si vous cherchez un peu. Quant à la phrase sur la croissance chinoise, elle n’a rien de choquante. Même si nous désirons changer les choses, de fait, nous sommes actuellement dans un modèle de croissance, et en ce sens, on ne peut que se réjouir si la chine arrive à en faire, et encore plus se réjouir si jamais elle en redistribue les fruits (ce qui n’est pas gagné de ce côté là). De plus, en un sens économique, la croissance de la chine et de certains autres pays, est vraiment ce qui est en train de tenir le monde à flot ; alors oui, d’une certaine manière c’est une chance pour l’humanité.

    Libre à vous de voir en ces mots de Mélenchon, un retournement de veste écologique ; libre à vous aussi de ne pas faire confiance à quelqu’un parce qu’il ne parle pas du sujet qui vous affectionne tant, les indiens ; mais n’oubliez pas que même non-sincère, tout cela permet de maintenir dans l’espace politique du citoyen le souci pour l’environnement.

  27. Baptiste,

    Merci pour votre message. Et c’est sincère. Pour le reste, ce que vous dites exprime clairement ce qui sépare définitivement l’écologie de combat, planétaire et holistique d’une part, et les paroles verbales de M.Mélenchon.

    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  28. Baptiste, pour répondre simplement :

    « de fait, nous sommes actuellement dans un modèle de croissance, et en ce sens, on ne peut que se réjouir si la chine arrive à en faire, et encore plus se réjouir si jamais elle en redistribue les fruits (ce qui n’est pas gagné de ce côté là). De plus, en un sens économique, la croissance de la chine et de certains autres pays, est vraiment ce qui est en train de tenir le monde à flot ; alors oui, d’une certaine manière c’est une chance pour l’humanité. »

    Non, la croissance permet de tenir à flot le système capitaliste (ou peut-être socialiste d’ailleurs), elle détruit le monde et ces habitants.

  29. Laurent, Lionel,
    Ce que je retiens du propos de Claude Lévi-Strauss, en résumant, c’est le besoin impérieux de « respecter toutes les formes de la vie », allant de pair avec le respect de « toutes les formes de l’humanité au sein de l’humanité même ».
    Pour ma part, je ne place pas de « barrière absolue » entre l’homme et le chimpanzé, entre le loup et le chien. Je vois entre ces espèces une continuité, une sensibilité qui mérite en effet le respect.
    Pour paraphrase Lamartine qui écrivait : « On n’a pas deux cœurs, l’un pour l’homme, l’autre pour l’animal, on a du cœur ou on n’en a pas », je proposerais bien : On ne respecte vraiment l’humain que si l’on respecte les autres formes de vie et réciproquement.
    J’ai par contre du mal à faire le lien avec l’évocation d’une « vision fasciste de l’écologie », avec le fait que Lévy-Strauss « ne faisait pas partie des délateurs du fascisme » et dont la référence serait « sujette à caution ».
    Frédéric

  30. Laurent, Lionel, Frédéric…

    Si « avoir une vision fasciste de l’écologie, c’est s’arroger le droit de penser le monde selon ses envies », Il convient de se poser sincèrement la question sur la nature de ses envies et de ne pas se suffire en se dédouanant sur pire que soit ou de se racheter à bon compte pour fuir une réalité qui nous dérange. Les évitements et glissements sont multiples, et leurs subtilités soulignent notre résistance au changement. La technocratie hérité de l’idéologie nazie, est bien là une triste parade, dans laquelle presque tout un peuple à sombrer. D’ajouter « Au animaux malades de la peste » quelques nouveaux acteurs comme, un chinois, un système, la culture ou la nature, et de débattre sur lequel prévaut sur l’autre, ne changera pas fondamentalement ce qui nous afflige. Être du bon coté, du coté du bien, justifie toute les guerres et la victoire ne peut-être que temporaire. La forme renseigne sur le fond comme le fond sur la forme, il s’agit d’un tout dont chaque élément renseigne sur l’ensemble. En cela, je change un peu cette citation : Plus les raisons que l’on trouve de dénigrer l’homme (ses actions ou la nature) sont implacables, plus il devient difficile de protéger la nature (ou l’homme) de ces mêmes attaques. On n’a qu’un coeur…

  31. Plus les raisons que l’on trouve de dénigrer l’homme (ses actions ou la nature) sont implacables, plus il devient difficile de protéger la nature (ou l’homme) de ces mêmes attaques. On n’a qu’un coeur…
    en bref on est coincés quoi.

  32. Ok Frédéric, j’ai redouté un instant de me prendre les pieds dans le tapis…
    On n’a pas le droit de faire court pour ce genre de sujets et le temps qui nous est imparti…
    Tout d’abord je conteste cette affirmation de C.L.S. citée par Laurent :
    Il n’y a pas grand chose en commun entre toutes le humanités, autant de visions du monde, sauf les fondamentaux, seules universalités, les grands tabous ( crime, parricide, anthropophagie… ). Il est très facile de montrer qu’il est possible qu’une civilisation mette en place un système de pensée qui soit dans le respect totalitaire d’une certaine vision de la Nature ( la majuscule se place dans une vision idéologique ), en fasse une règle au détriment de toute démocratie, peine de mort à l’appui, répression, bref, ce que le fascisme nous a donné à penser.
    Le respect de la nature n’est pas un garant de bonne moralité et c’est pourquoi je crois qu’il n’est pas opportun d’emprunter une citation à un homme qui ne s’est pas caractérisé par son humanisme de gauche ( ironie ) pour parler de questions de démocratie, de liberté et de bien-être.
    La pensée constructiviste au contraire peut prétendre à la construction d’un être humain dénué de sentiment guerrier, non ethnocentré, dont l’empathie est égale pour tous, caractère mis à part (…), une société qui simplement se reconnaîtrait dans toute forme de vie et de non vie ( ce que l’on croit inerte l’est rarement, même le minéral est couvert de bactéries ). et ce tout en conservant ses spécificités culturelles. Ce ne serait qu’un tabou universel de plus, il y en a si peu… )
    La vision éventuellement écologiste de C.L.S. ne saurait tenir compte de ces facteurs issus de découvertes récentes, il n’est pas question une seconde de parler de l’Humain sans parler de son éco-système, comme il n’est plus question de parler de racines des plantes, mais de rhyzobiomes. Il n’est plus possible de faire abstraction des interdépendances, comme les changements au Vénézuela peuvent affecter la pensée de bien des peuples et qu’on ne peut parler de l’un sans l’autre ( si Chavez disparaît, c’est bien l’enjeu ! ).
    L’écologie est une question politique, on oriente la recherche selon ce que nous voyons, pas selon la nécessité, en matière de recherche on ne trouve que ce que l’on cherche !
    L’écologie peut donc tout aussi naturellement être de droite ou d’extrême-droite ( ne m’embêtez pas je ne sais pas bien la différence aujourd’hui ) et tout ne dépend que de notre regard.
    Ma conclusion ( provisoire ) est que le respect de la nature et de la vie ne peut être enseigné à l’école, le mal est infiniment plus profond, il est ethnologique, comme je le sous-entendais, d’autres peuples ( Cultures ) n’ont rigoureusement pas le même rapport à la nature et au vivant, il est donc question de modifier bien plus que les consciences, les modèles de vie, les grilles d’analyses, les inconscients, les croyances ( il y a toujours un certain nombre d’habitants de la Terre croyant en un ou des dieux malgré les Lumières et le « modernisme » ).
    Pour le doc en Inde sur la biodiversité dans un milieu de culture de riz, j’avoue que l’anglo-saxon a de plus en plus tendance à me donner des allergies, mais je l’ai survolé et ne suis pas certain que nous parlions de la même chose, j’ai cru comprendre que la recherche portait sur l’état des cultures dans différentes conditions plus que sur la biodiversité même; Je ne dis pas qu’un riz cultivé en pleine nature sera plus productif que dans une rizière mais qu’il croîtra dans un milieu infiniment plus riche en vie. Il s’agit de milieux reconstitués, artificiels, pas d’un sol, les résultats m’ont apparu mettre en évidence la présence de prédateurs macrophages mais il n’est pas question des bactéries et micro éléments ( algues, fongus, micro-faune ). Il est surtout question de meilleures conditions de culture grâce à la présence spontanée des prédateurs.
    Pour moi, retour dans les filets, si j’ai mal compris on recommence. Avez vous remarqué la similitude des mots pour parler d’un sujet et d’un autre ?… Se dépouiller de toute idéologie doit être pour nous une tendance, mais rien ne peut être définitif, c’est un combat du quotidien, de chaque instant et c’est pourquoi je suis très pessimiste, je crois que seul un choc traumatique serait à même de provoquer des changements radicaux à l’ensemble des Humains !

  33. Lionel, « Je ne dis pas qu’un riz cultivé en pleine nature sera plus productif que dans une rizière mais qu’il croîtra dans un milieu infiniment plus riche en vie. » – Mais c’est exactement ce que Debal Deb s’est attache a mesurer. D’ou ma remarque: On commence bel et bien a pouvoir montrer ce que veut dire « riche en vie » avec des chiffres justement ! C’est tout, et je trouve cela extraordinairement interessant…

    Enfin, ceux qui preferent ne pas lire Levy-Strauss parce qu’il aurait ete de droite… C’est a leurs seuls risques et perils !

    D’ailleurs, Levy-Strauss a echappe de justesse aux camps Nazis apres s’etre jete dans la gueule du loup en 1939, probablement par loyaute ou patriotisme (quelle idee de revenir du Bresil juste a ce moment-la, retrospectivement !) et l’Etat le lui a bien rendu en lui retirant la nationalite Francaise… Je trouve que l’indignite n’etait pas de son cote !

  34. http://www.reporterre.net/spip.php?article3613

    A Décines, près de Lyon, le projet d’un grand stade bétonnera des terres agricoles. Un camp de résistance s’est installé sur le site, en instance d’expulsion.

    Rebellyon – 11 décembre 2012

    Appel à la mobilisation massive contre OL Land !!

    Ami(e)s en Résistance,

    Comme vous le savez, le camp de Décines ta Résistance, dans l’est lyonnais, est face à un procès qui aura lieu le 10 décembre et qui l’exposera à une expulsion. Afin de continuer la lutte et de l’étendre, il est important de s’organiser et de défendre les lieux.

    C’est maintenant que ça se passe !!

    A Lyon, nous sommes exac­te­ment dans le même cas que les copains qui lut­tent à la ZAD, contre le TAV/TIG, etc… Les cri­mi­nels sont les mêmes : Vinci et le gou­ver­ne­ment, tous repré­sen­tants du sys­tème néo-libé­ral ; la démar­che aussi : faire passer un projet inu­tile et des­truc­teur d’uti­lité publi­que pour s’enri­chir, et ce grâce à nos impôts et à leurs magouilles finan­ciè­res ! ; ainsi que les vic­ti­mes : la Terre et tous ses habi­tants, nous !

    Et pour­tant aucune mobi­li­sa­tion mas­sive n’a été notée ! Pourquoi ? Il faut se poser la ques­tion ; est-ce la dyna­mi­que du cam­pe­ment auto­géré de Décines ? Il faut admet­tre que la dimen­sion de lutte contre OL Land s’est peu à peu perdue, d’une part parce qu’il est excen­tré de Décines ; d’autre part parce que ce n’est pas un cam­pe­ment de résis­tance contre le projet OL Land (jusqu’à une poten­tielle expul­sion ?) mais une résis­tance plus glo­bale contre le schéma de vie que veut nous impo­ser cette société.

    Si la lutte contre OL Land n’a pas été effi­cace et reprise par l’ensem­ble du réseau mili­tant jusqu’à aujourd’hui, c’est peut être parce qu’elle était beau­coup repré­sen­tée par ce cam­pe­ment auto­géré, très contesté dans le milieu mili­tant lyon­nais, il faut l’admet­tre.

    Pourquoi ? Parce que ce mode d’action n’est pas par­tagé par tous ? Militant, Résistant, quel­ques soient tes luttes, quelle est la dif­fé­rence de celle-ci ? Un désac­cord avec la façon de voir la lutte de cer­tains ? Pourquoi se divi­ser sur la forme qu’a la lutte de chacun ?

    Nous sommes tous d’accord sur le fond : OL Land ne doit pas voir le jour !

    Pour une mobi­li­sa­tion mas­sive, il faut accep­ter tous les modes d’actions pos­si­ble car chacun est néces­saire à notre lutte : cer­tains pen­sent qu’il faut occu­per les terres et vivre autre­ment ; d’autres que la com­mu­ni­ca­tion est indis­pen­sa­ble pour infor­mer du fou­tage de gueule qu’est ce projet et ainsi mobi­li­ser ; d’autres pré­fè­re­ront des actions de com’ ; des actions de déso­béis­sance civile ; des actions plus radi­ca­les…

    Si nous pre­nons cons­cience que nous divi­ser nous affai­blit et nous empê­che de lutter effi­ca­ce­ment contre nos enne­mis – OL Land en par­ti­cu­lier, et le sys­tème néo-libé­ral et l’idéo­lo­gie sur laquelle il se base en géné­ral – alors soyons soli­dai­res, et ainsi nous serons assez nom­breux et effi­cace pour gagner ! Laissons nos égos et nos diver­gen­ces de côté pour nous battre ensem­ble contre notre ennemi commun ! Car il est le grand gagnant de nos divi­sions…

    Militant, Résistant, quel­ques soient tes luttes, quelle est la dif­fé­rence de celle-ci ? Un désac­cord avec la façon de lutter de cer­tains ? Qu’est-ce qui t’empê­che d’agir autre­ment ? Au jour d’aujourd’hui, si l’on veut vrai­ment gagner cette bataille, d’autres modes d’actions sont néces­sai­res. Le cam­pe­ment auto­géré de la butte est un mode d’action parmi tant d’autres ! Il n’est pas le seul, il ne tient qu’à chacun d’entre nous de mettre en place celui qu’il pense utile.

    Une réu­nion aura lieu, à la Luttine, 91 rue Montesquieu, 69007 LYON, jeudi 29 novem­bre à 19h pour nous deman­der : de quelle façon envi­sa­geons-nous la lutte contre OL Land ? Quels modes d’actions met­tons-nous en place dès main­te­nant ?

    Il est urgent et néces­saire de réflé­chir tous ensem­ble et de se ren­contrer pour que chacun agisse selon ses idées, ses ini­tia­ti­ves, son mode d’action… (en s’orga­ni­sant en groupe ou non).

    Liste maté­riel : outils, maté­riaux de cons­truc­tions, bâches, pein­tu­res et de quoi faire des ban­de­ro­les, vête­ments chauds et imper­méa­bles, bottes et chaus­su­res imper­méa­bles, trous­ses phar­ma­cie, grou­pes électrogènes, ainsi que tout ce qui peut être utile à la Résistance (masque à gaz, Talkie Walkie, bou­cliers ainsi que tout l’arse­nal néces­saire).

    Nous sommes également à la recher­che de com­pé­ten­ces juri­di­ques, médi­ca­les ainsi qu’en cons­truc­tion, en com­mu­ni­ca­tion, en infor­ma­ti­que, en tra­duc­tion ou encore en tech­ni­que de gué­rilla et de déso­béis­sance civile.

    Choisis ton inves­tis­se­ment et ton mode d’action et viens nous rejoin­dre. Toutes les résis­tan­ces sont utiles. Aujourd’hui, plus que jamais, toutes les com­pé­ten­ces sont bien­ve­nues.

    Ouvrons une nou­velle brèche dans leur poli­ti­que mor­ti­fère aux portes de Lyon et empê­chons la réa­li­sa­tion de ce projet absurde !!

    Contre le stade et la société qui va avec, tous à Décines !!!

    Accès : Métro A, arrêt Vaulx en Velin la Soie, Puis Bus 16, arrêt Décines église. Rue Antoine Lumière et conti­­nuer sur le chemin du Biézin.

    Contacts : sacres­fils­de­butte@gmail.com

    Site inter­net du camp Décines et de la Zad.

    Pour plus d’infos, ou sim­ple­ment une prise de contact : 06 38 93 31 30

    Rendez- vous : Rendez-vous per­ma­nent au camp de Décines pour s’orga­ni­ser, créer des ban­de­ro­les, cons­truire des plates-formes dans les arbres et tout ce dont tu as envie.

    RDV de réu­nion tous les mer­cre­dis et tous les diman­ches à 17h sur la butte pour s’orga­ni­ser. Les dif­fé­ren­tes com­mis­sions tra­vaillent dès main­te­nant (com, action, logis­ti­que…).

    Jeudi 29 novem­bre à 19h, à la Luttine, 91 rue Montesquieu, 69007 LYON.

    Le ven­dredi 30 novem­bre à 9h : RDV devant la Préfecture du Rhône (106 Rue Pierre Corneille, 69003 Lyon) pour dire : NON A LA GARANTIE DE 40 MILLIONS.

    Le 3 décem­bre contre le TAV (Lyon Turin) : Rassemblement et mani­­fes­­ta­­tion à Lyon. 12h, Gare des Brotteaux, ras­­sem­­ble­­ment contre le sommet de François Hollande et Mario Monti. Repas, assem­­blée, prises de paro­­les fran­­çai­­ses et ita­­lien­­nes, pré­­sen­­ta­­tion des dif­­fé­­ren­­tes luttes et de leurs contex­­tes, jeux, tables d’infos… 14h, départ d’une mani­­fes­­ta­­tion fes­­tive.

    Le 8 décem­bre : Manifestive contre OL Land, 13h30 Place Bellecour. Le 10 décem­bre : Devant le TGI de Lyon (ser­vient) à 13h avec ban­de­ro­les etc…

    D’autre part, une réu­nion a lieu mer­credi soir (28 novem­bre) à 17h sur le cam­pe­ment de Décines, suivie d’une soirée contes : « Notre 2e chance – L’impor­tance du temps pré­sent » par Dan le conteur, accom­pa­gné à l’accor­déon par Suzi.

    Sur le camp :

    Mercredi 28/11 : cirque jon­glage, acro-yoga-14h-20h

    Samedi 01/12 : jar­di­nage (serres et exté­rieur) – 10h-17h

    Mercredi 05/12 : pein­ture, graff, sculp­ture, col­lage… – 09h/00h

    Dimanche 09/12 : musi­que accous­ti­que non stop.

    Lundi 10/12 : soirée concerts, assem­blée popu­laire, soupe popu­laire, scène ouverte. A partir de 17h.

    On lâche rien !!!

    Un grand bon­jour aux copains de la ZAD, du NO TAV et ailleurs qui se bou­gent en ce moment même ainsi qu’à tous les frères et sœurs en lutte !!!

  35. Je viens de faire ce que j’aurais du faire d’emblée:
    lire l’interview donnée par M. à Xinhua le 22. Atterrant. Lisez braves gens. A ce gars-là je collerais bien l’adjectif que Fabrice a récemment collé à Rocard. Oui Mélenchon en est et il ne fera jamais rien de bon.

  36. Merci de m’avoir publié.
    Et vous avez raison de penser et de vous engager pour l’écologie en elle-même, cela est surement intéressant et apporte quelque chose. Les deux combats (le votre et celui du FDG) sont certes différents mais, à mon sens, pas contradictoires. Le problème majeure d’une conception holiste, tant généreuse qu’elle soit, reste quand même son hermétisme logique. C’est ce qui en fait aussi sa puissance d’ailleurs. Du coup, on peut avoir tendance à camper sur ses positions, et la puissance première de la conception devient acte de violence. Mon opinion est de dire qu’on ne peut pas se passer d’un discours et d’un combat holistique, mais que l’on ne peut pas non plus se passer d’un discours (verbiage) qui dit les choses sous un angle différent, et qui demande donc de réactualiser. Un « tout » n’est intéressant que mouvant.
    D’ailleurs, c’est bien le verbiage d’un Mélenchon qui m’a amené sur votre site et qui m’a fait lire votre article. En un sens, Mélenchon vous fait gagner un lecteur de votre approche holiste 🙂

  37. N’arrivant plus du tout à m’intéresser à Mélenchon (qu’il se rassure, il n’est pas le seul, car je ne doute pas qu’il s’en préoccupe) mais pour ceux qui parmi nous se tracassent tant, font ce qu’ils peuvent, et parfois se crèpent le couvre-chef (le tout à escient)…
    Bis. Je propose, après l’intéressant paragraphe de Laurent, ceci :

    http://www.homeophilo.fr/v3/index.php?option=com_content&view=article&id=86:lefficacite-de-lhomeopathie&catid=14:les-concepts-homeopathiques&Itemid=22

    Efficacité, utilité, vérité, exactitude, complexité, et au passage ECOLOGIE, alors qu’il s’agit de santé et de médecine (avec quelques infos instructives sur nos médicaments).
    La dernière phrase correspond à ce à quoi j’aboutis parfois / généralement, même si le fait d’ « apprendre » à penser et agir etc. me fait frémir quant à notre situation réelle, nos chances, nos moyens (sempiternelle éducation ? – et faut-il aussi « apprendre à agir » ?).

    (L’efficience n’est pas de la liste, si la définition aurait pu blinder le tout).

  38. Fabrice
    Rien de ce que tu dis n’est faux, ce qui ne veut pas dire que ce que tu dis soit juste. A vouloir démolir le joujou à trois balles d’Equateur qui veut pouvoir survivre en système de mondialisation tu en oublies simplement de fustiger les grands responsables du saccage.
    Au moment où Doha est un échec de plus qui nous place tous au bord du gouffre tu nous invites à rabrouer le petit élève là-bas qui assemble ses brindilles pour allumer son petit feu de bois. Que tu attaques les Total, les Gazprom, les Schreoder, les Shell, les BP, les Areva, les magnats industriels qui nous imposent la marche forcée vers notre perte… pas de problème.
    Que tu perdes ton temps à fustiger un gouvernement secondaire, en proie aux marchés financiers, une gauche balbutiante cherchant sa trace dans la jungle économique et un politicien sans pouvoir, il y là pour le moins une étrange distorsion des priorités.
    L’échec de Doha n’est pas l’échec des petits pays qui subissent plutôt qu’ils ne dictent, il faut d’abord taper sur les dominants, les élites, les oligarchies, ceux qui devraient donner l’exemple, pas sur les subalternes.
    Va-t-on reprocher aux pauvres de souiller la vue des touristes en construisant des bidonvilles ?

  39. Ce qui est triste c’est quand on lit Mélenchon et qu’on voit des « trucs » comme » La finance s’attaque à EADS. L’entreprise qui fabrique Airbus et dans laquelle se trouve l’essentiel de l’industrie aéronavale militaire de notre pays. »  » un pillage et un gaspillage. C’est Florange et Gandrange multiplié par cent ».
    Et voilà on en est là une « extrême-gauche » qui défend les industriels de la mort!! les industries de l’armement. Qui sèmeront leurs engins de destructions de partout apportant morts, mais aussi pollutions (sans doute même chez nous si tout continue à aller mal!). Et ils en inventent des nouveaux pour le bien sans doute de leurs gentils petits employés!
    Où sont passées toutes nos grandes idées de pacifisme(défendues entre autre par Roger Martin du Gard dans les Thibault), Erich- Maria- Remarque à la grande époque de l’idéalisme et de l’utopie. Chaque fois Mr Mélenchon me déçoit car il ne changera rien à notre monde et à notre course vers le mur!

  40. Juste pour rectification, le FdG avait rédigé une lettre à l’attention des organismes de protection animale, où il donnait sa position concernant entre autres la corrida. (ici : http://mezamashidokei.mdl29.net/public/pdf/rep-melenchon.pdf)

    Mélenchon et Coquerel avait été interrogés par une association luttant pour l’abolition de la corrida. Autant Mélenchon était clair sur son avis personnel mais avoue être peu touché par le sujet (sic), autant Coquerel était beaucoup plus ambigu. (ici : http://www.youtube.com/watch?v=OcTobM1aUpA&feature=share&list=UUUIG8khyF_DFanRoe5rCn5A)

    Personnellement j’ai donné beaucoup d’énergie pour soutenir le FdG durant la campagne, j’ai même adhéré au PG. Très concrètement, la première chose qui m’a fait douter, c’était de voir proposées dans les buvettes des meetings du FdG des canettes de Coca. Et puis, loin d’être aussi acerbe que vous, Fabrice, l’accumulation d’approximations, de contradictions et de certaines positions (notamment durant les événements à Amiens ou concernant la présence de Fourest à la fête de l’Huma) m’ont fait cependant rendre ma carte seulement quelques mois plus tard.

    D’autant que j’entrais dans un parti pour la première fois et que j’ai été surprise de tomber dans un fonctionnement archaïque ne favorisant en rien « l’émancipation des peuples ».

  41. Bonjour,
    1 ) Parmi les marxistes écolos, il y a eu en France Vincent Labeyrie que Fabrice a dû connaître. Si vous tapez sur votre moteur de recherche (Labeyrie-Damaggio) vous devriez tomber sur quelques articles de Vincent.
    2 ) La question de l’Equateur est aussi celle du Pérou, de la Bolivie ou du Chili. Tous sont dans des zones minières et veulent les exploiter. Comme l’exploiteur en titre n’est plus les USA (ils se consacrent surtout à l’industrie de la matière grise), ils imaginent que la Chine (ou le Brésil) c’est plus fréquentable. Tristesse…
    3 ) Pour ma part je milite contre les assassins du train qui prônent la vitesse ; si à la base des militants du PG participent aux actions, au sommet c’est le silence radio et Corinne Morel-Darleux qui est conseillère régionale dans une région au cœur de trois projets de LGV joue encore l’ignorance avec cependant un communiqué récent sur Lyon-Turin pour demander un moratoire. La stratégie de la grande vitesse démontre depuis vingt ans que c’est une façon de tarir les investissements pour le rail populaire et pour le fret mais les autorités continuent de nous dire que c’est le contraire, on va ainsi favoriser le fret et le rail populaire.
    http://lgv-legislatives-2012.over-blog.com/
    Bravo au travail de Fabrice Nicolono.

  42. Il y a un aspect du discours « écosocialiste » du PG qui me rend particulièrement sceptique. C’est l’idée selon laquelle la transformation individuelle des modes de vie serait inutile, et sa promotion intolérable.
    Inutile, car selon les gens du PG, il suffirait de changer les rapports économiques et sociaux, et de « planifier l’économie », pour que notre impact sur les écosystèmes redevienne acceptable. Comme si notre gloutonnerie en gadgets électroniques, en billets d’avion, en steaks, et j’en passe, n’était pas telle qu’il faille un changement profond, radical (qu’on n’envisage sans doute même pas) pour qu’on prenne le millième des mesures nécessaires.
    Ce point me semble révélateur que les gens du PG ne prennent pas la mesure de la crise écologique. Mais ce qui me dérange plus encore est que la promotion du changement individuel est vue comme intolérable au PG, c’est une sorte de tabou. Je cite une responsable du parti à propos de la pertinence du végétarisme (même partiel) comme réponse à la crise écologique: « Les gens font ce qu’ils veulent, on ne va quand même pas leur dire ce qu’ils doivent manger ». Comme si la question alimentaire n’était pas politique (à revendiquer que le privé n’est pas politique, on s’interdit de statuer, par exemple, sur les violences conjugales). Et en cautionnant par là-même un vieux fondement du libéralisme économique, la liberté de consommer (celle des Amerloques qui veulent leur grosse bagnole et surtout, qu’on leur dise rien pasqu’y z’ont bien l’droit!). Personnellement, je trouve ça assez curieux que dans un parti qui se revendique antiproductiviste et critique du capitalisme néolibéral, on considère cette liberté de consommer comme sacrée. En ce qui me concerne, j’aime assez l’idée d’une consommation responsable, je trouve qu’accomplir des choix dans sa vie quotidienne, en s’appuyant sur l’information et la réflexion, ça nous rend plus adultes et nous grandit.
    De manière générale, je crois que la transformation de la société ne peut pas aller sans une transformation des consciences. Change-toi toi-même pour changer le monde. Même si ce changement individuel ne suffit pas.
    Bref, je pense que l’écosocialisme selon le PG est assez séduisant pour le grand public parce qu’il semble plutôt indolore (ne vous occupez de rien, on va tout changer au sommet, votre vie sera la même, mais désormais notre société sera écologique). Quelque part, ça me rappelle un peu le développement durable, la croissance verte…
    Bon, moi je ne suis pas dupe, en tout cas.
    Si j’avais un peu plus le temps, je me coltinerais un travail de rédaction critique sur l’écosocialisme. J’y citerais l’historien bengali Dipesh Chakrabarty: « On ne peut pas comprendre le changement climatique si on le réduit à un problème qui découlerait simplement de la nature non viable du capitalisme. Il ne fait pas de doute pour moi que les modèles économiques de croissance dominants […] ont des besoins en ressources qu’une planète finie est bien incapable de satisfaire à terme. Mais la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui est bien plus grave que ne le suggèrent la nature et l’échelle du capitalisme. L’histoire de la dispersion humaine sur la planète […] et celle de la croissance de la population humaine […] jouent un rôle majeur dans la situation terrible que nous affrontons. […] Dans le passé, quand le climat de la planète changeait radicalement, les espèces survivaient en migrant d’un point à un autre. Désormais, cela leur est impossible, car les humains sont partout. […] Nous faisons partie de l’histoire du capitalisme, mais aussi de celle de la vie sur cette planète… » (Entretien pour La Revue des Livres, nov-déc 2012)

  43. Merci Prune je crois que c’est bien là que le bât blesse !
    On peut tenter un parallèle, il réussit à tous les coups, avec le besoin de changement personnel ( intime, profond… ) de toute personne éprouvant un malaise, une quelconque difficulté à rendre sa vie cohérente.
    Combien d’années ?… Malgré les souffrances !
    Combien de tentatives de déni ? Et de retours de bâton !
    Combien de changements de thérapies et thérapeutes dont on entend si souvent dire  » oh celui-ci est un gros con !  » ?… Et d’argent dépensé !
    Avant de parvenir à changer de cadre, de position au sens géographique et se détacher enfin peu à peu de nos croyances, certitudes, besoins artificiels avec le recul qui permettra d’être critique et attentionné.
    On peut continuer le tableau, il ne fera que confirmer que quand un Humain est construit, fort de ce qu’il est au sein de la société dans laquelle il vit, même s’il s’y sent frustré ou misérable, pour rien au monde il n’est prêt à renoncer à sa vision de ce monde, simplement parce que en matière de changement, en psychothérapie comme dans le champ social on sait ce que l’on a et pas ce que l’on aura.
    Changer ? Pourquoi ? Pour quoi ( contre quoi ? sous entendu de pire ), sauter dans le vide sans avoir réglé la longueur de l’élastique…
    Mouai, on n’est pas rendu, oui, la révolution des consciences devra se faire avant tout changement !

  44. Bien d’accord avec votre analyse, Prune.

    Cette bêtise crasse, cette pensée réduite à des schémas, ce passage à la trappe de l’individu et de l’individuel (méfiance, hein, ça ressemble vachement à « individualisme »), bref, ce dogmatisme interposé entre eux et le monde — qui les empêche de voir, de sentir, de comprendre quoi que ce soit de profond — c’est malheureusement à ça que se réduit l' »analyse » chez les gens de gauche et a fortiori d’extrême gauche (comme on dit).
    Et comme ils ont gobé avec le dogme la conviction qu’ils sont la partie éclairée et pensante de la population, rien, mais RIEN ne peut les faire évoluer, ou même seulement entrevoir leurs insuffisances, encore moins leurs errements, ni même envisager qu’il y en ait. Ils sont tout à fait désespérants (quand on est de bonne humeur).

    Personnellement, sans doute pour les avoir trop fréquentés, je ne peux plus les supporter, eux et leurs consternantes leçons politiques pour classes maternelles, plus de cinq minutes.

  45. Lionel : oui, le parallèle réussit parfaitement, en effet. Combien d’années ? Combien de siècles ?

    Et pour faire le rapport, une fois de plus, avec les nouvelles luttes (NDDL et autres, ici et ailleurs), il me semble que c’est précisément avec tout cela qu’elles rompent. Rompre n’est d’ailleurs pas forcément le terme approprié, il reste encore en lui trop de lien avec les anciennes formes (la vieille politique, dirait peut-être Fabrice) : non, elles ne « rompent » pas, elles sont bâties sur une tout autre base, qui est justement le souci permanent de maintenir le contact avec le réel — le réel boueux, imprévisible, VIVANT. Le réel, qui n’autorise pas à devenir mécanique. Le réel, cet anarchiste.

    ANARCHISTE — horreur. Le mot n’a même pas à être prononcé : les gens de dogme, de droite ou de gauche, on une égale détestation, une égale terreur de l’anarchiste et de tout ce qui peut s’en rapprocher, et comme le montre parfaitement l’unité des crétins dans le cas de NDDL, ou dans le cas du loup, il y a toujours union sacrée — sacrée et féroce — contre lui.

  46. Merci Prune !
    Tu résumes parfaitement exactement pourquoi j’ai claqué la porte du PG. Je n’aurais pas su l’expliquer aussi bien, tant j’étais… au mieux désespérée quand j’étais de bonne humeur (comme le dit Valérie ^^).

    La cerise a quand même été Guy Burgel, pas au PG mais porte-parole au FdG et fervent adepte de l’urbanisme orthodoxe (tout ce qu’il ne faut plus faire, particulièrement sur le plan écologique) et qui a soutenu Valls au sujet d’Amiens.

  47. Je trouve ça, sur le site de Corinne Morel-Darleux, écrit par Michaël Löwy:

    « Des initiatives comme celle du Parc Yasuni ITT en Equateur – laisser le pétrole sous terre, pour protéger une vaste forêt riche en biodiversité, et pour éviter que des millions de tonnes de CO2 soient envoyées à l’atmosphère – est la preuve qu’on peut prendre, dès maintenant, des mesures efficaces pour protéger l’environnement et lutter contre le réchauffement global. »

    C’est le même endroit dont tu parles? C’en est un autre? C’est une blague? L’Équateur protège de la main gauche ce qu’il détruit de la main droite?

  48. Cultive ton jardin,

    C’est un autre endroit. J’ai rendu compte ailleurs qu’ici, en m’en félicitant, de l’histoire du parc national Yasuni. Mais Correa promeut cette initiative sans dire qu’il permet aux compagnies de dévaster le reste de l’Amazonie équatorienne. On appelle cela comment ?

    Fabrice Nicolino

  49. On peut imaginer que, loin d’être tout puissant, Correa est obligé de tenir compte des lobbies locaux et internationaux? Et que ce petit bout de protection sur le parc Yasuni tient surtout un rôle symbolique…

    Protéger d’une main, détruire de l’autre et des deux pieds, c’est tellement banal, hélas…

  50. CorOllule, je vois que tu es au FdG et que tu t’intéresses à la condition animale. Contacte moi, nous sommes quelques-uns à essayer de faire progresser cette cause.

  51. Éh, les gens, si se sentir l’envie de se penser un avenir au sein du Front de gauche c’est avoir sa carte au PG, voilà qui est drôlement restrictif !
    Pour rappel, le FdG est sensé rassembler un ensemble de sensibilités, des libertaires aux socialistes en colère et je ne vois que peu d’encartés parmi eux…
    Le PG est une large sous-minorité au sein du FdG !

  52. Lundi 14 janvier 2013 :

    Cinq fois plus de records de chaleur à cause du changement climatique.

    Le réchauffement climatique est clairement responsable de la multiplication par cinq des épisodes de records de température enregistrés à travers le monde, affirme lundi une étude.

    En moyenne, il y a cinq fois plus de mois avec des records de température constatés que cela aurait été le cas sans le réchauffement climatique, écrivent les chercheurs du Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK) et de l’Université Complutense de Madrid, dans la revue scientifique Climatic Change.

    Dans certaines parties de l’Europe, d’Afrique et d’Asie du sud, le nombre de mois records a même été multiplié par dix, souligne les auteurs, concluant que 80% des records de température mensuels enregistrés n’auraient pas eu lieu sans l’influence de l’homme sur le climat.

    Les chercheurs ont développé un modèle statistique sur la base de 131 années de relevés mensuels de température sur plus de 12.000 endroits à travers le monde, fournis par la Nasa. La fréquence des records a beaucoup augmenté ces dernières 40 années, et ne peut être expliquée par les phénomènes de variabilité naturelle, comme El Nino, avance l’étude.

    Les statistiques seules ne peuvent nous dire quelle est la cause d’une seule vague de chaleur, mais elles montrent une augmentation importante et systématique du nombre de records de chaleur, imputable au changement climatique, déclare Stefan Rahmstorf, co-auteur de l’étude.

    La science est claire : seule une petite fraction de ces épisodes auraient eu lieu naturellement, ajoute-t-il.

    http://www.romandie.com/news/n/_Cinq_fois_plus_de_records_de_chaleur_a_cause_du_changement_climatique_22140120131349.asp

  53. Bonjour,
    C’est avec beaucoup de retard que j’ai lu ce billet mais bon… Si les lecteurs de cette tribune prenaient le soin de vérifier les propos de Mélenchon sur F.inter, ils constateraient le manque d’objectivité et d’honnêteté de Fabrice Nicolino. En effet les propos de Mélenchon sont bien plus détaillés et argumentés que l’auteur de ce billet veut bien le dire. Sur l’équateur, bien évidemment il n’est pas acceptable de ne pas tenir compte de l’avis des peuples mais Correa est il à l’origine de ce problème??? L’information de ce billet manque de transparence et d’honnêté.

  54. Guillou H,

    Bon, franchement, vous en êtes là ? Si oui, je vous plains sincèrement. Vous ne répondez rien sur rien, ce qui montre, je crois, ce qui doit être montré. Et vous remarquerez, ce que vos amis ne feraient jamais, que je mets le lien qui permet d’écouter Mélenchon. Je me répète : si vous en êtes là, je vous plains.

    Fabrice Nicolino

  55. justement Monsieur Nicolino ce lien il démontre que vous retirez un phrase d’une déclaration pour étayer votre analyse. Mais derrière ce bout de phrase il y avait aussi un argumentaire. Vos lecteurs pourront s’en rendre compte facilement en allant sur le lien de france inter. Ceci dit merci de laisser les commentaires en désaccord avec certains de vos propos être publiés.

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