Des nouvelles de la vieille politique (De Rugy et Mélenchon)

Bon, je n’écris rien ces jours-ci car je cours, vole sans venger grand monde pour le moment. J’ai divers trucs sur le feu, mais il me faut me poser une poignée d’heures, et c’est impossible pour l’instant. J’en profite pour donner, à ceux qui ont suivi, des nouvelles de mes échanges, ici même, avec François de Rugy, député EELV, et Corinne Morel Darleux, secrétaire nationale du Parti de Gauche de M.Mélenchon.

M. de Rugy m’a bien déçu. Après m’avoir proposé publiquement une rencontre pour parler, entre autres j’imagine, de Notre-Dame-des-Landes, le député écolo de Loire-Atlantique a oublié de répondre à mon acceptation. S’est-il déballonné ? Ce n’est pas tout à fait exclu. Mais en ce cas, pourquoi diable avoir proposé une rencontre ?

Autre sujet, au fond du même genre : Mélenchon. J’ai eu ici même, sous votre regard, un échange avec Corinne Morel Darleux,  en charge de l’écologie dans le Parti de Gauche, où elle est secrétaire nationale. Nous étions convenus de nous voir, et nous nous sommes vus ce lundi, dans un café parisien. On peut parler d’une conversation privée, et je ne peux donc pas en rendre compte ici. Tout de même, deux mots. Le plus important : je n’ai pas changé d’opinion sur Mélenchon et son Parti de Gauche. Cela n’interdit pas la courtoisie, et en l’occurrence le respect.

L’autre point est drolatique : mes nombreux articles sur Mélenchon ont convaincu Corinne Morel Darleux que j’avais un contentieux personnel avec le chef de son parti. Je redis donc qu’il n’en est absolument rien. Je ne connais ni ne veux d’ailleurs connaître cet homme politique. Dans le privé, c’est peut-être une excellente personne, mais cela, je ne le saurai jamais. En revanche, je puis juger en conscience un itinéraire politique désastreux, menant de la secte lambertiste connue sous son nom ancien d’OCI au parti socialiste – 31 ans de présence, y compris dans des fonctions ministérielles -, passant par des épisodes ignominieux, comme la prise de pouvoir, en 1990-1991, de l’association Frères des Hommes.

En bref comme en résumé : je déteste la figure publique de Mélenchon, mais cela n’a rien de personnel. J’ai écrit ici des textes aussi agréables sur d’autres responsables politiques. Et je continuerai.

16 réflexions sur « Des nouvelles de la vieille politique (De Rugy et Mélenchon) »

  1. http://www.liberation.fr/terre/2012/12/13/en-vanoise-le-parc-encercle_867510

    http://www.parcnational-vanoise.fr/fr/e-enquete-publique.html

    ========================================

    Sujet : Donnons un avenir au Parc national de la Vanoise.

    Bonjour

    Le Parc national de la Vanoise vit des moments difficiles et l’heure de
    la mobilisation générale est venue !

    Nous avons besoin de votre aide dans le cadre de l’enquête publique sur
    le projet de charte qui va avoir lieu du 10 décembre 2012 au 21 janvier
    2013.

    L’objectif de notre démarche consiste à ne pas laisser aux seuls
    détracteurs des parcs nationaux le monopole de la parole au cours de
    l’enquête publique.

    En pièce jointe N° 1, vous trouverez une description détaillée de la
    situation .

    Si vous décidez de nous apporter votre soutien, merci de retourner la
    pièce jointe N° 2

    – soit par mail : enq-pub-vanoise@savoie.gouv.fr

    – soit par courrier postal adressé à : Monsieur le Président de la
    commission d’enquête sur le projet de charte du Parc national de la
    Vanoise, Direction Départementale des Territoires de la Savoie,
    SPAT-APU, 1 rue des Cévennes BP 1106 73011 Chambéry cedex

    Les commissaires enquêteurs seront plus sensibles à des démarches
    individuelles qu’à une « pétition type ».

    N’hésitez donc pas à personnaliser votre message en ajoutant vos
    remarques et en employant vos propres mots, il n’en aura que plus de
    poids.

    Vous pouvez aussi vous inspirer de cet appel pour rédiger vous même un
    texte.

    Encore mieux, pour celles et ceux qui seront sur place durant l’enquête
    publique (du 10 Décembre au 21 janvier), venez consigner vos remarques
    sur les registres mis à disposition du public dans chaque mairie des
    communes de Vanoise.

    Après le 21 janvier 2013, il sera trop tard !

    Grand merci d’informer vos connaissances et d’activer vos réseaux pour
    amplifier notre démarche et contribuer à assurer un avenir au Parc
    national de la Vanoise.

    Mes amitiés à tous,

  2. Ton slalom avec divers acteurs politiques me confirme le fait que les processus écologiques à enclencher sont plus importants que les hommes ou les femmes qui peuvent les porter ou en avoir l’idée.

    Ensuite, filtrés par ces processus, nous verrions émerger une autre race d’animaux politiques (renvoyant chacun au pouvoir qu’il a ou non sur lui-même)!

  3. Mhouais,

    Ecoutes Fabrice, je crois que je vais faire quelque chose de prétendument très français : l’ouvrir pour critiquer. Je te lis depuis quelque temps (6 mois ?) mais avec l’assiduité des jeunes recrues. C’est donc que j’ai quelque estime pour ton combat, de l’intérêt pour les formes que tu lui donne et même de la sympathie pour ton caractère … un brin caractériel.
    Bref, radical, pugnace, ronchon et libre : tu me plais ! Et ça va mieux en le disant !

    Mais ton acharnement anti-Mélenchon m’agace beaucoup (au point donc que je décide de te le faire savoir).

    Et j’estime avoir une assez bonne raison pour cela. Je le lis aussi et je l’écoute le Mélenchon. Et pour l’essentiel, il dit la même chose que toi! Je veux dire, rien dans l’analyse qu’il porte auprès d’une large audience ne vient s’opposer à ce que tu écris. Certes, il y a des nuances, des angles différents. Mais vos parcours et vos positions respectifs n’ont rien de commun, alors c’est bien le minimum.

    Je dirais même que vous avez une nette tendance à converger. Si, si ! C’est probablement lui qui bouge le plus. Mais ça ne me semble pas être une bonne raison pour le « conchier » publiquement. Tu vois, son parcours, où il était en l’an 1000, je m’en tape. Est-ce que c’était la honte d’être lambertiste, trotskiste, Mittérandien ? Peut-être, mais je m’en fous.

    Est-ce que c’est la honte d’écrire pour Charlie-Hebdo ? Surement, mais ça ne m’empêche pas de te lire.

    Moi, ce qui m’importe, c’est ce putain de mur. Cette société qui y fonce avec une persistance dans la connerie que ça en devient presque iréel. Mais c’est réel. Alors comment on s’en sort ? Comment on bifurque ? Comment on reprend les rennes ? Comment on fait ? Pas en se « conchiant » les uns les autres au jeu du « c’est moi le plus pûr ».

    Certes, ne soyons pas naïfs, débusquons les imposteurs, les joueurs de flute. Mélenchon n’en n’est pas un.

    Tu penses que si.

    Je pourrais déconstruire assez précisément ton argumentaire, déployé sur quelques posts, mais moi je ne suis qu’un posteur de commentaires. Et il est déjà assez long comme cela. Alors, je t’adjure d’aller voir, sérieusement et méthodiquement par toi-même. Pour que cesse cette chamaillerie franchement malvenue.

    Bien à toi,
    Stéphane

  4. Stéphane,

    Je suis bien sûr que tu es de bonne foi, et je te réponds donc comme je le ferai à un ami. Tu ne m’as pas bien lu. Ce n’est pas un reproche, car enfin, qui trouve le temps de réellement lire ? Mes divergences avec Mélenchon sont d’une nature profonde, et cela, je l’explique dans la longueur de différents articles. Je constate que tu ne réponds rien. Ni sur la Chine, ni sur l’Équateur, ni sur tout le reste. C’est ton droit, mais sache qu’à mes yeux, cela amoindrit ton propos.

    Je ne vais pas reprendre ici la critique de Mélenchon, qui m’a déjà pris assez de temps. Je me fous de ce type, mais tu n’es pas obligé de le croire. Ce qui m’emmerde affreusement, c’est de voir des gens comme toi le suivre. Et dans ce que tu écris, il y a un truc qui ne passe pas : « Tu vois, son parcours, où il était en l’an 1000, je m’en tape. »
    À mes yeux, il s’agit de la négation de l’histoire et d’une certaine manière de la culture, qui implique la mémoire et la réflexion sur le passé. Tu t’en tapes ? Pas moi. J’en reste à cet aphorisme bien connu du philosophe George Santayana : « Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre ».

    Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  5. NDDL Lobbying du syndicat mixte sur les réseaux sociaux

    Cette cyber @ction est signable en ligne
    http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/lobbying-syndicat-mixte-reseaux-sociaux-550.html

    Le syndicat mixte aéroportuaire de Notre Dame des Landes a lancé mardi dernier un marché public pour 2 lots de lobbying dans les médias sociaux et la presse, sur deux ans, pour un coût maximum de 190 000 euros (mais « le syndicat mixte prendra en charge la location des salles de réunion ainsi que les frais de reproduction et d’envoi des documents pour les journalistes. Le prestataire n’aura pas non plus en charge les frais de déplacement, de restauration et d’hébergement des journalistes invités. »)

    Alors que le bras de fer se poursuit sur la zone du projet d’aéroport, Jacques Auxiette, président PS de la région, a lancé mardi, en tant que président du syndicat mixte aéroportuaire, « des avis d’appel public à la concurrence pour des marchés d’actions de lobbying ».

    La cible majeure de ces contrats est « les médias sociaux ». La mission « portera sur l’élaboration d’une stratégie de lobbying auprès des institutionnels et du grand public afin de promouvoir la réalisation du futur aéroport », est-il stipulé sur le document que Presse Océan a consulté. Il s’agit aussi de bonifier « l’e-réputation de l’aéroport ».

    Le budget pourrait atteindre 120 000 € HT sur deux ans. Un autre contrat (jusqu’à 70 000 €) est dévolu aux relations presse au niveau national et européen.

    Voir dossier
    http://www.presseocean.fr/actualite/aeroport-des-marches-lances-pour-faire-du-lobbying-sur-les-reseaux-sociaux-14-12-2012-5384#.UMr3d8F2d-Y.twitter

    Comme tout le monde peut demander le dossier de consultation, c’est comme ça que ça s’appelle, et, mieux encore, dans cet appel d’offre, ils le fournissent sous format papier envoyé à domicile en envoyant un mail pour le demander à : contact@aeroport-grandouest.fr., en rappelant les références ci dessus et en mettant son adresse évidemment

    Si quelques milliers de personnes mobilisées le demandent, imaginons la panique dans les services pour faire les copies et préparer les envois… (y a des chances qu’ils n’y arrivent pas et du coup ça annule la procédure).

    2/ Admettons qu’ils y arrivent, il y a le droit de poser des questions, avant le 21/12/2012, et seulement par fax (02 28 20 50 65) ou courrier (Syndicat mixte aéroportuaire – 1 rue de la loire- 44966 nantes Cedex 9) : ils sont obligés d’y répondre, et à tout le monde encore (là encore sous peine de nullité).

    Consultés nos cyber-amis ont dit Oui à 81% (Abst 9%, Contre 9%, RdV 1%)
    http://www.cyberacteurs.org/sondage/index.php

    Nous vous proposons donc de demander à recevoir le dossier de consultation pour tenter de faire annuler la procédure sous l’avalanche des demandes.

    Celles et ceux qui craignent qu’on leur fasse payer le dossier peuvent demander à le recevoir gratuitement.
    http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/lobbying-syndicat-mixte-reseaux-sociaux-550.html

    N’oubliez pas d’ajouter vos coordonnés (nom complet + adresse), avant de signer la pétition.

    Bonne fin de soirée,
    Chantal.

  6. Fabrice,

    Si cet aphorisme pouvait être vrai pour la société sans le portable ou sans pesticides 🙂

    Peut être que je m’en souviens trop et ne suis donc pas condamné à la revivre.

  7. à lire M.Auxiette, autre homme politique,
    on peut regretter pour le moins
    1 qu’il n’ait pas vu « les moissons du futur »
    2 qu’il ne comprenne pas que l’agriculture forcée est non durable (voir nappes phréatiques souillées, maladies professionnelles etc.)
    3 qu’il n’intègre pas le contexte de la fin des hydrocarbures fossiles et des aléas climatiques plus sévères,
    Il dénigre l’agriculture de proximité et la préservation des terres agricoles alors qu’elles sont essentielles .
    http://www.reporterre.net/spip.php?article3641

  8. Fabrice,
    Merci pour ta réponse amicale. J’essaye d’en faire autant.
    Bien sûr, tu as raison. Je n’ai pas fourni de réponse sur le fond de ta critique (Chavez, La Chine, etc.). Et bien entendu, la cohérence des trajectoires (politiques et intellectuelles) est un élément important pour fonder notre jugement.
    Avant de commencer, une précision : je ne suis pas un militant politique, donc pas un camarade de Mélenchon. Pas encore. Juste un citoyen (parmi les 6 % du corps électoral à avoir voté pour lui) qui sais que les choses tournent mal et qui tente de discerner les moyens d’action à sa disposition ; les branches auxquelles se raccrocher.
    Prenons les choses dans l’ordre inverse. La trajectoire. C’est qu’elle me convient de ce que j’en sais : Mitterrand, Maastricht, l’aile gauche du PS, le ministère de l’enseignement professionnel, la rupture, le PG et le front de gauche. Je note qu’il s’agit d’un homme qui sait dire « stop, ça suffit, basta » (le PS), « je me suis trompé » (Maastricht) ou « j’ai changé de point de vue » (l’écologie politique) et qui semble pratiquer quelque chose de l’ordre d’un travail intellectuel, vivant, en formation, avec ses palier, ses changements de caps mais aussi ses fondations. Bref, un profil où je distingue des éléments de cohérence et de filiation à une tradition politique et des signes d’ouverture à la pensée des autres. Alors le « je m’en tape », outre l’effet désinhibiteur de la morphine, tu le dois à tes critiques (trop) souvent forgées dans les méandres de jeunesses tortueuses (la sienne, la tienne) auquel je ne comprends pas grand-chose et auquel je ne porte pas grand intérêt. Moi perso, je pense et agis très différemment de celui que j’étais à 20 ans, alors…
    Mais promis, j’irai voir un de ces 4, ce que Lambertiste veut dire.
    Les critiques désormais. D’abord, que deux têtes aussi dures que les vôtres aient du mal à s’entendre, même (surtout ?) sans se connaître, ça me semble assez naturel. J’arrête là l’explication psychologisante et drolatique, mais je me rangerais volontiers à l’intuition de Corinne Morel Darleux. Sinon, pourquoi toujours signifier les divergences, les poux dans la tête de l’autre, sans jamais évoquer ce qui fait sens commun ?
    Car, à la fin : A-t-on besoin du politique ? Quel mouvement politique porte la contestation, est force de proposition pour transformer le cadre qui fixe l’étroit périmètre des seuls politiques possibles, celles qui épuisent les hommes et la nature ? Qui refuse le totem de la croissance ? Le baratinage sur le développement durable ? Qui combat l’extrême-droite ? Qui refuse les places, les postes, les ors ? Qui défend la démocratie ?
    Quel est le leader de gauche de gauche qui se risque à faire de la crise écologique, le principal problème – avant même la crise sociale (le partage de la richesse) et la crise économique (le chômage) ? Ben, c’est lui. Ce Mélenchon, ce galeux, cet épouvantable roublard, ce politicard à l’ancienne, cet indécent stalinien.
    Que lui reproche-t-on donc ? Allons-y.
    Que les amis de ses amis soient des nazis. Que ses amis présidents ne soient pas aussi écolos que nous aimerions qu’ils soient. Qu’il a des ennemis ex-guérilleros et néo-journalistes au Monde, donc doublement épris de liberté. Qu’il acclame le développement de l’empire du milieu.
    Je caricature ? Peut-être un peu. Mais comment répondre à ça. Qu’est que cet étalage baroque fait ici ? Pourquoi faut-il nous convaincre que Mélenchon n’est pas ce qu’il prétend être : ni écolo, ni démocrate (de gauche, ouf, ça pour l’instant personne ne le lui conteste.)
    La Chine : Sur France Inter donc Mélenchon se pourlèche du développement Chinois, « chance pour l’humanité », signant là selon toi : son « inculture profonde, son ignorance abyssale qui ne sauraient être une excuse pour raconter de telles inepties ». Puisque le lien y était, on est allé voir et voilà ce qu’il disait exactement:
    « Vous avez dit : le développement de la Chine est une chance pour l’humanité ? Ah ben, oui ! Parce que 1,4 milliard de personnes dans le sous-développement, c’est une chance pour personne. Donc ils croissent. Il se pose tous les problèmes de la croissance, c’est-à-dire de son caractère irresponsable. Nous sommes arrivés à un âge de l’humanité où il faut imaginer un modèle radicalement écologiste surtout quand ils sont aussi nombreux qu’ils le sont eux. Mais vous observerez qu’ils commencent à prendre le problème à bras le corps. Bon, ils le font à la Chinoise, c’est-à-dire avec un plan (ils vont commencer à un bout et finir à un autre). Il faut qu’on les aide à le faire dans ce sens là. De même qu’il faut qu’ils trouvent d’autres mécanismes pour faire en sorte que les contradictions d’une société qui devient complexe arrive à s’exprimer sur un plan démocratique avec une confrontation, peut-être avec du multipartisme, parce que je ne vois pas bien comment la société peut espérer régler ses problèmes autrement. »
    Clac, en moins d’une minute, sans qu’il y soit particulièrement invité, est placé : le caractère irresponsable du développement, la transition écologique comme nouvel horizon humain, la coopération, la nécessaire transformation démocratique. Pas si inefficace pour servir la cause, non ? J’admets pourtant bien volontiers que la sentence qui sert de préambule et de question est tendancieuse, j’admets même que le reste peut apparaître comme béatement optimiste (ce n’est pas mon avis, je n’ai pas d’avis sur la question) mais y-a-t-il là, vraiment, une preuve irréfutable de sa totale fatuité ? Bon et puis, on la droit de pas être d’accord avec ce qu’il dit, hein ? Mais n’y a-t-il pas dans ta vindicte, quelque chose qui relève du procès d’intention ?
    Bon, on continue. Tu te fais l’écho ici, d’un des multiples accrochages de Mélenchon avec la presse française, sur le sujet particulier de l’Amérique Latine. Tu prends fait et cause pour le journaliste villipendé, un certain « Paranagua », que « tu ne connais pas, n’a jamais rencontré, ( et dont tu) ne sais rien ». Mélenchon y va franchement : « […]tueur repenti, l’homme qui erre dans les cocktails d’ambassades pour gémir « la révolution cubaine m’a volé ma jeunesse ». C’est cet olibrius, méprisé par toute la gauche latino, qui est aujourd’hui le grand chef de l’Amérique latine au journal « Le Monde » : Paolo Paranagua ».
    Mais que vas-tu faire dans cette galère ?
    « Mélenchon balance, accusant un homme d’être un tueur repenti. Un tueur, imaginez-vous bien ? La diffamation, je le rappelle pour ceux qui l’ont oublié, est une atteinte à l’honneur d’une personne.[…] une agression presque incroyable, relève des plus parfaites calomnies chères à l’époque stalinienne. Aucun fait, aucune date, aucun lieu, mais des imputations d’une extrême saleté. Je le répète, je ne connais pas M.Paranagua, que je salue au passage »
    Dix jours après ce commentaire, le tiens, Mélenchon lâche ses faits, à lui : « Comme lorsqu’il était le dirigeant fondateur de la non moins étrange « fraction rouge […]. Une fraction d’abord composée d’une dizaine de brésiliens comme lui […]. Comme on me l’a raconté sur place, il revendiqua sous le nom de « comandante Saul », trente attentats en 1972, avant, paraît-il, de bénéficier, selon son nouvel employeur, d’un non-lieu et de sortir de prison en 1977. Le médiateur s’est-il rendu compte en écrivant son papier qu’en 1977 c’était encore la dictature militaire ? Un non-lieu et une sortie de prison en pleine dictature militaire ! C’est ce qu’il faudra qu’il nous raconte, car c’est dans tous les sens du terme, un cas unique. […] un homme dont tous les militants dont il était le chef sont morts !. En tous cas les rescapés du camp Vésuvio qui se réunissaient ces jours-ci en Argentine n’ont rien oublié. Et j’y ai beaucoup d’amis, « comandante Saul ».
    Tu admettras, cher Fabrice, que si diffamation il y avait, elle aurait dû être attaqué par le supposé diffamé, non ? Or depuis, c’est silence radio au Monde comme ici. Il n’y avait probablement pas d’honneur à laver, pas de calomnie stalinienne, mais une sale affaire « de jeunesse » dont les lecteurs de ce blog ne sauront finalement rien.
    Bon, tu vois Fabrice, c’est compliqué de te répondre sur le fond parce que ça prend des heures. J’ai aussi noté que la tribune écrite par Mélenchon et Ramonet pour dénoncer le parti-pris de la presse française en défaveur de Chavez est cité dans ton blog, juste pour moquer le diffamateur stalinien qui s’insurge de la diffamation dont serait victime son ami, l’ami des nazis. Et là, c’est toi qui ne répondait pas sur le fond (pauvreté, illettrisme, santé, liberté de la presse), « amoindrissant ton propos ». Bon, je te taquine, je sais bien moi, qu’il y a une critique fondé de Chavez, j’ai bien lu Saint-Upéry, merci.
    Voilà Fabrice, cette fois, je m’arrête là. Je fais le vœu d’être lu et d’avoir le plaisir de lire ta réponse. Dans tous les cas, et au-delà de ces chicaillades, merci pour ton fabuleux travail, ton blog m’est précieux.
    Bien à toi,
    Stéphane

  9. Quel est le problème?
    1Mélenchon a changé est dans ce cas l’avenir nous le dira.
    2Il nous refait le coup de Mitterand, ce qui ne changera rien à la situation actuelle.

    S’attarder sur Mélenchon ne permettra pas de résoudre les crises actuelles, c’est une perte de temps et une cause de divisions nuisant à notre efficacité.

  10. Stéphane,

    Je reste dans le propos amical, mais je constate des divergences de fond. Avec Mélenchon, cela va de soi. Et avec toi aussi, désolé.

    Sur la Chine. Tu oublies deux choses, très importantes l’une comme l’autre. Un, Mélenchon sait ce que parler veut dire. Il aurait pu reprendre le journaliste et lui dire que, non, ce « développement » chinois n’est pas une chance. Il ne l’a pas fait. Et, deux, comme signalé, il a donné un entretien à l’agence Xinhua. As-tu lu ?

    De deux choses l’une. Ou Mélenchon ne sait rien de la dévastation écologique du monde entraînée par le « développement » chinois, synonyme absolu de la « croissance », et en ce cas, c’est un ignare complet, et de ce fait, très inquiétant. Ou il sait, dans les grandes lignes au moins, et considère que c’est second. Et en cas, c’est un idiot, et de ce fait à nouveau, très inquiétant.

    Tu sembles ne pas faire le lien, pourtant cohérent, entre ce soutien à peine déguisé à une dictature totalitaire et la position inouïe de Mélenchon sur le Tibet. Mon Dieu ! imaginons ensemble comment les mélenchonistes parleraient d’un politicien de droite défendant le « droit » des États-Unis à traiter l’Amérique latine comme son arrière-cour. Imaginons, oui.

    La question chinoise est centrale. Mélenchon ne sait pas même nommer ce pays. Est-ce une dictature ? Et de qui sur qui en ce cas ? Sa croissance sans limite apparente est-elle compatible avec un avenir humain ? La soif de pacotille, jusques et y compris dans les milieux populaires, qui soutient ce formidable déni de l’homme là-bas, ne doit-elle pas être analysée, et combattue ? Etc.

    Je suis également navré par ta mention d’un soi-disant silence de ma part sur le fond des choses, par exemple la lutte contre la pauvreté. C’est pourtant l’un des sujets principaux de Planète sans visa, comme tu pourrais aisément le vérifier en usant du moteur de recherche interne. Seulement, moi, je suis au côté des paysans pauvres de Chine et de l’Inde, des Indiens d’Équateur et du Nicaragua, des peuples autochtones spoliés par les grands barrages made in France, etc. Et je suis CONTRE la France, contrairement à Mélenchon, héritier d’une « gauche » patriotarde qui me révulse.

    Quant à Paranagua, franchement, tes mots me sont insupportables. Le diffamé devrait faire la preuve que le diffamateur ment ? Mais dans quel monde vis-tu ? Ce que je vois, moi qui ne connais ni ne connaîtrais Paulo Paranagua, c’est qu’il a été la victime d’une calomnie immonde de Mélenchon, susceptible de ruiner une partie de sa vie.

    Reprenons. Mélenchon accuse Paranagua d’avoir été un agent de la dictature fasciste dans la guerilla argentine. On a du mal à imaginer pire accusation. Sur quoi la fonde-t-il ? Mystère. Pas un nom, pas la trace d’une enquête, qui en toute hypothèse serait complexe et probablement contradictoire. Non, rien que des mots qui tuent symboliquement Paranagua. Le procédé de Mélenchon est de la même nature que toutes les calomnies de tous les systèmes staliniens de la planète, procès de Moscou compris. On prétend que, de mystérieux Argentins se souviennent, on reproche même à des Brésiliens de s’être battus en Argentine. Ah ! ce que c’est qu’être patriotard, même lorsque que l’on se hasarde en Argentine. Mélenchon ne connaît visiblement pas cette histoire qui n’est d’ailleurs pas la sienne. Ses amis lambertistes vomissaient d’ardeur tous les mouvements armés.

    Comment Paranagua pourrait-il se défendre contre une telle filandre ? Répondre, c’est accepter le cadre répugnant imposé par Mélenchon. Se taire, c’est s’attirer des remarques comme la tienne. Imaginons une seconde que Paranagua ait été un agent de la dictature. Une seconde, car c’est tout le temps que je concède à cette hypothèse. Il ne ferait pas de doute, en ce cas, qu’il doit être démasqué. Mais comment ? En dégueulant sur son blog des choses absolument invérifiables ? Non. En réclamant une enquête internationale impartiale, qui écouterait bien sûr ce que les anciens de la guerilla ont à dire, mais qui accorderait sa juste place à la défense, c’est-à-dire à la justice. La méthode Mélenchon, c’est celle de Lynch. On exécute et ensuite on voit.

    Je n’insiste pas plus, car je suis écoeuré. Oui, Mélenchon a à voir, beaucoup à voir, avec la dégénérescence stalinienne de ce que fut, jadis, le mouvement ouvrier.

    Bien à toi, malgré tout.

    Fabrice Nicolino

  11. Je crois qu’il vaudrait mieux attaquer et critiquer les idées que les personnes… Critiquer l’écosocialisme, oui, critiquer la personne Mélenchon, mmmouais… Bof. Comme l’écrit Stéphane, c’est bien de laisser à chacun-e la possibilité d’évoluer, non? Sinon, on dit quoi? Que le désastre est imminent? Et alors? Notre but, c’est quand même d’essayer de changer les choses, non?

  12. Prune,

    Au secours ! Franchement, au secours ! Le Parti de Gauche bâtit un appareil autour de Mélenchon, le seul que l’on connaisse. Le seul que l’on voit s’agiter. Mais il faudrait laisser tranquille The Great Leader Chairman, comme il faudrait épargner Chávez ou Castro. Je vous prie de m’excuser, mais je trouve cela ridicule. Quand on personnalise à ce point la politique, on ne s’étonne pas des effets indissociables de la manoeuvre.

    Fabrice Nicolino

  13. Fabrice,
    Je culpabilise quelque peu devant la tournure que prend notre conversation. Je n’avais nulle intention de te conduire jusqu’à l’écœurement. Aussi, je poursuis sur un mode plus tranquille et laisse de côté mes réserves de munition.
    Evidemment que nous avons des divergences de fond ! Moi d’ailleurs, j’ai des divergences de fond avec à peu près quiconque me côtoie dans la vie. Mon père, ma femme, mon meilleur pote. J’aurais probablement des divergences de fond avec mon chien, si j’en avais un. J’ai même des divergences de fond avec Mélenchon, c’est dire si je suis un pénible…
    Je ne peux donc pas être gêné par l’expression de tes différences avec Mélenchon. Je regrette que tes coups portent trop souvent sur des terrains annexes, alors que manifestement sur le rapport à l’Etat, à la nation, la géopolitique, le combat écologique, il y aurait des confrontations autrement plus intéressantes à mener.
    Mais surtout, surtout, je pense que tu te trompes à arguer de tes différences pour justifier d’un rejet aussi brutal et aussi entier. Ce qui vous rassemble n’est-il pas plus important que ce qui vous éloigne ? Je pense que si.
    Mélenchon disait à des étudiants, il y a une dizaine de jours à Londres : « Une erreur serait de considérer les problèmes qui se présentent à nous, soit comme des évènements conjoncturels, soit comme des évènements locaux, nous faisant perdre de vue les aspects structurants du cadre […]Le premier élément de ce cadre large, c’est que la crise sociale, économique, financière, politique est peu de chose à côté d’un autre dérèglement immense qui est celui de l’écosystème humain. »
    N’y vois-tu pas comme une résonnance avec ton propre combat ? Comme un écho à ta propre déclaration d’intention ? « Il se passe un événement si considérable, tellement inédit, à ce point stupéfiant que la pensée refuse de l’admettre. Ce qui nous arrive peut se résumer, même si aucun esprit n’est capable de le concevoir pleinement : nous sommes les contemporains de l’anéantissement de la vie. De la destruction des conditions de vie de l’humanité »
    Que le représentant de ce qui reste de la gauche dans notre pays, dans un moment de régression sociale et démocratique inouï, nous exhorte à ne pas perdre de vue l’essentiel, c’est-à-dire le combat pour stopper les cycles des destructions en cours, moi je pense que c’est une chance.
    Et je pense que c’est de ta responsabilité d’y réfléchir, en mettant de côté les vieilles rancœurs.
    Bien à toi,
    Stéphane

  14. Pour etre de famille tres proche du noyau bergobousselolambertiste…
    je peux a la fois voir les bon cotés d’un frankel (quasi exclu par eux depuis!!)… les plus ambivalents des freres jospin et autres melanches… et leurs pires pratiques, meme si animés de belles intentions…

    Pour ce dernier quelques regards (comme la petite video aund il fait « degager » un militant (cf youtube et autres!)) donnent toujours la chair de poule face a ce genre d’opportunisme et d’autoritarisme.

    Bon des personnes avec ce genre d’ego si developpé sont elles « amendables »?
    Peut-etre, mais certainement pas avec un entourage de devots et de niais adorateurs comme celui que nous lui connaissons dans notre region.

    Comme si les liders massimo etaient aussi secretés/portés par leurs entourages.

    et cela dechaine de telles passions de suivisme simple ou d’adoration sans limite qu’il est tres peu efficace d’argumenter avec les devots de cette micro secte.

    Son habilité (comme tous les gurus, t sans doute involotairement) est de capter une revolte, un elan pour sortir de ces mondes horribles et d’en créer des vivables…

    C’est cet élan que nous devrions savoir pousser a une compréhension telle que se forge des zones (et axes de lutte) de « vie vivable », sans ces encombrants pantins aux si forts egos qui les poussent sans fin a vouloir a n’importe quel prix, capter l’attention et se mettre en avant… au dépens de toute construction réele, pied a pied, au quotidien…

    peut etre proposer a tous ces petit(e)s chefs, a leurs plus ou moins aveugles suivistes, un stage de quelques mois, parmi d’autres, du coté des differents petits groupes de pratique, autour de la ZAD de nddl?

    Peut etre qaussi que de moins parler (meme pour les critiquer) de tous ces minables candidats cheffaillons cesserait de les renforcer?
    et utiliser notre energie a comprendre les mecanismes de suivisme et d’appel a la domination.
    Savoir les prevenir, puis savoir agir ensemble et decider, sans chefs, ni sauveurs… en profondeur et ensemble!

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