N’hésitez pas à acheter Le Monde (sérieux)

Voyez, tout arrive. Le tenancier de Planète sans visa – moi – est aujourd’hui à l’honneur dans le journal Le Monde (édition datée 26 février 2013). Je suis même à la Une. Si. On m’a demandé, et j’en ai été très heureux, de rédiger 13 000 signes découpés en deux articles inégaux – l’un de 10 000, l’autre de 3 000 – sur l’industrie de la viande. Ce qui fait à l’arrivée une page pleine et entière de ce qui reste un grand journal. Je ne peux vous en livrer que le début, car Le Monde est à peine en vente, et je ne peux quand même pas lui faire concurrence.

Voici :

Le scandale alimentaire qui s’annonce

L’affaire de la viande de cheval vendue comme du boeuf n’est que la partie émergée de pratiques industrielles qui mettent la santé publique en danger

Que se passe-t-il vraiment dans l’univers de la viande industrielle ? Et que nous fait-on manger, de gré ou de force ? Avant d’essayer de répondre, il est bon d’avoir en tête deux études récentes. La première, publiée en 2011, montre la présence dans le lait – de vache, de chèvre ou d’humain – d’anti-inflammatoires, de bêtabloquants, d’hormones et bien sûr d’antibiotiques. Le lait de vache contient le plus grand nombre de molécules.

La seconde, qui date de 2012, est encore plus saisissante. Une équipe de chercheurs a mis au point une technique de détection des résidus dans l’alimentation, en s’appuyant sur la chromatographie et la spectrométrie de masse. Analysant des petits pots pour bébés contenant de la viande, ils y ont découvert des antibiotiques destinés aux animaux, comme la tilmicosine ou la spiramycine, mais aussi des antiparasitaires, comme le levamisole, ou encore des fongicides. Certes à des doses très faibles – en général -, mais, comme on le verra, la question se pose aujourd’hui dans des termes neufs.

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On reparlera de cela ici, soyez-en sûrs.

Ajout du 26 février. Voici le lien pour le premier article : http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/25/le-scandale-alimentaire-qui-s-annonce_1838402_3232.html

Et pour le deuxième : http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/25/la-communication-de-crise-entre-en-scene_1838403_3232.html

23 réflexions sur « N’hésitez pas à acheter Le Monde (sérieux) »

  1. Ah ! Fabrice m’aura vraiment tout fait faire. J’avais déjà acheté un supplément de C.H. et voici que je me précipite pour acheter un numéro du QVM ! En cachette bien sûr ! L’article est absolument nécessaire et j’ai déjà incité, autour de moi, à le lire. Je suis allé directement à la page intéressante. Quel dommage que Fabrice voisine avec une dame de Vergès qui étale des inepties sur la décroissance et un individu particulièrement peu recommandable. Sous quelles fourches caudines ne faut-il pas passer pour diffuser de saines idées !

  2. Excellent !
    Allez, le moloch de l’industrie agro-alimentaire et de la viande est à terre en ce moment.
    Merci d’en profiter pour lui en mettre plein tête. :o)

    Je vais de ce pas acheter l’édition vespérale puisque je suis à Paris, mais il fait un temps ! brrrr

  3. Bon, d’accord, il y a une pleine page pour Fabrice, si l’on inclut l’infographie mais il y a aussi, en page six du supplément de seize pages sur l’économie (QVM, je vous dis !) une chronique d’une dame Emmanuelle Auriol, de l’École d’économie de Toulouse, intitulée «Scandale de viande de cheval : rétablir la confiance des consommateurs », dont je tire, parmi d’autres, ces deux perles :
    « Le problème, ici, ce n’est pas tant le risque sanitaire qu’on aurait fait peser sur les consommateurs (notez le conditionnel passé) que l’impact de la tromperie sur la confiance que ces derniers peuvent avoir dans l’étiquetage des produits. »
    Et plus loin ceci : « les consommateurs acceptent de payer plus pour un produit de marque car ils savent que la peur d’un scandale encourage les grands groupes à veiller à la qualité de leurs produits. »

  4. Bonsoir,

    Merci Fabrice.

    Avez vous conscience de vivre dangereusement?
    Votre antre est une armurerie.
    Parce que le savoir est une arme …
    Le juste et bon savoir, l’est doublement.

    😉

    Bonne soirée a tous,

  5. « Certes à des doses très faibles – en général ».

    Je ne suis pas certain que concernant les antibiomachins, les doses faibles soient moins dangereuses que les fortes.
    L’accoutumance, qui fait que le vivant finit par s’accommoder de toute les cochonneries, est souvent favorisée par ces doses faibles. C’est simplement darwinien, les bactéries les plus résistantes sont sélectionnées, et de plus résistantes en plus résistantes, on arrive à simplement résistantes.

  6. La pire viande du monde est la viande de cheval
    Tout d abord à l inverse des autres animaux les chevaux proviennent jamais de chez des éleveurs pour la boucherie ou extrèmement peu mais ils proviennent de centres équestres, d écuries de course, des maquignons loueurs et trafiquants
    Les chevaux ne sont pas suivits sanitairement et piqués régulièrement aux anti-inflamatoire, la phenybutazone est LE produit le plus utilisé pour les boiteries retaper pour une course, une compétition etc et utilisée tous les jours par n importe qui possédant un cheval, présent dans toutes les pharmacie des centres équestres, je fait moi meme les piqures sans l avis du vétérinaire.
    Ils sont vermifugés dopés sans aucun respect des délais d attente parcequ à priori pas destinés à l abattage mais au final beaucoup de ces chevaux finissent dans un abatoire
    Un trafiquant du sud ouest fait venir des camions entiers de chevaux d espagne sans aucun suivit sanitaire, des papiers sont fabriqués et les chevaux pucés  »au cul du camion » et partent directement à l abattage à bordeaux ou à l export pour la viande en italie
    Il faut se demander pourquoi ces animaux sont si mal protégés, je pense que le PMU grand consomateur de chevaux mais aussi grand pourvoyeur de taxes pour l état n y est pas pour rien ….
    N oublions pas qu il meurt tout les jours des chevaux sur les champs de course en france et des centaines de chevaux de course doivent etre recyclés tous les mois pour la joie des parieurs

  7. François,

    Franchement, que veux-tu qu’il y ait à récupérer ? J’ai plein de défauts, réellement pas mal, mais en tout cas, j’ai largué les amarres depuis si longtemps qu’aucun retour en arrière n’est possible. Cet article me fait niaisement plaisir, mais je ne sais trop qu’il sera bientôt digéré, évacué, et oublié. Cela n’empêche pas le combat. Bien à toi (ou à vous ?),

    Fabrice Nicolino

  8. Deux excellents articles qui nous changent des inepties lénifiantes officielles et médiatiques.
    Et qui redonnent tout leur sens à deux mots aujourd’hui usurpés : écologie et journalisme.
    En ces temps de disette des consciences, c’est plus que nourrissant !

  9. Excellent article qui me conforte dans mon choix végétarien et va sûrement faire des adeptes.

    Remarque de forme du blog: serait-il possible de foncer la police de caractères, je déteste les textes gris clairs sur blancs, il n’y a plus de noir en magasin ? je suis membre de http://contrastrebellion.com/ 😉

  10. Fabrice,

    Oui, pas de soucis pour le « tu ».

    Pour la récupération, je pensais au langage, à la déformation des idées. Je suis sans arrêt surpris par les capacités des « communicateurs » et autres savants de la langue de bois. Ces gens-là peuvent flairer un discours dans le vent, le profaner en désossant son argumentation, en récupérant partiellement ses idées… pour finir par recracher une version déformée de ce discours à la gueule du « grand public »… dans le seul but de vendre un produit nocif.

    Je pense par exemple à la récupération des icônes de la contestation (Che Guevara, etc.) par l’industrie vestimentaire. Ou par l’exploitation de la « défense de l’environnement » par des organismes peu scrupuleux. Ou encore par l’étiquetage de divers « Labels bio » ou « commerce équitable » qui permettent surtout d’augmenter les prix.

  11. Déjà lu, il est référencé sur rezo.net. C’est une bonne nouvelle que Le Monde publie un article de toi, non? Signe que, peut être, les voix qui criaient dans le désert commencent à percer les murs du silence médiatique?

  12. Et surtout, n’oubliez pas de bien rappeler partout que Spanghero (son PDG richissime, Barthélémy Aguerre) est… le SUPPLEANT du député Jean Lassalle, celui-là même qui a supprimé l’ours des Pyrénées !
    http://www.iphb.org pour tout comprendre…

  13. Tiens ? ça me rappelle un article paru en 2006 sur les effet de divers additifs alimentaires sur le developpement d’une population de neurones (in vitro). Bleu Brillant (E133), Jaune Quinoline (E104), acide glutamique et aspartam. La présence de 2 additifs ensemble multiplie leurs effets « indésirables » (au lieu de les additionner).

    c’est paru dans toxicological sciences et c’est en libre acces là : http://toxsci.oxfordjournals.org/content/90/1/178.long

    Merci pour votre travail
    Cordialement
    Julien

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