La Légion d’honneur à la Marie-Monique Robin

Comme je ne souhaite pas créer un malentendu, évitable en outre, je dois préciser que je pense le plus grand mal de la Légion d’honneur. Quand j’y pense, c’est-à-dire presque jamais. Oui, c’est cela. Je m’en fous. Et quand je ne m’en fous pas, je déteste, en bloc. Il est pourtant possible que je me rende en juin à la remise de cette breloque à Marie-Monique Robin. Il est vrai que j’aime beaucoup l’auteure du Monde selon Monsanto et des Moissons du futur. En outre, elle m’y a invité.

Honnêtement, et malgré tout, je n’y serais pas allé  si l’affaire ne devait se passer à Notre-Dame-des-Landes, au beau milieu du périmètre choisi par Vinci et Ayrault pour y construire le damné aéroport que vous savez. Attention ! je n’ai pas encore dit que j’y allais. La vérité est que, si j’y vais, ce sera à cause du lieu. Car alors, cette Légion d’honneur refilée à Marie-Monique prendra un sens un poil différent. Un poil, et rien de plus, mais d’évidence, les 300 personnes attendues pour un énorme gueuleton ce jour-là, ces 300-là seront des adversaires décidés de cet abominable projet. J’ajoute, pour convaincre les sceptiques, que Marie-Monique a écrit ici : « Car ça n’a échappé à personne : honorée sur le contingent du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie  pour mes « 28 ans de service », je pourrais être la tête de gondole idéale d’un gouvernement qui se manifeste davantage par son respect des logiques industrielles et financières, que par un quelconque volontarisme écologiste.

>Dans les grands domaines qui me tiennent particulièrement à cœur, je trouve l’inertie affichée par l’équipe de François Hollande proprement affligeante, alors que la campagne du nouveau locataire de l’Elysée avait promis d’amorcer la nécessaire « transition écologique ». L’agriculture ? Malgré un titre pompeux « Faire de l’agro-écologie une force pour la France », la conférence nationale du 18 décembre a été conclue par Stéphane le Foll sur une vague promesse qu’une « autre voie est possible pour l’agriculture française », sans que ne soit annoncée aucune mesure. Pourtant, j’en vois deux urgentes : soutenir la conversion biologique des agriculteurs qui sont prêts à franchir le pas et encourager le développement de l’agro-foresterie.

>L’économie ? Comme beaucoup de Français(e)s, je n’ai pas digéré le Pacte de compétitivité et les vingt milliards accordés aux (grandes) entreprises, alors qu’aucune réflexion sérieuse n’a (encore) été menée sur les centaines de milliers d’emplois que pourraient générer le développement de l’agriculture biologique et du commerce de proximité, la réhabilitation du bâtiment, ou la multiplication des sources d’énergies renouvelables et locales. L’énergie ?

>Je n’ai pas oublié les déclarations de Delphine Batho, la ministre de l’Écologie et de l’Énergie, qui, lors de l’Université d’été du MEDEF (le 30 août) a déclaré : « La France a durablement besoin du nucléaire pour satisfaire ses besoins énergétiques, maintenir la compétitivité de ses entreprises et soutenir ses exportations ». Ce même jour, elle affirmait, à l’unisson du gouvernement  que l’aéroport de Notre Dame des Landes était « une infrastructure dont nous avons besoin ». J’ai publiquement dit sur ce Blog et lors de la cinquantaine de projections publiques de mon film Les moissons du futur, auxquelles j’ai participé au cours des trois derniers mois, que le projet d’extension de l’aéroport de Nantes constituait un non sens environnemental et économique, et incarnait un anachronisme à l’heure des pics pétroliers et gaziers et des grands bouleversements que nous imposera inéluctablement la crise du climat ».

—————-

Je respire : Marie-Monique ne met ni ne mettra son drapeau dans sa poche. Et me voilà bien embarrassé, car étant invité, il va me falloir décider. En attendant, si vous êtes dans le coin le 8 juin, vous pouvez toujours venir, je serais très étonné qu’on vous chasse à coups de pied. Un éventuel bus se prépare en région parisienne, pour le cas où cela en intéresserait certains. Pour l’instant, 16 personnes sont sûres de le prendre, ce qui laisse encore une vingtaine de places. Je viens d’avoir Marie-Monique au téléphone, et vous pouvez vous inscrire auprès d’elle en laissant un message sur son blog, au bas de l’article suivant : http://www.arte.tv/sites/fr/robin/2013/05/01/sacree-legion-suite-rendez-vous-le-8-juin-a-notre-dame-des-landes/

Sur ce, à bientôt.

33 réflexions sur « La Légion d’honneur à la Marie-Monique Robin »

  1. Bonjour,

    Et si le plus bel honneur était celui de la refuser?

    Tout ce tralala me gonfle!
    Pourquoi?
    Parce que c’est une reconnaissance épinglée par des aveugles! Des Jean-foutre.

    🙂

    Bien a vous, merci.

  2. Sur le coup, je me suis dit, un peu triste « Bof, encore une qui n’aura pas résisté… »

    Puis j’ai vu « Notre Dame des Landes » et j’ai cru à une blague, jusqu’à l’explication: on peut choisir, pour la remise officielle, le lieu que l’on désire. Quel magnifique pied de nez. J’adore quand on réussit ainsi à se glisser dans une faille du système. Entre ceux qui la refusent et ceux qui l’acceptent de telle manière que c’est pire qu’un refus… je vais finir par avoir une petite tendresse pour la légion d’horreur.

  3. Oh la la LBL ! Ce que tu peux être rabat-joie ..!!
    Pour une fois que Fabrice est enthousiaste, laisse le donc un peu rêver à ce moment de fête!
    Les pieds dans la boue mais la tête dans les breloques..

    A propos d’agriculture, j’ai assisté récemment à un long exposé de José Bové sur ce qui se joue à
    Bruxelles,les travaux en cours,les tendances , les batailles qui se mènent là-bas,etc.
    Il nous a dit , et c’est rassurant, que le commissaire actuel à l’agriculture était un roumain très sensible à l’agriculture bio et paysanne,aux circuits courts,qu’il connaissait bien la France, qu’il avait fait des stages dans des exploitations bio en Bretagne , et qu’il essayait au maximum d’imprimer sa marque aux textes votés (pas facile, mais..)
    J’ai vu ce soir là un parlementaire européen passionné par son travail à Bruxelles et Strasbourg, bien tel que je l’avais imaginé en votant pour lui aux élections européennes.De quoi vous redonner foi dans les hommes politiques.
    Quant à Stéphane le Foll, il semble n’avoir aucune marge de manœuvre pour décider de la politique agricole française, car tout se trame à l’Europe.
    Au fait ! José a fait de la pub pour le livre de son ami Fabrice Nicolino, « Bidoche » !

  4. Tres interessante question.

    « Ce n’est pas le titre qui honore l’homme, mais l’homme qui honore le titre »

    (Machiavel)

    Il faut parfois etre extremement terre-a-terre, voire « opportuniste » (au bon sens du terme). Si l’institution de la legion d’honneur a le desir de « s’honorer » en decorant une personne qui ne fait strictement aucun compromis « en echange », il ne faut pas forcemment refuser il me semble. Et si en plus la remise se fait a Notre-Dame-des-Landes… j’attends la suite!!!

  5. J’ai un ami qui a recu la legion d’honneur. Avant meme de rentrer chez lui, il l’a deposee aux pieds d’une statue de la vierge Marie. Et il n’a plus voulu savoir ce qu’elle est devenue. Chacun son style, mais ce fut une maniere comme une autre, et que je trouve fort elegante, de ne pas blesser ceux qui l’ont donnee, et qui peuvent etre parfois tout a fait sinceres, tout en refusant de la porter comme une propriete ou un signe d’appartenance.

  6. Sont pas légion, ceux qui refusent les honneurs, celles qui les détournent au service d’une belle cause à défendre.
    J’aimerais bien voir le rictus des ministres à la vacherie ou à la gaieté, je serais curieux d’entendre le discours de Marie-Monique Robin, le jour de la remise du pin’s qui me fait horreur.

    Mais je n’irai pas, pour tout un tas de raisons dont une que voici : les carottes commencent à lever, les betteraves rouges aussi, sans parler du reste. En juin, je serai à quatre pattes à rendre les honneurs à la terre et aux vies invisibles. Une manière d’être aux côtés de Marie-Monique qui la défend si bien, la terre.

  7. Ah je dois dire que là, c’est très fort ^^

    J’ais admiré Jaques Tardi de l’avoir refusé; et je dois dire que j’ais eut peur en lisant le début de l’article. Je comprend bien que de se voir, d’une telle manière entendre dire qu’on n’as pas travaillé dans le vide; ce doit être un sacré dilemme aussi!
    Se faire récupérer ou penser que les mots liberté-égalité-fraternité voudraient vraiment dire quelque chose…

    Mais sauter sur l’occasion pour aller faire un beau discours à Notre Dames des Landes, je dois dire que c’est beau ^^
    Finalement c’est une démarche aussi courageuse que de refuser la dites breloques.
    Donc Marie-Monique à tout mon soutien, je ne pourrais pas m’y déplacer non plus pour cause de « négociations » avec les limaces dans ma petite parcelle de bonheur. Comme le dit Frédéric Wolf, c’est une autre forme de soutien ^^

    Ah au fait Fabrice, lorsque tu t’es posé la question de savoir si ce blog devait être prolongé, je ne suis pas intervenue. Finalement c’est un décision qui t’es propre. Mais je tiens quand même à dire que j’ais beaucoup de plaisir à retrouver l’hôte de ces belles pages que sont « planète sans visa ». Je ne suis rien ni personne, je n’ais pas de breloques à te remettre; juste merci de m’éclairer.

  8. Procès italien de l’amiante ! le baron de marchienne un des deux inculpés vient de mourir à moins de 15 jours du procès en appel (il avait été condamné à 16 ans de prison..)La Corte d’Appello di Torino fra meno di 15 giorni avrebbe confermato o meno i 16 anni di carcere che il Tribunale di primo grado gli aveva inflitto
    silvana mossanocasale monferrato
    Il barone è morto. Si è diffusa stamattina la notizia che Louis de Cartier de Marchienne era deceduto. Aveva 91 anni, ne avrebbe compiuti 92 il 26 settembre.
    http://www.lastampa.it/2013/05/21/edizioni/alessandria/morto-il-barone-dell-eternit-aveva-anni-pGkwobjhlwvIyikSAKyg3O/pagina.html

  9. Allo,

    Rabat-joie. Anagramme. Jaboterai.

    A trop avoir la tête dans les breloques
    L’on oublie les pieds dans la boue
    Voulez vous mes bottes?
    Elles ne font pas de bruit et passent partout

    Bien a vous, toutes et tous,

    :)))

  10. Je suis triste et déçue.
    Elle aussi est sensible au hochet d’un pays qui s’assied sur les problèmes de l’environnement.
    Quelque part, pour moi, elle s’est « vendue ».
    « L’honneur » aurait été de refuser et non de chercher à se dédouaner en invitant à Notre-Dame-des-Landes.

  11. curieuse de savoir comment les « indiens » des cabanes vont prendre la tenue de cette cérémonie mondaine! tout le gratin de la « lutte » écologique sera là cotoyant le quidam de base! le bon coté de cette médaille c’est que MMRobin ainsi labellisée « notable méritante » aura un crédit parole encore plus important? et puis bon endroit pour les souscrire à son prochain film

  12. Oui, oui il faut y aller. Une formidable occasion de retourner la breloque contre ceux qui la dispensent. Et je pense que Madame Robin est au-dessus de tout soupçon.

  13. irène Frachon! en voilà une qui la mériterait bien la médaille! cette femme est très courageuse ! oser ainsi affronetr ces puissances d’argent à domicile défendre la vie de ces gens esquintés! chapeau!

  14. Ne boudons pas le plaisir de ce délicieux pied de nez… en espérant au passage passer le message à quelques oreilles non encore convaincues, ou qui auraient besoin qu’on le leur répète. Notre Dame des Landes, c’est juste n’importe quoi, chaque coup de projecteur pour le souligner est bon à prendre!

  15. Un jour de la saint Médard
    auto-baptisé « peuple de boue »
     » le doux printemps
    longtemps
    après Noël
    te médaillera d’un beau soleil . »

  16. Tout cela est bien triste…

    La chambre syndicale du textile de Shangaï m’a proposé à l’ordre du Grand Timonnier malgré mes trente ans de lutte syndicale contre les exploiteurs de la précarité… Mais je vais bien les avoir en me faisant remettre la breloque -avec leur accord- par le dalaï-lama en plein Tibet occupé !

    N’est pas Annie Thébaud-Mony (lanceuse d’alerte sur les conditions des travailleurs du nucléaire, compagne d’Henri Pezerat, pionnier de la lutte contre l’amiante) qui veut ! Ou d’autres avant elle -Sand, Sartre, Camus, Tardi et beaucoup d’anonymes- qui ont refusé cette reconnaissance parce que trop souvent décernée par ceux qui seraient bien en peine de la mériter.

    Le travail remarquable de l’impétrante n’est sûrement pas en cause mais on voit bien que son égo lui a fait péter les plombs : dans sa justification alambiquée, elle s’imagine -tout en déclinant l’hypothèse- ministre alibi d’un gouvernement qu’elle exècre… mais dont elle accepte les hochets. J’ai écouté dernièrement sur France Culture son débat contre un représentant de l’industrie des pesticides (IUPP). Sa tendance a faire l’autopromotion de son oeuvre de façon insistante et quasi-permanente rendait presque sympathique son contradicteur…

    Je ne sais pas si c’était dans leurs intentions mais les instigateurs de ce piège ont réussi leur coup : c’est bête, mais je ne suis pas sûr que je lirai le prochain livre de Marie-Monique Robin…

  17. « curieuse de savoir comment les “indiens” des cabanes vont prendre la tenue de cette cérémonie mondaine! tout le gratin de la “lutte” écologique sera là côtoyant le quidam de base! » (marie)

    Je sais pas si le gratin va oser aller au four…

  18. ce qui serait rigolo c’est qu’elle décline le soit disant « honneur » le jour même de la distribution des prix devant tout le fameux gratin cuit et recuit des écolos labellisés . Vas y Fabrice tu nous raconteras . Amitié et bises vertacomicoriennes.

  19. babeole vercors,
    A peu de chose près, la même idée m’est venue, avec quelques variantes :
    – On lui remet sa légion d’honneur et elle la donne aux zadistes dans un discours enflammé retraçant la lutte pour la sauvegarde de la terre.
    – Ou alors elle sort son briquet et elle en fait des flammes, histoire de faire mûrir le gratin.
    – L’idée de planter là le beau monde sans recevoir son pin’s serait une première, sans doute ? On pourrait imaginer un discours expliquant pourquoi elle ne peut donner une suite favorable à l’offre d’honneurs malgré tout son intérêt qui a retenu son attention, pourquoi l’accepter purement et simplement serait un déshonneur, elle terminerait en concluant qu’elle conserve cette offre dans son dossier et qu’elle ne manquera pas de recontacter le ministre s’il mène une politique enfin digne de la vie sur terre…
    Mais bon, je ne suis pas à sa place et je lui fais confiance pour que rougissent de honte les gens d’en haut.

  20. Robin.
    Des Bois ?
    Ayant participé à la ronde faribole du 11 mai et vécu une journée sans enthousiasme collectif (de tant d’organisation, digne d’un voyage organisé, on m’a même remerciée d’y avoir participé en partant, sans me donner de souvenir cependant, – ni petit CRS ni zadiste en plastique made in China ? / heureusement que les bretons – soit ceux qui vivent dans ce bout de terre farci d’instits / attention ! – ont quelque sonneur au coffre inusable et de vieux fous qui roulent par terre en tenant leur chapeau quand l’enfant se fait roué), voilà du bon spectacle en vue.
    Jusqu’où ira-t-il, dans son duo, je t’aime, je te déteste ? Telle est la question.
    Avoir encore des nouvelles ?

    En pleine lecture de : « L’insurrection qui vient », disponible en pdf, chez Dominique Guillet par exemple, j’ai hâte de lire ce qui nous y est écrit quant à l’organisation.
    Merci Laurent (Fournier) !

  21. Florence

    Bah, au point de sophistication récupératrice et marchande qu’a atteint la Machine, l’Insurrection aussi nous sera dérobée, puis revendue (ce petit livre, je l’ai, et ne l’ai même pas lu). Je n’en doute même plus.
    Et nous ravalerons nos enthousiasmes écrabouillés au passage, et balaierons les lambeaux d’âme qui reste, de nos combats, de nous-mêmes, de ce qui fut. Nous avons l’habitude maintenant.
    La farandole, je n’y suis pas allée, pour des raisons diverses et avant tout personnelles, mais le fait que j’avais flairé ça en est incontestablement une.
    Plus envie de participer à rien. Même à sa propre vie il devient difficile d’adhérer. Il faut y mettre toutes ses forces, et encore.
    Je vous salue
    Valérie

  22. Valérie, pas bon l’humeur. Le livre est terminé et décevant sur sa fin, mais a l’art de ramener à des questions qui m’intéressent, avec sa longue description sociale et son arrêt assez brut. En plein dans l’humanité, pas beaucoup de nature… De la violence aussi en effet, ou son incitation ou justification que soulignait Laurent (elle est d’ailleurs modérée par le rapport de force pacificateur).
    Renoncer à cette violence, à notre violence, c’est peut-être notre dernière mort.
    C’est scandaleux. Je n’ai pas envie de faire dans la dentelle.
    Toutes les finesses nous sortiront du pire, misons.
    A cette manif (?), ‘y avait un celte, un jeune homme tout frais sorti de la réécriture de la vie passée, d’un déguisement et d’un maquillage un peu chauds pour la journée. Ce fut une autre réjouissance pour moi. Spectacle ? Ce cri, qu’il poussait aux moments (rares) de réveil d’intensité, ou sur son seul instinct. Il m’a dit avoir des orgines lointaines, du côté de l’Autriche.
    Si je vous dis que j’ai crié à sa suite. C’était pas sauvage, mais plein, avec de l’admiration pour son cri, l’écho et l’hymne.
    J’aurais bien couru. Retrouver les arbres embrumés de l’autre fois.
    Vous n’êtes pas morte. L’adhésion, j’ai dû aussi en parler. C’est vite oublié.
    Selon la fatidique d’Annie Le Brun : comment vivre.
    Ecouter un rhombe ou Bashung (la nuit je mens, comme suggestion du dimanche) ? Peut-être le lire ce livre.
    On m’a renvoyé « naïf ». Non, il y a de très bonnes analyses.
    Et je vais la préparer cette insurrection, à coup de faux bien sentis dans les orties (poussent des déchets humains, ai-je entendu dans une association bio-dynamique). Faut voir les rhizomes. Comestibles ?

  23. Florence, j’en suis exactement au même point que vous. Je veux dire : je me prépare.
    Presque malgré moi. Quelque chose, en moi, se prépare. Sinon à l’insurrection, du moins à ce que Fabrice, en plusieurs endroits que je n’ai pas le temps de rechercher maintenant, a diversement évoqué comme ce moment où il n’y aura plus guère de choix que d’agir.
    Agir comment, je n’en ai pour l’instant aucune idée. Mais que quelque chose mûrisse, au-dedans et au-dehors, cela, comment en douter ?
    Je ne suis pas morte, non. Surtout pas aujourd’hui, où le soleil, enfin, est revenu, et où tout adhère de nouveau…
    Merci à vous
    Valérie

  24. Florence, le passage que j’ai le plus aime dans l’insurrection qui vient c’est celui-ci :

    « Le Moi n’est pas ce qui chez nous est en crise, mais la forme que l’on cherche à nous imprimer. On veut faire de nous des Moi bien délimités, bien séparés, classables et recensables par qualités, bref: contrôlables, quand nous sommes créatures parmi les créatures, singularités parmi nos semblables, chair vivante tissant la chair du monde. Contrairement à ce que l’on nous répète depuis l’enfance, l’intelligence, ce n’est pas de savoir s’adapter – ou si c’est une intelligence, c’est celle des esclaves. Notre inadaptation, notre fatigue ne sont des problèmes que du point de vue de ce qui veut nous soumettre. Elles indiquent plutôt un point de départ, un point de jonction pour des complicités inédites. Elles font voir un paysage autrement plus délabré, mais infiniment plus partageable que toutes les fantasmagories que cette société entretient sur son compte. »

    ————

    Mais je ne tolère pas l’esthétisation de la violence, ce que fait ce texte malheureusement.

    J’ai lu il y a 3 jours une interview très intéressante sur le meurtre bizarre et horrible de Woolwich :

    RT : L’homme à la main ensanglantée dit dans la vidéo « les femmes dans notre pays sont obligées de voir ce genre de choses tous les jours » Qu’est-ce qu’il voulait dire selon vous ?
    Afshin Rattansi : « Si c’était la vidéo complète ! C’est très intéressant que les medias commerciaux avaient peur de la diffuser, le gouvernement répandant l’information, pour ce que j’en sais, la BBC, de ne pas diffuser la vidéo. De fait j’ai la déclaration complète dans cette vidéo, et en fait ce n’est pas seulement sur prévenir les femmes de ne pas regarder cela. Et par exemple: « Pensez-vous que David Cameron va se faire attraper dans la rue ? Pensez-vous que ce sont vos politiciens qui vont mourir ? Non, ce seront les gens ordinaires et vos enfants, alors débarrassez-vous d’eux. Dites-leur de ramener nos soldats à la maison pour que nous puissions tous vivre en paix. »

    « Quelle chose grotesque pour cet homme, si effectivement c’est bien ce suspect qui a commis le meurtre. Quelle chose grotesque à dire, parceque, c’est William Hague et David Cameron qui promeuvent la théorie de ce genre d’attaque, des gens qui coupent les gens en petits morceaux en Syrie. Donc quelle confusion, si ces deux suspects sont effectivement les hommes qui ont massacré ce soldat Britannique, si c’est un soldat Britannique. Quel niveau de bêtise !»
    (…)
    « Je dois dire que lorsque j’ai entendu la nouvelle et que c’était une machette et qu’il y avait des couteaux, et bien sur, c’est obligé, ils étaient islamistes, ou il y avait, d’une manière ou d’une autre, un rapport avec l’Islam, j’ai pense – Est-ce que la machette avait été fournie par William Hague ? c

    http://rt.com/op-edge/woolwich-murder-uk-politics-662/

    Et moi je me demande : Malgre beaucoup de beaux eclairs, quel est le degré de confusion, voire de bêtise, des rédacteurs de « l’insurrection qui vient » ?

  25. Moi aussi j’ai tendance à cracher sur ces décorations au parfum monarchique (et pas toujours frais) mais là, je dois dire qu’avoir eu l’idée d’amener un peu plus de lumière vers cette Lutte ardente est à saluer, surtout quand il s’agit de quelqu’une qui apporte tant, via investigations, films et engagements écologiques et humanistes …
    Justement entre la chaine humaine et le rassemblement des 3 et 4 aout, il n’y avait rien … Marie-Monique qui est une référence pour son travail en faveur de l’humain et de l’environnement va apporter beaucoup dans cet espace un peu vide d’évènements à NddL. Merci encore à elle !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *