Le pétrole d’Équateur est-il de gauche ?

Cet article a paru dans Charlie Hebdo le 28 août 2013

Rafael Correa, président de l’Équateur, et rusé renard. D’un côté, il prétend en 2007 vouloir se passer du pétrole du parc de Yasuni. De l’autre, il vend l’Amazonie et les Indiens aux transnationales.

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La version pour les altergogos : Rafael Correa, président – de gauche – de l’Équateur, est un héros. D’ailleurs, Mélenchon l’adore et réciproquement. En 2007, Correa propose de ne pas exploiter le pétrole du parc national Yasuni, en échange d’un chèque de 3,6 milliards de dollars signé par les pays du Nord. Ceux qui parlent de la crise climatique sans jamais rien foutre. Nous.

Six ans plus tard, n’ayant obtenu que des clopinettes, le même Correa annonce le 15 août dernier que le pétrole du Yasuni sera exploité. Aux chiottes les 696 espèces d’oiseaux, les 2 274 d’arbres, les 382 de poissons, les 169 de mammifères. Et les Indiens de la forêt, car nous sommes, mais oui, en Amazonie.

C’est beau comme un chromo, mais comme un chromo, c’est de la daube. Correa a été élu président en 2006 grâce à une coalition mêlant la gauche classique, y compris chrétienne, les groupes écologistes et alter, et le puissant mouvement indigéniste. Les Indiens sont certes minoritaires – ils représentent quand même 25 % de la population -, mais leurs idées le sont bien moins.

Et quand Correa fait voter sa nouvelle Constitution, en juin 2008, il prend soin d’y inscrire en toutes lettres une vision politique remontant aux Quechuas de l’ère précolombienne : le sumak kawsay, qu’on traduit généralement par « bien-vivre ». Bien qu’aucune définition n’épuise sa signification, ce « bien-vivre » tourne le dos à l’idée de croissance économique et considère les relations avec la nature comme essentielles à l’équilibre de toute société.

Et donc Sarayaku, village kichwa de 1200 habitants. Kichwa, c’est-à-dire quechua. Quand on commence à parler de pétrole dans ce coin d’Amazonie – qui n’a rien à voir avec Yasuni -, dans les années 90, les habitants de Sarayaku envoient une émissaire se renseigner à Quito, la capitale. Elle y rencontre des biologistes, des économistes, des politiques, et rentre, ayant compris l’essentiel : on va éventrer son pays. Les Indiens envoient chier toutes les propositions des compagnies et en 2002, lourdent les employés venus pour les premiers travaux, escortés par 400 flics et militaires. La résistance n’a cessé depuis de s’amplifier, sur fond de menaces, d’emprisonnements, de tortures.

En 2003, les Indiens déposent une plainte devant la Cour interaméricaine des droits de l’homme, qui leur donne raison, contre toute attente, estimant en juin 2012 que l’État équatorien a violé leurs droits. La Cour exige qu’à l’avenir, les Indiens soient consultés sur tous les projets les concernant.

Certes, le verdict condamne les prédécesseurs de Correa, mais ce dernier tire une tronche épouvantable, car il gêne considérablement ses projets. En novembre 2012, sans bruit, il met aux enchères l’exploitation de 13 champs pétrolifères au beau milieu de l’Amazonie, déclarant : « Bienvenidos todos los inversionistas que buscan esa rentabilidad razonable, pero con altísima responsabilidad ambiental ». On dirait un dépliant de Total : « Bienvenue à tous les investisseurs qui cherchent une rentabilité raisonnable, mais avec un haut sentiment de responsabilité environnementale ».

À ce stade, plus de faux-semblant. Dans un entretien au magazine américain de gauche New Left Review (septembre-octobre 2012), Correa officialise sa rupture avec une partie de ses soutiens de 2006. Il déclare notamment : « Je ne crois pas que Marx, Engels, Lénine, Mao, Ho Chi Minh ou Castro ont dit non aux mines ou aux ressources naturelles. C’est une nouveauté absurde, mais qui semble être devenue une part fondamentale du discours de gauche ».

Dans le même entretien, Correa embrasse sur la bouche les transnationales, assurant : « Une exploitation propre des ressources naturelles peut aider à conserver la nature plutôt qu’à la détruire ». Sublime. Alberto Acosta, ancien président de l’Assemblée nationale, qui a rompu avec Correa, a un point de vue un poil différent. Pour cette grande gueule locale, l’exploitation du pétrole dans le parc national Yasuni serait une honte nationale. Et il réclame l’organisation d’un référendum. Sûr que Mélenchon va le soutenir.

16 réflexions sur « Le pétrole d’Équateur est-il de gauche ? »

  1. Les écolos scandalogènes qui hurlent à la mort ont, une fois de plus, une approche, limitée, unilatérale d’un sujet.

    Pourtant, cette fois, les journaleux du Monde et du Figaro ont fait partiellement leur boulot en rappelant la duperie dont l’Équateur est victime.
    En 2007, Rafael Correa avait proposé à l’ONU de ne pas exploiter le bloc Ishpingo, Tambococha et Tiputini (ITT), dont les réserves sont estimées à 920 millions de barils de pétrole représentant 20 % des réserves de l’Equateur, le plus petit pays membre de l’OPEP. En échange, il demandait à la communauté internationale une compensation de 3,6 milliards de dollars sur 12 ans à titre de contribution pour la lutte contre le réchauffement climatique et pour éviter l’émission de 400 millions de tonnes de CO2, responsables des gaz à effet de serre.

    Cependant, durant ces dernières années, l’Equateur n’a obtenu qu’à peine 13,3 millions de dollars, soit 0,37 % des fonds attendus, selon M. Correa.

    Le monde nous a lâchés », et c’est pourquoi j’ai décidé de « solliciter auprès de l’Assemblée nationale la déclaration d’intérêt national approuvant l’exploitation du pétrole » de Yasuni, a-t-il déclaré. Dans le cas où le Congrès autoriserait l’extraction du pétrole, « elle ne pourrait pas se faire sur une zone supérieure à 1 % du Parc national Yasuni », qui s’étend sur près d’un million d’hectares, a précisé le président Correa.
    35,4% des Équatoriens vivent sous le seuil de pauvreté …
    ême si l’Équateur n’est pas le pays le plus défavorisé d’Amérique Latine où au moins 35 % des quelques 610 millions d’habitants vivent dans des conditions misérables, des mesures doivent être prises.
    Rafael Correa dirige un pays dont le PIB/hab/an est à peine de $6.000, chiffre à comparer avec les pays des braillards qui ont des PIB/hab/an de $36.000 et parfois beaucoup plus. Il a besoin de développer l’Équateur pour donner du travail à ses administrés et financer son programme social.
    Je note que certains pays d’Afrique comme le Niger, le Gabon, le Congo, l’Angola vivent du pétrole (surtout leurs infectes classes dirigeantes) et que personne ou presque ne gueule.
    Avez-vous envisagé que Rafael Correa fasse un peu de chantage aux pays qui ont promis une aide mais ne font rien ou presque ?
    Si rien ne bouge et à sa place, laisseriez-vous toute une population vivre mal alimentée, sans soins de niveau convenable etc ? Ne feriez-vous pas comme lui et ne vous orienteriez-vous pas vers la dernière solution qui reste ?
    Encore une fois, des réactionnaires de toutes sortes se mêlent aux écologistes bornés pour déstabiliser Rafael Correa qui est pourtant un des dirigeants d’Amérique Latine qui devraient accorder l’asile politique à Edward Snowden et à Julian Assange s’ils parvenaient jusque là.

  2. mon avis, il ne faut jamais dissocier une décision du contexte dans laquelle elle a été prise.

    .. Qu’est un « petit » scandale écologique (1% du parc national Yasuni) comparé au scandale humanitaire de plus de 300.000 équatoriens qui ont moins de $1,25 par jour pour vivre ?

    .. Qu’est un « petit » scandale écologique (1% du parc national Yasuni) à côté des millions d’hectares de fôrets équatoriales qui sont brulées ou dévastées tous les ans en Afrique et au Brésil ?

    Il est clair que les nations écolo-gueulardes et les vertueux phraseurs ont préféré ne pas débourser l’argent suffisant pour sauver cette parcelle de fôret et laissent Rafael Correa se démerder avec la misère dans son pays.

    Notez que la grande majorité des ONG, essentiellement subventionnées les pays d’Europe et les USA, se précipitent en Afrique et évitent soigneusement l’Amérique Latine.

    es chaînes hispanophones de télévision ont retransmis une conférence de presse de Rafael Correa au cours de laquelle il a rappelé que sa décision était liée au besoin de développement économique et social de l’Equateur.

    En résume, il a aussi fustigé les pays qui avaient promis des aides et n’ont rien avancé sauf, dans certains cas, des sommes insignifiantes. Il a quallifié les conseilleurs et prometteurs d’hypocrites.

    Y a-t-il eu une chaîne de télévision française pour retransmettre cette conférence de presse ?

  3. lol ! marrants les écolos.
    En résumé : gare au réchauffement climatique si on brûle notre pétrole ! Donc aboule le fric pour qu’on le garde au chaud. Rien n’empêchant de le brûler plus tard. En bref, l’argent pour le pétrole, en gardant le pétrole, et sans doute plus tard l’argent du pétrole. Faut se réveiller les gars, brûlé maintenant ou plus tard, ce pétrole au bout du compte aurait été brûlé quoi qu’il arrive. C’est plutôt logique que ça n’ait pas marché. Ca fait doucement rire qu’il se «  » »résigne » » » à l’exploiter, en prétendant qu’on ne l’a pas aidé à être vertueux. On a besoin de personne pour être vertueux, surtout pas ceux qui vous achètent votre camelote. Il croyait quand même pas qu’entre payer pour quelquechose et pour rien, les riches allaient payaient pour rien. Et c’est pathétique que chez les non payeurs on se batte la coulpe en se disant qu’on aurait dû. Les politiques de là bas valent bien les notres.

  4. William Wallace fait l’impasse, me semble t-il, sur plusieurs enjeux clés de l’exploitation du parc Yasuní.

    1. L’Equateur s’est engouffré dans une économie pétrolière depuis les années 70, ce ne sont pas 10 ans de plus qui lui permettront de réduire la pauvreté. N’avez-vous donc jamais entendu parler du syndrome hollandais ? (malédiction de l’abondance – et plus largement, la déliquescence de la démocratie face aux énergies carbonées, récemment sur le sujet: lemonde.fr/livres/article/2013/08/22/quelle-energie-democratique_3464652_3260.html). Correa pourra annoncer toutes les précautions qu’il voudra, ça ne réparera pas les dommages irréversibles que cette fièvre pétrolière a causé sur l’Amazonie et ses populations, qui, dans votre logique, auraient dû profiter de cette manne mais qui restent les plus pauvres du pays (et en très mauvaise santé).

    2. Correa pourra toujours parler du 1% (et même 0,1% maintenant) du parc impacté par l’exploitation ce n’est pas lui qui fera surveiller les routes construites pour atteindre les gisements. Les puits de pétrole causent, certes, des dégâts irrémédiables mais qui sont sans commune mesure avec leurs effets secondaires : déforestation illégale (l’Equateur enregistre déjà les taux les plus élevés des pays d’Amazonie), colonisation, etc. Bref, avancée du front de déforestation. Et demandez aux habitants de la zone quel effet ça fait d’entendre des millions d’insectes brûler chaque nuit sur les torchères

    3. Les indigènes, dont certains vivent en isolement volontaire et qui, bizarrement, viennent de disparaitre des cartes officielles alors que le gouvernement revendiquait encore récemment leur présence afin de récolter des fonds pour l’Initiative Yasuní-ITT.

    4. Cet Etat clientéliste laisse finalement dépasser son oreille totalitaire du sombrero: désormais, les reportages dans le Parc Yasuní seront soumis à autorisation et relecture du Ministère de l’environnement ; les étudiants qui manifestent contre l’exploitation du Yasuní seront privés de bourses après avoir affronté les cordons policiers quand les pro-exploitation se font offrir des sandwichs au pied du palais présidentiel ; sans parler de la presse papier qui devrait être supprimée selon le Président équatorien.

    Ceci n’est qu’un échantillon des arguments qui ne sont pas ceux des « écolos scandalogènes » mais de chercheurs de terrains qui doivent affronter l’arsenal de communication du gouvernement équatorien qui verrouille chaque jour un peu plus l’accès à l’information (depuis quand la conférence de presse d’un haut dirigeant nous apporte des éléments de compréhension et d’analyse fiables ?)

  5. A y regarder de plus près les réactions ci-dessus sont vraiment dans le genre bourgeoise. Les riches français qui se surchauffent se surclimatisent se déplacent en toutes sorte de véhicules font une leçon à un peuple qui se bat pour son quotidien. Quand on se rend en Amérique Latine on se rend compte que s’est l’occident qui a volontairement retardé ces peuples et s’est pendant longtemps accaparé leur richesse. Aujourd’hui ils souhaitent parvenir à un autre système international mais ces pays pauvres peuvent-ils parvenir à renverser la pyramide des puissances et des priorités tout seul ? Il faut regarder l’histoire et arrêter d’être arrogant avec ces dirigeants qui méritent plus de respect que ce qui dirigent le monde avec notre consentement.
    En 2007, donc, dans l’intérêt universel et avec l’appui massif de la population équatorienne, Correa avait annoncé à l’ONU la « sanctuarisation » de Yasuni. L’Equateur, membre de l’Opep, renonçait à exploiter « ITT » (qui lui aurait rapporté 7,2 milliards de dollars), à condition que les plus gros consommateurs de pétrole mondiaux versent à ce pays la moitié de son manque à gagner (soit 3,6 milliards de dollars sur douze ans). « L’initiative Yasuni est une proposition pionnière et innovante, une alternative aux discussions dominantes au niveau mondial » commentait alors le chercheur en sciences politiques Matthieu Le Quang à Quito [1]. En 2010, le PNUD (ONU/développement) avait ouvert un fonds spécial à cet effet.

    Aujourd’hui c’est l’échec : les pays gros consommateurs n’ont versé au fonds spécial que… 13 millions de dollars en trois ans. « Le monde nous a lâchés », constate Correa. Il a donc annoncé cette semaine la fin de l’initiative Yasuni. Les trois sites vont être mis en exploitation dans les prochaines semaines. La catastrophe environnementale est en marche, réplique équatorienne du ravage opéré au Brésil par le régime Rousseff !

    Rafael Correa a donc cédé aux pays riches et abandonné son programme (« largement inspiré des propositions du mouvement social, des Indiens et des écologistes », rappelait le militant Luis Saavedra).

    Cet échec était prévisible, avait annoncé Le Quang, puisque les pays de l’hémisphère Nord n’allaient pas « soutenir une initiative qui revenait à remettre en cause la base des sociétés capitalistes » ! [2]

    Mais un point doit être souligné. Selon ElComercio.com citant les sondages, plus de 90 % des Equatoriens persistent à s’opposer à l’exploitation du pétrole à Yasuni. Mieux : ce chiffre est en progression ! Paulina Recalde, de l’institut Perfiles de Opinión, souligne que le soutien populaire à l’initiative de sanctuarisation est passé de 83,7 % (en 2011) à 92,7 % (en 2013), et monte jusqu’à 93,9 % à Guayaquil, capitale économique du pays : une ville de quatre millions d’habitants qui se flatte d’avoir « l’aéroport le plus moderne d’Amérique du Sud ». Du coup, le ministre de l’Energie, Alberto Acosta, déclare qu’une mise en exploitation du pétrole de Yasuni « ne pourrait être autorisée que par référendum ».

    L’expérience Yasuni poussait à regarder l’avenir en face : anticiper la raréfaction et le renchérissement du pétrole, et réorienter l’économie des pays riches. Ceux-ci ont donc rejeté l’expérience… La révolution dans un seul pays est-elle donc impossible ? Les Equatoriens n’ont pas l’air de le penser, puisqu’une si grande majorité d’entre eux demande qu’on laisse le pétrole de Yasuni là où il est. Dans l’un au moins des pays du monde, « dejar el crudo bajo tierra » est devenu un objectif populaire ; voilà un thème de réflexion.

  6. William Wallace,

    Peut-être serait-il préférable de vous tenir au courant. Nous avons tous compris, je crois, votre soutien militant au magnifique Rafael Correa, mais je tiens à vous informer au passage qu’Alberto Acosta n’est plus ministre de l’Énergie depuis juin…2007.

    Fabrice Nicolino

  7. Comme je l’ai déjà écrit dans d’autres blog, l’allocation de Correa du 15/08 est un tissus de mensonges et de promesses électorales d’un quelconque politicar en campagne. Depuis 6 ans Correa menace le monde en disant si vous payez pas je mets en exploitation, et dans le même temps il a ouvert 13 nouveaux blocs autours du ITT pour les concessions, qui allait payer dans ces conditions. Seuls les simples d’esprit pouvaient croire en ses mensonges.

  8. Pas de problème mon cher Fabrice, ce que je cite ci-dessus est un article paru dans le canard pour lequel je griffonne de temps en temps et il est vrai qu’il est dépassé sur les noms des protagonistes mais je pense qu’il est encore d’actualité sur le fond du problème. Il est toujours facile de trouvé la petite erreur qui vise à décrédibiliser une analyse. Je n’ai pas d’adoration particulière pour aucun humain et encore moins un humain jouant dans la cour des politiques mais j’essaie par mes intervention de remettre dans leur contexte historique et sociale vos critiques aveugles contre toute les idées de gauche qui existent… L’histoire de la droite et du libéralisme que vous chérissez tant est aussi noire que celle du communisme que vous haïssez de toute vos force à en perdre votre objectivité.

  9. William Wallace,

    Que vous soyez vexé est une chose. C’est pénible, mais je vous rassure sur un point : cela est arrivé à tout le monde. Mais pourquoi diable calomniez-vous avec autant de facilité ? Je sais que cette façon de tordre la réalité à son profit a été au centre de l’histoire des stalinismes, qui inclut vos excellents amis de l’Amérique latine, mais tout de même !

    Si vous acceptiez de me lire, ce qui n’arrivera sans doute pas de sitôt, vous sauriez ce que je pense du libéralisme, ou plutôt de l’industrialisme qui s’est emparé des sociétés humaines à partir du 19ème siècle, détruisant au passage les si hautes conceptions du mouvement ouvrier naissant. Planète sans visa contient des CENTAINES d’articles CONTRE ce monde, la droite, le libéralisme. Et des DIZAINES, que j’assume tranquillement, CONTRE les multiples formes du crime stalinien.

    Pour le reste, vous confondez très visiblement les valeurs politiques et morales, en un mot humaines, et les formes provisoires et parfois détestables qu’elles peuvent prendre dans l’histoire si singulière des humains.

    Ma foi, peut-être changerez-vous un jour. Sincèrement, très sincèrement, je vous le souhaite.

    Fabrice Nicolino

  10. Je ne me vexe pas surtout sur des sujets aussi complexes. J’ai l’habitude de vous lire, et j’apprécie la majorité de vos analyses tant sur votre site que dans vos livres, c’est pour cela que je réagi de tant à autre sur votre blog quand je lis des choses qui m’irritent au plus haut point. Je ne comprend pas que vos ennemis les plus récurrents et avec qui vous êtes le plus corrosifs soient toujours des personnages appartenant aux mouvements progressistes… Sont-ils les véritables responsables de l’industrialisation de la consommation effrénée qui nous précipitent droit dans le mur ? Le grand ennemi pour les écolos est-il Mélenchon et le FDG ? Je ne le crois pas, je ne suis pas endoctriné et ne suis en aucun cas d’accord avec toutes les propositions du socialisme historique, mais avouez que le partage des richesses et le respect du vivant doit devenir une cause commune et que trop rare sont ceux qui tentent quelque chose dans ce sens.
    Les pays riches et leur arrogance ont détruit des tas de populations et de façon de vivre. Ils ont créés des guerres atroces dans le monde. Vous êtes conscient des abus du stalinisme et très critique sur le communisme et vous avez parfaitement raison, mais je vous trouve beaucoup moins tranchant sur le capitalisme, la colonisation la création d’Israël « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Les guerres et les atrocités de nos puissances capitalistes égalent bien des crimes commis par les dictatures soviétiques et communistes. Ne nous cachons pas derrière les autres, nous faisons parti de ceux qui par leur arrogance nous ont conduit jusque là où nous en sommes aujourd’hui.

  11. Un détail qui en dit long : Fabrice a bien raison de rappeler qu’Alberto Acosta a quitté le gouvernement Correa en 2007 et William Wallace doit se rappeler que la rupture entre les deux économistes est révélatrice de la position du Président équatorien. Lors d’une réunion ministérielle, Correa a exigé qu’Acosta retire son tee-shirt qui portait le slogan : « Yasuní est notre oxygène : non au pétrole d’ITT, oui à la vie ». Le Président était déjà assez persuadé à l’époque qu’il finirait par abandonner le projet (sans compter les investissements dans le secteur pétrolier, notamment une raffinerie, qui ne seraient rentables sans le brut de l’ITT) et ne voulait pas être accusé un jour d’être contre la vie. Acosta a préféré démissionner de son portefeuille que de retourner sa chemise. Plusieurs hauts responsables l’ont suivi, posant ainsi la question du Yasuní (et donc du pétrole) comme le point de crispation des politiques dans le pays.

  12. L’affaire Yasuni en tous cas démontre une fois de plus que de plus en plus les soutiens traditionnels du mouvement écologique -comme la gauche au sens large- sont en train de le lâcher.
    Et c’est trés grave, quel que soit par ailleurs le pays, riche ou pauvre (quant on voit l’attitude lamentable de nos Eminences EELV on estg en effet mal placés pour faire la leçon au gouvernement écuadorien).

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