Pascal Bruckner, le nouvel étalon dont nous avions besoin

Pour Nadine

L’époque bousculée qui est la nôtre a besoin de nouveaux instruments de mesure. On se souvient sans doute que le mètre a été défini la première fois le 26 mars 1791, par notre Académie des sciences alors révolutionnaire. Les contemporains ne s’en doutaient pas, mais cette mesure-là accompagnerait, faciliterait la marche en avant de l’industrialisation du monde. Car le règne de l’économie, qui est le nôtre, avait grand besoin de calcul et d’apparente objectivité. On a vu le résultat, on le voit changer chaque jour, et dans la direction qu’on connaît, celle de la destruction radicale des formes de la vie.

Bref. À chaque époque ses besoins. La révolution intellectuelle et morale que nous sommes quelques-uns à souhaiter ardemment, cette révolution a elle aussi besoin d’instruments. Et celui qui permettrait de connaître le niveau de sottise d’un discours aiderait sans doute à éclairer le difficultueux chemin que nous avons décidé en conscience de suivre. Oui, à franchement parler, la grande imbécillité mérite ses héros, ses généraux, ses médailles. En ce domaine très concurrentiel, il convient d’être prudent, car les places sont disputées, et les honneurs par force limités. Pour ce qui me concerne, je me dois de signaler à l’attention publique l’extraordinaire figure de Pascal Bruckner, qui écrase toutes les autres, au point de faire douter de l’intérêt d’une compétition.

Qui est Pascal Bruckner ? Un homme très ignorant, bien sûr, mais cette distinction répandue ne suffirait pas à le récompenser. Non, Bruckner est un philosophe. Au sens où M. Bernard-Henri Lévy est un philosophe.  Et donc un immense philosophe, puisqu’il a écrit des livres salués dans Le Nouvel Observateur, gazette qui tient Marcela Iacub, éphémère compagne de M. Strauss-Kahn, pour un puissant génie de la littérature. Parmi ses livres, je ne peux résister à saluer son chef-d’œuvre immortel, Le Sanglot de l’homme blanc. Tiers-Monde, culpabilité, haine de soi, paru en 1983. Bruckner y pourfend le tiers-mondisme, qui n’aurait été qu’une vaste entreprise de complaisance à soi et d’auto-culpabilisation. Voyons. La distance abyssale entre le Nord et le Sud n’aurait donc servi que de narcissisme aggravé à la génération militante des années 60. Comme c’est excellement vu.

Que n’a été M. Bruckner ? Nouveau philosophe après 1977 – pardieu, le totalitarisme est une vilaine chose -, il a lutté avec ses petits bras contre la faim dans le monde – à ACF -, pour un plan de paix – audace ! – au Proche-Orient, contre les soldats de M. Milosevic au cours des guerres dans l’ancienne Yougoslavie. Voyez-vous, on est démocrate ou on ne l’est pas. M. Bruckner, n’écoutant que son grand courage, défend la guerre américaine en Irak – 2003 -, avant de découvrir en 2004 la triste impréparation de l’armée étasunienne. Pas assez de drones, peut-être ? Que lui reste-t-il à tenter ? Sarkozy ? Allons pour Sarkozy, que M. Bruckner soutiendra au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2007, avant de laisser dire que le bondissant président l’avait notablement déçu.

Quel pharaonique défi peut espérer encore un tel géant ? L’écologie ? Ben oui, l’écologie, et ces méchants personnages qui veulent punir l’Occident de jouir sans état d’âme de ses richesses matérielles. Ce qui donne en 2011 un nouveau livre exaltant,  Le fanatisme de l’Apocalypse (Grasset, 20 euros). J’y ai consacré alors un article de Charlie Hebdo, dont j’extrais ceci : « Bruckner, comme d’autres plaisantins avant lui, n’a à peu près rien lu sur le sujet qu’il traite. La dislocation des grands écosystèmes, les crises de l’eau, de la biodiversité, des sols, des océans, le dérèglement climatique, il s’en tape. Il n’est pas au courant. « Après tout, note-t-il tout en finesse, le climat de la Riviera en Bretagne, des vignes au bord de la Tamise, des palmiers en Suède, qui s’en plaindrait ? ». Pas lui. Le pilier du café du Commerce veut continuer à profiter de la vie sans qu’on l’emmerde, car « voitures, portables, écrans, vêtements sont à tous égards non des gadgets, mais des agrandissements de nous-mêmes ». Face à ces merveilles, les écologistes n’ont qu’un but : « Mettre le voile noir du deuil sur toutes les joies humaines [l’italique est dans le texte d’origine, pas seulement dans Charlie] ». Pourquoi ? Mais parce qu’ils sont fanatiques, sectaires et même avares. Avares, c’est nouveau, ça vient de sortir. Oh, mais quels vilains ! ».

Or voilà qu’il récidive, misant sans doute sur l’irrésistible – parfois – comique de répétition. Dans  Libération de ce matin, M. Bruckner, qui cherche en vain une idée, a décidé de se répéter. Vous verrez plus bas ce que cela donne, inutile d’être trop cruel. Le tout est d’une telle suffisance, appuyée comme il se doit par une connerie sans limites apparentes, que l’on est contraint d’annoncer la fin du concours. M. Bruckner est le roi absolu, il n’y a rien à discuter. Notez avec moi qu’il aurait au moins pu se renseigner, et lire quelques textes. On a vu dans le passé des philosophes s’enquérir des informations débattues ailleurs. Mais M.Bruckner, qui est visiblement mauvais joueur, a décidé de ridiculiser tous ses concurrents, en s’abstenant simplement de documenter ses si formidables accusations. Pensez ! il veut la couronne à lui tout seul, et il l’aura, et il l’a. Les écologistes sont une secte. Parce que. Et M.Bruckner est une buse. Parce que.

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La tribune de Libération (6 septembre 2013)

Ecologie, le nouveau catéchisme de l’austérité

Par PASCAL BRUCKNER Philosophe

Le 27 juillet 2012, la très sérieuse revue Nature publie un article alarmant rédigé par 22 chercheurs selon lequel les écosystèmes de la planète pourraient connaître un effondrement total d’ici à 2100[Libération a consacré un Evénement à cette étude, le 10 août 2012, ndlr]. La pression démographique, la perte de la biodiversité, le taux d’extinction des espèces, l’augmentation des émissions de CO2 rendent très probable un basculement de nos conditions d’existence au cours du siècle à venir. Et nos scientifiques de préconiser une réduction drastique de la population ainsi qu’un alignement du niveau de vie des plus riches sur les plus pauvres.

Comment y parvenir, ils ne le précisent pas ? Comment persuader les nations sous-développées de le rester et les pays prospères de renoncer à l’abondance ? Quelle élite dictatoriale se montrera capable d’imposer ses volontés à 7 milliards d’êtres humains ? Tout est dit dans cet article, par ailleurs très contesté : le changement climatique est avant tout une arme pour punir le genre humain et l’amener à faire pénitence. Le réchauffement est un fait. Faut-il en faire une foi, une religion, un chantage exercé sur les vivants ? Une chose est de nous alerter sur un danger réel, une autre de le présenter sous la forme d’un chaos imminent qui devrait éclipser tous les autres. Or, pour les sociétés humaines, il existe au moins quatre calamités majeures : la pauvreté, la faim, la maladie, le crime de masse.

Qui décrète que l’augmentation des températures surpasse ces quatre fléaux en importance et en intensité ? Pourquoi ne pas souligner qu’elle présente aussi un certain nombre d’avantages ? On sait que la culture de la vigne prospère dans le sud de l’Angleterre grâce à de meilleures conditions atmosphériques, que les Inuits du Groenland se réjouissent de cet ensoleillement supplémentaire qui leur permet de cultiver fruits et légumes et ramène dans leurs eaux territoriales des phoques dont ils consomment la viande et vendent les peaux ; il semble aussi que la population d’ours polaires ne diminue pas au pôle Nord, notamment au Nunavut, en dépit de la fonte des glaces. Combien de pays de l’hémisphère Nord soumis au froid seraient heureux d’un adoucissement de leurs conditions de vie, d’hivers moins longs, d’étés plus cléments ?

Ainsi, nous dit la nouvelle vulgate, nous subirions un accroissement spectaculaire des catastrophes naturelles depuis dix ans. N’est-ce pas plutôt notre sensibilité aux perturbations climatiques qui s’est exacerbée dans la mesure où elles sont devenues plus meurtrières et coûteuses en raison de la densité de population dans les zones touchées ? Nous expliquer que le réchauffement est aussi incontestable que la loi de la chute des corps ou la rotondité de la Terre est un autre sophisme : c’est confondre un principe avec un phénomène historique. Si le nombre de climato-sceptiques augmente dans nos pays, c’est que les «réchauffistes» ont usé et abusé de l’argument d’autorité qui interdisait toute nuance. Le climat est devenu pour certains depuis vingt ans la causalité dominante, comme l’économie était la détermination en dernière instance dans le marxisme : même dogmatisme dans un cas comme dans l’autre. Il devient alors la clé qui ouvre toutes les portes. Qu’est-ce qui n’est pas réchauffement à cet égard ? La pluie est réchauffement, la sécheresse aussi, ainsi que le vent, les cyclones, les tremblements de terre, même les précipitations neigeuses, même le gel selon une merveilleuse acrobatie logique utilisée par Al Gore : plus il fait froid, plus il fait chaud ! Et comme les médecins chez Molière s’écriaient au moindre symptôme : «Le poumon, vous dis-je !», au moindre dérèglement, nous nous écrions : «Le réchauffement !»

C’est que les relations de l’homme avec la nature sont pensées sur le modèle du client insolvable et de son banquier : la dette est immense, il faut rembourser sous peine de sanctions terribles appelées incendies, ouragans, inondations. Au Moyen Age on interprétait les cataclysmes naturels comme un châtiment de Dieu ; désormais on les impute à l’orgueil de la créature humaine coupable de démesure. A l’omnipotence supposée de l’homme transcrite dans le terme d’«anthropocène» répondrait la résistance farouche de la planète martyrisée qui se venge. En mourant, elle nous entraîne dans son agonie et en profite pour nous administrer une bonne leçon. Des politologues patentés nous expliquent que les guerres du XXIe siècle seront toutes climatiques et nous préparent un âge du fer. On ne savait pas celles du siècle précédent si douces. Qui veut effrayer veut dominer.

Mais les écologistes, en battant le tambour bruyant de la panique, sont devenus malgré eux les meilleurs adversaires de leur thèse. Leurs vaticinations apocalyptiques nuisent à la cause qu’ils défendent. Car de deux choses l’une : ou bien le réchauffement se poursuit, quoique nous fassions, par simple inertie thermique pendant un siècle et nous sommes fichus. Dès lors à quoi bon s’inquiéter, modifier nos habitudes ? Ou bien la menace n’est pas celle annoncée, des solutions existent et ce serait le travail d’une écologie intelligente de les explorer.

Parler comme le prince Charles de la Terre comme d’«un malade en phase terminale»et avertir l’humanité d’«un possible suicide à grande échelle», ce n’est pas seulement user d’une rhétorique outrancière, c’est confondre l’avertissement et le souhait. Car le soupçon nous vient que ces grands prophètes de la fin du monde – on pourrait y inclure lord Stern, Al Gore, James Hansen, Nicolas Hulot, sir Martin Rees – veulent moins nous protéger que nous châtier. «La fête industrielle est finie», avertissait le philosophe allemand Hans Jonas, phrase reprise littéralement par l’ancien député vert Yves Cochet. Le climat devient l’instrument de notre expiation. Le véritable enjeu du réchauffement, ce «fait polémique» pour parler comme Bachelard, c’est donc le changement des modes de vie : il s’agit de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 % d’ici à 2050, en diminuant la consommation d’énergie, au besoin par la contrainte, la pénalisation des contrevenants. Aux fins de réaliser cet objectif, le bon peuple est prié d’adopter «la sobriété heureuse» comme le dit le catéchisme en cours, c’est-à-dire d’accepter le dénuement avec enthousiasme, de convertir la détresse matérielle en joie spirituelle.

Il faut accoutumer les Français à la rareté, convaincre les fortunés qu’ils doivent s’appauvrir et les pauvres qu’ils sont encore trop riches et doivent un peu plus se serrer la ceinture. Les partis verts sont ainsi les vecteurs idéologiques d’une nouvelle austérité dictée non plus par les marchés financiers mais par la santé de la planète. Et cette austérité s’applique encore plus aux pays du Sud à qui l’on démontre, dans une belle phraséologie néocoloniale, qu’il est trop tard pour accéder au progrès et sortir de leur condition. L’arme climatique vise donc à entériner l’injustice globale et à interdire aux nations démunies d’émerger de la misère. Alors même que seule une croissance accélérée permettrait à ces dernières de résister aux conséquences néfastes de l’élévation des températures, de mieux se prémunir contre les tsunamis, les raz-de-marée, les séismes.

Au nom de la dette carbone, notre nouveau péché originel, on plaide chez nous contre toute avancée : on récuse le charbon mais aussi le gaz naturel, le pétrole, le nucléaire, le train à grande vitesse, les OGM, les nanotechnologies, les aéroports, les énergies fossiles. Seules les éoliennes et les panneaux solaires trouvent grâce aux yeux de nos puristes, et encore, alors même qu’ils sont et resteront désespérément insuffisants pour couvrir nos besoins ! Il est dramatique qu’un gouvernement de gauche, en principe progressiste, se laisse dicter sa conduite, en matière d’environnement, par un groupuscule rétrograde qui vit dans la mystique de la décroissance et représente à peine 2,5 % de l’électorat. Et l’on comprend l’exaspération de très nombreux cadres et militants socialistes vis-à-vis de leurs alliés verts. Le refus français d’explorer les réserves de gaz de schiste n’est pas seulement une décision économiquement contestable, c’est une insulte lancée aux générations futures que l’on prive d’une source d’énergie précieuse et peut-être abondante.

Si la France avait suivi le principe de précaution dès les années 50, elle n’aurait jamais eu d’industrie aéronautique ou agroalimentaire, jamais de complexe atomique ou chimique, n’aurait jamais édifié d’autoroutes, jamais promu le TGV, le Concorde, et serait restée une nation arriérée. Qu’il faille s’acheminer vers une économie décarbonée, un développement compatible avec le respect de l’environnement, tout le monde est d’accord là-dessus ; qu’au nom de notre mère la Terre, il faille embrasser la régression volontaire, idolâtrer la privation, sombrer dans la religion de l’effroi, suspecter toute innovation technologique relève de l’obscurantisme pur et simple. Ce n’est pas le souci de la planète qui domine alors, c’est la haine de l’humanité dissimulée sous le culte de la Nature. Oui à l’écologie de raison, non à la Secte verte.

Dernier ouvrage paru : «le Fanatisme de l’Apocalypse. Sauver la Terre, punir l’Homme», Grasset, 2011

74 réflexions sur « Pascal Bruckner, le nouvel étalon dont nous avions besoin »

  1. Bonjour

    J’ai découvert avec émoi la tribune de M. Bruckner ce matin dans le journal. Alors que nous travaillions hier à un ensemble sur la place de l’environnement dans les médias, le service Rebonds offrait une place conséquente au grand philosophe. Pour avoir de la place, l’environnement en a eu. De quoi se plaint-on?! N’est-ce pas magnifiquement sardonique?

    Fabrice a raison, tout cela a déjà été mâché. Il ne dit rien de neuf qu’il n’a déjà écrit et s’énerve sur un événement paru le 10/08/2012. Je me souviens m’être roulée par terre pour que l’on parle de cette étude parue dans Nature. J’avais obtenu gain de cause, en plein milieu du mois d’aout… Vous savez quand personne ne lit le journal, quand il n’y a pas de débilité politique à commenter, ni de vague fait divers à monter en épingle. Bref.

    Au nom de la liberté d’expression, pour la pluralité des points de vue, on lui offre presque une double page alors qu’il ne connait rien à ce qu’il dénonce. Son livre a dû bien mal se vendre pour qu’on nous en resserve une promo gratos dans Libé. Pauvre de nous.

    Ciao
    Laure

  2. Journaleux et politicards ( majorité hégémonique à ne pas confondre avec une poignée de journalistes et de politiciens ) ont en commun la conviction d’être plus élevés intellectuellement et moralement que la populace , alors qu’ils sont du même niveau . Avec toutefois cette circonstance terriblement aggravantes : ils ont fait des études . Alors qu’on peut avoir de l’indulgence pour ceux qui ont quitté l’école tôt , en se disant qu’ils ne sont peut-être jamais parvenu à leur maximum d’éveil , il est en revanche impossible d’indulgence envers ceux-là qui ont consacré – et consacrent encore – leur existence à l’exercice intellectuel . Ceux-ci n’ont rien gardé sous la pédale qui leur aurait permis d’être meilleurs qu’ils ne sont : ils sont parvenus à leur limite . Le plus grave de l’affaire , c’est davantage la stupidité des journaleux que des intellectuels ( dont le rapport avec l’intelligence n’est que phonétique et graphique ) car les premiers amplifient la porté de la connerie des seconds en leur donnant la parole … Comparons par exemple la fréquence des invitations dans les médias de JM Pelt avec celle de L.Ferry ( qui déclarait il y peu travailler dix heures par jour ! ) .
    Et ne parlons pas des journaleux qui jouent aux intellectuels : les éditorialistes . De La Voix du Nord à La Provence en passant par La Montagne , du Figaro au Nouvel Obs et j’en passe , c’est à pleurer . Tout ces gens qui croient que leur notoriété et leur pouvoir atteste de qualités d’esprit , alors que c’est seulement la mesure de leur narcissisme et de leur désir d’accéder au pouvoir . Qui dirait que Sarkozy et Hollande sont plus intelligents que Reeves et Jacquard ?

    Sur ce , l’important est ( entre autre ) de ne pas oublier le 21 septembre à Paris contre la chasse :

    http://www.ecologie-radicale.org/index.php

  3. Le problème d’un étalon pour mesurer la connerie humaine, c’est qu’il faut le changer souvent.

    En effet, avec des « penseurs » à la Bruckner, les limites de la conneries sont vaillamment repoussées tous les jours et nos étalons d’hier sont largement dépassés.

    Je crains que Fabrice n’ait à fixer un nouvel étalon dans peu de temps…

  4. Encore un cuistre adepte de la double pensée, « des individus veulent s’approprier les richesses en maintenant les autres dans la pauvreté sous prétexte de crise écologique » -> « la crise écologique n’existe pas. »
    « Ne pas innover empêche d’avancer » -> « Bannissons le principe de précaution et utilisons tout ce qui est à notre disposition : mox, surrgénérateur, fichage ADN, contrôle et surveillance de la pensée par les nano et neuro technologies…

  5. Et ça continue… Après l’Ours et le Blaireau (au fait l’homme ne serait-il pas lui aussi « Homnivore » avec un tas de maladies bien réelles ?) voilà que l’on s’en prend aux Tétras !

    Pauvres… pauvres… (de nous ?)

  6. Je rejoins René dans sa protestation…

    Non, Fabrice, les buses ne méritent pas (surtout de ta part) cette comparaison malheureuse et gratuite. Qui a pris le temps d’observer longuement ce magnifique rapace peut en témoigner.

  7. « Si la France avait suivi le principe de précaution dès les années 50, elle n’aurait jamais eu d’industrie aéronautique ou agroalimentaire, jamais de complexe atomique ou chimique, n’aurait jamais édifié d’autoroutes, jamais promu le TGV, le Concorde, et serait restée une nation arriérée. »

    En somme il soutient que tous ces problèmes ont pu être des solutions et le pire c’est qu’il y croit ! Devant tant de connerie on ne peut qu’être saisi de vertige.

  8. je me demande parfois si les Bruckner de ce monde ne sont pas tout simplement nuls en maths: soustraire, additionner, etc…à savoir, comparer ce que la terre avait d’écologiquement viable avant, avec ce qu’il lui reste aujourd’hui, avec ce qu’elle n’aura plus demain

  9. Merci Fabrice,

    En mars 2003, favorable à la destitution de Saddam Hussein, il appuie la guerre en Irak lancée par le gouvernement de George W. Bush dans un article paru dans Le Monde, cosigné avec un groupe d’intellectuels5, notamment Romain Goupil et André Glucksmann, qui participeront, trois ans plus tard, à la création de la revue d’orientation néo-conservatrice Le Meilleur des mondes.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Meilleur_des_mondes_(revue)

    Hé oui! Je vais faire ma chieuse, mais pas envie d’en savoir plus sur ce personnage!

    Ciao,

  10. N’importe quel connard peut éructer ou écrire des dissertations à deux balles dans son salon. Bruckner met une belle plume et un très relatif talent rhétorique au service de sa connerie. Passons. Ce n’est pas lui le problème.
    la vraie question est: comment un quotidien à peu près sérieux peut-il laisser écrire ça dans ses colonnes? « Libération » a une responsabilité. Même en pages débats c’est inacceptable.

  11. Meme si son attitude dedaigneuse et son arrogance sont deplaisantes, Pascal Bruckner n’a pas tout faux quand meme. Il est interessant que sa posture semble rejoindre celle des redacteurs de « l’Insurrection qui vient »:

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    « La situation est la suivante: on a employé nos pères à détruire ce monde, on voudrait maintenant nous faire travailler à sa reconstruction et que celle-ci soit, pour comble, rentable. L’excitation morbide qui anime désormais journalistes et publicitaires à chaque nouvelle preuve du réchauffement climatique dévoile le sourire d’acier du nouveau capitalisme vert, celui qui s’annonçait depuis les années 1970, que l’on attendait au tournant et qui ne venait pas. Eh bien, le voilà ! L’écologie, c’est lui ! Les solutions alternatives, c’est encore lui ! Le salut de la planète, c’est toujours lui ! Plus aucun doute : le fond de l’air est vert ; l’environnement sera le pivot de l’économie politique du XXIe siècle. À chaque poussée de catastrophisme correspond désormais une volée de « solutions industrielles ». »

    « Autre vision d’avenir: une humanité motorisée roulant au bioéthanol de Sao-Paulo à Stockholm; un rêve de céréalier beauceron, qui n’implique après tout que la conversion de toutes les terres arables de la planète en champs de soja et de betterave à sucre. Voitures écologiques, énergies propres, consulting environnemental coexistent sans mal avec la dernière publicité Chanel au fil des pages glacées des magazines d’opinion. C’est que l’environnement a ce mérite incomparable d’être, nous dit-on, le premier problème global qui se pose à l’humanité. Un problème global, c’est-à-dire un problème dont seuls ceux qui sont organisés globalement peuvent détenir la solution. Et ceux-là, on les connaît. Ce sont les groupes qui depuis près d’un siècle sont à l’avant-garde du désastre et comptent bien le rester, au prix minime d’un changement de logo. Qu’EDF ait l’impudence de nous resservir son programme nucléaire comme nouvelle solution à la crise énergétique mondiale dit assez combien les nouvelles solutions ressemblent aux anciens problèmes. »

    (p. 60-62 de la version PDF)

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    « L’insurrection qui vient » n’est pas non plus totalement denuee d’arrogance mais a le merite d’etre infiniment plus articulee, plus erudite, plus poetique aussi, et surtout de proposer un regard qui voit beaucoup plus loin que ce qui semble animer Bruckner, qui semble ne pas etre autre chose que le regret de ne pouvoir continuer, insouciant, a vider le reservoir d’essence de la DS de son papa, a 180km/h sur l’autoroute, a vaporiser du DDT par avion, a rever d’un nucleaire innocent, frais et colore, comme dans les bandes dessinees dans annees 1960.

  12. je ne connais pas la vie de Pascal Bruckner, mais je le vois loin de la nature, parisien vivant dans un appartement d’un quartier chic..

    « En 2007, il soutient Nicolas Sarkozy pour le second tour de l’élection présidentielle. Il dira plus tard en avoir été déçu. »

  13. Il y a une autre chose très inquiétante dans l’article de Bruckner, c’est la référence à « la surpopulation » comme d’un problème entendu, qui va de soi. C’est d’autant plus inquiétant que le changement climatique et les problèmes écologiques sont parallèlement niés ou ridiculisés, alors même que la « pression sur les ressources » est le seul argument en faveur du concept de « surpopulation ».

    Il faut mettre cela en rapport avec l’explosion et l’expansion mondiale de la population d’origine Européenne sur les 200 dernières années (1).

    Le thème de la surpopulation, qui est toujours associé au Tiers-Monde, a pour but de dénoncer le rattrapage que les populations non-Européennes et leurs descendants ont commencé il y a 70 ans. Rattrapage dont on sait qu’il est limité puisque la population mondiale va se stabiliser aux alentours de 10 milliards (2).

    Ce thème de la surpopulation, dont le lien avec l’écologie est non seulement bidon mais n’a même jamais été envisagé sérieusement (puisque même en réduisant la population à son niveau de l’âge de pierre, le niveau de pollution actuel de l’élite auquel tout le monde aspire, n’est pas durable), n’est donc pas du tout neutre. Il s’agit d’un thème raciste, réchauffé du thème de « l’espace vital », (à l’origine de Friedrich Ratzel, un des fondateurs de la géographie moderne et précurseur de l’écologie) ré-interprété par les Nazi.

    Il faut lire avec attention l’article d’Alain Badiou, « Racisme d’Etat et racisme intellectuel », publié dans Le Monde sous un titre modifié, probablement par peur de nommer les choses. Je n’ai découvert que tout récemment cet acte de censure par Le Monde (3). Il faut relire cet article en connaissant le vrai titre.

    Car, de même que Eichmann (ou les conducteurs de train) qui envoyaient les Juifs à la mort n’étaient probablement pas racistes et affirmaient n’avoir rien personnellement contre les Juifs (4), il n’est pas nécessaire de nourrir des sentiments d’aversion envers les arabes ou les noirs pour mener avec efficacité une politique suprématiste raciste.

    Cette politique est ancienne, puisque Rudolf Steiner la dénonçait déjà dans une conférence en 1918 (5).

    Mais les idées publiées dans les media et le ton utilisé font penser que le pire est à venir.
    Qui a dénoncé l’article de la semaine dernière, ou Hubert Védrine (qui n’est pas un diplomate amateur, n’est-ce pas !) classifie les peuples de la terre par races, avec d’un coté ceux dont le devoir est de définir la loi et de l’autre, ceux dont le devoir est de la suivre ? (6)

    Qui a dénoncé l’article de Edward N. Luttwak, ou il explique qu’il est dans l’intérêt de l’Occident qu’une guerre sans fin détruise constamment l’Asie Occidentale ? (7)

    Le « Mein Kampf » de notre temps est en train d’être écrit, juste sous nos yeux, par des intellectuels petits et grands, et il prépare des choses à coté desquelles le nazisme n’était qu’une répétition.

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    (1) « Une des hypothèses les plus saillantes du néo-malthusianisme est que les peuples du Sud sont pauvres parce qu’ils ont tendance à « trop se reproduire », et sont donc responsables de la raréfaction des ressources globales. Autrement dit, les peuples du Sud se reproduisent comme des rongeurs, mangent toutes les ressources, et salissent l’environnement (Ehrlich 1968, Ehrlich et Ehrlich 1990). Cependant, cette hypothèse se fracasse tête la première contre le fait historique que le taux de croissance de la population Européenne a dépassé de loin celui de n’importe quelle population non-Européenne durant les deux derniers siècles. La plus grande expansion de la migration Européenne a eu lieu entre 1850 et 1960 : Plus de 60 millions de personnes – un cinquième de la population Européenne au début de la période – ont émigré hors d’Europe. Entre 1750 et 1930, la population Européenne a augmenté 5,4 fois, alors que durant la même période la population Asiatique a augmenté 2,3 fois, et la population Africaine a moins que doublé. En 1930, un tiers de la population blanche vivait hors d’Europe ; La proportion devint 50% en 1970 (Mc Neely et al. 1995 :727). Une conséquence directe de cette explosion démographique de la population blanche et de l’hégémonie du modèle de consommation ‘blanc’ est la spoliation rapide des ressources mondiales. »

    Extraits traduits de Debal Deb : Beyond Developmentality, constructing inclusive freedom and sustainability (Daanish Books, 2011)

    Mike Davis: Late Victorian Holocausts: El Niño Famines and the Making of the Third World (Verso, 2000)

    (2) Hans Rosling: Religion and Babies (conference TED en video)

    (3) http://blogs.mediapart.fr/blog/claude-ariane-badiou/070512/lautocensure-scandaleuse

    (4) Hannah Arendt: Eichmann a Jerusalem

    (5) Rudolf Steiner: Rudolf Steiner, les taches de notre temps, 3ieme conférence : Les aspects mécanistes, eugéniques et hygiéniques du futur. 1er décembre 1918. http://wn.rsarchive.org/Lectures/GA186/

    (6) Hubert Védrine: http://www.lejdd.fr/International/Moyen-Orient/Actualite/Vedrine-La-pire-des-solutions-ne-rien-faire-626817

    (7) Edward N. Luttwak : Seul le statu quo est tenable en Syrie http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/09/04/seul-le-statu-quo-est-ten

  14. Je ne pense pas que les géologues qui expliquent que provoquer des pressions importantes à 3000 mètres de profondeur, pour rechercher du gaz de schiste, peut provoquer des failles dont on ne maîtrise ni la longueur, ni la direction, ni les conséquences en terme de sismicité, ni les impacts sur l’hydrologie souterraine profonde, soient des verts sectaires;
    je ne pense pas que des chimistes qui montrent que des remontées d’eaux de fracking contenant des métaux lourds et des éléments radioactifs présents dans le sous-sol profond sont nuisibles à la vie soient des illuminés irresponsables qui insultent les générations futures;
    La mise en lumière de ces faits gêne certains qui essaient de faire croire que ce ne sont que billevesées ;
    monsieur Bruckner se trompe l’obscurantisme n’est pas du côté de ceux qui cherchent à s’informer avant de prendre une décision.

  15. Ce qui est grave c’st que ce pauvre type est une lumière pour les industriels et financiers qui ne pensent qu’à la croissance ( ils ne savent faire que ça et n’ont aucune culture -AUCUNE- alors quand un pauvre type comme bruckner écrit ça, un sous fifre en fait un résumé, passe une note de deux lignes et tout va bien, lisez les cables wikileaks pour comprendre comment les choses se décident…
    A pleure, mais on va pas se laisser faire !

    PS/ J’ai beaucoup réflechie pour savoir qui est ce prince Charles de Terre… Avant de comprendre que c’est ce pantin couronné an angleterre qui milite pour réduire la population mondiale à 500 millions de personnes…

  16. Je vois avec soulagement que je ne suis pas seule à défendre l’honneur des buses. Mais peut être ne s’agit-il pas de l’oiseau?

    Il me semble que les pourfendeurs de l’austérité sont de plus en plus décomplexés (joli mot, très utile), défendant avec un beau cynisme leur droit (celui du plus fort) à bâfrer tout ce qu’il y a sur la table et à tout renverser quand ils seront obligés de la quitter.

  17. Ben oui. S’agit pas de l’oiseau vu que c’est lourd comme du béton armé ! plutôt triple buse…classe ? 135 A pour ne pas faire féroce et rester correct.

  18. basta à le reproduction incontrolée des hommes sur la terre! de TOUS les hommes ! vous ne voyez pas où çà nous mène? regardez autour de vous!

  19. Sans prendre parti, on voit le fossé qui sépare ces deux auteurs, dont le premier n’a pas même le courage de signer son texte.
    Pascal critique la gens écologique et ses excès annonçant une prochaine Inquisistion.
    Le premier, dans sa platitude habituelle, n’a pas le moindre contre-argument, sauf un seul: Le MEPRIS de l’Autre, cet étranger, hier ami, maintenant – du fait qu’il pense autrement – pas même un Ennemi (car un ennemi est quand même un homme), mais une saleté sans nom qu’il convient d’écraser du talon comme une punaise sale.
    Voilà comment pense un certain bord politique. On commence par empêcher les Autres (qui ne pensent « pas bien ») de s’exprimer; La dérive continuant, on les verra très bientôt privés du droit d’éduquer leurs enfants, puis privés de droits civiques, condamnés aux viles tâches. Espérons pour nos descendants qu’ils n’iront pas jusqu’à l’extermination come l’ont fait au XX°siècle de sinistres prédécesseurs …

  20. Duperray,

    Je vois que vous êtes un comique. Et que vous aimez bien monsieur Bruckner. Sans prendre parti, bien entendu. Vous avez si bien lu que vous n’avez pas même compris que TOUS les articles publiés ici, sauf mention contraire, sont de moi. Encore bravo.

    Fabrice Nicolino

  21. « Pascal critique la gens écologique et ses excès annonçant une prochaine Inquisistion. »
    monsieur ou madame duperray: vos avez raison « tout va très bien madame la marquise » et les écolos (les vrais) ont des hallucinations : marée noire gigantesque du golfe du Mexique; mers sans poissons contamination de la mer suite à fukushima disparition de la biodiversité cultivée ; disparition de la moitié des papillons déclin massif des abeilles, des oiseaux; bétonisation du territoire, pesticides! tout ces faits et bien d’autres ne sont que billevées ! seuls des esprits sous hallucinogènes peuvent s’en émouvoir… prêts à établir l’inquisition.

  22. Marie, Herve Kempf a bien montre « Comment les riches detruisent la planete », et je crois qu’il est plus exact de dire que c’est l’argent, plutot que les riches, qui detruit la planete, car un travailleur pauvre qui met sa competence entierement et aveuglement au service de l’argent detruit autant qu’un riche. Et face a l’argent, les loups, les tigres et les quelques milliers de varietes comestibles crees par l’homme (qui sont un patrimoine encore plus important que les pyramides ou les cathedrales gothiques),n’ont guere de ressources pour se defendre. Seuls des hommes peuvent defendre la vie contre l’argent. Ce ne sont pas des Bill Gates, Prince Charles ou Stephan Schmidheiny qui defendent la nature, ce sont les nombreux va-nu-pieds dont la survie depend directement de cette nature vivante. Donc, ne nous sous-estimons pas nous-memes. Un amoureux de la vie et de la nature est un hote digne sur cette belle terre!

  23. je ne resiste pas a citer ce texte feroce de Victor Hugo…

    « Ainsi, pour jeter bas cette tour de Louis d’Outremer, presque contemporaine des tours romaines de l’ancienne Bibrax, pour faire ce que n’avaient fait ni béliers, ni balistes, ni scorpions, ni catapultes, ni haches, ni dolabres, ni engins, ni bombardes, ni serpentines, ni fauconneaux, ni couleuvrines, ni les boulets de fer des forges de Creil, ni les pierres à bombardes des carrières de Péronne, ni le canon, ni le tonnerre, ni la tempête, ni la bataille, ni le feu des hommes, ni le feu du ciel, il a suffi au dix-neuvième siècle, merveilleux progrès ! d’une plume d’oie, promenée à peu-près au hasard sur une feuille de papier par quelques infiniment petits ! méchante plume d’un conseil municipal du vingtième ordre ! plume qui formule boiteusement les fetfas imbécilles d’un divan de paysans ! Plume imperceptible du sénat de Lilliput ! plume qui fait des fautes de français ! plume qui ne sait par l’orthographe ! plume qui, à coup sûr, a tracé plus de croix que de signatures au bas de l’inepte arrêté !

    Et la tour a été démolie ! et cela s’est fait ! et la ville a payé pour cela ! on lui a volé sa couronne, et elle a payé le voleur ! »

    http://fr.wikisource.org/wiki/Guerre_aux_d%C3%A9molisseurs

    Aujourd’hui, les vandales ont plus d’arrogance encore, plus d’argent, plus d’ignorance et plus de pouvoir, en s’attaquant aux semences et a l’agriculture traditionelles ils s’attachent a detruire 10,000 ans de travail, de connaissances et d’amour entre l’homme et la nature. Et ces vandales trouvent facilement des prete-plume, mercenaires et meme parfois benevoles!

  24. à duperray

    Vous ne comprenez pas ce que vous écrivez , alors il vous est difficile de comprendre les propos d’autrui .
    Dès le début , le ton est donné :  » Sans prendre parti, on voit le fossé qui sépare ces deux auteurs, dont le premier n’a pas même le courage de signer son texte. »
    Faisons abstraction du fait que vous n’êtes pas fichu de constater que les articles sont signés par Fabrice , et admettons qu’ils soient anonymes . Dans ce cas , vous auriez pu , factuellement et donc  » sans prendre parti  » remarquer que P. Bruckner signe ses articles , contrairement à l’auteur de ce blog . Vous préférez écrire  » n’a même pas le courage de signer son texte  » . Outre que votre premier argument est bassement testiculaire ( vous , vous êtes un homme , un vrai , un couillu , pas une fiotte qui se planque derrière son clavier , n’est-ce pas ? ) , la mention  » n’a même pas  » est dénigrante , et donc incompatible avec  » sans prendre parti  » . A moins d’accorder la même valeur à ceux qu’on encense qu’à ceux qu’on dénigre ! Nul doute que vous êtes capable de soutenir ce point de vue . La peur de ne pas être reconnu , sans doute …

    Pas étonnant que votre texte se termine par un très classique Point Godwin . Ah , ce heures les plus sombres de notre Histoire …
    Heureusement qu’elles ont existé pour permettre aux spountzs de se faire une vertu !

  25. Citation pour citation , en voici une de Huxley qui pourrait avoir été écrite ce matin .

    « Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.
    Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle.
    Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité, et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste.
    Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie.
    Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe: on diffusera massivement, via la télévision, des informations et des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprit avec ce qui est futile et ludique.
    Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.
    En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. »
    Aldhous Huxley

    la bise à tous , Marielle

  26. @ azer

    Au niveau national 65 millions d’oeufs d’oiseau gibier (« de repeuplement ») sont produits par an !

    Un peu plus de la moitié exportée, le reste pour le marché français.

    @ laurent

    superbe texte de Victor Hugo; on est en train de ronger pour la démolir la tour des biodiversités, la biodiversité naturelle, mais aussi celle de la biodiversité édifiée par l’homme (élevage et culture).

  27. Pascal Bruckner : ça fait nom de présentateur de jeux TV ou alors chanteur/acteur raté.
    Ca fait aussi nom de Philosophe, mais c’est un peu pareil dans notre époque de communication…

  28. Sidérant à première vue, mais bien plus fréquent qu’on ne croit, le syndrome du « retournement » a manifestement frappé Bruckner comme tant d’autres que leur incapacité/refus/impossibilité de changer et leur identification désespérée à la société industrielle a obligés au déni, puis à la falsification.
    Sauf erreur de ma part, le voici succombant à « La tentation de l’innocence » qu’il dénonçait et décrivait lui-même dans un essai éponyme, en 1995. En exergue, une phrase de Céline : « Tous les autres sont coupables, sauf moi ». Et, page 15, ceci (pris presque au hasard) :

    « Qu’est-ce que l’infantilisme ? Non pas seulement le besoin de protection, en soi légitime, mais le transfert au sein de l’âge adulte des attributs et des privilèges de l’enfant. Puisque ce dernier en Occident est depuis un siècle notre nouvelle idole, notre petit dieu domestique, celui à qui tout est permis sans contrepartie, il forme, — du moins dans notre fantasme — ce modèle d’humanité que nous voudrions reproduire à toutes les étapes de la vie. L’infantilisme combine donc une demande de sécurité avec une avidité sans bornes, manifeste le souhait d’être pris en charge sans se voir soumis à la moindre obligation. S’il est aussi prégnant, s’il imprime sur l’ensemble de nos vies sa tonalité particulière, c’est qu’il dispose dans la société de deux alliés objectifs qui l’alimentent et le sécrètent continuellement, le consumérisme et le divertissement, fondés l’un et l’autre sur le principe de la surprise permanente et de la satisfaction illimitée. Le mot d’ordre de cette « infantophilie » (qu’on ne doit pas confondre avec le souci réel de l’enfance) pourrait se résumer à cette formule : tu ne renonceras à rien! »

    Bruckner analysé par Bruckner, presque vingt ans avant. On ne comprend jamais mieux que ce qu’on a aperçu en soi-même.

  29. çà va remplir de joie m.Duperray? :

    « vers une ingénierie de précision des végétaux; » des milliardfs investis dans ce grand projet de transgénèse initié par le ministre de sarkozy Lemaire et continué sous monsieur le président Hollande (grand défendeur de la biodiversité comme tout le monde le sait) et le ministre Le Foll comme quoi le changement c’est du pipeau et que le diable se niche dans ces détails çi…
    elle est pas belle la Vie..végétaux devenus aussi performants que les véhicules de la formule 1; laissant loin derrière les veilles semences paysannes poussives…Du passé faisons table rase en route vers un monde nouveau et bien sur radieux ! http://www.genius-project.fr/

  30. J’ai lu pire sous la plume de Laurent Berthod, par exemple. Mais pour moi la palme de la connerie revient à la députée socialiste et polytechnicienne , la députée des hautes Alpes.

  31. Un autre problème avec les Bruckner, Berthod, Ferry, Glukstein… c’est qu’ils n’ont pas le côté comique, d’un BHL ou d’une Morano : « Vous me connaissez, je ne dis jamais de conneries ».

  32. Laurent Fournier,

    « Marie, Herve Kempf a bien montre “Comment les riches detruisent la planete”, et je crois qu’il est plus exact de dire que c’est l’argent, plutot que les riches, qui detruit la planete, car un travailleur pauvre qui met sa competence entierement et aveuglement au service de l’argent detruit autant qu’un riche »

    … et vu que l’argent n’est que la forme phénoménale de la valeur dans une société capitaliste, et que la valeur est la quantité de travail abstrait contenue dans les marchandises, et que ce travail abstrait est la forme de socialisation, le principe synthèse sociale des pays capitalistes (pas qu’occidentaux), c’est au travail à mon sens qu’il convient de s’en prendre.

    C’est déjà un grand pas d’arriver à s’en prendre à l’argent plutôt qu’aux riches, aux banques, ou industriels en premier (bien qu’ils aient une part de responsabilité conséquente).
    Et donc oser se regarder en face comme participant au capitalisme (que est à mon sens le travail pour de l’argent).

    Vous êtes bientôt mur pour la wertkritik 🙂

  33. il faudrait faire campagne contre ce projet de merde! secte verte à l’aide!

    Un groupe prospère : Michel Ramery est la 349e fortune de France, selon le classement du magazine Challenges.

    Vaches enfermées, paysans disparus

    Le montage économique derrière le projet de la Ferme des mille vaches est talentueux. Son promoteur a besoin de terres pour cultiver les céréales nourrissant les vaches et épandre le lisier en excès. Il s’associe, contre finances…

    http://www.reporterre.net/spip.php?article4670

  34. Dans son livre Plaidoyer pour le bonheur, Matthieu Ricard écrit ceci.page 12
    « Pour le Dalaï-lama, « le bonheur est le but de l’existence ». L’essayiste Pascal Bruckner affirme quant à lui: »le bonheur ne m’intéresse pas. » »
    C’est beau non!

  35. le drame est que la majorité de nos concitoyens sont indifférents à l’écologie; nos voisins, nos cousins,la dame de la sécu, celle de la mairie, etc… le directeur de service..les uns n’ont aucune excuse bac plus 2,5 etc, les autres oui
    les sésames: pouvoir d’achat , carrière, retraite çà oui..l’oligarchie a beau jeu avec eux et nous fort à faire pour faire passer un peu de ces valeurs là qui dérangent tout les trains trains et se heurtent aux refuges, aux bulles établies; dans ce pays de France, chacun vit sa bulle en se fichant pas mal de la bulle voisine; les valeurs communes et vécues ensemble où sont elles? vivons nous sur la même planète?

  36. Je ne suis guère inquiet. Quel lecteur aujourd’hui pourrait accorder une once de légitimité aux propos de Pascal Bruckner ? Il faut avoir confiance en l’intelligence des lecteurs. Quand on fait l’effort d’aller acheter un journal, on le lit avec son cerveau.

    Un type comme Bruckner qui conclut son article par une référence au Concorde comme fleuron de la France, n’est crédible pour personne. C’est rassurant.

    Une question me taraude cependant : est-on rémunéré quand on écrit dans les pages tribune de Libé ?

  37. Des antinucléaires ont bloqué un camion transportant du tétrafluorure
    d’uranium destiné au site du Tricastin (Drôme) jeudi matin pendant près
    d’une heure à la sortie de l’usine Comurhex de Malvési, près de
    Narbonne, a annoncé le réseau Sortir du nucléaire. « Nous voulons alerter
    les élus et la population sur le fait que chaque jour trois à cinq
    camions transportant du tétrafluorure d’uranium empruntent les
    autoroutes A7 et A9 sans protection particulière et dans une totale
    opacité », a dénoncé dans un appel téléphonique Laura Hameaux, membre du
    réseau qui fédère 940 associations.

    L’ACTION ÉTAIT MAGNIFIQUE :
    http://www.dailymotion.com/video/x14nfhn_blocage-d-un-camion-de-la-comurhex-par-le-collectif-stop-uranium-a-narbonne_news?search_algo=2

    Jean Claude et deux autres ont prit le jeudi 12 septembre les rôles de
    vidéo-Aktivistes .Ce qui a permis de réaliser ce film.Si besoin est
    pour VOUS AUREZ DES INFOS comurex supplémentaire avec le script qui y
    défile..
    Ensuite je vous passe le texte de Francis et Jean Claude…mais vous
    savez déjà tout… sur l’organisation d’une action NON violente

    http://www.resistons.net/index.php?post/2013/09/13/Aude-%3A-des-militants-antinucl%C3%A9aire-ont-bloqu%C3%A9-dans-un-camion-charg%C3%A9-de-produits-radioactifs.

  38. Marie,

    Vous allez bien?

    Par respect, ne ferais pas suivre votre lien.

    Et Dieu sait combien j’aime les tomates!

    Bref ….

    Bien a vous,

  39. lbl c’est bien dommage! de ne pas faire suivre ce lien qui est une charge géniale contre la tomate indutrielle sans beaucoup de blablas ! et je ne vois en quoi c me manquer de respect que de le faire; dans cette guerre terrible sur le vivant il faut faire flêche de tout bois et ne pas être bégueule. les gens aiment le porno. l’échangisme etc..donc se servir de cet aspect des choses est tout à fait malin.

  40. Bonjour,

    Non …. Marie …. non! Tout les gens n’aiment pas le porno, l’échangisme, etc …. Les enfants? Les adultes non consentants?

    Se servir d’un support vulgaire, incitant a la « débauche », n’est certainement pas une solution respectable. Et faire suivre ce lien est un autre manque de respect. Pour ceux cités plus haut.

    User de ce genre de stratège, est certes très malin. C’est le mot adéquate. Malin. C’est en toute conscience, véhiculer un autre message ayant pour excuse la tomate. Un message qui fait plus de mal que de bien. Inspirer le sexe pour le sexe. Tout les humains ne savent pas maitriser leurs pulsions.

    http://www.dailymotion.com/playlist/x1u6r6_JaneBurgermeister_les-reseaux-de-l-horreur/1#video=xefhxo

    http://www.youtube.com/watch?v=__HyjOpwNzI

    Marie, ce que font deux adultes consentants dans l’intimité ne regarde personne. C’est privé, il font ce qu’ils désirent.

    Bonne journée,

  41. lbl déçue je suis! ce film est une merveille de pamphlet sur la tomate, je maintiens et je maintiens que les images de nus sont là pour marquer les esprits bien plus que ne le fait l’image de l’oiseau englué, par exemple! la preuve …meme pour toi qui n’a retenu ni cette image, ni l’image des immigrés maltraités, ni celle de la tomate piquée, mais la paire de fesses et l’illustration du « plaisir » de consommer la tomate meme en hiver (me fait penser aux saisons du plaisir de Mocky) ; je crois en fait que ce film porte, sans blabla, ni salamalecs une critique implacable, mais humoristique de l’agriculture industrielle via un de ses produits phare la tomate !

  42. quant au porno, à l’échangisme c’est vraiment dans l’air du temps, acheter des sex toys est devenu « tendance » ! meme si tu ne t’en rends pas compte et dire çà c juste faire un constat..pas plus.

  43. Marie,

    La preuve?

    N’ai que visionné le début. Les corps nus ne sont pas dérangeants. Les appels « crudités » le sont.
    Les dérives de la société ne sont pas là par pur hasard. Médias, affiches pubs, etc …. La violence, tout comme le sexe y est banalisé. Résultat?

    « ce film est une merveille de pamphlet sur la tomate, je maintiens et je maintiens que les images de nus sont là pour marquer les esprits bien plus que ne le fait l’image de l’oiseau englué, par exemple ». Ben voila, nous y sommes! Alors, dites moi Marie, a quoi sert il ce pamphlet, si ce n’est que de retenir les scènes « saladesexe » ? Et de remplir l’escarcelle de celui qui a mis cette vidéo a disposition.

    Porno, échangisme, sex toys. L’air du temps, meurtri a tout jamais les coeurs de petits enfants, de jeunes adultes, et des non consentants.

    Déçue? La terre ne s’arrêtera pas de tourner pour autant! 🙂

    Bien a vous,

  44. LBL, la terre ? non mais les « troupes » disparates qui se battent contre ce système agricole industriel et exploiteur ont besoin de TOUTES les forces vives et créatives; meme si elles sont « choquantes », parfois ; la « guerre en dentelles » je ne sais pas si cela existe

  45. Chaque époque a connu ses obsurantismes. Au moyen age c’était les sorcières, à la renaissance la diminution des réserve de bois et de tourbe, dans les années 60-70 la guerre nucléaire et aujourd’hui le réchauffement climatique. On pourrait se dire qu’après tout ce n’est pas si grave, il suffit de faire le dos rond le temps que ça leur passe et on en rigolera dans 15 ou 20 ans. Le seul problème c’est que ça implique à chaque fois un gaspillage formidable, que ce soit en argent (qui pourrait être investi de manière plus utile) ou en temps. Le seul petit soucis c’est que d’une part les données qui s’accumulent montrent les unes après les autres la totale incapacité des modèles climatiques à décrire la réalité, et de plus le climat lui même ne joue plus le jeu en décidant comme ça, sans prévenir personne, de ne plus se réchauffer depuis 1997 (Méchant climat ! Méchant ! Méchant !).

    C’est alors que la classe politique panique, envoyant ses idiots utiles défendre coute que coute cette théorie qui a permis à toute une génération de scientiques et de politiciens de vivre grassement sur le dos de leur population grace aux divers taxes créées pour l’occasion (la peur étant plus forte que la raison), en attendant de se recycler dans une nouvelle lubie sur laquelle pourront se déchaîner les obscurantistes de tous poils.

  46. Tintin,

    Et vous, vous voyez plus clair que tous et chacun. Au point de ne pas prendre la peine de dire d’où vous tirez vos sornettes. Planète sans visa s’honore de ne pas accueillir les négationnistes de la crise climatique, mais je fais ici une exception pédagogique. Il est bon parfois de lire des mots comme les vôtres.

    Fabrice Nicolino

  47. Mon cher tintin,
    Avant de vouloir prédire l’avenir, il serait bon d’apprendre l’histoire.

    Le « temps des sorcières », c’est essentiellement les XVIe et XVIIe siècle et non le Moyen Âge.

    Pour les « obscurantismes [de] la renaissance la diminution des réserve de bois », il faudra nous expliquer pourquoi l’habitat civil de la Renaissance a connu un fort développement de la construction en pan de bois par épuisements des carrières de pierre faciles à exploiter.

    Quant aux craintes de guerre nucléaire, la crise de Cuba de 1962 est bien sûr une invention conspirationniste.

    Quand on est capable d’être aussi « approximatif » sur le passé, il vaut mieux s’abstenir de parler du futur.

  48. « Au point de ne pas prendre la peine de dire d’où vous tirez vos sornettes. »

    Du GIEC lui-même, qui a admis que le climat avait effectivement cessé de se réchauffé depuis 1997.

    « Le “temps des sorcières”, c’est essentiellement les XVIe et XVIIe siècle et non le Moyen Âge »

    Effectivement ça change tout mon propos. Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt.

    « Quant aux craintes de guerre nucléaire, la crise de Cuba de 1962 est bien sûr une invention conspirationniste. »

    Ce n’est pas exactement ce que les alarmistes craignaient, mais plutôt une guerre nucléaire d’ampleur mondiale. Et manque de bol elle n’a pas eu lieu.

    « il faudra nous expliquer pourquoi l’habitat civil de la Renaissance a connu un fort développement de la construction en pan de bois par épuisements des carrières de pierre faciles à exploiter. »

    C’est très simple à expliquer : parce que les alarmistes ont eu tort d’une part, et qu’ils n’ont pas prévu la direction que prendrait les découvertes et le progrès d’autre part. Il se joue exactement la même pièce aujourd’hui, personne n’est capable de prévoir ni le climat, ni, en supposant qu’ils aient raison sur le rôle du C02, la direction que prendra la technologie du futur.

    Petit rappel pour ceux qui ne seraient pas au courant : la théorie du RCA montre une corrélation entre les températures et le niveau du C02. On en a déduit un peu rapidement le lien de causalité du 1er vers le second, ce qui était après tout compréhensible à des époques où les mesures n’étaient pas suffisamment fines. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui où on sait que la causalité est dans l’autre sens.

    « Quand on est capable d’être aussi “approximatif” sur le passé, il vaut mieux s’abstenir de parler du futur. »

    N’inverse pas les rôles, c’est vous qui faites des prédictions alarmistes sur le futur, pas moi.

  49. Tintin,

    Vous en avez bien profité, mais c’est terminé ici. Il y a d’autres endroits pour exprimer ce genre de points de vue. Et je suis sûr que vous y serez mieux accueilli.

    Fabrice Nicolino

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