Victoire au bois de Tronçay !

Je vous remets ci-dessous un papier de Planète sans visa. Et si je le fais, c’est la joie au cœur. Les bonnes nouvelles sont rares, mais elles existent. Par une décision du 9 octobre, le Conseil d’Etat a confirmé l’annulation du projet de méga-scierie dans le bois de Tronçay (Nièvre), prononcée par le tribunal administratif de Dijon le 27 février 2013. Que les valeureux qui se sont opposés, sur le terrain, aux bulldozers, savent qu’ils sont à mes yeux, des héros. Les héros modestes d’un combat planétaire. Sans réserve aucune, champagne !

—————————————————————-

Massacre au bois de Tronçay (un autre Notre-Dame-des-Landes)

Une putain d’affaire. Vraiment, on ne voit pas un pareil désastre tous les matins. Je résume, et prie les acteurs locaux d’excuser d’éventuelles erreurs. Comme souvent, les choses sont un peu compliquées. Je commence par le lieu, qui est une forêt de 110 hectares bordée par l’Yonne d’un côté, la rivière Sardy et le canal du Nivernais de l’autre. Nous sommes tout près du du parc naturel régional du Morvan, dans l’arrondissement de Clamecy et le département de la Nièvre. Un château fort connu des historiens, celui de Marcilly, domine les environs.

Pascal Jacob, président du Medef

Le coin est paumé, c’est-à-dire en réalité préservé comme bien peu. Les élus locaux, aussi malins qu’ailleurs, décident voici une poignée d’années de « créer de l’emploi » et achètent à prix d’or, dans des conditions d’ailleurs discutées, le bois de Tronçay, avant de le refiler à une scierie industrielle belge, Fruytier. Laquelle, après mûre réflexion, décide d’aller installer ailleurs en Bourgogne ses activités. Tête des élus, qui ont emprunté et se retrouvent lourdement endettés. Heureusement pour eux arrive Pascal Jacob, président du Medef en Bourgogne. Comme le gars a fait une école du Bois, il a de grandes idées sur le sujet, et depuis une bonne dizaine d’années, il est lobbyiste en chef de l’industrie du sciage. Il a fait le siège de tous les politiques possibles pour leur vendre son idée fixe, qui est de « réindustrialiser les campagnes » par l’installation de scieries. Bon, après le lâchage des Belges de Fruytier, les élus locaux tombent dans les bras de Jacob, dont on lira pour se marrer le blog, chef-d’œuvre on ne peut plus involontaire (ici).

Jacob se lance dans un nouveau projet, toutes voiles dehors (ici, la localisation sur Google Map). À la tête de l’entreprise Erscia, lancée tout spécialement, il entend créer ex nihilo un géant du bois : 300 000, puis 500 000 m3 de grumes sciés sur place chaque année. Sont également prévues une centrale électrothermique et une unité de pelletisation, c’est-à-dire de fabrication de granulés de bois. À quoi on ajoutera pour faire bon poids de la cogénération, cette tarte à la crème désormais dans tous les projets dégueulasses, et de la production d’électricité, ainsi que 120 emplois créés, et 148 millions d’euros d’investissement, etc. Notons ensemble qu’il ne s’agit là que de promesses, qui n’engagent jamais que ceux qui les croient. Mais passons, non sans avoir ajouté que Pascal Jacob est un as de la novlangue qui présente son beau projet comme « exemplaire en matière d’énergie verte »,  qui se substituera pour sûr « aux énergies fossiles et à l’énergie nucléaire ».

Au pays des pique-prunes

Or donc, un fier capitaine d’industrie veut s’emparer, pour le bien de la planète, d’un bois de 110 hectares. En août 2011, les pelleteuses et les bulls sont là. Suis-je bête ! J’avais oublié de préciser que le projet incluait la dévastation du lieu, par défrichement quasi-total. Jacob ayant oublié un détail – une telle destruction est tout de même soumise à autorisation -, les travaux sont stoppés. Je résume encore, bien obligé. Une enquête publique a lieu, et un premier avis du consultatif Conseil national de protection de la nature (CNPN) est donné. Il est défavorable pour la raison évidente que le bois de Tronçay est une merveille de biodiversité. On y trouve, au milieu de quantité d’autres beautés, des insectes très protégés, comme le Grand capricorne, la lucane cerf-volant, et ce pique-prune qui, jadis, stoppa à lui seul une autoroute (ici). En bref, les promoteurs de cette scierie sont des barbares, espèce qui semble ne jamais devoir être menacée.

Je survole à nouveau. La population locale se mobilise grandement (ici), le CNPN donne au total trois avis défavorables – ce doit être un record -, mais le projet avance à tous petits pas, sans réellement s’arrêter. C’est qu’il est soutenu d’une manière épouvantable par la préfète de la Nièvre, Michèle Kirry, qui doit tout à la gauche gouvernementale, et singulièrement au ministre de la police, Manuel Valls. Ancienne élève de l’Ena, elle a occupé diverses fonctions dans plusieurs ministères avant d’être nommée préfète en novembre 2012. Sitôt arrivée, elle marque le territoire, et de quelle manière ! Le 4 février 2013, madame Kirry pond un arrêté scélérat, qui malgré diverses décisions judiciaires et administratives, ouvre la voie au grand massacre. Une grosse heure après, les les machines sont là, et les arbres tombent.

Christian Paul et Arnaud Montebourg

Question de simple bon sens : pour quelle raison une préfète si récemment arrivée prend-elle une décision aussi grave ? Outre le fait que les élites, en totalité, se contrefoutent de la nature, il faut y ajouter le poids de Christian Paul. Comme on n’a pas le droit d’insulter un noble élu de la République, je m’en garderai bien. Paul est socialo, ancien élève de l’Ena bien sûr, insignifiant secrétaire d’État sous Jospin, entre 2000 et 2002, et il a occupé diverses fonctions locales, parmi lesquelles maire de Lormes, conseiller général, conseiller régional. Il est en ce moment député de la Nièvre. Et bien sûr, il défend de toutes ses forces d’apparatchik le projet de destruction du bois de Tronçay. Quand on n’a pas la moindre idée de l’avenir, pourquoi ne pas faire semblant ? Il a, au reste, rencontré hier notre si formidable ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui l’a assuré de son indéfectible soutien au projet Erscia. On comprend mieux l’engagement si intense de madame la préfète de la Nièvre.

Mais où en sommes-nous ce 7 février à 22 heures ? Sur place, de valeureux combattants, que je salue ici, occupent comme ils peuvent le bois. Sans pour l’instant parvenir à empêcher le passage des engins. Cela donne à peu près cela :

Seulement, la messe est loin d’être dite, et les défenseurs de la forêt appellent maintenant à la création sur place d’une Zone à défendre (ZAD), sur le modèle de Notre-Dame-des-Landes. Ils attendent de tous ceux qui peuvent un soutien, un coup de main, une visite, plus si c’est possible. J’en profite pour passer le message aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes, et leur suggère d’envoyer sur place, au plus vite, une délégation. Ceux de Sardy ont un besoin immédiat de tam-tam, et de mobilisation. Je précise enfin que je n’aurai pas écrit ce texte sans la sollicitation de trois sources différentes :

1/ Mon ami Thierry Grosjean, de l’association Capen 71. Un mail : thierry.grosjean5@wanadoo.fr. Thierry est un véritable combattant de l’écologie.

2/ Une chère lectrice de ce blog, Sylvie Cardona, responsable de l’association Aves, http://www.aves.asso.fr/

3/ Enfin Anne Lhostis, de l’association Adret Morvan.

Un tout dernier mot. De nombreuses associations sont sur le pont, et elles m’excuseront de ne pas les citer toutes. Je me contenterai de donner ici le contact d’Adret Morvan. D’abord un site internet  : http://adretmorvan.org/. Ensuite une adresse électronique : contact@adretmorvant.org. Je (ne) suis (pas) payé pour le savoir, on ne peut se multiplier. Mais le combat pour le bois de Tronçais est un grand combat. Tous ceux qui iront là-bas pourront légitimement être fiers d’eux.

11 réflexions sur « Victoire au bois de Tronçay ! »

  1. et aussi grâce a maitre Benoit Busson et aux naturalistes spécialistes des zones humides qui ont donné toutes les directives ou le bas blesse,et aux juges qui appliquent enfin le droit Européen et cela va faire jurisprudence pour d’autres projets immondes en cours,on a sauté de joie enfin les faire reculer,et a l’Europe des eurodéputés ont voté pour une application plus stricte sur la protection environnementale, sur les travaux genre pont,autoroute etc,donc cela va renforcer le droit des citoyens pour attaquer contre ces crétins.

  2. Bonjour à vous tous,

    > Il était une fois un paysan dans le Lot (La ferme en paille, Gramat) qui voulait juste aider des jeunes (hors monde agricoles) à s’installer. Son dossier auprès de la SAFER présentait des créations d’emploi et des idées d’élevages et de cultures à taille humaine. Il était juste intéressé par des terres qui étaient en vente et mitoyennes à ses propres terres. Or les instances ne l’ont pas entendu de cette façon et ont attribué les terres au fils de voisin qui possédait déjà une très grosse exploitation.

    > Ce genre de cas n’est pas unique. Mais faut-il encore et encore baisser les bras devant une machine administrative qui sans cesse jettent des citoyens créateurs sur le bord de la route ? Combien de temps faudra-t-il continuer à avaler des couleuvres ?

    > Suite à l’histoire « banale » de ce paysan, un collectif (coll.Citoyens sur la paille) s’est créé pour alerter (encore) l’opinion publique et trouver un moyen de se rassembler, de dénoncer les injustices à tous les niveaux, de démontrer que nous sommes tous concernés et reliés aux Paysans d’une façon ou d’une autre, et d’essayer de créer ensemble des nouvelles bases de vie collective et humaine en commençant déjà par soutenir le mouvement à travers diverses actions sur leur passage. (je vous laisse découvrir ce qui a été mis en place ci-dessous)

    > Aussi une pétition a été mise en ligne n’oubliez pas d’apporter votre soutien.

    >
    Pétition : http://www.petitions24.net/citoyens_sur_la_paille

    > UN GRAND MERCI POUR NOTRE SURVIE A TOUS

    >

    > SAFIA

  3. Suite au récent dossier SAFER de Patrice RAVET, un collectif est né : CITOYENS SUR LA PAILLE
    Ce collectif est convaincu que, malgré l’arrêt surprise du dossier, il est urgent, indispensable, voire vital, pour le monde paysan et surtout pour le citoyen consommateur, qu’une action dénonciatrice des agissements de la SAFER et des institutions gérant le foncier, doit être menée.
    Il est urgent de stopper cette politique qui favorise l’agrandissement des exploitations au détriment de l’emploi en milieu rural et d’une alimentation saine pour l’ensemble des citoyens.
    Par ces manœuvres souterraines, nous assistons, bras ballants, à un agrandissement constant des exploitations.
    Cette politique se rend complice de l’agro-industrie, l’agrochimie et l’industrie pharmaceutique……

    >
    Au final, le foncier est accaparé uniquement par quelques un, qui, au nom du profit, sans le moindre respect des consommateurs, laissent sur le côté, bon nombre de porteurs de projets.
    Ces agrandissements anéantissent l’agriculture paysanne et détournent les financements publics ; Ils souillent notre terre, notre eau, notre air, empoisonnent notre alimentation, par les intrants chimiques et demain … 100% OGM …..
    De même, la sectorisation géographique des productions (du porc en Bretagne, des céréales dans la Beauce, etc … ) engendre une grande consommation d’énergie due au transport des marchandises.
    Fini l’autonomie alimentaire des fermes, des régions, et, pire encore, fini l’autonomie du pays.

    >
    INDIGNONS-NOUS !
    Nous projetons de lancer,
    le jeudi 17octobre 2013,
    une action itinérante partant d’Albi, devant le siège de la SAFALT ( Société d’Aménagement Foncier Aveyron Lot Tarn), jusqu’à Paris, et pourquoi pas Bruxelles !
    Sur notre parcours, nous proposons les étapes suivantes :
    ALBI, RODEZ, CAHORS, GRAMAT, BRIVE, TULLE, CLERMONT-FERRAND, et prendre l’axe BOURGES – PARIS, et pourquoi pas BRUXELLES.

    >
    Pour cela, toutes les forces doivent être solidaires, nous sommes tous consommateurs victimes de cette agriculture industrielle qui nous est imposée.
    Nous comptons sur le soutien des Confédérations Paysannes, des ADEARS et des collectifs qui se battent pour la sauvegarde de la VIE.

    >
    LUTTONS ENSEMBLE, UNISSONS NOS FORCES :
    Nous invitons à nous rejoindre chacun des collectifs qui défend l’environnement et les droits du citoyen.

    >
    Pour concrétiser cette action et mener cette lutte, nous avons besoin de vous !

    >
    Manifestez-vous :

    >
    Par mail : citoyenssurlapaille@yahoo.fr
    Par téléphone : 06.84.48.67.99
    Sur le blog : citoyenssurlapaille.hautetfort.com
    Pétition : http://www.petitions24.net/citoyens_sur_la_paille

    Le collectif « CITOYENS SUR LA PAILLE » a pour but de dénoncer tout au long de ce mouvement, l’accaparement des terres au détriment des fermes à taille humaine, mais aussi les nombreuses injustices qui touchent chaque citoyen autant que les paysans. Cela dans une action qui se doit d’être pacifiste et non violente.

    L’action partira le 17 octobre 2013, d’Albi pour remonter jusqu’à Paris, voir Bruxelles ;

    PROPOSITION D’ACTION QUOTIDIENNE :

    Ces actions se dérouleront chaque jour, dans une ville différente, devant une institution gérant l’agriculture.
    Les journées seront ponctuées d’une conférence/débat sur un sujet agricole, puis, sur un grand sujet de société, (alimentation, scandales sanitaires, maladies, pesticides, gaz de schiste, OGM, finances …).

    Le soir, « Soirée des Indignés » (Concerts, forums …)

    Toutes suggestions, propositions ou initiatives de votre part, seront les bienvenus.

    Pour nous soutenir ou participer à l’organisation de nos actions, faites-vous connaître en nous adressant un mail.
    Si vous le pouvez, rejoignez-nous pour nos réunions.

    UNISSONS-NOUS !

    MERCI DE SIGNER LA PETITION ET DE LA DIFFUSER AU MAXIMUM

    Mail : citoyenssurlapaille@yahoo.fr
    Blog : citoyenssurlapaille.hautetfort.com
    Facebook : Tom PAILLER

    Pétition : http://www.petitions24.net/citoyens_sur_la_paille

  4. Je me permets de reproduire ici le dernier billet du blog Nature Environnement 58 (car le lien ne fonctionne pas) en complément à l’article de Fabrice :

    « Pour en revenir sur notre victoire devant le Conseil d’Etat

    Le 9 octobre 2013, le Conseil d’Etat a donné raison à LOIRE VIVANTE, DECAVIPEC, et au Collectif des habitants de Marcilly (à ne pas confondre avec l’association Adret-Morvan), rejoints par France Nature Environnement (FNE) qui se battent depuis des mois devant le Tribunal administratif de Dijon contre la réalisation du pôle industriel de Sardy-les-Epiry soutenu par ERSCIA (sciage, cogénération, granulés de bois), Nièvre Aménagement et la Préfecture.

    Le Conseil d’Etat n’a fait que confirmer les arguments que nous avons développés à Dijon contre les trois arrêtés successifs du préfet autorisant la destruction d’espèces protégées pour la réalisation de ce projet, obtenant à chaque fois la suspension de leur exécution. Arguments que nous avons repris et complétés pour notre défense devant la haute juridiction.

    Le Conseil d’Etat confirme que si ce projet présentait un intérêt public il ne répond pas pour autant à des « raisons impératives d’intérêt public majeur » exigées par le droit communautaire et le droit national et « ne constitue pas un cas exceptionnel dont la réalisation se révélerait indispensable ». Dès lors, la destruction d’espèces protégées n’est pas justifiée. Le Conseil d’Etat a jugé que c’est donc à bon droit que le juge des référé de Dijon a rendu une ordonnance de suspension de l’arrêté préfectoral (en attendant le jugement au fond). Les pourvois contre cette décision de ERSCIA, Nièvre-Aménagement et du ministère de l’Ecologie sont rejetés.

    Si nous parlons de «victoire», c’est que cette décision du Conseil d’Etat revêt une grande importance au regard de la protection de notre patrimoine biologique inscrite notamment dans la loi sur les espèces protégées parce que menacées.

    La lecture du JDC du 10 octobre démontre l’incompréhension totale de l’actionnaire belge d’ERSCIA et des élus quant aux illégalités qui plombent ce projet faute d’avoir pris en considération très en amont, la protection de l’environnement. Et sur ce point le projet industriel de Sardy est un cas d’école.

    C’est pour cette protection que nous travaillons. Accuser les associations environnement de «guérilla juridique» (C. Paul) ou d’agir contre l’emploi n’a aucun sens. Nous ne nous sommes jamais opposées au développement économique de ce département. Encore faut-il que les porteurs de projets qui prétendent y participer respectent et la loi et notre patrimoine naturel.

    Nous n’aurons aucun mal à démontrer devant le juge administratif de Dijon, lorsque notre recours en annulation contre l’arrêté préfectoral sur la destruction des espèces protégées viendra en audience, que c’est loin d’être le cas. Dans ces conditions, le préfet ne devait pas délivrer une telle autorisation. L’enjeu de notre action, c’est aussi que les préfets cessent de délivrer des dérogations à l’interdiction de destruction d’espèces protégées pour n’importe quel projet qu’ils s’autorisent à qualifier «d’intérêt public majeur» sous prétexte qu’il serait d’intérêt public.

    La cour d’appel administrative de Marseille vient de juger, à propos d’un centre de déchets, que, si la continuité du traitement des déchets présente un intérêt public, celui-ci ne revêt pas le caractère d’une «raison impérative d’intérêt public majeur» au sens des articles L.411-1 et suivants du code de l’environnement. En clair l’intérêt public d’un projet ne saurait justifier à lui seul l’obtention d’une dérogation à la destruction d’espèces protégées.

    Par notre action nous participons donc à l’émergence d’une jurisprudence de nature à faire réfléchir les porteurs de projets et à freiner le laxisme de l’administration … qui a atteint dans le dossier de Sardy un excellent niveau !

    J. Thévenot »

  5. Bonsoir Fabrice, j’aurais aimé partager ce courrier que j’ai envoyé à la région Rhône-Alpes avec les utilisateurs de carte à puce RFID OùRA.

    ========================
    Pourquoi en avons-n’oùRA le bol ?

    Bonjour,
    Je suis un utilisateur des transports en commun cars-TER que j’utilise principalement en Ardèche. Depuis un peu plus
    de trois ans j’emprunte le car pour le trajet entre deux villages aller-retour.
    À chaque rentrée, le prix du billet augmente de 10 cts d’euro. Le tarif est à l’heure actuelle de 1,30 € pour une distance
    d’environ 3 km.

    Trouvant que cela commence à devenir prohibitif, je souhaiterais vous poser quelques questions :

    -Comment pensez-vous inciter les gens à laisser leur voiture au garage et se déplacer autrement qu’en voiture
    individuelle avec des tarifs si élevés pour si peu de distance ?

    -Pourquoi avoir choisi de pucer par RFID les utilisateurs de transport en commun en les obligeant à avoir un
    abonnement électronique ? si ce n’est pour créer des marchés juteux pour les industries de micro-électronique et
    d’informatique, tout en faisant des gains de productivité en supprimant des emplois massivement ?
    Je pense que le prix très élevé du billet à l’unité, est dû à cette technologie inutile. On se débrouillait bien avant, même
    si l’on risquait d’attendre un peu en montant dans le car. De plus, vous devez bien savoir il me semble que la vitesse est
    génératrice d’inégalités sociales (1).

    -L’utilisation des techniques RFID de plus en plus présentes dans les objets qui nous entourent et le mobilier urbain, fait
    réseau en « web des objets », via d’autres objets porteurs de RFID, tablettes numériques, téléphones portables et autres
    bornes wifi afin de décrire et transmettre à des systèmes de gestion de base de données et de surveillance (comme
    Hypervisor de Thalès), l’environnement des informations qu’elles captent à tout moment sur les personnes se situant
    dans leur espace proche.
    Cela constitue une régression majeure des libertés individuelles et me parait avilissant pour les utilisateurs qui se font
    tracer et enregistrer durablement tous leurs déplacements et comportements, et siphonner leurs données personnelles,
    leur subjectivité, à leur insu.

    Pourquoi donc avoir choisi d’augmenter et renforcer la puissance de telles techniques ?(2)

    Derrière l’argument trop rebattu du gain de temps (pour qui ?, pourquoi ?), se cache grossièrement un dispositif
    magistral de captation de subventions publiques redistribuées en direction des entreprises privées de micro-électronique,
    d’informatique et de traçabilitique.
    En effet le sur-équipement électronique RFID de la carte oùRA et tout le matériel autour – comme les machines pour les
    lire ou les charger – fait exploser le prix de chaque carte, qui était avant un simple carton. Mais la région bienveillante
    prend heureusement en charge 75% du prix de la carte pour l’utilisateur qui ne pourrait se la payer.

    Ce qui est un très un gros cadeau du public vers le privé déguisé en aide sociale (3).

    -Il faut de la motivation aujourd’hui pour remettre en question la voiture individuelle et essayer de se déplacer
    autrement, quand presque tout est devenu propre à la rendre indispensable dans la société.
    Cette pratique devrait être soutenue et encouragée par vous et il me semble que si les gens font cette démarche, ce n’est
    certainement pas pour l’heur de subir un puçage RFID, surtout quand il savent à quoi cela correspond.
    Au contraire on devrait pouvoir payer les billets à l’unité pas très cher pour entraîner une habitude d’utilisation
    progressive, de désaccoutumance à la voiture, qui déboucherait éventuellement sur une fidélisation par abonnement – en carton bien entendu.

    Pourriez-vous faire un commun effort, élus et dirigeants de la SNCF, afin de réduire le prix des billets à l’unité dans le
    futur et surtout remettre en question cet équipement électronique RFID très polluant à produire, à détruire, à recycler,
    basé sur l’extraction de métaux rares et l’exploitation de personnes de tous âges en des pays lointains et appauvris par
    notre mode de vie (comme par exemple certains pays d’Afrique pour l’extraction et le Bangladesh ou l’Inde pour le
    recyclage de la poubelle électronique et numérique) ?

    Le fait qu’un tel équipement matériel pour une simple utilisation de transport en commun ne soit pas généralisable – en
    plus d’être non souhaitable pour les raisons sus-citées – tout en constituant une dégradation flagrante des relations
    sociales – toujours plus d’humains remplacés par des machines dans une vie qui ressemble à un vide social, car de plus
    en plus privée de contacts réels, de paroles, de sourires échangés – me paraît bien contradictoire avec ce que devrait être
    le transport en commun dans une région.

    Opposition Valentinoise aux Nanotechnologies Iniques (ovnivalence@gmail.com)

    Notes :
    (1) : Si nous prenons l’exemple du TGV, les gains de vitesse faits par celui-ci ne tiennent que :
    -sur la suppression de centaines, voire de milliers de dessertes locales qui profitaient à des gens qui doivent maintenant
    dépendre de la voiture pour se rendre au travail, ou bien doivent faire des dizaines de kilomètres pour se rendre dans
    une gare TGV. Ce n’est pas à eux que profite cette vitesse.

    -sur la gentrification des centres-villes, reléguant les plus pauvres à l’extérieur des villes et des villages avoisinants
    devenus hors de prix.

    -sur la suppression massive de trains corail, plus accessibles, puisqu’ils permettaient de voyager moins cher, même si
    c’est plus lentement.
    Dans notre cas, le temps d’attente soi-disant réduit pour accéder au transport en commun par la RFID, ne s’est fait
    qu’en supprimant l’humain de partout en le remplaçant par des machines, envoyant au chômage des milliers de
    personnes.

    (2) : Cette technologie de mouchardage qui ne dit pas son nom (la puce RFID) est progressivement remise en question
    par des éleveurs ovins et caprins à qui on l’a imposée dans plusieurs pays, et par des utilisateurs de transports de la
    métropole lilloise, qui elle aussi a choisi de sur-équiper les cartes d’abonnement et, par ce procédé, de collecter des
    informations sur les comportements des utilisateurs à des fins marketing et sécuritaires, pour tout ce qui concerne la vie
    dans la ville.
    Lire à ce sujet « RFID – la police totale » de Pièces et Main d’Oeuvre – ed. L’Echappée 2008 – ou bien vous pouvez
    regarder le documentaire qui lui est rattaché http://vimeo.com/21667025

    (3) : Cela ne va pas sans rappeler le dispositif obligatoire depuis 2010 de puçage électronique par RFID des élevages
    ovins et caprins, dans lequel la puce RFID, dont l’utilité est encore à chercher du côté de l’augmentation des profits du
    productivisme industriel et de la dégradation de la qualité du métier ou des productions, est subventionnée à 80% par le
    contribuable.

  6. Suite à mon commentaire du 13 octobre, voici Un rectificatif par Stéphane Lhomme de l’information selon laquelle le gouvernement projetterait de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires jusqu’à cinquante ans :
    http://www.observatoire-du-nucleaire.org
    Cette prolongation semble irréalisable et c’est tant mieux.
    Prière aux lecteurs de ce blog de m’excuser pour avoir relayé une information erronée.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *